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[RP ouvert] 10 rue Jacky la main chaude - Atelier de couture

Alatariel
[Saumur début août]

Comment rebondir, comment aller de l'avant quand tous ceux qui vous sont chers vous renient et vous abandonnent ?
Alors qu'elle a quitté son atelier pour s'en remettre à la gestion de sa nièce, la reine des momies se retrouve sans rien. Seule, abandonnée. Tout est à recommencer.

Après des semaines d'hésitation, la baronne a enfin pris sa décision. Que Kilia et Artémisia veillent sur elle... ce nouveau départ a des airs de défi insurmontable.

Alors pour la première fois depuis des années, la vie semble revenue au 10 rue Jacky la main Chaude.
La margelle du puits n'a pas résisté au gel de l'hiver et a éclaté, les herbes folles ont poussé entre les pavés de la cour et le chèvrefeuille si cher à la baronne a tout envahi. Le bois de la grande porte a pourri, les carreaux de verre cassés n'ont été remplacés que par un parchemin graissé.
Pour redonner un tant soit peu l'allure d'un atelier de couture renommé il faudra des semaines, peut être des mois...
Mais la chaleur du soleil d'août redonne du courage à la baronne. Bientôt le raisin de Chemillé sera ramassé. En attendant, la baronne est à genoux dans la cour en train d'enlever les herbes avec son rare personnel - une femme de chambre et un homme à tout faire.

Le soir quelques lettres partent.



Citation:
    A 197856 de Penthièvre,

    Cela fait des semaines que je ne sais si je dois t'insulter, renier cette famille qui s'occupe plus des rumeurs que du fond de mes pensées... ou au contraire me battre pour garder ce qui m'est cher.

    Mais la colère m'aveuglait et m'a longtemps empêchée de comprendre la générosité de ton acte.

    Si j'avais dû choisir, moi seule, entre trahir l'Anjou et perdre ma famille, je crois que j'en serais morte.

    Jamais je ne pourrais prendre les armes contre l'Anjou. Et en m'imposant d'être contre vous, tu as préservé la seule chose qui me fait encore vivre.
    Alors finalement, cette lettre qui devait t'insulter sera une lettre de remerciement.
    Remerciement pour toujours m'avoir poussé à suivre ma voie, et encore aujourd'hui, m'avoir permis de suivre ce que mon cœur et mon honneur me dictent.

    Je n'ai plus de famille, plus d'atelier. Je dois tout reconstruire, seule. Mais la solitude est le lot des gens de notre âge.

    Je continuerai à porter le nom de Penthièvre et à en porter les armes. Parce qu'on ne change pas de nom, de sang et de terre comme on change de robe. Quant on tient à quelque chose, on ne l'abandonne pas à la première difficulté.

    J'ai honte de voir que Montreuil Bellay, Château Gontier, Château en Anjou ont été perdus respectivement par mépris, caprice et stupidité...
    D'ailleurs, il est peu probable que j'obtienne la censure de la destitution de Kirke.

    Que le Très Haut vous protège et vous accorde la paix,
    Bien à vous,

    Alatariel du Bois doré-Penthièvre,
    Baronne de Chemillé.


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Judas
[Septembre]

Le pas souple raisonne sur le pavé humide. Les yeux corbeaux se posent ça et là, soupesant une atmosphère lourde. Derrière les fenestrons, des murmures. On croirait entendre les murs faire messe basse. Quelque chose a changé.

Une heure que Frayner cherche cet atelier dans les venelles biscornues de la ville. Les rues semblables à des coursives alambiquées se sont passé le mot pour l'observer se perdre, en silence, sans daigner lui apporter une infime indication. Ho l'officiel n'était pas le fort de l'Anjou, certes... Mais de là à penser qu'on lui avait vanté les mérites d'un atelier clandestin... Quelque chose a changé. L'Angevin semble éteint. Le voyageur est toujours aussi égaré, il erre.

Une senestre de cuir pousse une vieille porte de cour partiellement étouffée par le chèvrefeuille, une petite cour l'accueille, enfin, si l'on veut. Quelque chose à changé, il règne un silence de mort en Anjou. La voix éraillée du seigneur a un mauvais écho.


hoé, de l'atelier...?
Alatariel
Bruit de pas dans la cours, la baronne pose son rond à broder et regarde par le fenêtre. Elle attendait la jeune Lubia, c'est un homme. Soupir.
Qu'est-ce qu'on peut bien lui vouloir.

Alatariel descend à pas lent l'escalier de bois qui la mène sous l'arcade de la cours. C'est une vision du passé, sa longue chevelure plus blanche que grise dégoulinant jusqu'au bas de son dos, le visage ridé avant l'heure. Pourtant, c'est un passé bien vivant.

- Nous nous sommes déjà rencontré, je crois ? Vous êtes Bourguignon ou Breton ?
La baronne sourit doucement.
- Oubliez ma question, cela n'a plus guère d'importance. Que puis-je pour vous ?
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Judas
L'audacieux s'incline un peu, aidé par un baise main. Une main qui n'est pas aussi lisse que celles qu'il a loisir d'embrasser habituellement, d'ailleurs... Mais le satrape aimant les femmes avec un grand A était loin de ce genre de considérations, voir parfois, scrupules.

En effet, Judas Von Frayner.


Et le visage du seigneur de se lever sur Alatariel, qui selon ses souvenirs avait un chapelet de titres tous plus obscurs pour lui.


Un peu des deux, sans doute...


Il sourit brièvement, comme on accorde une faveur au maistre des aiguilles. Où l'avait-il rencontrée? En Bourgogne? En Anjou? Il ne se souvenait plus. Excusez l'homme de ne retenir que ce qui l'arrange...


Judas leva une main au gant troué vers la vieille femme, visage dépeignant un air vaguement contrit.

Peut-être pourriez vous sauver mes indispensables. J'y tiens énormément.


Les gants fourrés victimes d'un accroc malheureux que Chimera lui avait offert, pensant sans doute qu'il ne reviendrai pas au lit Breton avant l'hiver... Le fétichisme de Judas était de notoriété publique, lui qui n'avait pas même de laides mains à cacher, quoi que peut-être quelques bagues fâcheuses...
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Alatariel
Oh, Judas Von Frayner... oui, le bourguignon. Elle se souvient maintenant de l'homme et des discussions en taverne. Homme courtois quand il veut, mais seulement quand il le veut.

Un gant ? Est-elle devenue si démodée pour qu'on la dérange pour un accro ? Et Lubbia, si douée avec le cuir, qui n'est pas là.
Rien ne va plus en ce bas monde.

La baronne pris délicatement la main gantée dans ses mains pour observer l’ampleur du désastre.

- Il y a deux solutions qui s'offrent à vous messire, soit je vous le reprend maintenant il gardera trace de ce fâcheux évènements soit nous démontons le gant pour changer le cuir...mais c'est mon apprentie, Lubbia, qui a déjà travailler le cuir chez son précédent maître qui s'en chargera... Cela demandera de nous abandonner ces gants quelques temps j'en ai peur.
Alatariel avait probablement gardée la main plus longtemps que de raison, mais à son âge elle estimait ne plus avoir de raison de se soucier de galanterie.
- Vous n'avez, j'espère, pas fait le déplacement depuis la Bourgogne pour faire réparer votre gant...
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Judas
Faites au plus pressé... Il faut qu'ils tiennent l'hiver. Je pourrais repasser pour les disséquer au printemps, si dieu veut. Je suis venu pour les beaux yeux de l'Anjou et pour ses maistres de couture après tout... Mais ne le dites à personne.

Mentait-il? Bien sûr qu'il mentait. Il était là pour les tripots, les putains et pour le vin. Pour, comme toujours, faire une introduction à la Bretagne et à ses duchesses adorées. Les gants n'étaient pas seulement essentiels au Frayner, c'était un moyen de porter à même la peau son attachement à une maitresse, comme le plus naturel des appareils. Un pied de nez à son ô combien discutable fidélité.


Dites moi que vous êtes la femme de la situation, même pour une paire de gants Bourguignons.

Le parolier n'est jamais bien loin, sous la robe de glace courtoise.
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Alatariel
La baronne sourit de nouveau, mais d'un sourire moins courtois et plus narquois.
- Abandonnez moi donc votre gant, je vais m'en occuper, se sera l'affaire d'une demi heure...
Alatariel se retourna vers la porte dans l'embrasure de laquelle se dessinait la silhouette de l'unique servante de la baronne.
- Hildegarde ? Faites préparer quelques choses pour le sieur Van Frayner. Du raisin et une de nos tourtes aux pommes avec un peu d'hydromel.

La reine des momies regarda à nouveau le bourguignon.
- Prenez le temps de vous assoir le temps que j'aille quérir le nécessaire pour reprendre votre gant.; le banc sous le tilleul est un endroit agréable.
Elle s’évanouit un instant, le temps de prendre fils de différentes tailles, aiguilles et poinçons. Elle revint à pas léger, comme heureuse d'avoir finalement un peu de compagnie.
- Les beau yeux de l'Anjou... Je ne connais qu'un seul bourguignon qui puisse dire ça sans mentir... Josselinière, que le diable l'emporte... Est-elle donc mainoise ou bretonne ?

Elle n'est pas pour un soucis critique la baronne, qui Penthièvre qu'elle est, est peu regardante sur les jeux de l'amour. Elle entend simplement faire la conversation... Et qu'avait à offrir l'Anjou à cet homme ? Des catins ? du vin ? Rien ne tout cela manquait en Bourgogne.
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Judas
Le seigneur ôta le cuir de sa main, résigné pour le nécessaire, et observa un peu ce qui l'environnait, n'ayant pas pris le temps de le faire avant. Il redouta qu'on lui apporte de l'Hydromel, lui qui exécrait la douceur, mais se contenta d'un raclement de gorge. S'il ne buvait que du vin l'homme savait parfois pour ne pas fâcher les dames faire semblant d'apprécier prune, bière et autres pisses chaudes renommées... Alatariel était plus que dame du haut de son âge incertain, quoi que certainement avancé...

Les cheveux noirs furent rassemblés sur sa nuque tandis qu'il s'enquit de prendre place sagement, là où sa voisine le voulait. Léger hoquet moqueur à l'évocation d'Aimbaud, qu'il appréciait toujours autant. Il ne réfléchit pas au père, incriminant le fils le plus naturellement du monde. Après tout, c'était bien lui qui lui avait marié Isaure...


Ha, ne parlons pas de choses qui fâchent... Laissons Josselinière où il demeure.


Chose oui, c'était un qualificatif qui venait naturellement. Il se baissa pour ramasser une feuille de tilleul séchée, gagnant du temps sur ses réponses. Alatariel ressemblait à ces vieilles femme de cour, ayant tout vu et tout en entendu et qui fauchées par leur grand âge, n'avaient plus pour armes que leurs langues fourchues et les pouvoirs de leurs confidences. L'oeil Judéen brilla d'un éclat rétif. Parler or not parler, telle était le dilemme.

Emporté par l'idée qu'elle pouvait passer l'arme à gauche demain, et qu'après tout elle n'irait pas tout raconter au Josselinière, sans compter le fait qu'elle se fichait bien du contenu des converses en cherchant à passer le temps sans doute... Judas finit par sourire, pingrement certes, mais
sourire tout de même.

Elle est Bretonne.


Et je fus bien fou de l'épouser.

Retombant sur ses pattes, Judas lança un piquant:


Et vous? Ne deviez vous pas vous marier?

Car sa mémoire venait toujours au moment le plus opportun...
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