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[RP] A la bonne vôtre, très cher Père !

Madenig
Cela faisait à peine quelques jours qu’il avait quitté le pensionnat et le jeune homme commençait déjà à faire des siennes dans les tavernes de la bonne ville de Lectoure.
Il s’était mis en tête de n’en faire qu’à sa tête. Ce qui du reste ne changeait guère d’à l’ordinaire.
Il jurait comme un charretier, parlait comme le dernier des pecnots et alpaguait les honnêtes gens à la recherche d’un bon pigeon qui lui offrirait une pinte. Car bien évidement, il n’avait pas le moindre sou sur lui.


-« Heey ! Ooh ! Elle arrive cette cervoise !

Les pieds posés en évidence sur la table d’une sombre taverne, avachit sur sa chaise, reput de son dernier repas : on aurait dit un de ces enfants des rues mal éduqué. Un véritable petit goret.
De l’éducation pourtant il en avait eu, et à coups de martinet s’il vous plait !
Gamin capricieux et insupportable, ayant fait échouer dans leur dure tâche tous les professeurs, ses parents n’eurent d’autres choix que de l’envoyer en pension… et pour ce crime, il en voulait à son père, lui qui l’avait laissé là-bas même après la mort de sa mère dont il le tenait pour responsable – Dieu seul sait pourquoi. – et c’est peut-être bien pour cela qu’il se comportait de la sorte : pour lui faire honte, comme une petite vengeance bien méritée.

Il sorti son écritoire de voyage, trempa sa plume dans l’encrier et rédigea ces quelques mots :


Citation:

Lectoure,
Le 26 juillet 1461.

    Très cher Père,

Me voici de retour après la fin de mes études au pensionnat.
Je pense que vous n’êtes point sans être au courant de cela.
Je suis en ce moment même à Lectoure où je coule quelques jours paisibles loin de votre présence.
Il me reste quelques écus en poche que je compte bien dépenser à ma guise.
Je me tiens convenablement, soyez assuré que je vous fais honneur.
Je trinque même à votre santé, puisse-t-elle être mauvaise.
J’en suis à ma sixième pinte. Si vous saviez comme je me sens libre !
Ce jour, j’ai tâté les miches d’une fille de ferme. Je m’en suis pris une belle mais c’est si tendre et délicieux…

A la bonne vôtre, très cher Père !

Je vous salue !

Votre fils bien aimé,


Madenig


Un peu éméché serait un euphémisme. Le petit Mirandole était plein comme une vache d’autant plus qu’il n’avait guère encore l’habitude de ces breuvages-là.
Si le jeune éclopé avait conscience des conséquences de sa lettre ? Certainement pas !
Le fait est qu’il la confia à un pauvre gamin qui la conduisit illico presto au bureau de poste le plus proche.
Le lendemain, son père sera sans doute en possession de cette drôle de lettre, et notre jeune garçon n’aura plus seulement que la jambe de bois.
Prions pour lui ! pauvre fou…

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Flex
Enguerrand Mirandole préparait un bref voyage dans le but de mettre la main sur des trésors des taureaux de Séleucos. Bien qu'il s'était moins affiché ces jours-ci en gargote auprès de la compagnie d'Hercule, il n'en restait pas moins actif. En effet, le jeune homme avait pré acheté toute une panoplie entière. Il ne lui restait plus que désormais de répondre aux rendez-vous de ses chineurs pour rentrer à Auch. Le plus compliqué à venir serait de se rendre à l'est dans la région toulousaine. Les hommes sont encore marqués par la guerre. Les rancœurs n'auront peut être pas toutes disparues ; Hireo en subit les frais. Qu'il se prépare à recevoir sa punition, le bourreau de La Messe est Dite. Enguerrand offrirait un morceau de sa main sur un plateau à Hireo pour lui présenter ses excuses.

Madenig Mirandole était le vilain petit canard de la famille. Si Luna avait hérité à la fois de la beauté de sa mère et l'humilité de son père, le fruit de son second mariage n'en restait pas moins anti-autoritaire. Elena Liana Zaltana, une bohème libre comme l'air possédait cette vertu. Feue son épouse l'avait charmé grâce à ses manières de gitane. Madenig hérita à la fois le côté anarchiste de sa mère mais beaucoup de l'arrogance de son père. Il craignait ce jour où le pensionnat lui rappellerait les nombreux frais qu'il avait du payer à cause du comportement juvénile de celui-ci. Cette lettre fit sortir le jeune homme hors de ses gongs.


Citation:


    A Madenig Mirandole,
    Le 27 juillet 1461,
    Fait à Auch,

    salutations.

    Mon fils,

    tâter la poitrine d'une va-nue-pieds ne fait point honneur à notre famille. Au lieu de défendre les couleurs de celle-ci, vous m'obligez à prendre des mesures radicales. Vous ne trouverez jamais la paix intérieure en vous comportant de la sorte Madenig. Puisque vous semblez apprécier le gout de la liberté et ses cervoises, peut-être devriez-vous envisager de faire une carrière sur un bâtiment marin. Votre plus jeune frère Guillaume reçoit l'éducation de la comtesse de Cholet dans le but de protéger notre maison sur les océans. Je comprends vos difficultés à rester en place. La migration est très noble et nos ancêtres vivaient ainsi.

    Vous devez écrire votre avenir aujourd'hui. Je n'apprécie guère que vous profitez de l'importance de mon nom pour couler des beaux jours. Vos frères et sœurs s'investissent chacun d'une part afin d'être eux-mêmes quelqu'un et regardez combien ils m'honorent. Nous devrions dépenser du temps ensemble. J'ai quelque chose à vous donner.

    Recevez nos salutations distinguées.




    Qu' Aristote veille sur vous.




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Peut être devrait-il jouer de la psychologie inversée. Si l'enfant est soumis à une interdiction, il va obligatoirement faire ce qu'il ne doit pas. En inversant ce processus, Enguerrand de la Mirandole arriverait-il à canaliser l'énergie de son fils ?
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Télécharger le pdf en milieu de page de Mes étoiles obscures.
Madenig
Un mal de crâne comme il n’en eut jamais eu. Que fichait-il donc ici, dans ce lit poisseux d’un bouge des bas-fonds de Lectoure ?
Il ne se souvenait de rien, ni de son comportement grossier de la veille au soir, ni de cette fameuse lettre qu’il avait envoyé à son père.
La gorge sèche et mal au cœur. Il lui fallait boire mais il savait qu’il ne pouvait rien avaler qu’il ne régurgitera point.
Que Diable pouvait-il fiche ici ? Le fait est qu’il y était, et qu’il lui faudrait s’en aller avant de se faire assurément égorgé. Une veine qu’il soit toujours en vie pensait-il.

Les yeux mi-clos il observait la vétusté de la petite pièce qui sentait le moisi. Comment était-il arrivé là ? Qu’avait donc-t-il fait ?
Tout ce dont il pouvait déduire est qu’il avait dû se mettre dans un état lamentable, et qu’il devait une fière chandelle à sa belle tenue de ne point avoir été jeté dehors comme un vieux rat des venelles sans le moindre sou.
Pourtant, sans le moindre sou il était. L’habille ne faisait pas le moine pensait-il, mais il jouait beaucoup.

C’est alors que la tavernière frappa à la porte, une miche de pain, un broc d’eau froide et une bolée de lait chaud sur un plateau ainsi, mais il ne la voyait point, qu’une lettre scellée aux armes de son père.
Il peina à se redresser, tout son corps semblait encore imbibé de ce breuvage infecte dont il s’était enivré au-delà de la raison la veille.


-« N'vous dérangez point, m’sire ! V’là d’quoi ripailler. Pis v’là une lettre aussi, pour vous…

Elle posa le tout sur la petite table de chevet et le laissa seul à ses emmerdements.
Le jeune éborgné à la jambe et à la gueule de bois parvint à se redresser tout à fait lorsqu’il reconnut le sceau.
Il ne toucha point à la petite collation mais s’empressa de décacheter la lettre. Comment son père pouvait-il donc savoir qu’il se trouvait à Lectoure ? Pourquoi Diable lui écrivait-il ?
Il parcourut difficilement la lettre et se laissa retomber sur l’édredon, laissant la lettre s’envoler vers le plancher poussiéreux.
Que Diable avait-il donc pu lui écrire ? Il lui avait conté cette histoire de fille de ferme. Qu’avait-il donc pu écrire encore ?
Il poussa un long soupire, sentant venir la branlée lorsqu’il rentrerait au bercail.

Puis un sourire mutin se mua sur ses traits émaciés, il repensait au coup qu’il s’apprêtait à lui faire.
La veille, il avait fait la rencontre d’un clerc et ce matin-même, il avait rendez-vous en une cellule austère afin d’y suivre sa pastorale. A cette pensée, le jeune Mirandole se leva d’un bond, trempa sa tête dans le broc d’eau glacée et avant de s’en aller à l’église, il surprit l’écritoire de voyage de voyage posé sur une table en face de lui : preuve qu’il l’avait bien sorti ce soir-là, et qu’il avait écrit Dieu sait quoi à son père.
Sa tignasse trempée, il s’assied à la table et commença à écrire, ce petit sourire toujours au coin des lèvres.


Citation:

Lectoure,
Le 27 juillet.

    Père,

Je ne sais ce que j’ai pu vous écrire mais sachez qu’il n’en est rien.
Je n’ai point déshonoré notre nom, je puis vous l’assurer.
Ce matin-même, j’ai rendez-vous à l’église afin d’y suivre ma pastorale.
Hier au soir, j’ai fait la rencontre du Frère Milandor de Castel-Vilar.
Je ne sais ce que j’ai pu vous écrire, mais vous m’en voyez confus, et honteux.
Je vous prie de m’en excuser cher Père, et sachez que je serai de retour à la maison d’ici quelques jours je vous en fais la promesse.
Je compte embrasser la voie de notre Sainte mère l’Eglise et je compte, une fois baptisé, intégrer le séminaire.
N’est-ce pas noble vocation que cela ?


Mes salutations Père,

Votre fils qui vous aime,


Madenig


Le bougre savait que cette vocation ferait son petit effet sur son militaire de père.
Sûrement espérait-il qu’il embrasse cette voie et défende les armes de la famille.
Que nenni, Madenig en avait décidé autrement, et il s’en frottait d’avance les mains…

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