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[RP]A l'embranchement, tournez à droite...Faites demi-tour.

Marzina
La blonde s’était levée d’une humeur massacrante ce jour là. Avoir failli se faire noyer ivre et la tête à l’envers de la faute d’un Irlandais mal dégrossi, elle n’avait pas apprécié. S’entendre dire « Vous avez eu ce que vous vouliez, non ? », elle avait pas aimé non plus. Et le whisky avait fini par lui donner le vertige, elle avait pas fermé l’œil de la nuit. Mais heureusement aujourd’hui était un autre jour, un jour d’équitation, et c’était l’un de ses loisirs préférés. Un des seuls loisirs qu’il y avait à Quiberon, avec la baignade. Pas en mer, bien sûr, dans son baquet. De bon matin sa tente était donc pliée sans râler et enfilant une robe blanche légère, son fameux tricorne élimé et ses bottes, elle enfourcha sans selle son palefroi fauve à califourchon. La robe remonta jusqu’au dessus de ses genoux découvrant deux jambes d’un blanc laiteux, et le poignard d’une dague dépassant d’une botte. Peu d’humeur à se mêler aux conversations, elle choisit vite l’option « tête du cortège ». Ne pouvant supporter ni son frère ainé bruyant ni un Lemerco des plus collants ces derniers jours, elle augmenta encore l’allure pour passer devant eux. Le cheval trottinait tant et si bien que l’écart avec le groupe se creusa de plus en plus. Bientôt elle eût un peu d’avance sur eux. Elle se fichait bien de distancer le groupe, elle avait un exemplaire de la carte dans sa besace, et tout ce calme lui faisait beaucoup de bien.

Certes, elle n’était pas douée avec les cartes, ni même avec l’orientation, mais on apprend mieux sur le terrain non ?
Elle avait une gourde pleine de chouchen et sa dague, rien ne pouvait lui arriver !
Elle passa ainsi un bon moment à arpenter les chemins seule, et complètement détendue, la nuit descendant, finit par se dire qu’elle allait rejoindre le groupe pour monter le campement. Elle fit donc demi-tour et après avoir trottiné un instant en sens inverse, elle dût se rendre à l’évidence :


« Ah, j’ai du me tromper à un embranchement. »

Ouais, et même que la nuit tombait, et qu’elle savait pas allumer un feu.
Pas grave, elle avait la carte, elle réussirait bien à trouver où elle s’était trompée de chemin. Elle déplia le fameux objet, et puis l’observa un instant.


« Gast ! Je suis où ! »

Elle fixa un instant son cheval dans les yeux. Connaitrait-il le chemin du retour ? Elle observa les petits yeux ronds de l’animal avec insistance, mais il se mit bientôt à brouter.

« On ne peut pas vraiment compter sur toi Fauve. »

Continuant de remonter le chemin, elle commença à vider sa gourde pour se donner du baume au cœur. Elle trouverait bien une brave personne pour lui indiquer la route à suivre avant que tombe la nuit, elle en était persuadée, sa bonne étoile ne la lâcherait pas maintenant !
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Finn
Ah l'air apaisant du Poitou. Si chargé en émotion.
Sa soldatesque zélée, ses coups de latte injustifiés... Que de souvenirs.

Depuis sa queue de cortège princier, le vieil Irlandais épie les alentours, la vigilance redoublée dès le moment où ils ont traversé la frontière. Et comme chaque fois qu'il se doit d'affronter les chemins, il ne manque pas de s'être caparaçonné dans son harnois blanc. Une petite fortune la moindre plate, on ne badine pas avec la défense. À plus forte raison lorsqu'on collectionne les menaces de mort.

Mais loin de s'attarder sur les éventuels dangers qui planent sur sa petite existence, son attention est tournée vers la charrette qu'il escorte du haut de son coursier napolitain. Au centre d'un nuage de paille, la Danoise gît, inconsciente. Sévèrement touchée au crâne à Saumur, l'on dut raser en partie pour recoudre. L'Épouvantail scandinave semble avoir pris sur lui de mériter son surnom, au plus grand dam d'un Gaélique impuissant face au mal qui condamne sa plus proche comparse à l'inertie.

Maudits Poitevins.
Maudits Angevins.
Et maudite... Bretonne, tiens !

La voilà qui s'envole sur son canasson, égale à elle-même : conquérante. Au grisonnant cavalier d'y laisser traîner une paire d'yeux troublés. C'est bien la première fois qu'il remarque une série de détails frappants. Des bottes jusqu'au tricorne en passant par les jupons frivoles, on eut dit sa frangine vingt ans en arrière. Sans parler de la blondeur. À croire qu'il faut toujours qu'elles aient un petit air de Karine...
Grommellement qui suit la traînée de poudre. Elle a encore réussi à se faire remarquer, et les souvenirs de la veille lui reviennent alors en pleine tronche. Son agression par une Princesse ivre morte, sa volonté de la noyer avant qu'il n'y renonce pour qu'elle le plante comme le dernier des butors, sur un mot de trop. Y'a pas à dire, la Bretagne ça vous gagne !

Alors le reste de la journée se passera loin de cette engeance contagieuse.
À veiller le sommeil placide de l'Astana, de sa charrette jusqu'à la tente qu'il lui dressera pour la nuit.

N'empêche, où est-ce qu'elle est encore partie se fourrer ?..

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Marzina
Elle trainasse, la bretonne. Ou plutôt, c'est surtout Fauve qui traine la patte, le canasson en a plein les pattes justement, de cette journée, et il réclamerait bien un peu de repos et de foin ! Mais il était encore loin de retrouver le campement pour pouvoir pioncer du sommeil du juste, malheureusement. Pour l'instant il déambule au milieu de nulle part avec sur son dos une princesse qui tente d'apprendre à lire une carte à la lueur de la lune.

« Gast, mais chaque arbre se ressemble sur cette carte ! Comment je suis censée me repérer ?! »

C'était des marais en plus, de l'eau un peu partout, et elle ne comptait certainement pas finir à la flotte, elle était sûre que c'était glacial. Elle pressa un peu son palefroi qui partit à l'amble. Dans ce paysage de contes se détacha soudain une bicoque qu'elle repéra au milieu de la nuit parce qu'elle était éclairée de l'intérieur. Elle redressa son vieux tricorne et afficha un sourire satisfait, elle allait pouvoir boire un coup avec un peu de chance ! Elle s'arrêta devant la maison sans prétention et descendit d'un bond du cheval avant d'ouvrir la porte et d'entrer.

« Salut la compagnie ! »

Elle ne croyait pas si bien dire, le bar clandestin était justement occupé par une compagnie mercenaire ce soir-là. Ils se retournent vers elle comme un seul homme et dévisagent la donzelle qui vient de poser un pied sur leur territoire. A ce moment-là, elle aurait dû se casser. Oui, elle aurait dû, parce que sur leur visage se dessine un sourire qui n'annonce rien de bon. Mais son regard à elle est ailleurs, louchant sur une bouteille sur la table.

« Ah vous avez à boire ! Ma gourde était vide. »

Elle s'invite à table, ils ne se font pas prier pour lui faire une place. Elle pose une fesse sur la chaise et demande, méfiante.

« C'est pas du whisky au moins ? »

L'un d'entre eux fit non de la tête, la lâchant pas des yeux. Non, pas du whisky, du tord-boyau. Il la regarde s'en servir un grand verre et l'approcher de ses lèvres, il espère bien la voir tomber après ça. Elle goutte quelques gorgées et grimace.

« C'est pas terrible votre boisson frelatée. Je sais pas trop ce qui est pire entre ca et le whisky de l'Irlandais, je me prononcerais plus tard. C'est un peu crasseux ici dites-moi ! »

La réflexion s'ensuivit de plusieurs rires gras.

« La décoration te plait pas princesse ?
-Comment vous savez ?
-C'est toi qui l'a dit !
-Ah bon ? Je m'en souviens pas. »

Elle est pourtant persuadée de ne pas leur avoir indiqué son princier statut ! Ils devaient l'avoir vu sur sa personne ! Ils se marrent encore un peu plus fort. Ils ne devraient pas.

« Ouuh, des cartes, de l'or...vous jouez au ramponneau ?
- Ouais, tu veux qu'on joue un peu ?
-J'adore le ramponneau ! »

Elle n'aime pas perdre d'argent, mais pas de risque, elle gagne toujours au ramponneau. Au pire quand elle perd, elle use de techniques déloyales.
Ils finirent plusieurs bouteilles et jouèrent au ramponneau un moment, elle les plumant, eux la reluquant, et la situation dura ainsi un moment comme suspendue à un fil. Tous les mercenaires voulaient la même chose, tout en sachant que leur voisin aussi. Marzina redressa son tricorne du pouce en adressant un sourire satisfait.


« FULL !
- PUTAIN !
- ENCORE ?!
-MORTECOUILLE ! »

Elle éclata de rire parmi les hurlements furieux des mercenaires. C'est alors que son voisin avança une main vers un attribut si proche qui le tentait depuis le départ. Marzina le vit arriver et fronçant le nez, lui repoussa la main d'une tape sèche du dos de sa propre main. Fine et blanche, elle !

« Allez fais pas ta mijorée !
-Non mais vous n'êtes pas du tout mon genre !
-La poufiasse t'a dit qu'elle voulait pas.
-De quoi tu te mêles toi ?! »

Enfin un chevalier servant !, se dit la blonde en les regardant se lever tous deux prêts à se mettre sur la tronche.

« Elle n'en a que faire de ta tête de peigne cul, je suis sûre qu'elle préférera me suivre !
- Euh, en fait non. Je préfère pas non plus.
- Tu sais ce qu'il te dit le peigne cul ?!
-Mais on peut toujours partager ! argue le troisième
- Moi je préviens, je partage pas. précise la blonde
-Ta gueule ! Je partage pas, je l'ai vue en premier !
- Bon, c'est pas que je m'ennuie avec vous, mais Tal va s'inquiéter, faut que je rentre les gars. » annonça-t-elle pendant que les premiers coups se mettaient à voler.

Et loin de se préoccuper de la bagarre qui s'ensuivit, qui bientôt devint générale, elle ramassa les écus déposés sur la table dans un sac qu'elle trouva dans le coin et qui était marqué de l'emblème de la compagnie. Elle se disait que de toute façon, elle aurait bien fini par tout gagner, ce n'était que justice. Elle finit donc son verre et embarque son petit tas d'or, passant la porte sans un bruit en laissant derrière elle le chaos qu'elle avait engendré.

« Bon, bien dormi Fauve ? On y retourne, direction le campement maintenant, on a trop trainé. J'aimerais bien dormir un peu avant que l'aube se lève. »

Elle enfourcha son cheval au moment où un mercenaire traversait la fenêtre, ce qui ne la troubla pas le moins du monde. Elle contourna l'ivrogne et repartit sur le chemin en entonnant de sa voix claire qui résonnait étrangement dans la nuit calme:

« Sklezrijenn euz ann ef breman a c'houlennan, euz ar Werc'hez-Vari, wit gallout esplikan...*»

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*An hini oa aet da welet e vestrez d'an ifern (Celui qui alla voir sa maîtresse en Enfer)
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Finn
- « Vous faites vraiment chier. »

Assis au chevet de son Écrin danois, le Joyau se fend d'un soupir las. Elle n'a jamais été aussi lointaine que depuis ces dernières semaines d'alitement. Et pourtant, la bestiole n'est pas réputée pour sa constance dans l'attention ou la proximité avec ceux qui l'entourent. Disparaître à tout bout de champs, c'est son truc. Alors incapable qu'elle est de protester ou de se dérober, il lui prodigue le peu qu'il puisse en retapant la paille d'un coussin avant de le lui glisser sous le crâne. Juste bon à contempler ce qu'est devenu celle censée veiller sur sa vieille carne d'Irlandais.

Puis comme un soudain besoin de s'aérer. De troquer ses idées noires contre un repas chaud. Le campement s'est établi rapidement, ça change de Chinon. Tout lui semble beaucoup plus aisé ici, reposant même. Il n'a plus qu'à suivre sans trop se soucier de ce qu'il adviendra. Sans qu'on l'assomme de questions. Parfois, ne rien avoir à décider a du bon. Et il en profite pleinement.

Débarrassé de son armure par son page un peu plus tôt dans la soirée, il annexe un coin d'herbe près du feu, armé de sa potée. La nuit est tombée mais le vieux n'est pas prêt de tirer les rideaux. Il n'a qu'à compter les tentes pour s'apercevoir que la sœur du Prince Montfort n'est toujours pas revenue de son escapade. Pas un signe de sa monture à robe fauve non plus. Le futur chevalier de sa Dame s'interroge alors.

Cas de conscience :

J'y vais ? J'y vais pas ?
Bon j'y vais...
Non, qu'elle aille au diable !
Mais si, au moins pour ramasser les morceaux...
Les charognards s'en chargeront !
Quelle emmerdeuse... J'y vais !

Leste, l'Insulaire se précipite vers le gris pommelé napolitain. Sa gamelle en main, il balance sa selle en vrac sur le dos de l'équidé quand, interrompu par un chant cristallin et surtout bretonnant, il tend l'oreille. Me dis pas que...

La bride du canasson est aussitôt tirée à l'écart du bivouac, à la rencontre de l'intrus. L'animal se plaint, son cavalier démonté l'enjoint au silence d'un chuintement agacé. Avec toute la discrétion que lui permet son compagnon, il progresse de quelques pas supplémentaires entre les hautes herbes, le dos courbé. Pour finalement déboucher sur un sentier marécageux. Les yeux écarquillés, il reconnaît la blonde, mais pas le chemin.


- « Non mais vous avez vu l'heure ?! »

Le ton baisse d'un coup, se rendant compte qu'il beugle non loin des bougies soufflées de leurs compagnons.

- « Bordel, d'où vous venez ?! On s'est fait un sang... »

Lèvres pincées. Il lui tend sa gamelle en toute hâte.

- « … d'porc. Vous voulez du boudin ?? »

Sauf que c'est pas boudin noir, ce soir.
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Marzina
Une belle balade à cheval au clair de lune en solitaire, de l'alcool gratuit à volonté, une partie de ramponneau, et un beau tas d'or en guise de souvenir. Que demande le peuple? En plus elle allait bientôt revoir son morceau de caillou comme disait l'autre. Marzina était aux anges!
Ca tenait peut-être un peu aussi à l'alcool, ca tape fort cette connerie frelatée.
Elle chantait donc quelques chansons bretonnes en chemin, passant au registre paillard de la chose, bien que toujours en breton, avançant droit devant elle en espérant tomber sur le campement. Finalement, elle tombe sur un Irlandais mal luné en train de se promener avec son cheval et...sa gamelle. Et sans son armure. Étonnée, elle le laisse vociférer un instant. Et puis voyant la gamelle là devant son nez, elle pioche un morceau avec les doigts qu'elle dévore rapidement.


"Ché pas top, qui ch'est qu'a fait la cuichine che choir?"

Une fois qu'elle eût déglutit, elle lui demande:

"Quoi, y'a un couvre-feu maintenant au campement?! Gast, faut toujours que quelqu'un trouve ce genre d'idée à la con!"

Elle prend carrément la gamelle finalement.

"Ch'dois époncher un peu." qu'elle lui explique en s'empiffrant. Je jouais au ramponneau, perak*? Ca vous intéresse ce que je fais de mes nuits maintenant?"

Et elle tapote de la main son joli sac d'or marqué de l’emblème de la compagnie qu'elle vient de dépouiller, le tout avec un sourire ravi.

"Et vous, vous partiez vous promener avec votre gamelle?"

Les yeux noirs se posent alors à nouveau de la gamelle à la tenue. Puis sur le cheval à moitié harnaché. Puis sur le visage furieux de l'Irlandais. Un sourire mesquin se dessine sur le minois de la blonde qui ricane.

"Hey, mais vous vous inquiétiez en fait!"

Elle lui envoie une pichenette sur le nez en se marrant.

"Moutik eoooo*!"

Le cheval continue d'avancer, ayant vraisemblablement reconnu le campement et pressé d'avoir un peu de repos. La blonde bien éméchée était devenu un poids mort pour ce pauvre équidé qui trainait la patte, épuisé. Elle prit appui sur le dos du cheval pour se redresser un peu, observant le campement.

"Ah une tente vide! C'est la mienne!"

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*perak = pourquoi
*moutik eo = c'est mignon

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Finn
- « C'est m... »

Pas le temps, la voilà qui reprend sans hésiter à le dépouiller de son dîner.
L'Irlandais fronce le museau.


- « Pas du t... »

Encore une fois coupé, il reluque la besace gonflée d'or et rétorque ensuite un regard profondément agacé à la pichenette. Inutile d'être un spécialiste pour deviner la portée franchement narquoise de son charabia breton.

- « Mais vous êtes ivre ! »

Et de se braquer un peu plus en soutenant l'allure de sa monture fauve, laquelle semble toute aussi éreintée par sa cavalière que l'Insulaire. Sans oublier de nier, bien sûr.

- « Ne soyez pas ridicule, je n'fais que mon devoir. »

À savoir : veiller sur ton petit cul incapable de tenir en place.

Car au bout d'un moment, il faudra bien se demander ce qu'il fout dans cette galère. Un titre de chevalier auprès de cet engin-là vaut-il d'en perdre tous ses cheveux ? Son pragmatisme naturel lui répondrait bien que sous un heaume, la calvitie précoce reste secondaire. Mais pour l'instant, le futur impétrant rumine son infortune en silence. Son ticket pour la noblesse est revenu sain et sauf, c'est bien tout ce qui importe. Réfléchir, c'est ralentir, alors bon.

Pas tout à fait dénué de manières, le vieux débraillé tend son bras vers l'éméchée de service pour l'aider à descendre de selle en toute dignité et attrape la bride de sa monture. Ils sont arrivés à l'entrée, ensemble... Il cale.


- « ...Passez devant. »

Dans une troupe où l'intimité est une notion purement fictive, n'allons pas faire jaser davantage. Il devra attendre un peu, il n'est pas à quelques heures de sommeil près, hein ? Enfin, si Madame veut bien se donner la peine d'obéir.
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Marzina
Qu'il est ronchon cet Irlandais...Elle soupire la blonde, et ca fait bouger sa boucle blonde juste là devant son nez. Elle lâche un rire niais et recommence à souffler sur sa mèche.

- « Mais vous êtes ivre ! »

Elle lâche un nouveau rire aviné. Ca lui donnait un coté petit vieux dans ses pantoufles devant la cheminée, de râler comme ça parce qu'elle est partie faire un tour tard. Avachie sur son cheval, elle le regarde suivre avec un petit sourire, amusée, alors qu'il continue de grogner.

"Oui j'ai bu, et alors? C'est un criiiime?"

Que tout était simple et amusant avec une bouteille de tord-boyaux à la place du sang! Il lui tend son bras, et elle se demande un instant ce qu'il veut qu'elle en fasse, avant de comprendre qu'il est jaloux qu'elle soit plus en hauteur que lui. Elle lui concède cet effort et s'appuyant sur son bras, descend de cheval et manque de s'étaler sur l'Irlandais.

"Gast! Je me souvenais pas que c'était si haut!"

Elle le suit, relativement docile jusqu'au campement.

- « ...Passez devant. »

Elle le regarde. Elle le fixe même pendant quelques secondes avec ses yeux brillants. Et puis elle devient pensive. Finalement, elle se plante devant lui et lui annonce avec un sourire, penchant la tête de coté.

"Je sais pas bien ce que vous comptez faire...alors je crois que je préfère vous laisser passer en premier!"

Mais elle fait quand même un pas en arrière, méfiante. Elle connait bien ses méthodes expéditives maintenant, elle apprend tout de même un peu de ses erreurs de stratégie! Elle se tient donc sur le qui-vive, prête à détaler à toutes jambes s'il cherchait à l'attraper, et elle est rapide pour ca, la blonde.

"En fait, je crois que je suis pas fatiguée, je retournerais bien faire une partie de ramponneau, j'ai pas sommeil!"

Elle ricane, et remonte le tricorne qui lui tombe sur les yeux.
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Finn
Une femme à la base, c'est pas facile. Mais avec un coup dans le nez, normalement, ça s'adoucit. Ça fait un peu ce qu'on lui demande. Ça s'allonge sur commande, sans faire d'histoire. Mais NON, pas celle-là. Il faut qu'il tombe sur LA Montfort, l'emmerdeuse de première.

Rentrez vos filles, vos hommes, vos chiens et vos poules, la chienlit est de sortie !
Et elle n'est pas près d'aller se coucher.

Raide comme la crosse épiscopale à la vue de l'enfant récalcitrant, le routier fait l'inventaire de ses options. En bon partisan des solutions radicales, la première qui s'impose consiste en se la balancer sur l'épaule comme un vulgaire sac de farine avant de la jeter dans son pieu manu militari. Classique, mais efficace. Ce qu'il s'apprête à mettre en application lorsqu'elle fait un pas de retrait. Et là il réalise qu'il ne peut décemment pas. Pour peu qu'un couche-tard le surprenne en train de border la Princesse façon rustaud des vignes, la manœuvre risquerait d'éveiller les soupçons.

La force est donc à exclure.
Mais pas la ruse...

Le soupir résigné, Finn cède.


- « Bien bien, comme vous voudrez. Mais vous allez finir à poil, Montfort, vous êtes prévenue. »

Ramenant vers lui les rênes des montures qu'il tient dans une main, il fait demi-tour. Quelques pas vers les marécages et un traître sourire suffisent à lui assurer la confiance de sa voisine qu'il flanque sagement jusqu'au moment propice. Et d'une main qui s'égare dans son dos, il s'empare prestement du couvre-chef avant de bondir en arrière avec le rire mesquin du gosse ayant réussi son sale coup.

- « HAHA ! Vous l'avez dans l'cul heiiin ! Hopopop, fini les conneries, maintenant on va se COUCHER. »

Ordre suivi d'un sifflement pour l'enjoindre à obéir sur le champs, le tricorne à présent fièrement vissé sur SA tête. Et un air de dire « Alors qui c'est qui porte la culotte ? » pointé sur sa pauvre victime.

- « Mollusque. »

Histoire d'enfoncer le clou.
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Marzina
Il abandonne. Trop vite. Trop facilement. C'est louche.
Mais bon, de toute façon, trèfle à quatre feuilles ou pas, elle gagne toujours au ramponneau. Au pire elle trouvera une raison en tant que suzeraine pour lui imposer une rentrée d'argent équivalente. Une dépense nécessairement nécessaire...Un mouvement dans son dos, elle se raidit, sentant arriver la menace. Mais trop tard.
La voilà ayant perdu l'héritage paternel, et les boucles ayant retrouvées leur liberté et caressées par le tissu décident de se hérisser en crinière. Elle l'observe jubilant tandis qu'elle même est boudeuse. Elle aime pas trop ce jeu. Elle le trouve pas drôle, mais pas drôle du tout!
Et soudain, pendant qu'il gesticule et qu'il sifflote, le sourire marzinesque refait surface, mesquin.
Elle porte la main à sa botte et attrape fermement le manche de sa dague.


"Bougez pas Finn, je connais un chouette jeu, pas besoin de carte! Vous connaissez Guillaume Tell?"

Et hop, elle arme le bras pour lancer la dague.

"Surtout bougez pas, faudrait pas que je manque ma cible!"

Elle fait mine de le lancer, se stoppe et prend un air hésitant avant de lui dire.

"Enfin si vous avez un autre jeu en tête, moi je suis ouverte aux négociations."

L'air de rien, innocente.

"Vous feriez mieux de négocier Finn."

_________________
Finn
Le sourire de sale gosse s'efface alors que le sien se paie un brillante entrée sur ses lèvres mauvaises.
Ça sent mauvais.

Et en effet, ça sent la mise à mort sanglante. Et l'Irlandais de gesticuler, sautant d'un pied à l'autre, contrairement aux consignes. Qu'elle la rate sa cible !


- « M-mais je n'suis pas une POMME ! »

Se défend-il en s'efforçant de lui compliquer la tâche.

Pris à son propre jeu, il cogite à toute vitesse en la maudissant.
Tout bas hein, il n'est pas complètement fou.

Puis c'est le moment de se calmer, de retrouver une sérénité de façade. Immobile, les yeux plissé, il choisit d'affronter la menace. S'avançant à petit pas, les bras se tendent lentement, sans forcer, pour approcher l'animal.


- « Allons... Vous n'allez pas faire ça ?.. »

Paume ouverte, la patte tendue se fait insistante.

- « Allez, donnez-moi cette dague... »

Serait-ce une goutte qui perle sur ton front, l'Irlandais ?
Essuie-nous ça vite.


- « On va rentrer bien gentiment, vous avec votre chapeau, et moi avec mes deux yeux... »

La proie déglutit, et risque un pas de plus.

- « J'ai un jeu d'cartes dans ma tente, des dés.. un sacré paquet même... »

« Seigneur Tout-Puissant, accueille mon âme en ton giron... »

- « On va s'éclater !.. »

Dans l'attente d'un accord, il s'arrête, jugeant avoir assez avancé pour lui sauter dessus en cas de refus.
Dieu ait pitié...

_________________
Marzina
Il sautille d'un pied sur l'autre, et elle lève une main à ses lèvres pour retenir un gloussement. Trop ridicule le vieil Irlandais qui se trémousse! Elle lui crie:

"C'est pas vous que je vise enfin, c'est mon tricorne!"

Et puis elle s'arrête de rire alors qu'il s'avance lentement, et calme. Elle est tendue la blonde, elle aime pas trop ce calme, c'est pas habituel chez lui. Elle se méfie, l'observe les yeux plissés. Elle a des mouvements brusques, comme ceux des animaux sauvages qui voient s'approcher d'eux un truc, lentement et silencieusement, et qui se rendent compte qu'un truc cloche. Il tend les bras, et le radar de la blonde s'agite.
ALERTE! CA SENT L'ARNAQUE!
Même ivre elle s'en rend compte, c'est vous dire!


- « Allons... Vous n'allez pas faire ça ?.. »
Nez froncé.
"Je veux récupérer mon tricorne!"
L'ambiance est tendue.
- « Allez, donnez-moi cette dague... »
Elle serre l'arme contre elle.
"Nann*."

- « On va s'éclater !.. »
C'est le moment qu'elle choisit pour attaquer. Tel un félin elle bondit sur l'animal irlandais, lui sautant dans les bras. Enfin, façon de parler, parce qu'en l’occurrence, ce sont ses bras à elle qui l'enlacent autour de ses épaules, et ses jambes autour de sa taille. De sa main libre -celle qui ne tient pas la dague- elle récupère son couvre-chef qu'elle enfonce sur les filins blonds en esquissant un sourire en coin, plongeant ses yeux noirs malicieux dans ceux du bougon animal.
Alors, c'est qui le chef maintenant?!
Et pour mériter sa réputation de reine de la jungle des marais poitevins, elle lui mordille une oreille en lui soufflant.


"Je vais coucher si je veux."

D'abord.
_________________________
*Non
_________________
Finn
Il n'en demandait pas tant...

Pauvre vieux fou récompensé au-delà de ses espérances par un colis plus lourd, plus encombrant aussi, et voleur. Les frisons à découvert, dépouillé de tout désir de vengeance, l'animosité s'en est allée. « Jusqu'à la victoire, toujours. ». Même ivre, la devise Montfort semble bel et bien s'appliquer. Et l'ayant annexé sans son consentement, elle le gagne à mesure que la tension se relâche dans ses jambes. Vieilles cannes devenues fébriles sous le poids d'une brindille en robe d'été.

Pas une protestation, pas le plus petit grognement, mais un regard lourd de reproches. Ils sont loin de tout, parvenus à mi-chemin, alors il n'aura pas la mauvaise foi d'objecter l'indiscrétion d'un frère trop protecteur ou de n'importe qui d'autre. Non, le malaise est d'une autre nature, et infiniment trop intime pour que le partager ne lui écorche pas la gueule. Motus et bouche cousue donc, sa lèvre en est même sévèrement mordue pour s'en assurer. À moins que ce ne soit que l'écho d'une autre morsure sur un vulgaire bout de cartilage qui persiste à le torturer.


- « Ici, c'est bien aussi... », semble-t-il reconnaître, à peine audible.

Dans un soupir capitulant, le front gaélique s'avance et boute gentiment le tricorne à terre. D'égal et à égal, il tente d'apprivoiser les deux prunelles sombres de sa captivante captive. Mais une seconde de trop qui y substitue la grisaille d'une autre pourtant si lointaine avant cette fameuse seconde. Dès lors, les bras noueux parent lentement la frêle silhouette, se referment dessus, ses mains s'arrimant aux épaules délicates. Loin d'en assurer le maintien, le grisonnant se dérobe, brusque. Son fardeau coiffé d'or péniblement détaché de lui et laissé choir au sol dans son ivresse.

- « Moi j'y vais. »

Me coucher, et seul cette fois.
_________________
Marzina
Depuis combien de temps jouaient-ils au chat et à la souris comme ça, inversant les rôles d'un jour sur l'autre, quand l'un vient l'autre part? Quelques jours à peine, et elle aurait juré que c'était des mois tellement ça semblait rodé.
Elle semble deviner des reproches dans ces yeux là qui lui font face, mais les siens restent inchangés. C'est toi l'Irlandais, qui est venu me chercher, disent-ils effrontés. Elle ne voit aucune raison de devoir se sentir coupable de quoi que ce soit. Montfort conquiert et Penthièvre vole, mais au final Marzina annexe sans remord. Elle l'observe se mordre la lèvre. A quoi pense-t-il donc, ce bougre d'animal? Il bougonne dans sa barbe, et l'alcool n'aide pas à traduire ce genre de borborygmes.
Le visage se rapproche, les yeux noirs se plissent, méfiants, tandis qu'il envoie l'héritage rouler au sol. Qu'est-ce que c'est que cette bête-là, qui avance avec prudence, si différente de celle belliqueuse qu'elle avait pu voir? Les yeux plantés dans les siens, elle voit le changement qui s'y produit, sans pouvoir l'expliquer.
Et d'une blonde perplexe qui retrouve le sol et s'y étale de tout son long, prête à rester dormir là. Et puis fronçant le nez, elle se redressa et ramassa un caillou qu'elle lui balance sur le crâne. Comme quoi il avait pas besoin de s'inquiéter, elle vise très bien!


"C'était pas la peine de faire tout votre cirque tout à l'heure si c'est pour me laisser choir ici!"

Elle se laisse lourdement retomber au sol, observant la voûte céleste qui s'étale devant ses yeux.

"Autant laisser mon cheval me guider jusqu'à ma tente, au moins j'y serais arrivée."

Fauve fit quelques pas vers elle, et la blonde demanda soudain:

"Vous croyez qu'ils vont tenter de me reprendre mon or?"
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Finn
Touchée mais pas coulée la Bretonne ?
Tu causes encore toi ?
Aïe, mais tu fais mal en plus, bougresse !


- « Damnú ort* ! », jure-t-il à la réception du projectile non-identifié.

Toute la détermination qu'il place dans les pas censés mettre le plus de distance possible entre cet aimant à emmerdes et son faible pour les clavicules de blondes, gelée. Bientôt radicalement balayée par une remarque qu'il aurait mieux fait d'ignorer afin de poursuivre sa fuite. L'Irlandais se laisse couper dans son élan, poings serrés. Enfin, il grommelle en se maudissant d'avoir un jour croisé la route d'une Montfort.

Sans se retourner, l'Irlandais présente son profil mort en la toisant par-dessus son épaule.


- « Quel or ? De quoi vous causez ? »

Le ton est posé, malgré l'irritation, car l'inquiétude point. Sournoise.

Que la menace soit pure fantaisie d'une ivrogne, prétexte pour le faire rester ou réalité, peu importe. Il ne peut de toute façon pas la laisser ramper jusqu'au campement, si tant est qu'elle en soit encore capable. Retour à la case départ, donc. Il s'apprête à rester, preuve en est qu'il va même jusqu'à se planter face à l'Altesse bretonne en piteux état. La dominant de toute sa hauteur, bras croisés, une paire d'yeux ébènes la fixe à travers la pénombre.


- « Expliquez-vous. »

Et pas de blague.


*« Sois maudite ! »
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Marzina
La langue claque pour faire venir l'animal près d'elle. L'équidé, bien sûr, se rapproche et son butin avec. La blonde se prépare pour un siège éventuel, dague en main. Elle se redresse, déterminée à garder son or, même si elle devait le défendre à elle toute seule, on ne vole pas Marzina! Elle entend l'Irlandais gronder et grogner derrière elle. Il l'a abandonnée là. Abandonnée! Elle n'a pas besoin de lui. A la première question, elle ne prend donc pas la peine de se retourner, elle a décidé, elle se chargerait de ça sans lui! Le nez se fronce tandis qu'elle grommelle:

"Je vous l'ai dit mais vous étiez trop occupé à me hurler dessus."

Elle évalue son état d'ivresse par divers mouvements des pieds qu'elle fixe. Ca n'a pas l'air trop engageant, mais elle avait vu pire! Déjà, si elle se rend compte de la menace, c'est qu'elle a dessaoulé un peu. Suffisamment pour décréter qu'elle préférait crever seule à défendre son butin plutôt que de laisser l'autre vieux teigneux l'aider en quoi que ce soit. Si l'inquiétude point d'un coté, de l'autre c'est la mauvaise humeur. Maintenant qu'elle dessaoule, elle a récupéré ses griefs contre le futur chevalier, notamment son odieux comportement de la veille.
Elle lève donc vers lui des yeux anthracite décidés et revanchards. Il pouvait être plus grand, il pouvait être bras croisés, et il pouvait poser sur elle ces yeux là, décision était prise. La moue se fait boudeuse, le ton se fait autoritaire.


"Da gousket* l'Irlandais!"

Elle ramasse son tricorne et le remettant en place lui adresse à son tour un regard lourd de reproches.

"Ce n'est pas la peine de me rejouer le simulacre de tout à l'heure pour déserter ensuite! Je m'en suis toujours sortie seule jusqu'à présent, c'est pas trois ou quatre mercenaires qui vont me faire peur! Je n'ai pas besoin de votre aide."

Prenant appui sur son cheval, elle se remet sur ses deux quilles blanchâtres, espérant bien tenir grâce à sa propre volonté. Et puis elle loge des yeux furibonds et froids dans ceux de l'Irlandais.

"Partez, je ne vous retiens pas."

Ou plus. Ca tourne un peu, et elle s'agrippe discrètement aux crins du cheval.

"Quitte à ce que vous partiez, je préfère autant que ce soit maintenant."
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da gousket = au lit
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