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[RP] A nos actes manqués

Andhara_velvet


Une journée somme toute banale depuis qu'ils étaient rentrés en Berry après leur longue et décevante "aventure" sur les routes étrangères pour tenter de retrouver un frère qui finalement avait préféré resté là-bas.
La journée avait commencé maussade, quelques nuages gris paresseux s'étalaient dans un ciel lumineux à en faire cligner les jades de la rousse.
Celle-ci était à son haras à Saint-Aignan, retrouvant un peu d'apaisement en compagnie de ses canassons qu'elle avait trop longtemps laissés pendant son voyage.
Elle les brossait, les bichonnait, les dressait et cette occupation, paraissant pour bien des gens d'un ennui mortel, était pour elle le retour à un havre de paix, lui évitant, par la même occasion de trop penser aux sujets devenus tabous de sa grossesse et l'abandon de son frangin.
Alors qu'elle faisait marcher au pas un jeune palefroi à la robe alezane, un coursier s'approcha de la clôture pour la héler.


Hola ! On m'a dit de confier ce pli à une rousse du nom d'Andhara, j'suppose que c'est vous ?!

Se retournant en réponse à l'appel, son ventre se révélant d'autant plus, elle fit signe, d'un claquement de langue au cheval, de la suivre pour s'approcher du coursier de sa démarche chaloupée en opinant de la tête.
Oui c'est moi, c'est quoi cette histoire ? Dit-elle en prenant le pli et en commençant à l'ouvrir sans vraiment attendre de réponse.
Elle parcouru les quelques lignes et soupira doucement, l'air contrarié, gardant les lèvres pincées.
Elle releva ses yeux verts sur le jeune valet que le Brun avait fait courir jusqu'ici, toujours silencieuse comme si elle l'examinait tel un chat à l'affut.

D..Dois-je faire parvenir une réponse ? Demanda-t-il moins sûr de lui tout à coup, suite au regard qu'elle lui portait.
Une longue seconde passa avant qu'elle n'ouvre la bouche pour lâcher un "Non" simple et catégorique.
Elle tordit le parchemin, laissant repartir le coursier comme un lapin qui détale, en se demandant dans quel délire Zel s'était encore fourré.
Elle alla, de ce fait, parquer l'alezan dans son box et après s'être bien fait confirmer par un lad que le haras était en ordre et sous bonne surveillance, elle se rendit au château où Zel avait dit l'attendre sur le toit d'un donjon. Comme si elle avait besoin de ça avec son poids supplémentaire à trainer avec elle. Tout était parfait pour la mettre de mauvaise humeur, du moins, une fois de plus.

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Nathan
Nathan put être surnommé par de nombreux surnoms. Tous plus aussi chimériques, extravagants les uns que les autres. Nathan eut le temps de les chérir tous. Il s’en accommodait toujours, il suivit une tendance facétieuse, parfois même, cocasse. Il acceptait, il aimait le sobriquet autant que la Chouzequette* Saint-Aignanaise. Une petite pâtisserie à l’image d’une maire qui eut été une calamité pour la prospérité de la Cité ayant vu naître le jeune blond.
Saint-Aignan eut été un lieu privilégié, en effet, l’amour que Nathan donnait à cet endroit, faisait de ce village de bonne envergure, une destination touristique de second plan quand la capitale du luxe ne pouvait plus supporter l’arrivée massive des étrangers.
Nathan réussit pari sur pari, il offrait à la populace le meilleur du Berry. Il en faisait un discours élogieux à chaque instant de sa vie.
Une mise en avant qui le conduisit naturellement sur le front.
Le Berry selon Nathan devenait, petit à petit, une nouvelle terre, qui demeurerait éternellement dans l’acmé d’un jardin d’Eden. Utopie atypique. Il en fut conscient. Il aima.

Alors, pour qu’il puisse aimer, le Berry, il dut forcément y avoir quelques intrigues. Quelques péripéties, lançant certains Berrichons dans une quête labyrinthique, celle de la tranquillité. Beaucoup l’aspirer. Nathan, trop rarement. Il se sentait mal, lorsque la plénitude s’éternisait. Bouger, encore et encore, inlassablement, dans le seul et unique but de prouver, qu’il était le membre le plus influent. La personne à suivre par excellence.
Il réussit avec brio.
La partie connut un nouveau lancé de dé. Le lanceur inconnu pour Nathan, lança une opération qui se dut, obligatoirement, être une réussite.
Il le fallait.
L’avenir d’un Berry meilleur en fut la mise.
Cruelle conséquence donnait entièrement au hasard.
Hasard détenu par une Rousse et un Blond. Tous deux, sous l’emprise d’un amour pour un Brun.
Un mélange de capillarité.
Grave. Le ton eut été grave, cruel, dramatique, pénible et même tragique.

Nathan reçut une lettre d’invitation, où la singularité en fut la pièce maitresse. Il reconnut d’emblée le style du caractère de Zelgius. Il ne se méprenait plus sur la qualité de la lettre.
Il le sut si bien. Zelgius se savait. Il ne se connaissait pas.
Il ne se lança pas dans la préparation des grands voyages qu’il sut si bien diligenter pendant le début de l’été. Il prit simplement, un cheval, suffisamment rapide pour aller à Saint-Aignan.
Village de villégiature.
Il y eut un château. Château que Nathan ordonna la construction lorsqu’il y fut maire. Lorsque la ville connut la prospérité que le Blond savait apporter.
Un château où la facture se chiffrait avec plusieurs zéros, et se matérialisait par un amoncellement d’or.
Il se rendit en haut du donjon. Sur les toits. Il contempla les forêts Saint-Aignanaise, comme il aimait le faire depuis sa tendre enfance.
Nathan était un menteur. Il se disait détracteur de la nostalgie, il se disait l’abhorrer comme personne, et pourtant! Et pourtant… il l’appréciait sans condition. A vivre dans le passé n’était pas à proprement parlé vivre sa vie. A regarder en arrière, n’était pas proprement parlé une judicieuse idée.
C’était du passé.
Il se retourna.
Il ne vit pas le passé.
Il vit le temps présent.
Il vit Andhara.


-Toi ?!

Il ne l’aimait pas. Tout le monde le sut. Elle était pour lui une putain ducale ayant volé l’amour de son parrain, de son ainé… Tristement, il corréla les événements. Zelgius eut été un abruti.

-Oh le con.

Le Berry était une terre tranquille, parfois il y avait des péripéties.
Ce fut la première.


*La chouzequette est une pâtisserie inventée suite à la publication d'une satire à l'encontre de Choose1.

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Quelle idée saugrenue avait encore bien pu traverser l'esprit bien souvent embrumé du brun pour la faire venir ici ? C'est ce que la rousse se demanda en voyant la bâtisse d'en bas, après être descendu du coche dans lequel elle ne respirait pas, observant l'architecture pour tenter de trouver l'endroit où il lui avait donné ce fameux rendez-vous.
Une grande bâtisse pompeuse, tout à "l'antigoût" de l'ombre zelgiusienne, elle finit enfin par repérer ledit donjon. Essayant de se rappeler comment était généralement faits les châteaux, elle se dirigea vers l'entrée qui, curieusement, ne semblait pas gardée et trouva assez rapidement l'entrée de l'escalier menant en haut.
Foutredieu ! Heureusement que c'est pour toi Zel, sinon je l'ferai pas, pensa-t-elle tout haut alors qu'elle entamait la longue montée des marches.
Elle avait beau commencer à s'habituer à son ventre encombrant, ça ne l'empêchait pas de râler de sa condition physique qui s'était amoindrie par la même occasion.
Haletante, elle gravissait les marches une à une et dut plusieurs fois s'arrêter aux paliers pour reprendre son souffle. Enfin, ravie, elle aperçut la porte salvatrice en bois qui signait la fin de son calvaire momentané.
Reprenant un peu contenance pour ne pas trop montrer au brun son amoindrissement physique, une fois que son palpitant ainsi que sa respiration eurent retrouver un rythme normal, elle monta les dernières marches et ouvrit la porte, plongeant dans une lumière aveuglante avant de gagner le plat du toit du donjon.


- Toi ?!

Le temps que ses yeux, l'espace de quelques secondes, s'habituent à la clarté retrouvée, elle n'avait pas tout à fait reconnu la voix étonnée du blond mais avait bien réalisé en revanche que ce n'était pas celle de Zel.
Quelques clignements de paupières plus tard, elle put enfin constater qui elle avait effectivement en face d'elle et le regarda sans comprendre.

Moi oui et… Toi ?!


-Oh le con.

Mais qu'est-ce que tu fais là ?! Zel m'a donné rendez-vous ici ! Dit-elle sans avoir encore réalisé la fourberie de la chose.
Si c'est une farce, elle est très mauvaise ! Me suis pas tapé tous ces escaliers pour… "ça" ! Rajouta-t-elle en désignant le blond de ses mains ouvertes dans un geste exprimant la déception.

Et aussitôt après avoir lancé cette phrase, elle entendit la seule chose dont elle ne s'attendait pas un jour devoir faire les frais. La barre fermant la porte du donjon de l'intérieur fut apparemment enclenchée et la porte verrouillée. On l'avait piégée ! Et avec le blond qui plus est ! Elle savait bien que c'était une mauvaise journée qui commençait, mais elle n'avait pas imaginé à ce point.

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Nathan
Il fallait partir d’un principe. Nathan n’aimait jamais les femmes de son parrain. Andhara n’échappa pas à la règle. Nathan soumit à la jalousie maladive, tellement qu’il désirait être le sujet de toutes les attentions de Zelgius, hait en bonne et due forme Andhara.
Il apprit dès le départ qu’elle était d’origine Angevine. Ça n’aida pas. C’était comme si un chat et une souris s’appréciaient. Ce n’était pas trop crédible.
Nathan n’aima pas Andhara.
Andhara n’aima pas Nathan.
Ils purent agir en personnes responsables et s’ignorer. Malheureusement –pour eux- ce ne fut pas l’avis du Vicomte de Germiny. Qui méprisa cette relation dépouillée d’amitié, de sympathie…
Pour dire, Nathan considéra Andhara comme la « putain ducale » lorsque le Brun fut Duc de Berry.
Il ne se voila pas la face, elle aussi dû lui donner de beaux sobriquets.
Nathan s’en fichait. Il les affectionnait tous, même les plus moches.

Sur les toits, la scène se déroula. Un cauchemar, comme il put en faire les nuits où il était seul dans son vaste domaine. Il n’appréciait guère la solitude. Il fallut à Nathan, de tout temps, quelqu’un pour lui tenir compagnie. Quelqu’un qui sache parler, sans trop parler et qui ait la capacité d’écoute à la hauteur du débit des paroles du jeune Duc.
Andhara, elle, elle n’eut pas cette faculté, tant nécessaire, selon Nathan afin de tisser une relation suffisamment ancrée dans la connaissance réciproque pour qu’elle puisse s’établir et s’ériger vers le haut avec pérennité sur des bases solides.
Là, les bases furent semblables aux ruines du Château du Baron de Buzançais. Établir cette comparaison voulut tout dire sur l’amour que Nathan acceptait de donner à Andhara. Rien. Nathan acceptait de ne rien donner. Neutre. Il put faire pire. Merci Zelgius.


-Comment ça « ça » ? Hmm ? Explique, veux-tu ? Non ? Pas étonnant venant d’une Vénus des carrefours ducale. Quelle imbécile tu fais! Cet idiot nous a réunis ici. Que tu es lente d’esprit. Où est le levier marche rapide ?
Et on s’en fout de ton marmot. Je ne l’aime pas. D’avance. Il n’aurait jamais dû t’engrosser. Cet enfant sera de sang impur. Bouh! Que j’ai honte de mon parrain.
Sur ce, mauvaise journée. Je m’en vais voir de plus beaux paysages. J’aurais juste à regarder une venelle, tu n’y seras pas, ça sera beau.


Il se précipita vers la porte. Et là, surprise, il était coincé.
Merde.
Il frappa à la porte très vite et sèchement. Comme si il était normal qu’il y ait un portier ici, car Nathan eut été là.


-Zelgius! Ouvre cette porte. Je sais que tu es là. Ce n’est pas drôle. Je suis coincé avec ta tru...euh… très jolie compagne. Ouvre-moi! J’ai le vertige. Sur la vie d’ma mère que c’est vrai.

Sa mère était morte.
Tant mieux.

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Comment ça « ça » ? Hmm ? Explique, veux-tu ? Non ? Pas étonnant venant d’une Vénus des carrefours ducale. Quelle imbécile tu fais! Cet idiot nous a réunis ici. Que tu es lente d’esprit. Où est le levier marche rapide ?

Non… Elle n'osait y croire, Zel lui faire un si mauvais coup ?! Après tout, ça lui ressemblait bien dans la façon de faire mais jamais elle n'aurait cru qu'il puisse lui faire ça à elle.
Ce fut comme un léger coup de massue qui assomma un instant ses pensées alors que le blond débitait ses "gentillesses" à en perdre la salive.
Puis, alors qu'il se mettait à présent en mouvement pour, semblait-il, espérer rejoindre la porte, de brefs clignements de paupières, elle reprit conscience de la situation.
Le fixant et le suivant du regard tel un chat qui regarde sa proie se débattre vainement, elle attend. Elle ronronne littéralement, mais silencieusement, du plaisir qu'elle a de voir le blond s'empêtrer tout seul dans la toile d'araignée qu'avait tissé le brun pour les deux protagonistes.
Lorsqu'ils seraient de nouveau libres, elle aurait tout à loisir de s'expliquer avec le brun mais elle comprenait ce qu'il avait cherché à faire par cette mascarade.
A dire vrai, prétendre que la rousse haïssait le blond n'aurait pas été juste. En fait, elle s'en moquait purement et simplement comme de sa première chemise. Elle avait eu toute sa vie à devoir s'arranger de ce genre de personnes, la détestant à la première vision de sa rousseur, plutôt vive, qui plus est.
Depuis bien longtemps, elle avait opté pour l'indifférence la plus totale envers ce genre d'individus et le riche et noble jeune blond ne faisait pas exception à la règle. Il la détestait ? Elle l'ignorait.
Après tout ce n'était pas comme si elle n'avait pas été rompue aux insultes et sobriquets en tous genres. Depuis sa plus "tendre" enfance, cela avait été son lot, en même temps que l'apprentissage à défendre sa peau. Le tout accompagné d'une évolution faite au cœur d'un haras réputé que son père tenait d'une main ferme. Ce dernier avait souhaité que son fils reprenne l'affaire familiale mais il était finalement devenu évident que c'était davantage sa fille, Andhara qui était faite pour cela.

Le blond s'énervait, perdait constance et frappait la porte innocente, et ignorante de ses vindications. Personne, sauf la rousse était présente et l'entendait s'égosiller comme une souris ayant compris trop tard le piège qui venait de refermer.
Il n'y a pas que moi qui suis lente à ce que je vois…
Elle s'était appuyée sur le rebord du parapet, un coude posé sur le mur et la tête dans sa main, nonchalante, son regard vert et félin toujours posé sur lui. Seule chose rendant la scène absurde eut été son ventre avancé d'un peu plus de 6 mois et ayant pris ses quartiers tout autour de sa taille.

Le vertige, hein ? T'avais pourtant pas l'air l'instant d'avant et qui plus est tu mens très mal.

Non, c'était certain, elle ne croyait pas du tout à ses démonstrations larmoyantes mais surtout, elle n'avait aucune pitié. Que vas-tu maintenant inventer l'Ambroise ?

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Nathan
Tout au long de sa vie, Nathan eut été un enfant roi. Il eut été amusant de constater que cette forme d’éducation n’eut aucun impact sur sa vie politique. À moins qu’il ne fût destiné à devenir Duc de Berry. De fait oui, Nathan eut un rapport entre sa politique et son enfance. Car être duc de Berry ressemblait à être roi comme dans un pays étranger, roi de France, par exemple. Mégalomane, il eut plaisir de laisser sa bave couler lors des dernières allégeances. Considérant le trône de Berry comme son prochain fauteuil de velours bleu. Car le bleu fut toujours la couleur la plus prisée chez le jeune blond. Surtout, quand des spinelles bleues venaient agrémenter le squelette en bois foncé. Il put passer bon nombre d’heures à dire aimer les fauteuils bleus. Un basique selon lui.
Nathan eut été un mauvais menteur, ce n’était pas une découverte, il gardait toujours en lui la sirupeuse idée de la vérité. Une niaiserie étourdissante, abstraite. Il se gardait de dire la vérité, il évitait le mensonge. Quand bien même, personne dans sa vie ne remit en cause ses talents de dramaturges. Nathan mentait comme un pied.
Il n’eut jamais le plaisir de s’exercer au mensonge. À cet art qui lui semblait réellement abstrait, voir même incongru. Enfant du Berry, on lui accorda toujours tout.
Il grandit sans connaître le bonheur d’être épargné du besoin. Non, Nathan ne connut pas la limite des autres enfants. Son esprit put s’élever dans le monde labyrinthique du savoir.
Il fut rempli d’idéaux. Il intériorisa le français comme mauvais. Qu’il eût été sot.
Un idiot.
Il n’aima pour ainsi dire, que des étrangers au Berry. En pleine crise existentielle. Il se posa les questions qu’un futur adulte put se poser. On n’est pas sérieux à dix-sept ans ? Si, on a la conscience du monde environnant.
Nathan comprit le dessein de Zelgius. Il n’était pas lent d’esprit. Il eut une fulgurance disait-on.


-Oh la perfide créature! Une rousse au teint qui ne me revient pas. Seule ma douce cousine peut se vanter d’accaparer tout mon amour pour ces disgracieuses rousses. Je me sais mauvais menteur, je n’ai jamais eu la prétention de l’être bon. Car jamais. Jamais je n’eus le besoin de mentir à quiconque. Car, je suis maître de mes droits. Le Berry le sait et me l’accorde.
Maintenant, je vais me donner aux civilités.
Ah que je te hais! Je ne désire qu’une chose, une simple chose, à ma portée, ici, en cette tour. Ta mort! Mais je ne puis affronter le courroux de Zelgius. Il en mourait. Je meurs, il meurt. Nous sommes à l’acmé de l’espérance d’un nouvel âge d’or.
Le Berry a besoin de moi. Il aura donc besoin de Zelgius. Le développement d’une relation si fusionnelle n’est pas bon, elle est devenue vitale. Sans Zelgius, autant de me jeter, là, maintenant de cette tour.
Bonjour, bienvenue dans le Berry de Nathan. Ton mec deviendra sans le moindre doute la personne la plus importante de ce duché. Je toise, j’hume, je touche, j’ouïe, je me délecte, de la grande probabilité de devenir Duc de Berry.
Te voilà savante de mes envies.


Il la regarda avec un esprit qui essaya de se vouloir bienveillant.

-Nous sommes ici par la volonté de Zelgius. Son dessein est de nous rapprocher, car il te désirera dans la politique de notre pays.
Il sait que je peux évincer. Il sait que je peux. Mais il ne veut pas. Il veut tout autre chose.
Nous devons trouver terrain d’entente, quand bien même que je te haïsse. Je suis fait comme un rat, on se doit d’engager les bases d’une future relation amicale.


Qu’il eût été perspicace.
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Andhara_velvet


Voilà où ils en étaient à présent. Le blond se sachant fait comme un rat retourne sa veste pour mieux tirer son épingle du jeu.
Evidemment, il n'avait pas vraiment le choix et voilà qu'il lui proposait maintenant une alliance ? Les yeux étrécis par leurs paupières, de curiosité autant que d'attention aux mimiques de l'ambroisien, elle l'observait. Le félin n'était jamais loin du tempérament de la rousse même si elle se sentait plus proche des équidés. Allant même jusqu'à considérer les chats comme des sacs à puce, plus qu'autre chose.

Toi… ? Me proposer une alliance alors que tu voudrais me voir gésir au fin fond d'un marais plutôt que de m'avoir seulement dans ton champs de vision ; ne serait-ce qu'à une lieue.
Tu juge trop vite et sans savoir l'Ambroise, mais je ne t'en veux pas non. Et c'est heureux pour toi.
En revanche, si tu aime tant notre "ami" commun, tu devrais pouvoir aussi lui faire confiance. Bien que je vous sais friands tous deux de cette perpétuelle confrontation masculine.
Tu dis ne pas vouloir me tuer… par amour pour Zel. Mais tu omets le principal : de dire que tu n'es tout simplement pas capable de le faire. Tu es bien jeune et naïf de surcroit, ce qui va souvent ensemble, mais sache que même à ton âge, j'avais appris tout ce qu'il y avait à savoir pour survivre et ne pas me laisser faire par des individus de ton espèce.


Elle fit une pause, mesurant ce qu'elle pouvait avoir dit de trop ou non, mais puisque l'heure en était aux avœux sans détours, après tout pourquoi ne pas jouer le jeu. Du moins en partie… Elle avait pris, depuis le début de sa réponse, le ton normal de la fille de bonne famille, simple mais correcte et il fut fort probable que le blond en resta coi, lui qui ne l'avait jamais entendu autrement qu'en parlant comme une vulgaire paysanne trainant dans les plus bas des bouges.

Tu as été honnête, je ne peux pas dire le contraire et tu apprendras que, en ce qui me concerne, mon métier a longtemps exigé que je sois toute autre chose que moi. Peut-être, après tout, que grâce à moi tu vas apprendre à regarder différemment.

Elle fit un sourire autant amusé que triomphant car elle voyait bien n'avoir à faire qu'à un gamin enrubanné qui, finalement, ne connaissait pas grand chose de la "vraie" vie.

Saches aussi que contrairement à ce que je peux parfois afficher, je peux en être l'exacte opposé. Une vérité pour une vérité, voilà ce que je te donne.
Tu veux qu'on s'allie ? Cela ne sera faisable qu'à une seule condition. Que tu m'acceptes et que tu ne fasses pas semblant.


Son ton était à la fois doux et ferme mais sans équivoque.

Ah et, une dernière chose. Zelgius ne "me veut" pas dans la politique, comme tu dis et, même si c'était le cas, je refuserai.
Que tu veuille l'entendre ou non… et contre toute attente, autant pour lui que pour moi, on s'aime. Alors faudra que tu fasses avec, comme nous avons du aussi, nous-mêmes, composer avec.


Au moins, les choses étaient dites une bonne fois pour toutes et les bases posées. Fatiguée d'être debout, elle se laissa glisser le long du muret pour s'asseoir au mieux par terre, jambes repliées sous elle sur le côté.

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Nathan
Nathan Sidjéno d’Ambroise, ne fit pas parti de ces jeunes hommes, de ces êtres, avec lesquels il eut été possible de disposer telles des friandises disposées sur un plateau d’or, tapissé au fond d’un velours vermeil. Non, Nathan ne fut pas cela. Il s’ouvrit ses propres routes, et c’est dans son sillage que de nombreuses personnes marchèrent. Il eut été un créatif. Il ne fut jamais gouverné par le souci ou la délicatesse de plaire. Il eut toujours ce qu’il voulût avoir. On céda à toutes les tocades du garçon de Louvières, les frivolités les plus exubérantes lui furent octroyées, Nathan marchait et autrui consolidait son tracé. Avant-gardiste.
Tous ? Non. Son parrain fut bien malin, il comprit rapidement et Nathan fut usé.

-Il est aisé de constater que je suis prisonnier. Selon toi, je suis une espèce différente. Tu crois donc cela ? J’en ai assez d’être soumis aux préjugés. Je ne suis pas celui que tu crois que je suis. Je suis un Homme tout comme toi. Bien que tu en doute sous les apparences juvéniles qui sont miennes, encore. Je vais te prouver que je suis un Homme et non pas ce genre de vile créature sous l’influence directe d’un quelconque démon. Tu me mésestimes. Comme tous les autres. Tu me dis probe, je perçois le faux en ces notes qui forment ta voix. Tu sonnes faux.

Il la regarda, las. Sa turbide vision de l’affaire, l’emporta dans un courant bien incongru. Nathan se justifia d’un amour pour le « simple », du commun qui demeurait en lui, de son esprit qui se voulut juste éclairé et singulier. En cette singularité rien d’exceptionnel.

-Je suis le fruit d’une passion entre un seigneur et une vicomtesse. Je suis un jeune homme accumulant les passions. Je collectionne, j’use et j’entérine à tout jamais. J’ai un cœur, une sensibilité, des idées. Je suis bienveillant j’aime la nature humaine, je suis souvent bien niais, utopiste, parfois. Mon sourire est souvent mutin quoique parfois simple démonstration de mon amour ou de mon amitié.
J’aime le coq au vin. Je suis soumis aux mêmes besoins que tout le monde.
Je ne suis pas une espèce d’individu. Je suis juste un homme qui entretient un égotisme. J’entretiens l’image. Je n’ai pas les atours de la perfection.
Je suis loyal, je ne suis pas un versatile de mauvais augure. Je me présente sous l’auspice d’un esprit prenant le contre-pied du Berry.
On me croit doter de la singularité de l’esprit, de l’innovation, de l’unicité. Mais ça, ça… Ça tout le monde l’est. Je suis Homme parmi les Homme. Alors extirpe toi de ce marasme car jamais. Jamais je n’accepterai d’être soumis à la ségrégation avec le monde, avec le peuple, avec les Berrichons.


Nathan eut été sincère, il cessa son discours, qui à la longue eut toutes les chances de devenir une homélie pestiférée. Voulant marquer l’apothéose, faire de son discours un apophtegme. Il sortit une dague de bonne facture. Le garçon au poisson orange, retroussa la manche gauche de sa chemise noire. Poussa un soupir éthéré et se coupa légèrement. Pour la première fois de sa vie, Nathan perdit du sang par la lame. Il fut bouleversé. Il fut besogneux, besogneux d’être « comme les autres » ; Nathan n’eut été jamais en mesure de comprendre la jalousie qu’il entraînât. Jamais, il ne se pensa jamais être un esprit bavoché.
Son regard voulut tout dire. Il entama l’entrée dans un gouffre. Nathan se sut futur duc de Berry grâce à cette rousse.


-Regarde. Je suis ensanglanté.

Regarde, oui, regarde bien. Regarde le ponceau se mélangeait autour de mon bras, envahissant le teint diaphane de ma peau. Regarde ce sang, ce vieux sang. Paltoquet. Ne fais pas une pâmoison, Zelgius est pire.
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Les regards se croisèrent et se tinrent ; le vert profond andharien et le bleu-gris nathanesque ; mais le blond se mit une nouvelle fois à partir dans une de ses explications autant dramatiques que rocambolesques, surtout concernant la fin du monologue…
Elle le laissa néanmoins parler, parler… Le soleil commençait à être haut dans le ciel et la chaleur, accentuée par l'action de ses hormones en effervescence, elle commença à ressentir la soif. La soif, celle-là même qui était devenue insupportable depuis qu'elle était le giron d'une vie.
Malgré tout elle écoutait. Que pouvait-elle faire d'autres sinon patienter qu'il ait fini son mélodramme. Mais l'acmé en fut qu'il s'entailla lui-même la peau.
Et comble du comble, elle put lire dans ses yeux l'exact contraire de ce qu'il venait d'annoncer ; qu'il était un homme comme les autres. Il l'était, c'était certain mais il n'en découvrait seulement maintenant que la réalité de la chose.

Sottard ! L'insulte était sortie toute seule, voyant la bêtise de la chose et elle se releva sur ses genoux pour attraper le bras ensanglanté et faire pression dessus, de sa main.
Mordiable ! J'savais que t'étais basin mais là ! Et d'ajouter comme un ordre qui ne souffre aucune discussion : Assieds-toi et mets ta main pour appuyer à ma place.

Sans quelle s'en soit réellement rendu compte, pour la première fois réellement, il y avait eu un contact physique entre eux.
Aurait-elle pu avoir du plaisir à voir le jeunot devenir blême de sa propre dramaturgie ? En d'autres circonstances peut-être. Si elle n'avait pas réalisée que Zel pourrait penser que c'est elle qui avait ainsi fait l'estafilade. Et il n'était pas question de laisser ce genre de quiproquo s'installer. Peut-être que le blond disait vrai et peut-être pas.
Fort heureusement, ayant appris à se soigner elle-même, elle connaissait quelques gestes bien utiles qu'elle avait parfois utilisés.
Elle n'avait pas grand chose sur elle mais elle avait toujours sa dague.
Elle la sortit de l'entrelacs d'accessoires capillaires qui retenaient en partie sa chevelure, comme si elle se saisissait d'une simple épingle à cheveux, pour couper un morceau de sa manche et ainsi faire un pansement de fortune en attendant de redescendre. Restait à savoir combien de temps est-ce que le Champlecy avait décidé de les laisser plantés là-haut.
Dans l'attente d'une réponse à cette question, elle trempa le tissu dans la bouteille d'alcool que Zel lui avait donnée la veille. Au moins ça aurait l'avantage de désinfecter comme il faut… A condition que l'Ambroise se laisse faire…

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Nathan
Peuf. Pff. Han. Hum. Norf. De nombreuses formes. De nombreuses formes existent afin de montrer l’étonnement le contentement, la déception, la tristesse… Parfois, le tout s’accentue par une alchimie gestuelle qui au gré de l’émotion, accorde l’apogée du sentiment. La larme. Ambivalence sans équivoque, est-elle, de joie ou de colère, de malheur, de pleur… Un pastiche de l’émotion de l’homme, une œuvre vivante. Une œuvre à la singularité complaisante. On se plait de regarder, d’admirer, d’aimer la pureté. On se rend compte de tout et de rien, et pourtant on se rend compte de la fatalité : l’homme est bon. Est-ce nécessairement une fatalité ? Pour Nathan, oui.
Il n’eut jamais accepté l’idée d’accepter la gentillesse d’autrui. Replié sur lui-même, il composait ses journées à tourmenter son esprit.
Il se flagellait les idées. Il souhaitait tout autre chose.

Octobre de l’an de Pâques 1460.
Taverne Berruyère.

-Tu n’es qu’une sale putain! Tu n’es qu’une putain de rousse. Une putain ducale! Tu me l’as volé. Hurla Nathan sur Andhara.
-Il n’est pas qu’à toi! Tu n’es pas son homme! Serais-tu sodomite ?
-Va crever sur un buché, en enfer. Sale rousse. Crève sale expatriée Angevine. Tu me débectes.
Et Nathan tel le maître de Bourges patenté, se donna pour maxime de faire souffrir la rousse. Il n’eut que dix-sept ans, à peine, et pourtant déjà, il était sous l’emprise d’une haine profonde.
Zelgius eut été toute sa vie. Il ne jurait que par lui. Il était l’imprécateur des sylphides, des faquins, des zoïles. Il agissait avec outrecuidance. Il se refuser de le perdre. Il eut été l’être fraternel. Et pourtant, impuissant, Nathan le voyait voguer loin, loin à l’horizon, loin dans le frimas de l’erreur. Zelgius partit, dans des contrées que Nathan ne put accepter. Zelgius devint un duc de Berry. Et il vit l’arrêt de mort de leur relation.
Nathan quitta le navire, se couvrit de honte et partit dans le Limousin.

1461, sur une tour construite d’un château par ses soins à Saint-Aignan.
Scène mélodrame. Nathan ne s’exprimait qu’ainsi. Il ne sut jamais dire les choses sous le sérieux, il fut couard. Il regarda Andhara, le cœur lourd.


-Pourquoi es-tu gentille ?

Puis sincèrement.

-Je suis désolé de tout ce que j’ai pu te faire subir. J’ai été égoïste.
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Andhara_velvet


Alors qu'elle sortait de la bouteille d'alcool, le linge à présent bien détrempé, elle releva la tête avec une certaine stupéfaction aux derniers dires du Blond.
Un arrêt d'une seconde, deux, peut-être plus. Elle essayait de comprendre pourquoi cette question.
Après tout, même si il n'avait jamais été tendre avec elle, elle-même oubliait bien vite ces occasionnelles remontrances.
Elle avait bien vite compris la jalousie qui animait le jeune noble et l'avait acceptée sans s'en soucier davantage que de savoir ce qu'elle allait manger au prochain repas.
Et voilà qu'il lui faisait des excuses.

Gentille ?

Elle rebaissa les yeux comme pour réfléchir à cette question. Personne ne lui avait jamais vraiment demander ça et encore moins souvent, ne l'avait nommée de cet adjectif.
Tout pendant qu'elle réfléchissait, elle posa en même temps le linge imbibé d'alcool sur la plaie de l'Ambroise.
Cris ? Hurlements ? Surement très bientôt mais un mal pour un bien et elle n'en tint pas vraiment compte. Néanmoins, elle réfléchissait.

"Tout ce que tu as pu me faire subir"… ? Hum… désolée mais je vois pas.
Franchement, si j'avais du m'arrêter à chaque insulte émise à mon sujet, je me serai sûrement pendue depuis longtemps.

Elle sourit en coin, presque amusée de ce qu'elle pensait à ce moment-là.
Crois-tu être le premier où le seul dans ce cas ? Je suis rousse. Si il est encore utile de te le rappeler ; C'est mon lot depuis toujours,
termina-t-elle en haussant une épaule alors qu'elle nouait le linge autour du bras à la peau fine et délicate qui, vraisemblablement, n'avait jamais connue les affres d'une bataille.
La sienne propre, était plus rosée et ponctuée de quelques tâches de rousseurs mais surtout, bien que tout aussi fine, avait enduré bien des souffrances qu'on ne pouvait presque pas deviné.
En dehors de la marque cuisante qu'une autre rousse lui avait laissé à son flan gauche, en souvenir de Bourgogne. Et en dehors de la rudesse de son tempérament.
A ce moment-là, bien plus qu'avant où elle l'avait davantage pris du haut, elle s'en rendait compte à présent, elle se sentait une ainée pour lui ; mais dans le bon sens du terme cette fois.
A la fois expérimentée et protectrice. Comme dans ces quartiers douteux de certaines villes où comme "dans la cuisine du diable, l'innocence était protégée par la corruption."*

Une fois qu'elle eût terminé son soin fortuit, elle se rassit contre le mur, essoufflée et lasse, la future progéniture lui donnant de mauvais coups, elle posa sa main contre ce ventre encombrant, comme pour lui dire de se calmer.



(*Réplique tirée du film Sleepers)

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Nathan
Il n’y eut jamais une douceur innée et pourtant Nathan éprouva le désagréable sentiment de la compassion. Un peu, comme si, les péripéties de la rousse le touchèrent avec une virulence déplaisante. De fait, Nathan ne put jamais imaginer la difficulté de se faire rejeter par le physique. Bien des fois il reçut les quolibets affectueux : Sale blond, tête de blond ou même blondasse. Mais jamais il ne prit au sérieux. Il se détachait, à chaque fois, avec une joliette simplicité : Jaloux. Blond ingénu, c’est avec une probe abnégation qu’il se décrivit comme le rédempteur d’Andhara. Il crut bon s’imaginer qu’elle allait sauter de la tour, il crut bon de l’imaginer dans le sang, là-bas, au pied de la tour. Sanguinaire. Un tantinet dérangé, même. Nathan ne crut pas bon de voir la réaction de Zelgius, qui, dans le supposé scénario, allait tout perdre. Tout ? Non. Juste sa femme et son enfant. Malheureusement, le courroux de Nathan ne put s’enfoncer davantage dans ce sens. Il n’eut pu se contenter que de poursuivre cette nouvelle chimère & dernière tocade de Zelgius, l’amitié. Il y risquait la mort.
Nathan se sentit esseulé, abandonné, détesté parmi tant d’autres sentiments de grandes divas. Egocentrique jusqu’au bout de ses ongles, il s’emperla. Il n’avait pas dit merci.

-Merci. Mais ne te suicide pas, je le dirais à personne que tu m’as soigné. Promis.

C’est le pas hésitant, avec une nonchalance effrontée, qu’il s’avança vers la rousse afin de l’emmener au milieu. Nathan vivait dans un monde magique, il eut toujours l’esprit ardent, cherchant les thuriféraires et fuyant l’inconnu vérécondieux. Il eut été habitué à vivre sous le souci de l’autre. Il s’aimait à être aimé. Il s’aimait à penser que et par la licorne. Ce fut Nathan et tant qu’on ne fît pas l’effort de le penser ainsi, on s’engageait dans une vision sirupeuse de son monde.
Il regarda Andhara. Il haït son geste, après tout, ç’aurait été sympa de la voir mourir. Il retroussa du nez et se pinça les lèvres. Aïe. Il eut tout à coup des maux. Il s’apprenait à l’apprécier. Dans la fulgurance désultoire de son esprit, cela lui semblait cocasse. Il été censé l’abhorrer et pourtant, avec un naturel –à sa manière– il abjura l’idée de la haïr, sous une apparence Catonienne. Tout n’était pas acquis. J’t’embrouille, j’t’embrouille. C’est qu’il agît avec une outrecuidance. Il s’estomaqua quand il se rendit compte prêter le serment dans un prétoire à ciel ouvert. L’avoir sauvée de son scénario catastrophe tacite, devait révéler au grand jour, outre sa versatilité exaspérante, son amour.


-On est ami maintenant.

Tout le monde il est beau. Tout le monde il est gentil. Tout le monde il est rose. Débectant. Il voulut gerber. Il le masqua par un salut de la main. C’eut été ubuesque, ce simulacre!
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-Merci. Mais ne te suicide pas, je le dirais à personne que tu m’as soigné. Promis.

Elle releva la tête vers lui. Sentant encore sous sa main posée les prémisses d'une vie, elle fixait pourtant Nathan, attentive à ce qu'elle pouvait lire dans ce regard azuré.
En vérité beaucoup de choses étaient visibles, parfois touchantes, en sondant le fond de son âme mais elle "refit surface".

Me suicider ? Ma foi, vous ne pouvez vraiment pas vous renier vous deux. Dit-elle en secouant un peu la tête, en parlant de lui et du Brun et faisant référence à leur "folie" respective.
Nathan serait-il fou lui aussi ? Cette question ne semblait pourtant pas ce poser pour la plupart des gens mais Andhara vint à se la poser.
Oui, pour elle, cela ne faisait aucun doute, il y avait aussi une part de folie chez le blond, même si ce n'était pas de celle gagnée par le sang, elle l'était a minima, par la fréquentation du brun.
Elle le regarda s'approcher d'elle, mû comme par une certaine obligation.

J'ai bien des années à vivre encore devant moi et j'y tiens, si ça ne te fait rien.Un léger sourire en coin s'étira finement sur ses lèvres avant d'ajouter. Et ce parapet me semble assez solide.
Elle se réinstalla au mieux pour ne pas faire souffrir son bassin tandis qu'il ajoutait quelque chose, qui, pour le coup, pouvait se vanter de couper une seconde le souffle de la rousse.
Bouchée bée, un instant elle n'en croyait pas ses oreilles de cette soudaine "amicalité".

Amis ? Méfiante, elle ajouta : "Pourquoi on serait amis tout à coup ? Tu peux te passer de te forcer avec moi et je crois pas que Zel serait aveugle de ce petit jeu-là."
Puis, comprenant l'intérêt éventuel qu'il pourrait retirer de cet état de fait.
Je comprends en fait, tu veux faire croire qu'on est amis pour qu'on nous laisse descendre plus vite. C'est pas bête mais j'y crois pas. Non, elle n'y croyait vraiment pas. Non pas à l'éventuel stratagème mais surtout au revirement de sentiments du blond à son égard.
"Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !" S'il y avait bien quelque chose qu'elle avait appris pendant sa formation d'espionne, et durant toute sa vie, c'était bien de se méfier de ses "amis". Son père l'avait jadis bien assez mise en garde et, à maintes occasion, elle l'avait, heureusement pour elle, judicieusement écouté.

Tu veux qu'on soit amis hein ? Alors buvons ensemble !
dit-elle en reprenant la bouteille sortie plus tôt pour un autre usage. Elle en but une bonne gorgée puis la lui tendit. Prendra ou prendra pas ?

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Nathan
Comme nous dit l'adage : On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis. Nathan eut toujours le bon goût. Le goût de trouver le bel ami et la bonne amie. Il sut toujours conduire son cercle vertueux dans des horizons nouveaux. Il fut le médiat berrichon de la bourgeoisie et de la noblesse, un plaisir en découla. Il ne contemplait pas la tocade, quand il donnait son amitié, ce fut en tout honneur. Dans un sirupeux procédé qui fit de lui un être si sensible que la trahison devenait cruelle.
Subjugué par l'idée de boire plutôt que de faire ami-ami, Nathan prit la bouteille et but. Il voulut se mettre dans un état euphorique, afin de passer le temps. Un début d'alcoolisme, quand bien même il fut reconnut déjà comme tel. Il entra dans une torpeur ingénue, il quitta le simulacre.
Son regard séditieux jeta une condescendance mal avisée sur la rousse. Nathan manqua de pugnacité, il se refusait de mettre à plat son orgueil. Celui-ci prenant des atours trop exubérants.
Il brigua les mots. Avec, au fond, une constance d'aimer. Niais.

-Ton breuvage est bon.

Puis.
Tout à coup, l'idée de maquiller la vérité lui parut insupportable.
Il prit les airs d'un imprécateur, il maudit la rousse. Elle, elle qui entra dans sa vie par l'intermédiaire du faramine de Berry. Horreur.


-Tout ceci est une farce grotesque! Ubuesque! Je veux partir d'ici! Là, maintenant! Je volerais s'il le faut!

Ce fut raté. Nathan n'eut jamais la patience. C'était parfois une bonne qualité, ça, la patience. Désappointé, il s'adossa au muret. Il finit par se calmer.

-On ne peut pas forcer deux personnes à s'aimer.
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"Chassez le naturel, il revient au galop"

-Ton breuvage est bon.

Bon ? Ne reconnaissait-il pas celui fait de la main de celui qu'il aimait autant qu'il le détestait ? Il fallait croire que non.
C'est du Ropt… répondit-elle doucement.

Mais voilà, avec un être exubérant comme l'Ambroise, rien ne pouvait être dans la demi-mesure et naturellement, quand on chasse le naturel… il revient au galop.
Par conséquent, c'est avec la plus grande aise qu'il reprit de plus belle ses exaspérantes exaspérations. Il se mit à crier, parlant même de voler… Si l'homme était fait pour voler, il serait né avec des ailes… mais elle se retint de le lui dire.
Il n'était vraisemblablement pas prêt pour entendre quoi que ce soit. D'ailleurs, il finit lui aussi par s'asseoir comme l'avait fait la rousse plus tôt et elle le regarda.
Une forme de pitié se fit sentir pour lui. Il était jeune et avait eu la chance de connaître l'insouciance… mais finalement, était-ce réellement une chance ? A le voir ainsi, elle en doutait à présent, elle qui ne l'avait jamais connue. L'insouciance est le privilège des riches et des puissants et, même si par le haras de son père, ils étaient non riches mais aisés, et jouissaient d'une relative puissance, ce ne fut jamais l'insouciance qui dirigea la vie de celle qui était devenue Velvet ensuite. Tempérament de feu, son père avait rapidement vu qu'elle savait aussi être de velours quand il s'agissait des chevaux, notamment. Et de là, viendrait plus tard son nom de l'ombre, comme elle l'appelait en secret. Son nom qui n'en est pas un mais qui est "elle".
Elle croisa un instant le regard du Blond ; il semblait perdu. Inconsolable d'être pris au piège. Alors enfin elle parla.

Je ne te ferai pas de mal. Elle laissa d'abord cette affirmation en suspend, dans le silence qui s'était fait enfin entre eux.
L'avait-il seulement déjà crainte ? Peut-être et peut-être que non. Trop insouciant, sans doute, pour cela. Puis elle ajouta ensuite :
On ne peut pas se forcer à s'aimer non, mais on peut se respecter. Elle fit une pause et… Tu sais ce que je suis et je sais qui tu es. Et nous aimons tous deux la même personne.
Elle reprit sa lame et, suspendant son geste elle le regarda bien dans les yeux avant de lui demander : "Si tu me promets de me respecter, ce sera une promesse de sang qui sera réciproque."
Et elle s'entailla l'intérieur de la main gauche, geste rapide, presque trop facile, avant de la lui tendre, sanglante.

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