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[RP] On s'était donné rendez-vous ?

Eikorc
Un grincement aigu s’élève par-dessus le brouhaha incessant du tripot parisien à l’instant où la porte s’ouvre, repoussant les tentures et aérant à peine l’air rance du bouge… Les bottes martèlent le sol, attirant l’azur d’un regard. Les yeux suivent la silhouette longiligne qui s’avance jusqu’au comptoir et un rictus amusé étire les lèvres quand la voix fluette d’un adolescent hurle sa commande. Les rires des autres clients explosent ici ou là, s’enhardissant alors que le gamin se retourne furibond pour haranguer la foule, l’air mauvais.
Le rictus se transforme en sourire et l’immense silhouette se redresse, le métal brûlant plus encore dans ses yeux alors que le dos s’adosse contre le mur. Les gigantesques pognes glissent sur la nuque, caressant la balafre qui y est dissimulée alors qu’il reste spectateur du spectacle offert… Ils sont trois à se lever pour faire passer l’envie de brailler à l’adolescent qui voulait s’encanailler et lui hésite quelques secondes à s’en mêler.

Quelques secondes où les muscles frémissent, tendant la chemise aux coutures, mais il préfère lâcher un grognement en détournant les yeux pour les reposer sur l’arène formée au centre du bouge. Un flash traverse son crâne alors qu’il se souvient du lieu, des mois voir des années sont passées depuis la dernière fois qu’il est venu ici, pour passer le temps comme aujourd’hui . Mais ce jour-là, une femme en manque d’action s’était mise à crier comme le mioche juste avant, elle cherchait un adversaire pour un duel… Comme lui, sans doute.
Mais contrairement à aujourd’hui, il s’était levé en premier pour traverser la foule et rejoindre le combat. Le sourire s’élargit alors qu’il entend les cris du môme se transformer en plaintes sous les coups qui résonnent dans tout le tripot…. Le colossal mercenaire en vient même à serrer les mâchoires alors que ses doigts se dénouent pour aller caresser paresseusement la garde de la hache pendue à sa ceinture, caressant le métal en admirant les chiens de combat.

Il ne fait pas parti des parieurs, mais il apprécie le spectacle qu’offre ces deux molosses plein de crocs, de griffes et de muscles. Les chocs sont rudes, le sang coule et pendant quelques secondes, ça lui rappelle le temps où il participait à toutes les rixes, à toutes les guerres. La trogne se secoue alors qu’il se redresse encore plus dans son siège, dissimulé dans l’ombre, arrachant son regard au combat pour le poser sur la porte d’entrée.
Il entend dans l’alcôve d’à côté les jeunes qui rient en le regardant, tantôt impressionnés par les balafres et la stature, tantôt moqueurs et excités à l’idée de se confronter à lui. L’oreille reste attentive, les sens aiguisés par des années de pratique… La question n’est pas s’ils s’approcheront, mais quand ils le feront. Il le sait, il l’a compris depuis des années, les jeunes gens ont besoin d’affronter les plus âgés pour prouver leurs valeurs, pour s’imposer et prouver leur courage à leurs amis…

L’azur étincelle alors qu’un large sourire vient traverser son visage, une seconde fois. Pour sûr il a vieilli, certainement qu’il est moins rapide qu’avant… Mais un colosse reste un colosse et la puissance du corps massif est toujours présente. D’ailleurs le poing colossal commence à se fermer, blanchissant les jointures à en faire ressortir les multiples cicatrices quand une chaise racle juste à côté de lui… Tous les muscles bandés d’un seul coup alors que la caboche pivote vivement vers l’inconscient qui s’invite à sa table.
Et les sourcils se haussent quand l’azur se pose sur les traits, un frisson électrique traversant son échine alors qu’il fige ses gestes et qu’un grognement rauque s’échappe de sa gorge…


« Qu’est-c’que tu fous là ? »

Une simple question pour exprimer sa surprise… Pourquoi reviens-tu ici toi aussi ? Pourquoi aujourd’hui ?
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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Anaon


    _ Moi aussi, çà me fait chaud au cœur de te revoir...

    Les coudes se posent sur le bois et les doigts se croisent pour accueillir le menton qui y enfouit ses lèvres. Il a changé. Le bouge, pas le bougre. Comme si la lie avait pris une couverture plus présentable, passant de la clandestinité au toléré. On a rajouté des tables là où on empilait des caisses pour singer un bureau de pari, on a créé un rempart à l'endroit où de simples cageots servaient de palissade. Les molosses ont remplacé les coqs et un semblant de comptoir à même pris ses quartiers dans ce sous-sol, évitant à la plèbe de se servir à même les fûts. Au-dessus des caboches en délire, le plancher craque toujours sous les pieds qui foulent la pièce de la "vrai taverne". Des chausses pas forcément moins sales, mais un peu plus respectables. De ceux qui préfèrent fréquenter la face souriante des tripots qui excusent les rixes qui sévissent en leurs seins.

    _ Je te l'avais pourtant dis, que je reviendrais pour te botter le séant. Je n'ai jamais failli à mes dires, tu devrais tout de même le savoir...

    Si les lèvres ne sourient pas, son timbre le fait pour elles. Il devrait aussi savoir qu'elle se parjure à chaque fois qu'elle jure. Ou du moins, quand çà l'arrange. Les orbes céruléens ne se sont pas encore posés sur la montagne qui trône à ses côtés. Ils contemplent l'arène et les êtres qui s'éprouvent d'une haine mortelle. Ballet de croc et de couinement. Aboiements arrachées dans des gerbes écarlates. Oh oui, elle se souvient aussi, quand c'étaient à eux de se mêler à l'écume et aux plumes. Rencontre orgiaque et explosive. Si elle avait l'esprit moins morcelé à cette époque, elle avait néanmoins le corps bien plus fracassé. Martyre d'un sommeil fuyard, d'un appétit pas plus fidèle, une dentelle violâtre en piédestal à deux azurites avides d'un nouvel éclat. Aujourd'hui, la chair galbe encore les hanches, le brun sous les yeux est bien plus subtil. Elle n'ira pas jusqu'à dire qu'elle pète la forme m'enfin... çà y ressemblerait presque. Néanmoins, quand elle avait entendu parler d'un colosse trainant dans les basfonds, l'Anaon n'avait pas hésité bien longtemps. Avides, les azurites le sont toujours.

    Et au final... Il était là.

    Un jappement déchire les clameurs. Le nez de la mercenaire se pince subtilement. Elle peut le dire, elle n'aime pas les combats de chien. Sans doute à cause du fait qu'elle en élève un comme son gamin depuis des mois déjà.

    Les mains se décroisent, le dos s'affale contre la chaise qui grince et un bras pend mollement par-dessus le dossier. On a rajouté un semblant de meuble, mais le tripot transpire toujours l'anarchie et la violence jusque dans ses moindres fibres de bois. Enfin, le regard de la balafrée daigne se poser sur le visage du colosse. Toujours cette même trogne qu'elle avait cherché parmi la foule de royaliste durant les guerres Angevines.

    _ Te ferais-tu donc vieux, pour apprécier une banalité pareille ? Les coqs ont au moins çà, d'être bien plus sanguinaires...

    Les azurites expriment ce que le visage veut taire. Elles taquinent quand les lèvres ne sourient pas. L'implacable s'attachent bien peu, on ne peut pas dire qu'elle ait des "amis". Néanmoins, elle s'avoue apprécier de retrouver un visage connu. Surtout quand il est chargé d'autant de ressentis que celui-là.

    Encore plus quand il s'agit de sa Lubie.

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- Anaon dit Anaonne - [Clik]
Eikorc
L’Anaon parle comme s’ils étaient de vieux amis, s’installant sans même poser un regard sur lui. Un sourire vient étirer le coin des lèvres du colosse tandis qu’il se détend imperceptiblement, laissant son dos rejoindre le dossier. Et il détaille ce femme qu’il a affronté dans l’arène où les chiens aboient et gémissent de plus en plus. Elle a changé.
La dernière fois qu’il l’a vu, c’était en Anjou, avec ce ventre énorme qu’elle trouvait comme excuse à son manque de combattivité. Mais là, devant lui, trône une femme fière et consciente de sa propre force, et s’il ne prend pas la peine de la déshabiller du regard, les courbes plus présentes lui arrache un autre sourire.

L’attention est détournée de la mercenaire quand l’un des chiens se met soudain à gémir plus fort… Gémissement bientôt étouffé par les grognement plus rauque de son adversaire en train de l’égorger. L’azur métallique se pose sur le sang qui jaillit de la gorge percée, noyant les crocs et souillant les poils des deux bêtes… Alors il tourne lentement la tête vers l’Anaon qui daigne enfin le regarder en s’installant à son aise, et il sourit, aussi provocateur qu’amusé.


« Tu disais ? »

Les brouhahas s’élèvent parce que les parieurs huent leur favoris qui vient de perde ou hurlent de joie pour féliciter le vainqueur … Quelques secondes le regard du mercenaire abandonne celui de sa vis-à-vis , juste histoire de surveiller le groupe de jeunes gens qui semblent en grande discussion.

« Les coqs, ça pue. »

Le regard retombe sur l’Anaon, caressant les balafres qui ornent les joues, comme un miroir de celles qui traversent la face burinée du géant. Une large pogne s’élève même, pour aller effleurer le menton, l’air de rien, mine de tout, histoire de faire diversion en redressant la trogne de l’autre mercenaire. Et lentement il se penche vers elle, pour souffler d’une voix rauque, tout contre la joue déchirée…

« J’attendais surtout que la bande qui se trouve derrière toi se décide à se bouger le cul… »

La mise en garde est faite, l’arrivée de la Roide a l’air d’avoir échauffé encore plus les coqs en pleine poussée d’hormones qui commencent à s’exciter à grand renfort de claque dans le dos. Alors le colosse se redresse, adressant un hochement de caboche à la mercenaire. Pour qu’elle puisse jauger d’elle-même.
Et le géant de venir croiser ses immenses pognes sur sa nuque, caressant des pouces le tatouage et l’épaisse cicatrice qui s’y nichent, embrasant d’autant plus son regard. Peut-être que finalement, ça lui plairait de tabasser des inconscients pour se rappeler sa jeunesse… Le plaisir et la douleur pour se rappeler à la vie, toujours…

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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Anaon


    Oui, la dernière fois, c'était en Anjou. Quand elle avait la panse habitée d'un indésirable aimé. Un petit être qu'elle avait destiné à vivre sous la coupelle des mercenaires. Cerdanne pour marraine, et pour parrain... un Eikorc plus que forcé. De quoi lui assurer l'amour d'une main et la protection de l'autre si elle venait à disparaître. Non, à cette époque Judas n'entrait pas vraiment dans son calcul. " Une main, sera son berceau, l’autre… L’autre…abattra quiconque s’approche de trop près.. ." avait dit le Chardon. Encore aurait-il fallu qu'il ose le toucher sans le broyer. Elle savait à quel point l'homme aimait les gosses... L'image tire un frêle sourire sur les lèvres féminines alors que les prunelles contemplent toujours le visage à l'épreuve du temps et des guerres. Pour son enfant, il lui aurait fallu un cœur et une arme. Elle avait su trouver les deux. Une pensée emplie d'affection s'envole pour sa Provençale. De toute manière désormais... Rien ne sert plus de penser à tout cela.

    Un battement de paupière pour se poser une œillère à l'âme. Sa Lubie se tourne alors vers elle. "Tu disais ?" Un sourcil se rehausse imperceptiblement. Il déconne là ? Brève crispation des narines. Le regard se plisse en réponse au sourire qui titille. Elle ravale son propre rictus. Un brin vexée, un brin amusée. Paye toi ma trogne... J'te garantis qu'tu vas en souper.

    Une crispation agacée la cueille quand l'envolé d'octave lui percute les tympans. Diable, çà avait meilleure sonorité quand ils valsaient eux-mêmes au cœur de l'arène. D'abord cris qui galvanisent, puis fureur étouffée comme du velours. De la ouate pour les oreilles. Il arrive un moment ou seul le bruit mat de sa propre chair est intelligible. Les azurites glissent au cœur de leur ancien exutoire. Ainsi les coqs puent.

    _ Humf... Délicat...

    Les orbes céruléens s'arrachent de leur contemplation et se figent un instant sous la clarté des deux billes froides de leur voisin. Elle les voit glisser sur ses joues, sur ces fêlures qui creusent une tranchée dans le clair de sa chair. Bonne âme, elle se laisse examiner sans broncher jusqu'à la main qui se lève. La main qui approche. La main qui la frôle.

    L'échine se glace au contact. Les doigts lui arrachent du fond des tripes un frisson violent. Une vague pudique qui se désavoue avant même sa déferlante. Anaon et le toucher. Une histoire de mémoire. Une chair qui se souvient, des coups, des lèvres, de tout. Et les doigts qui s'obsèdent à tout gouter pour se rappeler de la moindre pierre, la moindre courbe, la moindre douceur ou du moindre tranchant. Un sens à graver lui aussi de réminiscence. Mais Anaon touche. On ne la touche pas. Et le visage couturé s'approche et...

    Il lui parle...Simplement. Un sourire. Ah... c'est donc çà. Chaleur contre sa joue. C'est plus fort qu'elle, les narines s'arrondissent pour capter une odeur. L'ouïe quant à elle se fait attentive. La seule fois qu'elle a eu ce visage aussi près d'elle... çà avait été pour lui fendre les lèvres d'un baiser sanglant. Tout comme Cerdanne avait pu le lui faire bien après cela. L'envie de mordre presque instinctive... Proximité qui électrise. Il se retire.

    La mercenaire exprime un imperceptible soupir. Sous la directive de l'acolyte, la tête se tourne vaguement. Les azurites se plongent dans les entrailles de la pièce. A l'orée de sa vision, pourtant, elle le voit, le petit groupe qui s'échauffe. Un léger rire perce les émaux. Ce son qui résonne si rarement des lèvres tailladées...

    _ Est-ce une proposition ?

    Le visage revient à Eikorc. La tête se penche un peu. Sourire en coin. Ne commencent-t-ils donc pas à se faire vieux pour ce genre de choses ? A leurs âges, ne devraient-ils pas converser galamment autour d'un bon vin sous les sonorités languides de quelques bardes conteurs ? Ah ah... Y'a-t-il un âge pour vivre, voyons ?

    Les épaules se lèvent, un soupir s'extirpe comme on cède au plan farfelu d'un vieil ami d'enfance. Néanmoins, dextre se tend pour aller choper sans vergogne le verre posé devant le nez du colosse .

    _ Hum... Je crains cependant que les longs mois d'Anjou ne t'aient empatté...

    Et sans se questionner sur le contenu, les lèvres se plongent dans son larcin en dardant d'un œil d'azur les prunelles glaciales de sa Lubie.

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- Anaon dit Anaonne - [Clik] De retour pour un rythme molo
Bo_gosse

    - moi je te dis que si !!!!

    - Impossible…

    - Bande d’ignares, c’est pourtant flagrant, voulez lui demander ?

    - On l’tire à la courte *hips* paille, té !


Les regards se posent sur l’homme isolé. Ils hésitent malgré les attitudes guerrières d’égos avinés, le type est costaud et les minots plutôt fluets en comparaison, l’alcool désinhibe mais n’endort pas totalement et d’aucun ne s’y risque pour l’heure. Ils ricanent en divisant gaiement, lequel aura la plus grosse, c’est tellement prévisible finalement, mais tous gardent un regard en coin sur le colosse.

    - Ahahaha, c’toi qu’à la plus courte, pas besoin d’tirer, même les putasses s’marrent encore
    - C’est pas c’que ta mère *hips* m’a dit pourtant, même qu’elle * hips* en demandait encore


Ils s’échauffent, la jeunesse en quête de renommée et les coups pleuvent, mollement, avant qu’un signal discret calme les ardeurs de mâle en devenir. Les trombines se tournent vers le géant, mais plus surement, sur sa partenaire fraichement arrivée et les rires gras résonnent.

    - Visez un peu ça !
    - Par les burnes de *hips* Tristote, rarement vu un sourire pareil, té !
    – Mordiou, elle t’a pas fini ta mère, pas possible d’être aussi con !


Les taloches résonnent à qui saura les entendre dans le brouhaha ambiant, les rires chargés de mauvais vin fusent à tous vents et bientôt, une chopine s’écrase malencontreusement aux pieds des mercenaires…
Eikorc
La tension entre les deux mercenaires monte d’un cran tandis qu’il reste penché sur elle, et il ne peut réprimer un sourire quasi victorieux quand un rire échappe à la Roide. Si rare, peut-être même plus rare que chez lui. Et le sourire s’élargit alors qu’elle pose son regard vers lui… Une proposition ? A ton avis Anaon, crois-tu que je t’en parlerais si je voulais les garder pour moi tout seul ? Tsss. Ce genre de jeu, il ne s’en lasse pas, la douleur et le plaisir pour se sentir en vie, toujours.
Et pourtant, elle arrive à lui arracher un grognement, parce qu’elle se fout de sa gueule, comme si de rien était… En lui volant son verre en plus !! Les sourcils se froncent à l’instant même où les paupières se plissent. Ils ont appris à se connaître dans les tavernes angevines, tard dans la nuit pendant qu’elle jouait la nounou pour toute une troupe de gamine… Toujours cette petite rivalité entre eux, avec cette promesse inlassable qu’elle finirait par le tuer. Et voilà qu’elle le provoque alors qu’il vient de l’inviter à participer à une rixe…

Une chopine s’écrase au sol, détournant son attention de la mercenaire. L’azur métallique se posant sur l’objet qui roule jusqu’à leurs bottes, les yeux remontant le plancher pour escalader la table où les saoulards se mettent à rire de plus en plus fort. Un sourire mauvais vient déchirer ses lèvres et il se penche à nouveau, pour souffler à l’oreille de la brune…


« A mon avis… C’est toi qui te fait vieille, t’oses plus rien faire… »

Et sans attendre de réponse, l’immense masse s’arrache à son fauteuil, faisant grincer la table sur laquelle il s’appuie. Le de Nerra déplie sa gigantesque carcasse et s’approche aussi silencieusement que possible pour saisir une chaise vide et la soulever à toute allure, utilisant toute la puissance de son dos pour l’arracher au sol, puis celle de ses bras pour la faire se fracasser violemment et brutalement sur la table des jeunots.
Les pieds et l’assise s’envolent dans toutes les directions heurtant autant les agressés que les tables alentours… Mais le colosse n’en a cure, le regard est étincelant, l’adrénaline envahit ses tripes et la folie son esprit… Peu importe, à cet instant il laisse juste parler sa puissance physique… A la fois une démonstration de force comme une provocation, alors qu’il gronde d’une voix rocailleuse…


« Alors les gamins… Toujours envie de jouer les marioles ? Parce que j’ai bien envie d’éclater quelques têtes… »

Action, réaction… Déjà tous les parieurs regardent de leur côté de la table alors que les cris et les rires fusent de toutes les directions. Et le mercenaire sourit, les yeux brûlants passant de l’un à l’autre des jeunes qui l’entourent, prêt à en découdre si jamais l’alcool les a trop éméchés pour qu’ils se rendent compte de ce qui les attends…
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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Anaon


    L'alcool a toujours meilleur goût dans le verre des autres. Ce n'est pas la langue aiguisée par le léger piquant de la provocation qui dira le contraire. Serait-il encore nécessaire de rappeler que l'Anaon n'a d'intérêt pour presque rien ni personne ? Sans doute serait-elle la seule mercenaire de France capable de ne pas broncher sous une pluie d'insulte... Pour peu que ses veines soient suffisamment sobres. Et dans ce magma de simulacre de vie déambulante qu'est son paysage, une minuscule poignée d'être avait sa place d'élite dans sa mémoire. Le colosse y avait son statut tout particulier... Étrangement... Lui, avec qui elle n'avait en fin de compte rien noué. Une rivalité amusée tout au plus. La première rencontre avait pourtant été décisive. Comme un crochet aux tripes. L'éveil d'un goût malsain pour le violent. Elle le lui doit. L'Anaon avait su trouver mille et un palliatifs pour combler les plaies et les remords, ces petits illusionnistes d'Oublis, autant salvateurs que dévastateurs. Parmi eux il y en avait un, ou une. Sa Lubie. Tout cela, pour expliquer l'irrésistible tentation de lui chercher perpétuellement la petite bête. Entre eux, la provocation pour seul langage. Et çà lui allait bien.

    Son Goliath de voisin ronchonne à sa façon du verre délesté, mais ce ne sont pas quelques grognements qui stoppent les lèvres de la balafrée. C'est pourtant un choc de métal qui brise sa contemplation, attirant sur l'objet roulant une deuxième paire d'azur. Et les prunelles suivent la chope qui cavale, passe sous chaise pour s'échouer contre le pied voisin.



    Paix à son âme, à ce pauvre vin perdu. Instants figés sur le cylindre ferreux. Les azurites remontent sur le visage du colosse. Paix à leurs âmes, tout court. A peine la femme esquisse le geste de se tourner vers le quatuor de trouble-fête que la voix d'Eikorc lui souffle à nouveau près de l'oreille. Un frisson et un sourcil qui se perche. Les lèvres restent entre-ouvertes sans qu'une syllabe n'en sorte. Déjà la montagne s'est déployée pour aller à la rencontre des d'inconscient-imbéciles. Une réplique presque pour elle-même.

    _ Non, moi je sais désirer et me faire désirer, nuance ! Je-prends-mon-temps...

    Et c'est ce qu'elle fait. Le regard revient au devant d'elle, les lèvres retrouvent l'âcre du vin. Impulsive l'Anaon ? Parfois. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, on démarre tranquille. Elle ne sursaute même pas quand, dans un fracas de bois pulvérisé, son acolyte disloque une pauvre chaise qui n'avait rien demandé. Un reliquat file devant son nez, crispant narines et lèvres, sa lointaine âme de ménagère soudainement mise à mal. Les meubles, merde ! Putain de bourrin... Irrattrapable.

    Autour d'eux le silence s'est curieusement creusé. Un spectacle qui promet de faire concurrence aux chiens qu'on a ramenés dans l'arène. Sans plus s'empresser, l'Anaon termine le godet subtilisé puis lorgne l'objet avec réflexion. Elle le fait rebondir dans sa main. Ça fera l'affaire.

    A la femme de se délier en quittant son assise, pour porter enfin toute son attention sur la scène qui se déroule devant elle. D'un pas lent, elle contourne sa table, pour s'appuyer nonchalamment sur son rebord. Une jambe se croise devant l'autre, un bras se replie sur sa taille et l'index se chapeaute du verre qu'elle fait tourner d'un air absent.

    La suite du programme ? Ce soir, elle concède à se lâcher la bride. Ce serait bien dommage de gâcher pareille compagnie à se montrer trop raisonnable. La balafrée contemple donc l'évolution de l'incartade, l'œil un peu plus vif, l'âme un peu plus légère et un sourire interne qui manquerait presque de s'afficher sur le rosé de ses lèvres.

    Alors on danse ? Dis-moi, ça faisait longtemps...

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- Anaon dit Anaonne - [Clik] De retour pour un rythme molo
Bo_gosse
Les trognes se tournent, yeux baissés sur la timbale dont ils suivent la course. Trop courte. Ils retiennent leur souffle, les gestes maladroits et les regards se croisent avec une lenteur effarante. Premier acte d’une pièce de seconde zone, les comédiens si médiocres que l’alcool ingurgité et l’issue pliée, on entendrait presque sonner le tocsin à l’absence de suspens.
Ils déglutissent au grincement de la table voisine, le silence étourdissant que les forts en gueule ont perdu leur gouaille. Avant, ils riaient et beuglaient de bon cœur, à peine s’ils avaient conscience de l’arène et du spectacle, tournés vers leur propre représentation.

Mais ça, c’était avant*

Le monstre s’est levé et c’est approché, mais surtout, le monstre a détruit le mobilier. Panique à bord, le réflexe idiot de se lever plutôt que de rester stoïque. A pas chassés, ils tentent un repli stratégique, un peu de chance et le colosse ne remarquera même pas leur absence. Comble de l’humiliation, un cri de vierge outragée vient ponctuer le ridicule de la situation. Pour la discrétion, c’est raté.


    - Hiiiiiiiii !!!! J’veux pas mourir
    - Tu pouvais pas fermer ta gueule !!! pas possible un abruti pareil
    - Mais pourquoi tu *hips* chiale ? et sois gentil toi, tu *hips* vois bien qu’il est *hips*
    - Alors le sac à vinasse, écrase !


Un coup d’œil au costaud en pensant qu’avec leur veine, il risquait de le prendre au pied de la lettre. Les billes convergent toutes vers le duo de mercenaires, les guibolles tremblotent plus ou moins… plus que moins chez la « vierge effondrée » qui n’a pas manqué de libérer le trop plein d’émotion dans ses braies alors que le quatrième larron se carapate avec brio.
La question existentielle, qui a la plus grosse** ? Le balafré bien sur et la sérénade recommence


    - Crévindiou *hips* vous avez déjà vu *hips* un morceau pareil ?
    - Pitiéééééé, pas la figureeeee !!!!
    - Sur qu’avec un argument comme ça, on est sorti d’affaire… quel con, mais quel con ! Pardonnez le dérangement, on a un peu abusé des chopines… un verre peut-être ?


Evidemment, on y croit pas une seconde.


*Tiré de la pub relative aux lunettes, pas de marque^^
** la plus grosse MAIN, bande de pervers !
Anaon

    Spectatrice, elle ne bouge pas. Avide de connaître la réaction des quatre jeunots, mais au fur et à mesure de leur discours, le pâle sourire vissé sur les lèvres de la mercenaire se fond en un rictus navré. De coq, il ne reste plus que des poules, au plumage aussi blanc qu'un cierge de Pâques sous leurs joues piquées de pivoines. Des poules sans têtes même, décapitées de la moindre réflexion, animées par les seules saccades électriques de leurs nerfs mis à bout. Et çà se confond en jérémiades là où la provocation aurait du pointer le bout de son nez. Un peu plus et on y verrait perler des larmes. La tête de la balafrée se penche en arrière, le regard se porte au ciel.

    _ Où sont les hoooooommes...

    Le visage retombe et d'une poussé le corps se détache de son appui, à temps, pour que les azurites interceptent le fuyard qui tente de gagner les escaliers pour s'enfuir de la "cave". Un pas sur le côté, le talon s'ancre sur le rebord de la table et d'un coup sec, l'envoie racler sur un mètre jusqu'à l'encastrer dans le mur qui lui faisait face. Retraite brutalement coupée. Les prunelles se figent sur le lâche. L'index se déplie lentement et se pose sur ses lèvres d'un geste presque sensuel. Murmure de velours.

    _ Chuuut... Mauvaise idée de raser les murs.

    L'ouïe s'agite, soudainement choquée par ce presque trop plein de calme qui aurait dû voler en éclat sous les prémices de l'escarmouche. L'Anaon revient au colosse, au trio de pleurnicheur. Contrariété. Hum Hum. Moi je ne danse pas sans la musique. Quelques accords sur des insultes, des cris en guise de choral, le bruit des coups en percutions. La balafrée se poste dans le dos du mercenaire, claquant ses reins pour attirer son attention.

    _ J'crois que t'as besoin d'aide mon grand...

    Je joue les chefs d'orchestre car ceux-là sont pas des flèches. Les azurites ne mettent pas long à dégoter ce qu'elles veulent parmi la cohorte de regard braqués sur eux. Des épaules larges, un crâne parsemé de cheveux en bataille. La dextre fait rebondir son verre dans sa main avant de s'armer. Le lancer de chope... Elle aime et elle y excelle ! Le coup part et le verre s'envole dans une parfaite ligne droite pour aller se fracasser contre le crâne inconnu qui lui tourne le dos. Douleur éructé dans un juron. Le petit groupuscule concentré sur le combat des molosses se détachent des autres pour se tourner furieusement vers eux. La réponse de la mercenaire est vive, faussement mécontente, elle taloche le coude du géant comme on rabrouerait un enfant.

    _ Han ! N'avez-vous donc pas honte d'interrompre d'honnêtes parieurs ?! Même s'ils ont la trogne toute aussi chienne que leurs chiens?!

    Théâtre. Regard tout aussi noir lancé aux trois clampins qu'elle présente aussi comme coupable. Et à la main de les pointer pour laisser la voix éclater à nouveau.

    _ Tavernier ! Voyez ils détruisent votre mobilier !

    Je suis la grosse bête qui cherche la petite. Ayons la folie des grandeurs. Vieux, mais pas sénile, ce ne sont pas trois freluquets qui nous mettrons à terre. Tu m'as demandé ce que je fous là ? Je t'offre le bordel. Aller, aller, t'avais promis que tu me referais valser... J'attends, cavalier, de me faire entrainer. Impose tes premiers pas. Cette fois je serais complice.

    Sourire carnassier.

    Gamins au dé-pucelage, les autres à l'abordage !

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