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[RP] Et-que-mont logis est beau !

Equemont
Tant d'années le séparaient de son départ de la maison paternelle. Et voilà qu'avec son petit pécule, il installait ses basques à Nevers. La maisonnette achetée avait déjà de robustes meubles. Ce qui d'ailleurs sauvait le pauvre Equemont qui n'avait jamais rien entendu à l'art de la décoration. Pour tout vous dire, il n'y voyait qu'une affaire de femme. Ça ne flattait pas sa virilité.

En réalité, son choix s'était porté sur cette masure en raison du grand champ qui la bordait. Il aimait pouvoir veiller sur ses chevaux, les choyer et les dresser lui-même.
Peut-être ne l'avez-vous pas encore compris, mais Equemont tenait de son père le don mais aussi la passion équestre. Son nom même, héritage du père de son grand-père signifiait celui-qui-monte-à-cheval en langue latine. Un programme de vie que le blond entendait accomplir.

Ainsi donc, Equemont entra dans sa nouvelle demeure, le torse bombé :


C'est chez MOAAAA !

Je vous emmène faire le tour du propriétaire, parce que malheureusement, et croyez-moi je suis désolé de vous le dire ainsi, Equemont se fiche éperdument que vous connaissez ou non sa tanière. Laissons-le aérer le rez-de-chaussée en se battant contre le grincement de la porte et visitons les autres pièces.

En entrant, dans la pièce à vivre, vous y trouvez une petit cheminée, une grande table en solide chêne et un écritoire. L’œil exercé de la ménagère remarquera que la cuisine se fait aussi dans cette salle, à l'unique feu de la maison. Le novice ne verra qu'une décoration dans l'alignement de plusieurs marmites et casseroles sur le mur.

Au fond le pièce, à droite se trouve un double escalier, permettant d'aller à la cave ou de monter à l'étage. Je ne vous ferai pas l'affront de vous faire manger les bout des doigts de pied par les rats dans l'obscur sous-sol. Montons vers le chambres sans plus tarder.

La dernière marche nous fait déboucher sur un petit couloir avec trois portes. Deux de ces portes donnent sur des chambres. La plus grande est celle du maître de maison. Un grand lit, une commode et une armoire. La simplicité même en somme.

La deuxième porte mène à la chambrée d'Aloan, frère d'Equemont, que nous ne visiterons pas en son absence, ça ne se fait pas...
La dernière porte mène à ce qui sert de pièce d'eau. Un grand baquet trônant au milieu indique par sa poussière que les derniers occupants ne l'avaient pas beaucoup utilisé.

De là où vous êtes, vous pourriez presque entendre la plume d'Equemont écorcher le vélin à vive allure. Et cela parce que pendant que vous étiez occupés à fourrer votre nez dans ce qui ne vous regarde pas, autrement dit l'intimité de notre blond, celui-ci a reçu plusieurs missives.

Et cette première missive, il l'attendait depuis longtemps. Son frère, parti chasser en mal d'aventures, avait fait la rencontre de délicieux personnages qui l'avaient dérobé. S'en tirant, avec la jeune femme qui l'accompagnait, avec quelques égratignures et la bourse plus légère, Equemont s'en voulait de l'avoir laisser presque seul dans cette affaire. C'est que le costaud Kem -c'est son surnom- prenait son rôle d’aîné très à cœur...


Citation:
Mon cher frère,

Je me remets doucement de mes émotions d'hier. J'avais une bosse sur la tête qui s'est bien résorbée et mon tibia ne me fait plus mal quand je marche.
Par contre j'ai reçu la nouvelle ce matin, comme quoi l'opération du Duc est reportée... quel coup du sort! J'imagine que tu dois être aussi déçu que moi. D'abord le tournoi de Genève qui est reporté, puis ceci...

Mon moral n'est pas au plus haut, je dois t'avouer. Mais heureusement qu'Hortense est là. Sa présence m'apaise et m'aide à réfléchir. N'y vois pas de sous-entendu, elle se comporte juste en amie.

Du coup, j'hésitais à te proposer d'aller quand même en Lorraine, mais ma mésaventure de l'autre nuit m'a tout de même enseigné quelque chose, je crois. C'est que les routes ne sont pas sûres et qu'une décision trop hâtive (celle de partir à Moulins à deux l'était) peut conduire à de grandes déconvenues.

Je pense donc rester quelques jours à Moulins encore, le temps d'être complètement remis et d'avoir mangé un peu de cette viande qui me faisait tant défaut à Nevers.
De ton côté, je ne sais pas où tu en es avec Elysa. Mais si tu as besoin de prendre l'air, tu peux toujours nous rejoindre à Moulins. Sinon emmène-la en balade, profitez d'être tous les deux. Je crois que je suis la dernière personne qu'Elysa ait envie de voir en ce moment et je t'avoue que l'inverse est vrai aussi, tant ses reproches me pourrissent le coeur en cette heure ou mes espoirs sont mis à mal.

J'attends donc de tes nouvelles, mon frère.

Prends soin de toi,

Ton frère Al
***AldS***


Ainsi donc le jeune frérot était en semi-dépression. En plus pour la première fois, il exprimait clairement un ressentiment face à sa compagne Elysa. Ceci laissa à Equemont un tel mauvais goût dans la bouche qu'il décida de répondre sur le champ.


Citation:
Mon frère,

Ces dernières nouvelles ne me rassurent qu'à moitié. Tu prends toujours des grands mots pour décrire ce qui est simple : tu n'as rien à te reprocher là-dedans. J'étais partie prenante sur ce projet, et d'ailleurs nous le mènerons à terme, je le veux.

Par contre, j'ai angoissé dans un premier temps pour ton agression. Ayant toute confiance en dame Hortense je suis content qu'elle t'aide à surmonter tout ça. Surtout que dans l'affaire, c'est elle qui a vraiment perdu quelque chose.

Après tout cela m'apprend à te voir comme un homme avec tes responsabilités. A mourir à cette idée du petit enfant de dix que tu étais encore dans mes souvenirs, il n'y a pas si longtemps.

Pour ce qui est d'Elysa, tout est pour le mieux. Vos difficultés de relation me font souffrir. Ou peut-être que je vous fais souffrir parce que je ne suis pas celui que vous désirez voir. Je ne sais...
Nous allons probablement partir quelques jours en balade.

Je te tiens au courant,

Bien à toi,



Ceci écrit, il ferma le pli et prit sa cape pour se rendre au pigeonnier. Il avait à faire aujourd'hui. Une affaire de cheval pour noble séant. Enfin le sourire lui vint aux lèvres.
_________________
Mary_de_birmouzant

Le jour où elle avait quitté la Touraine, Mary avait vendu énormément de biens, notamment ses deux chevaux.
Depuis elle louait des bêtes quand cela était nécessaire.

Mais l’envie d’avoir à nouveau un étalon rien qu’à elle faisait de plus en plus rage.
L’occasion se présentait enfin.

Elle avait ouïe dire qu’un nouvel habitant récemment installé, faisait office de maréchal ferrant.

Elle voulait être la première, pour avoir le choix, peut être qu’elle pourrait trouver son bonheur en se rendant sur place.

La voilà qui traverse donc le modeste domaine, jetant des coups d’œil par ci par là, essayant de repérer le propriétaire.

Elle s’accouda à l’une des barrières, s’accordant une minute de repos en observant le spectacle animalier qui s’offrait à elle.

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Equemont
Encore occupé à rêvasser Equemont se tenait devant son écritoire. Il s'essayait à compter la manière coquasse dont il avait fait l'acquisition d'une jument de robe crème pour le duc de Corbigny. Le sourire aux lèvres, il commença à écrire avec soin.

La plume grattait rapidement le vélin lorsqu'il entendit le bruit d'une foulée au dehors. Regardant par la fenêtre, il vit arriver la jeune Mary, maire de la ville. En effet, elle lui avait fait part de son désir d'acheter un étalon.

Elle est sympa cette femme, et pis bon, vendre un de mes chevaux à la maire, c'est un peu la classe quand même !

Rangeant rapidement ses papiers dans son écritoire et les fermant sous clé, il se précipita à la rencontre de sa cliente. Ces efforts avaient porté leur fruit et la porte ne grinçait plus. Restait maintenant à réparer le linteau qui commençait à s'effondrer. Il haussa les épaules et chassa cette pensée pour aller aborder avec son plus beau sourire la jeune femme.

Elle semblait contempler avec délectation le spectacle de ses chevaux gambadant au vert. Equemont avait après quelques prospections racheté un certain nombre de montures de plus ou moins grande qualité . En tout son cheptel s'élevait maintenant à une quinzaine d'équidés. Il y avait mis une grande partie des économies de ces dernières années.

Il s'avança doucement dans son dos pour l'appeler à voix retenue.


Bienvenue au haras du Salar ! Vous contemplez mes beaux amis ?

Se mettant à son hauteur contre la barrière, il s'accouda et la regarda.

Ainsi donc vous cherchez un étalon. Bête rare et précieuse ! Et bien je dois vous confier que je n'en ai que deux. Nous les utilisons pour les saillies. Aussi je veux bien vous en vendre un.

Plus précisément je pense que celui qui peut vous convenir est l'alezan qui est à l’extrémité droite du champ.


Ajouta-t-il en le montrant du doigt.

Regardez comme il cherche à protéger les juments. C'est un encore un jeune, il mérite encore quelques mois de dressage pour être au point. Mais je peux toujours m'en charger.

Cela vous conviendrait-il ?

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Mary_de_birmouzant
Le regard porté uniquement sur les bêtes, Mary n’avait pas entendu l’arrivée d’Equemont.

- Bonjour messire Equemont.


Un coup d’œil rapide sur lui puis elle reporta son attention sur les chevaux, écoutant attentivement ses dires. Elle cherchait un étalon, la rareté de la bête augmentait l’envie de la mairesse d’en posséder un.

Un sourire se dessina sur le coin de ses lèvres, le cheval que l’homme désigna ressemblait à des chevaliers dressés sur leur hauteur. Sa robe brune, couleur café était parfaitement dessinée, sans teinte pouvant trahir sa race. Son crin était légèrement plus clair aux extrémités, et il semblait en bonne forme, Mary voulait une bête avec du caractère, il paraissait être l’animal idéal.


- Un alezan brûlé… ses yeux pétillaient déjà d’envie en regardant Equemont, demi sourire.

- Je le veux et j’attendrais le temps nécessaire pour l’acquérir. Reportant son attention sur le cheval. J’aimerais participer au dressage, voir comment vous vous y prenez, est ce possible ? Et puis s'il le faut il pourra continuer à servir pour vos saillies
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Elysa
« Je vous emmène faire le tour du propriétaire, parce que malheureusement, et croyez-moi je suis désolé de vous le dire ainsi, Equemont se fiche éperdument que vous connaissez ou non sa tanière. Laissons-le aérer le rez-de-chaussée en se battant contre le grincement de la porte et visitons les autres pièces. […]La dernière marche nous fait déboucher sur un petit couloir avec trois portes. Deux de ces portes donnent sur des chambres. La plus grande est celle du maître de maison. Un grand lit, une commode et une armoire. La simplicité même en somme.
La deuxième porte mène …
»
Stop, stop, stop !

Reviens sur le lit…
Mais... Mais quelqu’un dort dans ce lit ! Qui a osé se faufiler dans les draps du proprio ?!

Une longue chevelure blonde couvrant le visage d’une jeune femme à la peau très claire en dépassait.
Elysa dormait profondément, un sourire aux lèvres. Elle devait encore vivre de beaux rêves…

Elle partageait la vie d’Equemont depuis quelques semaines maintenant. Et depuis l’installation de celui-ci, elle avait élu domicile chez lui !
Après de longs mois sur les routes à dormir à la belle étoile, dans des abris de fortune, ou au mieux, dans des auberges, elle goutait à nouveau au plaisir de dormir dans un bon lit douillet.

A travers la fenêtre, les rayons du soleil printanier caressaient son visage depuis quelques heures déjà quand elle se décida à se lever. Elle s’étira et sortit des draps. Elle versa un peu d’eau dans une vasque et s’en passa sur le visage avant de faire le reste de sa toilette. Elle revêtit une robe blanche et le bustier rouge offert par Equemont, puis descendit à la recherche de son compagnon.

Elle le trouva près de l’enclos discutant avec la mairesse. Elle s’avança vers eux en souriant :


Bonjour Equemont, bonjour Mary.

Ils parlaient affaire. Elle les laissa donc discuter et écouta silencieusement.
Equemont
Toujours appuyé le long de la barrière qui délimite l'enclos des chevaux, Equemont ressentait une grande fierté. Enfin, il arrivait à vivre ce que son son père lui avait enseigné, ce qu'il aurait toujours du pratiquer si des événements dramatiques au sein de leur propre famille n'étaient pas survenus.

Loin de moi l'idée de vous faire un parcours historique du premier haras du Salar, situé celui-là proprement dans le hameau du Salar, près du Marais Salant. Et pourtant, à ces heures, cette grande exploitation avait fourni duc, comtes et princes, tout autant que manant et paysans. Du cheval de trait, à la haquenée pour dame jusqu'au destrier de guerrier, il y en avait pour tous.


Je le veux et j’attendrai le temps nécessaire pour l’acquérir.
J’aimerais participer au dressage, voir comment vous vous y prenez, est ce possible ? Et puis si il faut il pourra continuer à servir pour vos saillies


Dans le souvenir ravivé de cette gloire passé, le maquignon nouvellement installé jubilait. C'est dans cet élan qu'il se prit à faire tout un discours sur l’élevage des chevaux, sur la saillie et autres à sa cliente. Intarissable quant il était intéressé, il ne savait plus s'arrêter et perdait connaissance du temps.

Heureusement pour Mary, Elysa vint à leur rencontre. En la voyant arriver, le blond la regarda avec passion. Sa robe blanche flottant dans le vent, elle abhorrait son bustier rouge comme un blason chevaleresque. C'était un cadeau de son compagnon.


Bonjour Equemont, bonjour Mary.

Bonjour ma mie, comment vas-tu, tu as bien dormi ?


Se concentrant à nouveau sur sa tâche, il se retourna vers Mary pour en venir au fait.

Donc, ce destrier est votre. Je vous laisse libre de prendre le temps d'en payer le montant requis, soit la coquette somme de 1200 écus. Je vous propose de le laisser ici tant qu'il n'est pas totalement dressé.

Cela vous convient-il ?

Je vous conseille de passer tous les jours une petite demi-heure et ensemble nous accomplirons ce qu'il reste pour en faire la plus belle monture de Nevers.


Puis s'adressant vers Elysa.

Ma belle, tu veux bien me rendre service ? Aller chercher dans mon écritoire un de ces vélins brunis. Ce sont des actes de vente. Prends-moi aussi une plume et de l'encre.

S'approchant d'elle, il lui caressa la main en guise de remerciement.
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Elysa
Bonjour ma mie, comment vas-tu, tu as bien dormi ?

Oooo merveilleusement bien ! J’adore ton lit !

Elle lui sourit.
Equemont reprit les affaires.

Elysa regardait les chevaux gambader dans l’enclos. Elle chercha celui dont son Blond parlait.

"L’alezan, l’alezan… lequel est-ce encore ? Je n’y connais vraiment rien en chevaux…"

Equemont la sortit de ses pensées :


Ma belle, tu veux bien me rendre service ? Aller chercher dans mon écritoire un de ces vélins brunis. Ce sont des actes de vente. Prends-moi aussi une plume et de l'encre.

Il lui caressa la main et elle resserra un peu les doigts autour de la sienne en lui souriant.

Bien sûr ! J’y vais de ce pas…

Elle retourna donc vers la maison à la recherche de l’écritoire d’Equemont et du matériel pour réaliser le contrat. Rapidement, elle revint vers l’éleveur et sa nouvelle cliente.

Voici Equemont, tout est là ! dit-elle en lui tendant un vélin, et le nécessaire à écrire.
Equemont
Pendant que la blonde était allée chercher le vélin, Equemont avait encore expliqué les quelques exercices que le cheval aurait à accomplir dans les semaines qui suivraient. Le départ groupé au galop, le saut d'obstacles, bref un certain nombre d'action qu'un cheval de cet acabit devait savoir effectuer sans une hésitation.

Ah et d'autre part, l'animal s'appelle Pégase. J'imagine que vous situez la référence.

Equemont sourit en désignant du matériel qui traînait sur une barrière. Vous pouvez aussi utiliser cela pour le monter. D'ailleurs je vous propose que nous allions faire connaissance avec la bête ensemble.

D'un geste de la main, Equemont invita Mary à le suivre pour franchir la barrière. D'un sifflement sec, il mit les chevaux en alerte. Rapidement les caractères apparurent.

Les couards s'enfuyant, les fiers relevant la tête, les preux s'avançant.
Fort heureusement, le jeune Pégase était de cette dernière catégorie.

Attrapant une longe, il s'approcha précautionneusement de l'étalon. Ce dernier se laissa faire. Une fois pris au mord, il mit littéralement la corde dans les mains de Mary.

Le sourire au coin des lèvres, le maquignon se recula pour admirer ce qui s'avérait être toujours un moment décisif.
Lorsque la maîtresse rencontre la bête...

Quelques minutes plus tard, revenant du côté de la maison, Kem s'empara du parchemin des mains d'Elysa en la remerciant d'un clin d'oeil. Gribouillant quelques mots dessus il finit par se retourner vers la mairesse.


Tenez Mary, c'est votre acte de propriété.

Citation:
Haras du Salar, en l'an de grâce 1461

Equemont du Salar, éleveur équin en la ville de Nevers,

atteste par le présent parchemin que le reproducteur nommé Pégase

décrit comme un étalon de deux ans, à la robe alezane brûlée ayant pour particularité d'avoir les yeux bleus,

a été cédé à Dame Mary de Birmouzant pour le montant de 1200 écus.




Lui tendant l'acte, il la gratifia d'un sourire.

Félicitations ! Pour ce qui est des questions financières, nous verrons plus tard. Ça ne presse absolument pas.

L'histoire, c'est qu'Equemont se félicitait tout autant lui-même de la réussite de son entreprise. Mais ça, vous ne pouviez le lire sur son visage sinon à sa mine de réjouie de carnaval.
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Mary_de_birmouzant
Bien que Mary ne craignait pas grand chose, elle se surpris à frissonner d'appréhension une fois la corde entre les mains. Mais sans se laisser démonter, elle la saisie fermement.

Alors que le cheval secoue la tête brusquement, elle tire un coup sec pour démontrer qu'elle ne lâcherait pas prise.

-Ohhhhh, doucement, la, ça va aller.... Mary glissa sa main dans son crin pour apaiser les craintes du cheval puis caressa doucement son flanc. La mine réjouie, elle se tourna vers son vendeur.

-Pégase? Bien, ça sera parfait. Elle n'hésita pas une seconde et récupéra l'acte de propriété, même si il s'agissait d'une belle somme, elle savait qu'elle n'investissait pas pour rien.

- Messire Equemont, salutation de la tête, je suis ravie d'être venue vous voir, je vous ferais parvenir la somme convenue dans le courant de la semaine.
Et je reviendrais vous voir, peut être emmènerais je ma fille la prochaine fois. 
Elysa, au plaisir
. Elle les salua d'un sourire, rangea le parchemin dans sa besace, jeta un dernier coup d'oie à son futur étalon, Pégase... puis sur le domaine qui s'étendait, belle propriété qu'il avait la.
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Aloan
Depuis son retour de Moulins, Al avait remarqué que Mérida, la jument que son frère lui avait offerte lorsqu'ils étaient en Franche-Comté, semblait souffrir d'une jambe.
Il ne lui avait pas fallu longtemps pour faire le rapprochement avec l'attaque qu'Hortense et lui avaient subie dans les bois près de Moulins. La jument s'était enfuie sitôt les assaillants sortis des fourrés, traînant sa compagne de voyage sur quelques toises jusqu'à ce que l'étrier cède.
Par chance, en reprenant conscience, Aloan l'avait facilement retrouvée. Il en allait autrement pour l'argent d'Hortense, malheureusement.

C'est donc avec inquiétude - car la blessure datait de plusieurs jours déjà - qu'Al emmena sa jument au haras, afin de la remettre entre les mains expertes de son frère. Celui-ci l'avait déjà morigéné en apprenant la nouvelle et le jeune frère s'attendait à tout lorsqu'il le verrait arriver.

Par chance, Equemont était occupé à discuter avec la mairesse un peu plus loin, accompagné d'Elysa. Apparemment ils faisaient des affaires. Voilà qui devrait le mettre de bonne humeur.
Sitôt que Mary s'éloigna, Al s'approcha d'eux.


Salut vous deux. Bon, voilà la blessée. Je n'ai pas remarqué tout de suite qu'elle boitait, ce n'est qu'au trot que je m'en suis aperçu. Je te montre.

Il entraîna Mérida à quelques pas de là, puis la fit trotter face à Equemont et Elysa, en la tenant par la bride. Lorsque sa jambe antérieure toucha le sol, la monture releva la tête de façon inhabituelle alors que l'arrière-main restait stable.

Je pense que cela vient de cette jambe. Mais...
dit Aloan en revenant vers son frère, il n'y a aucun signe de blessure apparente.

Laissant l'expert équin ausculter la malade, il resta pour l'observer, inquiet de savoir si Mérida pourrait l'accompagner en guerre ou non.
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Equemont
Le lopin de terre pompeusement appelé haras par Equemont se présentait sous la forme d'un grand champ d'herbe sauvage, labouré par les sabots de son cheptel. Le cerveau bouillonnant d'idées d'amélioration alors qu'il concluait la vente avec Mary, il se voyait déjà à la tête d'un immense élevage d'équin, si possible sous la coupe financières des grands de ce royaume. Cet élan d'ambition jusqu'alors refoulé le travaillait de l'intérieur depuis longtemps.

Ces dernières années ne l'avaient pas aidé à surmonter ce problème. Souvent il songeait que si tout cela n'était pas arrivé, si sa sœur n'était pas morte, s'il n'avait pas fuit la maison paternelle, s'il n'avait pas... et là démarraient les angoisses.

Toutes ces considérations habitaient constamment le cœur de cet homme, derrière le vernis de ses sourires, même derrière son irascibilité. Alors souvent il se réfugiait dans la fuite des autres, dans le mépris ou même dans la poésie...

Les grands experts estiment que les personnalités complexes de son genre sont les premières à pouvoir comprendre et communiquer avec les animaux. Fort heureusement pour Equemont, cette passion équestre lui avait permis de développer un certain nombre de qualités pratiques.


L'introspection vécue par le jeune Salar ne lisait cependant pas sur son visage. Il l'avait compris un jour, alors que fort loin d'ici -c'est une part de sa vie que peu connaissent- il avait rencontré un jeune mahométan à qui il avait voulu acheter son palefroi d'alors. Cherchant à faire garantie de sa bonne foi, le marchand lui avait envoyé un :

Sidi, pas b'soin, passé un certain âge, on a la tête qu'on mérite.

Sur le coup il s'était demandé s'il son honneur exigeait qu'il lui trancha la gorge sur le coup. Mais se ravisant il prit l'apostrophe pour un compliment et embarqua l'animal. On le disait souvent excessif alors qu'il se trouvait pondéré et calme.

Et pour une fois, ses deux grandes consolations étaient réunies devant ses yeux. Aloan avait fait son entrée avec sa Mérida, une haquenée barbe dotée d'une magnifique robe noire pangaré.

La blessure de la jeune jument rendait furieux le maquignon. La souffrance et la maltraitance le mettait dans une colère noire mais, au fond, il n'en voulait pas à son frère. Il savait que celui-ci n'y pouvait pas grand chose. Il avait été victime de malandrins.

En observant la démarche, Equemont constata que son jeune frère avait fait le bon diagnostique. Foulure de la patte antérieure gauche.


Tiens la par le mors et caresse-lui l'encolure pour la calmer !

Pendant que le cadet Salar s'exécutait, le patron mit son genoux droit en terre et cala son épaule à la hauteur du poitrail de Mérida. La forçant à lever sa jambe, sa réaction ne laissait aucun doute sur la localisation de la douleur.

Et beh ma belle ! T'es bien amochée... Se tournant vers Al.
Elle doit rester au repos ici-même pour quelques semaines, avec des soins quotidiens. Désolé.

Reposant le membre antérieur, il se redressa et héla un des jeunes garçons palefreniers récemment embauchés.

Cataplasme quotidien et interdiction de trop pendant trois jours. Tu me la mets pas avec les autres, elle risque de s'énerver.

Le jeune homme disparut immédiatement avec un : "oui m'sieur le maq... "

Dis au revoir à ta Mérida, je vais te prêter un autre cheval pour notre périple.
Tiens d'ailleurs, honneur à la famille : choisis celui qui te plait.

_________________
Aloan
La sentence s'abattit sur Al. Sa chère Mérida ne pourrait pas les accompagner en Anjou.
C'était un coup dur pour le jeune Salar, car au fil des semaines il avait créé un lien privilégié avec la jument.

Tandis que son frère donnait ses instructions à un jeune palefrenier, Al passa sa main doucement sur le chanfrein de sa compagne d'infortune, la regardant d'un air désolé.

- Tout se passera bien, ma belle. Tu seras bien soignée ici.

Il donna la bride au jeune homme qui attendait et les regarda s'éloigner en direction des écuries, avec un pincement au coeur.
Puis comme son frère lui proposait de choisir son propre cheval, Al profita de l'occasion:

- Et si tu me faisais visiter le haras pour commencer? Cela me permettra de faire mon choix par la même occasion.

Aloan était très impressionné par ce que son frère avait réussi à mettre en place en si peu de temps. C'était Equemont tout craché, cela dit. Travailleur acharné, il pouvait se montrer têtu comme une mule lorsqu'une chose lui tenait à coeur.
--Equemont_de_salar


- Et si tu me faisais visiter le haras pour commencer?

Bien que le crépuscule commençait à poindre, Equemont entreprit le tour du propriétaire. Une demande de cet ordre ne se refusait pas. Un sentiment mêlant inquiétude et fierté envahit le cœur du blond. Un vague sourire aux lèvres, il posa sa main sur l'épaule du cadet et l’entraîna vers le portique d'entrée.

Un sentier sablonneux montait jusqu'au haras pour arriver devant cette boiserie toute droite sortie de l'imaginaire salarien. Le concept était évidement allégorique. Salar n'existait qu'à Salar, près de Béziers. Toutefois l'âme nostalgique du maquignon voulait faire revivre leur jeunesse en ces lieux. Pourtant seule l'odeur mélangée du purin et de la sueur équine rimait avec leur enfance, le reste n'était que factice.

Le portail offrait une vue imprenable sur la propriété. L'épaule ainsi posée sur le montant de bois, le jeune éleveur recensait avec l'index droit les différents bâtiments. Au fond, ces masures ressemblaient au maquignon, fortes et simples.


Tu vois à gauche, ce sont les champs, j'ai fait installer des barrières afin d'éviter les fuites. Ces bestioles aiment se prendre la tangente. Petit ricanement.
Il racontait ça alors que son frère le savait bien.
Il racontait ça pour parler. Pour évoquer le passé, afin d'éviter la mélancolie.
De temps en temps l'aigreur du passé lui remontait à la conscience. En son for interne, il avait décidé de répondre à son frère sur ces dix qu'ils avaient vécus séparés. Jamais il n'aurait le courage de le faire de vive voix. Il écrirait.


Au milieu, là-bas, tu vois les travaux sont presque terminés. Ce sont des écuries. Sourire. Il était un bâtisseur. Ce rêve d'enfant s'accomplissait ; édifier pour l'avenir.

Enfin à droite, tu connais le logis. Hum. Tu vois, au fond là-bas, la petite maison. ajouta-t-il en pointant du doigt une petite maisonnette au toit rouge avec une cheminée très fine.

C'est chez toi, fais en ce que tu veux. Sourire.
Je vais épouser Elysa, tu sais. Il faut que tu sois indépendant, pour être pénard... Pis, y'a une petit office qui te pourra devenir le lieu de ton excellence. Tu nous y invitera !

Au loin, Equemont vit la silhouette de sa fiancée. Elle l'attendait depuis quelques minutes. Doucement, l'aîné se tourna vers son frère.

Al, tout ça, c'est à toi comme à moi. J'ai passé la consigne à tous les employés de te considérer comme mon égal.
Parce que tu l'es.


Le monde d'Equemont était théatral, il aimait ponctuer ses mouvements d'affection de formules solennelles. Ainsi se révélait son cœur d'or.
Aloan_de_salar


Chez lui... Cette phrase résonna en lui.

Sa famille avait volé en éclats dix ans plus tôt et voilà que s'offrait à lui la promesse d'un nouveau foyer, avec son frère retrouvé.
Pour la première fois, Aloan se prit à espérer revenir à Nevers lorsque cette aventure serait terminée. Et construire l'avenir.

Il avait vécu si longtemps seul que sa propre vie n'avait pas d'importance jusqu'alors. Pas d'attaches, pas de responsabilités.
Mais la générosité d'Equemont envers lui, son enthousiasme communicatif, lui allaient droit au coeur. Enfin il retrouvait la sensation de son enfance, le sentiment d'appartenir à une famille et de devoir rester en vie. Pour eux, pour l'avenir.

Mais pour l'heure, il leur fallait partir guerroyer pour le compte du marquis de Nemours en Anjou. Ils devaient respecter la parole donnée car une famille sans honneur ne valait guère mieux que pas de famille du tout.
C'était cela aussi, être un Salar. Se montrer digne et honorer son nom.

D'un geste du bras, Aloan engloba le domaine qu'ils venaient de parcourir ensemble.


- Merci pour tout ce que tu fais pour nous, pour notre famille... Tu peux être fier de ce que tu as construit ici. Nos parents le seraient aussi.

Puis, apercevant la fiancée de son frère qui l'attendait quelques pas plus loin, il décida d'abréger ce tête à tête.

- Je ne te retiens pas plus longtemps car je vois qu'Elysa t'attend. Je vais en profiter pour faire mes derniers préparatifs avant le départ pour Chinon.

Tapotant son frère aîné sur l'épaule avec un sourire, il s'éloigna ensuite avant que l'émotion ne transparaisse plus que de raison sur son visage.
Aloan_de_salar


C'était une journée comme une autre.
Ou presque...

Trois mois que maître Equemont était parti guerroyer dans l'ouest. Gustau n'y comprenait pas grand chose à tout ça et il n'avait pas posé de questions à celui qui l'employait.
Tout ce qui lui importait c'était qu'en l'absence du maître, le haras continuât à fonctionner comme à son habitude.

Il fallait surveiller que les écuries fussent entretenues quotidiennement, que les bêtes soient nourries et pansées. Il fallait être présent pour les nouveaux arrivages, savoir reconnaître les mauvais - ceux qui ne passeraient pas l'hiver - des bons destriers dont maître Equemont pourrait tirer un bon prix.

Gustau connaissait le métier.
Tout ce qu'il savait, il le tenait de Berhuldin du Salar, le père d'Equemont. A la mort de Berhuldin, Gustau s'était retrouvé sans emploi et avait survécu en effectuant quelques travaux ingrats pour les paysans du village. Un véritable gâchis quand on savait à quel point il était doué pour son véritable métier.

Et puis un beau jour, Equemont avait refait surface par le biais d'une lettre adressée à Gustau. Il avait décidé d'ouvrir un haras et de devenir maquignon comme son père avant lui. Une véritable aubaine pour Gustau qui se faisait vieux et peinait à joindre les deux bouts avec sa santé déclinante.

Mais il y avait une condition à cela.
Gustau devrait quitter son sud natal, sa chère campagne bitteroise pour Nevers, une ville dont il ne connaissait même pas le nom avant qu'Equemont lui en fasse part dans sa missive.

Le vieil homme n'hésita pas longtemps et fit son paquetage pour rejoindre son nouvel employeur au bord de la Loire. A son arrivée, il avait eu un peu de mal avec cette drôle de façon dont les Nivernais marmonnaient leurs mots mais petit à petit il s'était fait à cette nouvelle vie.

Et puis le coup de massue était arrivé.
Durant sa convalescence à Chinon, maître Equemont avait décidé de mettre en vente le haras. Gustau avait cru que le ciel lui tombait sur la tête en apprenant la nouvelle.
Le maître avait beau lui promettre qu'il lui fournirait un nouvel emploi, Gustau ne s'imaginait pas changer d'endroit une fois encore et tout recommencer.
Plus à son âge.

Les jours passaient et quelques curieux étaient venus visiter les écuries mais sans y donner suite avec une offre. Quelque part Gustau s'en réjouissait, il espérait que, les mois passant, maître Equemont se ravisât et décidât de garder le haras.

Jusqu'au jour où un coursier vint apporter une lettre cachetée. Un seigneur des environs était tombé sur l'annonce d'Equemont et désirait faire une offre de 2000 écus sans même visiter les écuries. Il désirait une réponse sous quinze jours, sans quoi son offre ne serait plus valable.

Gustau envisagea un instant de détruire la lettre et de n'en souffler mot à son maître. Mais fort heureusement sa bonne conscience l'en empêcha. Comme par hasard, il se trouvât que le maître était justement sur le chemin du retour afin de célébrer ses épousailles à Nevers. Gustau se rendit donc chez l'écrivain public et y dicta ces quelques lignes.


Citation:

    Maître Equemont,

    J'espère que votre santé est bonne tout comme celle de votre future épousée et de votre jeune frère.

    Du côté du haras, les choses suivent leur cours. Mérida, la jument de maître Aloan, a mis bas il y a une semaine un jeune poulain vigoureux dont la robe pangarée est aussi somptueuse que celle de sa mère. Je ne doute pas que nous en tirerons un excellent prix.

    D'autre part, je tenais à vous informer qu'une offre a été faite pour le haras, d'une somme de 2000 écus. Loin de moi l'idée de vous dire si vous devez l'accepter ou pas, toutefois je me permettrai de vous rappeler qu'il s'agit d'une première offre et qu'il ne faut - ainsi que vous l'a sans aucun doute appris feu votre père - jamais accepter une offre, aussi généreuse soit-elle, sans avoir négocié auparavant.

    Dans l'attente de vous recevoir prochainement à Nevers, je vous adresse mes plus cordiales salutations.

    Gustau
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