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[RP] Visite de Courtoisie

Rupert_averey
Citation:
Escuyer,

Votre présence est requise pour une excursion en territoire ennemi. Notre suzerain nous a confié une secrète mission qui conviendra particulièrement à vos penchants de spadassin. Aussi, retrouvez moi demain dès l'aube sur la route nord, nous chevaucherons.

N'emportez que le strict nécessaire pour une chevauchée vers la capitale du Royaume de France. Et surtout, bannissez les signes ostentatoires révélant votre identité. Nous ne rencontrerions que de l'hostilité là où nous avons besoin de discrétion et de rapidité.

Que le Très-Haut vous garde,

Rupert, votre premier Ministre.


Le lendemain, le vicomte attendait Alban à l'heure dite sur un cheval à la robe grise avec pour toute arme visible, une épée à la ceinture et une dague au côté. Vêtu d'un manteau à capuchon brun, il attendait, immobile, laissant les museau de sa bête lâcher des filets de vapeurs dans l'air matinal.

Frémissant intérieurement, il espérait que la rencontre avec les brigands se solderaient d'une meilleure façon que les dernier qu'il avait infiltré... Quoi que, il n'avait pas à s'en plaindre...

Continuant à regarder la route vers le sud, il attendait son compagnon en hésitant à regarder une nouvelle fois la carte. Il avait déjà tracé la route, ils passeraient par Orléans... Oui.. Orléans... Cette pensée le faisait à la fois frémir d'angoisse et de rêve.
Alban
La lettre du Vicomte du Mussidanais avait empêché le jeune Monfort-Balmyr de dormir une bonne partie de la nuit. Le manque de précision dans la missive le taraudait, mais l'excitait également particulièrement. Il comprenait que si secrète l'était vraiment la mission - et il n'en doutait pas -, il était préférable de ne pas s’appesantir sur les détails, dans le cas où le vélin tomberait entre de mauvaises mains.
Il s'était réveillé à l'aube le lendemain, avec peine, après avoir dormi quelques heures à peine. Puis, après avoir enfilé braies, chemise, cape à capuche, col et bottes et mangé dans l'urgence de son léger retard une miche de pain, le jeune écuyer avait rejoint Rupert. Il avait également emporté son épée et une bourse, dissimulée sous ses vêtements.

«
Vicomte. Le bonjour. »

Il se redressa sur sa monture, et inclina légèrement la tête. Puis, il ne put s'empêcher de poser une question, encore intrigué du fait que l'homme avait précisé dans sa lettre qu'ils se rendraient en territoire ennemi, à Paris :

«
Qui allons-nous rencontrer ? »
_________________
Grayne
[Pendant ce temps là, rue de la Mortellerie...]



C'est amusant de voir comme les saisons changent les paysages et les humeurs. Cela est flagrant dès que l'on quitte les pavés et les hautes maisons des villes ou la flore se réveille avec vivacité. Mais la métamorphose opère également dans les bas quartiers parisiens... Le printemps et les beaux jours revenus, les rues se trouvent d'un seul coup parées d'un visage presque accueillant... La boue saumâtre des rues se tarirait presque, ne devenant qu'un faible ruisseau pâteux. Alors que la saison humide leur donnait plutôt l'allure de torrents pestilentiels, toujours en crue jusqu'aux seuils, l'air en deviendrais presque respirable, en attendant bien sûr le plein été ou la chaleur torride faisant rôtir les flots douteux embaumera tout les alentours.

La douceur des beaux jours réussissait aussi à Grayne. Il faut dire que prendre l'air avec moins de couche de vêtement est favorable à l'aération, tout comme es ruisseaux de la rue de la Mortellerie. Avachie comme une truie au repos, la donzelle prenait donc l'air. Face à elle se tenait, assis, un gros rustaud à la trogne carrée et au nez cassé -et pas qu'une fois- avec un air concentré sur le cul d'un tonneau retourné devant eux. Et posé devant eux : un litron de vin aigre et une poignée de dés.


-Té, Bastogne.... Mon Bastogne. Bien sûr qu'tu va r'lancer. T'crois pas que j'vais t'laisser tant qu'tu peux r'partir 'vec tes oboles hein ?

La donzelle éclate d'un rire gras et s'envoie une rasade de vin, grimaçant un coup.

-Toi, la radasse, l'ouvre pas. S'pas parce qu'tu cancane que j'peux pas t'péter les dents qui t'reste.

-Ah ! Essaye donc l'ami et t'tâtera d'mes pognes. Ptet ben que j'demanderai au frangin d'terminer l'affaire, histoire d'y mettre la touche artistique... Ca t'as plutôt réussi la dernière fois nan ?

Le bourru se renfrogne et grogne. La dernière fois qu'il avait croisé le poète lui avait effectivement valu un nouveau portrait digne des pires grotesques.


-Bah la morue, va pour la belle. Mais j'lance les miens ! Tes dé j'y fait pas bien confiance.

Grayne hausse les épaules et allonge un large sourire en coin, sur le trou de sa dentition.


-Fait l'ami. Gagne et j't'appelle mon prince !


Le bourru fouille dans une besace rapiécée, de sa main tout aussi trapue que sa sale trogne et en sort quelques dés. Il les détaille, souffle dessus, jette un œil plissé et soupçonneux vers l'édentée et les jette, avec toute la douceur dont un rustaud de son genre est capable, sur le cul de tonneau qui leur servait de table. Les dés roulent se cogne sur la bouteille de grès avant de s'arrêter. Grayne explose alors d'un rire sonore.


-Pt'ain Bastogne, t'serais capable d'perdre ta mère même en trichant té ! Ah ! L'ami, s'pas pour aujourd'hui que j't'apellerai mon prince...


Elle lui lance un regard presque déçu et hausse les épaules.

-RAH ! Bougr'd'con !

Bastogne crache rageusement au sol et attrape la bouteille, se rinçant le gosier d'une rinçade monumentale.

-Allez l'ami, ça s'ra pour la prochaine... Lui dit elle, lui donnant une tape amicale mais non moins bourrue sur l'épaule.

-Ouais, cancane radasse.... 'Vec tout s'que tu m'plume, t'dois avoir des chandeliers d'or dans ta foutue piaule.

Grayne lui sourit largement quand quelque chose attira son regard plus loin. Il faut dire que se poster en plein milieu d'une rue pour partie de dé est de fait, un poste d'observation de premier choix pour voir ce qui se passe aux alentours.

Elle sourit en coin en direction de son camarade avant de s'adosser un peu plus.

édit de la dernière phrase pour avoir compris de travers !

_________________
Rupert_averey
Le blond acquiesça au salut de son compagnon et ajouta :

Seigneur de Montfort, salutations.

Pressé de partir, il engagea son cheval sur la route en tirant les rênes vers la dextre, et commença à répondre à l’écuyer de son suzerain. Regardant de droite à gauche afin d'être sûr d'être bien seuls sur la route, il parlait d'une voix claire :

Eh bien, De Monfort, je vous avoue que je ne connais pas le moins du monde la personne dont nous allons faire la connaissance à Paris.

Tout ce que je sais de lui, ou peu s'en faut, est qu'il se fait porter le sobriquet de Merlot, si ce n'est Grayne. Il serait le chef d'un clan portant le nom de Piques, rue de Brissel.

Notre suzerain pense, que ce clan pourrait nous être d'une quelconque utilité dans l'affrontement qui se prépare par une... alliance. Si j'ai bien compris, ils possèdent des compétences certaines de... combat dans l'ombre.

La vie fuit comme l'ombre, ne la laissons pas s'échapper !

Yaahaaa


Et ainsi, le vicomte talonna sa monture. Nulle doute qu'elle serait fatiguée par ce voyage, mais l'heure n'était plus à la prise de pincette. Il la guidait maintenant plus que de la main droite, la senestre ne pouvant guère plus servir qu'à stabiliser son équilibre.

Pendant ce voyage, il ne parla guère plus que nécessaire, les dents serrées par la douleur.

Lorsqu'ils arrivèrent à Orléans, Rupert annonça :


Orléans ! Enfin ! La dernière fois que je suis venu, j'étais ici en envahisseur. Fort heureusement, les gardes m'auront sûrement oublié. Je n'étais alors qu'un pion.

Seigneur, nous nous séparerons pour cette nuit, j'ai une femme à rencontrer en ces murs. Je vous propose de nous retrouver sur la route de Paris, dès demain. Nous avons accompli la majorité du trajet désormais.
Alban
La réponse du Vicomte ne se fit pas attendre. Ils allaient donc rencontrer les Piques. L'écuyer en avait déjà vaguement entendu parler. Mais il ne saisissait pas quel intérêt Enguerrand de la Mirandole trouverait à s'allier à ce genre...D'organisation peu recommandable et surtout, peu digne de confiance. Néanmoins, il avait toute confiance en son suzerain, et il se contenta d'hocher la tête aux dires de son interlocuteur, sans broncher. Puis, sa monture emboîta le pas à la sienne, qui partait déjà au galop.

Le voyage jusqu'à Orléans fût long. Bien trop long. Chaque trot du cheval réveillait et enflammait l'estafilade profonde qui barrait son dos, ainsi que la blessure, moins imposante, dessinée sur son abdomen. Il ne fût pas mécontent lorsque les murailles de la ville apparurent à l'horizon. Il adressa un sourire amusé à Rupert lorsqu'il évoqua une femme, aux portes d'Orléans.

«
Que la nuit vous soit douce, Vicomte. A demain. »

Le jeune soldat, après avoir adressé un signe au blond, s'enfonça dans les ruelles inconnues, à la recherche d'une auberge pour se restaurer, se reposer et y passer la nuit.
Le lendemain, à l'heure cette fois-ci, malgré les courbatures et la souffrance perpétuellement présente, il se rendit au lieu de rendez-vous, où il attendit patiemment son compagnon, tout en ne pouvant s'empêcher de bailler.

_________________
Rupert_averey
Le levé avait duré. Le blond et Sherynne avait passé une courte nuit, fêtant leur retrouvailles. Puis, le devoir s'était fait sentir, et Rupert avait entraîné sa douce sur la route pour retrouver Alban.

Arrivant en vue de ce dernier, il arrêta sa monture de sa main droite et utilisa la senestre pour les présentations :


Sherynne, la lumière de ma vie..

Alban, l'escuyé de mon suzerain dont je t'ai parlé.

Observez la attentivement Alban, vous apprendrez énormément de ce qu'elle sait. Aristote m'est témoin : je n'ai jamais rencontré une femme qui se bat aussi bien.


Souriant d'un air charmeur à Sherynne, il observa avec attention sa réaction.

Il était heureux et sa se voyait. Combien n'avait-il pas craint qu'elle le repousse pour être devenu infirme. Mais elle l'avait accepté tel qu'il était devenu, pour sa plus grande joie.
Sherynne
    Quatre doigts en moins.. qu'est ce en fait ? Quatre notes de musique en moins ? eh bien elle jouera pour lui. Pas dégoûtée non quand elle découvre la senestre.. surprise.. ça oui.. mais il pourrait perdre une jambe qu'elle s'en ficherait.. euh quoi que une jambe... Et son blond restera son blond quoiqu'il arrive. Mais s'il peut garder ses autres doigts hein.. voir qu'il ne perde plus rien...

    Le dos en appui contre son torse, elle profite de la chaleur de son homme par ce matin encore frais malgré les prémices de l'été. La monture galope vers le rendez vous de Rupert. Elle sourit en songeant à leurs retrouvailles toujours aussi intenses ... Le cheval ralentit l'allure et stoppe devant un jeune homme.


    Sherynne, la lumière de ma vie..

    Alban, l'escuyé de mon suzerain dont je t'ai parlé.

    Observez la attentivement Alban, vous apprendrez énormément de ce qu'elle sait. Aristote m'est témoin : je n'ai jamais rencontré une femme qui se bat aussi bien.


    Le regard bleu de la brune croise celui du Vicomte et ses mots résonnent en elle, surprise.. baume de fierté, émue aussi.. Elle a envie de lui sauter au cou.. de l'embrasser.. mais se retient..

    - Ah.. ?.. Eum.. Bonjour Sieur Alban.

    Sherynne porte son attention vers Alban, sourit.

    - Ravie de vous rencontrer Escuyer. Pas besoin de me présenter je crois..

    Elle affiche un sourire amusé et glisse à l'oreille de Rupert un... " toi alors... "

_________________
Alban
Son compagnon de route avait mit quelques minutes à débarquer, et, au plus grand étonnement du jeune soldat, accompagné. Ce qu'Alban voyait comme une forme floue, au loin, collée contre le Vicomte, se transforma rapidement en jeune femme lorsqu'ils arrivèrent à sa hauteur. Il ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé, puis s'inclina légèrement vers l'inconnue lorsque le blond fit les présentations.

«
Je n'y manquerais pas, Vicomte. Mais j'espère, néanmoins, ne pas avoir à l'observer se battre. Pas aujourd'hui, du moins. Je suis également ravi de faire votre connaissance, Dame...Demoiselle...? Euhm. »

Il se gratta le cuir chevelu dans son embarras, remit en place ses bouclettes et finit par rabattre le capuchon de sa cape sur sa tête. Il déclara finalement, pour mettre fin à la discussion qui prenait une tournure plus ou moins épineuse :

«
Bien, je suppose qu'il est temps de mettre les vents. »

Il n'attendit pas de réponse, tira sur la longe qu'il tenait des deux mains et élança sa monture vers la Capitale.

_________________
Rupert_averey
Aussitôt dit, aussitôt fait, Averey talonna sa monture, et tendit les rennes à sa compagne.

Je sais qu'il faut que j'apprenne à me chevaucher d'une seule main, mais pendant que tu es là, me laisserais-tu profiter de tes douces mimines, mon Amour ?

Le voyage se poursuivit sans plus ample difficulté. En arrivant aux portes de Paris, le vicomte se présenta aux gardes interrogateurs d'une voix claire et naturelle afin que ses compagnons ne commettent pas d'impair:

Je m'appelle Ruffus Sarelois, et voici Albert, mon jeune frère ainsi que ma femme. Nous venons pour négocier des teintures des Flandres afin de les ramener chez nous, à Blois dans le duché d'Orléans.

Une fois dans la ville, il demanda aux mendiants le chemin de la Cour Brissel. Lâchant un écus à chaque question, il eut tôt fait d'avoir une bourse allégée, parfois par des mendiants qui connaissaient ladite cour aussi bien que leur date de naissance. Néanmoins, leur chemin semblait converger vers ladite cours avec une progression lente, mais sûre.

Pendant le chemin, il dit à voix basse à ses compagnons

À partir de maintenant, il convient de rester sur nos gardes. Je ne sais trop qui sont ces Piques. Feront-ils affaires en toute tranquillité où bien voudront-ils ravir nos bourse ? Je vous recommande de les surveiller avec étroitesse jusqu'à ce que nous soyons sortis de l'entrevue.
Cistude
-Oh putain... oh putain...
-Au nom d'sa Majesté, arrêtez vous ! Elle est là ! ATTRAPEZ LA ! AU VOLEUR !
-Allez v'faire foutre, bande de connard vous m'aurez pas! Tééééééé !


C'était quand même quelque chose de beau hein, si tu tournes légèrement la tête vers la droite tu peux voir ça sous un angle héroïque. La Cistude se faufilait à travers la foule, en nage tandis qu'une bourse crevée était maladroitement retenue contre sa poitrine. Une bourse redondante, enflée, qui laissait échapper de ses entrailles des pièces en or. On voyait sur le visage de la Cistude, contracté par l'effort, un rictus mauvais, celui qui suivait le larcin fructueux. Mais aussi dans ses yeux, l'effroi, la panique de se faire attraper et jeter comme une vulgaire gueuse dans les geôles de Paris, et pour dire que celles ci puaient plus particulièrement que les autres. Ils étaient derrière à quelques mètres, trois ou quatre gus en conserve, qui tentaient en vain de se faufiler à travers la masse de gens qui se refermait sur eux. On essaya également à plusieurs reprise de stopper Cistude dans sa course, d'illustres inconnus qui recevaient en échange coups de coudes dans les dents et crachats gras sur le museau. Bien qu'elle boitait sévèrement, la Tortue réussit à s'extirper du troupeau pour s'engager dans les petites ruelles insalubres de la capitale, laissant derrière elle des gardes, encombrés par leurs armures, ensevelis par le flux parisien. Elle s'adossa alors contre un mur, à l'abris, haletante et la langue pendante. La blondasse avisa les thunes récoltées, plutôt satisfaite, et alors qu'elle s'apprêtait à renifler son gain, on entendit à nouveau :

-Elle est là ! COURREZ !!
-Fichtre d'merdia ! FAIT CHIER !


La course effrénée reprit aussitôt et le groupe s'engouffra dans le coeur de la cité. Droite, gauche, zigzag, la Cistude choisissait aléatoirement les ruelles insalubres pour semer les gardes qui couraient après elle dans un concert de percussions, comme si un buffet à cuisine la poursuivait. Petit à petit, l'odeur des lieux devint familier alors qu'ils s'enfonçaient dans les boyaux de Paris. Bien que sa vision fut embrouillée par la sueur qui gouttait sur son visage et que le décor filait à toute vitesse, l'atmosphère de l'endroit lui réveillait quelques souvenirs lugubres et empreint de crasse. On approchait de la Cour Brissel. Elle serait sauvée si elle atteignait la Mare. Cette fois-ci, tout se jouait au cardio ! la blondasse rassembla les dernières forces qui agitaient son corps, chercha au fond de ses tripes la colère qui lui servirait de carburant et en avant toute ! elle détala comme si elle avait le diable au cul en prenant la route de la rue de la Mortellerie. La course effrénée des gardes devint sourde, son sang battait à ses oreilles et la Tortue pensait qu'à chaque seconde elle allait s'abattre sur le trottoir. Tout ça pour quelques malheureuses pièces d'or.
Soudain, son salut vint enfin à elle. La Cistude déboula dans la rue des Canards en chancelant, claudiquant comme une bête, tout en sueur comme si elle était ivre. Elle avança avec difficulté, brandissant la bourse crevée comme un trophée, vers la silhouette qui se détachait au milieu de la Cour. Qui ça pourrait être ? peu importe, la Cistude s'effondra à ses pieds, anéantis, en suffoquant comme une truite hors de l'eau en marmonnant dans un souffle, tandis que les pièces en or éclatèrent sur le sol :
-J'ai ram'né d'quoi faire la fête c'soir...
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Rupert_averey
La Cistude déboula dans la rue des Canards en chancelant, claudiquant comme une bête, tout en sueur comme si elle était ivre. Elle avança avec difficulté, brandissant la bourse crevée comme un trophée, vers la silhouette qui se détachait au milieu de la Cour. Qui ça pourrait être ? peu importe, la Cistude s'effondra à ses pieds, anéantis, en suffoquant comme une truite hors de l'eau en marmonnant dans un souffle, tandis que les pièces en or éclatèrent sur le sol :

La cistude n'arrive pas devant le groupe de Rup, Shery et Alban non ? J'suis pas sûr de comprendre ^^



La voleuse était passé entre leurs canassons, dans les rues étroites de la capitale. Y voyant une future collaboratrice, le blond fit signe à ses compagnons de barrer la route en regardant les soldats qui arrivait. Le geste était sûr, et ils avaient tous deux combattu à ses côtés : ils comprendraient.

Vite !

Les gardes approchaient... Trop vite ! Une idée, il fallait une idée.
Grayne
Dans la cours, le temps était à la pause. Grayne s'étirait mollement quand elle vit débouler la tornade. Elle regarda la Cistude s répandre, essoufflée, ruisselante et moite comme à la sortie de la mare. Elle se gratta le menton en regardant la myriade de pièces se déverser avec impudeur sur le sol. L'édentée jeta un coup d'oeil vers son compagnon de dé, occupé à se soulager contre le muret à peine plus loin. Il valait mieux que le bourru à la trogne tassée ne lorgne pas trop sur la piécette, plumé comme il l'était par la partie, il faudrait en passer aux poings.

Té, mais c'est qu'ya d'quoi siffler du picrate qui râpe pas la langue !

Grayne éclata de rire et contourna la bête de marais humide. Elle plaça la main au dessus des yeux, comme tout guetteur qui se respecte. Oui, parce qu'il ne faut pas l'oublier, la position du jeu de dé n'est qu'une diversion habile et subtile du guetteur consciencieux.

'tain, c'est quoi s'barrouf là bas ? y'aurait quand même pas des gardes qu'oserait foutr' leurs pieds crasseux à la Mortellerie nan ?


Elle dégaina de sa ceinture u large et long couteau, parsemé de tâches de rouilles, ébréché en quelques endroits mais à l'allure d'une brutalité crasse. Il était rare que les soldats s'aventure dans ces rues, mais personne n'est à l'abri d'un soudard du guet qui se prenne pour un héros ou d'un jeune débutant zélé. Avec toute la délicatesse dont elle était capable, Grayne attrapa la bouteille de picrate douteux posé sur la table et la colla sur la bouche de la tortue, sans s'encombrer de plus de politesse. C'est que Grayne à un sens des priorités. Boire avant, se relever après.

Tiens, s'pour l'souffle ! Bon, j'ai la curiosité qui m'démange ! J'vais voir la bouse que t'as remué. Et si y'en a un qui s'pointe, j'pourrait compter sur l'effet de surprise !

Un grand sourire s'étire sur sa dentition incomplète. Rien de tel qu'une belle bastonnade livrée quasiment à domicile. Elle siffla Bastogne, à grand renfort de gestes grossiers face aux protestations, et l'édentée fila à l'angle de la cour.
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Victorine
De la fenêtre de la piaule de Vic, on voyait le tonneau des éternelles parties de dés. Pourquoi aller se cailler les miches dans la rue quand on peut savoir tout ce qui s'y passe en lorgnant simplement de temps à autre sur la tour de guet que constituait cette étrange table de jeu...

La Marquise des Piques, qui finissait un repas bien mérité après une cavalcade sur les toits, s'étonna de ne plus entendre les grognements d'un Bastogne malchanceux ni les ricanements dont la Grayne ponctuait habituellement ses victoires. L'alerte silencieuse était, en quelque sorte, donnée.

Sans se presser, l'Androgyne déposa délicatement l'os de poulet soigneusement rongé, rendossa sa veste d'homme avec classe, en frotta le revers, en vain : c'était bien des traces d'usure et non des restes de repas qui ornaient son plastron ; et sortit avec l'air de celle qui prend l'air, l'air de rien, un rien altier.

Dans d'affreux bruits de casseroles, les gardes fuyaient à la vue de l'édentée et du porte-poisse, se rendant soudain compte qu'ils avaient franchi les frontières de Brissel dans leur élan. La Tortue gisait dans son or au pied de cavaliers qui dénotaient franchement dans le décor.


Cessez-donc de lui donner l'obole, vous voyez bien qu'elle n'a plus toute sa tête.

Elle ne reconnut pas tout de suite Shery, préoccupée qu'elle était par la présence de canassons dans sa rue et prenant bien garde à conserver une distance respectable de leurs sabots.
_________________

*C'est à la gorge que l'Ysengrin mord.
Maurevert
Des gardes, du guet de Paris sans doute... faut il qu'il y en ai encore qui s'aventure par ici, Quand bien même leurs confrères disparaissent? Idiot ou jeune recrue? Maurevert renifle dédaigneusement en regardant reculer l'adversité, et crache au sol en sortant de sous le porche qui l'abritait. Les masures croulante de la Mortellerie forment autant de passages raccourcis. Le vieux spadassin s'engage par une porte, traverse une pièce ou parient quelques hommes maigres sur le résultat d'un combat encore en cours. Dans cette arène précaire s'affrontent un chat gris, malingre, à la queue cassée et l'oreille en loque, et le plus gros rat que Paris connaisse. Le chat crache, oreille couchées, sur le rat sifflant, gueule ouverte sur ses deux dents jaunes.

Maurevert bouscule les parieurs sans gènes ni mots d'excuse, traverse la pièce à grandes enjambées et débouche dans une cuisine. Les jambons volés pendent aux cotés des bouquets d'herbes fanées, emplissant l'air d'odeur de viande salée et de mouches. Une vieille femme obèse l'incendie dans un mélange inégal d'argot d'arrière cour parisienne, de jobelin de coquillard et de patois picard, mais il continue sans même faire mine d'esquiver le menace d'un coup de cuillère en bois. Il passe une petite porte en bois et débouche dans la ruelle parallèle.

La cavalcade des gardes se fait entendre, juste à point. Tordant sa moustache en un rictus satisfait, l'Echarpier, défouraille une lame longue et fine, double tranchant monté en rouelles, toute d'acier de Tolède bien entretenu. Un bon artisan prend soin de ses outils a t il coutume de se rappeler. Et enfin, adossé au porche qui le dissimule il attends, impassible.

Les casseroles des gardes tintent alors qu'ils courent sur les pavés inégaux de la Mortellerie. L'un deux est à la traine, comme toujours. Jamais le plus vieux, qui même s'ils n'ont plus le souffle ont encore l'expérience qui les poussent à ne jamais se laisser distancer. Un jeune sans doute, encore un peu vert, un peu tendre. Un exemple parfait en somme.

Alors Il laisse passer le groupe, et ne sort qu'au dernier, plongeant sur lui avec une étonnante célérité, et l'attire sous le porche : une main gauche sur la bouche, la lame sous la gorge. La lame ne fait pas un bruit, le garde non plus, alors qu'à grand flot de sang d'artère, son gosier s'ouvre tout grand comme celui d'un agneau à Pâques. A peine s'il a eu le temps de de rouler des yeux en poussant son dernier soupir, non par la bouche baillonnée mais par sa gorge, bouillonnante de bulles rouges sombres. Maurevert essuie soigneusement sa lame sur le pourpoint armorié du garde et en repousse le corps dans la ruelle, mou et rouge de sang, le visage plaqué yeux ouverts contre la boues. Rangeant son outil, il jette à peine un regard en arrière en repassant la porte de bois derrière lui, Juste un sourire fier et satisfait d'un travail bien fait.

Alors que les gardes courrons encore un moment avant de s’apercevoir qu'un des leurs à disparu, les rats de Brissel commencent déjà à faire disparaitre le corps. Les gamins s'affairent, tirent sur les bottes, débarrassent de son acier le cadavre encore chaud. Puis les vêtements, bourses et ceintures, alors que certains ouvre la bouche en quête de dents en or, un autre coupe un doigt ornée d'une alliance.

Voilà l'exemple, songe Maurevert en revenant dans la cour, dont doivent se souvenir les gardes et le guet : Brissel est un ventre, qui avale et digère, puis recrache à la nuit tombée ce qui reste, mais sa bouche est pleine de dents.

_________________
Alban
Ils étaient enfin parvenu à Paris, avaient réussi à rentrer sans grand peine grâce aux mensonges de Rupert, puis, ils s'étaient enfoncés dans la ville. Plus ils avançaient, plus les lieux étaient insalubres, fétides et puants. La richesse et la qualité de la population locale se détérioraient proportionnellement à la dégradation croissante des bâtisses et aux ordures toujours plus nombreuses qui ornaient les rues, puis, rapidement, les ruelles. Ils arrivaient près d'une Cour - qui dégageait l'exhalaison la plus fétide qu'Alban n'avait jamais senti, lui semblait-il -, lorsqu'une chose, peut être un être humain, passa entre leur deux montures. Le Monfort-Balmyr eût le temps de la suivre à peine quelques secondes des yeux, constatant qu'il s'agissait en réalité d'une femme, avant que Rupert n'élève la voix et lui demande d'un geste, qu'il comprit après une demie-seconde de réflexion, de barrer la route.

Il ne saisit pas la raison qui voulait qu'ils aident ce qui semblait être une voleuse, mais le jeune soldat obtempéra sous les ordres, et plaça son canasson perpendiculairement à la ruelle, de manière à ralentir quiconque voudrait passer. Les gardes arrivaient à leur hauteur, dans un bruit infernal. Alban s'apprêtait à ouvrir la bouche, pour tenter de les lancer sur une mauvaise piste, mais ils eurent un mouvement de recul en regardant derrière lui, puis ils finirent par fuir littéralement. Il arqua un sourcil, se retourna pour vérifier quel monstre ils avaient bien pu voir pour détaler comme des lapins et il n'aperçut que 2 silhouettes. 2 banales silhouettes. Il murmura, davantage pour lui-même que pour ses compagnons :

«
Où sommes-nous tombés... »

Il réajusta sa capuche sur sa tête, questions de recouvrir ses cheveux comme le haut de son visage et une partie minime du bas. Enfin, il suivit le blond et sa maîtresse, conjecturait-il, qui s'avançaient vers les deux inconnues, toute juste rejointes par une troisième, ou un troisième, il n'aurait su le dire. La voleuse était à terre, entourée de son butin, éparpillé, et la créature mi-homme, mi-femme les interpella. Croyait-elle vraiment qu'ils étaient assez généreux pour s’appesantir de tant d'écus ? L'adolescent sourit doucement à cette supposition, puis il répondit.

«
Je ne crains que ce ne soit nous qui contribuons à sa...Richesse. Ses méfaits, peut être, par contre. »

La remarque avait été prononcée sur un ton amusé, plutôt que sur un accent de reproches. Il jeta enfin un coup d'oeil interrogateur à son acolyte et se pencha vers lui, pour lui souffler discrètement :

«
Est-ce eux que l'on recherche ? »
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