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[RP] Initiation à la folie champlecyenne

Seiko
Il vaut mieux bien faire le mal que mal faire le bien. Ovide

Le Dément était enfin de retour en Berry pour le meilleur et pour le pire enfin, surtout le pire. C'était su de tous, il ferait des dégâts. Ah douce naïveté !
Si les berruyers avaient pensés en être libéré, ils s'étaient assurément fourvoyés voire même ils ne savaient pas le Champlecy. On ne pouvait le réduire uniquement au portrait d'un brun fou au nez proéminent. Non, il était bien plus complexe que cela. Néanmoins, sa cousine avait encore beaucoup à découvrir de lui. Plus encore sur elle-même et son devenir.
Certes, les apparences laissaient croire que la belle avait tout pour elle, noblesse de sang, hautes fonctions,grâce, Amour... mais trop ce n'est jamais assez, rien n'avait su suffisamment la contenter. Quelque chose manquait cruellement. L'essentiel : la folie ou plutôt l'exploitation de cette qualité. Ce don même ! Sans lequel la vie eusse été insipide..
Ne disait-on pas que Les femmes couraient après les fous, fuyant les sages comme des animaux venimeux*? Notre brunette n'échappait pas à la règle.

Loin du dédale de Louvières, L'hôstel particulier du Vicompte de Germiny ne manquait cependant pas de luxe ni de luxure... Zelgius ne manquait pas de richesses et le montrait, Zelgius aimait les femmes et ça se savait. Enfin, pour le moment il en aimait surtout une mais là n'est pas le sujet. L'épouse du fillot allait devoir pénétrer en la grande bâtisse de pierre non sans certaines appréhensions. Effrayée ? Pas plus que d'ordinaire. Craintive ? Non ! Il lui restait encore une once de courage. Avant de côtoyer l'Enfer elle se signa tout de même une dernière fois.

Saluant l'intendant, elle s'y présenta n'étant jamais venu visiter son parenté en ces lieux. Seuls les privilégiés en avait le droit.

-Veuillez faire savoir à Monseigneur Zelgius que sa cousine a bien trouvé le chemin et qu'elle est disposée pour débuter son apprentissage.

Il n'était plus temps de reculer. Passées ces portes, il en serait fini d'elle. Elle mourrait à petit feu... Sa douceur avec.
Une fois cela réalisé, Seiko était prête pour une renaissance sous le joug Zelgiusien.

*ça, c'est du Erasme.
Zelgius
"C'est une démence d'appeler la tempête quand on est dans le calme, comme il est de la sagesse de faire tête à l'orage quand il arrive." - Cicéron.

Le Dément de retour en Berry. Voilà qui n'avait pas fait plaisir à bien des personnes, qui en avait choqué d'autres et, par-dessus tout, avait vu le Champlecy revenir dans la course politique du Berry. Si Indépendance il devait y avoir, il ne laisserait pas ses cartes lui interdire l'assurance de cette ombre lumineuse dans laquelle il vivait depuis maintenant plusieurs années. Il ne retournerait pas à son passé... Oh ça, non.

Et pour cela, il avait pris plusieurs dispositions, dont une en particulier. Voir son second filleul ramené à la réalité Champlecyenne. Ce qui suivrait de cette décision ne dépendait plus que d'une personne : sa cousine. Seiko Chasteté de la Rose Noire. Elle n'avait de chaste que le nom. Comme tout Rose Noire se considérant comme tel.

Il l'avait vu lors de son retour à Bourges pour découvrir qu'elle souhaitait "apprendre" à faire le mal à sa manière. Et quel magnifique commencement de partie que de voir en ses cartes les prémices d'un carré d'As ?

Lorsque Paul, son intendant, lui fit savoir que sa cousine s'était présentée à l'entrée, il s'en alla la recevoir lui-même. Habillé d'une tenue aussi blanche les pierres du bâtiment et de ses bottes matelassées spécialement étudiées pour étouffer chaque bruit de pas, il s'arrêta néanmoins sur le palier de l'escalier s'offrant ainsi une vue perçante sur la porte d'entrée.


Entre.

Un simple mot. Mot qui, selon toute vraisemblance, ne représentait rien qu'une invitation à pénétrer dans un lieu quelconque. Mot qui, ici, représentait la dernière barrière entre la démence et la raison.
_________________
Seiko
-Étudie non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. Sénèque.

Accueillie par le Vicomte de Germiny en personne sans avoir à attendre des heures, un autre privilège à être sa cousine. Il en fallait bien quelques un lorsque l'on partageait du sang avec tel être... démentiel.
Celle qui avait demandé à perdre la raison était désormais présente et un maître non...LE maître en la matière allait le lui enseigner. Déjà, lors d'une courte entrevue, il lui avait indiqué le premier commandement. "Oublie toute distinction du bien et du mal". Pas bien difficile pour quelqu'un qui avait déjà tué avant même d'atteindre sa onzième année et qui souhaitait maintenant recommencer. Cependant, la prochaine notion semblait plus ardue à mettre en pratique. Les sentiments, Seiko n'avait jamais appris à les ignorer. Elle le ferait et vite comme le prochain héritier Rose-Noire. Lui aussi viendrait promptement. Y'avait intêret... A moins de vouloir enfanter d'un Champlecy ?

Toujours est-il que pour devenir un peu plus comme Zelgius, de simples leçons ne suffiraient pas.
Il faudrait donc se hâter. On ne passait pas du côté obscur en une heure ni en un jour. Aussi, il était sérieusement temps d'entrer dans le hall. D'un pas lent, Seiko, toute vêtue de rouge, avança près de l'escalier et de son cousin.... Très près. Trop ? Suffisamment pour lui murmurer à l'oreille mais aussi pour qu'il ait une jolie vue de balcon. Arès tout, ce n’eût pas été la première fois qu'il admirerait ses courbes.

- Tu es conscient que je ne viens pas me faire engrosser, n'est-ce pas ?
Enfin pas cette fois.


Le délai donné était d'un mois, seuls trois jours étaient passés. Tous deux le savaient bien.
Seulement, il était toujours bon de rappeler que l'inceste restait en famille. Avec le sourire en bonus.

- Par quoi allons-nous commencer ?

C'est qu'elle attendait ça depuis un moment, repousser ses limites. Surement était-elle la personne inconsciente ici, inconsciente du sort que Le Dément lui réserverait. Et c'était surement mieux ainsi !
Contrairement à d'autres, Seiko ne serait pas qu'un simple outil. Du moins, Germiny le lui avait laissé entendre. Qui savait quelle idée pouvait germer en son esprit malfaisant ?
Quoi qu’être Champlecyenne fût l'idée de Chasteté. Sa GRANDE idée, celle qui changerait sa vie aujourd'hui et à jamais. Elle franchirait la barrière, en la sautant même !
Zelgius
"La démence, chez l'individu, est quelque chose de rare - chez les groupes, les partis, les peuples, les époques, c'est la règle." Friedrich Wilhelm Nietzsche

Lorsqu'elle entra, le rouge de sa tenue fit tâche dans le décor blanc de l'hôtel Champlecyen. Lorsque Seiko s'approcha de lui, il comprit qu'elle était décidée. Mais était-elle décidée à devenir comme lui ou à apprendre sa manière d'agir pour mieux le tuer ?

Le regard d'un bleu presque noir se porta sur la Rose Noire. Avait-elle entamé ses "recherches" du futur héritier de cette famille dont il se sentait de plus en plus éloigné ? Peut-être finalement n'en était-il pas... Il avait souvent cherché une "preuve" de sa filiation à la branche Rose Noire sans jamais la trouver. Et pourtant, il influençait sur cette famille comme si il en avait eu l'assurance.

Récemment, il avait pris contact avec des membres de la famille Champlecy, famille dont il était certain d'appartenir de par la lettre écrite par sa mère et le fait que Prudence, de son temps, avait déjà pris contact avec eux. Ils ne semblaient pas atteint du "syndrome" de la démence. Démence d'ailleurs différente de celle de sa soeur selon les propos qui lui avait été rapporté. Peut-être donc n'avait-il vraiment aucun lien...

Et alors, elle parla. Sans qu'il ne lui en donne l'accord : signe qu'elle était vraiment sur la voie qu'elle disait vouloir emprunter. Son regard se fixa alors dans celui de sa "cousine". Marron... Il n'aimait pas vraiment cet aspect "commun" mais après tout cela pourrait l'aider.


Il te reste vingt-sept jours, inutile donc de le préciser.

Une fois cette première réponse apportée, il esquissa un sourire à la seconde question. Le commencement. C'était une chose à laquelle il faudrait qu'elle fasse attention. Il perdit en revanche l'esquisse qui s'était dessinée sur son visage au rappel de ce rouge bien trop reflétant d'une tendance à se montrer en public.

Tu as eu les premières règles. Mais avant de continuer, nous allons devoir changer cette... tenue ? Oui, bien trop voyant. Suis-moi.

En prévisions de cette initiation, il avait fait commander plusieurs vêtements différents. Il n'avait pas oublié les prestations publiques de sa cousine...
_________________
Seiko
Une femme toute de blanc vêtue ne sera jamais trop belle. Jane Austen

La brunette avait donc fait ses premières erreurs... La première, revêtir une tenue rouge, évidemment pas encline à la furtivité. Norf de norf,elle se sentait tout penaude.
Elle et son exubérance ! A force de côtoyer Nathan, les mauvaises habitudes étaient prises. Séduction et provocations entre autres choses.
Seconde erreur, rappeler à Zelgius le délai, même par pure ironie.Vingt-sept jours... Amplement suffisant pour concevoir avec l'époux légitime. Oui mais sait-on jamais ?
La cousine avait une curieuse fascination pour la folie... De là à faire un Champlecy ? Pas vraiment !

Enfin, la Rose-Noire était là pour apprendre. L'élève pouvait se tromper tant que par la suite, elle ne recommençait pas. Il ordonnait, elle obéissait.
Aussi, Seiko suivit le Dément jusqu'au petit salon, à droite des escaliers. Encore une pièce emplie de luxe du sol au plafond. Une armoire qui laissait entrevoir quelques bouteilles, surement de Ropt !
Une petite table en matériau noble.... Somptueux paysage pour une initiation ! Zel ne faisait pas dans la parcimonie, il ne l'avait jamais fait.
En terme de vestures, Seiko n'avait pas plus de facilités à se maîtriser. Elle aimait être regarder en bonne femme qu'elle était. Aussi devait-elle désormais se choisir un ensemble moins tape à l’œil.Houppelandes et jupes à oublier pour le souci de praticité. Braies donc ! Et qui dit braies, dit forcément chemise. Les bottes seraient aussi nécessaire. Pour la couleur ?Du blanc évidemment ! Symbole de pureté et d'angélisme. Paradoxe surtout en ce lieu, surtout pour eux deux.

Heure de se changer... Comme ça, sans paravent ? Le Dément avait déjà vu tellement de femmes nues. En revanche, la cousine ne se dévêtait désormais plus que dans l'intimité conjugale. Logique, serment tout ça, tout ça... Sauf qu'il fallait vite trouver une solution, Zel avait posé ses miches sur un des sièges et semblait s'impatienter. Forcément, les femmes ne comptaient pas le temps lorsqu'il s'agissait de vêtements.
Bien qu'il eût déjà posé ses yeux lubriques sur ce qu'il y avait à voir, Seiko hésita à commencer le spectacle. Aussi, la brunette aux courbes délicates.. enfin moins qu'auparavant depuis son addiction à Sprogel...Décida après une courte réflexion de s'éclipser dans la salle suivante le temps d'enfiler son nouvel uniforme. Le blanc ne lui allait pas si mal !
La tenue avait de l'élégance malgré une certaine sobriété. Mais pas trop quand même. Ça venait du Dément, ne l'oublions pas ! Chic mais choc, toujours.
On voyait bien à la qualité du tissu que son coût était expansif.Réapparition soudaine auprès du Maître.

- Voilà qui est beaucoup moins criard, tout est désormais en ordre pour poursuivre... Normalement.

Oui mais normal n'était pas Zelgiusien !
Zelgius
"Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller." Jack Kerouac

Et le Champlecy, installé dans le fauteuil qu'il favorisait dans cette pièce, bâilla. En effet, il ne comprenait pas vraiment le "souci" de décence que Seiko ressentait, mais il ne prit pas la peine de chercher à comprendre son raisonnement. Il était trop... Trop humain. Tout ce qu'il n'était pas en vérité. Tout ce qu'il allait détruire chez elle jusqu'à en faire une parfaite copie de ce qu'il voyait d'elle dans ses plans pour l'avenir.

Lorsqu'elle revint, il s'était servi un verre de Ropt qu'il avait déjà entamé d'ailleurs. Le blanc faisait ressortir une tendance à la malbouffe. Il faudrait qu'il lui enlève ça aussi... On ne peut diriger le monde en étant dépendant de la nourriture. Surtout si celle-ci était préparée par d'autres personnes.


Comparé à tes nouvelles formes, c'est certain. Je ne sais ce que tu manges, mais il va falloir arrêter. Tu es grosse et ça ne va absolument pas.

Voilà qui était dit. Les saphirs noirs du Dément détaillèrent la tenue qu'elle avait choisi. Du blanc... Avait-elle choisi cette couleur en comparaison à la tenue qu'il portait ce jour ? Peut-être bien. Toujours étant que cette couleur la grossissait.

Tu vas devoir te trouver une activité physique pour perdre tout ce que tu as en trop. Je ne souffrirai aucune réponse à cela.

Le Dément, une fois son verre vide, se leva et passa à la droite de Seiko sans même un regard de plus à son égard. Il quitta la pièce et se retrouva en quelques enjambées devant la porte d'entrée de son hôtel.

Et bien, tu attends une invitation ? Dépêche-toi ! Nous sortons.
_________________
Seiko
« La curiosité est indispensable, elle diminue la peur de la Mort. Isabelle Chenebault»

Surveiller ce qu'elle mangerait... Cela ferait aussi parti du programme ? On ne l'avait pas prévenu. En revanche, la brune ne s'opposait pas au Dément et ne se défendrait pas non plus être devenue épaisse.
Les faits étaient indéniables. Elle qui avait pensé le blanc flatteur pour sa nouvelle silhouette... L'exercice ne lui ferait aucun mal, bien au contraire !

Une invitation ? Seiko attendait plutôt un ordre... Mais soit ! Elle l'avait choisi comme mentor et le but n'était pas de le décevoir. Sinon, l'élève aurait fait bien plus qu’amèrement le regretter.
Elle se hâta donc de le rejoindre devant l'Hostel. Partir... Pour une raison floue mais pas pour une promenade champêtre en tous les cas !
Les choses sérieuses allaient enfin commencer. Oh oui ! La brunette comptait bien saisir l'occasion pour faire ses preuves. Ainsi, on saurait qu'elle était une Rose-Noire une vrai, pas une enfant de cœur !
Dans cette famille l'adage aurait pu être "Choisir une proie, l'éloigner du troupeau et la réduire à néant". A qui Seiko pouvait-elle bien s'en prendre ? Et comment ? Il n'y aurait pas pu avoir moins professionnelle en le domaine. Pourtant, il fût un temps où Mine avait fait d'elle une carnassière, où son autre cousin Orian la baladait en Salle Des Tortures, un temps révolu depuis longtemps. Trop longtemps. Alors que faire ?
Se mettre aux assassinats ? Devenir "mauvaise" n'était pas devenir tueuse.
Puis, en ce rôle, elle n'aurait eu vraiment été d'aucune utilité. Zelgius se salissait lui même les mains et Seiko... n'avait pas d’intérêts dans la traque d'innocents. Les écus ? Elle en avait pléthore !
La puissance ? Le Dément lui en donnerait au moins le sentiment lorsque sa transformation eut été effective.

Enfin, la brune ne se torturait pas l'esprit pour autant. Laisser Zel faire les choses... Il n'y avait rien à comprendre ou à anticiper.
Pour le moment, il lui suffisait de se laisser guider et de marcher après lui, sans traîner la patte, évidemment. Toutefois, la berruyère se rendit compte qu'elle ne connaissait pas si bien que cela la capitale, pas aussi bien que son cousin. Empruntant tantôt une grande allée tantôt une ruelle étroite. L'attente devenait insupportable. Aussi, la curiosité avait fini par lui bruler les lèvres. Après tout, elle n'était que femme.

- Je te suivrais aveuglement quelque soit la destination. Cependant, j'aimerais la connaître à moins que tu ne souhaites garder le suspense ?
Zelgius
La place publique.

Voilà ce que fut la seule réponse du Dément à la question de Seiko. Il lui avait fait emprunter divers passages dans les ruelles de la capitale. Bien qu'il aurait pu tout simplement redescendre la rue principale pour arriver là où il voulait l'emmener, il souhaitait voir si la Rose-Noire était vraiment prête et pas simplement dans ses mots.

Elle l'avait suivi. Ils étaient arrivés. La place publique : le lieu que le Champlecy n'aimait pas arpenter mais où il trouverait le meilleur moyen de savoir ce que valait sa nouvelle "apprentie". L'endroit était bondé de berrichons. Allant des petits nobles aux pires racailles, son oeil entraîné avait déjà noté ses futurs sujets de tests.

Un riche marchand à la langue bien pendue.
Un coupe-bourse ayant déjà délesté deux personnes depuis leur arrivée sur la place.
Un mendiant muni de loques toutes plus trouées les unes que les autres.

Sans même se tourner vers Seiko, Zelgius prit la parole.


Tu étais impatiente d'arriver. Nous y sommes. Il y a au moins deux personnes ici qui pourront t'être utile à l'avenir. Trouves-les et convaincs les de travailler pour toi.

Après tout. Elle voulait faire le mal. Alors il lui apprendrait à s'entourer pour avoir une main de fer dans un gant de velours. Un gant comme ceux qu'il avait mis avant de partir, du même blanc que le reste de sa tenue.

Tu as jusqu'au couché du soleil pour me convaincre que tu es digne de mes enseignements.
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Seiko
« Convaincre, c'est intimider. » Jean-Marie Poupart

La place publique...Un endroit où Seiko aimait se rendre ou plutôt se pavaner. Aujourd'hui, nulle envie de parader bien au contraire.
Elle avait attendue, sa curiosité était satisfaite. Il ne fallait pas plus attendre avant de se mettre au travail. Trouver des malfaiteurs et s'associer avec ?
Si Zel disait qu'il le fallait... Seiko n'était pas incapable de convaincre, le couché du Soleil était un délai suffisamment long. Pas comme pour l'engrossement....

Le coupe-bourse se faisait remarquer, son nombre de victime augmentait. Si bien, que le Dément n'eût rien à faire comprendre à sa cousine.
La brunette savait bien comment faire ! Brigander, elle avait déjà fait. Piéger, elle pouvait refaire. Seiko jouerait les appâts puis l'escroc n'aurait pas d'autre choix que de s'allier à elle.
Zel l'observait déjà au loin et le décevoir était bien loin de son objectif. Première proie... Elle se lança donc, cachant sa bourse fournie par ostentation.
Le voleur n’eut pas de mal à mordre à l'hameçon et déjà elle se retrouvait face à ce blondinet,armé comme elle.

- La boudiche, files moi vite tes piécettes.
Un vif coup de bottes et une réponse claire, dague en main, lame sous sa gorge. Presque trop simple pour une soldate...
- S'tu veux mes sous le coterel*, faut les mériter. Pareil si tu veux garder la vie.
- Géménée de godinette *!
Une entaille légère mais pas trop au cou.
- C'était pas une question, t'vas travailler pour moi l'Afamé*.
Pas de contestations, forcément... Alors les brigands se laissait faire par des femmes ? Pas n'importe lesquelles, il avait eût affaire à une Rose-Noire !
Pour une place très publique, le spectacle ne fût pas admiré. Les vols et bagarres, c'était monnaie courante !

Déjà un qui pourrait servir. Or, le Brun avait dit "au moins deux".Elle n'avait pas le sens d'observation de son cousin, notre jeunette ! Aussi, elle mit du temps à repérer le miséreux et ses quêtants. Comment l'convaincre celui là ? Une belle femme la Seiko, ça pourrait bien fonctionner avec un peu de charme. En plus, elle avait son nouvel acolyte. Enfin, fallait pas qu'il soit trop prêt pour cela... Comme son cousin, il regarderait pour le moment.

- Oh les vagabons !
- Elle nous veux quoi la gazoute ? répondait le Kef
- Une association. Il m'faut des gars.
Œil de biche, sourire charmeur, laçage du décolleté négligemment mais subtilement ouvert, pas catin quand même.
- T'vas pas me dire qu'une belle d'moiselle comme toi trouve pas du monde au point d'venir chercher des épaves comme nous ?
- Et toi, t'crois que si j'avais le choix, je serais là ?
Il n'en faudrait pas plus pour le persuader de la nécessité de la brunette. La beauté était le meilleur de tous les arguments.

Ça suffirait ça pour une équipe ? Seiko n'en était pas certaine.
C'est qu'elle voulait pas échouer au test ! Bé dame qu'elle était digne d'apprendre avec Zel ! Elle était bien déterminée à continuer l'enseignement !
Surtout après s'être souvenu des paroles du vieil oncle grincheux "tu ne sauras jamais mordre, t'es trop gentille". Gentille... Une insulte pour une Rose-Noire.
Désormais,il y avait du personnel, le coucher du Soleil n'était pas encore arrivé... Puis c'était la première fois que Seiko faisait quelque chose pour le Dément après tout.
Elle retourna le voir avec son groupe nouvellement formé. Un brigand, des mendiants... Une seule question.

- Suis-je digne maintenant ?


*Coterel : pillars
*Géménée de godinette : fille de catin
*Afamé : chochotte.
Zelgius
Le Champlecy observa la Rose-Noire agir. D'abord le voleur... Une altercation. Voilà bien quelque chose de stupide et enfantin. Bien que les habitants de la capitale, habitués à voir quelques personnes se faire rosser par plus fort qu'eux, n'aient guère été attirés par Seiko, le Dément lui avait tout vu. Ce qui voulait dire que d'autres personnes attentives l'avaient remarqué aussi.

Une fois le voleur dans la poche, la Rose-Noire sembla rechercher sa prochaine cible. Au bout de quelques temps, elle se dirigea enfin vers l'une d'elle : le mendiant. Des yeux et des oreilles dans le tout-Bourges pour qui savait s'en servir.

La méthode de Seiko, encore une fois, laissa le Dément perplexe. Pourquoi partir au compliqué quand il suffit de quelques pièces d'or ? Jamais ceux-là ne lui seraient fidèles, c'était certain.

Alors que sa future "disciple" s'approchait de lui avec les deux personnes qu'elle avait "recruté", Zelgius compris qu'elle se limiterait à cela. Hors il lui avait précisé qu'elle avait jusqu'au couché du soleil et celui-ci était encore loin.


Violyn, étal jaune.

Et la fouine blanche qu'il portait à l'épaule gauche en temps normal se détacha de son maître pour se diriger vers l'étal du marchant qu'il avait remarqué un peu plus tôt.

Et Seiko arriva. Digne ? Peut-être bien... Mais il faudrait lui apprendre à ne pas mélanger ses "indics". Et surtout à ne pas les lui apporter à lui.


Je t'ai dit jusqu'au coucher du soleil. Ne reviens qu'à ce moment.

Suite à ces mots, le Dément se détourna de Seiko la laissant à ce qu'elle avait entamé.
_________________
Seiko
Arrivée trop tôt, rabrouée aussitôt.
Le coucher du Soleil qu'il avait dit... Elle ne reviendrait qu'à ce moment là.

Violyn malgré sa patte droite brûlée, courrait et sautait ici et là. Intrigante, la bestiole semblait vouloir attirer l'attention de la cousine du Brun.
Soit, Seiko serait au moins aider par "quelqu'un".

Elle envoya le voleur vers de nouvelles proies, les mendiants à leurs affaires habituelles et suivie la touffe blanche.Des produits de luxe... Vins grecques, muscade et bijoux raffinés, on trouvait de tout chez le marchand à l'étal jaune, surtout du cher !
Petit et trapu, il donnait pourtant de la voix comme Taf dans un plumard mais nous nous égarons... Il semblait être amateur de ragots, c'était écrit sur son visage. Celui ci, Seiko savait précisément en quoi il serait utile. Leçon numéro trois : Se servir de la vérité en la détournant. Restait plus qu'à le convaincre.
Elle s'approcha de son stand et déjà il lui proposait des achats. Cependant, la brunette n'était pas ici pour faire des emplettes à moins qu'il ne vende de nouvelles personnalités prêtes à l'emploi ? Elle voulait changer, on avait cessé de lui reprocher et à raison, sa candeur. Hormis cousin Orian qui savait bien de quoi elle était capable. A lui, elle avait conté comment elle avait mis fin à la vie d'un De France. Confidences sur l'oreiller.
Un pas de plus et elle était à une distance très proche du commerçant. La Rose-Noire en profita pour lui murmurer "Travaillez pour moi". Pas une question, un ordre. Une Rose-Noire ne demandait pas, elle exigeait. Son simple nom qu'elle ne citerais tout de même pas, ferait trembler n'importe qui connaissant un des membre de sa famille. Même le pire des brigands. Ce que cet homme n'était pas. Le pire criminel, le pire fou, ce serait toujours Zelgius.
Toujours est-il qu'il la fixait, un air insolent greffé sur le visage... Une jeune femme le commander, "jamais" semblait dire ses yeux. Toutefois, tout le monde avait un prix. Quel était le sien ?
La fouine s'agrippa à un vieux sac de lin blanc accroché à la ceinture de Seiko. Mais oui les rubis que Zel lui avait offert, ne la jugeant pas assez riche. C'était pourtant le cas, elle n'avait pas contrairement au Dément connu la rue mais les palais flamands avant l'ostentatoire luxe berrichon. Bien, ce sac allait donc tout de même servir ! Elle le tendit au gros brun en rajoutant "Vous êtes riche et le serait plus encore." Trop ce n'était jamais assez, Nathan le disait toujours...
Le marchand cupide ne manqua pas l'occasion et son regard avait même brillé une fois le contenant des pierres précieuses ouvert. C'était donc encore conclu.

Violyn lui fit à nouveau passer un message en regardant le ciel. Voilà l'heure... Le coucher du Soleil. Elle grimpa sur une épaule de Seiko, remplaçant Pastisse, absente à ce jour. Cuvage sûrement la connaissant. Direction le Brun, sans l'équipe cette fois. Ils avaient mieux à faire que de traîner dans les pattes de leur nouvelle dirigeante.

- J'ai trouvé de quoi m'entourer et la nuit tombera bientôt.

La bête retourna sur son maître et la brune attendait les prochains ordres du sien.
Zelgius
Le Dément avait surveillé les actions de la Rose Noire assis à la table d'une taverne de la place sur laquelle ils étaient. Une bouteille de poire posée sur la table et déjà vidée aux trois-quart. Un verre faisant un voyage régulier entre la table et les lèvres du Champlecy. D'aucun aurait pu penser qu'il bronzait après avoir fait installer cette table sur le devant de la taverne. Chose que son rang lui permettait.

Passons ! Et revenons plutôt à l'affaire en cours.

Seiko était de retour, seule cette fois. Le Dément offrit une tranche de son saucisson à sa fouine qui avait repris sa place habituelle avant de la gratifier d'un léger grattement sous la gorge.

Il fit ainsi patienter Seiko durant dix bonnes minutes avant de se décider à lui répondre sans même reporter son regard sur elle.


Ne me crois pas aveugle, Seiko. Tu découvriras bientôt que ce que je t'ai fait faire anui te sera utile, mais insuffisant pour avoir des yeux et des oreilles partout en Berry.

Enfin, il avala un morceau du saucisson qu'il avait offert à Violyn avant de se lever et de laisser verre, bouteille, table et fauteuil sur la place.

Si tu considères avoir fini ici alors suis-moi. Sinon, oublies tout ce que tu as vu, entendu et accompli.

Sans attendre de réponse de la part de Seiko, le Dément se dirigea vers les bas-fond de Bourges. L'endroit où les catins, les voleurs et autres types d'assassins se dissimulaient parmi les pauvres. Lui les connaissait, pas elle. Et elle apprendrait à les connaitre. Il la perdrait dans ses ruelles, ferait passer pour ordre qu'on ne la laisse pas sortir de ce quartier. Oui, il lui montrerait comment utiliser la crasse pour s'en faire une échelle.
_________________
Seiko
Le suivre... Il la détruirait à petit feu, mentalement surtout... Pourtant elle n'abandonnait pas. Elle suivait jusqu'aux bas-fonds. Un endroit où Seiko pensait ne pas avoir sa place.
Un seul elle aimerait pour une vie entière, fidèlement comme promis. Docilement, niaisement, gentiment. Anti Rose-Noirien pour le coup. C'était ça, sa vie. Écrire des poèmes et mener une vie bien rangée.
Trop bien rangée pour une femme de cette famille. D'où la volonté du parrain de faire tuer son fillot ? Sûrement, il le considérait comme une gêne à l'éducation de sa « cousine ». Une gêne à ses plans machiavéliques. Parce qu'il protégeait son épouse en toutes circonstances. Ne savait-il pas, Thibault Abélard François, qu'il n'y avait AUCUNS remparts à la folie champlecyenne ? On y survivait pas même avec toute la volonté du monde. La brunette l'apprendrait à ses dépends.

Les voleurs et les tueurs... Le domaine de Zelgius. Faire le mal oui, devenir comme lui ? Non !
Alors quoi ? Elle allait rester là ? Bé dame que non ! Seule en plus... Quartier libre ? C'était mal le connaître. Devenir une vraie De La Rose-Noire, ça voulait dire faire des choses macabres, des choses horribles.Les faire seule paraissait logique.
Sauf qu'ici, ça jouait aux cartes, ça buvait, ça allait au bordel du Dément. Seiko savait jouer au ramponneau mais cela ne l'avancerait à rien, pas plus que de picoler.

Le bordel du Brun... Et si elle y allait ? Une idée pas si saugrenu. Là bas, on ne savait pas qui elle était, un bon point d'une certaine façon. Elle se savait insignifiante pour lui, elle se savait simple outil même si elle avait mis du temps à le comprendre. N'empêche qu'elle était là et qu'elle ouvrait la lourde porte du lieu préféré de Shern. Sauf que La Rose-Noire ne venait pas y chercher les courtisanes. On disait qu'ici le sang coulait comme la Poire. Que la mort était aussi vite donnée que les bagarres déclenchées. Un bordel, un vrai, celui du Dément, un haut lieu de crimes, dangereux... A l'image du propriétaire.

Elle ne savait pas bien ce qu'elle y trouverait, les rumeurs étaient flous mais parlaient de coups d'états... Restait à vérifier par soi-même, que le tenancier s'y soit retourné ou non.
Zelgius
"Quand t'as pas d'idées, tu fais tout cramer !" Moi, dans un moment de grande solitude littéraire.

Et perdre Seiko dans les bas-fonds ne fut pas chose difficile. En effet, alors que lui en connaissant chaque recoin, elle avait été élevé à l'abri de cette connaissance que les biens aisés et autres nobles fuyaient comme la peste.

Bien vite, il la vit donc passer par une rue qu'elle avait du juger être celle que lui-même avait emprunté. Au lieu de quoi, il s'était arrêté à quelques mètres seulement de cette encablure... Et alors il se mit à la suivre, voir où elle irait, ce qu'elle ferait.

Non pas qu'il s'intéressait vraiment à une éventuelle peur qui aurait pu la submerger. Ou encore qu'elle se fasse blesser par l'un des nombreux sans-honneur traînant les ruelles.

Il s'intéressait en vérité à sa capacité d'adaptation. Il n'eut pas pensé qu'elle trouverait l'établissement de luxure qui était le sien avant quelques heures aussi s'arrêta-t'il en face de la porte d'entrée nonobstant les passants qui allaient et venaient "investir" chez lui.

D'un signe de la main, il fit venir un homme jusqu'à lui. Un homme qu'il payait pour que lui et les siens fassent ce que le Dément désirait sans poser la moindre question.


Brûlez tout. Faites disparaître ce quartier.

Pas d'autres mots.
Pas de questions.
Et le Dément repartit par là d'où il était venu. Quittant les bas-fonds de Bourges et Seiko de la Rose-Noire à leur sort.

Elle eut voulu toucher une flamme brûlante.
Elle eut voulu devenir aussi glaciale que le Champlecy.

Elle n'aurait qu'une flamme de glace pour tout récompense.

Le soleil terminait sa course, le Dément était de retour au marché et une explosion retentit dans les bas-fonds. Suivi de quatre autres alors que le feu se propageait déjà au travers du quartier que le Champlecy venait de condamner pour son bon plaisir.

Les hurlements suivirent de près.

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Seiko
« Nul ne voudrait mourir, nul ne voudrait renaître. » Voltaire

Personne pour l'accueillir. Personne pour faire cesser les cris résonnants, assourdissants... Personne pour la sauver.
Des tentures en flammes, de la fumée, une odeur qui pue, partout la souffrance. Des morts et du feu, LE feu... Le passage de Zel... La routine.
Donc notre Seiko voit de très près l'Enfer, le vrai. L'Enfer c'est les autres ? L'Enfer, c'est LUI... Qui en est le maître.

Une brune effrayée ? Une effroyable angoisse plutôt. Vingt-deux années de vie, vingt-deux... Mais un sentiment nouveau. Mourir ? Crever comme ça, parce que le Dément et sa pyromanie l'avait décidé.
La gorge ? Nouée. La Rose-Noire ? Incapable de respirer, suffocante. Couchée au sol par réflexe à cause du bruit de l'explosion. Là, le reflet des bas-fonds saute aux yeux. D'aucuns ne se soucieraient d'une nobliote en train de cramer. Ça courre, ça sauve sa peau et que la sienne. Enfin pas tous, y'a des morts aussi. Les meubles sont cendres et les gens redeviennent poussières. Asphyxie quand les brulures n'ont pas fait le reste.
Au moins ce serait une mort propre. Pas de sang partout. Une mort...

...Pour une renaissance qui semble bien loin.Une terrible douleur et une affolante chaleur mais la brune ne moufte pas, elle pense. Comment qu'elle va sortir de là alors que ses vêtements partaient en lambeaux et que sa peau se paraît d'un joli bronzage ...?
Une voix, fruit de son imagination ? Non, elle n'était pas champlecienne !
Folie ? Non, gaz toxiques. Et elle dit quoi cette voix ?

C'est le moment de se bouger le cul et de sortir de là !

Plutôt raisonné comme conseil finalement...
Elle commence à ramper cherchant la porte du regard. Heureusement, Déesse ne s'était pas trop éloignée de l'entrée. Mais dehors ? La même panique, la même agitation, les mêmes cadavres. Vison apocalyptique.
Elle se mord les joues, non elle ne ferait pas preuve de plus de faiblesses ! D'ici elle sortirait... Même au risque de finir handicapée comme Constantin. Personne ne comprenait... Se frotter au Dément... Tous aussi fous que lui pour oser encore s'en approcher. Ou stupides, plutôt cela !

Déterminée, Madame Taf prend appui sur quelqu'un, quelque chose, qu'importe pourvu qu'elle se relève. Tout le monde courre ? Elle ne les suit pas... Où iraient-ils eux ? Elle en avait cure. Et parmi les flamboiements, parmi la peur, parmi les défunts, les joggeurs... Seiko se faisait un chemin.
En quel état l'époux retrouverait-il sa femme ? Mauvais de tout évidence. Crasseuse, les vestures à moitié brûlés, le bras gauche avec. Profondément même. La chaire se sentait.
Caucase si elle eût encore été au bordel...

Bref, elle est vivante. Presque fâcheux ! Vivante mais... les séquelles mentales sont là... Invisibles contrairement aux dommages physiques.
Et Zel tranquillement au marché, à déguster son saucisson à nouveau, sans la regarder. Heureux du chaos, son élément.
Elle ose quand même lui parler alors que le mal qui irradie son corps meurtri est plus présent que jamais.

- Tu vois, je vis encore ...

On ne réchappait pas de la démence ni de Zel. Chance ? Loin de là. Sa presque mort n'était qu'un début. Qu'un pas de plus vers son "cousin" aux milles hallucinations.
Vous n'avez pas peur ? Vous devriez.
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