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[RP] Le Choc des Titans, la rencontre Deux Superpuissances

Alix_ann
[Sur la route jusqu'à l'Hôtel particulier Montfort.]

Oui parce qu'il y a un hôtel particulier pour les Montfort à Paris ! Fait étonnant, qui étonna même la jeune fille. Elle ne le savait pas et déjà elle se l'imaginait cet hôtel particulier au coeur de la capitale : Paris ! Les beaux hôtels, les princes, le Louvre un peu par là ! Il y avait aussi la crasse, la cour des miracles de l'autre côté, toute cette poussière... Mais elle n'était pas trop du genre à traîner par là. Chaque chose en son temps, voyons.
La petite voiture, menée par Taliesyn et l'Irlandais, tout les deux à cheval, comportait ce qu'il restait de femmes. Marzina, et même Elisabeth, accompagnées par Alix, qui tenait le rôle du dindon de la farce. Contre son gré et à son insu. Officiellement ce voyage à Paris lui avait était décrit comme une fabuleuse escapade où elle aurait plein de cadeaux. La pauvre petite, qui avait planté quelqu'un, qui avait perdu sa mère, dont le père ne s'occupait plus. Vous imaginez bien que forcement au départ, elle a été sceptique. Comme si son oncle et suzerain, Taliesyn, pouvait la prendre en pitié. Puis sous le coup de la fabuleuse virée cadeaux elle prit le parti de croire en une savante conspiration menée par Marzina. Quant à la présence de Elisabeth à moins d'une vingtaine de mètres de Taliesyn sans qu'il ne se soit produit d'incident majeur, elle mettait ça sur le coup de l'armistice, de la compréhension, pour son bien à elle. Comme si Taliesyn et Elisabeth étaient de ces gens qui lèvent le drapeau blanc parce qu'ils aiment tout deux assez une personne pour ce fait. Non, ils étaient de ceux qui ne baissaient jamais les armes. Et c'était bien pour ça, qu'ils étaient sa famille.
Bref, Alix s'était laissée entrainé. A ce moment même, dans ce petit coche, sans le savoir, elle signait son arrêt de mort.


-« On va commencer par aller où? Comment ça va se passer? On mange comment? »

A son habitude de débiter un flot de question impressionnant dès que l'ambiance se mourrait, où que dans un cas de force majeur, celui où Marzina sa marraine faisait tout autant la gueule que Elisabeth sa tante dans ses bons jours, sachant qu'il vaut mieux pas imaginer celle qu'elle faisait ce jour là, dès lors, elle comprit l'urgence de relancer la discussion.

-« J'ai vraiment faim... »

C'est vrai qu'elle avait l'air pâlotte, la gamine. Elle le sentait de plus en plus mal, ce voyage. Déjà qu'il y avait Finn qui suivait Marzina comme un hémorroïde sur une fesse droite, jusqu'à leur virée fabuleuse à Paris, et que Elisabeth n'avait pas du tout l'air de mieux s'entendre avec le monde alentour et que même Marzina n'avait pas l'air dans son assiette.
Quelque chose ne tournait bien rond. Mais assurément, ce n'est pas ce qui inquiète le plus la gamine.


-« A moi aussi Finn il pourra m'apprendre comment on utilise une arme? Comme ça je ferais plus de bêtise et je taperais que dans les gens que je veux. Et le poney, on peut en trouver à Paris? »

Et vas-y que je t'assome de questions vaseuses et sans intérêt, à cette manière qu'on les enfants de toujours en rajouter une couche. Froncement de sourcils. Et tu reprendras bien un peu de mon-amoureux-Lothar-c'est-le-plus-beau, de j'ai-un-peu-envie-de-faire-pipi-lààà...

Son nez se colle contre la vitre. Il observe, il regarde. Il a soif de nouvelles images, de toutes ses couleurs, de tout cette agitation.


-« C'quand qu'on arrive? »
_________________
Else
Pendant une demi-seconde Kermorial avait cru à une plaisanterie. Une très, très mauvaise plaisanterie. Puis elle s’était rendue à l’évidence : un zig capable d’emmener une gamine se faire tailler le lard pour le plaisir de… quoi, d’ailleurs ? rouler les mécaniques ? commander une vassale de dix piges ? par simple inconséquence pathologique ? ne reculerait pas devant une énormité de plus.

Vous dites ? Pas très aristotélicien ? Ah, pardon ! Regarder les choses en face, c'est tout à fait recommandé. En concevoir de la colère, par contre, carrément moins ; et de ce point de vue... Dans le genre "épreuve de foi", Montfort se pose un peu là.

Elle argua bien qu’on ne fiançait pas une môme de cet âge ; que du reste, une bonne union ne pouvait résulter que d’un engagement mutuel, et s’appuyer que sur un amour solide, parce que la Vita de Christos, chapitre XIII, d’abord ; qu'il n’appartenait pas à un grand-oncle de marier sa petite-nièce, d’autant que personne ne lui avait donné pouvoir sur elle, et qu’aux dernières nouvelles le père était parfaitement bien portant ; qu’elle était responsable, enfin, pour moitié, du destin de cette enfant, et que c’était non, non, et non.
Elle eut beau tempêter.
Auprès de Marie, ses arguments peut-être eussent porté ; mais Taliesyn de Montfort ? C’te blague. Alors, elle s’imposa dans le cortège, bien décidée à continuer la passe d’arme contre Montfort – et contre le monde entier, s’il fallait. Voilà ce que fait l’amour. Ca vous coince dans une voiture pour Paris, en compagnie d’une mioche aux mirettes pleines d’étoiles, probablement à cause des strass que sa naissance lui agite devant le nez, et d’une Princesse douloureuse et revêche. Votre bien aimé narrateur vous confierait bien que le dernier adjectif, attribué par Elisabeth « Attila » Kermorial, le fait doucement rigoler… mais uniquement si vous jurez de ne pas le lui répéter !


« On va commencer par aller où ? » – Si je savais, surtout, où mène cette folie ! Seigneur tout puissant, moteur du monde, protège la...
« Comment ça va se passer ? » – Mal. Mal, mal. Mal.
« On mange comment ? J’ai vraiment faim… » – Mais ne se taira-t-elle jamais ?
Etc, etc. Causait-elle de ses déboires guerriers ? Christos, mon ami, parons au plus pressé : empêche-moi juste de trucider Montfort à la prochaine halte. Du fantastextrabuleux Lothar ? Charybde ou Scylla ? ... Confiteor Deo omnipotenti... De sa vessie ? Ces mômes, bon sang !

Le légendaire « C’quand qu’on arrive ? » eut raison de sa réserve, et la poussa à franchir le pas… le gouffre… l’abysse la séparant de la fidèle amie de Marie. Assez de précautions. Assez de tâtonnements. Des deux voyageuses – on pourrait même dire : des trois – Alix était sans conteste la plus précieuse à ses yeux. Tant pis pour la sensibilité Montfort, ou pour ses propres vulnérabilités. Les secondes ont coutume d’être piétinées. Et la première ?

- Et sinon, on lui dit quand ?

Que tout ceci est une vaste blague ? Que tonton Taliesyn veut la caser parce qu’il est mégalo, égocentrique et fauché comme les blés ? Que sa fichue naissance dans ce fichu château ducal, d’une fichue marquise (adorée, c’est pas le problème – ou c’en est un autre, et qui pique sa race en chaussures de ski) et d’un fichu Montfort l’a jetée directement dans un vaste traquenard, sans passer par la case départ ?

Au cas où l’aimable lecteur n’aurait pas pigé : Tatie l’a mauvaise, mais elle se tient encore. A grand peine. Le médaillon du baptême ne brille pas pour rien sur sa poitrine. Et cette môme-là, elle n'est pas disposée à la laisser tomber.


- Et plus important encore, comment on empêche cette ineptie ? Parce que pour ça, j’ai besoin de vous.

Hey ! C’est pas une raison pour dire des gros mots !
Marzina
Une journée qui commençait mal. Très mal. Trop mal. Cette blonde là, un rien la contrarie, c'est vrai. Mais avec plus ou moins d'impact sur elle. Disons qu'elle a son échelle de Richter en ce qui concerne les contrariétés, et dès que ça touche Alix Ann de près ou de loin, on commençait sur une magnitude 6. "Peut être destructeur dans des zones allant jusqu'à 180 kilomètres à la ronde si elles sont peuplées." Autrement dit, peut détruire des tympans, voire des appendices nasaux, à tous ceux qui auraient le malheur de personnifier la contrariété. Marier Alix Ann. Quelle idée stupide! Elle est petite, elle est naïve, elle est fragile, et en plus sa marraine ne laissera jamais faire ça. Complètement stupide donc. Tout autant que de la caler dans la voiture avec la gosse et sa tante. Entre tantes, elles auraient pu s'apprécier. Mais non, ce n'est même pas le cas de ces deux là. Elles ont chacune leurs griefs contre l'autre, mais le principal sujet de discorde se trouve justement être le centre de l'attention de ce jour. Elle darde des yeux bleus niais sur tout et tout le monde, et elle pose des questions sottes.
Oui, on parle bien de son trésor, son "petit chat", sa précieuse filleule.
Ainsi donc la blonde était de mauvais poil. On voulait marier sa filleule, chose qui suffisait déjà à déclencher une contrariété de magnitude 7 à elle seule, mais en plus on la mettait dans une voiture, elle qui aimait tant aller à cheval, et elle devait en plus se coltiner les questions stupides d'une gamine et la présence déplaisante d'Elisabeth qui à elle seule semblait congeler l'atmosphère. Du moins du point de vue de la blonde.
Ainsi elle avait décrété qu'elle serait absente de ce voyage on ne peut plus désagréable. Elle s'était juste posée dans un coin de la voiture, avait tourné son visage boudeur vers la fenêtre, et fixait l'horizon de ses yeux noirs sans accorder un mot.
Si Elisabeth voulait jouer les mamans, c'était le moment, Marzina avait décidé de lui refiler le bébé -c'est le cas de le dire- le temps du voyage. Elle n'avait jamais aimé les enfants elle, de toute façon. Elle était juste devenue marraine, et s'était finalement découvert de l'affection pour une représentation miniature de Marie à l'âme aussi torturée qu'elle-même. Ce n'est pas pour autant qu'elle se mettait à aimer les enfants. Ce n'est pas pour autant qu'elle supportait mieux les babillages incessants et stupides. Elle ne prête même pas attention aux questions, trop absorbée qu'elle est dans sa contemplation blasée du paysage qui semble être le même depuis des lustres, depuis qu'on ne voit plus la mer.
Tous les paysages lui semblaient si moches, après avoir vu Quiberon.
Elle cite le nom du chevalier, ce qui fait penser à la blonde que c'est à elle qu'elle cause. Simple grommellement.


"On verra quand j'aurais fini."

Ouais, les leçons d'escrime, ça tournait toujours un peu court, alors y'en avait encore pour un moment avant qu'elle puisse s'entrainer seule. En partant du principe qu'elle en ait envie, déjà.
A la question du pipi, l'Altesse envisagea même de lui tendre la bouteille de chouchen qu'elle avait vidé le long du chemin. Mais la flemme quoi. Soulever la bouteille, tendre le bras, se faire comprendre. Moarf.
Tant pis.
C'est alors qu'elle entend une autre voix. Ca se reconnait bien, elle n'a pas la petite tonalité aigüe et agaçante de l'autre. Bien que Marzina la trouve aussi agaçante en soi, cette voix. Pourtant elle détache ses yeux du paysage, semblant se réveiller un peu.
Quand est-ce qu'on lui dit?
Les yeux noirs se posent sur l'enfant. Vrai qu'elle est exaspérante là, à l'instant, avec son air enjoué et ses grands yeux innocents. Marzina la préfère même quand elle déprime, finalement. Elle fait moins de bruit. Et puis elle aime bien la consoler, ça fait résonner une certaine fibre maternelle en elle. Vous doutiez qu'elle existe? Mais si, si si. Bien cachée.
Revenons à la question. Les yeux anthracite froids finissent par fondre un peu en regardant la petite, la faute à ces cheveux blonds, les yeux bleus, les traits semblables. Retour en force de la corde sensible, elle n'a qu'une envie, c'est de la protéger.
Et elle grogne donc:


"Pas besoin de lui dire."

Et comme elle finit par se douter que ce n'est pas tout à fait clair, elle précise:

"Faudrait me tuer pour que j'accepte ce projet. Et puisqu'il me semble que c'est aussi votre cas, il n'y a pas moyen que cette ignominie ait lieu."

Et comment l'empêcher? Elle a réfléchit à ça pendant tout le chemin, mise au courant au dernier moment des projets fraternels pour sa protégée, elle n'avait pu planifier avant la contre-attaque. Mais dans la voiture, entre deux piaulements, elle avait largement eu le temps d'y réfléchir. Et la blonde ne connaissait pas les termes de "pacifisme", de "négociations", de "compromis" non plus. Et c'est donc froidement qu'elle lui répond, tout à fait sérieuse:

"Soit vous réussissez à les convaincre d'abandonner le projet. Soit je tue le principal intéressé."

Mettez vous-même un nom sur cette étiquette, elle n'est pas disposée à en dire plus. Et quand l'Altesse ne veut pas en dire plus, elle reste muette. Mis à part quand elle se fait corrompre par un bougre d'irlandais. Les yeux noirs viennent un instant chercher sa silhouette au dehors.
Prêt à couper des mains?

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Madenig
    [En route vers Paris…]

Un regard plein de morgue sur les plaines alentours tandis que le coche ducal file à vive allure vers la Capitale.
Le jeune Mirandole n’est guère enjoué de se trouver ainsi coincé face à ce père qu’il déteste autant qu’il l’aime et qu’il l’admire même.
Mais cela bien sûr, il ne l’avouera jamais, il est bien trop teigneux pour cela et la rancœur est encore trop grande.
Il rentrait à peine rentré du Pensionnat où il avait été placé depuis sa plus petite enfance.
Non, vraiment, il lui en voulait encore trop. Il faudra du temps pour que toutes ces années passent.


-« Où est-ce que l’on va, Père ?


Les vibrations du coche attisent sa douleur toujours présente, car il souffre en permanence le petit Borgne & Boiteux.
Ce n’est pas son œil droit caché par un joli cache-œil. Non, c’est sa « fichue Blandine ». C’est ainsi qu’il a surnommé sa jambe de bois.
Sa jambe le lance, la douleur se devine sur ses traits émaciés par de petites rides naissantes sur un visage encore poupon.
Mais il ne pipe mot.
Ses lèvres restent closent, son buste bien droit, le front haut.
Il a appris à supporter la douleur et plus elle se fait intense et plus il se durcit.


-« Mes études au Séminaire Saint-Benoit me prennent un temps considérable.
Vous verrez, Père. Un jour, je serai évêque, ou même Cardinal !


Petit sourire narquois au coin des lèvres.
Il sait que son père a d’autres projets pour lui.
D’ailleurs, il ne suit ces cours au Séminaire que pour le faire enrager. Cela marche-t-il ? A dire vrai il n’en sait rien.
Il n’a encore jamais eu l’occasion d’en discuter avec lui.
La dernière fois qu’il a essayé d’aborder le sujet, ils se sont retrouvés face à un groupe de brigands armés.
Son père avait essayé de l’écarter de la bataille, mais le Teigneux était revenu et s’était battu corps et âme. Mais il avait tenté de le mettre à l’écart, et pour cela aussi il lui en voulait.
Il plaque ses cheveux de jais luisants derrière sa nuque raide, se cambre encore un peu. Il regarde par la petite lucarne et se rend compte que le paysage a changé.
Ces rues, cette foule, cette puanteur… il la reconnaitrait entre mille. Il a passé tant d’années à étudier dans cette ville. Ils étaient à Paris.


-« Pourquoi sommes-nous en la Capitale ? Qu’avons-nous à y faire ? Qu’avez-vous à y faire avec moi ?

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Taliesyn_de_montfort
« Ce qui importe, ce n'est pas le voyage, c'est celui avec lequel on voyage. »

    Sur les routes en direction de Paris

    SCHBLANGH!, ou le bruit d'un lièvre mort abattu d'un carreau qui s'abat sur les carreaux de la fenetre d'Alix-Ann. Ne laissant de son passage sur cette vitre qu'une tache de sang parsemé de poils et de terres.

    Koc'h, j'ai raté le toit de la carriole,...

    Je tire sur ma bride pour faire demi-tour, ne souhaitant pas laisser ma prise ainsi, sortant mon épée je me laisse glisser sur le côté de ma selle pour planter la pointe de ma lame et remonté le gibier à ma hauteur. Aux yeux ébahis dans la voiture j'arbore un grand sourire et lève le bras tenant mon épée, comme pour montrer mon trophée de chasse, pas peu fier d'avoir visé juste avec une arbalète depuis mon cheval. Malheureusement l'effet tombe un peu à l'eau, croisant ce qui parait être un regard d'effroi et sentant ma main perler de goutte tiède je regard ma lame et vois le lièvre qui a glissé jusqu'à la garde, quelques boyaux ayant quant à eux résisté à l'appel de la pesanteur à la pointe de ma lame.

    Déposant cette fois-ci le lièvre, j'abaisse ma lame en jetant un regard à l'irlandais. Cela n'en fera que plus pour nous si elle ne souhaite pas goûter au lièvre. Rangeant ma lame et prenant de la senestre avec difficulté un mouchoir pour essuyer la dextre, je scrute en même temps le paysage.
    Rien à déclarer, le temps se prête à une ballade sans trop de soucis, peu de personne de croiser vu que les pieux font les cérémonies d'assomption. Mon regard ne retombe que sur ce qu'il y'a devant moi :

    Alors l'irlandais, j'aurais presque pensé vous trouver dans la voiture avec votre Dame...

    Je ne peux laisser qu'un sourire narquois sur mon visage tandis que je talonne ma monture pour le rejoindre en tête du cortège et me mettre à sa hauteur. Je sens bien qu'il n'y a que moi qui parait enjoué par ce voyage. J'imagine déjà la capitale française en fête avec son nouveau suzerain et ai hâte de rencontrer les artisans qu'on appelle artiste pour leur demander d’œuvrer pour Rézé. Je me carre sur l'arrière de la selle me laissant baloter de ce fait et contemple le paysage me laissant à mes pensée, guettant la réaction de mon compagnon de route.

    Vous pourriez participer à la "collecte" de notre repas de ce soir. Ca ajoute un coté divertissant à ce voyage.

    Finissant ma phrase, sans attendre sa réponse, j'appelle un des cavaliers qui me tenait, non sans soupirer, mon arbalète. Et je tends le bras pour inviter Finn à se joindre à la partie.

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Finn
Perdu dans ses pensées, le vieil Irlandais accueille d'un soupir l'expression de l'humour Montfort dans toute sa splendeur. Il roule des yeux. Le frangin n'a vraiment rien à envier à la sœur, aussi pénibles l'un que l'autre. Cependant, sa compassion pour les occupants de l'habitacle s'arrête là. Il a bien assez à faire avec ses propres préoccupations pour reprocher au Prince d'animer un peu cette longue chevauchée jusqu'à Paris.

Paris, encore et toujours. Et pour le plaisir de babiller avec le même zig, ce fameux Mirandole qui n'en finit pas de faire tinter son petit nom à son oreille – l'unique encore valide. S'il se moque éperdument qu'on vende la môme au plus offrant, il n'en est pas de même concernant l'identité de l'acquéreur. Tout un mandat passé à chatouiller des côtes de la pointe de sa lame pour le compte de la Couronne, ça laisse des traces. Il a comme un souci à renier les ennemis d'hier, l'Irlandais. D'autant que l'homme en lui-même, entraperçu à l'Aphrodite, présente tous les traits d'une franche aversion. Il a aussi ses préjugés, l'Irlandais. Car de nos jours, la noblesse se décline sous tant d'aspects différents, si éloignés les uns des autres. Il préfère très nettement celle que revêt le Breton, et en vient à s'interroger sur ce que lui, le Cerbère, peut trouver d'appétissant chez ce drôle de Duc mondain. Ce féru de contes et de beaux chiffons, quand tant de prétendants se bousculent pour la main de la petite Dame de Buzay.

Enfin, son avis ne compte pas et le vieux grison se garderait bien d'en faire étalage sans y être invité. Sa qualité de chevalier a cela de confortable qu'elle ne doit son conseil qu'à sa Dame, lui épargnant d'avoir à étendre ses largesses aux combines hasardeuses du frangin. Quoique... Un coup d'œil à la dérobée sur la vitre lui indique que les choses ne sont pas si simples. Et l'autre qui en rajoute une couche. Le Gaélique interpellé se fige, roide.


- « Cloîtré entre quatre planches avec votre sœur ? L'Enfer peut encore attendre, je ne suis pas pressé. »

Réaliste l'infâme pécheur, aussi bien sur sa destination finale que sur le manque d'impact que peut avoir ce pieux mensonge sur son compagnon. Lequel doit déjà se douter du penchant du chevalier pour sa Dame. Sans quoi, il ne le torturerait pas de la sorte. De ses allusions qui dérangent et de ses... Collectes ??! Ça y est cette fois, le grigou sent son cœur le lâcher. Avant de comprendre qu'il ne s'agit point de mettre la main à la poche, mais plutôt à l'arbalète. Et son avarice soulagée, il empoigne l'objet familier d'une main qui ne tremble plus. Il a de ces jeux lui...

Heureusement qu'il ne lui a pas pondu une fronde entre les mains, il n'aurait pas su quoi en foutre. L'arbalète ça, c'est déjà mieux. Ça le connaît, l'ex proxénète n'ayant pas trouvé de meilleur moyen de traquer le mauvais payeur lorsqu'il taxait les charmes des Montalbanaises. Alors aussi déloyal que l'arme puisse paraître à tout honnête chevalier, le Gaélique, lui, répond à l'invitation.


- « On chasse sur les terres du Roy ? Allons bon. »

Et sans se faire prier qui plus est, un sourire carnassier venant éclairer sa trogne. Ce n'est après tout que justice pour celui qui offrit sa propre épouse au Roy de France. Et quand bien même, le généreux donateur est maintenant Breton.

- « Votre Altesse, je suppose que je ne vous apprends pas comment on intercepte la correspondance ennemie en plein conflit ? »

L'arbrier flanqué sur l'avant bras et levé vers le ciel, le vieux briscard suit le vol de sa proie avant de presser la détente. Pan ! Dans le cul Lulu ! Le pigeon dégringole à pic, lardé d'un carreau, pour s'écraser sur le toit de la voiture. C'te veine... À croire qu'il l'a fait exprès.

- « Haha ! Ces dames accueilleraient-elles quelques passagers clandestins ? On va finir par manquer de place sur ce toit. »

L'œillade complice à l'intention du seul autre couillu ici-présent, l'Irlandais se fend d'un ricanement.
C'est vrai que c'est marrant ton truc.

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Alix_ann
AAAAÂAa... »

Un Lapin ! Un lapin innocent ! Et il comptait lui faire bouffer ce soir? Mécréant! Aaaahh.
Aaaaah ! Mais AAAHH quoi...
Alix ferme fort ses deux mirettes, baisse la tête, et instinctivement se réfugie vers Marzina, collant son visage entre sa poitrine. Ce n'est pas la poitrine généreuse de Yolanda, ses formes à serrer si rassurante, si maternelle. Mais ça fera l'affaire. Du sang, du sang qui imprime sur la fenêtre alors que le lièvre est entrain de se faire charcuter. Alix entend tout, alors en prime, elle se ferme les oreilles.
Lui faire fermer sa gueule? Fait.


-« Haiinnn... »

Qu'elle geint, ayant ouvert un oeil, à cause du pigeon, cette fois. Et de le refermer tout aussi vite. Reniflant un bon coup en plein sur la robe de sa marraine.
Les hommes c'était un concept tout nouveau pour Alix. Il y avait bien son père, ce guerrier, ce héros, qui ne ratait aucune occasion de montrer les muscles. Une qualité Montfort, sans doute. Mais il fût rapidement aux abonnés absents de la vie de la chiarde. Il y avait eu son frère, aussi, qui mouru pour d'obscures raisons lorsqu'ils n'avaient que cinq où six ans. Il y avait Judas, cet homme perfide qui lui avait volé le coeur de toutes les femmes qu'elle aimait. Il y avait aussi Clothaire, le fiancé de Yolanda, qui l'avait prise aussi. Il y avait Lothar, forcement, à qui la gamine vouait un amour naïf, sans borne, un truc mignon et pas méchant. Alix n'avait vécue que dans une univers exclusivement féminin, du reste. Ponctué par la présence tantôt masculine d'un des derniers nommés. Il y avait Yolanda, elle, et ses copines. Et ce jusqu'à qu'elle revienne en Bretagne, qu'elle y rencontre son oncle, que Finn se joigne au groupe. Elle aurait pu très bien s'en passer, des hommes. D'ailleurs, elle les détestait. Elle les détestait pour leur goujardise, pour cette manière qu'ils avaient de ne s'intéresser qu'aux fesses, encore plus qu'un adulte normal, pour n'être que violence, pour n'être que voleur. Elle les détestait tous, pour lui avoir prit sa mère, pour l'avoir éloignée d'elle. Pour des milliers de raisons dont certaines plus valables que d'autres.

A part Lothar. Parce que Lothar c'était le plus beau, c'était avec lui qu'elle allait se marier. Alors elle ne ferait jamais comme maman, elle ne ferait jamais l'erreur de se trouver plus d'amis que de raison. Alix avait Lothar et jamais personne d'autre.


-« Où c'est, qu'on va? Pourquoi ils agissent comme ça? On ne peut pas leur dire de cesser... Je veux pas que tu tue quelqu'un en plus ça fera trop de gens tués... »

Pauvre enfant ! Saleté de Goujat !
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Marzina
Dépouille d’un acrobate qui ne sautera plus nulle part, mis à part dans une poêle. Regard blasé de la blonde, au moins y’en a qui s’éclatent…Elle regarde Taliesyn et sa proie qu’il déchiquète avec toute la splendeur de sa non-habileté, déversant les viscères aux yeux affolés d’une Alix Ann qui pousse un cri strident. Elle les déteste, ces deux-là. Ils s’amusent là dehors, avec des arbalètes, à tuer de pauvres animaux innocents, pendant qu’elle garde une enfant hystérique et une tante morose.
La vie est injuste.
Mais au moins y’aurait à manger.
La petite boule de nerfs se jette dans ses bras et instinctivement l’Altesse referme le cocon maternel de deux bras opalescents, cette étreinte qui n’appartient qu’à la Kermorial-Montfort. C’est pas franchement un oreiller tout confort menue comme elle est, mais au moins ses deux grossesses, même inachevées, lui ont laissé quelques rondeurs supplémentaires permettant de remplir dignement son décolleté. Elle caresse doucement les cheveux de l’enfant pour la calmer, déposant un baiser qui se veut apaisant sur son front.
Bruit mat d’un volatile venu s’échouer.
Le nez se fronce.


« Gast, attendez au moins qu’on soit arrivés ! »

Que je puisse participer quoi ! Moi aussi je veux jouer avec l’arbalète…
Reniflement d’Alix Ann. Grimace de la marraine. Elle reconnait bien là la baveuse qu’elle est venue garder dans les jardins de Buzay ! M’enfin quand même, un peu de respect pour l’œuvre d’étoffe !
De sa besace elle sort un mouchoir immaculé qu’elle tend à la petite, histoire de sauver son décolleté. Azy, fais-toi plaiz avec ça.


« On va à Paris Alix Ann. Ça devrait te plaire Paris. »

Moi j’aime pas, ça pue. Et tu n’aimeras pas ce qu’on vient y faire. Mais comme tu le sais pas, tu ne chouineras pas. Logique implacable.

« Ils s’ennuient juste un peu, ça leur passera. Et tu sais bien que si on leur dit ils n’arrêteront pas pour autant. »

Sourire à la mini-princesse.

« Je ne tuerais personne. »

D’accord, c’est pas moi qui le ferai.

« Si tu veux, on ira t’acheter une robe avant de repartir. »

La réponse marzinesque à tous les gros chagrins de la petite Buzay : sèche tes larmes, Marraine t’achètera un truc joli. La plupart du temps, ça fonctionne. Ou comment créer un monstre pourri gâté…

Mais heureusement le voyage arrive à son terme tandis que se dessine Paris à la fenêtre. Marzina poussa un soupir de soulagement. Fin du premier calvaire, au suivant ! Faut qu’elle trouve de quoi remplacer sa bouteille de chouchen vide. Regard las qui se pose sur la ville grouillante de vie au rythme des cahots du véhicule sur les rues pavées. L’arrivée sur le champ de bataille ne saurait tarder…Déjà se dessine l’hôtel Montfort, auquel elle n’a plus fait que de rares séjours depuis le sacre de Béatritz. Le convoi stoppe, et elle descend avec précaution, essayant de ne pas se prendre un pied dans le bas de sa robe. Arrivée en bas, elle aide Alix Ann à descendre, se dirigeant directement vers l’intendant des lieux prévenu de leur arrivée. Elle échangea quelques mots avec lui, ayant repris la gestion au décès de son père, avant l’arrivée de Taliesyn. Elle avait dû diminuer les effectifs au strict minimum lorsqu’elle s’était retrouvée avec le peu de finances laissées, le duché bloquant les finances paternelles. Gérer avec des finances au ras des pâquerettes était devenu un art pour la blonde, mais les crédits étant désormais débloqués, elle avait indiqué à l’intendant qu’il lui fallait recruter à nouveau pour redonner au lieu son lustre d’antan, ce qu’apparemment il avait fait. On fit descendre les bagages et elle commença à régenter l’organisation auprès du personnel, spécialité marzinesque. Amener tout le monde à sa chambre, préparer le repas, rajuster la décoration...
Montfort is in the place, faut que ça rocks !

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Else
Et le voyage de se poursuivre sous une pluie de cadavres – présage ? – et devant le spectacle d’une marraine poule – jalousie ?

Jalousie, c’est certain. Qu’Alix se soit jetée dans les bras de l’autre. Pour quoi ? Les cadeaux ? Les douceurs ? Ou… est-elle préférée ? Plus proche de... Que fait
elle, qu'est-elle, qui rassure Alix plus qu'elle ne le peut ? La tante délaissée ravale une stupide rancœur, et se morigène.

Présage, c’est possible. Le pacte tantôt passé n’augure rien de bon, et Kermorial du coup n’a plus droit à l’échec. Tuerait-elle, la Montfort ? Pommières l’a dit : « C’est la seule personne que je connaisse qui ne mente jamais. »

Sauf par omission, apparemment. Les bras blancs se referment, sous ses yeux et sur l’enfant heurtée. C’est bien beau, d’enfermer mini blonde dans une bulle blindée ; elle voudrait, aussi, Dieu la pardonne ! mais ça ne tiendra pas. Le monde existe. De quoi, bête fauve, penses-tu protéger cette petite ? Et quel monstre fragile en fais-tu ? Elle sait, Elsa, comment la dissimulation provoque l’incendie. Et pourtant… elle se tait, aussi, encore, dextre crispée sur le bras qui prouve, et son propre silence passe un tison sur la plaie.
Pas elle, flammes sans nom… Elle, vous ne l’aurez pas…

- Elle ne tuera personne, non. Ça ira, Alix.

Requête en forme de confirmation. La mort a trop entouré cette enfant, et par le meurtre on ne sauve personne. Quelle alliée, vraiment ! contre qui il faudra se battre… Et tandis que le voyage se termine, Elise se fait l’effet d’un rat en route pour un nid de vipère.

En fait de nid, c’est un hôtel particulier. Fière allure, si l’on aime les ors. Pour Kermorial, évidemment, tout cela suinte l’artifice arrogant. Elle appelle ça : souricière. Et si le rat en a vues d’autres, et sait bien mieux que de s’y laisser prendre, la souricette quant à elle doit en prendre plein la vue. Godliza, apparaissant derrière l’enfant, applique des paumes protectrices sur ses épaules pour la garder en retrait. Elle ne la quittera pas d’un pouce. Juré : elle tempérera, de toutes ses forces, l’émerveillement d’une innocente devant le faste deux fois menteur.
Hoffmann
[En terres Mussidanaises: Ribérac]

Le Vicomte fût informé par un messager que la famille de Mirandole se rendait à Paris pour rencontrer les Monfort.
C'est non sans rechigner intérieurement, qu'il accepta d'escorter leur calèche.
Il avait tout de même une dent contre les Bretons, le Charentais, en même temps, quand on a fait la guerre à plusieurs reprises contre un Grand-Duché, qu'on a jamais reçu d'aide de la part de celui-ci et qu'on passe son temps à lire que les Monfort-Toxandrie sont des hérétiques...
Pas étonnant qu'on arrive à avoir une dent contre eux.
Mais son serment envers son Duc passait au delà de ses querelles personnelles, c'est ça l'abnégation!

Il s'en alla au plus vite quérir un garçon d'écurie, scella son cheval, enfila un fanion aux armes de Ribérac sur une lance, qu'il attacha ensuite à l'arrière de sa scelle et qu'il fit tenir bien droit, fier de ses terres.
Puis il galopa vers Mussidan, rejoindre son suzerain.








[Direction: Paris]

C'était la première fois qu'il allait rejoindre Paris, la Capitale!
Enfin il faut avouer que pour le Cagouillard, la Capitale, c'est Angoulesme! Ou bien Mussidan, voir même Ribérac, enfin tout dépend de quelle capitale on parle.
Bref, il était heureux, seul, sur son cheval, à guider la carriole, il se disait qu'il évitait bien des querelles de familles en restant à l'extérieur de celle-ci et puis le Royaume était en paix alors il ne risquait pas grand chose, à la limite des brigands...
Oh mazette! Il fallait qu'il se couvre! Il risquait de prendre un joli coup de soleil face à ce si brulant mois d'août!
Il s'habilla donc de manière légère, se couvrant l'entièreté du corps, chapeau sur la tête et des gants de cuirs pour ne pas attraper une nouvelle ampoule à cause des rennes.
Il se laissa aller pendant toute la route, sauf lorsque le Duc le demandait ou lorsqu'ils traversaient des villes.
En société, il se pavanait, montrant au monde, du moins aux quelques villageois, que le Vicomte de Ribérac avait la classe et avait grand-soif de diffuser sa culture aux peuples "barbares".
Même en terre d'oïl, la préparation des cagouilles et du pineau n'était pas chose acquise.

Arrivé à Paris quelques longues et chaudes journées plus tard, le Cagouillard se changea dans son bel uniforme militaire, Capitaine qu'il était!
Pierobero
Le Seigneur de Bourgnac fut mandé par son Suzerain. Il ne savait encore rien de la mission qui l'attendait, seulement qu'ils allaient se rendre à Paris. Ce serait une grande première pour Pierobero. Il ne pensait d'ailleurs jamais s'y rendre un jour, lui humble militaire autrefois au service du PA et désormais entièrement dévoué au duc de la Mirandole.

Pierobero prépara de quoi faire un long voyage sans oublier ses armes évidemment: un voyage avec le Fleix était rarement de tout repos. Il fit harnacher sa monture et s'en alla en direction de Mussidan, flanqué à ses côtés de deux de ses meilleurs combattants, fidèles parmi les fidèles et ayant moult fois combattus avec brio.

Le trajet ne fut guère long en raison de la faible distance séparant Bourgnac de Mussidan, il fut donc parmi les premiers à arriver. Il eut tout le temps de s'enquérir de la raison du voyage. Une fois chose faite, il ne trouvait guère d’excitation à ce voyage, si ce n'est de découvrir la capitale. Une ville devenue plus hospitalière depuis l'avènement du nouveau Roi de France. Cependant, il regretterait vite les paysages vallonnés du sud pour les plaines amères du nord.

Le Grand Maître attendit une bonne partie de la journée que l'ensemble des seigneurs faisant partit de l'escorte se manifestent aux grilles du Château. Il en profita pour s'occuper de l'approvisionnement en vivres du voyage et fit empaqueter avec le plus grand soin les cadeaux que le duc de la Mirandole avait prévus. Des présents somptueux, comme à l'accoutumée.

Le Vicomte de Ribérac arriva alors que l'après-midi était déjà bien avancée. Il fut décidé que le départ serait pour le lendemain. Pierobero accueillit celui qu'il avait appris à apprécier. Et nul doute qu'il chevaucherait de concert le lendemain pendant que le Duc et son rejeton voyageraient dans la carriole. A eux les cahots, Piero n'avait jamais pu se faire à ces secousses insupportables et nauséeuses. Ce serait avec le plus grand plaisir qu'il voyagerait sur sa fidèle monture.

Ça y est, le grand jour. Le Seigneur de Bourgnac avait peu dormi comme à chaque fois avant un voyage ou une bataille. Il avait occupé sa nuit à s'entretenir avec les soldats de garde. Il appréciait le fait de parler simplement, parfois crûment avec des personnes issues de sa couche sociale. Et il était toujours bon de se tenir au courant des derniers potins, surtout que l'ancien Sénéchal du PA était très mais alors très souvent à la ramasse. Un Roi mourrait? Vous pouvez être sûr qu'il serait le dernier à être au courant.

Le voyage se passa sans encombres, les yeux aiguisés de l'ancien Capitaine l'avait bien averti de quelques brigands cachés dans les sous-bois, mais ils ne furent pas assez fou pour tenter quoi que ce soit, ils auraient été écrasé de toute manière. Et inutile de les pourchasser, cela n'aurait été que du temps de perdu.

Comme prévu, les vallons laissèrent leurs places aux plaines, si monotone qu'une soudaine mélancolie prit le pas sur l’excitation du voyage. Le vétéran se sentait l'âme d'un vieillard dans un corps pour autant si jeune mais usé par les blessures à répétition. Par ailleurs, les fortes chaleurs n'arrangeaient rien. Pierobero perdait des litres d'eau sous son épaisse armure qu'il se refusait à ôter.
Le Seigneur de Bourgnac se forcit tout de même à être d'une bonne compagnie avec Hoffmann, et avant que la morosité s'empare tout à fait de lui; la procession arriva devant les premiers remparts de Paris. Il fut émerveillé devant la taille des remparts et se prit à calculer le nombre d'hommes que nécessiterait la prise de la ville.

Puis, Piero prit ses quartiers en une auberge renommée de la capitale. Le Fleix avait de nouveau délesté sa bourse, étrangement toujours aussi remplit malgré ses envies toujours plus excessives en matière d'art et de mode. Pierobero demanda à ses deux gardes de veiller sur le Duc et son fils, pendant qu'il s'autorisa une brève visite des environs.

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Tinelia
    Luna & Jonas

    | « Un grand homme n'a pas de famille ; il n'a que des héritiers. »|
    Fessier Princier dans le carrosse.


Le temps passe, la renarde affichait un petit sourire sur ses lèvres. En effet, les moments où ils se retrouvaient en famille tous les trois étaient rares. Elle avait besoin de connaître ce frère duquel elle avait été éloignée trop longtemps. Jonas, son précieux garde chevauchait à l’arrière du carrosse avec le reste de la troupe. Accoudée au rebord de la voiture, son minois se niche dans l’ouverture lui permettant ainsi d’admirer le paysage. La jeune demoiselle qui aimait s’émerveiller de tout, savourait l’instant présent. Car l’instant est revigorant, à l’instar du temps. Le temps ça alourdit tout. Certains disent que ça bonifie. Luna n’y croyait pas, bien que pour elle, son père n’était que plus merveilleux chaque jour. Alors oui, la renarde admire de son museau les paysages. Paris approchait. Alors écoutant d’une oreille les discussions père-fils, elle s’immisce.

« Je suis certaine que vous serez le meilleur Cardinal que la Terre ai pu porter, mon frère. »

Elle avait dit cela avec le sourire, car elle le pensait. Libre il était de choisir sa voie.
Du moins, c’est ainsi qu’elle le voyait bien qu’elle ne savait rien concernant les volontés de son père à ce sujet.


« Père, je connais une pâtisserie à vous retourner les papilles !
Pourrions-nous y faire une halte ? »


La jouvencelle mangeait souvent, il faut dire qu’elle adorait les biscuits et autres gourmandises.
Bienheureusement pour elle, son entrainement physique régulier la préservait d’un quelconque gras superflus.
Cependant, si à l’avenir elle se voulait moins active, pour sûr qu’elle devrait arrêter ses écarts incessants.

Mais voilà que la question de Madenig l’intrigue. Oui, pourquoi Paris. Pourquoi aujourd’hui ?

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Flex
Enguerrand Mirandole avait contacté Taliesyn de Montfort, prince du Retz en Bretagne dans le but de lier les familles pour permettre aux générations futures un avenir radieux. La démarche était culottée ; mais le jeune homme n'en restait pas moins stressé. Le voilà depuis plusieurs années à provoquer la chance. Quelques plus jours, il avait écrit à Anya Puycharic où il lui confiait quel homme il devenait. C'est à dire de mettre son destin entre ses propres mains et ne plus laisser la providence décider de ses ambitions. Bien qu'il appréciait tout autant que le hasard serait la genèse des plus belles rencontres, aller de l'avant restait néanmoins le comportement le plus contrôlable à posséder sur son existence. Et puis, la disparition des membres de la famille Louvelle ne faisait rien pour arranger les choses. Mirandole et Louvelle entretenaient une relation aussi profonde que sont les fonds marins. Se lier à une famille, noble de son état et au comportement somme toute exemplaire, lui permettrait - personnellement - de dépasser cette mélancolie de ce bon vieux temps.

La présence des nobles du Mussidanais pendant le voyage était rassurant. Le seigneur Pierobero, vétéran de guerre, constituait le principal nerf d'autorité et d'expérience lors des débats stratégiques militaires. Quant à Hoffmann, le vicomte de Ribérac et capitaine de l'armée du Mussidanais, il apprenait vite des enseignements de ses supérieurs. Sa fougue sur le terrain canalisait entièrement l'attention de ses soldats vers un unique but. Par ailleurs, ses deux premiers enfants étaient avec lui, dans la calèche. Madenig insistait beaucoup sur ses études religieuses dans l'unique but de mettre en rogne son père. Mais Enguerrand ne lui avait jamais dit qu'embrasser la carrière des Ordres ne pourrait que le rendre fier de sa réussite ; il préférait voir jusqu'où son fils pouvait rassembler tant de ardeur et de motivation pour arriver à sa fin. Quant à Luna - ô Luna - était-il nécessaire de préciser que le borgne se délectait de sa présence ? Ils iront dans cette patesserie, mais plus tard. Le jeune homme prit chaque main de ses enfants entre les siennes : il leur devait des explications :


« - Mes enfants, dit-il sereinement, mes chers enfants. J'ai le profond désir de vous offrir le meilleur de moy-même. Chaque jour, j'affronte le destin pour que vous soyez heureux maintenant et dans votre avenir. Même si je suis certain que tu deviendras un clerc respecté Madenig, dit-il en lui accordant un sourire, et que vous, mademoiselle, serez à votre tour la plus belle des jeunes, dit-il en croisant son regard émeraude ; il saisit leurs mains dans les siennes, je souhaite vous apporter tout ce qui est en mon pouvoir pour vous rendre heureux. Nous allons faire la connaissance tout à l'heure, d'une famille bretonne. Il s'agit des nobles Montfort. Ce nom vous dit peut être quelque chose, en effet, le brave seigneur Alban en est un cousin éloigné. Par ailleurs, j'attends de vous un comportement irréprochable.. Cette remarque s'appliquait plus à un enfant qu'un autre, à vous de deviner lequel. Il est possible que cette famille devienne notre amie. Nous allons devoir apprendre à les connaitre. Tandis que je discuterais avec sire Taliesyn, vous aurez tout le loisir de faire la rencontrer de gens de votre âge. Peut être que Madenig pourrait-il plaire à une jeune femme, mmh, n'est-ce point ? »

Dit-il pour briser la glace, d'un ton amusé en faisant mine de rien. Luna pourrait embêter son petit frère avec cette remarque ; quand à Madenig, il pourrait prendre cela pour un défi et à l'évidence, montrer à son père combien il sera brave. Etre père, c'était quelque chose de très psychologique. Il avait tellement parlé qu'il n'avait pas remarqué que Paris s'offrait à eux. Dehors, la capitale du royaume de France transportait cette allure de stabilité à son œil. Enguerrand s'assit au fond de son canapé, et songeait à faire bonne impression. Il se réservait le droit de se reposer.

Les voilà devant l’hôtel Montfort. La calèche s'arrêta. Enguerrand sortit de son sommeil.

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Madenig
Le coche allait à vive allure suivit par les vassaux de son père.
Le jeune Mirandole regardait les plaines s’étaler à perte de vue, le regard plein de morgue.
Sa sœur et son éternelle bonne humeur le faisait soupirer.
Il avait envie de boire. Boire pour apaiser sa douleur, boire pour oublier la présence de son père.
C’est alors que Luna lui fit cette réflexion. Il soupira une fois de plus, amer. Lui Cardinal ? Jamais.


-« La Gourmandise est un vilain péché, ma chère sœur. Elle vous conduira si ce n’est sur la Lune du moins dans le camp des Laiderons.


Et hop ! Prends ça dans les dents ma chère frangine !
Ces études n’avaient pour autre but que d’embêter son père et lorsque celui-ci, l’ayant pris par la main, et lui ayant dit qu’il fera un bon clerc, le jeune adolescent Borgne & Boiteux pinça ses lèvres et bomba le front.
Ainsi donc, cela avait échoué, son père n’y voyait aucun inconvénient.
Pire encore ! Il semblait même en être fier !
Ce qu’il désirait au plus profond de lui, c’était de devenir un chef de guerre respecté.
Lorsque son père eût terminé, il lâcha sa main et se leva d’un bond, s’aidant de sa canne pour ne pas tomber.


-« Je ne serai ni Cardinal, ni même un clerc. Je serai un fidèle comme un autre et d’ailleurs, il me faudrait un Parrain ou une Marraine… enfin soit ! Je compte mettre un terme à mes études au Séminaire Saint-Benoît.
Quant-à mon comportement, soyez assuré qu’il sera exemplaire et que je ne me ferai point remarquer.


Paf !
Il se rassied et retourne à la contemplation du paysage qui tout à coup s’est transformé.
La plaine avait laissé place à la ville, la grande ville et sa puanteur.
Paris, il connaissait bien Paris. Il y avait passé son enfance loin de ce père qu’il découvrait chaque jour.
Sans détaché son regard de la lucarne il questionna son père…


-« Père, croyez-vous vraiment que la présence de tous vos sbires est nécessaire ?


Et c’est à ce moment-là que le coche s’arrêta devant un bel hôtel particulier.
Cela devait être là, le lieu de réunion avec les Montfort.
Il était prêt, bien que ce genre de réunion l’ennuie.
Il n’y aura sans doute comme boisson que du lait et comme divertissement que des pimbêches. Il en soupirait d’avance…

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Alix_ann
Alix se sentait de plus en plus bernée. Le petit coche marque l'arrêt et sa marraine, la première se dresse jusqu'à la sortie. La gosse, elle, serre des poings contre la banquette, lançant un regard plein d'interrogations à sa tante Elisabeth. Il y avait quelque chose qui se tramait, quelque chose de pas normal qui faisait qu'elles avaient toutes les deux cet air si sérieux. Pour Elisabeth, à la rigueur, cela semblait normal. Mais pour Marzina, c'était beaucoup plus inattendue, surtout pour ce qui devait s'avérer, officiellement, une virée pour s'acheter de nouvelles robes.
Bref.
On la dupait.

Et elle se redresse à son tour, la chiarde. A la suite de sa marraine elle descend du coche, longe ses pas jusqu'à l'hôtel, découvre cet hôtel, de le trouver joli, d'en être fière un peu.

Elle a un peu peur, Alix. Alors elle attend que Elisabeth arrive à son niveau, et elle lui prend la main. De son petit regard bleu elle fustige du regard son suzerain, qu'elle aime beaucoup moins depuis qu'il a prit l'apparence d'un tueur de lapin. Et je vous parle même pas de celui qu'elle lança à Finn... Son menton se lève bien haut dans un geste théâtrale, elle secoue ses cheveux. Bien fière, bien hautaine. Assurément la fille de sa mère, la filleule de sa marraine, mais aussi la nièce de sa tante.

Alix n'a plus très confiance, et c'est sans compter le broua qui se fait entendre de l'extérieur. Des visiteurs? Des visiteurs? Alors comme ça, c'est des gens, qu'on va voir?
Nouveau regard de détresse.


-« Qu'est-ce qui se passe, c'est qui? C'est pour vos guerres vous devez rencontrer des gens? »

On va dire que c'est ça...
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