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Tout est dans le titre

[RP] Ca n'intéresse personne sauf moi

Xalta
Quelque part...

Quelques jours, enfin même un peu plus, qu'elle tournait en rond, que ses pensées se bousculaient dans une interminable ronde. Elle soupirait à l'abri des regards, elle s'agaçait. Au départ, elle avait mis cela sur le compte de sa fin de règne et le début de sa " retraite", du jour au lendemain, elle s'était trouvée désœuvrée. Oh elle en avait profité pour jouir de quelques heures précieuses avec son cadet, son fils, son sang. Mais bien qu'elle aimât son fils d'un amour incommensurable, il lui manquait quelque chose. Il y avait Ghost aussi, mais là, c'était également une relation à flux tendus. Lorsqu'ils se voyaient, cela tournait souvent en querelle pour des broutilles. Ils s'étaient éloignés imperceptiblement l'un de l'autre, d'ailleurs le Duc de Sedan se faisait rare. Et puis, et puis il y avait... un soupir... tant de choses.

Non, non cela ne devait pas continuer, cette chose soupirant, énervée, baissant les bras pour éviter les conflits avec lui, avec ses proches, ce n'était pas elle. Il lui fallait se remuer, se secouer, il lui fallait parler, raconter le tumulte de ses sentiments, le marasme sentimental mais aussi familial à quelqu'un . Sauf que ce quelqu'un. L'homme vers qui elle s'était tournée durant ses dernières années était mort depuis octobre dernier. Son époux. Son Belgarion. Machinalement, elle porta la main au héron qui ornait son cou. Un des rares bijoux qu'elle ne quittait jamais. Même pour la nuit. Ni une ni deux, elle avertit son chef d'armée, veilla à la distribution des rations et ensuite seule, elle galopa jusqu'à où ? Non pas jusqu'en Orléans pour aller se recueillir sur la tombe de celui qui fut durant un an son mari, la distance était trop grande, mais jusqu'à un lieu isolé, loin et qui lui plut.

Elle finit par trouver un gros chêne qui lui offrirait le couvert de son feuillage contre les rayons d'un soleil encore bien timide en ce mois de mai. Pourquoi un chêne ? Peut-être parce qu'un jour il avait illustré la nature de leur relation par cette métaphore. Ou bien parce que de cette essence arboricole émanait la même sensation de force et de sérénité que de son Bel ange, comme elle aimait à l'appeler. Enfin qu'importe les raisons, elles pouvaient être multiples. Elle descendit de sa monture, le laissa aller où bon lui semblait, elle savait qu'il ne s'éloignerait pas. Elle prit place contre l'arbre, l'herbe était encore légèrement humide de la rosée du matin, mais qu'importe, sa cape était un excellent rempart contre cette humidité.

Un long soupir libérateur des tensions accumulées depuis ces derniers temps exhala de sa poitrine qui se souleva et se rabaissa lentement. Relevant son menton, elle offrit son visage aux quelques rais de soleil qui réussissaient à filtrer au travers de l'ombrageux feuillage. Elle ferma les yeux pour mieux apprécier le silence, un silence fait de mille et un petits sons: bruissement des feuilles, pépiement de moineaux, chant d'un grillon solitaire, battement de son cœur qui étaient calmes, réguliers. Un sourire serein ourla délicatement ses lèvres. Elle retira ses gants, dévoilant ses mains déformées par les flammes, puis elle porta à ses yeux ses mains, elle fit jouer ses doigts avec les rayons, son alliance attira son regard, un simple anneau, sans pierres, sans fioritures, un simple cercle, tel qu'elle l'avait souhaité.

Son jumeau ornait et ornerait à jamais l'annulaire de Garion. Non, elle n'avait pas souhaité récupérer l'alliance de son époux. Il lui semblait logique de lui laisser, mariés ils avaient été , mariés ils resteraient, même au delà de cette mort qui l'avait trop rapidement emporté. Lui ôter la bague, cela aurait signifié pour elle, la fin de leur union, lui retirer ce droit qui était sien, celui d'avoir été son mari, le père de son fils. Idiot comme raisonnement ? Peut-être. Mais sa façon à elle d'être une sentimentale.

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Xalta
Au pied d'un arbre

Elle plisse les yeux pour jouer des éclats du soleil et de son alliance. Elle se souvient de son mariage, il lui avait retiré ses gants pour lui passer cet anneau. Il n'avait jamais grimacé en voyant cette difformité, ces mains stigmatisées à jamais par les flammes incendiaires. Il avait simplement dit qu'il les aimait tout autant que le reste car elle étaient siennes. Il en avait été de même avec la vilaine cicatrice qui enlaidissait la base de son cou et qui descendait jusqu'à la naissance de son sein. Il en aurait été surement ainsi avec les autres qu'elle avait gagné récemment. Duchesse Patchwork à force de couture. Sa démarche avait changé, elle ne claudiquait pas certes, mais l'épée qui avait traversé sa cuisse en Anjou avait laissé une indélébile trace.

Un soupir de bien-être s'échappe de sa bouche à peine entrouverte. Les rayons du soleil devenaient plus ardents, ils réchauffaient son visage pâle. La brise elle-même avait tiédi et caressait sa peau. Pour l'instant ses tourments s'étaient tus, lui laissant un moment de répit et elle appréciait grandement cette quiétude. Un apaisement qu'elle n'avait plus connu depuis fort longtemps. Elle respira profondément et calmement. Avec un peu d'imagination, elle aurait pu se croire au pied du magnifique saule sous lequel elle trouvait refuge quand elle était en Orléanais. Entendre le clapotis de la Loire.

Puis lentement sans s'apercevoir, bercée par le murmure de Mère Nature, elle s'endormit, adossée au chêne qui lui offrait une ombre protectrice. Elle perdit doucement pied. Ce fut tout d'abord le noir, puis peu à peu des ombres se dessinèrent, devinrent de plus en plus distinctes, se colorisèrent. Des visages familiers, des lieux tant de fois visités, habités. Des entrelacs confus, désordonnés, chatoyants mais agréables. Et soudain, de larges ailes blanches, un bruissement d'aile, un long cou surmonté d'un long bec. Un vol lent , majestueux. Son cœur s'affole, elle le reconnait.

Héron !

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Xalta
Entre deux

Tête d'ail!

Elle part à rire joyeusement. En effet, nul doute, il s'agit bien de lui. Tout doucement le héron laisse ses traits à ceux de Bel. Elle le regarde en souriant. Les contours de son visage, de son corps se précisent. Il est là assis devant elle en tailleur. Ces cheveux bruns soulevés par la brise. Son regard si profond dans lequel elle aimait se plonger, car il avait le don de la rassurer. Et ce sourire, légèrement taquin. Peu le savent mais Bel était un vrai plaisantin, plein d'humour.

Tête d'ail !

Il y avait longtemps... Tu étais le seul à m'appeler ainsi.

Un long soupir soulève sa poitrine. Un battement de cils. Ils ne sont plus sous le chêne, mais assis dans le bureau qui fut le sien, celui de la présidence du mouvement OGM. Le vieux moulin est fermé depuis plus d'un an maintenant. Belgarion avait souhaité sa fermeture, il l'avait fait, elle n'avait fait que mettre un message cloué sur la porte pour signifier que désormais ce lieu était clos. Les membres de ce parti avaient été surpris par cette brutale décision. Ils l'avaient incriminée. Un haussement d'épaule. Qu'importe ! Elle lève ses prunelles mordorées sur son fantôme.

Pourquoi? Pourquoi m'avoir emmenée ici ?

C'est ton rêve! Pas le mien.

Un silence, il la regarde. Elle passe ses doigts sur le bois du meuble sur lequel elle a écrit tant de vélins où elle jetait ses idées, mais aussi les réflexions, les opinions des membres. Elle lui adresse un doux sourire. Ce mouvement, une époque où son idéalisme l'emportait. Une époque, où elle avait fait des choix politiques qui l'avaient desservie dans son ascension sociale. Elle en avait vu passer devant elle, être anobli, récompensé alors que comparativement... enfin qu'importe !

Tu sais. Je ne regrette pas. A refaire je referais pareil.
Au contraire, tout cela me confortait dans mes choix, mes décisions, mes positions.
Et puis c'est cela qui nous a rapproché.
Souviens toi, tu me l'avais dit. Tu m'as vraiment découverte quand j'ai rejoint vos rangs.


Elle se lève, regarde par la fenêtre. La grande roue qui tourne au gré de l'eau. Le lierre qui grimpe le long des murailles de pierre.

Tu sais qu'il m'a proposé de rejoindre...

Je sais.


Un sourire étire ses lèvres. Pas besoin de préciser de qui il s'agit. Il a toujours su la comprendre à demi-mot.

J'ai décliné. J'espère qu'il ne s'en vexera pas. J'ai mis sur le compte de mon absence prochaine de temps. Mais la vraie raison c'est qu'accepter ce serait renier en partie mon passé. Te renier. Nous renier, nous, nos idéaux. Mais j'ai été honorée qu'il me fasse cette proposition. Peut-être ai-je eu tort ?

Toi seule sait.


Ma douceur. Toujours aussi laconique. Tu m'as toujours laissée prendre mes décisions. Cela fait partie des aspects de ta personnalité que j’appréciais. Quand je songe que tu as du subir mes nombreux états d'âme. Comment faisais tu ?


Je t'aimais.

Elle lui sourit, lui tend la main et c'est une aile qui la rejoint. Un abaissement de paupières, une courte inspiration suivie d'une expiration. Les voici au bord de la Loire, non loin de Gien.


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Xalta
Ses yeux se posent sur le long ruban gris dont l'onde est parfois troublée par une feuille, un insecte ou bien encore un poisson. Elle est pieds nus, ses orteils jouent avec l'herbe tendre de la rive. A sa droite, elle sait que si elle tourne la tête, elle verra le saule, imposant, dont les branches chargées de feuille lui procuraient un rideau protecteur. Elle aimait se glisser sous l'épais feuillage, enfermée dans une bulle verte, coupée du monde, coupée des autres, s'adonnant alors à la sieste, à la lecture ou à la méditation. Mais aussi paravent contre les regards curieux quand la nuit tombée, elle venait se baigner, l'été, dans les eaux parfois tumultueuses de sa Loire.

Cela te manque ?


Oui parfois... Mais je n'ai plus vingt ans mais quasiment trente. Il est un temps pour tout. Oh je ne dis pas que je ne reprendrais jamais de bain au clair de lune dans la Loire ou dans tout autre fleuve... mais je suis quand même moins libre d'agir à ma guise.
J'apprendrais à notre fils à nager.


J’aurai aimé lui donner une sœur.

Moi aussi. Une belle brune comme toi. Mais avec mes yeux.

Un sourire amusé.

L’inverse de notre Tancrède. On l’aurait appelée Zerbinette !

Elle part à rire gaiement. Cela la renvoie à l’époque de sa grossesse, quand ils cherchaient des prénoms. Il avait proposé ce prénom. Oh bien sûr il plaisantait. Mais ils avaient ri. Elle pose ses yeux sur lui. Son visage se fait grave.

As-tu regretté d’avoir quitté Gien ?

Non. Nous étions ensemble. N’était-ce pas ce qui comptait ?


Si. Je t’aimais.


Je sais.

Mais surement pas comme j’aurai du, surement pas comme tu aurais mérité.

Tête d’ail !

Te souviens-tu de cela ?

Elle ferme les yeux et récite à voix basse

Xalta sur tes roses joues et sur ton col frais et si blanc
Roule étincelant ,l'or fluide que tu dénoues.
Le jour qui luit est le meilleur,oublions l'éternel tombe.
Laisse tes baisers de colombe ,chanter sur ta lèvre en fleur
Un lys caché répand sans cesse ,une odeur divine en ton sein
Les délices comme un essaim,sortent de toi,jeune déesse.
Je t'aime et meurs,ô mon amour
mon âme en baisers m'est ravie!
Ô Xalta ,rends moi la vie,que je puisse mourir
Mourir toujours pour renaitre de ton amour.


Bien sûr que je me souviens. Toi tu étais plus cela

J’aime ta pudeur et ta retenue
Tes lèvres sur mes seins au travers du tissu
J’aime quand tu effleures
De mes cuisses l’intérieur
J’aime ta chaleur et les frissons
Ta bouche frôlant ma toison
J’aime ton audace, ta hardiesse
Tes mains empoignant mes fesses
J’aime quand dans un soupir
Tu cesses tout et me fais languir
J’aime les moments passés
Dans tes bras enlacés
J'aime ton corps au goût salé
De nos étreintes endiablées


Quel couple nous formions ! Viens continuons.

Un battement d’aile.


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Xalta
Où sommes nous ?

Tu ne reconnais pas ? Le cimetière et en même temps au pied des murailles.

Deux endroits réunis en un.

Oui.

Ils marchent lentement entre les tombes. Petit tumulus surmontés d'une pierre ou de plusieurs. Tant de noms qui lui reviennent.

Tu es bien nostalgique.


Oui. Il en manque. Comme toi. inhumé comme tu le souhaitais entre les murs du monastère où tu es mort. Le corps de Yiana doit être en Angleterre. Celui de Molly en Normandie. Elles me manquent.

Elle s'approche d'une tombe, enlève quelques mauvaises herbes et découvre le nom de Rollian. Elle sourit doucement.

Je ne sais pas si tu te souviens de lui. Mon premier fiancé. Mort bêtement d'un accident domestique. Je ne saurais jamais si je l'aurai épousé. Les alliances avaient été choisies. Je les aies toujours.

Tu n'as donc pas toujours eu peur du mariage ?

Un silence, le temps de la réflexion.

Si.

Pourquoi ?

Parce que aimer c'est donner le moyen à une personne de vous faire souffrir. Accorder sa confiance, c'est se livrer à une possible trahison. Se marier c'est se lier jusqu'à la mort. Comment peut-on être sûr que l'on fait le bon choix ?


Tu m'as épousé pourtant.


Oui mais j'étais morte de trouille. Mais tu avais su me montrer que je pouvais avoir confiance. Tu était mon ami, mon confident.


Et Balth?

Elle relève la tête, un dernier regard à la tombe de Rollian. Elle inspire profondément.

Lui. C'était un ami, un amant, un mentor. Il m'a tout appris ... et quand je dis tout...

Un rire cristallin.

Je sais.
J'aime ton rire. Ris tu encore? Tu sais ce rire que seuls peuvent connaître ...?


Elle se fait grave.

Non ce rire là vous ne fûtes que deux Balth et toi.


Pas lui ?

Tu veux dire Ghost ? Non, il ne connaît pas.
D'ailleurs, je ne pense pas qu'un autre connaîtra. C'était une chose que je partageais avec vous.


Tu ne vas pas finir veuve et seule ? Ce serait du gâchis.

Bel ange, je ne sais. Et puis, j'ai mes fils, notre fils, mon frère, mes soeurs, ma nièce et mes amis. Ce n'est pas ce que j'appelle être seule.

Tu sais très bien ce que je veux dire.


Oui.
Mais comme je te le disais, je ne suis pas une femme qu'il faut aimer. J''ai fait souffrir. Je t'ai fait souffrir. Je ne pense pas avoir été une très bonne épouse.
Tu me manques.


Il s'approche, l'entoure de ses bras ailés. Elle enfouit son nez dans son cou.

Je t'en ai fait voir... combien de fois as tu douté de ma loyauté ? de ma fidélité ? Très souvent. Je n'ai jamais réussi je crois à récupérer ta confiance totale. Et pourtant !


Elle redresse la tête. Lui sourit.

Viens allons dans un endroit plus gai. Au revoir mes gentils fantômes: Dessan, Kanaille, Lesueur, Exaltimus, Mido, Garlaban, Jasmine, Molly, Chantyl, Eddie, Jean de Provence, Anae, Savhanna, Aelysse, Passiflore, Naturale, Artemus, Valerian, Emma, Juprelle, Cocotte, Tristana, Ladymarianna, Angeplatine...

Elle lui chuchote quelque chose à l'oreille, elle grimpe sur le dos du héron géant. et se laisse porter par le vent. Plumes irisées. Soleil printanier. Le chêne continue de veiller sur la dormeuse.


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Xalta
Sa respiration est calme sous le chêne, le soleil poursuit sa lente course dans le ciel, un léger sourire flotte sur ses lèvres, apaisée, sereine. Son souffle est régulier, sans s'apercevoir, elle s'est placée en chien de fusil au pied de l'arbre. L'herbe lui offre un doux matelas. Si calme, si immobile que les insectes ou les oiseaux dérangés par sa venue ont repris leurs petits rituels.

Nous sommes arrivés.
C'est là que je te laisse.


Oh!

Ne fais pas cette tête, c'est ton rêve ma douceur.


C'est vrai. Mais nous nous reverrons.

Elle foule le sol de ses pieds, sourit avec douceur.

Il faut que tu poursuives seule .. ou pas. Tu es en quête de quelque chose ou de quelqu'un. J'ai fait ma part, à toi de poursuivre.

Dans un bruissement d'aile irisé, il disparait, laissant un vide immense. Mais elle est en même temps, paradoxalement heureuse. Oui cet homme occupera à tout jamais une place privilégiée dans sa vie. Epoux, père de son fils, ami, confident, ange gardien. Elle marche, et elle finit dans l'eau, elle tressaille. De nouveau, elle est au bord de la Loire, son fleuve. Etrange, tout la ramène toujours à ces bords ligériens. Son oeil est attiré par un éclat dans l'eau, elle se penche et le ramasse. Elle part à rire joyeusement: un bouton. Mais pas n'importe quel bouton ! Le Bouton. Celui d'un secret. Un secret qu'elle n'a partagé qu'avec une personne: son barbu de filleul: Kanaille.

Une voix grave dans son dos la fait sursauter.

Coucou Ma reine.

Bonjour toi.

Il s'approche , se place dans son dos, entoure sa taille de ses bras et penche la tête pour lui déposer une bise et jeter un regard vers son décolleté.

Hum toujours aussi .. agréable. Tiens c'est nouveau cela !

De l'index, il suit la longue cicatrice qui nait à la base de con sou et plonge entre ses seins. Une tape amicale sur la main du fantôme.

Hé hé ma reine. Tu en as d'autres comme cela ?

Possible oui. Mais c'est de ta faute! Tu m'as abandonné pour mourir!

Suis je toujours le seul à savoir?

Désigne du menton le bouton qu'elle tient entre ses doigts.

Bien sûr. Le secret est mort avec toi.

Dommage. Cela donnait du sel à toute nos rencontres. Et cela aurait certainement plu à un autre de savoir que madame est ... une coquine.
L'es-tu toujours ? Mutine et à la fois .. je ne trouve pas le mot exact mais je dirai sage car c'est ce qui s'approche le plus.


Je vieillis mais je ne change pas vraiment, peut-être suis-je un peu plus raisonnable? Et encore !

Ma Reine, que cherches tu ?

Un silence, un tressaillement, il disparait sans un bruit.

Oui que cherches tu ?


La voix est féminine, enjouée.

Oh toi ma petite femme !



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Xalta
Les voici assises dans une taverne, une giennoise pour changer, décidément tout la ramenait à sa ville natale alors que dans le monde éveillé, elle ne cherchait que raison de n plus jamais y penser ou remettre les pieds, mais le Destin quelques semaines plus tard lui jouerait un tour, elle irait porter main-forte aux Giennois pour évacuer un maire fantôme et mettre sur le siège de Bourgmestre, une femme qui fut son amie et qui depuis des années n'était plus que sa meilleure ennemie. Le soucis c'est qu'avec le temps, elle ne savait plus trop comment cela avait débuté. Etait-ce quand Hecat avait choisi de soutenir Perma alors qu'il l'avait agressé en taverne? Etait ce quand elle avait cherché à s'opposer à la Brune sur différents points: Giennois express, mairie ...? Fut ce quand elle prit le parti de sa soeur contre Hecat ? Ou bien une accumulation de nombres de petits mots, d'actions?

Tournée générale !


Santé! Et joie dans les bustiers !

Que de souvenirs ! De bons comme de mauvais! Mais surtout des bons. Sais tu ce que devient Eliot ?

La Demi-Rousse lèvres humides de la Gienlain secoue négativement la tête.

Et toi de Ange ? Il doit voler avec les anges tel que je me souviens de lui. Si beau, si tendre, si....

Elle ferme les yeux, un sourire doux ourle délicatement ses lèvres au souvenir du Giennois, de la chaleur de ses lèvres sur les siennes juste avant qu'il ne prenne la route pour quitter Gien. Cet instant a jamais gravé dans sa mémoire, un épisode inconnu.

Mon professeur .. il m'avait appris à charmer en me donnant deux trois conseils bien avisés d'ailleurs. D'ailleurs c'est au cours d'une leçon qu'est venu le secret du bouton...


Une séance interrompue par Kanaille, c'est donc ainsi qu'il était devenu dépositaire d'un secret.

Les hommes nous ont souvent déçues... c'est bien pour cela qu'un soir...

Nous nous sommes mariées !

Et de rire ensemble.

Oui, une belle cérémonie menée de main de maître par une Cocotte en forme et un témoin exceptionnel en la personne de Liloute !

C'est vrai... quatre femmes déçues, lassées, délaissées. Une sacrée soirée.. J'ai aimé aussi la suite quand nous avons continué ce jeu.. moi ton petit homme, toi ma petite femme. Et les faux baisers échangés en taverne !

Visages hilares redeviennent sérieux.

Que crois tu que je recherche ?

La paix intérieure, tu devrais faire le deuil de ton passé amoureux.

Ils ont tous si comptés. Certains comptent encore!


Mais cela t'empêche d'avancer. Laisse toi aller. Accordes ta confiance.

Je ne veux pas les oublier.


Ce n'est pas ce que je te conseille. Souviens toi comme c'est si bon de sentir son coeur s'affoler, d'avoir ce nœud au creux de l'estomac, de se languir quand il s'absente... accepte de ne pas tout contrôler.

Un long soupir.

La politique c'est plus facile. Tu dresses des programmes, tu élabores des stratégies, tu sais que telle décision entrainera telle réaction et que tu auras tels résultats. Alors que les hommes, c'est imprévisible, trop de réactions possibles, trop d'incertitudes!
Ce n'est pas pour rien que j'ai préféré me consacrer au duché ou me lancer dans des charges royales ..


au détriment du reste. Même tes fils te connaissent peu. Tu t'es éloignée de tes amis car accaparée ... tu as même collé ta sœur en procès !


Mais tu me vois vivre juste pour un homme ou ma famille ?


Mais tu le fais exprès! ce n'est pas ce que je te demande! Tu peux concilier les deux! Tu vas te prendre une petite cuillère !

De rire de nouveau joyeusement, le vol de cuillère en taverne, un sport giennois aujourd’hui oublié. Sa Brunette, championne du lancer de ce couvert.


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Xalta
Aie !

Une petite cuillère vient de finir son vol effréné sur son front. Elle se frotte le front en grommelant tout en observant la Giennoise pliée de rire. Elle se saisit de la cuillère qui repose désormais sur la table et la lance à son tour sur la Brune... le lancer est parfait, la cuillère aurait du finir sa course sur le front de son vis-à-vis mais celle-ci passe au travers et termine sa course sur le plancher de la taverne.

Mais c'est injuste !

Il y a des avantages à être fantôme même dans ton rêve. \o/

Elle lui adresse une très belle grimace.

T'es pas belle

Je sais.. et je me fais vieille de surcroit.


Ah oui tiens, je n'avais pas remarqué mais tu as des petites ride là au coin des yeux ... et puis bientôt tu ne pourras plus te séparer de ton corset même la nuit sinon plop gants de toilettes ! hihihi


Pffff

Tu vois ça commence déjà.. tu dégonfles !

Non mais oh t'as fini ? T'es pas sensé me remonter le moral ? Me guider sur le bon chemin ?

Oh la la tu te fais vraiment vieille voilà que tu ronchonnes! N'empêche va falloir te trouver un homme, tant que la camelote est encore en état ! hahaha Parce que c'est pas avec ta fortune inexistante que tu vas attirer ^^

Eh bien il me reste... mon humour... mon intelligence... Non mais ne ris pas !

Tes colères, tes "ronchonneries ", ton penchant pour l'alcool


Non c'est fini je suis désormais une personne sage et sobre ... ou presque..


En plus t'es devenue chi-ante !

L'image se brouille, la Demi-Rousse endormie dans l'herbe tressaille, le vent souffle un peu plus fort, il s'immisce sous le tissu apportant une soudaine fraicheur. Machinalement, sans s'éveiller elle se roule en chien de fusil présentant son dos au vent, le visage tourné vers le tronc massif sur lequel des fourmis grimpent dans une longue file indienne. Il n'est pas encore venu le moment pour elle de revenir dans le monde vivant et grouillant. Il lui reste encore quelques vérités à entendre.

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Xalta
Le vent souffle plus fort mais pas violemment, l'herbe se couche sous la respiration d'Eole, Une brise fraiche mais pas assez pour réveiller la dormeuse, couchée en chien de fusil, son visage est mobile, l'on pourrait y lire les différentes émotions qui l'assaillent. Dans une telle posture elle résiste à la tentation de revenir au monde, saurait-elle inconsciemment qu'elle n'a pas terminé ce cheminement intérieur ? Qu'il lui faut encore rencontrer quelques personnes clefs de son passé ou de son avenir ? Peut-être. Qu'importe ! Elle est là, allongée au pied d'un arbre séculaire, sa poitrine se soulève et s'abaisse régulièrement, quelques mèches se sont échappée et lui chatouillent le nez qu'elle retrousse par réflexe instinctif.

Noir, il fait noir. Où est elle ? Elle a du mal à distinguer, quelques battement de paupières, elle plisse les yeux. Peu à peu, la pièce prend forme, les objets de détachent. Elle se rapproche d'un miroir posé sur une coiffeuse. Elle se penche, un Oh muet se forme. Elle est jeune, elle doit avoir 18 ans environ, Plus de pattes d'oie au coin des yeux, plus de cicatrice à la base de son cou, elle ôte ses gants rapidement.

Elle retient son souffle, une larme perle doucement au coin d'un œil.

Ses mains sont intactes. Elles ont leur prime beauté. Celle d'avant. Elle avait oublié, oublié que ses doigts étaient si fins, que sa peau était douce, ses ongles bien dessinés. L'émotion l'étreint. Sa gorge est nouée. C'était il y a si longtemps. Elle se perd dans la contemplation de ces dernières, elle les fait jouer devant ses yeux. Puis elle les passe dans ses cheveux détachés qui ondulent doucement sur ses épaules. Elle aimait les faire passer ainsi le soir avant de se coucher.

Froncement de sourcils, elle regarde sa tenue, elle est en chemise de nuit en baptiste blanche. Un léger rire cristallin la secoue doucement. Oh oui ça aussi cela remonte l'époque où elle dormait encore habillée. Un usage qu'elle a perdu. Puis son regard fait le tour de la pièce qui ne lui est pas inconnue sans être familière. Elle se rapproche de la fenêtre: des canaux, de la neige. Son coeur fait un bond dans sa poitrine. Serait ce .. ?

On frappe à la porte, elle se fige, les souvenirs affluent. Serait-ce ...? Quelques enjambées, elle ouvre la porte. Il est là. Grand, beau, blond, son sourire canaille.

Balthazar!

La Mésange Bleue. Montargis. Février 1457. Le 12. Sa surprise quand il était venu frapper à sa porte. Surprise qui succédait à celle de la veille quand il lui avait proposé lui le maire sortant de Gien, elle une petite cac adjointe débutante au conseil municipal de Gien de l'accompagner dans son voyage en Champagne. Elle avait accepté. Pourquoi ? Elle ne savait pas trop elle-même, il l'impressionnait. L'homme à la réputation sulfureuse, homme à femmes, homme aux nombreuses conquêtes. Sa marraine, pourtant femme peu farouche, lui avait déconseillé de le suivre et devant la détermination de la Demi-Rousse lui avait conseillé de prendre ce qu'il y avait à prendre mais de ne pas attendre quoique ce soit de cet homme.

Elle l'avait laissé entrer. Elle avait refermé la porte derrière lui. Elle, qui jusqu'ici s’était refusée aux hommes. Elle s'était contentée de flirts bien platoniques et éphémères, dépassant rarement la quinzaine de jour. Depuis Rollian, cette crainte de l'engagement.
Pourquoi lui dans cette chambre d'hôtel ? Pourquoi s'était elle donnée sans pudeur? Pourquoi avait elle donné cette illusion d'assurance alors qu'elle était morte de trouille ?
La nuit avait été ... _un long frisson parcourt le corps allongé sur l'herbe de la Châtaigne roussie_ Inoubliable. Elle s'était découverte gourmande, mutine.

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Xalta
Je sais vous êtes déçus : pas de détails croustillants sur ce qui se produit cette nuit et toutes celles qui suivirent durant les seize mois que dura la relation entre les deux Giennois. C’est son rêve et c’est moi qui le rédige. Non mais ! Aparté terminé, reprenons notre récit.

Balth ! Je suis heureuse de te voir.
Oui toi aussi ! Tu souris. Enfin je suppose.


Mordillement de lèvres

Sais-tu que tu es difficile à déchiffrer ? Je sais, je sais tu es un taiseux et moi bavarde comme une pie, curieuse comme une chouette. Enfin reconnais que je ne t’ai jamais cassé les pieds en te demandant de façon redondante : A quoi tu penses ? Ou bien M’aimes-tu ?

Petit silence.

D’ailleurs, tu ne m’as jamais dit que tu m’aimais... Moi non plus ? Si, si, je te l’ai dit. Quand ? Hum alors un jour je te l’ai chuchoté en taverne au creux de l’oreille pendant que tu roupillais. Pourquoi je n’ai pas attendu de voir si tu réagissais ? Hum, la crainte que tu me dises que toi non, même si au fond de moi j’ai toujours su que si. Illogique ? Humpf en effet.

Petit soupir suivi d’un plissement de front.

Ah non ne me regarde pas ainsi. Je n’ai jamais pu résister à tes beaux yeux verts.
Hum tu insistes... Bon... Cela veut dire que j’ai oublié quelque chose.


Un sourire amusé ourle ses lèvres

Non je n’ai pas oublié. Comment pourrai-je ? Ton entrevue que j’ai faite et la dernière question que je t’ai posée pour te soutirer ton opinion sur le couple que nous formions. Tu nous as définis comme ami et amant et qu’avec moi tu avais trouvé un certain équilibre. Ces quelques mots m’avaient totalement retournée et durant les semaines où tu as fini par disparaitre, me transformant en Pénélope, ils m’ont portée, m’apportant un réconfort.

Penchement de tête sur le côté.

Tss, ne te rembrunis pas. S’ils m’ont portée pourquoi ai-je fait ce que j’ai fait ? Parce que les semaines se sont transformées en mois et que l’usure a fait son œuvre, je m’étiolais, la souffrance causée par ton absence devenait insupportable. Alors j’ai fait ce que je sais faire de mieux : couper court et de la façon la plus ignoble qui soit pour être sure que tu me mépriserais et que toi et moi ce ne serait plus possible, il me fallait être sure de ne plus jamais entretenir ne serait-ce que l’ombre d’un espoir. Alors avec cet ami, nous avons fait croire que… Cela a fonctionné. Tu t’es enfermé dans ta tour d’ivoire et tu ne m’as jamais plus vraiment adressé la parole.

Un rire sarcastique.

Sauf que moi, je n’ai jamais pu t’oublier, ni cesser de t’aimer.
Il est bien là le nœud de mon problème. L’amour que j’ai pour toi n’a jamais voulu s’éteindre. Et même si j’ai aimé d’autres hommes, mon amour pour toi est intact. Belgarion le savait, d’ailleurs cela a failli mettre un terme à notre histoire, enfin cela et tout un tas d’autres évènements ou personnes.
Ne grimace pas. Je sais tu n’as pas envie d’entendre parler de cela.


Un léger soupir, elle prend place dans le fauteuil qui fait face à la coiffeuse. Elle se regarde de nouveau. Les petites rides au coin des yeux sont réapparues, la longue cicatrice brune qui longe son cou et plonge vers son sein gauche aussi, elle la suit distraitement de son index difforme.


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Xalta
Elle le regarde muette à son tour. Elle vient de reconnaitre qu’elle l’aimait, étrangement soulagée parce qu’elle vient enfin de se le dire. Savoir accepter ses propres sentiments, une chose pas si simple. Et en même temps, sa conscience lui souffle que tout ceci n’est qu’un rêve que le mieux ce serait d’aller lui dire à lui lorsqu’elle sera de nouveau éveillée. Mais aura-t-elle la force d’affronter son mutisme ?

Tu sais... ce qui nous a tué c’est ce silence, cette absence que tu ne justifiais que d’un laconique « c’est compliqué » les rares fois où tu étais présent. Durant des mois, je m’en suis contentée. Mais chaque non-dit, chaque disparition ont été autant de petites briques invisibles qui ont érigé un mur entre nous. Oh nous aurions pu vivre des années ainsi, côte à côte. Peut-être que j’aurai pu me faire une raison, accepter les miettes que tu m’accordais.

Tu n’es pas le seul fautif rassures-toi, j’aurai du réagir plus vite, ne pas laisser faire, t’imposer des ultimatums quoique ces derniers t’auraient certainement fait fuir davantage. Peut-être que j’aurai dû être plus patiente… sincèrement j’en sais rien.


Un léger soupir.

Enfin qu’importe, je sais aujourd’hui que je t’aime, que cet amour est toujours vivace même si en même temps j’en ai fait le deuil. Plus jamais, il ne sera partagé. Je sais aussi que j’irai te trouver pour de bon, te dire tout cela et te seriner que je serais toujours là pour toi.

Puis elle rit doucement.

Enfin désormais je sais ce que je recherche : un homme. Ça il n’y a pas de doute. Un amant parce que oui hélas, je suis gourmande. Un ami qui puisse me prêter une oreille, me soutenir et me remettre d’aplomb. Un père pour mes enfants : rôle difficile à endosser.
Ça peut paraitre beaucoup c’est vrai. Peut-être que je ne trouverai jamais. Mais au moins j’aurai essayé.


L'image se brouille. Le sol se dérobe sous ses pieds, Elle pousse un cri. La chute est longue, une sourde angoisse l'étreint. Long puits noir dans lequel elle descend à un rythme vertigineux. Elle ferme les yeux, serre les poings et tout ce qu'elle peut, le choc va être brutal.

Une voix d'enfant chantonne: Tout cela tu l'avais, mais la mort te l'a enlevé. Cet homme dont tu rêvais déjà enfant. Tout cela tu l'as eu, si seulement tu avais su! Cet homme dont tu rêves maintenant !

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Xalta
Aie ! Brr ! Mais c'est froid !

Elle se lève d'un bond ! De grosses gouttes de pluie d'orage s'écrasent au sol , sur ses cheveux, et son visage. L'eau ruisselle le long de sa natte mais aussi le long de sa nuque. Elle est parcourue de longs frissons. Elle rabats sa capuche sur son nez pour se protéger de la soudaine averse, le ciel est noir, bas. La terre sent le souffre. Cette odeur si caractéristique lors des orages. Elle reste sous le chêne un moment, ce n'est guère prudent, elle le sait. Mais elle a encore l'esprit embué. Elle éprouve comme un vide immense et en même temps, elle se sent apaisée, comme si elle détenait désormais les réponses à ses questions, à ses doutes. Machinalement elle remet ses gants de cuir occultant de nouveau ses mains marbrées et aux inélégantes boursouflures. Elle pousse un long soupir avant d'inspirer à plein poumon tous les parfums que la terre exhale sous l'effet de cette pluie.

Un sourire ourle délicatement ses lèvres carmines. Apaisée. Soudain la lumière vive d'un éclair la sort définitivement de cette douce torpeur, suivi d'un hennissement inquiet couvert par le grondement du tonnerre. Elle saute alors sur le dos de sa monture et file à toute allure. Elle prend des risques, mais elle file, le roulement du tonnerre rivalise dans ses oreilles avec le grondement des sabots frappant le sol à un rythme effréné. Son coeur cogne aussi fort que celui de sa monture, elle a enfouit son visage dans la crinière qui claque au vent. Les éclairs fusent, éclairant la campagne fugacement. Ombre noire galopante se découpant sur un horizon gris aux zébrures d'argent.

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