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[RP] Brèves de cachot.

Nille
Leur procès fut une immense blague. La Rousse fut jugée avant le Merle et le Borgne, galanterie peut-être. La sentence tomba, vingt écus d'amende et de la prison pour deux jours. La Flamboyante hurla, se mit à se débattre quand le moment fut venu de l'emmener, elle ne se laisserait pas faire non, certainement pas.

- JE SUIS INNOCENTE ! C'EST EUX LES COUPABLES !

Voilà ce qu'elle hurlait en boucle jusqu'à ce qu'on la jette dans les geôles sales de La Rochelle. Comment dire ? Une grande pièce commune avec des chaînes dans tous les sens, on la jetta contre un mur, laissant la Rousse échapper un râle de mécontentement, on l'enchaîna comme une vulgaire bête, peu importe ses cris et protestations.
Peu de temps après, elle s'était calmée, mais restait rétive quand on lui apportait une auge avec un bout de pain et de l'eau.


- Apport' moi d'l'alcool, l'eau c'fait pour les enfants d'coeur !

Cependant elle avait beau râler, on ne changea pas son menu.
Et la Rousse s'ennuyait dans cette cellule, rien à faire, sauf compter les dalles au sol, les rats qui gambadaient et les "ploc" de l"eau.
Ne manquait plus que le Merle et le Borgne, et son séjour en prison serait un vrai calvaire.

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Alida.
- Laissez moi entrer ! J'vous jure j'suis coupable ! Légère hésitation devant le regard noir des gardiens avant de reprendre. Enfin non j'suis pas coupable ! L'oeil aguicheur, elle reprend. C'est inadmissible que l'on n'enferme pas les honnêtes personnes qui demandent à l'être ! Où va le monde ! Voyez tous ces bandits des grands chemins qui justement courent ces mêmes chemins, et ils sont où, hein ? J'vous l'dis moi, pas dans vos geôles ! Alors quand une jolie femme comme moi vous demande d'être enfermée, c'est pour être enfermée et pas pour se balader sur les chemins ! Comment ça je me répète ? Qu'est-ce qui dit l'gros ? Elle se hausse sur la pointe des pieds pour regarder dans les yeux son interlocuteur et poursuit sa tirade. Et si j'te crève un oeil, j'ai le droit de rentrer ? Que si je te fais rien je peux pas ? Non mais quel abruti ! Mais quel abruti ! Les derniers mots sont dits, la tête tournée vers le deuxième garde en quête d'une approbation.

- Enfermez-moi cette folle !

- Nillounette j'arrive !

Elle sautille dans les couloirs insalubres, un sourire naïf figé sur les lèvres. Peu lui importe la saleté et les rats puisqu'elle va retrouver son amie pour lui tenir compagnie le temps d'une nuit. Elle ne peut s'empêcher de compter fleurette au gardien qui l'accompagne, juste pour rire, ce qu'elle fait d'ailleurs, à gorge déployée.

- T'es un charmeur toi. C'est quoi ton p'tit nom ? Comment, qu'est-ce tu dis ? J'comprends pas. Moncu ! Aaah oh euh c'est original. C'est un prénom d'où, parce que j'en connais pas qu'ont le même ? Quoique ça sonne un peu espagnol. T'es sûr que ça se dit pas Moncou plutôt ?Parce qu'on m'a dit que les espagnols ils disent pas "u" mais "ou", c'est bizarre j'trouve. Y'en a quand même qui sont pas aidés.

Crissement d'une porte qui s'ouvre, ça y est ! Vous êtes arrivé à destination.

- Reviens me chercher demain matin mon chou ! J'ai pas que ça à faire de t'attendre là toute la journée. Je viens juste en voyage initiatique moi. C'est plus de la curiosité. Parce qu'en fait j'suis de l'AAP, et j'vais écrire un truc sur l'état des geôles au Poitou, et pour ça, faut que je fasse de l'immersion tu vois. Bon allé, t'es un bien brave garçon je le vois dans tes yeux. On fait comme ça ! Demain matin sans faute. Bonne nuit mon chou !

Elle entre dans la geôle, referme la porte sur elle non sans un dernier sourire au gardien accompagné d'un signe de main. Elle ne voit pas vraiment ce qui l'entoure, l'obscurité submerge le lieu. Alors, d'une voix qu'elle veut douce, elle murmure :

- Nille t'es où ? C'est Alida ! J'ai pris mon oreiller.
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- Blabla réponses d'Alida.
Nille
Le noir, le bruit des gouttes d'eau, le toussotement des gardes, les cris aigus des rats, en somme un calme appréciable pour certains, la Rousse était recroquevillée dans sa cellule, attendant la fin de son calvaire, la fin de sa peine.
Elle rêvassait, imaginait ce qu'elle ferait une fois sortie de cet enfer d'humidité.
Des pas, des voix, des cris, de la drague; pas besoin de plus pour sortir la Rousse de sa torpeur, lui faire relever la tête et ouvrir les yeux.


- Alida ...? C'est toi ?

La Rousse n'avait plus sa voix de petite fille candide, mais une voie rauque comme venue d'outre tombe, elle avait sans doute soif, peut-être faim.
On pu sentir qu'elle bougea, en réalité elle tendit la main vers la flamande.


- Je suis là Alida !

Se voulant guide, pour l'aider à venir près d'elle.
Cela lui faisait chaud au coeur qu'on vienne la voir en prison, même dormir. La Rousse se sentait légère à cet instant.

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Tord_fer
Citation:
Le prévenu a été condamné à une peine de prison de 3 jours et une amende de 10 écus.


3 jours ? 10 écus ? Il l'avait bien négocier c'coup là dit donc ! Ça change des 10 jours et 400 écus d'la dernière fois ! Faut dire qu'il aurait peu être pas du fuir et récidiver dans le même comté l'autre fois...

3 jours... c'est long... Surtout quand il sait qui il va retrouver en cellule. Il pris Aristote pour que la rouquine est déjà purger sa peine et qu'il ne passe au pire qu'une journée pas loin de l'un de l'autre. C'est qu'avec ces bavardages incessant et les lui casse la rouquine ! C'est d'sa faute d’ailleurs si il se sont fait chope, l'avait pas qu'a beugler son nom a voix haute comme elle l'a fait devant les victimes. M'enfin elle avait pris moins de prison que lui, en temps que petite jeune, mais il lui avait mis une grosse amende, bien fait pour elle.

Le garde l'emmena vers sa cellule. L'borgne ne résistait pas. Faut dire qu'il en avait tellement vue des goeles, qu'il en avait plus rien a faire. Et puis on manger bien, on dormais à l'abris et souvent on avait des compagnons assez intéressant au sommeil assez lourds pour ne pas se réveiller dans certain cas. D’ailleurs le Borgne c'était toujours demandé si la réaction était physique ou psychologique... Enfin bref, il allait bien voir à quoi ressemblait les goeles de la Rochelle.
Il pensa a son tour en goele avec Cistude, et la pertes malencontreuse de son oeil. Surement un des meilleurs moment de sa vie !
Son regard fut attiré par une tache Rousse au fond d'une cellule. Le garde la dépassa et le balança dans la cellule d'a coté. Il voulait séparé les complices d’après ce qu'il dit, et surtout éviter les viols et autres choses toujours gênantes....
Dommage, ça aurait put être un autre bon moment.

Le goelier ne lui enleva pas les menottes, la tête du Borgne ne lui revenait pas, et il voulait l'emmerder un max durant ces trois ours. Pas d'veine....
Quoique il aurait put le mettre avec la Rouquine, là ça aurait était une vrai punition !

L'Borgne alla dans l'coin d'la cellule et s'affala dans l'foin prés des barreaux qui la séparé de la Rouquine. Il ne remarqua que maintenant la tête Brune accompagnant Nille. Deux pour l'prix d'une...la veine... Il ne connaissait pas encore trop Alida, mais il craignait le prie. Apres tout, fallait sacrement être con pour entrer chez les Piques !


L'enfer a un nom... Celui-ci est La Rochelle...

L'Borgne soupira longuement craignant la suite....

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Bossuet
A demi porté par un garde bourru et certainement muet, dont la peau flasque fait montre de remarquables traces de petite vérole, le merle fut sans ménagement jeté dans l'un des cachots poitevins grand luxe. A savoir odeur d'urine, punaises, morpions et rats obèses, et paille vieille de l'an neuf.

Claquant la porte barrée de fer derrière lui sur un demi sourire, celui de l'amoureux du travail bien fait sans doute, il s'en va en grognant, tel un ours parti à l'hibernation. Le merle, époussète ses frusques tout en s’apercevant de la présence d'un borgne bien connu à un coin de la cellule. Passé la déception de n'avoir pas chambre commune avec une clientèle plus féminine, il sourit bien large en tirant une révérence au borgne.

"Hé l'borgne, c'est fichtrement mal fréquenté ces prisons...le lance t il, avant qu'un rire grassouillet prenne le relais. Mais plutôt propre j'dois dire... Les cachots de bourgogne étaient moins bien entretenues. Ici au moins on a un sceau, même commun."

Ceci achevé il se tourne vers l'étroit soupirail qui mène au dehors. Une demi lune barré au niveau du sol, d'où s'écoule une eau saumâtre et donnant sur la cour de la garnison, puis y plonge le bras, fouillant le sol à l'aveuglette.

Il faut dire que la taule ne fut pas une surprise, loin de là aussi, en client averti des hostelleries d'état, le poète devient prévoyant. La veille, à la faveur d'un prétexte fallacieux, il avait pris soin de cacher dans un angle de la cour, sous quelques pailles ou détritus, une bouteille en grès d'un vin d’Anjou plutôt âpre. Ceci fait, une cordelette, soigneusement nouée au goulot, dissimulée dans la poussière et l'angle du mur, tirait sa longueur jusqu'au soupirail, pour finir enfouie. Le poète fouille la terre donc, et avec un sourire de satisfaction se saisie de la cordelette. Coup de chance? pas tant, car il avait suffit de faire passé la corde par devant tout les soupiraux. Il tire, délicatement, et au coin de la cour se trémousse étrangement une bouteille d'un picrate infâme. Que dirait le garde qui dans son demi-sommeil de garde, voit danser des bouteilles? Il se dira qu'il a soif tout simplement et évitera de faire l'éloge de sa folie auprès de ses couillons de compères, qui d'ailleurs eux, dans ce cas ne feraient rien d'autre que de se moquer, avec un certain nombre de tape virils dans le dos.
Le merle remonte sa ligne donc, et la bouteille tressaute jusqu'à être en vue. Il l'extirpe d'entre les barreaux, et s'affale avec son butin contre le mur, sans porter attention à l'état du sol.

Le claquement de ventouse du bouchon retentit dans le cachot comme une béate symphonie alors que le merle en débarrassait la bouteille avec les molaires. Il se défait de ses poulaines crasseuses, et allonge les jambes, écartant les orteils comme deux éventails. Il goulotte une gorgée et l’achève par un soupir de contentement.


-Hé l'Borgne, si tu m'promet de pas t'arracher la seconde mirette, j'te paie une tournée
, lance t il en tendant la bouteille à Tord fer.
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Nille
La Rousse était assise sur sa couche à savoir de la paille pas très belle, mais avec les Piques elle avait l'habitude.
A côté d'elle son amie Pique, Alida avec qui elle aimait bien parler en taverne en se déliant la langue à coup de boissons moins écoeurantes que celles des Piques.
On avait amené le Borgne plus tôt dans la journée, mais comme à son habitude il n'était pas très bavard, et les deux femmes meublèrent le silence en jacassant entre elles.
Ainsi elles n'entendirent pas de suite le Merle se fait amener. Elles entendirent en revanche un "Plop" des plus alléchant, ce ne devait certes pas être un grand vin, mais en prison nul alcool, nul repas alléchant comme dans ces auberges bien riches que l'on trouve par endroit.
La Rousse se leva d'emblée, et fonça à la porte avant de murmurer :


"Le Borgne ? N'est-ce pas là un bruit d'vinasse que j'ai entendu ? M'dis pas que t'es comme cul et ch'mise avec ces pleins d'soupe de gardes !
Aller file m'en un peu ! A moi ta Roussette préférée !"


Puis un sourire aux lèvres elle ne retint pas cette phrase ironique.

"Au nom de notre amour mon cher Borgne je t'en conjure !"
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Bossuet
Qu'est ce qu'un voix si douce et pimpante peut bien faire ici bas, à résonner contre de la pierre froide et couverte de salpêtre? C'est que la voix appartient à une petite terreur comme on voit plus de notre temps, sauf cour Brissel, ou elle se pavane en marquise, baronne ou duchesse, attifées de rien et cognant dur sur les braves. Toujours est il qu'en réponse au bouchon, il y a de l'écho.

"Roussette serait ce toi ? Non non le Borgne est plus silencieux qu'une pierre, et j'dois dire, il fait peur à voir. Mon vin est frais, tout juste pêché...
gueule sans fard le poète au travers le la porte. Et à ça , je n'saurais pas comment partager, cette fichtrecul d'bouteille me colle à la pogne!"

Il se fend d'un rire coinçant, entre deux gorgées.

"Montres tes miches aux geôliers, Roussette, il te feront amener un tonneaux..."

Non mais...On ne pique pas un mauvais picrate si durement pêché...
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Berthe.
Citation:
Le prévenu a été condamné à une peine de prison de 3 jours et à une amende de 0.1 écu.


Dix deniers. Tout d'même. Ils devaient vraiment en être réduits à racler les fonds de cassettes. Vrai qu'ça coûtait cher de se faire tirer les cartes. Elle devrait sincèrement songer à en faire son fond de commerce. Trois jours pour s'entraîner, les rats feraient le public. Savaient-ils applaudir les poilus? Peut-être dresseuse de rat. Moins impressionnant que pour les ours, mais la matière première devait se chaparder plus facilement.
Ou p'tet les cafards? Non. Pour la poudre, les cafards; y a toujours un gonze pour acheter du bonheur à inspirer.

Perdue dans ses pensées, se laissant sagement guider par gardes et autres matons- première règle de survie, pas "taper les plus forts"- son premier contact avec les cachots locaux fut... olfactif. Une odeur d'urine, de sueur, de vinasse éventée, aromatisée d'un soupçon de volutes d'angoisse et de gémissements égarés. Elle marqua une pause, et observa les lieux avec curiosité. Car, nous ne leurrons pas, le remords ne faisait pas partie du système de morale assez flou de la Bert'. Premier séjour en prison, intéressant.

La pause fut bientôt écourtée, le taulier l'enjoignant fort poliment de ne pas traîner dans le hall d'entrée et de bien vouloir regagner sa chambre siouplé -ou tout comme. La lourde portée refermée dans son dos, la jeune femme plissa des yeux, tentant de s'habituer à la pénombre, inspectant les lieux, plantée au milieu de la crasse et de la puanteur. Regard rapide aux alentours, recherche d'un danger potentiel, moribond égaré ou n'importe quoi de vaguement hostile.
Elle avança d'un pas. Apparemment le plus hostile se résumait aux murs suintant d'une humidité verdâtre, à la jonchée qu'elle écarta du bout du pied pour en voir s'échapper un fourmillement de choses non identifiées, allant se planquer dans la motte d'à côté.

Y a pas à dire, c'est négligé l'hôtellerie dans l'pat'lin.
Haussement d'épaule indifférent, elle se dirigea vers la planche de bois qui devait servir de couche et y étala sa cape. Elle s'y jucha, en tailleur et se gratta machinalement le cou.

C'va êt' long té.

A la cantonnade, d'une voix forte

Eh l'poète? T'es dans l'coin? Tu voudrais pas m'jouer une sérénade? En si mineur pour menuet d'punaises.

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Bossuet
Citation:
vous avez été condamné à une peine de prison de 3 jours et d'une amende de 10 écus.


De retour en hostellerie d'état, encore.

Alors que le geôlier s’apprêtait à lui indiquer mécaniquement le chemin de sa chambrée, le poète l’interrompt d'un geste courtois, et prend de lui même la bonne direction. C'est que dans ce coin, il commence à avoir de quoi s'orienter. A croire que le taulier le trouve de bonne compagnie. La piaule a l'odeur des lieux qu'on ne connait que trop, et le sol de pierre froide à peine jonché de plume de Beauce moisie a gardé toute la vermine qu'il y avait laissé à son dernier séjour. Le Pique au bon mot entre de lui même dans le cachot, non sans avoir salué un autre geôlier, comme une vieille connaissance, et alors que la porte se ferme derrière lui pour trois jours, il soupire en se dirigeant vers un coin de la pièce, ou la paille semble t il est plus abondante. S'aidant d'un ongle, il fait glisser un pierre du mur, dé-scellée lors d'une précédent séjour, pour sortir de la cavité une bouteille de grès encore pleine d'un quart de vin. Une gorgée plus tard, alors qu'il est assis contre un mur, une voix de complice retenti.


"Eh l'poète? T'es dans l'coin? Tu voudrais pas m'jouer une sérénade? En si mineur pour menuet d'punaises.

-Ah chère voisine, ça aurait un plaisir, si seulement ces lourdauds, m'avait laissé mon luth. lui répond t il sur le même ton. Mais Je peux toujours te chanter une vieille comptine qui t'rappellera l'Anjou..."

Là dessus une autre gorgée avant de se mettre à chantonner d'une voix lente et rauque, et néanmoins dans laquelle on perçoit un sourire.

" Anjou entend tu sur tes plaines les cris du Roi Freux?
Entend tu le lys, qui t’aboie de rendre ta pique?
Il hurle à nos mères, et l’affreux tend sa trique!

Et l’Anjou crache sur ton lys, Roi bien heureux!
Et l’Anjou crache sur ton lys, Roi des peureux!

De ton courroux Roi Freux, l’Anjou s’en défie
Quitte à danser à la lune, tous montent au rempart.
Des preux à l’épée, ou longue pique brandie,
Paysans comme capitaine, sus au roi pendard!
Qu’il ose grimper, le crochu, tous l’attendent.
Des vieux grinçant ferrés de clous au gourdin,
Ou Jouvencelle, tant rudes que belles de légendes,
Et ferrailleurs qui fourbissent et chante bon train.


Allez chante avec moi la Mouette, que ces bons tenanciers nous fasse taire... lance t il à la voisine avant de reprendre

Et l’Anjou crache sur ton lys, Roi coléreux!
Et l’Anjou crache sur ton lys, Roi filandreux!

Anjou, vois ta ville de toile et tes feux silencieux,
Tes soudards avinés, plus soumis que tes chiens,
Tes destriers qui pavanent, en ballet gracieux,
Anjou, vois comme sont plus beaux les tiens!
Des humbles chantant haut qui lèvent les armes,
Des forts rustaud, à l’œil noir comme charbon
Des grisard dure à la peine, vieillis par les alarmes
Pour ne pas voir ta couronne, l’Anjou tiendra bon!

Et l’Anjou crache sur ton lys, Roi pernicieux!
Et l’Anjou crache sur ton lys, Roi capiteux!

Sous sa tente le Lys grelotte et l’Anjou boit,
Et sous le murs d‘Anjou, la neige tarde à rougir,
Viens y ! résonne les cris, Vien y bon roi!
Viens y crever, viens y danser, viens y mourir!

Et l’Anjou crache sur ton lys, Roi capricieux!
Et l’Anjou crache sur ton lys, ô bon Roi freux! 


Et ce chant comme un louange au monarque, durera bien jusqu'à ce que fasse taire le poète, ce qui n'est pas une mince affaire soit dit en passant.
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Grayne
Citation:
Vous avez été condamné à une peine de prison de 2 jours et une amende de 2 écus.



Saumur, fin du mois d'octobre.

Avec deux poignes fermes lui serrant les bras au bout de deux gardes certes ventripotents mais encore vif, Grayne avait beau se débattre, le combat était perdu d'avance.

-MAIS ! Lâchez moi ! j'vous jure qu j'vais vous pourrir la gueule ! ram'nez moi près d'la juge que j'lui dise s'que j'pense !

Hurlant tout ce qu'elle pouvait entre deux chapelet d'insulte, Grayn continuait de se tortiller. Mais déjà, les deux barriques arrivaient avec leur bruyant colis dans les geôles Saumuroises.

-BOSSUEEEEET !

Cria Grayne vers la porte, comme si le frangin allait l'entendre à travers la ville.

-C'EST D'TA FAUTE ! TU VA M'LE PAYER !

Et sans ménagement, le plus grand des deux gardes l'envoya rouler dans la cellule déjà pleine de prisonniers crouteux et hagards. Elle se releva, digne et s'agrippa aux barreaux sales.

-D'toute façon, j'men fout ! mes potes y font y être envoyé aussi, et on vous f'ra la misère ! té !

Elle cracha sur le sol en direction des gardes, un sourire suffisant sur les lèvres. Le garde le plus courtaud, avec un visage lunaire et la paupière tombante la regarda en pouffant de rire.

-t'veux parler du borgne et d'la blondasse qui était aux procès ces derniers temps ? Mais y ont été relaxé ceux là.


Et il ponctua sa phrase d'un éclat de rire. Le regardant avec des yeux rond comme des billes Grayne n’eut pour réaction directe qu'un semi-étouffement d'indignation.


-Mhmpff !!


-mais t'inquiète la moche, on t'envoie l'autre fou là, qui trainait avec vous... 'vec une chèvre là...

-Mmmhpff !!! FRANGIN TU M'LE PAIERAAAA !

-complètement conne celle là.


Le séjour sera court dans les geôles angevines, mais pas avare en râleries et en cris...
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