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[Rp] Sur les cendres du passé on construit notre avenir

Torvar
Torvar avait trainé à Paris un certain temps. Passer quelques jours dans cette grande ville l’avait laissé dubitatif. Bien évidemment il y avait les plaisirs avec les tavernes, les maisons de passes et les tripots qu’il avait réussi à dégoter mais les gens se prenaient visiblement trop au sérieux pour réellement profiter du temps qui passait. Mais qu’à cela ne tienne, le cosaque n’avait cure de ses personnes qu’il ne connaissait pas et qui, au final, le laissait indifférent mais cela mettait une ombre au tableau presque idyllique que représentait cette petite escapade.

Prenant à gauche dans une ruelle, perdu dans ses pensées, il se rendit tardivement compte qu’il avait erré dans les rues de la ville pour venir s’échouer dans ce quartier que l’on disait mal famé. La cour des miracles la bien nommée. Par pur réflexe, le guerrier avait positionné sa main sur la fusée de son épée et continuait à avancer. Les regards qu’il croisait étaient des plus intrigués. Il le savait, sa couleur de peau, tannée par le soleil des steppes et la vie au grand air, ainsi que ses vêtements le plus souvent colorés ne l’aidaient pas à passer inaperçu. Mais ce fut un « loup des steppes » avec un sourire moqueur qui continua sa route. Mal lui en prendrait à celui qui voudrait le détrousser. Il avait assez donné la mort sur les champs de bataille pour savoir se défendre.

Marchant nonchalamment, prenant même le risque de s’enfoncer dans ce dédale de rues et de ruelles qui pourrait lui offrir la mort à chaque coin, Torvar avait redressé le menton. La fierté qu’il portait comme un étendard était à elle-seule une provocation. Et il s’en amusait le bougre. Il s’en amusait d’être ainsi insouciant. Quoi de plus ravigotant que de savoir si les habitants du coin lui chercheraient querelle… Le cosaque avait ce petit grain de folie qui le mènerait peut être un jour à sa perte… peut-être ou pas mais en attendant, l’amusement le détendait. Cependant, au coin d’une ruelle un peu mieux éclairé que les autres par les rayons du soleil, Torvar se stoppa net. Ses pupilles s’agrandir tandis que ses doigts se crispèrent sur son épée. L’instant d’incertitude fut fugace mais Torvar en fut bouleversé. Ce pouvait-il que…

Une ombre du passé lui revenait en mémoire, quelques fragments d’autrefois, quelques visages se mirent à danser devant ses yeux. Il lui fallait en avoir le cœur net, il lui fallait savoir. Cette chevelure rousse, cette façon de se mouvoir, ce visage même… Certes, elle avait changé, certes elle n’était plus la gamine qu’il avait croisé à plusieurs reprises mais là, ici, dans ce quartier. Personne ne savait qu’il était lui-même à Paris. Personne ou peu de gens finalement. A qui avait-il donc écrit ces derniers temps pour l’informer d’où on pourrait le trouver ? Son cerveau travaillait à la vitesse de la lumière, cherchant, fouillant, essayant d’extirper la moindre information de ce qui pourrait lui coûter la vie car si elle était là, d’autres pouvaient l’être aussi.

Se faufilant le long des murs des maisons, Torvar mit un peu de distance avec cette jeune femme qu’il se mit, malgré tout à suivre. Il devait savoir où elle vivait, qui elle rencontrait, ce qui se dirait. Elle était le seul témoin qu’il avait laissé en vie au nom de son amitié pour Théodrann. Il ne pouvait lui faire ça à lui mais elle, était-elle encore liée à lui pour taire ce qu’il avait fait ou bien était-elle passée aux aveux ? Torvar essuya une perle de sueur qui fuyait sur son front. Les irlandais lui avaient toujours mis les nerfs en pelote. Et pourtant, il avait accepté d’aller se battre dans ce foutu pays au nom de quelques écus et quelques biens amassés au passage. Et maintenant ?

Maintenant elle continuait sa route comme si de rien n’était. Sa proie ne s’était pas encore rendu compte qu’il la suivait ou alors elle était plus intelligente qu’il ne la soupçonnait et elle l’entraînait sur son terrain de jeu. Prenant le risque de ralentir sa course, Torvar s’appuya contre un mur afin de réfléchir et vite. Que faire, que dire, que croire ?

Le cosaque se détacha du mur pour continuer sa course mais soudain, la rousse avait disparue. Rageur, maugréant dans sa langue maternelle, il était comme un benêt au milieu de la rue à tourner sur lui-même afin d’essayer d’apercevoir une mèche qui lui redonnerait l’espoir. Et ce fut comme ça qu’il se rendit compte qu’il s’était enfoncé un peu plus dans la cour des miracles. Et la nuit qui ne tarderait pas à tomber. Devant la désagréable sensation qu’il n’était qu’un rat pris au piège, Torvar prit la décision d’effectuer un repli stratégique. Demain à l’aube il reviendrait et cette fois, avec la détermination pour la trouver mais en attendant, c'était en marmonnant qu'il faisait chemin contraire.


- Pizdec*... ça ne peut qu'être toi... je suis certain de ne pas me tromper... si je te retrouve....

Oui si il la retrouvait, que ferait-il le cosaque ? N'y avait-il pas eu assez de morts ? Et cette amitié pour l'Irlandais qui le liait, qu'en ferait-il ? Tant de questions se bousculaient dans son esprit sur le chemin du retour que cette nuit-là, le sommeil le fuit.



*m**de ou plus vulgaire dans le sens agacement.

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Isleen
Isleen déambule au fil des ruelles, n’allez point croire qu’elle marche au hasard, elle sait ou elle dirige ses pas l’irlandaise, cela a beau faire quelques mois, années qu’elle n’y a mis les pieds, elle se souvient encore des dédales, et des méandres de la Cour des Miracles, ses pas la conduisent bien là ou elle désire revenir. Et oui quitte à se retrouver sur Paris, embarquée par un bon samaritain, accessoirement marchand, qui s’est refusé à la laisser à moitié assommée sur le bord de la route, après qu’elle ait subi sa toute première attaque de brigands après plus de 4 années sur le sol français sans aucune encombre, cela même en voyageant seule, précisons le, donc quitte à être sur Paris, autant faire un crochet aux Miracles.

Folie ? Nostalgie ? Un peu des deux, autant dire que Philibert qu’elle rencontra là et qui fut son premier amant, en aurait eu des sueurs froides de la savoir déambuler ainsi toute seule…"il peut t’arriver n’importe quoi ! Tu ne fais pas le poids contre des gros malabars ma fée des îles !" Les murs de la vieille forge en pierres qui leur servait de logis en avaient tremblés plus d’une fois de leurs disputes, étrange de voir comme certains souvenirs reviennent avec facilité. Et Lambach que dirait-il s’il la savait là? Surement poserait-il simplement sur elle son regard nuit, sans rien dire, lui faisant ainsi comprendre qu’il préférerait qu’elle évite de se mettre en danger, tout en notant qu’elle s’en est sortie sans soucis…bon excepté les bleus dus à son attaque sur la route.

Certes, elle ne connaît point l’endroit aussi bien qu’un natif, mais suffisamment pour se sortir d’une situation difficile, c’est que le mini pouce irlandais a plus d’un tour dans son sac. Point d’épée à sa ceinture, juste quelques dagues cachées ça et là, et l’esprit en alerte, cela a toujours suffit jusque là pour la garder en vie dans les méandres obscurs et dangereux où il lui arrive de trainer ses guêtres.

Isleen déambule donc, revenant des bords de Seine, elle se sent surveillée, l’air semble avoir changé autour d’elle, s’être empli du mot "danger". Elle continue un moment l’air de rien, le long des ruelles, quelques mètres plus loin, elle s’arrête, elle doit se rendre à l’évidence, elle le sent, elle est suivie. Par qui ? Pourquoi ? Elle se retient in extrémis de jeter un regard en arrière, l’instinct est une bonne chose mais il fait parfois faire des conneries et là ça en serait une, ça donnerait l’indication qu’elle sait. Elle deviendrait la petite souris traquée par le chat.

Continuer de marcher, ne pas accélérer le pas, pas encore, trouver l’occasion pour le semer, pour disparaître à sa vue, elle sait faire, elle a appris il y a longtemps en Irlande. Là, voilà, ce groupe d’hommes en pleine discussion, parfait. Elle passe à leur coté, les contourne, et pour une fois remercie dame nature de ne pas l’avoir fait bien grande, dissimulée elle atteint rapidement le coin de mur, l’ombre protectrice, et peut désormais voir sans être vue.


Ag na Déithe ! Lui !*

Ses onyx viennent de se poser sur une silhouette sortie tout droit de son passé, cela ne se peut, pourtant, la même mâchoire carrée, le même front volontaire, le même regard, les cheveux un peu plus gris, quelques rides supplémentaires… les images qu’elles auraient voulu oublier reviennent à sa mémoire, elle recule encore un peu plus dans l’ombre protectrice sans même s’en rendre compte, les poils de ses bras se hérissent sous la peur ressentie à l’époque et qui lui revient en pleine figure sans avoir perdue de sa force.

Tapis dans l’ombre, contre le mur, elle ne quitte pas le dos du cosaque qui s’éloigne, elle n’a pas souvent peur pour elle même, elle est plutôt du genre téméraire danger ou pas, c’est son grain de folie, elle fait les choses et agit sur des coups de têtes, des envies, mais là, le revoir, après autant de temps, c’est un peu comme si toutes ces années n’avaient pas existées, elle n’a qu’un désir le fuir, l’éviter, telle la gamine qu’elle était à l’époque.

Elle laisse la nuit prendre possession des Miracles et regagne par automatisme la vieille forge qui semblait l‘avoir attendue depuis tout ce temps. Cette nuit là, le sommeil ne fut guère reposant.

Au petit matin, le soleil se leva sur les Miracles, comme ailleurs et c’est une irlandaise fatiguée mais sur le pied de guerre, qu’il éclaira. Elle devait au plus vite quitter Paris et cela pour plusieurs raisons. La première de toute, la principale : Lambach, il l’attendait et ce voyage sur Paris n’était absolument pas prévu au programme. Il allait s'inquiéter et à juste titre.
Ensuite, elle devait mettre le plus de distance possible entre ce géant venu de l’Est et elle. Il était, non, il est un vrai danger.

Est-il au courant pour Théodrann ? Est ce pour cela qu’il est là ? A-t-il retrouvé sa trace ? La cherche-t-il pour faire ce qu’il n’a fait ce jour là ? Par tous les Dieux, elle n’a guère été discrète à l’époque… pourvu que personne ici, ne se souvienne d’elle ou de Philibert qui l’a rejoint ensuite en Languedoc , que personne ne parle, qu’il ne trouve jamais sa trace jusqu’en Guyenne, jusqu’à… Lambach.... un frisson de peur lui glaça l'échine. Elle doit empecher cela, elle le sait capable du pire, et elle se refuse à ce que le pire arrive. Elle ne peut quitter Paris sans savoir.

Seuls les liens qu’ils avaient mutuellement avec Thédrann les avaient empêché mutuellement d'agir, aujourd’hui...aujourd’hui, elle est là dans une ruelle des Miracles, adossée à un mur, résistant à l'envie de prendre ses jambes à son cou, aujourd’hui s’il la cherche, il allait la trouver, car elle doit savoir ce qu’il vient faire ici.


Allez viens Torvar, je t'attends...


*Par tous les dieux
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Torvar
Le jour s’était levé et avec lui un Torvar fatigué mais décidé à en finir avec cette histoire du passé. Il ne voulait plus se poser mille questions sur ce qui aurait dû être fait cette nuit-là ou ce qu’il aurait dû ne pas faire. Son geste avait été sûr et son acte réfléchi mais aujourd’hui, alors que le passé venait le hanter, que bien des années s’étaient écoulées, il ne pouvait faire deux fois la même erreur. Elle devrait mourir pour son bien à lui sinon il allait devenir fou à se poser trop de questions.

Aussitôt le ciel éclairé par l’astre du jour que Torvar s’échappait de l’auberge où il avait pris une chambre quelques jours plus tôt. Son périple dans la grande ville ne devait pas durer trop longtemps et quoi qu’il arrive aujourd’hui, il serait sur les routes d’ici demain matin. Il ne pouvait se permettre de rester dans un lieu qui lui réservait autant de mauvaise surprise… la main sur son épée, sa longue cape sur les épaules qui lui descendait jusqu’aux chevilles recouvrant ainsi son arme ainsi que son poignard. Il n’était pas obligé de prendre tout son attirail mais l’apparition de la rousse était une déclaration de guerre envers le cosaque et rien ni personne ne pourrait le faire changer d’avis. Sans un mot, sans un regard, l’homme s’engouffra dans les dédales des ruelles qui s’éveillaient à peine. Certaines gens allaient se coucher, ayant œuvrées toute la nuit durant tandis que d’autres ouvraient à peine les yeux. Et c’était un Torvar au visage fermé, aux traits tirés qu’il croisait.

Sa recherche avait duré un long moment. Il avait été méthodique, parcourant les rues et les petits chemins glauques un par un pour enfin la trouver. Elle était là non loin de lui. Une rousse qui attendait son adversaire comme on attendait la mort, paisiblement adossée contre un mur. Torvar marqua quelques secondes d’arrêt histoire de l’étudier et d’étudier les alentours. Il n’aimait pas les mauvaises surprises et déjà que de la revoir en était une, il ne voulait certainement pas accumuler. Redressant le menton avec fermeté et fierté, il chercha au loin son regard à elle. Il voulait savoir si elle avait peur, si cette rencontre, elle en connaissait l’issue, si elle se doutait que demain, elle ne verrait pas le jour se lever ?

Un pas de côté et Torvar chercha un meilleur angle afin de l’aborder. Si elle était là à l’attendre, on pourrait facilement lui sauter dessus dès qu’il s’approcherait. Avait-elle peu de souvenirs pour penser qu’il serait si bête et ne pas penser que l’irlandaise avait plus d’un tour dans son sac ? Elle avait trainé ses guêtres auprès de Theodrann alors oui, elle était maligne, oui elle savait se débrouiller et oui, elle ne le laisserait pas avoir le dessus sur elle, quoi qu’il lui en coûte.

Torvar prit enfin la décision de se déplacer. L’attente lui mettait les nerfs à vif et il serait capable de lui arracher le cœur sans un mot tellement il semblait sur des charbons ardents alors d’un pas décidé, il fit de grandes enjambées, la main sur la fusée de son épée sous sa cape. La vitesse serait peut-être une alliée et puis soudain, le cosaque bifurqua dans une petite rue encore assombrie par le manque de soleil. Il se mit à courir afin de contourner la rouquine. Il ne voulait pas qu’elle se doute de quel côté il arriverait alors il dépassa la rue qui pouvait la ramener vers elle avant de se stopper et de prendre sur la gauche, remontant maintenant par une rue parallèle. Et malgré son âge, il était encore svelte le cosaque et une petite course de bon matin n’était pas pour lui déplaire.

A peine essoufflé, il se camoufla sur la gauche d’Isleen et attendit en l’observant. Elle ne devait pas en mener large et bientôt elle serait à sa merci. Il frapperait quand il le désirait. Ce n’était pas elle qui menait la danse même si… même si elle l’attendait ce matin. Un sourire énigmatique étira ses lippes et ses yeux gris acier scintillèrent de plus belle tout en la regardant.


    *Déchaine les enfers Isleen, donne-moi une seule bonne raison pour ne pas t’épargner. Je serais celui qui t’apportera la paix tout comme je l’ai fait pour les autres. Tu te rappelles dis-moi ? Tu te rappelles comme ils sont morts vites et sans cris, tu te souviens de ton cousin ? Il n’aurait jamais dû se mettre en travers du chemin de ce noble pour lequel je travaillais. Pourtant il avait dû être prévenu… Est-ce un trait de caractère dans ta famille l’Irlandaise, dois-je m’attendre à ce que tu fonces tête baissée et que tu te jettes dans mes pattes pour mourir plus vite ? Ou bien feras-tu honneur à Theodrann en me combattant comme seul lui a pu te l’enseigner ? *

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Isleen
"Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous"
Nietzsche

Immobile, les bras croisés sous sa poitrine, elle est à l’opposé de ceux qui passent devant elle, de la vie qui renait chaque matin avec l’arrivée du soleil, immobile telle la mort l’irlandaise est là, à la fois attentive au monde qui l’entoure, à la fois repliée sur elle même, sur le film qui se déroule en boucle sous son crane, ou chaque vision de celui-ci, lui semble plus nette, plus horrible, plus sanglante, que la fois précédente.

Oui elle se souvient, impossible de chasser les images de sa mémoire…

Une gamine.

Un combat.

Mauvais endroit, mauvais moment.

Un homme, un géant, seul.

D’autres hommes. Trois, grands aussi.

Elle les connaît, elle les connait tous…

Parmi eux, le dernier fils de son oncle, son cousin, Melteoc, un des rares qu’elle apprécie dans sa famille, un caractère intrépide, téméraire, un regard vert à se damner une nonne, une tignasse indomptable, et cette volonté à toute épreuve - qu’elle comprend bien, très bien même - de montrer ce dont il est capable, de montrer sa valeur à ses frères, à son père, à sa famille. Il est là, avec quelques-uns de ses amis, leurs lames cherchent à atteindre, à blesser, à tuer un autre...
Lui.
Elle voit enfin son visage, mais elle l’avait reconnu bien avant…Torvar, l’ami de Théodrann. Il l’impressionne, lui fait peur, il est si grand, bien plus que beaucoup, elle se sent si petite à coté, et lorsque son regard se pose sur elle, des frissons lui viennent, son estomac se noue, sa gorge s’assèche. A chaque fois. iI lui fait se sentir vulnérable, elle l’évite donc le plus possible lorsqu’il vient voir leur ami commun.

Ils se battent…

Elle devrait partir, les laisser, tant qu’ils ne l’ont pas encore vu, ne pas rester là, ne pas voir l’issue… Elle devrait mais elle n’y arrive pas, figée, tétanisée sur place, le combat toute entier l’absorbe, elle en éprouve une certaine fascination, mêlée de peur, Il est seul contre eux, mais il lui semble faire face avec agilité, dextérité, il bouge avec aisance, souplesse, sa danse armée est assurée, nette, précise, mortelle. Son cousin, ses amis sont plus nombreux, mais lui est implacable, il tue. Bientôt ne reste que des corps sans vie à ses pieds, et son regard posé sur elle. Un simple pas dans sa direction, et c’est un froid glacial sur ses épaules, dans tout son corps, ses prunelles aspirent les siennes dans leurs abysses et c’est une peur indicible qui s’empare de chaque parcelle de son être. Nul besoin de mot, tout est là dans cet instant, tout est dit dans l’obscurité de son regard : c’est ton tour Isleen ! Elle devrait fuir, mais elle ne peut pas, impossible de bouger, elle reste là, elle attend, certaine que sa vie se termine ici.

Oui, elle se souvient, de n’avoir pu retenir ses larmes ce jour là, en voyant son cousin allongé baignant dans son sang, et si aujourd’hui, elle n’était pas adossée au mur, elle serait déjà écroulée au sol, rien qu’au souvenir de ce moment.
Oui, elle se souvient, elle n’est pas morte ce jour là. Entre eux, protecteur invisible : Théodrann.
Oui , elle se souvient, elle en frisonne, en tremble encore, elle en perd presque le contrôle d’elle-même, sa terreur de gamine en domine presque la femme qu’elle est devenue, et si elle n’a pas encore basculé dans la folie de la panique, elle ne le doit qu’à l’entrainement reçu. Alors quand dans cet état d’esprit elle le voit au loin, que ses onyx se trouvent piégés tant de temps après, par les abysses des siens, qu’elle y lit, le même avenir, elle ne le supporte pas et lui ferme son regard, ça en devient trop.

"Oui, je sais Torvar, je sais que tu es venu pour me tuer, je ne voulais pas le croire, j’espérais comme la souris espère toujours que le chat se lasse et l’épargne que non, tu ne venais pas pour me tuer, que l’amitié que tu avais pour Théodrann te liait toujours à lui comme autre fois, que j’y échapperais encore. Que penserait-il de toi s’il te voyait ? S’il savait ce que tu vas faire ? S’il savait que tu y prends plaisir ? Parce que c’est bien cette étincelle que j’ai vu il me semble dans ton regard."


Roussette ! Bouges toi !

... ???
BOUGES TOI par tous les Dieux ! Que penserait-il s’il te voyait ainsi ? C’est ça la question importante !
Je....qui ?
Tu perds ta langue ? Tu m’avais habitué à mieux !
Mais…non…je….peux….pas
Tu peux pas ? Dis plutôt que tu n’veux pas ! Tu renonces avant même d’avoir essayé !
Je..je n’ai auc’une chance ! Il est …. il me terrifie !
Et donc c’est pour ça que tu vas le laisser s’approcher de toi, te planter sa dague, son épée dans le cœur sans rien dire, ni faire ? *ton très condescendant* Tu m’avais habitué à mieux, à nettement mieux.
Non…mais…je suis seule, je…
Et alors ? Est ce que ça t’a déjà empêché d’agir avant ? Et ce que tu as appris ? Ceux sont des points de croix peut être ?
*Léger sourire* non, ça je n’ai jamais su faire
Isleen, qu’as tu appris ? *le ton est sec , un silence, un instant, puis plus doucement- * T’en rappelles tu au moins ?
J’ai appris… à voler, à anticiper, à me battre, …
Oui mais encore ?
A ne pas abandonner, à ne pas renoncer, à …
Tu y es presque… Qu’as tu appris pour survivre cailín* ?
J’ai…appris à laisser mes sentiments de coté, à devenir une autre…
OUI ENFIN ! Maintenant, bouges toi ça urge ! Il arrive ! Montre lui ce que tu sais fai’re, ne lui rend pas la tâche facile et surtout sauve ta tête ma Roussette !
...

Elle devient folle, c'est sûr, mais point le temps de s'en préoccuper, avec la rapidité de l’éclair, les onyx irlandais s’ouvrirent pour se porter au loin, là ou il était quelques minutes plus tôt, mais plus de Torvar, juste le vide de sa présence, pourtant il est là non loin, elle peut presque sentir son regard posé sur elle. Un reste de panique… Où est-il ? Un souffle, un léger soupire pour reprendre le contrôle et doucement, elle balaye de droite à gauche la rue, elle le cherche, il se dissimule à son regard, il sait faire lui aussi. "Pourquoi te dissimuler Torvar ? Aurais tu peur ? Te méfies-tu tellement de moi ? Non, c’est …." un sourire sarcastique, se dessine doucement sur son visage alors que la pensée continue son chemin en son esprit. Le regard se redresse fièrement, parcours une dernière fois tout autour d’elle, presque avec défi, elle enchaine, dans un irlandais qu’il comprend et suffisamment fort pour qu’il l’entend


TORVAR ! MIAN LEAT A IMIRT, Dá BHRí SIN...IMIRT ! *

Et sans plus réfléchir, son dos se décolle du mur, elle s’élance en avant, il prendra cela comme une fuite, peut lui importe, il lui faut d’abord savoir ou il est, pour cela rien de mieux qu’une petite course au milieu de la foule, un géant en mouvement ça se repère vite et de loin. Il est grand, à l’allonge et ne la perdra surement pas de vu comme cela, mais elle a sa jeunesse pour elle, sa petite taille, pour se glisser, se faufiler, elle court donc droit devant, là ou il se trouvait il y a peu, elle court, vite, zigzague entre les gens, sans se retourner. Elle va l’emmener, le perdre dans les méandres de la Cour des Miracles, et lui montrer ce dont elle est capable. Quitte à mourir autant le faire en combattant, autant que Théodrann soit fier d’elle, autant avoir le respect de son ennemi, il y en a nullement pour les faibles. A droite… tout droit… une ruelle plus loin la rue du Petit Lion… courir encore, à droite… elle bouscule, renverse tout sur son passage, pour freiner l’avancer du cosaque… quelques mètres plus loin sur la gauche, le passage du Grand Cerf… elle bouscule un groupe d’hommes, se faufile, et se glisse entre eux, ils arriveront peut être à le retenir…elle le sent derrière elle, il ne la perds pas de vu, elle le sait, le sent…elle a désormais un nouveau poignard dans sa main…à droite encore, elle court, ne se retourne pas, il veut la tuer, qu’il l’attrape déjà, et brusquement au croisement avec la rue Beaurepaire, elle s’arrête, se plaque contre le mur, se dissimule, le souffle court, le voir arriver…

"Viens Torvar, j'ai une dague pour toi.... Viens, au jeu du chat, la souris à des armes… "


*dans l'ordre :
Cailín = fillette
TORVAR ! TU VEUX JOUER, DONC …. JOUONS !

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Torvar
[Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible….. *]




Le temps a suspendu sa course. Le souffle court, l’œil vif, Torvar observe sa proie. Elle est là, à quelques pas. Il peut l’entendre respirer, pour un peu il sait qu’il pourrait saisir les battements de cœur de l’Irlandaise sans compter le frémissement de sa peau sous l’effet de la peur. Car l’angoisse l’étreint, il le devine. Elle se rappelle la douleur que fut la mort de son cher cousin, le sang qu’il a versé ce jour-là n’était que justice mais encore aurait-il fallu qu’elle soit au courant des affaires de famille… Isleen, la rouquine… Torvar sourit malgré lui. Elle avait bien grandit la gamine et Theodrann avait dû faire du bon travail avec cette jeune pousse malléable qui ne demandait qu’à boire les paroles de son mentor mais jusqu’où avait-elle reçu les enseignements de son ami germain ?

Une fugace question qui n’appelait aucune réponse dans la tête de Torvar. Il n’avait pas le temps de jouer à comprendre. Ce qu’il voyait lui suffisait amplement et ce qui l’interpellait c’était qu’ils se retrouvaient face à face après tant d’années. Avait-elle eu envie de venger la mort de son cousin bien-aimé pour qu’elle l’ait traqué durant tant d’années ? Un soupir s’était extirpé des lippes du cosaque.

- Isleen… Isleen… Isleen… ne sais-tu donc pas que du chasseur un homme peut devenir rapidement le chassé… Si tu me cherches depuis toutes ses années, tu m’as enfin trouvé…

Torvar s’avança de quelques pas avant de se stopper nettement. Des bruits, un cliquetis suivit d’un couinement de roue de charrette qui se rapprochaient, des gens qui quittaient une maison, l’attention du guerrier fut attirée une fraction de seconde mais assez pour que l’Irlandaise se fasse la malle. Relevant la tête, il la chercha du regard… une rousse ça ne se perdait pas comme ça mais bien vite, il dut admettre sa légère défaite. Prenant son mal en patience, il se mit à courir vers la première ruelle qu’il trouva, bifurqua à droite, puis à gauche avant de revenir sur ses pas… Là, faisant appel à son instinct, Torvar ferma les yeux à l’intersection de deux rues pavées.

- Allons l’irlandaise, où te caches-tu à présent… Je sais que tu n’es pas loin…

Et soudain son regard accrocha celui de la rousse. La main sur le poignard à sa ceinture, Torvar fonça dans sa direction. Ses pupilles semblaient hypnotiser la jeune femme et tout son corps lui suggérait de ne pas bouger, de l’attendre, de se mettre à sa merci. Mais des gamins trouvèrent que l’instant était bien choisi pour débouler dans les pattes du cosaque qui dut ralentir sa progression afin de ne pas trébucher puis il dépassa légèrement Isleen comme s’il ne l’avait pas vu afin de s’assurer que personne ne les observait puis son bras saisit le poignet de cette dernière. Le basculant rapidement dans son dos, il vint coller le corps de la rousse contre le sien puis la plaqua contre le mur. Son propre visage se glissa dans le cou de la rouquine comme s’ils étaient amants où tout simplement en train de marchander quelques faveurs.

- Si tu cries, je te tue ici et maintenant… quelle belle mort au milieu de la rue… Personne ne te regrettera ou bien as-tu amené ton clan avec toi pour saisir l’occasion de me tendre un piège ?

Torvar ne doutait absolument pas du silence qu’elle lui opposerait le plus longtemps possible. Elle avait toujours été farouche avec lui et c’était un trait de son caractère qu’il avait admiré quand Theodrann le lui avait présenté mais leur folie à tous les deux n’avait pas admis beaucoup d’écart de conduite. Torvar était un solitaire, plus que le germain en tout cas et jamais il ne se serait approché de trop près d’Isleen. Et puis la mort était venue séparer ce qui pouvait les rassembler.

- Si tu n’y vois pas d’inconvénient et je suis certain que tu seras d’accord avec moi… bouge tes fesses

Torvar tira sur le poignet d’Isleen afin qu’elle le suive, la prenant de façon à ce que tout le monde croit à un couple en train de conclure une petite affaire. Et le cosaque entraina sa proie dans une petite rue sordide, loin des regards curieux qui pourraient venir troubler leur explication. De temps à autre, il arrêtait sa marche pour regarder dans un renfoncement si cela pouvait le mener vers un abri de fortune mais pour le moment ils étaient bredouilles. Jusqu’au moment où un pan de mur tombé indiqua au cosaque que par-là, il trouverait un lieu pour s’expliquer et le moment venu ôter la vie à sa prisonnière, le tout sans être inquiété. Poussant Isleen afin qu’elle enjambe les quelques pierres au sol, il la suivit de près jusqu’à arriver dans une cour intérieure où trônait un puits. Il tira sur la corde qui tenait un seau, les sépara puis attacha les mains d’Isleen avec avant de lui faire face.

- A nous deux l’Irlandaise… depuis le temps que tu attends de pouvoir me regarder dans les yeux pour me juger… Dis-moi si tu es seule ?

    *Crache le morceau Isleen, dis-moi ce que je veux entendre afin que ton supplice prenne fin rapidement. Tu sais que je n’hésiterais pas à te faire parler. Aujourd’hui, il n’y a plus Theodrann entre toi et moi… plus que toi et moi et ce foutu passé qui nous ronge tous les deux !*




*L'Horloge de Charles Baudelaire
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Isleen
Shi.t *! Doublement, triplement sh.it ! Elle était pourtant là bien déterminée à lui lancer une dague en plein cœur, à se débarrasser de lui, à l’envoyer rejoindre les enfers. Elle aurait fait œuvre utile pour la communauté, aurait vengé son cousin par la même occasion, au lieu de cela, elle était restée figée comme une idiote, une imbécile, piégée par ses billes grises, piégée par la détermination, l’assurance, la puissance, le danger qu’elle lisait dans son regard. Elle était restée là à le voir foncer droit sur elle, scotchée sur place, pas même un cil n’avait battu. Elle était là à vouloir lancer sa dague, se faire la malle, et recommencer jusqu’à ce qu’il soit trop amoché pour continuer à la poursuivre. Et au lieu de ça, elle avait été prise d’une certaine fascination morbide et elle doit bien l'avouer, encore un peu de peur. Honte à elle.

Il l’avait dépassé tout aussi rapidement et le souffle de son passage avait fait voler légèrement sa tignasse, de surprise elle avait écarquillé les yeux, - il ne s’en prenait pas à elle ? – l’instant fut court, une fraction de seconde, le temps à peine d’une pensée, avant que sa poigne ne vienne, n’accroche fermement son poignet droit.

Et là tout dérapa, elle se sentie ballotée un instant dans un sens, puis dans l’autre avant de se retrouver brutalement plaquée contre un mur. Le souffle coupé sous le choc, elle en lâcha sa dague qui tomba au sol dans un bruit mat, comme sa tête qui se prit légèrement le mur. Elle allait être couverte de bleus, pensée insolite, c’était bien le cadet de ses soucis les bleus, elle avait plus grave sur le feu. Un souffle contre son cou, un corps massif contre le sien. Lui ! Coller à elle, bien trop près ! Elle aurait pu adorer un tel rapprochement dans d’autres circonstances, mais là certainement pas, et surtout pas de lui. S’il la violait avant de la tuer, elle le jure par tous les Dieux, son fantôme le hantera jusqu’à la fin de ses jours et même dans l’au-delà, elle lui pourrira la vie, la mort et encore après. La colère, la peur tout s’intensifia tel un feu dans lequel on vient de mettre du bois et qui s’embrasse d’un coup, elle allait lui hurler dessus, lui hurler de s’éloigner d’elle, se débattre comme une furie, elle ne le voulait pas si près, juste une inspiration avant…


- Si tu cries, je te tue ici et maintenant… quelle belle mort au milieu de la rue…

Les mots qu’il prononça lui clouèrent le bec et la figèrent bien plus rapidement que s’il lui avait donné une baffe.

Silence donc.

Oh oui, elle veut lui crier dessus, lui dire d’ôter ses sales pattes de sa personne, et lui percer les tympans par la même occasion, mais…il y a toujours un mais, elle tient à la vie, elle veut vivre, retrouver Lambach, ses bras, son sourire horripilant et tout le reste, pour cela elle doit rester le plus longtemps en vie, ne pas lui donner une raison de l’achever plus vite que prévu, elle n’a plus que ça pour espérer avoir un fin espoir de s’en sortir. Reste plus qu’à prier pour un miracle, un appel aux Dieux en espérant qu’ils répondent ?

tutuuuu tuuutuuu tutututu….Allo, Ligne personnelle des Dieux que puis-je pour vous ?
J’ai grand besoin d’un coup de main, et urgemment !
On se calme, on se calme, je regarde l’agenda …..
C’est pour tout de suite le coup de main ! Musclé, grand et costaud c’est possible d’avoir ça ?
Hum….J’ai une disponibilité pour voyons, ha oui Goibniu pour dans 6 jours, j’ai pas plus rapide , et encore c’est parce qu’en ce moment, nous avons une paix toute relative, moins de commande, sinon son carnet est plein pour 6 mois. J’ai pas mieux.
Dans 6 jours ! Bordel vous l’faites exprès ou vous êtes demeuré de naissance ? Qu’est ce que vous voulez que je fasse du Dieu Forgeron ? Le temps qu’il me fabrique une arme magique je serais déjà raide morte ! C’est méga, supra, hyper urgent le coup de main ! C’est question de vie ou de mort !
Oh il fallait le dire tout de suite que vous vouliez un miracle, non parce qu’il faut savoir que ….
Ouiiiiiii c’est un miracle que je demande par tous les Dieux ! Un tout en muscles qui m’aide à me débarrasser d’un cosaque !
…l’urgent est fait, l’impossible est en cours, pour les miracles prévoir….. un délai….tuuu tuuuu tuuuu tuuuu

Isleen t’es dans la merde ! A qui veut sauver la peau d’une Rousette ? T’es grave dans la mouisse ! Tu ne peux compter sur personne, pas de coup de main divin, l’appel à un ami, avec ta chance ça va sonner et tu vas avoir la charmante petite phrase " le numéro que vous avez demandé n’est plus attribué ", le 50/50 inutile, l’avis du public ? Il s’en fou le public, le public il croit que tu racoles et que tu viens de choper un client, foutu public ! Quand au dernier Joker le switch, et ben trop tard t’aurais du switcher le cosaque dès le réveil, et filer direct en Guyenne ! T’es seule et t’es coincée comme une Roussette morte !
C’est fou ce qui peut se passer dans la tête d’une personne en quelques secondes de temps …Rhaaaa mais va-t-il arrêter de l’écraser ? Qu’il se détache d’elle, qu’elle puisse réfléchir correctement. Elle reculerait bien, mais allez savoir pourquoi elle se retrouve contre un mur.


Personne ne te regrettera ou bien as-tu amené ton clan avec toi pour saisir l’occasion de me tendre un piège ?

Silence encore.

Mais pourquoi il lui parle de son clan ? Pourquoi lui parle-t-il de piège ? Il n’est pas bien c’est lui qui l’a recherché pour la faire taire ! Lui qui a retrouvé sa trace et maintenant projette de la tuer, de laisser son cadavre pourrir dans un coin sombre ! Pas elle ! L’âge ne l’arrange pas, il perd la boulle. Pas le temps de tourner plus les questions dans sa tête, voilà que monsieur reprend la discussion, enfin son monologue.


- Si tu n’y vois pas d’inconvénient et je suis certain que tu seras d’accord avec moi… bouge tes fesses

Silence toujours.

Oh parce que j’ai le droit d’avoir un avis contraire peut être ? D’y voir un inconvénient le cosaque ? Mince c’est trop d’honneur que tu me fais…j’avoue que je ne sais pas quoi dire, j’en reste sans voix, je ne m’attendais pas à tant d’égards de ta part et quelle douceur quand tu me tires par le poignet, que tu t’arrêtes pour voir si personne ne nous suit pour venir gâcher notre moment d’intimité qui va venir, et bien ca me chamboule de partout, d’ici peu je serais amoureuse…si si si…. j’en suis toute retournée Torvar. Par contre si tu pouvait ôter tes sales pates de moi, je t’en serais reconnaissant, attend que je sois sous le charme pour en profiter! Oh et quel charmant coin que tu nous trouves, avec un puits ! C’est pour m’y jeter après m’avoir enfoncé ta lame dans le cœur, c’est ça ? Que c’est bucolique ! hey hey...tu fais quoi avec cette corde ? Oh non , non….non…hors de question….

Il tire dans un sens, elle tire dans l’autre, elle se débat comme une furie, il la maintient, la domine, vaines démarches pour lui échapper, pour l’empêcher de lui attacher les mains. Ca ne peut être pire pour elle, enfin si il y a la mort, mais là en cet instant ça ne peut être pire.


- A nous deux l’Irlandaise… depuis le temps que tu attends de pouvoir me regarder dans les yeux pour me juger… Dis-moi si tu es seule ?

Mais pourquoi faut-il qu’elle soit toujours obligée de relever la tête pour plonger son regard dans les leurs ? Elle lâcherait bien un soupire, mais ce n’est guère le moment de s’apitoyer sur elle même. Ses onyx se plongent dans son regard acier, toute sa personne se redresse fièrement, le toise même. Oui, elle est plus petite, oui elle est attachée, et oui elle se permet de le toiser, et elle fait ça bien, c’est qu’elle a pris des cours avec un professionnel de la technique : Enzo ! Ces quelques années à ses cotés lui auront appris ça entre autre chose, alors autant s’en servir. Sans compter la fierté, ne jamais la perdre, même dans les pires situations, il ne reste que cela à l’heure de la mort, la fierté, Théodrann le lui avait appris, et elle en avait à revendre.

Si je pouvais te tuer d’un regard, tu serais déjà raide, étendu sur le sol, sois en certain Torvar, sois en certain. Mais là tu vois, tu peux te brosser que je te réponde. Me prend tu pour une demeurée ?
Je te réponds, je meurs. Un oui, et tu me tues tout de suite pour éviter le risque de voir débarquer mon clan, un non et tu me tues de suite pour te débarrasser de ce qui te ronge depuis tant d’années, le regret de m’avoir laissé en vie ce jour là.
Je ne te réponds pas, je meurs mais pas tout de suite, et c’est là mon unique chance. Ca va faire mal, je vais avoir mal, ça je le sais. Mais tu vois, je tente ma chance !
Alors Torvar va te faire voir ! Voilà ce qu’il te dit mon regard. Voilà ce que te dis tout mon être.

Vas te faire voir pour que je te réponde!


(*mer.de)
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Torvar
    * Je le savais…. Je le savais que tu te réfugierais dans le silence l’irlandaise. Crois-tu que je sois tombé de la dernière pluie, crois-tu que tu puisses me manipuler comme tu dois le faire avec les hommes que tu rencontres ? Theodrann t’a-t- il apprit toutes les subtilités de cet art ou bien vais-je te surprendre ? La manipulation… on en est tous là… lui, toi et moi sans compter les autres qui la pratiquent constamment mais nous… nous étions champions dans notre catégorie à l’époque… *


Le temps suspendit son vol. Un souvenir passa dans l’esprit du cosaque. Qu’elle était loin cette époque dorée où ils vivaient dans l’insouciance de mourir demain. Depuis, Torvar avait pris de l’âge, il ne voyait plus les gens de la même façon. Il avait une fille qu’il n’assumait pas complètement mais qu’il avait ramené dans ce pays, histoire de... et peut-être même qu’il avait d’autres enfants, ailleurs… Un jour ils viendraient réclamer eux-aussi justice pour le fait qu’il n’ait jamais été là. Torvar n’avait rien d’un sentimental. Seuls les garçons pouvaient l’intéresser afin qu’il leur transmettre son art. Une fille… bien que Kallista l’étonnait au final ayant reçu l’enseignement qu’on réservait aux mâles de sa tribu. Sans doute avait-on voulu faire honneur au guerrier qu’il était en offrant à sa fille la possibilité de recevoir la fierté du père qu’il était mais Torvar s’en moquait. Il n’était pas de ceux qui s’attendrissaient facilement. Et en attendant, il avait un besoin grandissant de faire disparaître ce passé qui venait hanter son présent.

Son regard se posa alorssur la rousse qu’il avait sous la main. Un sourire ironique vint illuminer le visage de ce dernier. Le cosaque approcha de la rouquine, lui prit le menton entre ses doigts et plongea son regard gris dans celui plus chatoyants d’Isleen. Son pouce vint caresser l’arrête de son visage, testant cette jolie peau qu’il sentait sous la pulpe de son doigt.


- Tu as décidé de jouer la forte tête avec moi Isleen… pourtant tu devrais savoir qu’avec moi c’est peine perdue… et c’est gâché mon temps. Le tien est compté mais ça ne te servira à rien de vouloir en gagner…

Puis soudain Torvar se recula et sa main se leva pour administrer, avec force, une magistrale baffe à la rousse.

- C’est une mise en bouche ma belle, tu vas voir que finalement toi et moi on va s’entendre. Alors l’Irlandaise, nouvelle question qui mérite une réponse avant que ma main me démange à nouveau. Es-tu venu avec les tiens ou bien es-tu une éclaireuse ? Ton oncle a décidé de se venger pour son fils ? REPONDS !

Torvar fit le tour du puits pour se caler dans le dos de la rousse. Elle ne pouvait le voir mais le sentir, là-bas, plus loin dans son dos devrait lui mettre les nerfs à vif. Mais ce n’était pas assez oppressant afin d’obtenir une réponse de sa part selon Torvar aussi chercha-t-il des yeux un lieu plus approprié afin de l’interroger à sa guise tandis que ses mains avaient agrippé ses poignards pour en frotter les lames l’une contre l’autre.

    *Allez ma belle, presse-toi, on ne va pas y passer la journée. Tu crois quand même pas que j’ai la patience d’un ange. Si tu ne veux pas me répondre je te ferais parler d’une façon ou d’une autre. Regarde comme ils sont beaux ces deux-là… ils ont été forgés par chez moi, ils ont l’âme aussi froide que la mienne. Tu veux les voir ?*


Torvar s’avança pour venir faire les cents pas devant Isleen tout en jouant avec ses poignards. Il les soupesait avant de les faire sauter dans sa main, le poignet leste et ferme. Puis se tournant face à la rousse, il lui sourit avec moquerie.

- Ils te plaisent à toi aussi ? Je t’assure que leur griffe n’est pas si douloureuse que ça… juste le temps de comprendre qu’ils glissent sur ta peau que déjà tu es en train de te vider de ton sang….

Torvar s’était rapproché et vint fourrer son nez contre son oreille. Son souffle chaud se répercutait sur les courbes de son cou et il prenait un malin plaisir à venir murmurer tout contre elle :

- alors Isleen, jolie Irlandaise, confesse-toi une bonne fois pour toute… dis-moi tout belle sorcière… et je t’offrirais ma clémence…

Le cosaque huma le parfum de la rousse avant de frôler son oreille du bout de ses lèvres avant de se redresser puis, quelques pas plus tard, Torvar disparaissait derrière une porte qu’il venait d’enfoncer afin de voir ce qui se cachait derrière laissant Isleen seule un petit moment.
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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, un MP.
Isleen
I have done it again

I have been here many times before
Hurt, myself again today 

And the worst part is there's no one else to blame

Je l'ai encore fait
J'en suis déjà arrivé à ce point avant

Je me suis encore fait du mal aujourd'hui

Et le pire c'est qu'il n'y a personne d'autre à blâmer *


Se faire du mal à soi même, en se mettant dans des situations impossibles, en se mettant en danger, se faire souffrir, se punir d’être, accepter des choses, des mots blessants, ne rien dire, les prendre comme autant de flagellations que l’on se donne volontairement pour se punir d’être toujours vivante. Je l’ai encore fait, je me suis encore mise dans cette situation, en me mettant dans les mains du cosaque. Je ne peux que me blâmer. Mais je vais me battre pour m’en sortir, défendre ma vie, cette vie fragile en laquelle je tiens malgré tout, et avec laquelle je joue bien trop, sans pouvoir m’en empêcher. Parce que je vivrais, je mourrais avec la même passion, la même folie, la même exubérance, la même simplicité, la même douleur, parce que j’assume mes actes, mes choix, parce que je bois, le vin tiré, jusqu’à la lie.

Torvar, je vais me battre. Te faire perdre ton temps, parce que justement le mien est précieux.

Alors dis moi que vois tu dans mon âme lorsque tes perles grises viennent se fixer en moi, que tes abysses me sondent ? Je t’ai retiré ce droit tout à l’heure de venir t’y plonger, et tu y reviens. Viens tu y chercher les réponses à tes questions ? Cherches tu à m’intimider ? Je me demande. En attendant, vois ! Je t’ouvre bien grand la porte de mon âme. Tu as beau être là, tes doigts sur mon visage, te donnant un droit que tu n’as pas sur moi. Regarde en moi ! Je ne me détourne pas.

Alors Torvar, vois tu ce qui a changé depuis tout à l’heure ?
J’ai beau être liée, ma volonté est et restera toujours aussi forte. Tu ne la briseras pas, tu ne me briseras pas. Tu en est incapable Torvar, tu n’as pas ce pouvoir. Oh tu peux me faire mal, me faire saigner, me tuer, mais comme le roseau je ploies, je plis, mais jamais je ne cède. Je ne concède bien que ce que je veux, ne t’en déplaise à toi et à d’autres qui pensent me manipuler à leur guise ou l’avoir fait. Je ne suis pas dupe de ce que j’accorde, de ce que je donne de moi.

Vois Torvar si tu le peux ! En es-tu seulement capable? Le veux tu d’ailleurs ? Non tu t’en moques. Théodrann avait vu lui, il lui avait suffit d’un instant ou presque pour me voir réellement, pour savoir, deviner mes peurs, mes doutes, mes failles, la volonté et au delà de celle que j’étais, celle que je serais surement un jour et que je ne suis pas encore. Il m’avait mise à nue d’un battement de cil. Oui un instant. Au final, il m’importe peu que tu vois, celle que je suis tout au fonds, tu le découvriras, elle est là dans un coin, la voici qui arrive à son rythme.

Cuisante, claquante, douloureuse sur sa joue, la cosaque main s’est abattue. A ses onyx, goutes salées viennent perler en réflexe. Le visage a accompagné le geste, la chevelure rousse a suivie, venant cacher le profil tourné de l’irlandaise. Les mains liées se portent à la joue, s’y pressent doucement, comme pour essayer d’en atténuer vainement la douleur. Elle a mal, il claque dur de sa main rugueuse de mercenaire.

Nouvelle question ? Elle esquisse un sourire ironique derrière le rideau de ses boucles rousses, il radote oui, sa nouvelle question ressemble étrangement à celle qu’il lui a posé un peu plus tôt. Le tout suivi d’un ordre. Elle frémit ses poils se hérissent tout le long de sa peau sous le ton autoritaire. Elle redresse la tête bien décidé à l’ouvrir pour lui dire d’aller se faire voir, c’est qu’elle ne supporte pas les ordres, elle les déteste, les abhorres, elle s’est pliée à certains parfois, avec rareté, mais là il peut toujours se brosser, elle sort de prendre des ordres dans une armée, elle a la couple pleine pour cinq années au moins, si ce n’est à vie. Elle se redresse, bien décidé à cette fois lui ouvrir le fond de sa pensée, mais il n’est plus face à elle, il l’a contourné, c’est placé derrière elle. Elle le sent là tout près, elle s’est figée, légère inquiétude de ce qu’il va faire et soudain le bruit des lames l’une contre elle, frissons glacés le long de son échine qu’elle ne peut empêcher.

Intimidation.

Il revient vers elle, faire les cent pas, lui montrer ses lames. Hochement du chef, oui ils sont beaux ses poignards. Fascination morbide pour les lames gelées qui lui ôteront surement la vie. Son cœur est de glace comme elles ? Le sien est de feu, comme sa chevelure. Il le saurait il s’éloignerait pour le préserver. Elle a l’adresse d’un blond s’il veut, pour lui dire comment faire pour en réchapper et accessoirement ça lui fera des vacances, parce que là, il est trop près, beaucoup trop près d’elle. Son souffle sur elle, au creux de son oreille, son cou, ses onyx se ferment par reflexe, sa mâchoire se crispe si fort qu’elle en a mal, son être entier se tétanise. Elle est pleinement consciente de sa force, de sa puissance, elle le ressent. Il est trop près, elle n’aime pas ça.

Sa clémence ! Un sourire ironique, sarcastique, un léger rire jaune s’échappe du fonds de sa gorge. La bonne blague. Il sera clément ! Elle mourra plus vite c’est ça ? Tu parles d’une clémence. Juge et bourreau. Et mon crime quel est-il ? Celui d’être toujours en vie ? Fait la queue Torvar, je suis la première à me punir de cela.


Torvar….tes poignards me plaisent. Donne m’en un que j’essaye sur toi, voir s’ils glissent aussi bien que tu le dis.

Sourire ironique et sarcastique sur le visage, prunelles posées sur le cosaque, elle n’a pu empêcher le trait d’humour noir, elle qui s’est tue jusque là, de peur de parler, de trop parler. Elle se connaît, si elle s’emporte elle lâchera ce qu’il veut savoir sans même s’en rendre compte.

L’a-t-il entendu ? Il s’est écarté, pour aller fracasser la porte de ce qui fut surement une petite maisonnette un jour, mais qui aujourd’hui à tout d’une ruine.

Isleen est prompte à réagir, elle se saisie de l’occasion, bien que gênée par sa besace accrochée en bandoulière, elle se baisse, viens prendre une de ses lames, cachée dans le fourreau de sa botte droite. Sans attendre, elle coupe d’un coup sec la corde qui la relie au puits, desserrant par là même un peu les liens autour de ses poignets. Torsion, contorsion, sa dague est retournée, la voilà libérée et armée.

Les onyx se relèvent vers la masure, vers le cosaque. Le calcul est vite fait, elle n’a pas le temps de s’enfuir, il ne lui prépare pas un nid douillet, elle aura à peine le temps d’atteindre le muret qu’il l’aura rattrapé avec son allonge. Peut être qu’en le blessant ? Désolée Théodrann, je ne pensais pas qu’un jour ce que tu m’as appris servirait contre ton ami. La dague est prise par la lame et lancée sur la cible mouvante que forme Torvar. Sans regarder si elle fait mouche, l’irlandaise cours vers le muret…


*Sia - Breathe Me - Respire Moi
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Torvar
- Et ne fais pas ce que je ne voudrais pas que tu…

Trop tard, la tête de Torvar avait passé l’encadrement de ce qui fut une porte au moment où Isleen lançait son projectile. Vif comme l’éclair, le cosaque n’eut qu’à se reculer mais la lame frôla son visage, déchirant au passage la peau tannée par les années sous tous les temps. Grognant contre l’absurdité du geste tout autant contre lui-même, Torvar mit quelques instants avant de reprendre pied et relever la tête en direction de l’Irlandaise.

La gaillarde avait déjà fait mine de se diriger vers le muret que Torvar s’essuyait le visage du revers de sa manche. L’estafilade de sang qu’avait fait la lame contre sa joue laissait son empreinte sur le tissu mais ce n’était rien de plus qu’une nouvelle blessure dont il se remettrait… encore. Mais pas le temps de panser son égratignure ou penser à cet événement que déjà le géant ukrainien s’élançait à la poursuite de la rousse. Il avait imaginé que sa peur l’aurait clouée sur place mais en toute honnêteté il espérait secrètement qu’elle allait plonger dans cette facilité. Et au moment où l’Irlandaise atteignait le muret de la cour intérieure, Torvar lançait son bras dans sa direction, des doigts s’agrippant à la chevelure rousse et désordonnée. Puis d’un geste brutal, il tira de toutes ses forces en arrière.


- Viens par-là ma chérie, je n’en ai pas fini avec toi…

Et d’un autre geste encore plus dur, emporté, colérique, il ramena la rouquine par les cheveux vers le puits avant de lui en claquer une en travers du visage. La lâchant soudainement, il se posta devant elle alors que la pauvre Isleen gisait sur le sol. Et un long soupir accompagna les quelques mots de Torvar.

- Isleen, Isleen, Isleen… quand vas-tu comprendre que ça ne sert à rien ce que tu fais. Tu me déçois et je suis certain que Theodrann sera fortement déçu lorsqu’il apprendra ce que tu es devenue… une vraie poupée de chiffon… où est passée la rousse combative qui voulait ma mort à chaque fois qu’elle me croisait et plus encore lorsque j’ai tranché la gorge de son cousin ?

Prenant les cheveux emmêlés de la jeune femme à nouveau entre ses doigts qui s’agrippaient tel des serres de rapace, il tira vers le haut afin de la relever. La toisant encore, Torvar approcha son visage du sien. Quelques millimètres et leurs lèvres auraient pu se toucher.

- j’obtiens toujours ce que je veux Isleen, d’une façon ou d’une autre mais peut être que…

Et sans prévenir, Torvar força les lèvres de la rousse afin de lui administrer un baiser. Oh pas de ceux que l’on imagine entre deux amants mais bel et bien quelque chose qui se rapprochait de la domination. Torvar était conquérant, Torvar était dur, Torvar était sans scrupules. Tous les moyens étaient bons pour faire parler la jeune irlandaise. Et Isleen l’apprendrait à ses dépens.

Se reculant, il l’observa avant de passer son pouce sur sa lèvre inférieure comme s’il voulait savourer encore la saveur de la jeune femme. Son regard grisé brillait d’une intensité particulière mais il ne perdit pas de temps et agrippa le bras à la peau d’albâtre tout en lui indiquant d’un geste brusque d’avancer en direction du foyer qu’il avait trouvé. Certainement que les réticences de l’Irlandaise se firent sentir car Torvar enfonça ses doigts dans les chairs de sa prisonnière.


- Allez ne te fais pas prier, ça va encore mal se finir….

Mais il ne lui laissa pas pour autant le choix de reculer car se plaçant derrière elle, il la lâcha pour mieux la pousser devant et la faire pénétrer dans ce repaire de fortune. Entre temps, il avait ramassé la corde dont il s’était déjà servi la première fois. Une main vint se positionner sur l’épaule d’Isleen tandis qu’elle franchissait seuil de la maisonnée contrainte et forcée et la voix du cosaque raisonna.

- Là… et cette fois-ci si tu bouges, t’es morte dans la seconde. Tant pis pour mes précieuses informations. Et ton oncle, ton père et tout ce qui te sert de famille subira le même sort… j’ai été assez clair cette fois ?

Torvar lui tapota la joue en lui souriant avant de la forcer à s’asseoir sur une chaise qu’il ramena au centre de la grande pièce. Les mains d’Isleen furent, sans ménagement, ramenées dans son dos afin d’y être ligotées puis il fit de même avec les jambes qu’il fixa sur les pieds de la chaise. Sortant l’un de ses poignards, il déchira le tissu de la belle chemise de la rousse dans le sens de la hauteur puis d’un mouvement rapide de ses mains, il craqua le reste du vêtement afin de lui dévêtir le buste. La chemise pendait sur sa taille et Torvar admira le joli tableau sans un sourire, sans aucune émotion. Son intention était avant tout de lui faire peur, lui offrant cette angoisse qui provoque la panique et qui met en place l’instinct de survie. Arriverait-il à le provoquer chez Isleen, il n’en savait rien mais le fait qu’elle fut une disciple de Théodrann retenait le dernier fil qui pouvait l’amener à l’irréparable. Enfin, la laissant ainsi quelques secondes, le cosaque alla repousser la porte qu’il avait fracassé quelques minutes plus tôt et la bloqua avec un vieux meuble délabré qui restait dans la pièce. Claquant ses mains l’une contre l’autre, il se les frotta tout en se tournant vers la rouquine, un sourire aux bords des lèvres.

- Bien, comme j’ai l’impression que toi et moi on ne se comprend pas, on va jouer à un petit jeu. Tu veux bien ?

Les doigts de Torvar tirèrent sur les cheveux d’Isleen et firent mimer un oui de la tête cette dernière.

- Nous progressons… Tu vois ce n’est pas compliqué. Je sais, mon accent, le tien… à force on a dû mal à saisir le sens de nos phrases mais ça va changer surtout qu’en fin de compte, je veux juste savoir si je suis en danger ou pas. Je n’ai pas envie de me réveiller chaque matin en me rappelant que j’ai une bande de furieux irlandais au cul qui veulent ma peau pour avoir tué l’un des leurs. Tu admettras bien volontiers que j’ai autre chose à faire. Alors nous avons deux méthodes… tu l’auras deviné par toi-même mais comme tu n’es pas friande de la méthode « frappe-moi encore mon amour », je pense que la méthode du « montre-moi ton joli p’tit corps ma poupée » va t’aller comme un gant. On va finir par s’apprécier toi et moi… et puis qui a dit qu’avant de rendre l’âme, tu ne pouvais pas prendre du plaisir hum ?
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Isleen
[La mort nous sourit à tous, tout ce qu’on peut faire c’est lui sourire à notre tour.]
Gladiator.

Oui, elle avait saisi l’occasion, avait sauté dedans à pieds joints, parce que la moindre fenêtre pour le blesser, s’enfuir était bonne à prendre. Une facilité ? Peut être, le plus dur c’est de rester, d’affronter en sachant pertinemment que l'on va y laisser sa vie, mais voilà, paradoxe, elle y tient, elle a encore des choses à vivre, à aimer. Alors oui elle a saisi l’occasion. Ne pas le faire aurait été stupide de sa part, ça aurait été se balader en pleine Cour des Miracles complétement nue, en criant, "youuuu je ne fais que passer. Je sais je suis à poil, mais surtout, vous ne regardez pas, vous ne touchez pas! " Il n’y a qu’une demeurée pour penser que personne ne va le faire ! Il n’y a qu’un demeuré pour penser qu’elle ne va pas penser à tenter de se faire la malle.

HAAAAAAAAAaaaaa

Tirée brutalement en arrière par les cheveux, alors qu’elle y était presque, qu’elle allait gagner sa liberté. Une pensée en son esprit : "Je suis foutue". Elle le sait, il ne lui laissera pas d’autre occasion. Elle s’écroule au sol, se relève ou du moins s’y essaye, il la tire sans ménagement aucun vers le puits, trainée comme une vulgaire poupée, ses mains se portent à ses cheveux, aux mains qui la tiennent, ses ongles s’y enfoncent, s’agrippent pour suivre, éviter le plus possible à son corps les rugosités, les aspérités du sol, tenter d’avoir moins mal, en vain, il ne lâche pas.

LACHE MOI !

Il tire encore, la douleur irradie toute sa tête, son corps là ou elle a chuté, il s’arrête, un répit ? Non, la cosaque main vient claquer à nouveau sur son visage, d’une telle violence qu’elle s’écroule au sol, emportée. Des larmes tentent de percer le rempart de ses cils, sa dextre vient balayer ces traitresses d’un rapide passage, avant de se porter avec délicatesse sur sa joue endolorie. Etat de la rouquine ? Check liste : une joue marquée et bien rouge, une hanche droite très douloureuse, un cuir chevelu malmené, et des bleus un peu partout sur le corps. Pour le moment ça va encore.

Nul temps de souffler, un gémissement de douleur s’échappent de la barrière de ses lèvres alors qu’il la tire vers lui, à nouveau. Bordel, mais qu’il arrête avec ses cheveux, ça fait un mal de chien ! Il se penche, son visage s’approche du sien, leurs regards s’aimentent l’un l’autre, il est si près, trop, elle tente de se reculer, mais la main dans sa chevelure l’en empêche.


Tu obtiens toujours ? …Et bien va te faire voir Torvar !

Et soudain, alors qu’elle s’attend à s’en prendre une autre en pleine tronche, sa bouche vient marquer la sienne, s’imposer, prendre ce qu’elle ne lui aurait jamais donné, tel un fer chauffé aux braises incandescentes, il la marque. L’instant de surprise passé, le dégout, la haine la submerge tel un raz-de-marée, ses lèvres s’ouvrent, et ses dents viennent mordent le cosaque jusqu’au sang, dont le gout vient à ses papilles, ses ongles s’enfoncent un peu plus dans la peau des mains rugueuses, le faire lâcher, elle se débat, qu’il arrête de suite ça !

Et il le fait, se recul légèrement, ses onyx sont levés vers lui, elle retient un léger tremblement, elle n’aime pas la lueur dans son regard, un pas en arrière… " non, non, non… " la panique la gagne légèrement, cette lueur dans ses prunelles argentées… elle n’aime pas ce qu’elle y voit, un autre pas en arrière…


Nonnn !

Il s’est saisi d’elle, empoignant son bras avec force, une douleur, une marque de plus, elle se débat, tente de freiner leur avancée, non elle n’ira pas dans cette masure, dans ce taudis, non elle ne veut pas, il va la battre, la violer, la tuer, non elle ne veut pas mourir. Mais elle n’est pas en mesure de résister, elle a la taille de trois pommes et lui, lui c’est carrément celle de l’arbre.

Noir.

Déconnectée de son corps pendant un moment, sous la prise de conscience, elle est irrémédiablement foutue, la dernière étincelle d’espoir meurt dans un soupire. A quoi bon résister ? Personne ne la sait là, personne ne viendra la chercher, elle va mourir, pourrir ici, après qu’il se soit amusé…dans un état second, elle le sent la pousser, l’attacher, la toucher et en peu de temps qu’il n’en faut pour le dire, la voilà ligotée sur la chaise.

La situation ne peut pas être pire ? Si bien sur, les hommes savent toujours faire pire, et il n’en est qu’au début…son couteau, sa chemise qu’il déchire, il la dénude et elle se mords les lèvres pour ne pas hurler, cette fois ci, c’est son sang qu’elle goute. Non surtout ne pas cligner des yeux, regarder devant elle, le mur, sans battre d’un cil, ne pas le regarder lui, pour ne pas sentir ses traitresses salées venir rouler sur ses joues, elles sont là au bord des ses paupières prêtes à dévaler de rage, de peur, de douleur, d’humiliation aussi. Elle sert des dents à s’en faire mal, les retenir pour ne pas lui donner la satisfaction de la voir craquer. Il en rigolerait, il s’en réjouirait.


Nous progressons… Tu vois ce n’est pas compliqué. Je sais, mon accent, le tien… à force on a dû mal à saisir le sens de nos phrases mais ça va changer surtout qu’en fin de compte, je veux juste savoir si je suis en danger ou pas. Je n’ai pas envie de me réveiller chaque matin en me rappelant que j’ai une bande de furieux irlandais au cul qui veulent ma peau pour avoir tué l’un des leurs. Tu admettras bien volontiers que j’ai autre chose à faire. Alors nous avons deux méthodes… tu l’auras deviné par toi-même mais comme tu n’es pas friande de la méthode « frappe-moi encore mon amour », je pense que la méthode du « montre-moi ton joli p’tit corps ma poupée » va t’aller comme un gant. On va finir par s’apprécier toi et moi… et puis qui a dit qu’avant de rendre l’âme, tu ne pouvais pas prendre du plaisir hum ?

Un cri de rage dans sa tête, panique, hystérie, un cri d’animal sauvage prie au piège, un cri du plus profond des entrailles résonne en elle. Les lèvres s’entrouvrent prennent une inspiration, qu’elle ne savait avoir retenu, donnant le top départ pour les traitresses dévalant déjà ses joues. Les prunelles de l’Irlandaise brillent d’une nouvelle lueur, sombre, froide, un sourire sarcastique éclaire son visage, alors que ses onyx se plantent dans ses billes aciers. Elle sourit à la mort.

Tu veux me donner du plaisir Torvar ? Alors plante toi tes poignards dans le cœur ! Là j’aurais du plaisir, celui de te voir MORT !

Les mots sont lâchés, crachés, remplis de haine, de rage, la voix de la rouquine montant dans les aigus au fur et à mesure qu’ils sont prononcés. Ses mains s’agitent dans son dos, elle essaye de se défaire des liens qui l’entravent, mais elle ne permet qu’à la corde de mordre douloureusement un peu plus sa chair.

Et arrête de dire des conneries ! Tu ne savais déjà rien de moi à l’époque, tu n’en sais toujours pas plus ! Je n’en avais rien à faire de toi, je te supportait pas à l’époque, et aujourd’hui encore ! Tu as tué mon cousin, il n’avait rien fait, je l’aimais, tu l’as tué ! Pourquoi ?

Question qui n’attend nulle réponse, la rouquine continue, sa voie d’habitude flutée douce, tire d’avantage dans les aigus et limite hystérique. Ce n’est pas tellement à Torvar qu’elle s’adresse qu’à elle-même aussi

Pourquoi je ne t’ai pas dénoncé ? J’aurais du le faire à l’époque, oh oui, j’aurais du le faire plutôt que de te laisser en vie parce que tu étais l’ami de Théodrann.…j’en serais pas là aujourd’hui ! - elle s’arrête, reprend une respiration avant de continuer - …J’aurais du le faire avant qu’il me foute dans ce rafiot pourri, qu’il m’exile, j’aurais du lui dire … au moins je serais débarrassée de toi. Pourquoi faut-il que tu ais été son ami ? Je n’aurais pas hésité une seconde, tu serais déjà mort. Mais tu peux encore me faire ce plaisir Torvar. Détache moi, que je t’enfonce moi-même la lame dans ce qui te sert de cœur.

Oui là pour la toute première fois de sa vie, l’irlandaise parle sérieusement de tuer, sans remord aucun, froidement, elle qui déteste donner la mort, hantée par les visages de ceux à qui elle a pris la vie, parce que parfois on n’a guère le choix de faire autrement. Là oui, pour la première fois, elle le ferait avec satisfaction, plaisir, délice, elle lui planterait sa lame dans le cœur, jusqu’à la garde, elle planterait ses yeux dans les siens, pour voir la vie s’en échapper, et elle s’en réjouirait.

Quand je pense que tu te disais l’ami de Théodrann….ha elle est belle TON AMITIE ! Tu crois qu’il ferait quoi s’il voyait ce que tu me fais, s’il savait ce que tu t’apprêtes à me faire ? Hein Torvar ? Tu crois qu’il serait content Théodrann ? Tu crois qu’il aimerait ? Tu crois qu’il te laisserait faire ?

Les mots se déversent tel des chevaux au galop, ha il voulait qu’elle parle et bien le voilà servi. L’irlandaise s’agite un peu plus, sur la malheureuse chaise, ses poignets saignent, lui font mal, mais elle n’en à cure, la douleur alimente sa rage, sa haine, la maintient à la surface, l’empêche de craquer, elle qui n’en est pas loin, ses pieds ont plus de chance, protégés qu’il sont par ses bottes. Le visage relevé toujours vers lui, ses onyx brillent des flammes de l’enfer qu’elle lui souhaite, alors qu’elle crache ses derniers mots.

Maintenant fais ce que tu veux, tu joueras sans moi, fais ce que moi je ne ferais jamais, trahi ton ami, TRAHI THEODRANN, parce que c'est ce que tu t'apprêtes à faire !

Viens Dieu des Morts, viens dans la douleur, la haine, le sang et la souffrance, viens je t’attends maintenant, viens me donner ton baiser mortel. Je n’ai pas peur de mourir, juste les regrets d’avoir si peu vécu, d’avoir tellement encore à vivre …
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Torvar
Et la main du cosaque ne mit pas longtemps avant de trouver à nouveau la joue de l’Irlandaise. Le bruit cuisant rappela rapidement que la rencontre avait été rapide et brutale tout ce qui plaisait à l’ukrainien mais certainement pas à la rousse. Et sans attendre, Torvar glissait ses doigts dans la tignasse de la jeune femme, enroulant ses mèches dans ses crochets improvisés, lui tirant la tête en arrière.

- JE NE TE PERMETS PAS DE DOUTER DE MON AMITIE POUR THEODRANN ...

Torvar avait hurlé sa rage envers cette donzelle qui osait émettre des jugements tandis qu’elle ne savait rien, absolument rien de ce qui les liait tous les deux. Reculant de quelques pas, il inspira profondément à plusieurs reprises, s’exhortant à retrouver son calme. Il ne pouvait pas l’abîmer de trop mais lui apprendre à vivre ça, c’était une leçon qu’il se ferait une joie de lui inculquer.

- Le germain est comme un frère pour moi alors ne vient pas me sortir des théories à deux sous dont tu ne connais pas la signification pauvre écervelée… tu ne sais rien de nos vies, tu ne sais rien de ce que l’on a vécu et tu ne sais absolument rien de ce qui nous anime lui et moi… Tu dis le connaître, avoir suivi ses enseignements mais tu n’es pas digne de sa confiance Isleen…

Le visage du cosaque se rapprocha dangereusement et n’était plus qu’à quelques centimètres de celui d’Isleen. Il pouvait humer son odeur, sa terreur, sa hantise de le voir aller plus loin et cela l’amusait. Croyait-elle vraiment qu’il pourrait la toucher alors qu’elle était l’une des protégées du germain ? Avait-elle donc rien compris à ce qui unissait les deux hommes ou bien se cachait-elle la vérité afin de ne pas l’affronter et être déçue ? Etait-elle donc si naïve ?
Torvar plongea ses mirettes dans celle de l’étrangère cherchant une réponse qui semblait vouloir lui échapper et il resta là, quelques secondes qui parurent une éternité à l’un comme à l’autre. Reprenant le fil de cette histoire, il secoua la tête légèrement avant de sourire tout contre les lèvres joliment dessinées de sa jeune compagne de galère.


- Je ne te demande pas la messe Isleen juste de répondre à une question simple. C’est toi qui complique tout… vraiment tout… Regarde-toi un peu. Tu es à ma merci. Je pourrais t’arracher à cette vie ou bien te laisser repartir en ayant abusé de ton corps à t’en rendre folle… Et tu choisis de m’affronter pour une simple réponse… Pourquoi choisir la douleur et la mort plutôt que la vie ?

Torvar se redressa puis fit quelques pas, les mains sur les hanches avant de se poster dans le dos d’Isleen, les deux mains venant s’enfoncer de chaque côté de son cou, prenant fermement les muscles qui menaient à ses épaules.

- Quant à vouloir me voir mort, ne sois donc pas impatiente, cela viendra. En temps et en heure et je suis certain que ce jour-là tu te réjouiras comme il se doit. Tu pourras même boire un verre à ma santé… et je sais d’avance que tu apprécieras le breuvage à en perdre la tête… mo leanbh daor*, tu pourrais avoir le monde à tes pieds et tu te fourres dans la gueule du loup juste par fierté….

La prise de Torvar se resserra à en être douloureuse. Son inspiration se fit profonde, il ferma les yeux quelques instants comme s’il réfléchissait à la suite à donner à cette aventure mais soudain, lorsque les paupières se soulevèrent, les doigts de sa main droite se déplace jusqu’au cou d’Isleen qu’il serra doucement.

- Tu es une imbécile Isleen. Tu voudrais donc mourir pour des gens qui n’avaient aucun honneur… Crois-tu que j’aurais tué ton cousin de sang-froid s’il n’avait absolument rien fait ? Crois-tu que c’est ce que je voulais ? Pauvre folle…

Le cosaque pencha la tête en avant afin de venir poser ses lèvres contre l’oreille de l’irlandaise. Son souffle chaud se ralentit doucement puis Torvar articula correctement afin que la jeune fille saisisse chacun de ses mots sans aucune difficulté.

- Ton cousin chéri avait violé la fille d’un seigneur… le même seigneur qui m’a engagé pour faire ce travail dont il ne pouvait pas se salir les mains même s’il était tenté de le faire mais les représailles auraient été trop importantes à l’époque. Lui il était bien en place, invité à des joutes tandis que j’œuvrais… Ton cousin était une pourriture Isleen, une véritable pourriture…

Les doigts du cosaque jouaient à présent sur la peau d’albâtre de la rouquine. Tantôt ils se crispaient sur la chair tendre, tantôt ils la caressaient afin de faire disparaître la douleur.

- Elle avait ton âge à l’époque… peut être même plus jeune… et si jolie… Mais quand je l’ai rencontré, son regard était mort. Melteoc avait éteint la flamme inconsciente qui la consumait chaque jour et tout ça pourquoi ? Un sourire, quelques paroles gentilles et un refus d’aller plus loin avec ton ordure de cousin… et tu cautionnes ça ? Tu me fais pitié…

Les derniers mots étaient crachés comme du venin tandis que les doigts se resserraient sur la gorge de la rouquine. Torvar pensait qu’Isleen aurait été à même de juger avec plus de générosité ce qu’il s’était passé mais elle ne devait pas être humaine et avoir un cœur de pierre pour éprouver encore de l’affection pour ce maudit diable après ce qu’il avait fait… Torvar pensa à sa fille, à celle du germain et un dégout lui monta aux lèvres. Rien que pour ça, Melteoc avait mérité de payer. Lui et personne d’autre… Se rappelant qu’il n’avait toujours pas la réponse qu’il attendait, le cosaque s’obligea à lâcher sa prise sur Isleen en s’éloignant tout en respirant bruyamment.


*ma tendre enfant

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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, un MP.
Isleen
"La vérité est toujours bonne à dire, même quand elle entraîne des blessures."
Tahar Ben Jelloun ; Jour de silence à Tanger - 1990.


La main était revenue à sa joue, claquée, violente, pleine de hargne en même temps que les mots, sa tête avait volée sur le coté, sa joue endolorie chauffait de la rencontre, des étoiles dansaient devant ses yeux, la rouquine avait encaissé, serrant les dents pour ne pas crier, alors qu’à lui suite, il était venu lui arracher la tignasse pour forcer la barrière de ses onyx, pendant ce qu’elle trouva un long, très long moment.

Cesseras tu à la fin avec mes cheveux ! Ils ne t’ont rien fait bordel ! Ton regard dans le mien, chercherais tu à me comprendre Torvar ? Ou cherches tu simplement la réponse à ta question ? Oui j’ai peur, j’ai peur de ce que tu peux faire, me faire. Tu l’as ressent et tu t’en réjouis, je le vois dans tes billes grises. Je n’ai plus de chemise et le médaillon de ma mère est là visible entre mes seins, pieds et mains attachés, oui j’ai peur, je perds ma liberté, suis entravée….alors oui, je suis terrifiée, mais je lute contre cette peur. Tant que je la ressens c’est que je suis bien vivante.Tu dis être comme un frère pour lui, mais jusqu’ou va ce sentiment, perdure-t-il pour toi au delà de la mort ? Je n’en sais rien, les sentiments sont si versatiles parfois. Mais il n’empêche Torvar, tu joueras tout seul à ton jeu ! Vas te faire voir !

Je ne te le dirais pas, mais tu as raison au moins sur une partie. Je ne sais rien de toi, je ne voulais pas savoir, je m’en moquais à l’époque. Tu me faisais peur du haut de mes 13 ans à peine. Je ne sais rien de ce qui vous liait parce qu’il ne m’en a jamais rien dit, à fait en sorte que je ne sache pas, et cela m’arrangeait, je ne savais qu’une seule chose, tu étais important pour lui. Il était mon univers, il était celui qui m’a gardé la tête hors de l’eau, m’en a sorti, il m’a enseigné alors que je me détruisais, jouais avec ma vie. Je ne suis pas digne de lui. Tu me fais rire Torvar, je ne me suis jamais considérée comme digne de quiconque. Fais la queue, je suis mon pire ennemi, je n’ai pas besoin de toi pour me rabaisser, je le fais très bien toute seule. Pourtant c’est ma fierté qui me perd comme toujours. Parce que il est là le paradoxe : je ne suis rien et pourtant je me refuse à n’être rien.

Grimace . Les mains sur ses épaules se font tenailles, lui tirent un léger gémissement. Il parle, elle écoute, elle peut difficilement faire autrement. Une main vient enserrer son cou, sa respiration se fait difficile. Est ce sa fin ? Les onyx se ferment comme résignés, elle attend la privation totale de l’air, la gorge qui se serre, l’air qui se fait de plus en plus rare, un mince filet puis plus rien, l’étouffement, les inspirations sans résultats, le corps qui se soulève, résiste avant de céder privé du souffle vital. Elle attend mais rien ne vient, juste des mots horribles qui la sortent brusquement de cette résignation.


Non…non…il n’a pas pu…

Murmure douloureux. Aucun honneur son cousin ? Non Impossible, pas Melteoc. Pourtant les mots sont clairs à son oreille autant que les mains du cosaques qui alternent caresses et étaux à ses épaules, et les deux lui font mal. Elle n’est pas folle, non, non, cela ne peut… il ne peut avoir fait ça, pas son cousin, pas l’un des rares dans sa famille qu’elle appréciait, Il était si gentil avec elle. Non… Ses onyx se ferment, ses lèvres se serrent avec un léger tremblement. Non, ce n’est pas possible, elle ne veut pas le croire, il lui ment. Non….elle le revoit ce cousin si grand, avec son regard vert, son sourire … elle revoit des images de lui à divers moments…si… si charmeur avec les filles…si….non, non, non et pourtant, il lui semble discerner une part de vérité là dedans, le cosaque crache ces mots avec tant de dégout. Pourrait-il mentir pour la faire craquer ? Oui. Non. Elle ne sait pas, plus. Elle ne sait plus que croire. Son cousin…l’idée lui est insupportable…la douleur sur son cou…l’air qui lui manque un instant, sa respiration est courte, irrégulière, paniquée…le corps de l’irlandaise souffre, mais il n’est rien à coté de son esprit, de son cœur…pourquoi ? Comment a–t-il pu faire ça ? Pourquoi ne lui avait-on rien dit à l’époque ? Théodrann savait-il ? Non…non…se trompe-t-elle donc à chaque fois sur les hommes qu’elle aime ? Tout n’est il toujours que mensonge et dissimulation ? Des gouttes salées s’échappent de ses paupières à nouveau closes, lignes de sel sur ses joues, un sel chargé de déception, de chagrin, d’amertume, de colère envers elle même, un sel aussi pour cette jeune fille violentée par son cousin.

Les doigts du cosaque relâchent leur prise, il s’écarte d’elle, et l’irlandaise laisse retomber sa tête vers l’avant, dissimulant son tourment intérieur au cosaque. Le temps s’arrête, il passe dans un silence relatif, rythmé de la respiration du cosaque, de la sienne. Tendu. Et puis un murmure vaincu s’échappe de ses lèvres, sa voix est rauque, basse, un léger tremblement perce.


Torvar…

La langue passe sur ses lèvres, cherchent un peu d’humidité dans sa gorge sèche avant de reprendre un peu plus fort

Torvar…je t’attendais tout à l’heure…et ce n’est pas une question que j’ai lu quand nos regards ceux sont croisés …c’est une envie de meurtre…ne le nie pas. Et tu sais quoi Torvar….tu as raison…mais je ne suis pas du genre à coopérer avec la mort.

Une légère pause, à lui de chercher ou il a raison si cela peut l’intéresser, ou de penser qu’il a vu juste partout. Là tout de suite, elle s’en moque. Sa famille n’est que mensonge, trahison, son père, maintenant son cousin, bientôt elle apprendra que même sa sœur…non, non elle ne veut pas y songer, y penser, c’est inconcevable. Par tous les Dieux que cela fait mal, qu’il est douloureux de perdre ses illusions sur les personnes qu’on aimait, d’apprendre qu’ils sont pires que l’image qu’on en avait.

Torvar…pour ta question…si tu savais ce qui m’a lié , me lie à Théodrann, tu n’aurais jamais eu besoin de la poser…- léger rire qui s’étrangle dans une gorge si sèche-j’y ai déjà répondu…tu ne sembles pas avoir saisi mes paroles…mais dans ma position …je peux me permettre d’être généreuse …

La fin est murmurée ironique, pleine de dérision envers elle même. La rouquine est lasse soudainement, son esprit est las de lutter, pourquoi se battre, pourquoi se défendre, les protéger, si ce en quoi on croit, si ceux en qui on croyait, n’étaient que mensonges ? A quoi bon, si elle se trompe à chaque fois. Elle redresse la tête, ses onyx cherchent le cosaque, ses argents, un peu de dignité, de fierté, avant de prononcer les mots clairement.

Ecoute bien Torvar….toi qui te dit l’ami, le frère de Théodrann…écoute…je ne le trahirais jamais – les mots sont articulés clairement, doucement – peut importe ce que cela implique.

Comprends tu ce que cela veut dire Torvar ? Es tu autre chose qu’un mercenaire sans cervelle ? Vois tu le sens de mes mots ? Comprends tu ce qu’ils veulent dire ? Je ne le trahirais jamais, te dénoncer, chercher à te nuire, te faire mourir, c’est un peu le trahir. Et je n’ai pas la trahison pour étendard. Même si je me trompe sur lui, même si je ne sais pas tout de lui. Même si au final, j’ai tort, que je suis une nouvelle fois déçue, trahie. Peut importe, je le lui dois.
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Torvar
Il l’avait écouté, il l’avait ressenti et il avait fini par avoir pitié d’elle. Cette gamine n’avait jamais rien su des travers de son cousin et de ce qu’il avait fait à la petite Maureen mais aujourd’hui, elle n’était plus l’enfant d’Irlande qu’il avait connu, aujourd’hui elle était une jeune femme qui vivait sur le sol de France et était même devenue l’une des leurs avec ses manières et sa façon de parler… Le sourire vint aux lèvres de Torvar. La petite sauvageonne à la chevelure constamment ébouriffée n’était plus ou alors bien cachée au fond de sa petite personne mais pas encore prête à sortir les griffes… Soupirant, il l’avait laissé verser ses larmes qui feraient du bien à son âme. Voir quelqu’un que l’on avait mis sur un piédestal chuter faisait mal, mal à en crever alors le cosaque voulu lui laisser du temps mais la rouquine avait un sens inné de la bataille. Jusqu’au bout elle voulait mener la danse. Et bien soit, Torvar l’écouta encore, venant même se placer devant elle pour mieux l’observer.

- Donner la mort est ce que je sais faire de mieux Isleen, ne t’en déplaise… Si je devais en venir là avec toi, tu n’aurais aucune chance de t’y soustraire même en bataillant aussi fortement avec la mort… Elle mène la danse pour chacun d’entre nous…

Et l’Irlandaise continua après une pause qui lui permettait sans doute de rassembler le reste de ses forces. Elle devait être épuisée d’avoir combattu, non pas physiquement mais son esprit lui n’en pouvait plus. Pourtant, elle se mit encore à parler et Torvar l’écouta avec attention. L’aveu était fait, c’était tout ce qu’il demandait. L’entendre de vive voix. Elle pensait qu’il n’aurait jamais dû lui demander mais souvent la trahison venait des femmes, leurs pires ennemies sur cette terre. Par amour, par vengeance, par méchanceté, une femme pouvait faire tuer un homme sans aucune raison apparente et pourtant, elle elle savait pourquoi car dans leur petit esprit retors, il y avait toujours une raison. Et ça, Torvar ne voulait pas subir ce genre de pression. En lui avouant la vérité sur Melteoc, il s’était assuré une deuxième chance qu’elle ne trahirait personne….

Le cosaque se retira au fond de la pièce, se laissa tomber sur son séant puis sortit sa gourde remplie de son breuvage fétiche et s’en fit glisser une bonne lampée dans la gorge. Ceci fait, il s’essuya les lèvres du revers de la main tout en faisant claquer sa langue contre son palais puis il ferma les yeux. La traînée de feu qui se répandait dans son corps l’éveillait, le réchauffait, en quelques mots comme en un seul, cela lui faisait du bien. Le temps passa comme au ralenti lorsqu’il souleva à nouveau ses paupières et que ses pupilles aux reflets d’acier se posèrent sur Isleen à moitié groggy, à moitié perdue, à moitié anéantie. Il était temps de la sortir de ce cauchemar.

Sautant sur ses jambes, il revint près de sa captive, lui redressa le menton, l’observa. Le visage barbouillé, les yeux rougis, les traces de larmes sur ses joues… Le pouce de Torvar vint suivre l’une d’entre elles jusqu’à vouloir lui effacer avec douceur. Un geste tendre qu’il paierait surement plus tard mais parfois, le père qui sommeillait en lui venait à refaire surface et l’embarrassait de quelques réactions plus agréables qu’à l’accoutumé. Et le cosaque regarda la rouquine avec une tendresse particulière.


- Pleures-tu pour ce que tu n’as jamais su ou bien pleures-tu sur l’enfant qui fut martyrisé ce jour-là ?

Enfin ses genoux se plièrent et il se mit à sa hauteur bien qu’il la dépassait encore l’obligeant à lever la tête pour le regarder mais cela n’avait pas d’importance, elle y était habituée depuis le temps. A croire que elle, elle n’avait guère grandi durant ces longues années qui les séparaient de leur dernière rencontre.

- Mon ami n’a pas fini le travail avec toi Isleen… Theodrann ne t’a pas inculqué le principal… tu n’as rien d’une dure à cuire… tu n’es qu’une enfant au fond de toi, une enfant qui a encore peur de son avenir et encore plus peur d’elle-même et des siens… il faudra qu’un jour tu règles tes problèmes sinon tu n’avanceras jamais… Regarde-toi… tu es jeune, belle, sans aucun doute avec un caractère à la con sinon le Germain ne se serait jamais intéressé à toi et finalement tu pleures comme une gamine qui a perdu son petit animal préféré… Ne laisse pas la vie te démolir Isleen. Tu mérites mieux.

Avec lenteur, Torvar défit les liens qui lui maintenaient les jambes et les poignets serrés. Il lui retourna les mains histoire de voir si les blessures étaient profondes puis attrapa sa besace afin de lui appliquer un onguent qui faisait des miracles mais qui, il fallait bien l’avouer puait comme un vieux bouc sur ces dernières années. Un bout de tissu vint entourer les poignets puis il se redressa un peu et fit glisser sa gourde sur les lèvres de cette ennemie qui n’avait jamais choisi de le devenir.

- Allez bois un peu, cela va te réchauffer… Et après je te ramènerais jusqu’où tu crèches et tu n’entendras plus parler de moi.

Déjà les doigts de Torvar s’affairait sur la chemise qu’il avait déchirée afin de lui remettre en place sans un regard pour cette peau d’albâtre qui avait de quoi l’attirer. Elle était jeune, belle et à sa merci… sans aucun doute ce qui pouvait arriver de pire pour elle, de mieux pour lui mais Torvar avait cet honneur que les hommes perdaient. Il aurait pu oui mais elle était intouchable à ses yeux même s’il avait joué le jeu de vouloir en profiter. Jamais il n’aurait pu se regarder en face s’il avait osé prendre ce qu’il ne lui appartenait pas. Et l’amitié qu’il portait au Germain était bien plus importante qu’un moment d’extase dans cette chienne de vie.

- Je te laisse le temps de récupérer et quand tu seras prête, dis-le moi… je serais là… je t’attendrais…

Plongeant son regard dans le sien, il l’accrocha une fois encore, lui laissant le loisir de voir qu’il ne lui voulait plus aucun mal. Le cosaque avait eu ce qu’il voulait, la page était tournée, cette histoire enterrée comme le petit corps de Maureen l’avait été bien après qu’elle se soit jetée du haut de la tour du château de son père. Plus jamais Torvar n’en reparlerait...
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Isleen
« Les larmes du passé fécondent l’avenir. »
Alfred de Musset -Extrait de Sur la naissance du comte de Paris

Qu’il se trompait de penser qu’elle bataillait juste pour se soustraire à la mort. Elle en secoua doucement et négativement la tête. Non, ce n’est pas si simple que cela Torvar. Tu te plantes, tu ne saisies pas. Je ne suis tout simplement pas du genre à ouvrir la porte à la mort, en lui disant "vas y frappe moi, qu’on n’en parle plus". Impossible. Oh, il me faut être honnête, il m’est arrivé parfois de vouloir céder à cette facilité, de me résigner, d’abandonner le combat qu’est la vie, mais que de courts instants. Je serais déjà six pieds sous terre sinon et nous n’aurions pas le bonheur de ces instants ! Avoue que cela aurait été dommage.

La mort, je l’accueille avec les armes. Chaque jour, on meurt un peu, et chaque jour est un renouveau, une renaissance. Je ne me laisserais pas stupidement emporter par la mort, sous prétexte qu’elle gagne toujours. Ôh, elle viendra à moi, j'irais à elle, mais je ne me rendrais pas sans combattre.. Et si un jour, il s’avère qu’elle vienne de toi alors qu’il en soit ainsi. Je ne changerais pas d’un iota ma ligne de conduite. Plutôt mourir dans la douleur que de vivre dans la fadaise ! Plutôt mourir en combattant, les armes à la main, que de crever comme un chien terré dans son trou, mort de peur ! Moi j'ai tout simplement choisi les flammes et les cendres.

Question douleur, elle avait son lot là, psychique, psychologique, car physiquement ça pouvait aller, il y a avait pire que les quelques baffes reçues et les cordes mordantes sur ses poignets, il y avait bien pire. En comparaison ça lui faisait l’effet d’une piqure d’insecte, juste désagréable, la plaie à son cœur, bien plus douloureuse, un fer chaud sur la chair. Une douleur insupportable qui montait crescendo en son seing, enflait, s'enflammait en elle, ravageant tout sur son passage, résultat un black out pour son esprit. Une rouquine aux abonnés absents.


...
Deux bottes sous son regard
….
...
Cils qui papillonnent.
...
Reprise de conscience.
….
Réinitialisation de la rouquine.
...
...
Une main qui lui relève le menton, des yeux qui la scrutent et se fixent en elle. Torvar. Une douceur, une lueur et ce geste doux de lui effacer une larme. Ces larmes qui se tarissaient , doucement, ces traitresses témoins de sa faiblesse, de ses sentiments, de sa douleur, ces traitresses témoins de l’existence de son cœur.

Un souffle, presque un murmure en réponse à la réponse du cosaque.


Pour elle…pour tellement plus…

Et le géant se descend, s’accroupie devant elle, toujours aussi grand même ainsi. L’irlandaise le laisse parler, elle n’a guère la force de lui dire de se taire, même alors qu’il retourne le couteau dans la plaie une nouvelle fois en lui parlant de Théodrann.

Qu’on en finisse Torvar, tue moi, fait quelque chose, mais arrête, pitié arrête de faire dans le sentiments, et la gentillesse, j’ai déjà bien assez craquer devant toi. Surtout que tu ne sais rien de moi, de mon passé, ou si peux, tellement peux, à moins que Théodrann ne t’en ai parlé. Peut m’importe. Tu vises juste, un peu seulement. Mon passé me brise doucement, il a fait de moi ce que je suis, il est la base mouvante sur lequel j’ai du me construire. J’ai fait ce que j’ai pu Torvar, j’ai fait ce que j’ai pu avec ce que j’avais et le peu que j’avais le voilà qui part doucement en fumé, le voilà que tu m’arraches juste pour une sécurité toute relative…mon cousin, demain cela sera ma sœur…plus tard tu m’apprendras que Théodrann n’était qu’un monstre sans cœur… Comment se construire , comment avancer vraiment dans la vie lorsque vos certitudes s’effondrent, lorsque vous vous rendez compte que vos pieds ne reposent pas sur du granit, mais sur des sables mouvants? Hein comment Torvar ? Tu as la réponse dis moi ? Non ? Alors laisse moi faire comme je peux...

Et les liens doucement qu’il desserre, qu’il ôte. Il l’étonne, la surprend dans la fluidité et la douceur de ses gestes. Elle se laisse faire telle une poupée de chiffon, attentive à ses mouvements, prête à bondir au coup qu’elle attend. Rien, sinon que des soins et cette gorgée qu’il lui fait boire. Elle s’exécute, l’alcool est fort, brulant, et le feu qu’il laisse en elle, la ranime doucement, presque autant que si cela avait été du poteen. Son regard fixe ses poignets bandés avec soin, et un frémissement involontaire la prend, lorsque dans son champ de vision les cosaques mains apparaissent, saisissent les pans de sa chemise et la recouvre. Il en est presque paternel à sa manière d’être et cela est si déroutant qu’elle vient à la rencontre de son regard, s'y plonger, y chercher les réponses aux questions qu’elle ne sait même pas s’être posées. Hochement de tête aux derniers mots prononcés.

Ses bras viennent doucement autour d’elle, reprendre conscience réellement, reprendre corps avec elle même, ses pieds, ses jambes dans une position plus naturelle, mais l’irlandaise n’en demeure pas moins assise sur cette chaise, fixant le mur devant elle. Un moment se passe, et elle se redresse doucement. Pas un mot. Juste un regard à Torvar, vérifier qu’il est toujours là, qu’il ne bouge pas. Ses onyx cherchent ses affaires, les trouvent. L’irlandaise se rapproche de la porte, une main se tend vers sa dague figée dans le bois, et l’en déloge, avant de se baisser légèrement pour venir la glisser dans le fourreau de sa botte. Regard à nouveau vers le cosaque. Isleen sort de cette cabane, récupère toujours sans un mot sa besace tombée au sol après avoir vérifiée que rien ne manque, la voilà passée en bandoulière, cela tiendra un minimum sa chemise, l’empêchera de s’ouvrir à tout va.

Onyx qui viennent encore à la recherche du cosaque, comme s’il était son seul point d’encrage fixe du moment. En un sens, là en ce moment présent, il l’est vraiment. Cet homme, cet ennemi, meilleur peut être que ce qu’il laisse paraitre… "Ne laisse pas la vie te démolir". Qui aurait cru qu’elle reçoive un jour un tel conseil de sa part. Amusant. Ironique quand même, au regard de la situation. Elle ne l’a pas attendu pour résister, éviter que la vie de la démolisse totalement. Egratignée, écorchée, mais toujours debout l’irlandaise. Elle serait déjà morte des souffrances données par les hommes, du premier son paternel, en passant par le dernier avant lui, Osfrid. Oui, elle se serait déjà jetée du haut d’une falaise, pour les souffrances qu’ils savent si bien donner. Là ou elle mets toujours plus de temps, c’est pour dépasser tout cela, pour penser ses plaies et repartir, avancer de l’avant et se construire un avenir. Une esquisse de sourire, alors qu’elle s’en retourna et pris la direction de son ancien chez elle aux miracles. S’il la suivait vraiment, elle l’amènerait là, et après, après elle rentrerait chez elle, droit sur la Guyenne, droit dans les bras de Lambach, et jamais plus elle n’aborderait ce moment. Il restera entre eux, il restera aux Miracles.

L’avenir, chaque jour tel le phénix, renait des cendres chaudes du passé.

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