Deedee
Depuis combien de temps n’avait-elle pas mis les pieds à Vire ? Combien de temps ne l’avait-elle pas vu ? La dernière lui semblait tellement loin…
Leur dernière entrevu avait été assez houleuse, un mandat achevé à bout de forces, trop de tension, trop de plein de choses et elle était parti quasiment sur un coup de tête sans même l’en avertir. Oh certes, il y avait eu de nombreux pigeon, quelque explication, des mots à demi avoué et puis…
La porte s’ouvrit et Adeline se retourna aussitôt pour le voir arrivé. Lui… SON duc ! Il n’avait pas changé, quoiqu’un peu fatigué tout de même, mais il était là… Et bien là. La de Courcy se mordit la lèvre, sans le quitter des yeux. Elle mourrait d’envie de courir et lui sauter dans les bras, mais elle ne put faire un pas, captivé par son regard, attendant simplement un mot de sa part, quelque chose lui prouvant qu’il tenait toujours à elle…
Aussi, quand il ouvrit simplement les bras, elle ne put s’empêcher de s’y blottir et de le serrer tendrement en soupirant de soulagement.
-Tu m’as tellement manqué aussi… Me pardonneras-tu d’être partie de la sorte ?
Elle leva alors doucement la tête vers lui, plongeant son regard dans le siens, cherchant à savoir ce qu’il pouvait bien penser en la regardant ainsi, s’il lui en voulait, si….
Elle esquissa un léger sourire, amusé par toutes les questions qu’elle se posait à nouveau. Ça non plus ça n’avait pas changé… Et pourtant !
-Je ne te dérange pas au moins ? Je suis venue dès que j’ai pu.
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Inquiète et indécise, tel était le mot, le mot exact pour ainsi dire. Oui, elle était inquiète, bien trop inquiète, mais comment lui expliquer qu’après tout ce qu’il s’était passé il y avait de quoi être inquiète ? Comment lui dire qu’elle avait bien failli ne jamais le revoir, failli ne jamais revenir, failli…
Adeline se contenta de sourire doucement, et lui glissa sa main dans la sienne pour la serrer doucement. Qu’importe les raisons de ses inquiétudes, il était là, elle était près de lui, et il était juste temps de profiter de l’instant présent.
-Je ne partirais plus de la sorte désormais…. Je te le promets… Chuchota-t-elle doucement avant de le regarder en souriant
Elle hocha doucement la tête lorsqu’il lui proposa de rejoindre le bureau, et sans lâcher sa main la jeune vicomtesse le suivit dans le dédalle des escaliers et couloirs jusqu'à arriver enfin au bureau.
-Je t’ai ramené quelque petites choses de mon voyage, j’espère que tu vas aimer ? Et puis j’ai tellement de choses à te raconter….
Adeline le regarda un instant se retenant de rire et enchaina aussitôt.
-Mais avant de parler de tout cela, parle moi de toi ! Comment ça se passe pour toi ? Ce n’est pas trop difficile ? Tu as l’air fatigué tu sais...
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Ses lèvres contre les sienne, cette sensation de douceur, de chaleur de bonheur. Sensation de bien être qu’elle avait si longtemps oublié. Ces petits picotements au creux du ventre, ces mêmes picotements la première fois qu’il l’avait prise dans les bras.
Amoureuse ?
Aucun doute…
Malgré ses craintes, malgré les remparts qu’elle avait voulus dressé autour d’elle pour éviter de souffrir, d’attendre, d’être déçu une fois de plus, rien n’avait fait. Il avait trouvé lui, la faille, et rien n’avait pu l’effacer…
Amoureuse ?
Comme au premier jour…
Sa main glissa derrière sa nuque pour un baiser plus langoureux, un baiser qu’elle voulait faire durer, simplement pour lui dire qu’elle l’aimait et qu’elle avait attendu cette instant depuis longtemps maintenant.
Tout oublier…
Et puis revenir à la réalité…
Adeline dévora son duc des yeux réalisant enfin que le calvaire était bien terminé et qu’il était là, qu’ils étaient là tous les deux, ensemble et pour de bon.
-Je crois que nous aurions du commencer par cela…
Elle lui adressa un petit sourire amusé, taquine avant de capturer à nouveau ses lèvres tendrement.
-chaque chose en son temps ta grâce, mes aventures attendront, pour l’instant, j’ai juste envie que tu me parle de ce que tu fais, de toi, de nous, et puis surtout….
Elle se leva sur la pointe des pieds pour lui murmurer au creux de l’oreille
-je meurs de faim…….
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La douceur de son bureau… Adeline avisa un instant la piece, souriant doucement. C’était comme si elle n’était jamais partie, rien n’avait changé… Si ce n’est peut etre la pile de parchemins sur le bureau.
La jeune femme se laissa alors guider vers l’endroit que lui indiquait Leda, sans lacher un seul instant sa main, jusqu'à etre enfin assise. Elle le regarda un instant faire, attiser doucement le feu pour raviver la flamme de la cheminée, et fini enfin par lui repondre.
-Non ne t’inquiète pas, je suis tellement heureuse d’être rentrée, d’être là, et d’être avec toi que je ne ressens plus du tout la fatigue.
Et puis, j’ai eu le temps de me reposer un peu, je suis arrivée ce matin tu sais. Je voulais venir de suite, mais j’ai été retardé entre deux petite pause en taverne…
Les voyages c’est bien… Mais y’a pas de calva là bas…
Et puis…
Un nouveau regard amoureux avant de poursuivre.
-Et puis tu n’étais pas la non plus…
Sa main se glissa de nouveau tout doucement dans la sienne et Adeline écouta son duc lui parler de son office. Passionner, il n’y avait pas d’autre mot. C’était une charge qui lui convenait, et malgré la fatigue qui marquait vivement son visage, il semblait épanoui.
Elle aurait presque cru devenir jalouse… Presque !
Et puis vint le temps des confidences. Une surprise ? Adeline se redressa doucement et le regarda essayant de sonder son regard pour découvrir la dite surprise.
Elle avait passé l’âge de faire l’enfant, mais pourtant….
-Des surprises ? Ohhh Leda, ne me fait pas languir ? Qu’est ce donc ? Ca se boit ? Ca se mange ? Non ! Je sais ! C’est une nouvelle robe ? Un cheval peut être ?
Ou alors…
Elle s’arreta de parler, le regardant encore un instant avant de sourire doucement et se blottir contre lui.
-Tu as raison… savourons ces instants…
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Et zut ! Il n’avait pas céder ! Même son petit regard de chien battu n’avait pas eu l’effet escompté. Ne restait plus qu’à attendre, et attendre en se remuant les méninges pour deviner la dites surprises.
Tssss ses hommes alors…
-Tu sais que rien ne me rendra plus heureuse que de rester a tes cotés… Lui murmura-t-elle doucement avant de se blottir un peu plus contre lui.
Par Aristote qu’il était doux de se retrouver comme cela dans les bras protecteur de celui que l’on aimait. Pourquoi diable avait-elle voulu partir si loin quand tout ce dont elle avait besoin se trouvait sous son nez, juste là… Juste à porter de main…Lui aurait pu la protéger…
Si seulement…
-Oh si ! Rassure toi, Erwan est avec moi, il nous a rejoint a Montpellier figure toi. Il a quitter le monastère et à traverser le royaume tout seul pour nous rejoindre a Montpellier et il est revenu avec nous ensuite.
Actuellement il doit être à l’Auberge, le voyage de retour a été long et très fatiguant tu sais, sans parler de la traversée…
La traversée ? Et quelle traversée !!! Elle se demandait encore s’il y avait du poisson dans la Seine !
Adeline ne put s’empêcher de sourire amusée en songeant aux heures passé sur le pont a essayer d’attraper du poisson.
-Maintenant ? Et bien….
Drôle de question surement, mais peut être pas après tout. Qu’allait-elle faire maintenant ? Elle se l’était demander durant tout le voyage, à chaque étape, à chaque rencontre, et finalement n’avait eu qu’une seule réponse à chaque fois…
-Et bien, je vais profiter de la vie qu’Aristote m’offre, profiter de nous, de mon fils et qui sait peut être de nos futur enfant. Me remettre au service des autres, du duché… Bref.. Je veux juste vivre… Vivre et être heureuse.
Et voilà… C’était dit ! Et doucement elle leva les yeux vers lui, et plongea son regard dans le sien.
-Et si possible, être heureuse avec toi… M’y aideras-tu ?
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Son odeur… Sa chaleur… le gout de ses lèvres sur les siennes… Tous ce qui lui avait manqué elle le retrouvait là, blotti contre lui… Tout contre lui.
Le temps pouvait s’arrêter maintenant, les éléments pouvait se déchainer également, elle ne craignait plus rien, absolument plus rien tant qu’il était là, tant qu’elle serait près de lui. Et même si les doutes et les craintes persistait, même certain fantômes n’était jamais bien loin pour la hanter, il était là… simplement là. Et les quelques mots qu’il venait de lui dire ne faisait que confirmer ce qu’elle pensait.
-rester a rien faire… je ne sais pas… Tu sais que j’aime mon duché et que je ne pourrais rester les bras en le voyant sombrer…. Alors oui, j’ai déjà une petite idée, la diplomatie, même si l’on prétend que je suis une incapable… j’ai vu pire, et quelque part ça me réconforte un peu.
Le regarde doucement esquissant un léger sourire avant de continuer.
-Mais qu’importe tout cela, ce que je veux avant tout… C’est que l’on soit ensemble. Simplement ensemble.
Quand je suis prés de toi, je me sens… enfin… je n’ai plus envie de me cacher, de faire semblant d’être forte et inébranlable. Avec toi… j’ai juste envie d’être moi, envie de me laisser aller… Et même… même de pleurer si j’en ai envie…
Elle baissa les yeux un instant, enfouissant sa tête contre l’épaule de son Duc. La de Courcy se livrait, doucement, à cœur ouvert. Une première, et peut être pas la dernière non plus.
-Alors tu vois… tu vois que tu es vraiment utile pour m’aider et tu m’aide déjà….Et puis… moi aussi je veux te rendre heureux…
Un regard, un sourire, et elle captura ses lèvres à son tours tendrement.
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Leda
Leda lui sourit tendrement. Utile, il pouvait l'être plus. Certes elle était elle, mais il voulait aussi qu'elle s'affirme plus. qu'elle dépasse ses craintes et ses colères. Ainsi devait être celle qui serait bientôt la maitresse de Vire.... mais qui ne le savait pas encore...Quoique ca arriverait très très très vite....Après ce baiser, Leda lui répondit donc:
Tu me comble déjà, tu sais. Bien que tu me combleras encore plus si tu accepte de venir avec moi à cette cérémonie.
Se levant, il alla chercher une invitation qu'il avait préparé juste pour elle et lui tendit.
Citation:A toi, Chère Adeline, Baronne de mon coeur,
Une étape importante de ma spiritualité se déroulera en la Chapelle de Vire le 1er Juin. En effet, en ce jour, la Chapelle se verra bénite. Mince ce n'est pas ma spiritualité ça. Plus que la bénédiction de la Chapelle, il sera l'occasion que je rentre dans le cercle des aristolélicien de façon plus officiel en me faisant baptiser.
Et donc par ce parchemin, je te fais une demande tout aussi officielle. Aurais je le plaisir de te voir à celle ci? Je rève d'avoir mon premier baiser de baptiser dans cette chapelle avec toi...
Je serai probablement devant toi quand tu liras ce mot que j'ai voulu tout personnel. Tu n'auras donc pas trop de temps pour réfléchir pas plus que de chemin à parcourir pour donner ta réponse.
Ton Duc,
Leda
Leda souriait, il était temps de voir la réponse de la douce. La première étape était en route, la deuxième ne saurait tarder..._________________
Deedee
Une cérémonie ? Adeline fronça légèrement les sourcils ne quittant pas son duc des yeux. De quoi voulait-il parler ? Quelle cérémonie ? Quel exercice mondain allait-il lui faire subir, elle qui n’aspirait qu’a…. qu’a rien finalement, rien, tant qu’il serait près d’elle.
Elle le regarda un instant lorsqu’il lui tendit le parchemin, inquiète, intriguée, terroriser presque a l’idée de découvrir le contenue de ce message… Silencieuse sa main s’empara du document mais son regard se planta dans celui du Duc, cherchant, par ce simple regard a comprendre le mystère qui semblait planer dans cette pièce.
Et puis…
Elle dut relire a deux reprise les lignes qui semblait danser devant ses yeux. Les mots se mélangeait les un au autre et la Vicomtesse dut faire un effort pour parvenir a comprendre ce qui se tramait sous ses yeux.
Une chapelle, une bénédiction, un baiser, un baptisé, est ce que…
-Leda ? Tu…. La Chapelle…
Pause, retour rapide, et lecture. Autant recommencer et dans l’ordre siouplet !
-Tu va bénir la Chapelle de Vire ? Tu va te faire baptiser ? C’était ça la surprise ? C’était cela que tu préparais tous le temps où j’étais partie ?
Elle ne savait plus si elle devait sourire, rire, y croire, espérait ou simplement… laisser venir tout simplement…. Mais un baptême… un baptême… ça voulait dire tellement de chose.
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