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[RP ouvert ] La vie sans Elle

Marieladamnee
Pour tous ceux qui veulent poster, on fera une cérémonie ou son corps sera brulé dans la taverne. Chacun pourra s'exprimer.


Depuis, je prends mon mal en patience
J'aimerais que tu reviennes
J'ai pris le voile quand ta vie a pris de la distance,
J'aimerais que tu reviennes, tu vaux la peine.

Et même si tu me laisses, même si tu ne reviens pas,
C'est toi que j'aime pour toujours c'est toi que j'aime
Et qui sait, peut-être un jour ...
{si je rejoins l'antre des dieux}


La vie continuait, 4 jours étaient passés. Là haut dans sa chambre, Elle reposait. Marie avait prévenu le frère ainé, la rousse. Les autres aucun ne donnait de nouvelles, donc ils n'en méritaient pas. La Platine avait toujours dit qu'elle ne serait jamais bouffée par les vers du coup le feu sera sa dernière maison comme sa taverne. Une nouvelle sera reconstruite sur ses cendres qui portera son nom.

Pour la partie technique les décisions avaient été prises rapidement, échanges par courrier avec celle qui était sa Mignonne, son frère et Drusilia.

Pour le reste les choses étaient pas faciles. Marie s'attendait à la voir descendre à chaque instant, à remonter de la cave avec une nouvelle bouteille ou à se relever subitement de derrière le comptoir. Elle la voyait partout et surtout dans ses rêves. Du coup elle dormait peu. Les nuits étaient passées sur les remparts espérant le retour des dégénérés. Mais chaque nuit c'était la déception. Les journées, elle somnolait comme elle pouvait. Elle gérait les divers détails comme l'autorisation pour que la rousse puisse venir malgré son appartenance au camp ennemi. Même si pour Marie, elle ne pourrait jamais en être vraiment une. Leur séparation avait déjà duré bien assez longtemps. Bien sûr elle était consciente que Carensa rejoindrait sa nouvelle famille mais qu'elle vienne faisait plaisir à l'Infernale.

Ce lundi matin après une énième nuit à scruter l'horizon Marie était rentrée à la taverne. Un dernier verre pour aider à trouver le sommeil et elle était montée se coucher faisant un détour par la chambre de la Perfection pour lui déposer un baiser comme elle le faisait tous les jours.


Si tu savais comme tu me manques...

La porte doucement refermée et la brune de rejoindre sa chambre et de s'allonger sur son lit pour quelques heures de repos.

Au Diable nos Adieux ZAZIE par moi même

_________________
Carensa.


J'reste
Avec mes souvenirs
Ces morceaux de passé
Comme un miroir en éclats de verre
Mais à quoi ça sert



Quatre jours qu'elle était tombée, trois jours qu'elle avait appris, trois jours où elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Même Sasha avait été pris en charge par la nourrice, la rousse incapable de lui offrir la sérénité qu'elle même n'avait pas.

C'que j'voulais te dire
Reste sur des pages blanches
Sur lesquelles je peux tirer un trait
C'était juste hier


Au petit matin du quatrième jour, elle avait rejoint Saumur, la journée à errer dans les tavernes, a marcher sur ses "possibles" traces sur le champs de bataille, comme si elle espérait toujours la voir arriver dans le soleil levant..mais non, elle devait s'y résoudre, Marie avait dû la mettre à l'abris, loin de tout ça, loin de toute cette colère qui émanait de la terre.

Rejoignant la Meute Assoiffée, elle grimpa à l'étage, ouvrant la première porte, son regard se posa sur la couche où l'Infernale dormait, surement perdue entre rêves et cauchemars. Elle attrapa la couverture et la recouvrit avec une tendresse presque maternelle, puis posa ses lèvres sur son front en murmurant : je suis là..près de toi..

La porte se referma puis elle se dirigea vers l'autre chambre, la main tremblante posée sur la poignée, elle n'arrivait pas à se résoudre à entrer, comme si ce qu'elle allait voir, allait changer toute sa vie. Mais sa vie n'avait elle pas déjà changé depuis ces trois jours ?

Une force la fit enfin pousser la porte et là, sur le lit, le corps de sa Bella, sa Divine, sa Sœur, reposait. S'approchant d'elle comme on s'approche d'un trésor, elle tendit sa main vers elle, glissant ses doigts dans les siens. La douleur était bien trop forte et même si elle ne voulait pas pleurer devant elle, c'est les yeux rougis et emplis de larmes qui accompagnèrent le baiser qu'elle posa sur les lèvres marbrées.

Tu ne m'as pas laisser le temps
De te dire tout c'que je t'aime
Et tout c'que tu me manques

On devrait toujours dire avant
L'importance que les gens prennent
Tant qu'il est encore temps
Mais tu ne m'as pas laissé le temps

Toi qui m'as tout appris
Et m'as tant donné
C'est dans tes yeux que je grandissais
Et me sentais fier

Pourquoi sans prévenir
Un jour tout s'arrête
Et vous laisse encore plus seul sur terre
Sans savoir quoi faire


Un "je t'aime" fût prononcé pas comme les je t'aime que l'on dit à tout va, non le "je t'aime" sincère, indélébile, celui qui s'insinue dans chaque pores de la peau, celui qui coule dans nos veines jusqu'à la nuit des temps, celui qui lie bien plus que les liens du sang, celui qui est vécu..celui qui est donné sans jamais être repris, celui qui prend sa source de cette amitié née un 11 mars 1458 et qui reste aujourd'hui intacte..

Elle s'installa à ses cotés

- Bein tu vois..finalement avec toutes ces broderies, t'es encore plus belle qu'avant..pourtant j'avais peur qu'tu ressembles à un épouvantail..tu sais l'truc qu'on raccommode de tous les cotés.

Un reniflement bruyant se fait entendre, les larmes sont écrasées d'un revers de main.

- Tu vas me manquer Bella, comme jamais surement personne à part Sasha ne pourra me manquer mais dans Sasha j'ai un peu d'toi..même si parfois j'lui en veux d'avoir été la cause de mon départ..Si j'étais pas tombée enceinte, on aurait surement jamais été séparée, et ça..ça ne serait jamais arrivé.

Le regard arsenic se porte sur le visage blondin

- Bein non hein ! ce serait pas arrivé ! parce que j'aurais été là ! et j't'aurais défendu ! tsss les vieux faut les défendre, tu sais bien non..


Les doigts se resserrent sur la main inerte.

- Si Sasha n'était pas là..j'aimerais que tu m'emmènes avec toi..et qu'on recommence comme avant..


La main est portée aux carminées, où un baiser est posé en soufflant : fais bon voyage Bella..


On devrait toujours dire avant
L'importance que les gens prennent
Tant qu'il est encore temps
Tu n'm'as pas laissé le temps



David Hallyday - Tu ne m'as pas laissé le temps

_________________
Magda
Elle était tombée….

Elle avait dit, répété, restez derrière moi, je suis la plus grande, la Poison, la Platine.
Alors j’étais restée derrière…


Elle est tombée…
Ne restent que mes regrets d'avoir obéi.

Une fois la bataille finie, je n’ai pas osé l’approcher, ses amis étaient là. L’hommage de ceux qui vous ont aimé, fait rire, ceux qui ont partagé mille petits moments, grands ou anodins, est le plus précieux. Même si les yeux ne peuvent plus voir, si les mots ne vous parviennent pas, ce sont ces gens là qui comptent.

Alors ce fut juste des mots que je posais sur le papier, des mots que je plaçais sous sa porte. Des mots qui ne seront jamais lus mais qu’importe.
L’hommage est important qu’elle qu’en soit la forme.


Citation:
Natasha, ma goûteuse,
Brève rencontre, trop brève rencontre… mais pleine. De rire, de sourires et de clins d’œil.
Tu feras partie de ces personnes, ces belles personnes ( oui c’est bon je sais que tu le savais !!) qui marquent un bout de vie. Qui laissent un souvenir . Le sourire naitra sur mes lèvres chaque fois que ton image ou ton nom reviendra à ma mémoire.

Je ne sais si un jour je remettrai la main à la pate..qui pourra critiquer le rata ?

Brilles la Poison ! Illumines ces ténèbres qui t’entourent.

Magda ta cheffe étoilée



Une fois le papier glissé, c'est dans ma chambre que je me suis glissé. La peine ne se montre pas. Elle se vit dans la solitude
_________________
Alessandro.di.roja

Je vis en songe la Victoire
Surprise, sous ses crins laurés,
Par notre accueil blasphématoire
De survivants désespérés

Elle disait : - " Qu'on illumine,
Et qu'on respire mes feuilles d'or. "
Mais tous : - " Quelle est cette gouine
Noire à l'égal d'un croque-mort ? "


Et des vents lourds, des vents moroses,
Lui mettant sa robe en lambeaux,
La souffletaient avec ses roses
Pâles et sentant les tombeaux

M.Scalesi






L'isolement est le pire des fléaux, car il nous rappelle à nos ténèbres.
Raison peut-être pour laquelle Alessandro passait ses journées à préparer les défenses de la ville, et ses nuits à boire.
Ca faisait quatre jours déjà. Pourtant le mal ne s'était pas apaisé.

Ce soir encore, il ressassait les mêmes idées sombres, et ce n'était pas la bière du nain qui laissait cette amertume dans le fond de sa gorge.
Mais Natasha était morte, et il ne pouvait rien y faire.

Inlassablement il se rappelait leurs dernières paroles échangées. Etait-ce une augure ? Ou avait-il invité le mauvais oeil ?
Quelque part, dans sa poitrine, il nourrissait le pire des cancers.
Il se propageait comme une gangrène, jusqu'à lui comprimer les poumons.
Il se sentait responsable. Aussi ridicules qu'en furent les raisons, il ne pouvait s'en défaire.

Deux mots suffisent à ouvrir les abîmes du désespoir.
" Et si ".
Un jeu d'enfant.
Un jeu mortel.
Encore un verre, et la raison s'égare.
Se confondent ce qu'il aurait pu, et ce qu'il aurait du.
Les souvenirs tourbillonnaient dans sa tête, jusqu'au fracas de verre brisé.
A ses pieds, une bouteille fracassée.

L'isolement est le pire des fléaux, car il nous rappelle à nos ténèbres.
Et il faisait noir cette nuit là.
Echoué entre deux îlots de lucidité, Alessandro pataugeait dans les eaux poisseuses de ses pensées.
Il se servit un autre verre.
Et il trinqua à la mémoire de Natasha



_________________
Le pire quand tu es le dindon de la farce, c'est l'instant où tu te fais farcir.
Marieladamnee
Le 9 juillet restera toujours une date particulière dans le coeur de l'Infernale.Une date d'adieu, une date de tristesse.

Mais revenons à la journée du lundi d'abord.

La veille Carensa est revenue comme promis. Elle a pu aller voir la Platine comme elle souhaitait le faire et après elle a retrouvé Marie. Elles ont fait ce qu'elles s'étaient promis de faire la dernière fois qu'elles se sont vues. Elles ont fait l'amour avec tendresse, passion un doigt d'exhibition. Ce qu'il y a de bien chez les vivants c'est que s'ils réfléchissent pas trop leurs corps savent exactement ce qu'il faut faire pour ne pas sombrer. Le corps désiré en bouée de secours pour ne pas couler dans le désespoir quand un être idolâtré disparait tragiquement.

Cette nuit là Marie l'avait passée à moitié sur les remparts à moitié dans son lit dans les bras de sa Rouquine. Dans la journée du 9 avec Machin et la Rousse ils avaient débarrassé la taverne de quelques meubles auxquels ils tenaient qui viendraient habiller la nouvelle, le reste serait racheté. Et puis Marie était remontée auprès de sa Platine. Elle devait récupérer une bague qu'elle devait garder pour Nikolai. Il le lui avait demandé dans sa lettre qu'elle lirait lors de la cérémonie du feu. Elle la mit à l'abri accrochée à la chaine qu'elle avait autour du cou. Puis elle murmura pleins de mots d'amour à sa Divine avant de baiser ses lèvres tendrement.


Le temps passa et ce fut l'heure. Machin vint descendre la Sublimissime la portant dans ses bras délicatement jusqu'à son fauteuil où elle tronerait pour l'éternité.

_________________
Carensa.


Marie avait réussi à apaiser sa douleur, au moins pour l'après midi et la nuit. Lorsqu'elle avait quitté la couche, la caboche de la rousse s'était remise à penser, trop penser et les larmes avaient de nouveau coulé.

Elle s'était levée, avait allumé une bougie et s'était dirigée vers la chambre où reposait Bella, là, une ultime fois elle lui avait parlé, s'était confiée comme elle l'avait souvent fait, pas assez à son grand regret. Elle s'était assoupie, la main de sa blonde dans la sienne et s'était réveillée en entendant Marie dans l'escalier.

Elles s'étaient murées toutes les deux dans le silence, cherchant réciproquement la chaleur de l'autre. A l'aube, elle la Sublime, savait que cette dernière journée serait l'une des plus difficiles de sa vie, la Divine disparaîtrait à jamais..

Quelques heures passèrent et bientôt Bella fût installée comme une Reyne serait en droit de l'exiger.

Dans la nuit, discrètement à une mèche blonde, elle avait natté une mèche brune "empruntée" à Marie et une mèche rousse. Natasha ne ferait pas le voyage seule, un petit bout d'elles partirait avec leur "Capitaine".

Une rose noire fût glissée entre ses doigts, elle la regarda, se pinçant les lèvres pour ne pas sombrer dans ce tumulte de sentiments douloureux.

- tu pars, mais les souvenirs restent Bella...

La rousse attrapa deux verres derrière le comptoir et la bouteille d'alcool préféré de Natasha. En donnant un à Marie, elle leva le sien

- Zdorove Bella !

Le verre fût bu d'une traite et balancé contre le mur...


"......Sache qu'ici reste de toi comme une empreinte indélébile..."



Puisque tu pars : JJ Goldman

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Faustine.
Mystique.

Dés que j’ai reçu le courrier, j’ai pris la route. Elle aurait râlé, je sais, mais je n’ai pas réfléchi. En plus, ça m’a valu d’être la victime de fourbes et je suis arrivée à Saumur, courbaturée, égratignée. Le pire, j’étais toute crasseuse. Hors de question de me présenter devant Elle comme une souillon, c’est mal.
Il règne une atmosphère curieuse dans la taverne. Moi, j’ai cru que j’affabulais mais en fait non. Marie me regarde bizarrement parfois, mais je pense qu’elle est triste, c’est pour ça.

Tous les jours, je discute avec Elle. C’est surtout moi qui parle, mais elle m’écoute gentiment, comme avant. Elle sourit même. Sur le chevet, j’ai posé une bouteille de cet alcool qu’Elle aime tant, il faut s’hydrater. C’est Elle qui l’a dit, avant de me gronder parce que je priais pour Elle. C’est ma faute, je sais pourtant. Alors, je me sauve pour qu’Elle se repose et je rejoins les autres en bas, pour vider quelques godets.
Maintenant, je comprends l’enseignement que j’ai reçu chez les Sœurs. C’est bien de pouvoir communiquer avec Elle malgré son profond sommeil. Je ne souffre plus autant, Elle n’a pas disparu, Elle veille sur nous. Je le sais. Elle me parle.

C’est une façon de rattraper le temps perdu, j’aurai voulu la connaître mieux, comme les femmes de sa famille. Les souvenirs qu’elles partagent, j’y suis étrangère alors je développe les miens tout en me tenant en retrait. Je ne veux surtout pas les gêner dans leur « cérémonie ». J’observe pendant qu’Elle garde le silence, trônant dans Son fauteuil. Divine, couronnée d’or. J’attends, un mot, un signe. Juste un.

On me pense folle, peut-être est-ce vrai finalement.

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Marieladamnee
Le moment tant redouté était là. Il fallait se dire à bientôt. Parce qu'elles se retrouveraient un jour au paradis des guerrières. Il fallait juste prendre son mal en patience. Mais qu'est ce c'était difficile. Pourtant les pertes elle y était habituée, elles avaient parsemées sa vie de ce gout de damnation.

Elle prit le verre donné par sa rousse, le leva en disant


Zdorove Beauté

Et le but avant de le balancer. Tout ne serait que cendres bientot ici autant en briser une partie déjà.

Marie sortit les courriers qu'elle avait reçut de differents amis et les lut pour que la Divine sache combien elle était aimée. Elle garde celui de l'Ainé pour la fin. Elle omet le passage concernant la bague, elle la gardait au chaud pour lui.




Marie,


Je ne saurai mettre les formes malgré le respect que j'ai pour toi. Je ne m'épancherai pas davantage sur le vélin, la plume ne supporterait pas le poids de ma rage.


Cette colère qui m'habite depuis l'arrivée de Son faucon, elle s'est transformée en haine, quand ton maudit courrier m'est parvenu. Elle savait. Elle a toujours su. Elle ne vieillira pas comme Elle ne voulait pas se ternir.


Prends soin de Ma Précieuse et offres-lui un dernier voyage digne d'Elle. J'ai confiance, comme Elle t'avait donner la sienne.


Pour La Platine, pour l'Asmodée. Pour Ma Soeur, Ma Frangine.


N.


C'est en larmes qu'elle acheva sa lecture tandis que la réalité prenait le dessus. Elle se mit à genoux devant la Déesse trônant dans son fauteuil royal et lui baisa la main jurant qu'elle la vengerait et qu'une rivière de sang Penthièvre coulerait bientôt ici.
_________________
La_mignonne




Aussi haut que l'on monte, on finira tous par des cendres*. (Henry Troyat)


La Mignonne avait fini de préparer avec Machin, ce qui serait le "brasier de l'éternité" pour Natasha.

Des fagots avaient été déposés tout autour de la bâtisse, et les flambeaux n'attendaient plus que les jeunes femmes.

Carensa entra dans la taverne, personne ne saura jamais ce qu'elle aura partagé avec sa brune et sa blonde, ce sera leur secret.

Elle attrapa enfin le bras de l'Infernale, l'aidant à se relever et dans un dernier regard sur sa Platine, l'accompagna jusqu'à la porte en soufflant un "il est l'heure cette fois".

Minuit, l'heure du crime..Il n'y avait pas meilleure heure pour offrir à Natasha un aller sans retour pour les Ténèbres. Un jour, elles se retrouveraient.

La nuit donnait une toute autre dimension à la scène qui se déroulait à cette instant. Les 'ombres des quelques bougies qui flottaient dans la taverne, couraient sur l'herbe avoisinante.

Les flambeaux en mains, les jeunes femmes s'approchèrent des fagots de bois et bientôt de grandes flammes se mirent à lécher les murs de la taverne.

Carensa, le regard planté dans ce brasier, les larmes roulant sur les joues se mit alors à siffler l'air préféré de celle qui serait à jamais "Sa Soeur"..

Bientôt suivie par Marie, alors que les flammes s'élevaient hautes dans le ciel de l'été, l'air funeste accompagna le départ de leur Reyne..

«ACTA EST FABULA»**







*Dalida : moi je veux mourir sur scène - ** La pièce est jouée
Enjoy
    Distante, enfermée dans sa bulle, elle ne sortait que pour prendre quelques vivres au marché lorsque celui-ci était quasiment désert. Le conflit entre les Penthièvres et les Angevins ne l'intéressait aucunement. Des membres de son clan avaient rejoint les premiers pour une déculottée prévisible. Sans doute est-ce l'une des raisons pour laquelle la mustélide ne prend plus part aux batailles rangées. Elles sont toujours perdues d'avance. Même lorsqu'on triomphe, on a le goût amer de la défaite en bouche car les siens remplissent les hospices ornés par des bandages cramoisis. Quand il ne s'agit pas de soi-même dont le corps fiévreux se tord de douleur dans une mare de sang. Au milieu des râles et des mouches bectant la chair fraîchement amputée, on se demande alors à chaque fois qui en sort vainqueur, qui en sort grandi...

    Le Fou avait rédigé une annonce concise mais bourrée d'interrogations. D'habitude si prompte à répondre par une missive piquée d'acide, la Corleone se contenta de lire en enfermant sa répartie dans un bocal au formol. Leur présence discutable ne pouvait donc être justifiée. Sans doute aurait-on pu dire que la période estivale ne se permet pas de raisonner mais juste d'agir. Ou encore qu'ils avaient tous assez portés l'étendard carmin de leurs blessés et ceci au nom de l'Anjou. Notamment lors de la campagne Orléanaise. C'est d'ailleurs lors de cette croisade que la Furette Fougueuse désormais Fantomatique avait fait la rencontre de Natasha. Traînant la patte dans une taverne quelconque, une blonde accompagnée par un mâle peu aimable. La gouaille légendaire de la Corleone, jadis « immaculée », avait initié une joute verbale de piètre qualité. La Platine se contentait d'observer sans trop rien dire. Sans doute excédée par l'attitude insolente de la jeunette. Nul ne saurait dire ce qu'elle en pensait. Peut être était-elle juste exténuée ? Faut dire que si les chieuses étaient des denrées, le peuple ne crierait jamais famine. A en voir la surabondance. Alors quand la brune tente de sortir du lot en pratiquant exactement la même rengaine que ses homologues, cela doit avoir le don de lasser. Il faudra d'ailleurs qu'elle parcourt le royaume en quête d'elle-même et sa première prise de mairie pour s'apaiser quelque peu.

    Après des mois de rapine, la Sulfureuse est devenue une sage tyrannique. Lors de son retour en terres Angevines, elle délaisse le clan pour s'accorder du temps. Énormément de temps. Pendant que les uns s'étripent, les autres somnolent. Pendant que les uns festoient sur les cadavres ennemis, d'autres pleurent les disparus. C'est ainsi que bien des jours après le conflit, la Corleone s'était rendue en taverne. Espérait-elle rencontrer l'essence de ce qu'elle fut. Mais à la place, elle ne trouva qu'une future poitevine et une rouquine à moitié timbrée. La discussion prit une place si importante que les heures passèrent sans prévenir. La rousse en question avait bien connue Natasha et n'avait de cesse d'entrer en « communication » avec cette dernière. Joy, désireuse de ne pas créer de vagues, se laissa happer par une danse follement spirituelle. Elle ne put que constater que la Platine n'était pas si différente d'elle. Partageant les mêmes impressions, les mêmes animosités avec certains de la profession, ainsi qu'une personne commune : Carensa. D'ailleurs, elle fit la rencontre ce soir-là de la cousine de cette dernière. Leur univers est vaste mais le monde si petit.

    La Corleone aurait aimé rendre un hommage à une semblable, à une femme à l'aura éternelle. Mais ceci serait déplacé. Elles n'étaient pas amies, ni même des connaissances. Juste le fruit d'une rencontre fortuite et furtive. Pourtant, le souvenir de cette Natasha est resté. Au début teinté d'obscurité, de mépris puis désormais de clarté, de respect. Que la Platine aille former une constellation sous le regard de ceux qui l'ont aimé...

_________________
Erilys
[Le jour s'est levé
Sur une étrange idée*]



Au beau milieu de la nuit, elle s’était trouvée à discuter avec une blonde et une brune. Cependant, seule cette dernière avait éveillé sa curiosité. Une MacDouggal Corleone mais au-delà de ces deux noms qui imposaient le respect, il y avait une femme qui maniait les mots aussi bien que certains maniaient l’épée. Et cette femme, cette Enjoy, lui avait proposé de la suivre dans quelques entreprises illicites. Quelques mois plus tôt, elle aurait répondu oui sans hésiter mais aujourd’hui tout était différent, il y avait la meute. Rien n’avait été calculé, elle avait suivi la troupe « comme ça », sur un coup de tête, pour finir par s’établir à Saumur. Et puis était venu le temps de faire un choix. La guerre opposant l’Anjou aux Penthièvre et affiliés ne la concernait en rien, elle s’en foutait éperdument. Sauf que Natasha avait su la convaincre d’accepter : « Tu l'acceptes ? Alors nous serons là pour te relever en cas de chute, te soigner en cas de blessure, t'épauler et t'écouter dans tous les cas. ». Quelques mots couchés sur un vélin, quelques mots qui, séparément ne voulaient rien dire mais qui, ensemble, prenaient un tout autre sens.

Une famille. La Platine lui avait offert une famille.

Elle n’avait jamais compris le sens de ce mot avant cette lettre. Par le passé, les siens s’étaient évertués à la détruire et pour se venger elle avait fini par coucher avec le parâtre, faisant ainsi voler son propre foyer en éclat. Mais là, il n’était plus question de coups et d’insultes, non, il était question de protection, de respect et de loyauté. Alors elle s’était battue au nom de l’Anjou, pour cette famille qui lui avait été offerte. Et elle avait été blessée. Loin d’être une guerrière aguerrie, elle ne savait pas se battre à proprement parler et s’était rapidement faite dépassée par l’enchevêtrement de lames qui s’entrechoquaient avec fracas. Pendant une dizaine de jours, elle était restée alitée chez les nonnes sans contact avec le monde extérieur. Les combats faisaient rage à l’extérieur du couvent et elle, elle était comme dans une bulle. Bulle qui englobait de douloureuses questions auxquelles elle avait cherché sans cesse à répondre. Qui était tombé pour ne jamais se relever ? Qui ne reverrait-elle jamais ?

L’anxiété, vicieuse, lui avait soufflé le nom de la Novgorod mais elle avait refusé d’y croire. Comment pourrait-elle tomber, elle qui semblait taillée dans le roc ? Et puis ça aurait été injuste. Elle venait juste de la rencontrer et elle était la seule à savoir pour la relation incestueuse qu’elle entretenait avec Ezequiel, ce frère qu’elle haïssait et qu’elle désirait tout autant. Etrangement, la rousse avait l’impression que seule la Platine la comprenait. Donc non, elle ne pouvait pas mourir. Elle ne devait pas mourir.

Et pourtant…

[Quand le jour s'est couché
J'ai réalisé
Que c'n'était qu'une trêve
Dans ma réalité*]


L’Asmodée s’était vue dépossédée de sa meneuse. De son guide. N’écoutant jamais les ouïes-dires, la vagabonde s’était empressée d’envoyer paitre ceux qui avaient évoqué la mort de la Novgorod. Néanmoins, elle s’était résignée à aller vérifier. Juste pour être sûre, juste pour chasser de sa tête ses doutes… Et elle n’avait découvert que des cendres, vestiges d’une taverne qui représentait la meute dans son ensemble. La Platine n’était plus. Fini de se voiler la face. La Faucheuse l’avait emportée avec elle dans un ultime voyage, de ces voyages dont il n’y a pas de retour possible. C’est terminé.

Et elle fait quoi, là, Erilys ? Sa bouche s’ouvre et se referme sans qu’un seul mot ne passe la barrière de ses lippes. Elle aimerait écrire à son frère, lui dire de revenir, qu’elle a besoin de lui. Qu’elle est seule et qu’il avait raison : « tu verras, tout le monde part un jour » lui avait-il balancé avant de claquer la porte. Oui, tout le monde part un jour et aujourd’hui elle est seule pour constater ce départ. Et elle a mal. Mal à en crever. Parce qu’en cet instant, elle réalise qu’elle est à nouveau seule pour affronter ce monde qui n’a de cesse de l’effrayer. Et c’est cette solitude qui la terrorise plus que toute autre chose, qui la prend aux tripes.

Se laissant tomber à genoux devant ce qui avait été jadis un lieu grouillant de vie, elle enfonce ses poings dans la terre sèche, se mordant la lèvre inférieure jusqu’au sang. Elle ne versera pas une larme, ce serait indécent, après tout, elle ne connait Natasha que depuis quelques semaines –mois ?-. Et pourtant la marée de sel qui monte à ses pupilles finit par atteindre ses joues, puis son cou.

Natasha Novgorod est morte.

[Le voile est levé*]


Téléphone – Le jour s’est levé

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Ode..
Mon doigt glisse sur ma joue, imitant des larmes qui refusent d’apparaître. J’ai appris la nouvelle et par peur, lâcheté, je n’ai pas montré le bout de mon nez auprès du reste du groupe. Cela fait des semaines que je vis seule, recluse derrière ces murs de pierres hostiles à attendre je ne sais quel signe qui me guidera sur la voie à suivre. Des jours que je ressasse mon arrivée auprès de cette Irascible Platine, dont la rencontre changea ma vie à jamais. Déesse blonde, je n’avais pu me l’imaginer autrement qu’immortelle et voici que l’on vient abolir cette certitude d’une missive soigneusement cachetée. Une simple lettre peut-elle venir si facilement à bout d’un monument pareil ? C’est cette perplexité qui me protège de cette soudaine peur du vide. Si elle peut disparaître, alors nous ne sommes rien et demain ou dans une heure, la faucheuse pourrait vouloir me faire basculer dans ce néant qui me terrifie tant.

Elle n’est plus. Par la Déesse, comment puis-je y croire seulement ? Mon bourreau et amie allait être sacrifiée au plus instable des éléments, ce feu affamé qui bientôt envelopperait le blond pour le transformer en or. Ne disait-elle pas être la Perfection ? La garce ! Ses mots se sont avérés vides et insensés maintenant que l’ambre n’est plus capable d’y mettre la détermination adéquate. Je suis fâchée, triste, paumée, enragée. Je l’aime autant que je la hais, paradoxe applicable à la famille Novgorod toute entière, mais tout a commencé avec elle.

Je chasse mes pensées d’une secousse de la tête, mais la nonchalance de sa démarche, le balancement de sa longue tresse ou encore le sourire narquois pendu à ses lèvres, ne cessent de me revenir, fantômes d’une tornade intransigeante, cruelle et protectrice. Je mesure de plus en plus, la valeur de cette femme, sa force et son courage. Que savais-je d’elle au juste ? Rien. S’était-elle seulement confiée à moi ? Jamais. Pourtant, elle avait toujours veillé à arracher le moindre de mes secrets, même si j’avais pu préserver le plus important.

Platine, tu nous abandonnes nous laissant orphelins. Tu n’avais pas d’enfants de tes entrailles mais tu en avais d’autres d’un tout autre lien. Mère, amie, sœur, ennemie, quoique tu fusses, le tournis me gagne quand je tente d’envisager l’avenir. Ce soir, une dernière fois tu enflammeras le ciel, éclat mémorable que je regarderai depuis ma fenêtre en attendant de te retrouver. A bientôt Natasha…


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