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[RP]Entretien avec Sorianne

Pieii
L'évêque de Langres avait invité la personne qui lui avait demandé un entretien particulier dans l'une des chapelles latérales de la grande cathédrale où il savait ne pas être dérangé, son légat montant la garde à la porte.
Là, dans cet encroit frais et reposant, il l'invita à s'installer sur l'une des chaises en bois qui s'y trouvaient tandis qu'il en empruntait lui-même une autre


Je vous en prie, installez-vous; je suis prêt à vous écouter. Ne soyez pas intimidée par le fait que je sois évêque. De quoi vouliez-vous m'entretenir ?

L'évêque esquissa un sourire de bonhomie afin de la mettre en confiance et la rassurer car il savait combien, pour de nombreux fidèles, il n'était pas simple d'avoir à parler en confidence à un prêtre.
Sorianne
So avait suivit l'évêque en silence, essayant de se rappeler pourquoi elle lui avait mandé audience. Elle fut distraite de ses pensées quand un éclat brillant lui attira l'oeil et ne s'arrêta que quelques secondes, le temps pour elle de sortir l'écu de terre. Un écu... Alors que d'autres trouvaient fortune si on en croyait l'AAP... Barf... Cela portait bonheur. Elle le serra ainsi dans sa main, tandis que de l'autre, elle s'éventait, commençant à se sentir mal, mais pas vraiment dû à la chaleur de l'air.

Elle pénétra à sa suite dans la cathédrale, apprécia la fraicheur ambiante, mais plus ils avançaient et plus elle avait envie de reculer. Elle aurait aimé un lieu plus ouvert, un lieu où ils ne seraient pas vraiment seul à seule, au lieu de cela, voilà qu'ils se trouvaient isolés, et un garde à la porte.

Dépitée, elle observa ce dernier et s'installa sur la chaise désignée, blanche comme un linge, le cœur lui battant tellement fort qu'elle l'entendait résonner à ses tympans. Le sourire sympathique que Pie voulut bien lui offrir ne suffit pas à la rassurer et elle était pratiquement à tourner de l’œil. S'il savait que ce n'était pas son statut qui l'intimidait...


Je... Je crois que j'ai quitté le droit chemin. Non... Je.. J'en suis sûre... Mais... Mais je ne veux pas faire marche arrière.

La gorge serrée ne lui permettait pas une voix assurée, et le timbre tremblotant n'aidait pas. Elle avait l'impression que la chevalière cachée à l'abri de son corsage la brûlait et d'une main tremblante elle s'en vint vérifier que ce n'était pas vraiment le cas. Le regard posé sur ses genoux, il était hors de question qu'elle relève la tête de peur de croiser le visage scandalisé du prélat.

Est-ce qu'on peut trouver la paix hors des chemins Aristotéliciens?

Pourquoi fallait-il qu'elle cherche réponse à tout ceci? Être sûre de ce à quoi elle s'était résignée...
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Pieii
Malgré sa volonté de rassurer, l'évêque était de plus en plus inquiet par l'état de panique dans lequel son interlocutrice semblait se trouver. Il se demandait s'il ne devrait pas demander à son légat de courir chercher un médecin, tellement le visage était pâle. Il craignait qu'un évanouissement ne se produise sous peu.Il faillit lui demander si un verre d'eau lui ferait du bien.
Il se tut cependant car les premiers mots sortirent de sa bouche soudainement, bien qu'hésitants.
Néanmoins, la pensée semblait claire. L'évêque comprit qu'elle savait avoir quitté le droit chemin de la Vertu aristotélicienne et qu'elle ne voulait pas faire machine arrière et qu'elle craignait pour son salut à cause de cela.


Je comprends la difficulté que vous avez eue à me parler. Les premiers mots sont toujours les plus difficiles et d'autant plus durs à prononcer quand, comme vous, on se pose des questions sur son Salut, sans forcément vouloir revenir au sein de l'Eglise.
Mais pour pouvoir vous répondre, j'ai besoin de vous poser quelques questions qui vont peut-être vous mettre à la torture. N'hésitez pas à prendre votre temps si vous avez besoin. Je suis là pour vous entendre, vous dire le point de vue de l'Eglise et vous conseiller éventuellement, point pour vous juger.

Tout d'abord, vous dites avoir quitté le droit chemin. Comment et pourquoi cela s'est-il fait ?
Sorianne
Comment... Pourquoi... Pourquoi s'imposait-elle de repenser à Lui qui l'avait changé? Elle était déjà surprise de ne pas recevoir son dû mais d'avoir une réponse aimable et qui semblait pleine de compréhension, au point qu'elle en leva le museau un instant.

Le Père... Le Père Scopolie disait que c'est... Lucifer qui me guide... Et la Luxure aussi...

Elle en crispait les mains dans les tissus de ses jupons.

J'ai aimé en dehors du mariage... Mais les sentiments étaient là, ce n'était pas... Ce n'était pas... Elle éluda d'un geste de la main.Ça... Il disait que je ne vivais plus, que je me laissais guider par l'Acédie et que c'était un péché... Que je ne suivais pas les vertus et que je devais vivre pour Lui, pour le Très Haut et que je devais être heureuse de cette vie de misères et de sacrifices...

Elle ferma les yeux un instant, retour à ces mois qu'elle voudrait effacer de sa mémoire.

J'ai promis d'aller à la rencontre des gens, j'ai promis de ne pas craindre de me retrouver hors des sentiers battus, j'ai promis de vivre... J'ai trouvé la paix, je suis bien maintenant. J'ai accepté d'épouser celui qui me permet ça... Je vis avec lui, sagement.

Petit à petit je revis... Je peux sourire, même rire, au moins avec Lui.

Je crois que j'ai tenu ma promesse en partie... Je fais de mon mieux, je m'y emploie... Mais... J'ai peur de me retrouver sur le mauvais chemin... Mais même si j'y suis, je ne veux pas le quitter, non, parce que j'y suis bien... C'est là que je veux être.


Pitié ne dites pas comme le Père Scopolie. Après un soupir So releva la tête qu'elle avait de nouveau baissé.

C'est un Seigneur Maure, il n'est pas Aristotélicien, et je n'ai aucune idée de ce que sera le mariage qui nous unira... Je ne veux plus avoir peur...

Elle réalisa soudain que ses déboires influençaient toute sa vie actuelle. Faire confiance, il fallait qu'elle fasse entière confiance... Et elle qui se disait en paix ne l'était peut-être pas tant, dans le fond...

Je veux oublier le passé... Je veux l'aimer entièrement et être heureuse... Vraiment. Sans plus penser à rien d'autre... Quand je suis auprès de lui et que je le vois, je ne pense pas à autre chose... Mais quand il n'est pas là.. Les mauvaises pensées reviennent... Parfois...

C'était ça qu'elle voulait, oui. En plus d'un acquiescement à sa situation...

Je ne trouve pas comment faire..

Dépitée...
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Pieii
L'évêque écouta avec intérêt

Votre cas est intéressant, parce qu'atypique.
Certes, vous avez commis une faute en connaissant charnellement quelqu'un avant le mariage, mais la conscience de l'inconfort que cela vous a procuré, la volonté de régulariser votre situation... tout cela montre qu'il y a, en vous, une âme désireuse de vivre en accord avec sa Foi, sans renier son amour pour un homme qui n'est pas aristotélicien.

Et après tout, est-ce si interdit que cela ?


Citation:
Sur l’amour, Christos disait parfois : " L’amour est enfant de bohème, qui n’a jamais, jamais connu de loi. " (Logion 13)


Personne n'est responsable de qui elle tombe amoureuse et Saint Anani Mhour est bien tombé amoureux de quelqu'un du même sexe que lui, même si cet amour ne fut pas consommé charnellement et Dieu en a fait un saint.
Une pieuse femme que j'ai connu jadis et qui s'appelait Edith Piaf, disait d'ailleurs: " Sans amour, on a vécu pour rien" et je crois qu'elle avait bien raison.


Certes, l'Eglise n'encourage pas les mariages mixtes, parce qu'elle craint que l'épouse et les enfants du couple ne soient perdus pour notre religion; c'est sans doute cette peur qui a fait réagir aussi vigoureusement le père Scopolie qui a préféré, par sûreté, pour se rassurer, interpréter le dogme et les textes sacrés dans leur version la plus rigoriste, voire intégriste possible.

Pourtant, je constate que
le concordat de Paris, qui en l'absence de nouveau, et bien que dénoncé unilatéralement par le roi Eusaïas, dit ceci

Citation:
De part leur alliance avec le royaume, et temps qu'ils reconnaissent l'Église l'aristotélicienne comme religion d’état, et parce que bien que hétérodoxe ils ne sombrent pas dans l'hérésie, le Spinozisme et l’Averroïsme, sont dites religions infidèles et seront protégés comme religion amie du royaume.
Tant que la hiérarchie de ces deux religions respecte la charte du royaume et le présent concordat, l'Église aristotélicienne s'engage à ne pas les persécuter et à cohabiter avec eux.


Les Maures ne sont donc pas classés par l'Eglise comme des hérétiques, mais des hétérodoxes seulement, ce qui permet certains aménagements, je pense.

De plus, j'ai l'impression que votre futur compagnon n'a pas l'intention de vous interdire d'exercer votre religion, me trompe-je ?

Aurait-il aussi l'intention, si un jour vous avez des enfants, de les laisser libres de choisir leur propre religion une fois devenu adultes ?


L'évêque entrevoyait peut-être la possibilité de marier, sous certaines conditions, son interlocutrice
Sorianne
La So ne perdit pas une miette des paroles de l'évêque. Oh elle ne s'attendait absolument pas à tel discours, pensait avoir fauté rien qu'en paroles avec tout ce qu'elle avait osé dire. La sentence viendrait peut-être quand la discussion prendra fin.

Non, je ne pense pas que vous vous trompiez... Et j'avoue n'avoir aucune idée... un léger froncement de sourcils se fit. Pour des enfants.

L'idée ne l'avait même pas effleuré. Un blanc suivi. Il lui fallait repenser à ces paroles, le fait qu'elle n'était pas à ce point sur le mauvais chemin... Il lui avait pourtant dit que c'était le cas. Un poids en moins sur les épaules de la noiraude, pourtant toujours perplexe.

Alors... Ce n'est pas... Mal?

Un sourire léger apparu sur le visage fermé, et s'effaça rapidement. Fermant les yeux l'espace d'un instant, elle repensait aux mots assénés par le Prélat durant ces mois où elle lui avait servi de "bonne". Nez à nouveau bas, elle fixa ses mains et soupira.

Aimer... On ne peut aimer que le Très Haut. Si on aimait quelqu'un d'autre, ce serait L'oublier... Non? Et... Un hoquet, croisement de rire déconfit et sanglot dépité, monta de sa gorge et la jeune femme sourit. Un sourire sans joie et plus pour se moquer d'elle même qu'autre chose. Depuis quelques mois je ne suis plus du tout ces idées. Et même si j'arrive à m'y faire, ça n'arrête pas de revenir me tourner dans la tête et... Et ça me bloque et ça me travaille parfois. Je veux aimer, apprécier, me sentir bien avec quelqu'un, sans avoir à m'en sentir coupable et sans pour autant renier le Très Haut, mais... Est-ce que c'est possible? Ce n'est pas un péché?
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Pieii
L'évêque répondit d'abord aux premières questions

Mal ? non, mais on ne peut pas dire que ce soit bien non plus ! car vous avez quand même péché hors-mariage. Après, les circonstances, vos craintes etc. font qu'on peut aussi comprendre la situation.
L'essentiel, c'est de retrouver rapidement le chemin du juste milieu si cher à Aristote et c'est ce que nous sommes en train de faire, grâce à votre envie de me parler.

Puis, il se concentra sur l'amour demandé par Dieu
Il ouvrit son Livre des Vertus à un passage de la Vita de Christos

Citation:
Natchiachia versa le vin de sa cruche dans la corne de Christos, et lui demanda :
" Maître, je suis en proie à un profond tourment de l’âme. Je voudrais te suivre dans tes enseignements, mais j’aime un homme qui habite ici et qui se nomme Yhonny, je l’aime d’un amour pur comme le diamant… Que dit Aristote sur cette question que dois-je faire ? "
" Lorsque deux êtres s’aiment d’un amour pur et qu’ils souhaitent perpétuer notre espèce par la procréation, Dieu leur permet, par le sacrement du mariage, de vivre leur amour. Cet amour si pur, vécu dans la vertu, glorifie Dieu, parce qu’Il est amour et que l’amour que les humains partagent est le plus bel hommage qui puisse lui être fait. Mais, comme le baptême, le mariage est un engagement à vie, aussi, Natchiatchia, choisis judicieusement, car une foi que tu auras épousé Yhonny, vous ne pourrez plus vous y soustraire. "


Votre amour pour un homme peut être compatible avec votre amour pour Dieu.
Sauf pour les gens qui se destinent à l'état d'ecclésiastique, l'amour pour Dieu n'est pas incompatible avec l'amour pour son prochain et surtout pas pour l'une des créatures de Dieu, surtout quand celle-ci est plus hétérodoxe qu'hérétique et qu'elle ne s'oppose pas à ce que sa future épouse et ses futurs enfants pratiquent ou puissent pratiquer librement la religion aristotélicienne.
Sorianne
Un sourire gêné et sans joie fut affiché par la noiraude. Sans doutes était venue l'heure de la confession complète, même si elle aurait été à se réjouir de ce que l'évêque répondait et qui allait à contresens avec ce que lui sermonnait le Père Scopolie. Une moue et le regard perdu de côté, nez bas, la So écoutait, peu fière, mais plus rassurée qu'au début de l'entretien. Il ne semblait point aussi à cheval sur le dogme que son pire cauchemar...

On m'a tellement asséné le contraire... Que j'ai du mal à y croire.

Le sourire revint l'espace d'un instant, et la noiraude observa Pie avant de rougir.

Mon Seigneur, je... On s'est mal compris... Il y a des années de ça, j'ai péché avec un homme. Nous étions fiancés, nous devions nous marier... Chaque fois quelque chose s'est interposé et malgré les cérémonies organisées et prêtes, ça ne s'est jamais fait... Il est mort.


Même si elle savait que ce n'était pas le cas, sachant qu'elle l'avait retrouvé loin.... Peut-être l'était-il réellement maintenant.


Plus tard, avec un autre homme. Il m'a demandé ma main, nous devions nous épouser... Le Très Haut en a voulu autrement et nous a séparé, par la foudre tombée au sol alors que nous allions faire bénir notre union par son frère... Même si nous nous sommes retrouvés... Un soupir, profond mais dans lequel on ne trouvait plus aucun regret. Ça n'a plus jamais été pareil. Nous avions changé et ne nous entendions plus. Je lui ai confié sa fille... Je l'ai... Abandonné?

La jeune femme refit la moue, piteuse et honteuse de cela. Sans compter qu'elle allait de nouveau éluder des mois complets de sa vie, pas prête de se confier au sujet du prélat qui la hantait encore.


C'était mieux pour elle. Je n'étais plus rien. J'avais déjà rencontré celui qui est mon Promis, maintenant... Nous nous sommes croisé quelques fois. Il ne s'est rien passé. Oh l'Envie ne manquait pas, mais... Je n'aurai jamais pu... Et... Suite à une longue correspondance, il m'a demandé de l'épouser...

Je sais que je ressens quelque chose pour lui. J'ai peur de ça, parce que je sais trop à quel point ça peut faire mal... Alors je m'en défends...


Oh non, pas fière... Une main nerveuse vint se perdre dans sa tignasse sombre alors qu'elle commençait à avoir du mal à tenir en place, à mesure que les paroles du Seigneur Pie entraient en conflit avec celles de Scopolie.

Et aimer, c'est mal. On n'a pas le droit, seulement le Très Haut, seulement lui. Éprouver du plaisir dans les bras de quelqu'un, c'est pécher, et... Il me l'a dit, il me l'a redit, il le dit encore, je l'entends même s'il n'est pas là... Sa voix, elle résonne dans ma tête quand je fais quelque chose qu'il réprouve. Je veux me sentir bien dans les bras d'Achim sans en éprouver du remord, je ne veux pas finir sur l'Enfer Lunaire, comme le Père Scopolie me l'a promis, pour avoir aimé et avoir vécu...

Elle qui s'agitait finit de parler en arpentant la pièce où ils se trouvaient, la voix vibrante. Elle n'avait que trop pleurer sur son sort, la retenue était de mise. So finit à genoux aux pieds de l'Evêque.


Je vous en prie, je ne veux plus me sentir coupable de quoi que ce soit, je veux profiter de mon Promis, de ce qu'il m'offre, être en paix, vraiment en paix, je veux concilier tout ça, je ne veux plus entendre le Père, je...

Les lèvres de la jeune femme se pincèrent. Oh oui, elle voulait profiter d'Achim autant qu'elle le pouvait, cet homme qui arrivait à lui faire tout oublier quand elle était près de lui... Mais c'était les moments où elle était seule à repenser à ce qu'elle n'aurait pas dû faire, ou ne serait-ce que penser, qu'il lui fallait exorciser....

Je veux être libre... Ne plus penser... J'ai même pensé abandonner mes croyances, les renier pour ça... Peut-être que ce serait le mieux...

Elle savait ce qu'Achim pensait de tout ceci, et elle n'était pas loin de penser la même chose...
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Pieii
L'évêque écouta, imperturbable, ces nouvelles révélations. Certes, certaines étaient condamnables, mais à quoi bon remuer le passé.

Ma fille, je vous remercie pour cet approfondissement de votre confession, mais ce discours que vous a tenu le père Scopolie me choque profondément. Est-ce ainsi qu'on aide les personnes en détresse à rester dans la voie de Dieu ?
En vous interdisant d'aimer, en utilisant peut-être des éléments funestes de votre vie passée pour vous faire culpabiliser, alors que ce n'étaient que des épreuves envoyées par Dieu pour tester la force de votre foi, il vous a rendu un bien mauvais service.
Le passé est le passé, ma fille; à quoi bon cela servirait-il, aujourd'hui, de vous réclamer une pénitence pour un ou deux faits pas tout à fait aristotélicien ?

Ca va être long, ma fille, mais il va falloir essayer d'oublier Scopolie et ses discours qui semblent tout droit tirés des vieux grimoires de l'ancienne religion d'avant la réforme du pape Nicolas V. Je vous absous des accusations outrancières qu'il a portées contre vous, vos péchés ne les méritaient pas.

Aujourd'hui, le plus important, c'est de vous reconstruire, et de construire l'avenir, Il passe, se me semble, par l'union avec celui que vous aimez et qui, s'il vous aime, saura vous seconder efficacement car je doute que Dieu vous l'ait fait rencontrer par hasard.
Sorianne
Le mauvais chemin emprunté n'était donc pas celui auquel elle pensait. Elle le savait! Bien sûr qu'elle le savait. Mais comment arriver à rejeter tous ces mois passés à subir...? Même si elle le voulait plus que tout, ils s’agrippaient tant et si bien qu'il ressurgissaient parfois... Le plus difficile était de se dire qu'elle avait eu droit à tout cela... Pour rien... Naïve, influençable et malléable comme une gamine sans cervelle... Piètre noiraude...

Cela faisait grand bien toutefois, de savoir qu'elle n'était pas si perdue que ça. De savoir que tout avait été grossi et que tout se retournait contre elle injustement... Alors qu'elle était toujours agenouillée auprès de l'évêque, le regard dans le vague, un sourire pointa, sans joie toutefois.


Il me dit la même chose. Il a les même paroles que vous avez... Que c'est Le Très Haut qui a voulu qu'on se rencontre, que c'est écrit et c'est pour ça qu'il m'a demandé de l'épouser. Il a donné un autre nom à Dieu, mais c'était ça...

Un hochement de tête vint ponctuer la phrase, elle commençait finalement à le croire réellement. Le sourire s'élargit quelque peu, elle pensait savoir comment se débarrasser de ces maudits souvenirs : les remplacer. Elle tiendrait ainsi promesse et prouverait à Achim qu'elle lui est bien plus attachée qu'il pourrait le croire. Et le visage baigné de larmes silencieuses, la petite noiraude alla prendre les mains du prélat dans les siennes, les embrassant longuement avant de poser son front dessus et de reprendre, la gorge serrée.

Je n'ai aucune idée de comment peut se faire un mariage comme celui là, mais merci, du fond du cœur, merci. Si vous saviez comme je vous suis reconnaissante...

Elle avait oublié que tous les prélats n'étaient pas comme le Père Scopolie. Point de pénitence, point de leçons, point de punitions en retour de mots échangés ou d'actes répréhensibles, juste de la bonté et de la compréhension. Il lui avait fait perdre des mois de sa vie, peut-être plus. Il lui avait fait perdre Colhomban, sa fille... Elle ne perdrait pas Achim.

Merci.
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Pieii
L'évêque sourit

De rien, ma fille. Dieu m'a confié le soin d'écouter ses enfants et d'essayer de les aider. C'est ce que j'ai essayé de faire, tout simplement.

Les conditions d'un tel mariage me semblent pouvoir reposer sur deux ou trois éléments:
- l'accord formel de l'époux de laisser sa femme pratiquer sa religion d'origine et de laisser leurs enfants choisir librement leur religion à l'âge adulte, comme je vous l'ait déjà dit
- la bénédiction nuptiale aurait lieu devant une église et pas à l'intérieur, pour ne pas heurter les convictions religieuses de l'époux.

Après, j'espère de tout coeur qui si vous décidez de vous marier, vous trouverez un prêtre dans les mêmes dispositions et pas sur un clone de Scopolie. Sinon, n'hésitez pas à venir me demander. Mais ne vous laissez plus embêter par ces prêtres rances.
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