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[RP] Un caneton sachant voler sans sa canette ...

Alida.
Canard vole.
Feuille vole.
Caillou vole.

Manque de chance, le caillou ne prend pas son envol et préfère retomber à la vertical pour s'écraser sur le sol, ou plus exactement, sur le pied nu de la flamande. S'ensuit une volée d'injures fraîchement apprises qui ne tarde pas à s'évanouir dans le brouhaha de la rue de la Mortellerie. Le pied meurtri est frictionné un instant avant d’être observé sous toutes les coutures. Il est grand temps qu'elle se trouve de nouvelles chausses, les précédentes ayant servi de projectiles sur des gamins mal intentionnés. Mais en attendant, elle fait les cent pas dans le Cour Brissel cherchant comment remplir sa journée. Plusieurs idées traversent son esprit avant d’être reléguées dans les oubliettes encéphaliques. Par exemple, passer l’après midi en taverne ne l’enchante pas réellement. La soirée à la rigueur, même si elle a toujours l’impression d’y perdre son temps. Traîner dans les rues parisiennes est aussi exclu tant qu'elle ne sera pas accompagnée, de peur de se perdre une nouvelle fois.

Soupire.

Encore une journée de perdue à observer les allées et venues de ses nouveaux compagnons de fortune. Elle a beaucoup appréhendé les premiers jours leur attitude vis à vis d'elle. Mais pour le moment, elle n'a pas à se plaindre. Elle vit sa vie presque comme bon lui semble, certes restreinte à la Cour Brissel, mais les Piques semblent la laisser prendre ses repères. Mais ce calme ne peut être que provisoire, elle le sait. On n'a jamais rien sans rien.

Alors, en attendant que cette nouvelle journée se passe comme les précédentes, elle lance des cailloux en l'air, faisant cette fois attention à leur trajectoire. Peut être que l'un d'eux finira par s'envoler emportant avec lui les rêves flamands.

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Theo_l_arsouille
    - « AOUTCH ! »

    Encore un, un coup de plus, cette fois-ci à la tête. Ce n’est pas possible se dit-il quand est ce qu’on lui fichera donc la paix pour de bon.
    Car à la Cour Brissel, il en aura vu des vertes et des pas mures à commencer par une ribambelle de coups en tous genres, suivit par un arrachage de bourses en taverne pour finir par l’arrachage d’une poignée de cheveux lui appartenant.
    L’Arsouille était pour ainsi dire prêt à affronter le pire désormais, sa méfiance semblait au plus au point bien qu’il appréciait la compagnie de ses nouveaux compères.

    Ses doigts passent entre ses cheveux, sur son crane où il peut déjà sentir une bosse se former peu à peu. Du regard il cherche mais déjà, ses yeux se posent sur un projectile au sol, une pierre tout ce qu’il y a de plus banal.
    Et pourtant, celle-ci provient bien de quelque part, à lui donc de chercher… Ses journées bien peu remplies, l’on pouvait donc avouer le fait qu’il n’est rien d’autre à faire.
    Le jeunot avec sa belle gueule, essuyant tout juste les compliments lancés par une de ces nombreuses filles de joie des environs remonta quelques pites jusqu’à arriver à… Alid… Alouda… Non d’un non, il ne s’en souvenait plus.

    Sourire sur le coin des lèvres, il s’avança dans le dos de celle-ci, bien décidé à marquer à certain effet de surprise alors que son postérieur finit par rejoindre le rebord d’une fenêtre aux carreaux brisés.
    Les bras croisés, sourire sur le coin des lèvres, le jeunot patienta quelques courts instants de plus avant de se lancer enfin.

    - « Le lancé d’cailloux est-il donc règlementaire pour nos activités,
    Parce que l’dernier, j’ai bien eu du mal à l’éviter,
    Pourtant crois moi-même si j’tente d’oublier l’passé,
    Ta trogne elle me force à porter l’regard sur mes pieds.
    »

    De la forme et des rimes, comme le Merlot lui avait enseigné quelques jours plus tôt. L’Arsouille venait tout juste de se trouver une nouvelle occupation pour cette journée qui il espérait allait lui être fructueuse…

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Bossuet
Sont ils fringants et beaux comme jeunesse outrancière, se dit en songe le merle alors qu'il sort à peine de son antre au sein de la gentilhommière, chambrée délabré, dont le sol entièrement recouvert de tapis plus ou moins sales et décatis cachent le plancher vermoulu. Soit dit en passant qu'il s'agit là d'une collection d'un temps : tapis volés en lieu et place de légendaires tapis volants, Faisant plutôt que de décoller du sol un nid douillet, moelleux à souhait.

Il s'amène le poète, tenue des grands jours, masque crasseux sur le museau, un nez long piquant bas comme un couteau de boucher et vilain doublet aux manches arrachés, braies rapiécées et poulaines hideuses de crasses et de trous. A la ceinture une bonne lame de coutelas, et à la main un canard, colvert mort depuis très peu.
en s'approchant il jette un œil ravi au minois de l'Arsouille, gardant traces de quelques échauffourées bien senties. C'est là un métier qui entre se dit il, un métier qui finira par se voir, si ce n'est par quelques balafres, au moins par un regard comme ceux des plus endurcis. Ces yeux tantôt impavides et placide alors même le cou ceint d'une corde d'une toise, tantôt brillant de défi à l'idée d'un gain périlleux. Un caneton prometteur que celui là, pugnace et remuant. L'autre par contre, c'est tout juste s'il l'a déjà vu. Un joli minois, qui pue un relent d'innocence. Soit qu'à cela ne tiennent, l'avenir saura dire qui marche ou crève, et là justement, l'Archipoète se sentirait bien d'une compagnie pour une sortie. Qui sait, il y aura bien quelques choses à prendre ou à apprendre pour qui en aura l'envie, la malchance, ou l'idée.

Canard crevé en main donc, masque sur le nez il s'avance dans le dos de l'arsouille, souriant, appréciateur d'un bon mot rimé, rustre et sans grande recherche, mais sonnant bon une vigueur naissante dans le vocable. Comment résister, tant qu'à être poète, il faut bien rendre une réplique.


"Bon mot chasse en l'air,
Un cinglant jet de pierre,
On vise pour tuer le temps,

N'en est pas si sur d'être fier
Frappant l'ennui d'autant
Comme pisser face au vent"


Un sourire au deux, se voulant plutôt accorte, mais rendu autrement plus vilain par des dents noircies à la suie, et un masque de carnaval lugubre. Agitant son canard comme une poupée de chiffon et de plumes, il attrape Alida par une épaule, et s'adresse à deux sans grande cérémonie.

"Mes oiseaux oiseux, j'ai en vue une sauterie, un bas coup à mener, une masure à pouiller. Marchand de draps riche comme un crésus en moins vioc, et en moins roi. En beaux quartiers, mais point trop d'argousins parait-il. Une gambade à dos de toit, un fielleux rossignol pour les serrures et une plommée pour les rencontres.

De toutes façon ce n'est pas comme si il comptait se voir opposer un refus.

-Rendez vous dés que le soir le soleil arrêtera d'éclairer tout ces braves gens de Paris, soit dans quelques heures, ajoute t il avec un sourire entendu, acquiesçant pour eux trois sans vergogne.

-Sur ce, j'ai une ou deux petite chose à préparer."

Là dessus il s'éloigne, comme soudain plongé en grande conversation avec son canard, bec entrouvert et yeux clos, ses pattes palmées pendant sous lui mollement.
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Alida.
Sursaut.
Elle se retourne, fait face à sa "victime".


- La prochaine fois j'viserai les yeux, t'auras plus besoin de les baisser devant ma splendeur comme ça.

Léger sourire sur les lèvres, elle le défit du regard, avant que celui-ci ne soit capté par une personne masquée, canard en main. D'ailleurs ce dernier se rapproche dangereusement pour leur confier une mission et la concentration de la flamande s'échappe rapidement des vers pour se tourner vers l'oiseau disloqué. C'est donc d'un hochement de tête qu'elle accepte sans rechigner, ni même demander quelques explications. Et quand bien même elle en aurait, l'Archipoète est déjà parti.

Se tournant de nouveau vers Théo :


- Qu'est-ce qu'on fait en attendant ? On fait un concours de lancer de cailloux ? A celui qui touche le plus de gamins !

Sans attendre de réponse elle arme son poing de caillasse ramassée devant ses pieds noircis, avise un groupe de morveux, vise et lance. Le caillou échoue lamentablement quelques mètres plus loin sous les rires moqueurs des gamins des rues. Vexée, la flamande rougit violemment et donne un coup de pied rageur dans le vide, du moins le croit-elle. Car lorsque le gros orteil impérieux vient goûter au verre brisé d'une mauvaise bouteille de vin, un cri de douleur s'élève. Quelques gouttes bordeaux s'écrasent sur le sol de la Cour Brissel pour la tâcher de sang flamand. Décidément, les chausses deviennent indispensables.

Abandonnant ses cailloux, elle propose :


- Je vais boire un verre en taverne, s'tu veux venir..


[Le soir venu]


De verre il n'y en a pas eu qu'un seul. Peu habituée à l'alcool, Alida rit fort, grommelle, ricane, raconte des brides de sa vie passée, soupire beaucoup. Mais vient l'heure du coucher de soleil, l'heure des ombres, l'heure des voleurs. Il est temps de regagner la Cour Brissel sans trop tituber si possible. Pied droit bandé avec du tissu à la provenance douteuse, elle semble y arriver sans grande difficulté. Sourire triomphant plaqué sur la figure, elle attend Merlot.
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Theo_l_arsouille
    Mais en voici une de réplique parfaitement trouvée par la jeunette de façon à ce que l’Arsouille se retrouve avec le bec cloué comme jamais.
    Bien vite, il cherche intérieurement mais ne trouve rien à lui balancer au visage et enfin, ce qu’il espérait au plus profond de lui-même arriva en ces lieux reculés de tout.
    Une voix s’élève et vient briser cet instant de silence, le jeunot lui sourit en coin à la vue du canard et de son maitre. Nouvelle mission pour les deux canetons, quoi de plus appréciable pour l’Arsouille que de se sentir libre d’agir comme bon lui semble et surtout, dans la non obligation d’être rattaché par certaines contraintes de la vie de tous les jours.

    Sans un mot, il écoute Merlot parler, celui-ci sait se faire entendre comme il se doit, l’Arsouille lui ne peut que se l’avouer mais un jour qui sait, peut-être qu’il sera tout autant piqué par cette délicatesse à manier les mots et les rimes.
    Il l’espère au plus profond de lui-même car même si sa nouvelle vie lui plait, y mettre de la forme semble être quelque chose de très important à ses yeux.
    Le Merlot s’éloigne enfin, laissant Théo’ en présence d’Alida qui lança une proposition plutôt alléchante. Seulement les gamins environnants ne s’en sortiront qu’avec un énorme fou rire face à Alida qui n’aura réussit qu’à briser un carreau au loin.

    Nouveau sourire qui prend vie sur ses lèvres, invitation à aller boire, pourquoi refuser et pourtant…

    - « Non pas que ça soit l’envie qui manque, j’ai malheureusement fort à faire, retrouvons nous à la tombée de la nuit ici même. »

    Les mains dans le dos, l’Arsouille attend sagement que la jeunette s’éloigne pour disparaitre complètement.
    Fourbe et menteur, le voici qui se retourne sur lui-même pour prendre la direction d’un tonnelet aux allures branlantes. Le couvercle en est bien vite retiré mais… Des précautions voyons ! Le regard se balade tout autour de lui ainsi que sur les hauteurs des quelques bâtisses du coin.
    Rien ni personne pour venir troubler cet instant, c’est ce qu’il pense. Le couvercle du tonnelet rejoint le sol alors que son bras disparait quelques instants pour réapparaitre, main tenant fermement une bouteille de vin.

    - « Partager mon bon vin, serais-je donc devenu fou ! »

    Le cul posé sur quelques cagettes en bois, les pattes en appuis sur une poutre posée là et déjà, le goulot rejoint les lèvres, basculement de la bouteille, cul vers le haut et descente rapide du liquide rougeâtre tout droit dans l’gosier du jeunot.
    Et glou et glou et glou, ceci jusqu’au soir et la nuit venue, Alida qui refait son entrée en ces lieux et l’Arsouille qui se redresse avec peine.
    Légèrement titubant, la bouteille vide rejoint le sol avant de se briser comme il se doit. Théo’ lui rejoint bien vite celle qui s’avérait être sa nouvelle acolyte alors que tous deux n’avaient plus qu’à attendre le retour de Merlot.

    - « J’te manquais hein ? »

    Sourire bête sur les lèvres, yeux mielleux, le voici qu’il tire une révérence avant de se redresser, main sur le cœur, l’air d’un héros, l’haleine en feu et… Une envie d’pisser qu’il peine à maitriser.

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Bossuet
Le monde à de cela de régulier que chaque soir le soleil finit par ce coucher, et ce jour ne déroge pas à la règle : La nuit finit par tomber sur Paris comme un drap sur la volière, étoffant les piaillements de ses habitants. Une lune au quart, pas de pluie, le temps idéal pour une sauterie de grand soir, et le merle s'en revenait de son antre à la rencontre de ses jeunes acolytes. La même tenue qu'auparavant, maque sur le nez, mais à l'épaule une corde terminée d'un grappin aux piques enroulées dans des lanières de cuirs et de chiffons, afin d'en étouffer le bruit métallique. Le canard est là lui aussi, tout aussi mort, quoique certainement un peu plus, sauf qu'il semble avoir été découpé, vidé, à nouveau rempli puis recousu. Toujours ce bec entrouvert et ce cou allongé passé à qui mieux mieux dans la ceinture, et encore ses pattes palmées pendant mollement comme les contre-poids d'une lugubre horloge.

A peine arrivé, le poète pose sans délicatesse la corde et grappin sur l'épaule de l'Arsouille, avec une tape dans le dos, sans doute un vague encouragement, ou une marque de gratitude, ce qui serait étonnant. Il jette à chacun un coup d'oeil. L'une à une tête à avoir le pied amoché, les yeux vitreux d'une poivrote au soir venu, et comme un léger tangage dans la posture. L'autre, à l'air relativement plus frais, mais se trémousse d'un pied à l'autre curieusement. Leur vue arrache au Merle un rire coinçant. Qu'ils sont fringuant, tout ce qu'il y a de plus alerte, prêts aux quatre cents coups... l'oeil imbibé sans doute de quelques larmes de fierté, à moins que ce ne soit qu'une histoire de gnôle.


"Mes oiseaux, c'est l'heure. On se met en route."


Ainsi le poète s'enfonce dans la rue de la Mortellerie, à cette heure où elle opère sa métamorphose. A cet heure de nuit tombante, les clochards, mendiants et faux lépreux, qui la journée ne font qu'une aumône, tantôt criarde et insistante, tantôt muette comme une croix de pierre, ne changent sans gène à la faveur du soir. Là un faux estropié détache le cordon qui retient sa jambe plié dans son large pantalon en loque, Là encore un faux léprux ôte avec grand soin de sa figure les bubons et croute de suif et de sang de porc, riant avec sans doute un collègue, lui occupé à retirer de sa chaussure déformée une boule de chiffon, un faux pied bot de première qualité. Il guide le petit groupe d'un pas leste, presque dansant, saluant au passage certains de ces larcineurs et pendards d'un signe de tête, ou d'un court échange de bons mots. Tous connaissent bien les Piques puisqu'ils vivent sur leur territoire. Pas de lois en vérité, juste un échange de bons procédés : Mauvais larrons et fier à bras de tout bord trouveront à refuge à Brissel, qu'ils fuient le guet, la justice, l'inquisition ou un mari jaloux. En échange toutes cette marmailles suffit bien à éloigner les curieux, à rapporter sa pierre à l'édifice de la cour et de sa petite société, et rendent bien souvent quelques services contre un autre. Sous l'obscurité d'un porche un homme trapu qui à midi quémandait une piécette appuyé sur une béquille et un bandage lui cachant l'oeil droit, est accroupie, débarrassé de tout colifichet, au bord d'un tonneau où se dispute une partie de dés. Chacun y jouent sa recette du jour, et celle du lendemain la plupart du temps, un couteau à portée de main : Tout le monde triche, mais celui qui le fait mal le paye de son sang.

On sort désormais de la rue de la Mortellerie, aux bord de quelques quartiers moins vilains, malgré des rues parisiennes toutes aussi mal pavés. Sous les encorbellement d'autre trognes, moins sales, plus avenantes, celles de gentilshommes rentrant dans leurs pénates, fatigué de travailler à la lueur des chandelles.

Le poète oblique dans une ruelle pas plus large que deux hommes, dont une partie au moins sert régulièrement de lieu d'aisance, en témoigne l'odeur. Il sautille par dessus les flaques, et atteint ainsi le fond en cul de sac, se retournant pour indiquer aux canetons de le suivre.


"L'Arsouille, bel oiseau, tu m'as l'air prompt à l'envol, et c'est toi qui à la corde, leur chuchote le merle d'un air enjoué, alors que de son nez rallongé par le masque il indique une corniche, sur le colombage d'une masure, un étage et demi plus haut.

Ali...Ala...Fichtre...c'était quoi...

Le menton entre de doigt, il scrute Alida, comme s'il cherchait à l'identifier, puis lui tape sur le front du bout du doigt.

"T'as pas un sifflet d'oiseau, mais tu voleras aussi bien. Tu seras Pipistrelle. " Au moins un nom qu'il retiendra celui ci, et qui sonne plutôt bien l'air de rien. Une touche de candide innocence sur un volatile que tant trouvent répugnant... On en est pas loin. "Et en bonne pipistrelle que tu es, tu vas voleter jusqu'au bout de la ruelle voir si du monde voudrait pas nous emboiter le pas."

Il l'incite à bouger en la retournant délicatement, et lui tapant la fesse, comme une canne pousse son caneton dans l'étang, avant de reporter son attention sur l'Arsouille.

Alors, ça vient? On a de la route à faire là haut.
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Theo_l_arsouille
    Aucune réponse ne lui vint en retour si ce n’est juste cette impression plus qu’étrange de voir son épaule tomber sous le poids d’un lourd cordage. Le Merlot qui fait justement son retour et ceci avec une tape qui lui adresse.
    L’Arsouille lui se contentera de prendre ceci comme un signe affectif car il est vrai que le poète avait ses airs même si bien trop souvent, les odeurs elles ne manquaient pas de lui faire plier les narines.

    En route, enfin, une nouvelle aventure pour le jeune caneton qui lui se souvint alors de sa première expérience en cette cour Brissel et de cette veuve… S’en suivit alors un racket puis une vengeance de la part de tous les habitants du quartier qui ne manquèrent pas d’assigner au jeunot bien trop de coups mal placés.
    Un souvenir, rien de plus mais surtout une bonne leçon à retenir et celle-ci étant : Toujours avoir un plan de secours et éviter de partir tête baissée. Mais ne serait-ce pas ce qu’il s’apprête à faire présentement ?

    Ainsi, les deux canetons marchèrent dans les pas du Merlot, comme deux enfants qui ne demandaient qu’à apprendre toutes les ficelles du métier. Passant devant bon nombre de gueux et autres mal propres en retraite pour cette soirée qui se profilait d’avantage, ils arrivèrent enfin dans une partie de la ville beaucoup… Disons beaucoup mieux fréquentée.
    Une ruelle, droite, ne pouvant même pas contenir le derrière d’une vache, de nombreux détritus, le tout une nouvelle fois accompagné d’odeurs qui auront l’avantage de couvrir celles du poète et des explications qui pleuvent.

    Il sera donc confié à l’Arsouille la consigne de… Grimper, lui qui n’avait encore jamais connu aucune expérience avec le vide, il allait enfin se découvrir éventuellement une nouvelle peur qui sait.
    Mais les effets de la boisson se font se sentir et ainsi, il ne peut que se sentir pousser des ailes alors sous le dernier appel du poète, le cordage tombe dans ses mains alors qu’il le déroule avec attention.
    Une bonne prie, le cordage qui tourne alors que la partie ferrée recouverte de cuir menace à chaque instant de venir écorcher son propre visage. Premier essai…

    - « Splatch ! »

    S’exclamèrent les crochets en retombant à ses pieds dans une flaque de boue et de pise, ne manquant pas d’éclabousser ses chausses au passage.
    Pas un mot, le caneton ne tarde déjà pas à se ressaisir du cordage, exécutant la même opération mais avec cette fois-ci, un peu plus de force dans le mouvement pour envoyer les crochets en haut de cette corniche pour qu’enfin, ils s’agrippent. Le jeunot réalise quelques tests, tirant sur ce même cordage désormais tendu le long de la bâtisse alors qu’il adresse un dernier regard au Merlot, comme s’il lui disait… Adieu !
    Les mains empoignent, les pieds se plaquent au mur et le recouvrent de terre humide. Un premier pas vertical est effectué alors qu’au fil de son avancée, le techniques deviennent diverses et variées, manquant presque de tomber à de multiples reprises.

    - « Il vole il vote le can’ton,
    Le can’ton d’la Cour Brissel !
    »

    Dit-il sans hausser le ton, simplement dans le but d’occuper son esprit et de ne pas penser à cette folle aventure, tout ceci jusqu’à ce que ses deux mains viennent enfin empoigner les hauteurs de cette même bâtisse…

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Bossuet
On se hisse, se voulant silencieux sans pouvoir cependant s'empêcher de sortir parfois un souffle de juron étouffé, les mains fermement agrippées à la corde, puis enfin sur la corniche. Un bonne traction des bras, et voilà le poète sur le toit, posé séant, pour reprendre haleine. Il hôte ses poulaines et les porte à la main. D'une part pour le bruit, et d'autre pour l'équilibre des tuiles branlantes.

Il passe la tête par le rebord, et sourit à la rebaptisée bon gré mal gré.


"Pipistrelle jolie, fais nous l'honneur,
De venir nous joindre ici haut,
Plus prés d'la lune, ou du très haut
Grimpe ! A la tache met ton ardeur !"


En attendant le troisième larron, le poète grimpe jusqu'au faite du toit, et, bras en croix en drôle de funambule masqué, met un pied devant l'autre sur la fine série de tuile, rattrapant son équilibre en penchant de droite et de gauche ou en agitant les bras. Finalement, il atteint une cheminé, dont un coin forme un angle avec la toiture en pigeonnier. Il hôte sa besace, et la planque là, ainsi que ses poulaines trouées, ne gardant sur lui qu'un coutelas, une aumônière d'où dépassent quelques outils de ferraille, et le canard.

Il remonte sur le faite, accroupi le sourire aux lèvres, se sentant soudain dans son élément, comme un poisson dans l'eau, ou comme un voleur sur la cambriole d'un toit, avec pour seul témoin la lune, et deux canetons foutraques bien comme il faut. Malgré le silence, il se permet un quatrain soufflé en revenant sur le toit à coté de l'Arsouille.


"Ciel du donjon! Une princesse y grimpe en espoir,
de sauver le prince peut être, des griffes d'un larron.
Pour autant qu'il soit, pendard et prince grognon,
L'autre est plus avenant, si on oublis pas les dents noires...non?"


Une petite poussée sur le dos d'un Arsouille encore proche du bord, pour taquiner, suivit d'un ricanement grinçant. Les dents noircies du poète disparaissent dans la nuit sinistrement, comme s'il n'avait rien dans sa bouche souriante qu'un trou noir et vide.

Impatient, il regarde un peu plus loin , trois maison au delà, un balcon sans lumière, d'une bâtisse surplombant deux autres d'un étage. Tout le monde le sais, Dans chaque maison, ce sont les plus riches qui occupent les étages, question de latrines. Où croyez vous que tombe la merde de ces bourgeois quand ils la lancent le soir de leurs pots de chambres en criant un vague "gare en bas !". Foi d'arpenteurs, on ne trouve si joli butin que dans les hauteurs.

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Alida.
La Pipistrelle vole donc jusqu'au bout de la ruelle et y dépose ses ailes. Tapis dans l'ombre, elle guette les vas et viens dans la rue principale, non sans se retourner quelques fois afin de suivre les mouvements de ses deux compagnons. Elle aimerait bien leur faire croire que la maréchaussée se pointe pour leur poser des questions sur leurs activités nocturnes et étouffe un rire en y pensant. Seulement elle n'ose pas de peur de recevoir les foudres de l'Archipoète et éventuellement de l'autre caneton. Les secousses dues aux rires finissent par cesser et vient le moment de quitter ce poste de guet improvisé pour rejoindre les deux autres sur le toit.

Le nez face à la corde, elle ne peut s'empêcher de regarder avec appréhension la corniche qui l'attend et elle réalise que jamais elle ne pourra grimper. Mais il ne sera pas dit qu'elle n'aura pas essayé !

La main droite empoigne la corde, suivie de près par sa soeur. Lentement mais sûrement, la flamande s'arrache du sol pour se trouver prise dans une étrange danse aérienne. Elle ne regarde pas en bas et préfère fixer cette corniche qu'il lui faut atteindre à tout prix. Parfois elle glisse et doit reprendre la longue ascension. Elle ne pense pas à ses mains douloureuses ni à ses bras trop peu musclés.

Il lui reste encore quelques mètres avant d'atteindre le toit et l'on dit toujours que ce sont les plus difficiles. Quand son genou vient buter dans le mur face à elle, elle pousse un juron peu discret et manque de tomber. Elle ravale ses larmes et tente de poursuivre sa douloureuse ascension vers un nouveau monde jusqu'alors inconnu : les toits parisiens.

Bientôt, la corniche est à portée de main et la flamande s'y agrippe de toutes ses forces, du moins celles qui lui restent. Elle souffle, peste, mouline les pieds dans le vide pour se donner un peu d'élan et arrive tant bien que mal sur le toit. Sans un regard pour ses compagnons, elle s'y allonge, les bras ballants. Elle s'imagine déjà mourir ici, déchiquetée par les oiseaux et les miettes de son corps emportées par le vent jusqu'au Louvre.

Lentement, elle finit par se relever, tant bien que mal, et avance d'un pas peu assuré vers les deux compères.

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Theo_l_arsouille
    Les yeux toujours rivés sur la donzelle en contrebas, ce si joli fessier qui ne mérite qu’une simple fessée pour le faire rougir quelque peu. Cela fait maintenant quelques temps que l’Arsouille lui désire plus que tout faire l’acquisition de ce petit oiseau qui vole aux cotés des Piques et autres habitants de la Mare. C’est qu’il en rêve même la nuit si bien qu’il sait quelque chose à son sujet qui pourrait en intéresser plus d’un…

    Retour à la réalité alors qu’il se sent partir en avant suite à la légère poussée du poète. Les bras s’agitent, comme s’il allait s’envoler et rejoindre les quelques piafs encore en activité par cette heure tardive. Mauvaise blague d’un poète pourtant si bon formateur et c’est un pas effectué en arrière qui lui permit de maintenir son équilibre.
    Enfin, Alida qui se pointe sur les hauteurs de Paris, Théo’ lui n’adresse qu’un simple sourire à cette jeune donzelle qui ne demande également qu’à apprendre. Le métier de malfrat semblait être celui qui renfermait le plus de secrets mais aussi de savoir faire et seul un bon apprentissage pouvait lui permettre de figurer parmi les plus grands.

    Mais la route était longue et sinueuse, pour l’heure parsemée de tuiles crasseuses et glissantes alors que rien ne leur avait encore été dévoilé au sujet du larcin qui se profilait peu à peu. Ne pas coller le poète, ne pas trop tourner le dos à Alida non plus, ainsi Théo’ prit la sage décision de se poster en dernière position comme pour couvrir les arrières.

    Ne connaissant pour l’heure pas réellement ses nouveaux compagnons, lui préférait ne prendre aucun risque. Sans doute se souvenait-il encore de sa première excursion en compagnie du poète qui lui avait demandé d’aller soutirer les biens d’une veuve pleurant son aimé chaque jour qui passait.
    Bien des coups il aura encaissé ce jour là, une dent a faillit le quitter mais un grand pas vers l’avant et de l’expérience acquise auront été acquis.

    - « Bon alors c’est quoi l’plan ? »

    Dit-il à voix basse, espérant tout de même que le poète n’ait eu aucun mal à l’entendre…

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Bossuet
Enfin tout trois furent perchés sur les tuiles branlantes des maisons de Paris. Qu'ils sont beaux les canetons, songe t il en voyant émerger la tête de la Pipistrelle, rouge d'effort et à demi morte à ce qu'il semble, ces petites mains brulées par la friction de la corde. Tout cela n'est qu'un métier à apprendre cela dit, et les cales sur les paumes de mains n’apparaissent pas à force de lecture. Et puis ce n'est pas vraiment le classique de la maison, que d'apprendre la théorie. Ici, on apprend pas la pratique, on pratique...Et l'on apprend à survivre à cette pratique. Monter à la corde avec en dessous de soi une paillasse, n'est pas aussi motivant et excitant que de monter sur la même corde, à deux étage au dessus d'un sol bien dur, et sans concession.

- Bon alors c’est quoi l’plan ? glisse une voix de conspirateur derrière lui.
-Fringuants et pétillants canetons venez ici que je vous explique.

Le poète accroupi sur le fait, semblant, à être masqué de la sorte, être un gros et étrange oiseau perché là, assoie son canard mort prés de lui, tête ballante sur le coté, mais assez rigide pour se tenir, exhibant dans la pose les coutures sur son ventre. Il pointe d'une paume ouverte vers le balcon qu'il observait quelques instant plus tôt. L'absence de lampe permet à la lune de faire son office, et l'on distingue la silhouette de la masure. Beaucoup de pierre, peu de torchis, c'est un bon signe. Il chuchote ainsi ses vers, avec son sourire noir aux lèvre, en faisant hocher la tête de temps à autre à son canard.

- Vit ici un Homme, qui au très haut sacrifia son vît,
Vœux chastes il fit, de pauvreté devant Deos aussi...
N'en plaise aux anges il amasse, de ses doigts crochus,
Les aumônes qu'il entasse et fait luire, ce beau ventru...

Un gros marchand de drap et d'or, de messe et de pardon,
C'est lui notre gain, notre salaire mes beaux canetons.
Un évêque plus gras que pieu, et plus riche qu'Appolon,
Piquons donc gredins, piquons fort, Piquons !

Bast au vers, La prose suffira. On grimpe au balcon, on cliquète le trou d'vers à cran. Le Gros devrait ronfler à l'étage du dessous. Méfiez vous des planchers, faites vous lestes ou marchez au plafond. Ou volez, ce qui serait encore le plus amusant. On cherche à l'intérieur tout ce qui brille : du bijoux au gobelet, de l'or à la soierie. Et ne volez que ce qui est beaux, que diable...nous sommes des artistes....
Et le tout d'une traite, rapide et verveuse, a laquelle il ajoute avec un geste négligent, comme pour écarter un menu problème : "Ah , L'endroit est gardé par le dessous. Si l'un de nous voit son salut dans la fuite, qu'il siffle un bon coup, et on se retrouve ici.

Un vaste sourire avant de poursuivre d'une voix basse, comme un murmure rauque, pourtant flutté.

N'oubliez pas ses vers de dix, là...

Piques que nous sommes, en gredins nous danserons,
Aux pauvres ou au riches, du noble au lépreux,
Nulles richesses, nulle joyaux, ni rien au fond,
Et pour nos poches la même que pour eux...


C'est ainsi qu'il se met en route, les canetons a sa suite espère t il, vers un butin prometteur. Le canard a retrouvé sa place à la ceinture de l'Archipoète, et dandine ses pattes en rythme de la marche silencieuse et rapide sous le regard complice d'une lune au trois quart. Assez de lumière pour voir, assez peu pour passer dans l'ombre. Premier arrivé auprès du balcon, il s'y hisse sans bruit et attends patiemment d'être rejoins par les deux autres. Devant la porte du balcon, accroupi pour ne pas se détacher contre le gris d'un nuage, il sort d'une aumônière quelques crochets fins : Outils d'artistes et chacun à un nom. Petit et grand entraineur, un râteau, une menteuse, un serpent et le même en torse, ou le crocheton et le demi-diamant . Tout s'apprend, il est temps que les canetons s'y fassent.

-Pipistrelle, Montre moi tes doigts d'ange...
.souffle t il en tendant à Alida quelques un des outils. L'entraineur en main gauche, c'est celui en angle là, et la menteuse, le petit en courbette, dans la dextre. Cherche les goupilles, compte les. Sitôt trouvée, prend l’outil qu'il te faut pour les pousser, et fait levier avec l'entraineur pour les bloquer en haut...

Il regarde Alida avec un sourire surexcité.

- Cette serrure st à toi joliette menue.
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Alida.
Le pas incertain et les yeux rivés sur les tuiles devant elle, la flamande suit l'Archipoète dans leur folle quête sur les toits parisiens. Un pieds de travers et c'est la chute. Une tuile incertaine et.. Elle essaie de ne pas penser au vide qui s'offre trop près d'elle à son goût pour l'apprécier.

Un pas, deux pas, trois pas.

Les voilà arrivés devant le balcon où elle se hisse à la suite du poète. Le regard est attiré vers les outils déposés sur le sol avant de remonter jusqu'à la serrure encore inaccessible. Elle tend ses mains rougies au poète qui, à l'instant, ne peuvent pas être qualifiées comme étant celles d'anges. A moins que l'ange ne soit rouge. Elle prend les outils qu'il lui donne, écoute les consignes, non sans arborer une légère grimace. S'il y en a une qui ne s'y connait pas en serrures, c'est bien elle. Elle tente alors de se justifier, avant qu'on ne lui fasse de reproche.


- J'ai jamais fait ça. Enfin je vais essayer, mais j'suis pas vraiment certaine du résultat...

Et pourtant, il faut un résultat.

Décidée, elle prend donc l'outil qualifié d'entraineur dans sa main droite et la menteuse dans l'autre. A moins que ce ne soit l'inverse. Froncement de sourcils. Elle les change de patte. Bien. Maintenant il lui faut chercher les goupilles. Et c'est parti. Aidée des divers outils, elle commence d'abord calmement à compter les goupilles avant de perdre patience. Non décidément, jamais elle n'y arriverait. Et si quand bien même elle les trouverait, jamais elle ne pourrait faire céder la serrure. La cause est perdue d'avance. Elle se retourne face au Poète et à l'Arsouille, prête à rendre les armes. Seulement, il lui faut faire ses preuves et il lui faut apprendre la vie, la vraie. Elle leur adresse donc un sourire, certes un peu étrange, avant de ce concentrer de nouveau sur la serrure qui lui résiste encore. Elle recommence le compte avant d'afficher un sourire, cette fois triomphant. Elle regarde alors les outils posés au sol, ne sachant pas lequel prendre. Elle n'ose pas demander et préfère en prendre un, au hasard, avant de la passer dans la serrure. Huum, visiblement ce n'est pas le bon. L'agacement prend alors de nouveau le dessus sur la patience. Elle repose peu délicatement l'outil au sol avant d'en prendre un deuxième qui s'avère être le bon. Bien. Faire levier avec l'entraineur maintenant. Elle pousse, tire, souffle.

La serrure cède.

Elle battrait presque les mains de ravissement si elles ne lui faisaient pas autant mal. Elle se retourne vers ses deux compagnons, leur adresse un magnifique sourire que l'on peut qualifier d'heureux, avant de murmurer :


- Bon alors, on y va ?

Elle pousse les battants, observe un instant l'intérieur sombre, avant de se glisser à l'intérieur de la bâtisse.
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Bossuet
Ouvrir une serrure sans sa clef est certainement le geste le plus symbolique qu'il soit possible de faire en ce monde pour qui cherche la liberté. Le cliquetis d'une goupille à ressort bien huilée est la chanson partisane de ceux que les portes font sourire, par défi et par moquerie. Le poète admire les mains tremblante de la pipistrelle, rougie par la corde, faire leur premier pas dans un monde où une serrure n'est pas une question de détour, mais de temps. Bien sur ce n'était qu'un loquet à deux cran grossier, mais c'est un bon début.

Alors qu'Alida s'engouffre déjà dans l'obscurité, le poète ramasse tranquillement ses outils, et les ranges soigneusement, enveloppés dans un linge sale, afin qu'il ne tinte pas les uns contre les autres. Un dernier coup d'oeil au dehors, et il entre à son tour.

Dans la pénombre de la chambre, on n'entend que les chuintement d'étoffe des voleurs, et tantôt, leur arrachant une grimace silencieuse, un léger craquement de bois. Ces planchers vermoulues seront toujours un ennemis pire que la garde pour les arpenteurs, les "chats de gouttière" comme les nomment les hommes du guet, croyant là les insulter, à tord. Quand bien même, la curée commence. Le poète, ne se préoccupant plus le moins du monde de ces deux apprentis enfourne dans sa besace tout ce qui luit au clair de lune, le tout enroulé dans tout ce qu'il y a de tissu. Napperon, chemin de table , tapisserie et torchon, tout pour bannir le bruit, ce cri des métaux qu'on arrache à leur foyer. Là un coffret de menue monnaie, là une chaine de fonction, diacre peut être, fonctionnaire en tout cas...Ici encore une paire de chandelier, en or du pauvre certes, mais le laiton reste de l'or pour certains. Se redressant il attrape sur une patère un couvre chef plumé, de ces formidables galurins de velours de soie, plumé de coq ou de faisan, et brocardé de perle, pièce d'argent ou pierreries fine, jaspe, lazulite ou agate. S'en coiffant, il étouffe son propre rire, qui sort par le nez comme un reniflement coincé.

Un bruit de pas retenti.

Tout d'abord le merle se tourne vers ses compagnons, s'attendant à en voir un déambuler sans soin, mais bien vite, on distingue un net bruit d'escalier, et lorsque par dessus la porte, on aperçoit la lueur chaude d'une chandelle, il fat signe de se planquer. Lui même se cale au coin du mur, derrière le battant de porte, qui le dissimulera une fois ouvert. Plus temps de veiller sur les canetons, il n'y a qu'à espérer qu'ils aient de la ressource. Attendant dans l'ombre, le poète silencieux pose une main sur la garde de son coutelas. Sait on jamais...

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