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[RP] Un parfum qui l’incarne.

Nathan
        « -À quoi vous parfumez-vous ?
        - À la drogue. Juste quelques gouttes dans un verre… » NATHAN



La drogue est un fardeau. La drogue est un fléau. La drogue n’est que ruine. Tel fut le paradoxe, Nathan, jeune homme vindicatif pour la prospérité, fut entre autres, un drogué. Il fut inutile de le préciser tellement qu’il eût prit un malin plaisir à le signifier à tous. Il ne se cacha pas de cette frasque, il l’assuma pleinement et tous en Berry le surent. Quand il se droguait, il ne pensait pas à la postérité, il ne pensait pas à l’image qu’il laisserait aux générations futures, car pour lui, il était le futur. Un égocentrisme surdimensionné qui lui coûta bien des misères. Il le débinait. Il eut un obscur plaisir à dénigrer son état. Il se disait parfait. Bien portant. Un étourdissement perpétuel se joua dans sa tête. Sous une emprise qui lui conféra la vision abstraite de la vie, il sentit la décadence.
Pouvait-il au moins arborer sa fierté ? Son honneur ? Sa parole ? Il le pensa, il se méprit.
Il devint pour ainsi dire, l’ombre de lui-même, une ombre dans la lumière : Zelgius.
Il devint vétille. Il s’en voulut. Il voulut mourir. Il s’adonna à des crises.
Un drogué. « Où suis-je ? Que dois-je faire encore ? » Oh, en somme, rien de grave dans la trépidante vie du jeune blond.
Pouvait-il du moins penser que son état inquiéta bon nombre de ses proches ?
Lui qui fût la proie du sentiment de l’esseulement maladif. Il eut été quintessencié de l’imaginer haineux. Car, dans son fond, Nathan eut été un jeune blond d’une philanthropie hors du commun.
Il dut tenir cela de sa mère, ou de son père. Qu’en sût-il ? Il fut seul. Abandonné dès son plus jeune âge dans les couloirs labyrinthique d’Aigurande.
Nathan ne parla jamais de son problème avec la drogue. Il en riait. La meilleure manière de faire accepter un fait, fut de tout temps l’humour.
Mais la meilleure manière de faire comprendre son désarroi, c’eut été la confidence.


Nathan était seul, là, sur un fauteuil de velours bleu, « car le bleu c’était joli » disait-il toujours.
Il fut dans sa taverne, comptant les secondes, les minutes et les heures. Victime d’un ennuie, il eut chassé toute sa valetaille et se retrouva seul.
Vers drogué à la main.
Il se drogua.
Et puis ce fut tout.

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Kateline
    "Nathan, c'est avant tout un ami, qui derrière son arrogance, le luxe et l'argent qu'il met en avant cache un cœur énorme.
    Une âme sincère qui mérite d'être montrée aux yeux de tous. J'espère que le lien qui nous unie dans l'amitié et que nous renforçons par ce baptême ne se cassera jamais." Kateline, au baptême de Nathan.


Qui au cours de sa vie ne s’est pas un jour retrouvé complètement seul ? A un moment ou à un autre de votre vie, n’avez pas eu envie d’oublier cette solitude, et trouver autour de vous quelqu’un pour vous en sortir ?
C’est ainsi que votre vie prend alors forme, du jour où vous tombez du nid. Vous cherchez à combler par tous les moyens le vide de votre existence. Vous travaillez, ou faites affaires de vos rentes, vous rencontrez des gens, vous avez des passe-temps, vous vivez !
Il y a des manières plus honorables que d’autres de remplir sa vie. Chacun faisant ses propres choix, en principe.

Mais tout ce vent que vous brassez, remplit-il vraiment votre vie ? Là est la question. Kateline s’était déjà retrouvée à se la poser souvent.
Elle était même partie méditer à ce sujet récemment. Elle en était revenue plus forte, et pleine de nouvelles envies.
Sa priorité à son retour avait été de renouer avec sa famille. Ces personnes toutes particulières tant dans leurs manières de vivre que dans la manière dont Kate les considérait.

L’Ebène avait déjà rencontré son parrain en tête-à-tête, et lors de cette entrevue elle avait réalisé une chose. Elle avait une très nette tendance à materner celui qui était censé la guider. Et qu’elle avait aussi cette manie avec Nathan. Lorsque l’on parle de maternage katelinien il faut bien comprendre que cela ne ressemble pas à des câlins gratuits, saupoudrés aux bisous mielleux, avec les deux « gamins ». Les rapports de force étaient plus communs aux trois protagonistes.

Il n’empêche que pour avoir constaté les diverses dépendances dont souffraientt parrain et filleul tout récemment, Kate avait de quoi s’inquiéter.
Et ce n’est pas en voyant Nathan à travers les fenêtres de sa taverne, assis seul avec son verre à la main, que cela rassurerait la gazoute.

Peut-on rester insensible devant le spectacle de la déchéance humaine, d’une plongée abyssale vers la plus grande des solitudes ? Peut-on rester indifférent au mal d’autrui, alors qu’une promesse de protection a été faite ?

Les plus égoïstes le peuvent. Aussi dure et impassible que Kateline souhaitait qu’on la voit, elle ne pouvait pas regarder sa famille se détruire sans rien essayer d’y changer. Sa plus grande faiblesse se trouvait là. En eux. Loyale quoi qu’il arrive.
Il était sans doute temps qu’elle essaye de faire revivre la lumière.

Kate poussa la porte de la taverne du garçon au poisson orange. Elle s’approcha de Nathan après un détour derrière le comptoir, un verre de whisky dans une main et une poire dans l’autre.
Sans rien demander au jeune blond, elle posa les verres sur la table. Et feintant de considérer l’ancienne boisson qu’il tenait comme quelconque, elle lui prit des mains et l’envoya valser au sol.


Bonjour mon fillot, bois donc avec moi. Ce sera moins sinistre.

Un regard amical, sincère, se posa sur le jeune Duc une fois qu’elle fut installée près de lui.

Comment vas-tu ?

La question était vraie, pas un « salut ça va » où la plupart des gens se foutent complètement de la réponse en retour.
Un sourire au coin des lèvres, elle attendit la réponse, elle.

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Nathan
De son auguste chef, il dévisagea sa marraine. Un regard d’une condescendance qui mit à genoux bien du monde sur cette terre. Cependant, Nathan sut dès le début de cette action en somme toutes banale, serait un échec cuisant, sa marraine, Kateline, eut été la femme de poigne qui lui fallut.
Il trouva en elle une mère perdue. Se croyant l’assassin, le meurtrier malgré lui, de Cécile d’Ambroise, Nathan passa sa vie à chercher l’amour maternel au près des femmes. Ce fut Kateline qui réussit avec brio de remplir cette tâche bien ardue. Ce fut à cause de June, son père, que Nathan n’eut pas l’amour dans la peau. L’amour, lui, il le vampirisa. Sous bien des formes.
Kateline eut été bien bonne de le penser bon, elle eut été bien bonne de l’aimer, elle eut été bien bonne d’accepter d’être l’accompagnatrice de sa religion. Une marraine. Une bonne marraine.
Malencontreusement, Nathan mésestima Kateline en bien des manières. Il ne sut montrer correctement son amour. Il en conclut rapidement qu’il lui fût impossible de l’aimer davantage. Ce fut totalement ubuesque.
Une idiotie nonpareille, une hydre que Nathan ne s’efforça même pas d’éradiquer. Il vécut avec. Sans en dire le mot.
Le teint diaphane, Nathan regarda son verre à terre. Brisé. Sale.
Il crut vouloir émettre un son stridulant. Rien. Il resta bouche bée face à la puissance de sa marraine.
Il se crut dans le sépulcral du temps présent.
Tout se figea.


-Que j’eusse l’envie de boire avec toi est de fait naturel. Que j’eusse envie de boire mon verre de whisky l’est aussi, je ne vais pas disconvenir sur le sujet qui te préoccupe. Sujet expliquant mon teint blafard. Est-ce une rodomontade ? La question ça va ? Une volonté de faire émaner mon égotisme ? Tu me sais friand de la chose ? Une patente qui ne peut s’en aller à l’alambiqué.

Qu’il eût été vexé, ce fut normal. Nathan ne supportait pas que l’on vienne l’interrompre dans ses jeux. Il ne jouait plus comme un enfant, il devenait petit à petit un homme de grande envergure. Fier, le corps bien bâti, beau, riche, séduisant les qualificatifs ne manquèrent jamais aux rendez-vous pour faire de Nathan l’être le plus beau de l’instant. Nathan put se vanter être le premier parti du Berry et dans une position assez confortable dans le classement des dix meilleurs de France, voir même du monde, il eut un avenir qui s’annonçait être radieux. Ah, que oui, il s’aima. Beaucoup, même.

-Puis-je m’adonner à un registre désultoire ? Question de pure rhétorique, non, bien sûr que non, je ne peux pas avec toi. Mais tu aurais dû savoir que la poire n’était pas ma boisson préférée, un bon vin de Bourgogne, à la rigueur, pourquoi pas. À défaut d’être cons, ils ont du bon vin.
Si ça va ? En réalité, non. Je ne vais pas bien. Et, je crois que tu es bien la seule à t’en inquiéter. Zelgius est dans son petit nuage, et au fond… Depuis un an, nous n’avons plus la même relation.
Je me sens mal pour beaucoup de choses.
Je ne suis plus que l’ombre de moi-même, alors laisse-moi me droguer.


Seul Dieu sut qu’il s’en voulût autant.
Excuse-moi. Excuse-moi Kateline, je ne veux pas… Je suis... Juste… simplement… perdu.

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Kateline
Et il démarra sur les chapeaux de roue le fillot. Un accueil qui était digne de lui, des yeux qui se voulaient cassant pour quiconque n’était pas au fait de ses manies. Évidemment, Kateline ne se démonta pas face au regard hautain de Nathan.
Toute la puissance, le pouvoir, ou encore la richesse que le jeune homme avait pu accumuler au fil des années n’impressionnaient guère la marraine qu’elle était devenue.
Une marraine de par ce qu’ils avaient partagé par le passé, et non pas par le fait figé d’un parchemin qui l’énonçait comme telle.

Kateline soutint le regard sans ciller, et sans se départir de ce léger sourire qui la caractérisait la plupart du temps. Un sourire aisé, car si son âme cachait nombre de tourments, de colère et de sang, elle n’en était pas moins capable de donner le change en toute circonstances.
Un sourire de façade pour ceux qui l’indifféraient, bienveillant pour les êtres chers, complaisant pour les basins* et une palette complète pour tous.

C’est sans un mot qu’elle laissa Nathan réagir à la perte de son verre qu’il disait whisky. Peut être qu’il disait vrai, peut être lui mentait-il encore. Sa vexation était palpable.
L’Ebène s’accouda avec nonchalance face à Nathan, ses yeux inquisiteurs le détaillèrent sans gêne. Elle le voyait, tel qu'il était. Un garçon perdu au teint fantomatique qui finirait par faire une overdose si on ne l'aidait pas.


Excuse-moi pour ton verre, j’ai cru que tu buvais une de ces immondes tisanes. C’est un whisky que je t’ai apporté, tu ne perds donc pas au change. La poire est pour moi.

Et de pousser le liquide ambré devant lui. Attendre… la vérité finit toujours pas sortir… Patience est mère de vertu, à ce qu’il paraît, et le blond de finir par avouer sa faiblesse. Sans honte aucune.

Nathan… Tu sais pourtant que si je te demande comment tu vas, ce n’est pas pour que tu me sortes ton baratin habituellement réservé à ta cour personnelle.
Je n’ai cure de ces babillages de salon…

Je me rends forcément compte que tu ne vas pas bien, celui qui ne peut le constater serait simplement aveugle. Et oui je m’inquiète, n’est-ce pas à moi de m’inquiéter justement ?!
Toi comme Zelgius que tu cites si bien, vous finirez par me tuer de vous détruire comme vous le faites.


Elle marqua une pause, prenant une longue rasade de poire. Elle leva les yeux dans un coin du ciel en haussant les épaules. Un air d’indifférence dessinait les traits de la jeune femme, mais son intérêt de comprendre et réconforter Nathan, lui, n’était pas feint.

Si tu crois que je vais rester là à te regarder te droguer, non. Je te dirais juste non.
N’importe quel être humain passera par des moments de doute, ou de solitude. Je ne sais encore ce qui te rend si mal que tu en arrives au point de vouloir tout oublier.
Mais si j’ai un bon conseil à te donner… c’est d’arrêter tes conneries là tout de suite. Survoler ta vie comme tu le fais, t’épargner chaque sensation, les atténuant par cette infamie que tu avales chaque jour fais simplement de toi un lâche.


Elle fixa ses émeraudes avec sévérité sur lui.

Si tu veux être traité comme un homme. Agis comme tel. Parle moi.

Des remontrances, oui et non. Elle lui tendit la main surtout.


*basins = idiots en berrichon
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Nathan
Renard rusé, renard fallacieux, renard bien avisé, renard roux ? À contrario de son origine Ambroise, Nathan n’eut pas le déplaisir d’arborer en guise de couronne éclatante la rousseur des Ambroise, il se contenta d’un blond. Comme si le renard eut été perpétuellement printanier. Pour sûr, il n’allait pas être négateur. Il sut d’avance la finalité de la venue de sa marraine.
Qu’elle eût plaisir à s’adonner à une prodigalité à toute épreuve. Fut l’emblème de son honneur. Mais la pauvre femme, n’eut pas les compétences idoines pour s’occuper de Nathan. Du moins, c’est ce que le blondinet crut. Il se contenta de cette maigre affaire, comme étant son propre rédempteur, envers et contre tous.
Seul, esseulé, solitaire, abandonné, perdu, blanc, blême, diaphane mais surtout infatué, colérique, névrosé, caractérielle, ingrat, haineux. On eut pu le qualifier par flopées.

De ses yeux bleus grisâtres, il dévisagea sa marraine. L’air voulut dire : je t’adjure de m’aider, aide-moi, je t’en prie. Viens à mon secours.
L’orgueil d’un jeune blond pédant, emmenait souvent les paroles aux antipodes des humbles pensées. Non, Nathan n’eut pas à lésiner sur la verve de l’humilité.


-Je me fous complétement d’être un homme. Vous m’avez tous abandonné. Vous m’avez renié. Oui c’est ça. Vous ne voulez plus de moi. Là, un jour, où je sombrais.

Il se leva, les yeux pétillants de haine. Comme si il voulut la conduire au sépulcre. Telle fut sa pensée pour lui et pour Zelgius… D’une blancheur fantomatique, il s’éloigna à petit pas, une hydre, elle ne fut pas bonne. Elle fut l’hydre de sa vie. Lui Apollon, en proie aux affreuses créatures et poursuivant de chimères lointaines.
Extravagant, passionné, il vivait le moment d’une manière si insensée, que tout fut désultoire, toutes les pensées furent décousues, bonnes à se faire rapiécer et au plus vite.
La drogue agit comme des aldéhydes, une amplification de la senteur, une amplification magique de la folie. Il crut comprendre la philosophie de Zelgius. Il s’en mordit les lèvres, il avait gagé dans le passé de ne jamais lui ressembler. Et pourtant, ce soir-là, devant sa marraine il laissa les sentiments déferler. Il lança les boulets de canon qui annihileraient peut-être, à tout jamais une relation, qui résulta, d’un accord quintessencié. La délicatesse.
Au diable tout ceci, il se contreficha, il eut le besoin d’évacuer la peine de son cœur. Plaie ouverte.


-Toi, tu es partie en Normandie, dans ce pays de barbare. Lui est parti à Milan. Moi je suis resté ici, ici à me morfondre, ne sachant que faire et étant le prisonnier d’un dragon. Je hais ma vie, je hais la vie, je hais tout. Je veux mourir, et là, ce n’est pas des blagues. Le monde m’a assassiné il y a bien des semaines, je ne fais que reporter ma date d’enlèvement.
J’ai connu un début de descente aux enfers et personne ne fut là pour me soutenir.
Positionne-toi en bonne marraine, vas-y, mais n’essaie pas de corriger ton absence en détruisant ma drogue.
Si je veux, je fais. Je suis libre.


Bouleversé, émotif, il voulut fondre en larme.
Nathan avait tout pour être heureux.
Et pourtant, il ne fut pas heureux.
Le visage tremblait, les mains tremblaient, son corps tintinnabula par le versement de quelques larmes.
Signal d’alarme.
Nathan eut été en pleine crise.

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Kateline
Kateline écouta son filleul avec patience, son regard rivé au sien. Une main se crispa lorsqu’il se plaignit d’abandon, pour se resserrer en un poing qui semblait retenir la colère qui l’envahissait tranquillement.
Mais elle attendit la fin de la tirade, pour ne pas dire la leçon que tentait de lui donner le Blond. Elle fut aussi efficace qu’un boulet qu’on jette à l’eau. FLOP !

Les yeux de Nathan ne lui mentaient pas, contrairement à toutes les conneries qu’il était capable de débiter à la seconde. Et c’est franchement énervée qu’elle laissa éclater sa réponse.


Que sais-tu de l’abandon ?! Qui es-tu pour te permettre ces accusations à deux deniers ?! Hein ?!
Ni moi, ni Zelgius ne t’avons jamais abandonné !! Tu es toujours entouré de toute ta cour, tu avais à l’époque sans doute une ribambelle d’amantes, lèches bottes et autres courtisans. Si tu allais si mal, pourquoi ne l’as-tu pas dit tout simplement ?! T’ai-je déjà laissé tomber ?! Non, bien sûr que non !


Elle marqua une pause, l’abandon était un sujet à tension pour la gazoute. Elle l’avait subit plus d’une fois cet affront. Sa mère, quasiment à sa naissance avait choisit de la laisser à son père pour vivre sa vie. Ses deux fiancés qui avaient disparu l’un après l’autre. Là encore des choix véritables d’abandon. Sa colère retomba en même temps qu’elle prit une inspiration, puis continua à lui dire le fond de sa pensée.

Nous ne sommes pas devins Nathan, et tu apprendras qu’avec moi… si tu as besoin de moi… ce n’est pas en me faisant des reproches infondés que tu trouveras un soutien. Nous sommes partis en voyage, tout comme il t’arrive de partir parfois, nous nous écrivions. Je ne vois pas en quoi cela est un abandon !

Tu es mon filleul, j’ai accepté de te guider, de t’aider, et je le ferais quoi qu’il m’en coûte. Alors arrête tes esclandres qui auraient meilleure place dans un théâtre que dans cette taverne.
Car si tu veux jouer au jeu des reproches avec moi, tu vas être bien accueillit… je te rappelle que tu as pris femme et que je n’ai pas été conviée à la fête. M’en suis-je offusquée ? Non. Puisque je suis là.


Elle prit ses mains tremblantes et les figea dans les siennes, la prise était ferme.

Qu’est-ce que tu hais dans ta vie ?! Tu as toujours couru après les écus, les titres, la popularité d’aussi loin que je me souvienne. Aujourd’hui tu as tout ce que tu désirais et peut être même plus.
Qu’hais-tu ?


L’Ebene garda sa prise de fer sur Nathan, comme pour l’astreindre à des aveux. Leur soi disant abandon n’était pour elle qu’une excuse. Car depuis ce voyage de l’eau avait coulé sous les ponts. Des manœuvres il y avait eu, et elle se trouvait toujours à ses côtés malgré tout.
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Nathan
Soupir de désespoir. Nathan regarda Kateline sous ses airs jouvenceaux. Il toisa l’ire, il en prit peur. Un soupir alangui, montrant son affect pour la remontrance. Une sanction négative, à laquelle Nathan ne sut répondre, mis à part, un regard rivé sur un bout de soie vermeille, un regard vétilleux, un regard sans réel attrait.
L’inquiétude resta au demeurant. Nathan se voulut dans un mausolée, loin de tout, loin de la vie, loin des soucis.
Il osa glisser un œil vers ses mains tremblotantes, sa marraine telle une rédemptrice implacable, encore une fois, fit cure des velléités hasardeuses de reproche de Nathan. Des billevesées qui ne demeurèrent pas moins acerbes. L’irascibilité eut été si simple à produire. La désolation composa avec la consternation, Kateline avait ressorti le sujet du mariage qui eut l’effet d’une pâmoison tranchante. Il se crut saigner du cœur. Son cœur morcelé. Son cœur soumis à l’ophélique obédience de l’argent. Selon lui. Un point de vue. Kateline.


-Tu mens. Toi. Tu mens. Tu n’as toujours pas tiré le trait sur cette affaire. Sache une chose, je regrette tout de mon mariage.
Tu as beau être là, tu le signales, tu fais rejaillir.


Il assombrit son regard. Il n’aimait pas parler de sa réussite, de sa future postérité, de sa rédemption, de tout qui touchait un tantinet soi peu de ses desseins passés, de ses illusions. Il s’aliénait des laudateurs.

-Je hais ma vie. Je hais ce que je suis devenu. Je hais, je me hais, je veux me pendre. J’ai toujours désiré les mauvaises, j’ai, par moment fait preuve de contrition d’altruisme, de bienveillance, de compassion et pourtant je me hais. J’ai simplement désiré les mauvaises choses.
Si j’eus pu choisir une vie, elle aurait été simple. Une cabane ma foi bien confortable dans un champ de pois de senteur.
Je n’y vois plus clair.
C’est cette liberté qui me plait.


Mal. Il se sentit mal. Nathan voulait en finir. Il se sentit juste… Abandonné.
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Kateline
Et le réconfort de se transformer… Kateline mua son geste rassurant en une blessure physique. Sorte de rappel à la réalité terrestre, Nathan aurait-il oublié qui se trouvait en face de lui ?
Loin des courtisanes et autres amants qu’elle énumérait plus tôt, elle n’était pas la douceur incarnée. A juste titre certains disaient d’elle qu’elle avait un cœur de pierre, que son intransigeance envers son entourage prenait le pas sur son affection.

Ses mains telles un étau broyaient tranquillement le tremblement Nathanesque, l’air devint glacial et le regard de l’Ebène ne fut plus bienveillant.
L’accuser de mensonge revenait à lui annoncer qu’elle n’avait plus d’honneur, faire des claquettes sur son patronyme qu’il en aurait été de même.


Cesse donc tes pleurnicheries, Nathan. Tu te plains que je remette ça sur le tapis alors que tu ressasses inutilement un épisode bien moins important.

Sa voix se fit grave, lente et posée.

TU n’as JAMAIS été abandonné. Et si je te cite ton mariage que tu sembles penser être une erreur, c’est pour te démontrer que je suis là et ça s’arrête là. Qu’est-ce que tu crois ? Que j’attends quelque chose de toi ? Tes biens aussi nombreux soient-ils ne m’intéressent pas, ni tes écus d’ailleurs.
Pour ton information mon intéressement se place dans le fait que je préfère te savoir bien plutôt qu’à vouloir échapper à cette vie que tu t’es construite…


Elle soupira longuement, elle lâcha brusquement sa prise et se leva. Elle alla au comptoir leur servir deux autres verres, toujours poire et whisky. Une fois réinstallée en face de son névrosé de filleul, elle prit une gorgée de sa liqueur.
Ses prunelles se posèrent à nouveau sur lui, à la limite de l’indifférence. Ses paupières se plissèrent un instant.


Tu n’es plus satisfait, change ! Et là c’est aussi simple à dire qu’à faire.
Tu veux une cabane ? Un champ ?... Agis. Tu aimes à te penser un homme mais tu ne fais définitivement pas ce qu’il faut pour être considéré ainsi. Alors prends les conseils dont tu as besoin là ils sont bons à prendre… Pour une fois.


Le pousser à bout semblait porter ses fruits, comment Nathan allait-il prendre les paroles de Kateline ? La réponse arriverait bien assez vite…

Ton mariage est un échec ? Dissous-le… A quoi bon se marier si c’est pour engendrer des bâtards…

Elle avala le reste de son verre cul sec.

Tu aimes ressentir… tu veux la liberté ?! Prends-la.

« Les actes ne sont-ils pas des témoignages plus dignes de foi que les paroles ? » ne disait pas un certain philosophe ?...
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Nathan
Nathan songea.
Tu fais mal Kateline. Tu me fais mal, là. Te rends-tu compte de tout ce qui se passe ? Te rends-tu comptes qu’outre la douleur physique, tu me broies le cœur. Tu te dis artisane de mon bonheur et pourtant… Et pourtant tu me détruis. Je ne dis pas ça en mal, non. Je suis marri de nous voir, là, en cette soirée, je suis attristé de nous voir, là, à nous faire du mal.
Je ne veux pas ton malheur, je veux juste ton bonheur. Tout ceci est bien approximatif, voir totalement vétilleux et pourtant, Kateline il faut que tu saches.
J’ai mal.
J’ai mal, tu ne peux pas imaginer. Tu cherches à discipliner une relation qui se veut sauvage. On n’a jamais eu ce souci auparavant, pourquoi l’avons-nous maintenant ?
Je veux te dire beaucoup de chose et ma langue est si sèche, que je ne peux rien en sortir. Je suis le prisonnier de mon désarroi. Je t’abjure de m’aider, moi, Nathan le magnifique –au moins– ; je ne peux plus.

L’œil pinéal grisâtre, connut les péripéties, la joliesse couarde et la tristesse conquérante. Nathan toisa la femme, on eut dit femme, car Nathan ne voulait pas greffer la provocation sous le nom de Kateline. Il se cacha derrière un voile vermeil, se laisant aller à l’obédience de la décadence. Qui l’eût dit ? Personne. Son cerveau embué. Il s’emperla par le front. Rien de l’image du gandin, ou du chevalier chimérique. Il n’y eut ni compassion ni amour. En eut été-t-il bien certain ? Un géronte acarîatre s’usant par l’aigriété. Si jeune et déjà aveugle.
En plus de la cécité, que puisse venir s’ajouter l’hourdi de la façade.
Si jeune est déjà si sourd à la vie. Il ne la dansa plus. Ce fut sans équivoque.
Le cœur lourd, il ne fut plus fat.
Il versa une larme.
Puis une deuxième.
Un flot.
Et jeta à travers ce flux, dans son auguste demeure, sur l’autel d’un monde meilleur, dans le mausolée de sa liberté tel à l’acmé du trépas :


-Je suis désolé.

Il ne dit jamais parole plus sincère.
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Kateline
"Ne faut-il pas se perdre souvent pour savoir qui on est? Il n'y a qu'une fois qu'on a touché le fond que l'on peut remonter..." pensa-t-elle.

Kateline avait en face d’elle l’être le plus paumé qu’il lui eut été donné de rencontrer. Son regard semblable à celui d’un gamin donnait l’impression de crier son désarroi, tandis que la bouche du blond resta muette.

Des pleurs et des excuses, il n’en fallut pas plus à l’Ebène pour comprendre que les mots parfois ne suffisent plus. Dans un élan qui était loin d’être dans ses habitudes, elle prit Nathan dans ses bras et le serra sans rien dire.
Éponger les larmes et la douleur sans vraiment y comprendre quoi que ce soit.

Ses réponses ne seraient pas pour ce soir, mais au moins elle était là. Pour lui. Sans avoir besoin de le dire. Elle le serra fort comme si sa vie en dépendait, parce que finalement l’envie de vivre ne tient pas à grand-chose, elle le savait...
Une main rassurante passa dans les mèches dorées, et d’une voix mal assurée elle murmura…


Tu n’es pas seul, ça va aller…

Et c’était vrai, elle n’était pas prête de bouger. Quoi qu’elle apprendrait à l’avenir, quelles que ce soit les nouvelles folies en devenir, elle serait là.
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