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[RP] Non l'or ne fait pas le bonheur

Nikolai_jagellon
[Quelque part en Normandie]

La pièce était plongée dans l'obscurité. Seuls quelques fins rayons de soleil traversaient les planches de bois servant de fenêtre, laissant entrevoir un corps allongé sur un vieux lit, composé de quelques rondins et avec pour rôle de matelas de vieux draps. L'alité semblait décharné et seul un légé souffle permettait de le savoir en vie.

C'est d'ailleurs à cet instant que la porte s'ouvrit dans un certain vacarme, laissant entrer une grosse femme plutôt âgée et propriétaire des lieux. S'approchant de la couche, elle se contenta de récupérer une bassine ayant semble t-il servit à saigner le malade. Puis, après un arrêt et une petite réflexion, elle osa parler à l'homme.


Dites seigneur... Vot' serviteur m'a dit de faire venir l'curé... Et... Il m'a dmandé d'vous d'mander si vous vouliez voir quelqu'un d'aut'... Pi' surtout informer vot' famille de vot' état...

Après un lourd silence, sans même ouvrir les yeux, l'homme murmura quelques mots à peine audibles.

Non... Ils apprendront tôt ou tard ma disparition... Faites juste envoyer le... parchemin... sur la table à Elizabelle d'Irisarri...

Saisissant le dit papier, la bonne femme le regarda, ne sachant lire et l'enfourra dans son tablier.

Ajoutez... le lieu où je me trouve... Demandez à mon cocher de l'ajouter...

Bien mon seigneur !

Sur ces quelques mots, la porte se referma, laissant l'alité dans ce décor pittoresque.



[Uzès-Demeure d'Elizabelle]

C'est un pigeon qui se posa à la fenêtre de la brune, un simple oiseau mais pourtant assez bien éduqué pour savoir porter une missive jusqu'à son destinataire.

Citation:
Belle Elizabelle,

Cette missive que vous avez entre les main a été écrite lors de vostre emménagement au Languedoc. Ne sachant ce que la vie peut réserver à un homme et n'ayant aucune idée du jour de ma mort, j'ai pensé prendre les devants en préparant cet écrit. Mon cocher a pour mission de vous le porter à l'instant où un curé me sera nécessaire.
Peut-être que lorsque vous parcourrez ces quelques lignes, mon souffle ne résonnera plus dans une quelconque pièce de cette terre. Cependant, si je me trouve mourant le lieu où je me trouve vous sera mentionné...
Toujours est-il que je ne souhaitais pas m'en aller sans vous avoir avouer quelques mots : Je vous aime.
Disparaître sans que vous n'en ayez eu connaissance aurait été mon plus grand regret. Depuis cet accident, je ne pense plus qu'à vous. J'ai réussit à obtenir vostre main, mais ce fut lors d'un simple pari... Sachez cependant que mes sentiments se trouvaient présents et forts.
J'ose espérer que vous trouverez meilleur homme que moi suite à mon trépas. Vous voilà désormais libre.

Amoureusement,

Nikolaï.

Forêt de Cerisy, Normandie, Taverne du Lyon Vert.

_________________
Elizabelle
Elizabelle était dans les.... "cartons". Certes, il s'agissait d'une expression bien trop moderne pour qualifier ce qui se passait, mais elle n'en avait pas conscience. Elle était dans les cartons donc, en prévoyance d'un déménagement pour suivre ce fantasque promis qui avait réussis à décrocher sa main. Même si pour le coup, elle ne suivait pas complètement l'exemple du blond Jagellon, puisqu'elle se refusait à revendre sa demeure si proche de la mer, à même pas quelques heures de chevauchée. Aussi faisait-elle simplement emballer les affaires qu'elle emportait avec elle, laissant le soin du reste à l'armée de serviteur que Bella avait engagé en douce, au grand damne de l'Ange solitaire. Elle venait d'ailleurs de finir de faire le tri dans les toilettes qu'elle allait emmener avec elle quand Susie arriva avec un oiseau, porteur d'un message.

De qui est-ce ?

De votre promis Mademoiselle.

Sans doute une autre de ces nouvelles dont je ne veux pas... Donne, va. Et trouve Bella, je ne peux guère emporter toutes les robes qu'elle m'a choisie, je n'ai qu'un seul attelage.


Susie acquiesça, un sourire joyeux aux lèvres. Depuis que la tornade rousse avait fait son entrée dans la vie de sa maîtresse, leur univers avait été bien chamboulé. Elizabelle abandonna son méticuleux travail de tri et de rangement des riches tissus pour décacheter la lettre. Les yeux gris parcoururent la missive rapidement, s'agrandissant d'effroi au fil des lignes. Elle avait bien vu que Nikolaï était malade, mais jamais elle ne se serait douté que c'était si grave. Les couleurs qui avaient peu à peu regagné son visage ces dernières semaines s'envolèrent, laissant place à des joues livides. Une unique perle d'eau s'échappa de ses yeux et roula sur sa joue. Elle en fut surprise, elle qui ne pleurait jamais pour rien... Quoi que la nouvelle Dame d'Hadigny lès Verrières avait fait montre de beaucoup de larmes lors de son anoblissement.

Il semblait enfin, que contre toute attente, le blond jeune homme ait réussis à se frayer une petite place dans le cœur meurtri de la froide Elizabelle. Et voilà qu'il lui annonçait qu'il était sans doute mort, ou au mieux mourant. La douleur était une vieille compagne, mais celle qui se lova dans sa poitrine était inattendu. Et insupportable. Alors qu'il lui avait fallu des mois pour se remettre de la trahison d'Enzo, elle ne se pensait pas capable de survivre à cette disparition là. Mais que faire, quand elle ne savait rien d'autre que s'enfermer dans la plus noire des dépression. Posant de nouveau les yeux sur la missive, le regard gris se durcit.

LUI ! Il l'avait arraché à son monde de solitude et de froid pour lui montrer qu'elle avait une chance de vivre heureuse, quand bien même elle avait longuement résisté. Et IL osait prétendre lui retirer cela ? La LIBERER ? Alors même que c'était dans une prison de glace qu'il allait la précipiter ? Il n'en était pas question ! Pas cette fois ! Quand ce mufle de Wolback l'avait violé alors qu'elle n'était encore qu'une jeune fille, elle avait pleuré et subis, subis le déshonneur, subis le fait d'être reniée, subis de mettre au monde un bâtard sans aucun père. Quand Enzo l'avait trahis, elle avait pleuré et souffert en silence, laissant le vil s'en tirer avec juste une lettre pour lui reprocher son infidélité.

Elizabelle avait fini d'être une victime. Elle froissa la lettre et ouvrit avec brutalité ses malles si bien rangées, sortant les tenues et les abandonnant en vrac sur le sol, à la recherche de sa tenue de cavalière. En d'autre temps, voir ses belles toilettes ne serait-ce que froissée lui aurait donné des aigreurs, mais là, elle s'en moquait.


SUSIIIIE !!!!

Mettant enfin la main sur sa tenue, elle se débarrassa de sa robe d'intérieur et enfila rapidement des braies, une chemise et un corsage de cuir. Ses lourdes boucles brunes étaient déjà retenues en une longue natte, aussi enfila-t-elle ses bottes rapidement. Sa camériste entra dans la chambre, jetant un regard affolé à la pagaille que sa maîtresse venait de mettre.

Mademoiselle ?

Fait seller mes deux meilleurs chevaux, et ceux de Bella aussi, car je suppose qu'elle insistera pour venir.

Main... Maintenant ?

Bien entendu maintenant ! Et fait préparer des vivres, nous n'auront pas le temps de nous arrêter en route. Préviens Bella, qu'elle vienne me voir.

Bien Mademoiselle.


Sans vérifier que la camériste était sortie, Elizabelle attrapa de quoi écrire sur son bureau et griffonna rapidement deux messages, le premier pour Sofja, la sœur de Nikolaï, qui était une guérisseuse bien plus compétente qu'elle-même, et le deuxième pour Nikolaï.



A Sofja

Pardonnez ma précipitation. J'ai eu des nouvelles de Nikolaï. Il se dit mourant. Je sui inquiète. Voilà l'endroit où il se trouve. Je m'y rend immédiatement.

Elizabelle

Forêt de Cerisy, Normandie, Taverne du Lyon Vert.


Il n'était guère dans ses habitudes d'être si cavalière, mais le temps pressait.



A Nikolaï

Priez pour que cette missive vous trouve encore en vie. Je me met en route sur l'heure, sans escorte et à cheval. Je ne ferai pas d'escale comme le jour où nous avons chevauché de concert sans halte pour apporter sa robe de mariée à votre sœur.

Vous allez vivre, c'est un ordre, ou que le Très Haut en soit témoin, j'irai vous récupérer en enfer pour vous faire regretter de m'avoir laissé.

Si vous m'aimez vraiment, vous tiendrez, sinon, c'est que vos serments n'étaient que de viles paroles sans honneur.

Elizabelle


Elizabelle dévala les marches, abandonnant ses affaires, n'emportant que son coffret à simple et le livre qu'Hélène lui avait donné sur la médecine. Elle sortit dans la cour où les chevaux patientaient. Elle colla les lettres dans les mains de Susie.

Envoie les sur le champs ! Bella, je vous raconterais en chemin ce qui se passe.

Se mettant en selle, elle talonna sa jument en guidant l'autre monture par la bride. Moins d'une demi heure s'était écoulée depuis l'arrivée de la missive. Voilà longtemps qu'elle n'avait voyagé à cheval, mais l'Ange comptait bien battre des records de vitesse pour traverser le royaume.
_________________
L'intendant, incarné par Sofja
Cela faisait une dizaine de jours que la Vicomtesse et son époux avaient quitté le domaine pour rejoindre les armées royales au Sud du royaume. La maison aurait pu être pour le coup calme sauf que les maitres avaient eu un bébé il y a cela un mois. Et ce bébé avait du coffre et occupait très bien le personnel de la maison qui ne vivait que pour lui ainsi que la nourrice Théodora et la damoiselle Anna, sœur de la Châtelaine.

Une missive arriva à ce beau jour de juin, comme toutes les autres missives qui portaient un sceau personnel, l'intendant l'a posa sur la pile qui attendrait le retour de la Vicomtesse. Les ordres étaient les ordres, on ne touche qu'aux missives professionnelles.
Nikolai_jagellon
[Dans l'auberge du malade en Normandie]

Le cocher du Jagellon réceptionna le pigeon envoyé il y a plusieurs jours en direction du Sud. A sa patte se trouvait accroché un nouveau message. Curieux de la réponse que pourrait apporter la promise de Nikolaï, il le déplia afin de connaître le contenu.
Depuis quelques temps, à force d'observation, il en avait apprit un peu plus sur le caractère de la d'Irissarri, si bien qu'il dut se reprendre à trois fois lors de la lecture. Était-ce vraiment elle qui avait rédigée ce parchemin ? Les phrases étaient trop fermes, ce n'était pas possible...
Toujours est-il qu'il devait en faire lecture à son maître, si bien qu'il monta quatre à quatre les marches jusqu'à la chambre du malade.


Seigneur, nous avons une réponse à votre courrier... Dois-je... vous informer quant à sa teneur ?

Et c'est ainsi que pour la première fois depuis qu'il se trouvait alité que le blond ouvrit les yeux et fixa son homme à tout faire dans l'obscurité de la pièce. Malgré cela, on pouvait lire dans ce regard une profonde espérance, mais également une certaine anxiété... Reverrait il la femme qu'il aimait avant de disparaître ? … Le curé avait déjà eu le temps de lui faire les saints sacrements la veille, le laissant prêt à effectué son dernier voyage...

Heu... He bien... elle arrive...

Il ne fallait pas en dire de trop au risque de provoquer une attaque à son maître, son cœur étant déjà bien assez fragile. Puis, sans même attendre une réponse, il lui tourna le dos et referme la porte, apeuré quant à la réaction du Jagellon.
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Bellabs
Voilà quelques temps que la rouquine avait prit place dans la demeure d'Elizabelle. Venue tout d'abord pour porter une tenue à la duchesse Cassandre elle s'était radicalement incrustée dans la demeure afin de changer la vie de l'ange des DO. Bien évidemment qu'entre temps elle avait porté la dite tenue à la suzeraine d'Elizabelle mais était également revenue continuer ce qu'elle avait commencé. C'est ainsi qu'une mini horde de serviteur avais pris possession de la forteresse et se dépatouillaient comme il pouvait pour embellir la vie d'Elizabelle. Des fleurs avaient poussées dans le jardin bien que certains endroits méritaient encore du travail et beaucoup plus de serviteurs. La propreté retrouvait peu à peu sa place et le silence restait tout de même de mise pour ne pas déranger.

Bella supervisait le tout et avait pour nouvel objectif d'installer un lit à son amie. La voilà donc en robe d'été qui réfléchit dans le jardin à quel menuisier demandera t elle la confection d'un superbe lit. Sa réflexion s'arrête subitement par l'arrivée de Susie qui informe d'une urgence. Elizabelle s'en va à cheval et il n'est pas question que la rousse la laisse partir comme ca! Le lit attendra. La rouquine court enfiler une tenue de cavalière afin de chevaucher avec son amie. Pas le temps de coiffer son énorme crinière qui fut fisselée à la va vite par un ruban. Nouvelle course jusqu'à son cheval et la donzelle grimpe à côté de la Brune.


Code:
[b]Bella, je vous raconterais en chemin ce qui se passe. [/b]


Un léger sourire de Bella et le départ fut lancé. Elle se garda bien de faire une blague comme elle les aime à savoir si la raison fut la fuite de son manège de serviteurs. Les yeux de la d'Irissarri montraient une certaine gravité alors en bonne demoiselle polie et respectueuse Bella ne pipa mot jusqu'à ce qu'Elizabelle décide de lui raconter la situation.
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Elizabelle
Cinq jours et demi, record pulvérisé. Les chevaux étaient fourbus, sur le point de s'écrouler, et les cavalières n'avaient plus fières allures, ressemblant plus à des gueuses qu'à de nobles dames. Mais elles étaient arrivées à destination, et il était plus que temps. Le voyage avait été très silencieux, Elizabelle s'étant contenté d'annoncer à sa nouvelle amie que son promis était gravement malade et qu'il fallait intervenir. Et la brune avait admiré la rousse, car pas une fois Bella ne s'était plainte du voyage. L'Ange se promit de consacrer moins de temps à sa solitude et de participer un peu plus à la renaissance de sa demeure pour passer du temps avec elle. L'aubergiste sortit et les contempla avec des yeux ronds, fort surpris de voir deux demoiselles couvertes de poussière. Elizabelle avait de profondes cernes et sa minceur était affolante, mais la flamme qui allumait le regard gris ne laissait pas de doute sur sa vitalité.

Je suis Elizabelle d'Irissarri. Je viens à la rencontre de Nikolaï Jagellon, mon promis. Il m'a écris pour me dire qu'il résidait ici, fort souffrant.

Ah, oui, le nobliot. Il est plus mort que vif si vous voulez mon avis. Vous devriez pas y aller, toute maigrichonne que vous êtes, vous allez attraper son mal.

Je me passerai de vos appréciations. Je ne suis pas une fille de ferme mais une Dame, cousine d'un prince, aussi, je vous prierai de vous mêler de vos affaires. J'ai chevauché depuis Uzès pour venir, alors rendez-vous utile, et menez moi à lui !


L'aubergiste se contenta de hausser les épaules et d'ouvrir la marche alors qu'un jeune garçon venait s'occuper de leurs quatre chevaux fourbus. Elizabelle se chargea de son sac avec son coffret de simples et le livre sur les herbes, et le suivit à l'étage où le cocher veillait à la porte de son maître.

Vous... Quelle compétence vraiment. En voyant votre Maître malade, ne pouviez vous mieux vous occuper de lui au lieu de trousser les servantes. Allez donc vous rendre utile aussi et veiller à faire préparer une chambre confortable pour Dame Bella et moi, avec un bain chaud.

Et avant qu'il est pu ouvrir la bouche pour protester, elle ajouta d'un ton impératif.

Ecartez-vous ! Et s'il est mort, je vous pendrai moi-même à la charpente avec vos bijoux de famille.

Elle l'écarta d'une main ferme et entra dans la pièce aux volets clos. L'air était chargé de miasme et l'Ange plissa le nez de dégoût. Elle posa son sac sur une table basse et s'approcha du lit près duquel brulait une chandelle. Le corps qui était sous ses yeux aurait pu être mort si un souffle n'avait pas soulevé la poitrine étique. Il avait le visage creusé et plus rien ne transpirait du charme qu'il possédait avant. Elle se demandait bien ce qui avait pu se passer. Et son cœur se serrait à l'idée qu'il lui échappe et rejoigne ses parents dans la mort. Délicatement, elle posa une main légère sur la joue du malade, se penchant pour effleurer ses lèvres d'un baiser qu'elle lui avait jusqu'à présent toujours refusé. Elle murmura.

Vous allez vivre Nilolaï... Vous allez vivre sinon je meurs.

Menace en l'air penserait certain. Mais pas pour l'Ange.
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Nikolai_jagellon
[Sur le palier]

Le cocher s'ennuyait vraiment face à cette porte de bois. D'une part il se devait de demeurer aux côtés de son maître à ne rien pouvoir faire pour l'aider ou s'occuper, et d'autre part, il allait très certainement se retrouver libre, sans habitation, sans sous, sans personne... Cette petite vie à laquelle il s 'était adapté allait peut être tourner court dans les heures ou jours à venir.
C'est ainsi, broyant du noir, que la promise du blond fit son entrée. Elle semblait révoltée, éprise d'une force qu'il n'avait encore pas pu observer auparavant, si bien qu'il fut bien vite déboussolé par les injonctions dont il fut victime. Seul deux mots sortirent ainsi de ses lèvres sans même réfléchir.


Bien Madame...


[Chambre du malade]

Il était faible et ne voyait plus les heures passer. Comme dans un monde à part, chaque bruit paraissait désormais bien loin de lui, si bien que le Jagellon ne prêta même pas attention à l'entrée de la d'Irissarri dans la pièce. Sans force, exténué, il se ressassait sa courte vie, ne cessant de revenir sur certains détails de peur de les oublier dans son dernier voyage.
Lui qui avait préféré demeurer fidèle à la couronne allait il payer cela face au Très-Haut ? Ou alors avait-il raison, le Roy se trouvant dans son bon droit, les prélats de l’Église ne cherchant qu'à leur gloire personnelle ? Cela, il le saura très vite.

Mais sa réflexion coupa court lorsqu'il sentit une sensation étrange. Quelques chose venait de se poser sur sa joue puis sur ses lèvres... Ouvrant précipitamment les yeux, terrorisé à l'idée que l'on essaye de l'empoisonner, il découvrit le regard gris de sa promise. Elle lui parlait... mais sa faiblesse ne lui permettait plus d'entendre, de comprendre... Cette voix qu'il aimait tant semblait bien lointaine, comme enfermée quelque part.

C'est à cet instant précis que l'homme à tout faire de Nikolaï refit son entrée.


Voilà j'ai demandé à la propriétaire de vous faire deux chambres ! Fin' c'est vraiment pas du luxe ici, il n'y a aucun client et c'est en ruine... Vous n'allez pas vous plaire pour une Dame !

Puis il s'approcha d'Elizabelle et désigna une coupelle ensanglantée ainsi qu'une boite en bois précieux.

Et ne dites pas que je ne fais rien, j'ai fait venir un médecin qui lui fait des saignées chaque matin, tout est dans le plat si vous voulez r'garder. Puis depuis plusieurs mois mon maître ingurgite les petites fioles dans cette boite. Je continue donc à le faire boire ça chaque matin.
Ça préserve la jeunesse et donne des forces qu'il disait.

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Elizabelle
Le saigner? Comment cela le saigner? Mais ce serviteur était-il dangereux en plus d'être incompétant? Elizabelle lui lança un regard froid. La saignée était utile contre la fièvre ou l'infection mais pas pour des douleurs ou un état de faiblesse. Ce médecin était sans doute un charlatan, et il avait amené avec la complicité du cocher, son promis au bord de la tombe. Se redressant, elle ouvrit d'un geste sec le coffret au fiole.

Une potion pour garder jeunesse? Elle reconnaissait bien là, la vanité de Nikolaï. Mais il n'existait nulle potion de ce type, il s'était donc fait avoir. Elizabelle déboucha un des flacons et posa sa langue sur le goulot pour en gouter le contenu. En sentant le brevage chargé d'or liquide toucher sa langue, elle la recracha avec violence. Des mois? Des mois qu'il prenait cette saleté avec grâce pour garder la jeunesse. Aurait-il voulu se suicider qu'il aurait pu choisir un moyen plus rapide et moins.douloureux. Furieuse, l'Ange déchargea sa colère sur le cocher.
.

Imbécile! C'est du poison que vous avez continué à lui donner! Que le Très Haut nous préserve des hommes et de leur stupidité! Sortez! Et disparaissez d'ici. Je n'ai nul besoin de vous pour l'achever.

Refermant avec britalité le coffret, elle s'approcha de l'âtre froid et entreprit de lancer une flambée où elle abandonna la boite et son contenu aux flammes impitoyable. Ainsi, Nikolaï n'aurait plus jamais la possibilité de s'empoisonner avec cette saleté. Alors que l'elixif brûlait en crépitant, elle ouvrit en grand les volets pourris de la chambre, renouvelant l'air, chassant les miasmes pout les remplacer par une brise fraîche.

Bella, quand vous aurez pris votre bain, pourrez vous venir m'aider? Je vous sais fort lasse, mais j'ai peur qu'il ne meurt si je ne fais rien immédiatement. Aubergiste, j'aurai besoin de recipiant propre et d'eau claire, pas celle qui croupit dans le tonneau de l'entrée mais celle de la rivière.

Sans même vérifiée qu'elle était obéie, Elizabelle fouilla dans son coffret aux simples pour sortir une fiole d'opium. Elle s'approcha de Nikolaï et plongea ses yeux gris dans les lacs bleus de son promis. Voilà une chose que la maladie n'avait pas altéré. Elle s'agenouilla près de son lit et posa une main douce sur sa joue à nouveau.

Ouvrez la bouche.

Elle glissa un doigt entre ses lèvres pour l'encourager â obéir et versa deux gouttes d'opium sur sa langue. Au moins, cela le soulagerait. Puis elle ota les couvertures, retenant une grimace devant le coprs émacié. Elle se rappelait que le contact des hommes l'effrayait. Elle savait pourquoi, mais il fallait passer outre pour lui. Aussi elle commença a passer ses mains sur lui, pour trouver les zones douloureuses et d'autres problèmes éventuel. Elle découpa sa chemise sans scrupule, dénudant son torse afin de pouvoir passer un linge humide sur la prau et la laver de la sueur. En fait, il était tellement maigre qu'il ne l'effrayait pas. Les mains se faisaient douce et prévenante, surtout quand elle toucha la zone de l'estomac si douloureux. L'aubergiste avait rapporté ce qu'elle avait demandé, aussi laissa-t-elle de côté la toilette pour commencer à fouiller dans ses herbes pour préparer de quoi le soulager. Pendant que l'eau chauffait, elle revint au chevet du malade et lui prit la main.

Plus tard, quand il serait hors de danger, elle serait furieuse et lui ferait regretter.d'avoir détruit sa santé. Mais pour le moment, il fallait le sauver.

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Bellabs
Elles avaient chevauché assez longtemps pour ne plus ressembler à rien. Entre temps Bella avait appris la cause de la course effrénée. Une fois arrivée La rouquine restait en retrait elle n'aimait pas trop la médecine. La donzelle était donc pas entrée dans la chambre et restait sur le seuil de la porte de la chambre.
Elle avait entendu qu'elle aurait droit à un bain et tout le tralala mais semblait plus inquiète pour Elizabelle. Elle entendit l'ordre de sa nouvelle amie et s'exécuta sans trop savoir ce qu'il fallait faire. Bella était sincère et au risque de déranger son amie elle lui demanda toujours sur le seuil de la porte.

Il faudra me dire exactement ce que vous voulez parce que je ne m'y connais pas du tout en médecine. Je peux me charger de trouver des linges propres pendant que l'aubergiste se charge de l'eau. D'ailleurs je veillerai à ce qu'elle soit pas croupi.

Et sans attendre la réponse de la talentueuse donzelle elle emboîta le pas à l'aubergiste et le regardais se diriger vers la rivière. Elle l'aida a porter l'eau dans un chaudron propre et à la faire bouillir au-dessus de la cheminée.


Ou avez-vous des linges propres?

L'aubergiste désigne une armoire ou la rouquine prend ses aises et inspecte les linges propres. Puis une fois que tout fut prêt la rouquine et l'aubergiste remontent ensemble avec tout ce qu'avait demandé Elizabelle. Bella toqua à la porte de la chambre du malade avant de savoir si elle pouvait entrer ou non.
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Nikolai_jagellon
Le blond était incapable de parler, paralysé par le feu intérieur dont il était victime. Cependant, la présence de la femme qu'il aimait lui redonna un peu d’énergie. Assez pour entre-ouvrir les yeux et se concentrer sur les paroles prononcées.
Lorsque le contenu de sa boite fut jeté au feu, il écarquilla les yeux, pensant à la fortune qui venait de partir en fumée. Fortune qui lui aurait très certainement permit de se rétablir, de reprendre des forces et de demeurer jeune éternellement. Elle devait très certainement ne rien y connaître en matière de médecine... Cependant, incapable de bouger, il ne pu rien faire mis à part la laisser faire... Avec de la chance, peut-être que ses remèdes fonctionneraient également, bien qu'à ses yeux, excellent dans la couture, cela ne pourrait en être de même en matière de soins.

La lumière vint ensuite lui brûler les yeux, l'obligeant à clore les paupières afin de ne pas tourner de l’œil, bien qu'une légère brise lui caressant le visage ne pu que lui insuffler quelques forces.
Malheureusement, la torture continua suite à l’ordre d’ouvrir la bouche. Cela se trouvait impossible pour lui, si bien qu'il ne pu réagir jusqu'à s'en trouver contraint par l'intrusion du doigt de la belle.
Le liquide qui s'écoula avait un goût peu commun mais bien plus buvable que l'élixir maintenant au proie des flammes.

Par la suite, la douleur étant telle, il ne remarqua même pas que celle-ci le dénuda et se trouvait appuyer sur des zones de son torse plus ou moins sensibles. Il aurait souhaité qu'elle le découvre musclé comme auparavant, fringuant, jeune, vif ! Mais tel n'était pas le cas, elle aurait là l'image d'un... malade amaigrit...

Au fur et à mesure que le temps passait, il se sentait un peu mieux, si bien que sans même s'en rendre compte, ses pensées se transformèrent en rêves et sa respiration devint de plus en plus douce au fur et à mesure que le sommeil arrivait...

Puis, alors que le Jagellon se trouvait dans un pays que seul les nuits permettaient de découvrir, la tavernières fit son entrée en essayant de faire le moins de bruit possible... S'approchant de la d'Irissarri elle osa lui adresser la parole, déposant une petite assiette de bois à ses côtés.


J'vous ai préparé un pt'i peu de soupe avec du pain. C'est ptet pas beaucoup mais vu c'que bouffe vot' homme, j'avais pas prévu.
Et vous voulez quelque chose en particulier sinon ?

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Elizabelle
L'opium fit son effet, et Nikolaï finit par s'assoupir assez paisiblement, la respiration plus facile. La femme de l'aubergiste vint lui apporter de quoi manger mais l'Ange n'avait que peu d'appétit d'ordinaire et aucun ces jours-ci. Elle désigna la table poue qur le plateau soit abandonné.

Posez cela ici. Je n'ai besoin de rien d'autre que ce quee j'ai demandé. Bella, voulez vous bien continuer à le raffraichir? Je vais m'occuper des potions...

Abandonnant sa place auprès du malade, Elizabelle ouvrit sa boite de simple, et se guidant avec le livre de la mère d'Hélène, commença à mélanger les plantes, celle-la pour apaiser les douleurs de l'estomac, celle-ci pour purger le corps des tixiques, celle-la aussi pour fortifier le corps... Elle associa ainsi les simples en une potions qu'elle laissa infuser, mais aussi en un cataplasme, à base d'argile.

Revnant au chevet de Nikolaï, elle contempla le visage émacié avec un pincement au coeur. Puis, délicatement, appliqua l'emplatre sur sa poitrine. Elle lui ferait boire la potion plus tard, préférant le.laisser dormir. Elle recouvrit le cataplasme de.linge propre et humide puis remonta les draps sur lui.


Il nous faut attendre... Allez vous reposer. Je vais le veiller. Vous me relairez plus tard.

Une fois Bella sortit prendre quelques heures de.repos bien mérité, Elizabelle prit dans ses fontes une robe simple mais propre. Elle ne pouvait pas rester dans sa tenue de voyage crottée. Elle jeta un regard au malade endormi. Il ne pouvait guère lui faire de mal dans cet état... Aussi entreprit-elle d'oter ses vêtements sans fausse pudeur. Après tout, ils seraient bientôt mariés non? Nue, elle s'empressa de se débarbouiller, lavant son corps mince de la poussière du voyage, notant avec amusement que la perseverance de Bella à la gaver comme une oie, portait ses fruits. Sa taille était restée fine mais ses seins avaient gagnés en volume, de même que d'autres parties de sa personne, lui otant son air cadavérique pour lui donner une apparence mince mais agréable à regarder.

Elle profita de leau restante pour se laver aussi les cheveux, laissant ensite ses lourdes boucles brunes cascader librement dans son dos malgré leur humidité. Finalement, elle enfila une simple chemise blanche et légère qui ne cachait pas grand chose de sa personn mais elle se sentait soudain trop fatiguée pour s'habiller completement. Elle s'asseya dans un fauteuil miteux, démélant ses boucles du bout de ses doigts fins. Songeuse, elle pensait que finalement, ce n'était pas si désagreable d'avoir quelqu'un dans sa chambre. Ecoutant Nikolaï respirer paisiblement, visiblement un peu soulagé par le cataplasme et l'opium, l'Ange finit par s'assoupir à son tour, d'un sommeil léger, recroquevillée dans le fauteuil.

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Bellabs
Bella qui n'avait peur de rien si ce n'est du combat se trouva dans des petits souliers quand il fallait s'approcher de l'homme dénuder pour le rafraîchir. Elle se fit la réflexion qu'elle n'avait jamais vu son tendre amour dénudé tant ils respectaient leur honneur. Point mariés ils se contentaient de doux baisers et d'idylles d'adolescent. La nudité gêné donc la vierge rouquine. L'heure n'était point au chipotage et la jouvencelle ne se voyait pas dire à son "amie" du moins c'est comme cela qu'elle la considérait "Je ne peux pas m'approcher de votre promis parce que je n'ai jamais vu d'homme nu". Elizabelle était déjà bien embêtée par tout ce qui se passait et puis Bella ferait preuve de courage ne serait ce que pour montrer l'exemple. Elle pourrait ainsi dire à Elizabelle une phrase du genre "on ne fait pas toujours ce que l'on veut dans la vie surtout si ce que l'on a envie de faire n'est pas raisonnable". Cette phrase collait bien au contexte actuel ou la brune avait du mal a accepter le changement mais s'y soumettait non sans râlage.

Approchant du corps amaigrit et abîmé des saignées la rouquine chercha ou poser ses yeux pour ne pas paraître déplacé et surtout pour ne pas voir les horreurs qu'on lui avait fait subir au risque de tourner de l'oeil et de devenir totalement inutile.
Elle trouva que le visage de Nikolaï était finalement son dernier choix pour porter son regard. La Villaréal passa des linges humides sur le front du malade se rendant compte que sa longue crinière rousse et bouclée venait chatouiller le torse de l'homme. Très vite elle entortilla sa "touffe" comme elle aimait bien l'appeler malgré que celle-ci ressemblait quand même plus à des cheveux qu'à du crin de cheval. Puis elle se remonta les manche au-dessus des coudes et continua a rafraîchir l'homme du visage et dans le cou ; Pendant ce temps la grande couturière s'occupait de lui faire boire de l'opium et finit par congédier la "tornade". Bella lui sourit et lança avant de sortir:


Si vous avez besoin de quoi que ce soit Elizabelle n'hésitait pas je serais en bas ou dehors.

Il était rare que Bella appelle les gens qu'elle respectait et admirait par leur prénom sauf pour Imagine parce que son baron adorait lui avait "offert" cette couturière talentueuse. Une complicité réelle était née et elles étaient presque amies. Mais a cet instant Bella voulait faire savoir à Elizabelle qu'elle pouvait presque tout lui demander comme si désormais elles étaient elles aussi de véritable amies. Il y avait une relation étrange entre les deux: Bella voulait se rapprocher de cette damoiselle qu'elle aimait beaucoup. Mais l'admiration qu'elle avait pour elle mettait une barrière comme si la rouquine ne méritait pas l'amitié d'une personne importante ou talentueuse.

Elle sortie dehors et fit un tour de sur elle-même pour repérer un coin tranquille. Très vite elle trouva: à côté de l'auberge il y avait l'orée d'un bois et une vieille grosse souche. Elle posa son séant dessus et en profita pour sortir un vélin. A la va-vite elle écrivit à son cher et tendre que tout allait bien et qu'elle ne savait pas encore quand elle reviendrait mais qu'il lui manquait. Elle héla un coursier qui venait apporter des missives à l'auberge et lorsqu'il s'approcha elle le dévisagea de la tête au pied: il ne portait pas d'écussons de maisons et donc était un de ces coursiers "prêt à l'emploi" comme elle aimait les appeler.


Dites si vous êtes disponible pourriez vous porter cette lettre à Sylvain d'Aupic?

Le garçon hocha la tête et vit l'adresse sur la missive, il pris les trois pièces que la rouquine lui tendit et fila rapidement. Un sourire de satisfaction fendit le visage mi-femme mi-enfant de la donzelle. Elle leva son nez vers le soleil et ferma les yeux pour profiter des rayons de soleils.
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Nikolai_jagellon
Le Jagellon se trouvait désormais apaisé. N'ingurgitant plus son précieux poison, n'ayant plus de saignée et ne recevant que les remèdes à base de plantes d'Elizabelle. Cependant, depuis ces nombreuses nuits et journées à se trouver torturé par la douleur, il sombra dans un sommeil aussi long que réparateur. Emprisonné de ses rêves, plus rien autour de lui ne pouvait alors le réveiller, seul sa respiration plus ou moins régulière témoignait de la vitalité du blond.

Hélas, une violente douleur au niveau de son plexus le poussa à ré-ouvrir les yeux et sortir du monde imaginaire de la nuit. Mais, ironie du sort, il découvrit alors devant lui sa bienfaitrice à moitié dénudée...
Elle ne savait qu'il l'observait et il se forçait à ne pas re-sombrer dans ses multiples rêves, luttant pour ne pas fermer les paupières.
Mais, puisant dans ses dernières forces, il osa prononcer quelques mots avant de se rendormir :
Que vous êtes belle ainsi...

Suite à cela, les heures passèrent, de même que les jours, environ trois, lorsqu'une nuit, Nikolaï se leva en sursaut, haletant et transpirant, de par la faim accumulée. Ceci eu pour effet de le faire divaguer tel un possédé et bouger dans tout les sens. Parallèlement, la simple bougie au bord du lit lui brûla les yeux, si bien qu'il ne remarqua pas la présence de la d'Irissarri sur le lit adjacent. Le blond tenta alors de se lever avant de se rendre compte avec effarement que ses jambes ne tenaient plus debout... Il s'écroula alors dans un bruit sourd ainsi qu'un juron débutant par la douce lettre M.
Mais, au cas ou tout cela n'aurait pas été suffisant pour réveiller la brune, le Jagellon se mit a crier le nom de son cocher tout en rampant nu comme un ver sur le sol en direction de la porte. A noter qu'arriver et le voir ainsi aurait pu être amusant mais une fois au courant qu'il ressortait à peine d'une terrible épreuve ayant pu le conduire à quelques jours près vers la mort, le sérieux se trouvait de mise pour tout éventuel spectateur.
Hélas, le comique présenté là ne s’arrêta pas en si bon chemin et c'est une véritable scène digne d'un théâtre pour enfant qui se déroula devant les yeux de sa promise à peine réveillée par ses cris... Alors que le licorneu arrivait au niveau de la porte, celle-ci s’ouvrit à la volée sur le nez du blond lui arrachant un énième petit cri. Là, de l'autre côté, se trouvait son fier homme à tout faire, coupable de cet affreux attenta envers la divine excroissance nasale du malade.


Oups... Heu Maître ?

Gisant sur le sol les mains sur son nez, il n'y eu alors aucune réaction de la part de Nikolaï à bout de force. Puis, rassemblant ce qui lui restait et pour son honneur, on assista alors à une nouvelle scène de cette pièce fort distrayante... Tel un enfant donnant le bâton pour se faire battre par un fou, le cocher obéit au premier ordre lui intimant de relever son senher, au second lui demandant de le posé sur une chaise étant donné son incapacité à marcher, et, enfin, le troisième, obligeant l'homme à se mettre à genoux devant lui. Prenant sa respiration, le blond se concentra alors afin de lui mettre sa main droite en pleine figure avec une force insoupçonnée, mettant le pauvre cocher au sol.

Il releva les yeux du corps, satisfait de son coup et essayant de se maintenir assis, sa tête le tournant quelque peu, avant de tomber sur le visage de la d'Irissarri, relevée de son lit et l'observant. Prit de court et choqué de sa découverte, il n’eut d'autre réflexe que de cacher son anatomie avec ses mains et de demeurer sans mot dire, comme choqué par sa découverte...

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Elizabelle
Assoupie, elle n'avait pas entendu le compliment soufflé par le malade quand il l'avait vu en simple chemise endormie sur le fauteuil. Aussi, Elizabelle pensait-elle que cela faisait trois jours qu'il n'avait pas repris connaissance. Trois longues journées durant lesquelles l'Ange lutta pied à pied avec la Mort et finalement l'emporta. A force de patience, de cajoleries et de potions, elle avait purgé le corps amaigri de Nikolaï de son poison d'or. Non sans mal d'ailleurs. Elle avait durant ce temps appris plus qu'elle ne l'aurait voulu sur l'anatomie de son promis, bien que l'homme à tout faire se soit rendu utile en s'occupant de la toilette de son maître quand il se souillait.

Au deuxième jour, éreinter par le manque de sommeil, elle avait fini par accepter qu'on lui prépara un lit à côté de celui du malade, n'acceptant de s'endormir que lorsque Bella prenait la relève pour le veiller. Il était ironique de se dire que c'était non pas la nuit de ses noces mais ces jours sombres qui la voyaient pour la première fois dormir dans un lit depuis quatre ans. La rousse amie avait d'ailleurs été d'un grand secours pour la jolie brune qui finalement s'attachait beaucoup à la petite noble.

Il faisait nuit noire et pour une fois, nul gardien pour veiller sur Nikolaï pendant qu'Elizabelle sombrait dans le sommeil. Il respirait bien et avait repris des couleurs bien qu'il demeura affreusement maigre. Si bien que ce fut l'esprit embrumé de rêves décousus que l'Ange souleva sa tête encadrée d'une cascade de boucles brunes éparses, réveillées en sursaut par un bruit retentissant. Le juron fut éclipsé par le fracas de la chute. Se passant une main sur ses yeux cernés pour tenter d'y voir plus clair, la jeune fille ne put porter assistance à Nikolaï, empêtrée qu'elle était dans les draps. Elle observa donc avec consternation la scène.

Son promis affaiblis ne pouvant se lever, rampa vers la porte qui s'ouvrit avec fracas sur le cocher. L'huis s'écrasa sur le visage du blond, comme fait exprès, et Elizabelle eut la crainte fugace de voir son malade survivre à son poison et mourir d'un traumatisme crânien. Le serviteur eut tôt fait de remettre son maître debout, visiblement consterné de sa maladresse. D'ailleurs la gifle qui suivit fut non seulement méritée mais en plus un témoin sur du bon rétablissement du blond. La jeune fille laissa échapper un sourire avant de remarquer le regard bleu sur elle.

Nikolaï sembla soudain fort mal à l'aise et il fallut un geste de protection pour dissimuler son anatomie pour qu'Elizabelle comprit enfin son malaise. Il est vrai que comme il était nu et qu'elle le soignait depuis des jours, elle avait dû se faire une raison et s'était habituée, apprivoisant peu à peu le corps de son promis. Mais lui était inconscient et donc nullement préparer. Une large rougeur s'étala sur les joues pâles de la jeune fille avant qu'un fou rire irrépressible commence à la secouer. C'est que l'expression du jeune homme était des plus cocasse. Plaquant une main sur ses lèvres, elle tenta d'étouffer son rire, phénomène plus rare encore chez elle que les sourires.

Pour ne pas le gêner davantage, elle lui tourna le dos, tâchant de libérer ses jambes des draps, ne portant elle-même que sa chemise de coton et ses longues boucles tombant jusqu'à ses reins. Finalement libre, elle posa ses pieds nus sur le sol, attendant que le cocher passe comme il put une paire de braie à son maitre pour le rendre décent. En attendant, elle demanda d'une voix où planai encore l'ombre de son rire.


Je suis heureuse de vous voir réveillé. Comment vous sentez vous ?
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Nikolai_jagellon
La situation était serte cocasse mais entendre le rire de sa douce raisonner dans la pièce était bien la dernière chose qu'il pouvait imaginer. Jamais jusqu'à présent il n'avait pu en entendre le timbre, pensant presque que celle-ci ne savait effectuer cela. Choqué par cette réaction et tout les événements passés, il en fut encore plus déboussolé...
Fort heureusement, son cocher se releva bien vite afin de le vêtir quelque peu. Malheureusement, le bougre à moitié sonné également ne pu trouver dans le noir quelques chose appartenant au Jagellon, si bien qu'il s'évertua à lui enfiler la première tenue trouvée...
Tenue... Féminine...
En l'espace de quelques minutes, le blond se retrouva ainsi vêtu d'une robe bleue très certainement propriété de la d'Irissarri. Amaigrit par sa maladie et ces nombreux jours à ne plus manger, il y entra sans aucun mal et ne pu remarquer son apparence qu'à la fin avec un air outré et perdu. N'osant plus regarder Elizabelle et sentant l'air lui manquer de se trouver encore plus stupide – chose inimaginable tant ce qui s'était produit quelques minutes plus tôt sortaient déjà bien assez de l'ordinaire - et sentit sa tête lui tourner. Il n'avait pas le force de crier sur ce foutu homme à tout faire, ni même essayer de retirer la vesture.
Nikolaï poussa un long soupire et sombra dans ce que l'on qualifie par le terme ''tomber dans les pommes'', s'effondrant au sol tel une fiente de pigeon lâchée à je ne sais quelle hauteur...

La cocher n'ayant rien vu venir tourna la tête vers sa possible future maîtresse et se contenta d'hausser les épaules avant de se rendre compte de son infâme bêtise et lâcher un quelconque juron. Se reprenant, il tira son senher sur le lit et essaya de bredouiller quelques explications.


Heuu, he bien la tenue que portait monsieur lors de son arrivée a été brûlée... Le médecin avait jugé cela préférable, pensant qu'il s'agissait d'une maladie plus ou moins contagieuse...
Veuillez m'excuser j'avais omit cela et comme votre... robe... se trouvait à proximité je n'ai pas... réagit... fin'... voilà...
Peut-être pourrai-je aller demander quelque chose à l'époux de la tenancière ?... Je... je reviens !


Il en profita alors pour s'éclipser le plus rapidement possible, laissant les deux amants seul dans la pièce encore obscure.
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