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[RP] Une histoire de dette.

Finn
- « Bon, vous avez bien compris. On est pas là pour vous. »

Regard méfiant du Gaélique à sa jeune acolyte en contrebas. La petite dame de Buzay n'a pas été difficile à convaincre mais on est pas à l'abri d'un malentendu. Ou d'un caprice de dernière minute.

- « J'ai une dette envers votre marraine, et vous allez m'aider à la régler. »

Dieu qu'il a une sainte horreur de ça. Compter sur le bon sens dispendieux d'une môme pourrie gâtée pour dépenser son argent, ça lui paraît aussi fou que de le dépenser tout court. Réticent, le vieux grigou l'entraîne pourtant à l'intérieur de l'atelier. Inspire. Expire.

- « Et surtout pas un mot à quiconque, c'est une surprise. »

Vas pas me coller la honte à raconter partout que Finn l'Irlandais fait du lèche-vitrine, hein.

- « On est en mission. »

De la plus haute importance, devrait-il rajouter. En tant que conseillère avisée, la Bretonne est aux premières loges pour assister au dépucelage d'un Gaélique qui pour la première fois pénètre dans un atelier de couture. Il repère rapidement des lieux, sans se laisser intimider par cet environnement méconnu. Des catalogues attirent par-ci par-là son attention mais son impatience le pousse plutôt à faire retentir la clochette sur le comptoir.

- « Vous croyez qu'ils servent à boire ? »
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Alix_ann
Hahin, quand elle va raconter ça à sa copine Alienor, et à sa copine Dana aussi, sans oublier à Gaëtan bien sur...
Euh comment ça, ne pas en parler?


-« Entre ça et l'histoire de la flèche qui a atterri dans votre postérieur, vous pensez que c'est le pire si je raconte laquelle? »

Elle sourit, mesquine.
Sale gosse !


-« Hé me poussez pas ! Vous allez faire tomber tous les croquis ! »

Dans ses bras des parchemins par millions tous plus colorés les uns que les autres. Car si Finn a des goûts très douteux en matière de fripes (rien que de l'avoir laisser l'accompagner dans un prestigieux atelier dans cette tenue lui posait un gros soucis de conscience...) il en était tout autrement d'elle. Pourrie gâtée, on va pas vous la refaire, vous avez bien lu. Donc, Alix Ann était là, toute disposée à minimiser la catastrophe.
Quelle idée avait eut sa marraine en lui quémandant une robe? L'amour rendait bête. Assez pour que son Altesse de marraine ait eut une idée aussi nulle que de confier l'acquisition de sa future robe à son chevalier. L'amour rend aveugle et c'est bien pour ça qu'Alix est là.

En mission? D'une importance capitale ! Et toute la réussite de cette mission reposait sur ses épaules. C'était beaucoup de pression pour la jeune Montfort qui devait agir en toute discrétion. Elle appréhendait déjà beaucoup le résultat, ne sachant se décider sur la longévité du aux robes italienne. Peut-être trop avant-gardiste non? Et pourquoi pas un bon vieux bliaud histoire de torcher cette affaire un peu vite? Non, non et encore non. Il fallait que ça en jète !

À boire?


-« J'espère bien ! »

Qu'elle rétorque. C'est vrai qu'elle bien une petite envie de vin aux épices.
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Nestor
Il y avait en ce moment pénurie d'hôtesses d'accueil sur les quais de Seine. Entre les fatiguées, les malades, les trop occupées, les indisposées, les greluches en mal d'amour et les ignares, DECO était fort mal représenté.
Aussi, c'est le Valet de Trèfle qui se dévoua pour remplacer toutes ces dames. Remarquez, c'était presque pareil, la différence était minime à l'oreille, et à la vue, seulement pour un oeil averti...

Quand la clochette retentit, le serviteur de la Baronne sortit immédiatement de derrière un rideau, comme mû par un ressort. C'est qu'il rongeait son frein le bonhomme, à attendre la visite des grands de ce monde, pour ensuite pouvoir dire au reste de la valetaille qu'il fréquentait les têtes couronnées !
Quel ne fût donc pas son désappointement, quand il vit en face de lui un bonhomme crasseux, grisonnant, mal fagoté. Il réussit tant bien que mal à éviter de sursauter, mais ne put s'empêcher de tressaillir tout de même.
*Hiiiiiii, quelle horrreeeeuuuur !! Non, non, non, ça ne peut être qu'un mauvais rêve ! Une plaisanterie ! Jamais, au grand jamais, je n'aurais cru que la Baronne pouvait fréquenter de tels individus. C'est inadmissible ! Indigne de son rang ! Pauvre de moiiiii !!!!

Ah, derrière ! Une petite Dame ! *


Et évitant sciemment le vieux avec une moue offusquée comme s'il était vecteur de maladies, il s'inclina bien bas devant la Demoiselle, agitant en tous sens les fanfreluches de ses manches. Une gamine, mais bien vêtue, donc avec des sous ! Et c'était ça l'important, avec le nom et les titres.


Bien le bon jour, gente demoiselle, commença-t-il de sa voix haut perchée, le nez au niveau des genoux.
Soyez la bienvenue au Département des Enluminures, Confections et Oriflammes. Nous essayons de répondre au mieux aux attentes de nos clients, et je crois déjà deviner pourquoi vous êtes icelieu, continua-t-il en coulant un regard compatissant vers l'homme en pourpoint sombre.

Mais je vois que vous avez des feuillets dans les bras. Ce sera donc pour une création ?
Puis-je vous inviter à vous installer dans une de nos alcôves, afin de prendre le plus fidèlement possible les détails de votre commande ?


Et tout en proposant, il écarta d'un geste grandiloquent un des lourds rideaux répartis sur le tour de la pièce, offrant à la vue une petite pièce confortablement garnie avec un divan et un tabouret, une table basse, et un plateau de pâtisseries, accompagnées d'un pichet de vin de sureau.
Finn
Brusquement, l'Irlandais se retourne tandis que la clochette lui échappe des mains, comme si elle venait de provoquer l'apparition d'une très mauvaise surprise. Bien qu'il ne sache exactement déterminer à quel genre attribuer cette rencontre.

Et voilà que le drôle de zigoto le snobe. Mieux que ça : il remet en cause son accoutrement. Le sourcil se fronce et la pogne atterrit sur l'épaule de la gosse avant qu'elle se laisse corrompre par les petits délices sucrés de la pièce voisine, la devinant trépigner d'impatience à l'idée d'y goûter. Les affaires d'abord.


- « Une création, oui. Et on veut l'exclusivité. »

Le chevalier jauge la mystérieuse créature d'un regard inquisiteur.

- « Vous êtes couturière ? »

Il en doute, mais au point où en sont ses certitudes à cet instant précis, toutes les hypothèses sont permises.

- « Non parce que je veux la meilleure. Quelles sont vos références ? »

C'est parti pour l'interrogatoire.
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Nestor
Le serviteur sursauta au mouvement brusque du bonhomme *Hiiii*, puis se recroquevilla légèrement. Apparemment, il avait fait une erreur, et la main qui s'abattait sur l'épaule de la frêle jeune fille ressemblait à une menace à peine voilée. Il lâcha le rideau comme s'il le brûlait, puis se frotta les mains, essayant de se rassurer, de se réchauffer dans l'atmosphère qui s'était d'un coup refroidie, mais cherchant en même temps les mots pour annoncer ce qui ne manquerait sûrement pas de déplaire à son interlocuteur.

Les couturières décident elles-même d'accorder l'exclusivité ou non de leur tenue.
Il faut généralement avoir des arguments valables
, chevrota-t-il en essayant tant bien que mal de retrouver son assurance perdue.

Bien sûr, il n'allait pas avouer qu'elles décidaient souvent sur des coups de tête, à la gueule du client, pour les amis, ou encore quelque fallacieuse raison que leur dictaient leurs lubies. C'eût été les descendre de leur piédestal, tout le contraire de ce qu'il recherchait.

Son chevrotement se mua ensuite en ricanement moqueur, qu'il essaya de dissimuler dans une toux peu discrète, avant de se redresser, un pied en avant pour faire admirer le galbe de son mollet gainé de blanc, une main sur sa hanche au niveau de la ceinture de son pourpoint, tandis que l'autre venait jouer avec son col de dentelle, les froufrous de la manche caressant délicatement sa joue rosie par l'embarras, la chaleur ou l'amusement, au choix. Voire même par l'indignation, puisqu'il répondit d'une voix outrée.


Je suis le Valet de Trèfle de Maistre Elisel d'Andéol, Baronne de Beaune-en-Gâtinais, Dame de Vrainville et Maistre de la Garde Robe Royale.

Et il s'inclina à nouveau bien bas pour saluer, agitant la main comme s'il balayait l'air d'un chapeau à plume invisible, avant de se redresser et de bomber le torse comme un coq fier de sa basse-cour, en l'occurrence l'atelier dont il avait la garde pour un temps.

Vous n'avez que les meilleures, chez nous ! Vous n'avez donc que l'embarras du choix !
Chacune a son style propre, et nous avons des apprenties très prometteuses.
Je pense qu'en consultant les catalogues, vous pourrez vous faire une idée de leurs créations, pour ensuite me dire sur qui vous jetez votre dévolu.
Alix_ann
-« Des arguments valables? »

Les lèvres d'Alix se pincent.
Elle scrute le bonhomme sous toutes les coutures, pas gênée, comme à son habitude. Le valet est extravagant, haut en couleur, expressif, un peu trop à son goût. Voir encore plus que son futur beau-père tout parfumé de fraise.
Elle sort son joli sourire, celui qui va en toute occasion, son sourire qui tranche par sa sobriété.


-« En l'occurrence c'est une commande très spéciale.. pour quelqu'un de très important...»

Elle n'en dit pas plus, les lèvres toujours pincées, ses croquis pleins les bras, près à craquer.

-« Je ne me suis pas présentée, veuillez pardonner mon impolitesse. Je suis Alix Ann de Montfort, voici le Seigneur Finn des Pommières. Nous sommes missionnés pour affubler une princesse Bretonne à la pointe du goût. Et ce que vous pourri... »

Vous poussez de là. Et de ne pas se laisser le temps de finir qu'elle se fraie un passage pour aller étaler ses croquis.

-« Alors j'aimerais bien qu'en s'inspirant de ça on puisse faire quelque chose dans un truc plus de ce genre-. Parce que j'aime beaucoup Les motifs et les couleurs de la première, mais je trouve la forme de la seconde plus élégante. Vous pensiez que ce serait possible? »

En levant des yeux pleins d'espoirs sur le valet.

-« Et on veut Elisel. »

Sur son don plus que décidé. Et d'émettre à nouveau un petit sourire.
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Nestor
Mais qu'est-ce que c'était que ces clients menaçants ?! *Baronne, au secours !!*
Après le premier qui faisait des gestes brusques exprès pour le faire sursauter, la seconde lui adressait des sourires à faire froid dans le dos, tellement ils paraissaient impersonnels et sans sentiment.


Quelqu'un de très important, je n'en doute pas, oui oui... Tout le monde est toujours super important, de toute façon, c'est bien connu.
Une princesse bretonne, dites-vous...? Qui, précisément ?

Du coup, le valet fut tout de suite bien plus intéressé et concentré sur sa tâche. Oreille dressée, langue presque pendante, regard brillant, il suivit docilement la demoiselle jusqu'à l'alcôve, sans se soucier le moins du monde d'être bousculé. Les émissaires d'une princesse avaient tous les droits.

Vous aurez Maistre Elisel, si vous en décidez ainsi, répondit-il négligemment, concentré sur les dessins.
Le second modèle que vous montrez a déjà été réalisé par la baronne, tout dernièrement. Il s'agit de la tenue 103, dans son catalogue.

Et il se leva prestement pour prendre le livre sur le registre et le rapporter.

Elle l'a, de plus, déjà réalisé dans ces couleurs, ou presque. Ce serait donc une exclusivité bien semblable à une déjà en circulation.
Par contre, si on mélangeait la forme des manches du premier, avec le bas de la seconde... Là, vous auriez vraiment un modèle qu'elle n'a encore jamais réalisé.
Au moins, garder les crevés, si vous tenez à des manches longues, où on ne voit pas la cote dessous.


Certes, c'est un valet, mais il a du goût, tout de même, et un certain coup d'oeil. Sinon, sa maîtresse n'aurait pas accepté de le laisser à l'accueil.

Pour la fourrure, souhaitez-vous en garder au bas de la robe aussi ? Nous pourrions partir sur de la zibeline pour une alternance de gris et de blanc, ou bien du renard argenté au poil plus long pour un gris uniforme. Du menu vair, peaux d'écureuils en alternance de gris et de blanc également, est un peu moins cher, pour finir par le gros vair, qui est d'un peu moins bonne qualité, mais plus accessible...

Ou comment tâter le terrain de façon délicate sur les modalités de paiement : Est-ce la princesse qui paye, ou c'est un cadeau, et dans ce cas la seule bourse sur laquelle compter est celle des deux personnes en face de lui.
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Finn
« Maître de la Garde Robe Royale ». Voilà qui lui paraît satisfaisant. Ce sera donc la dénommée Elisel comme le stipule la môme à qui il a confié les rênes des négociations. Et ravalant une grimace à l'écorchure de son patronyme, le Gaélique penche un œil sur le catalogue et cette fameuse tenue qui fait de l'ombre à leur exclusivité.

- « C'est fâcheux... Très fâcheux. Autant je suis prêt à payer le prix qu'il faudra pour de l'unique, de l'innovant, autant je ne débourserai pas un seul denier pour une tenue que Son Altesse pourrait retrouver à chaque coin de rue. »

Les propositions du Valet de Trèfle se heurtent à l'ignorance du Chevalier, ce qu'il tente alors de dissimuler derrière quelques suggestions de son cru.

- « Et pourquoi pas de l'hermine ? On ne saurait refuser cela à une Altesse royale de Bretagne. »

Il consulte Alix du regard, hésitant. C'est bien ça, l'hermine, non ?

- « Ou des plumes de cygne ?? »

Comme le cygne Montfort...

- « Ou même de paon ?... »

Il lui en doit une...
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Alix_ann
Elle tend l'oreille, satisfaite du changement de cap opéré par le petit valet. Ils pourraient peut-être bien s'entendre, finalement. Un sourire un coin en écoutant ce qu'il a à proposer, trouvant que ses idées ne manquent pas de prouver une connaissance avisé en matière de goût. Alix prend l'air concentrée, étudiant ce qu'il a à dire.

C'est là que l'Irlandais intervient. Aïe Aïe Aïe. Autant il pouvait être un fin stratège, négociateur, à ne surtout pas croiser à la prise d'un duché ou sur un champ de bataille, à ne surtout pas trop embêter. Mais là, question robe, rien à dire : c'était tout bonnement pitoyable.

Sans aucune gêne elle prend les devants :


-« Marzina a déjà une robe à plume... »

Sur un ton blasé, sans appels, qui tenait du mais quoi? Tu sors avec et tu sais pas qu'elle a une robe à plume? Celle dont elle est le plus fière?

Et de se tourner vers le petit valet, qu'elle aime décidément bien.


-« Je suis tout à faire d'accord pour les manches, tout de même je ne saurais choisir entre laisser la cotte apparente, ou non. Il vaut mieux voir ce qui va le mieux avec la jupe, je laisse le soin à l'artiste.

Quand au bas... je pense qu'un bandier assorti à la fourrure serait parfait, de la même épaisseur, fin... Je pense qu'il vaut mieux garder les fourrures sur le bas, en général. Que pensez-vous de garder l'ouverture sur la jupe, aussi? Cela ira mieux, je pense, avec l'ouverture au niveau des manches.

J'aimerais que la couleur bleu se ressente, également. C'est elle qui ajoute cette douceur dans la robe et qui ira parfaitement avec son Altesse,blonde, aux yeux noirs, cela lui ira parfaitement. Un bleu pâle... pour l'hiver... ce sera parfait...

Je fais confiance en l'artiste, il saura trouver l'accord le plus approprié entre les deux modèles. »


Alix sourit de contentement à imaginer la robe. Lorsqu'il lui parle de prix elle refait un petit sourire, amusée en apparence. L'air de dire écoutez... on est nobles et pétés de thunes. Ce qui n'était pas le cas, loin de là. Mais mieux valait ne jamais le montrer dans ce monde là.
Et pour une robe mieux valait mettre le paquet. Surtout lorsque c'était aux frais de l'Irlandais.


-« Du poil de renard argenté? Je n'ai jamais eu l'occasion d'en voir porté ce sera d'une élégance qui sied à la Princesse. Qui n'est qu'autre que Marzina de Montfort Penthièvre, fille de l'ancien Roy de Bretagne, Elfyn de Montfort, et petite fille de Gomoz de Penthièvre qui n'est pas moins fameux. »

Ah ! Ça ! Pour sûre qu'on lui avait appris à gérer son effet, si ce n'était encore à la perfection.

-« Je vous fait une entière confiance pour cet ouvrage, j'espère ne pas être déçue... Bien sur la tenue serait pour être portée l'hiver, il faudrait qu'elle soit assez épaisse pour ne pas que la Princesse se retrouve avec un mauvais rhume... »

Nouveau regard en coin, l'air de dire quelqu'en soit le prix je ne veux pas qu'elle y passe pour avoir porter une robe trop belle et pas assez chaude. C'est bien la cruauté de la mode, ça, que de devoir sortie pas assez vêtue tout ça pour vouloir être trop jolie.
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Nestor
*De l'hermine ? Vous avez tant de sous que ça ?* pensa le valet en zieutant à nouveau le taciturne de haut en bas avec un air intéressé. S'il savait ce qu'était de l'hermine, son cas n'était peut-être pas si désespéré, même s'il ne savait pas s'habiller... *Ah si, finalement, irrécupérable...* songea-t-il tandis qu'une moue condescendante s'affichait sur son visage en entendant les propositions suivantes. Du cygne, du paon... Et pourquoi pas des plumes d'autruche, tant qu'on y était...?
Et sans plus se préoccuper de lui, il se tourna vers la plus intéressante des deux, à savoir la petite dame qui semblait un peu plus au fait des courants de la mode françoise.


Pour les manches, nous laisserons la baronne juger, donc. Les ouvertures dans les côtés du surcot me paraissent appropriées, effectivement.

Il prit un instant pour noter les informations dans le carnet de commande, faire un rapide croquis des tenues à mélanger, notant dans un coin de sa tête qu'il pourrait faire monter les prix de la fourrure, vu que l'argent ne semblait pas être un souci pour eux. Puis il releva la tête vivement, les yeux brillants, et commença à babiller de contentement.

La Princesse Marzina ? La baronne a déjà travaillé pour elle par deux fois !
Une tenue de chasse au mantel bordé d'hermine, justement, et une robe bleu clair à broderies d'argent, accompagnée d'un châle d'un bleu plus soutenu, et rebrodée de multiples perles.


Oui, il se souvenait de toutes les tenues qu'avait faites sa patronne, puisqu'il passait des heures à les regarder, quand les ouvrages étaient terminés et qu'elle n'était pas là. Et plus c'était cher, et mieux il s'en souvenait, pour pouvoir les décrire ensuite à qui voulait l'entendre avec profusion de détails.
Une fortune, cette tenue là. Cela avait permis à l'atelier d'acheter des tissus encore plus beaux, et de refaire une réserve de certaines fournitures telles que rubans, boutons et autre passementerie qui disparaissaient plus vite que les fournissaient les marchands ambulants.


Sûrement sera-t-elle d'accord pour une exclusivité, dans ce cas.

Ben oui, ce n'était toujours pas lui qui décidait, et il était bien résolu à ce qu'ils ne l'oublient pas. Mais il calligraphia dans de belles lettres appliquées le nom de la cliente, pour qu'il soit bien en évidence.
Et il recommença à gribouiller dans le carnet, expliquant au fur et à mesure les pattes de mouche qui couraient sur le papier.


Nous disons donc une cote de velours, sûrement dans les bleus foncés pour que la fourrure de renard ressorte bien au bord, et un surcot de damas bleu pâle, intégralement fourré.
La baronne fait d'a-do-raaaa-bles toques de fourrure, si je puis vous conseiller quelque chose afin qu'elle ne prenne pas froid par la tête.
Un peu épaisse, qui revient sur les oreilles pour les protéger comme il faut. La baronne pourrait en confectionner une, et ensuite vous choisirez de la prendre ou non.
Il était convaincu qu'ils la prendraient dès qu'ils la verraient, mais mieux valait leur laisser un semblant de choix.

D'ailleurs, faudra-t-il faire livrer quelque part, ou viendrez-vous à l'atelier pour en prendre réception ?
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Finn
Ses propositions n'ayant pas fait mouche, l'Irlandais se détache de la conversation pour laisser œuvrer la spécialiste. Tandis qu'ils discutent des détails ennuyeux pour lui, le Chevalier se sert en vin et sirote patiemment. Jusqu'à ce que l'exclusivité leur soit accordé. Là, un léger sourire naît, de contentement. L'exercice est plutôt une réussite, finalement.

- « Oui oui, mettez de la toque si vous voulez. », acquiesce-t-il en encourageant vaguement le valet de la main. « Prévenez-moi quand tout sera prêt, je viendrai récupérer le colis en personne. »

Il y compte bien, manquerait plus que son présent s'égare sur les routes.

- « Avons-nous terminé ? »
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Nestor
Le temps que les derniers mots soient inscrits -"Sur place"- et que l'encre sèche, et le valet jaillissait à nouveau sur ses pieds, avant de reprendre ses courbettes obséquieuses avec un grand sourire en se frottant les mains.
Nul doute qu'avec cette commande, l'argent allait encore affluer dans les caisses de l'atelier. Et si les clients étaient satisfaits, et que la Princesse appréciait la tenue et la portait plus d'une fois, alors l'on parlerait de DECO jusqu'au fin fond de la Bretagne.


Si faict, Messire, tout est en ordre. D'ores et déjà, nous vous remercions de faire confiance à l'atelier pour une commande de cette importance.

Messire, Demoiselle, laissez-moi je vous prie le plaisir de vous raccompagner jusqu'au dehors. Vous recevrez un pli avant l'hiver pour venir prendre la tenue.


Il ne les mettait pas dehors, non non, mais plus tôt ils étaient partis, et plus tôt d'autres clients pouvaient rentrer dans la boutique. Parce qu'il ne démordait pas que le Seigneur était bien trop mal fagoté, et que cela nuisait à l'image de l'atelier.


Quelques temps plus tard, alors qu'on ne l'attendait plus.

Un coursier partit dans la nuit pour aller porter une missive au commanditaire de la tenue. La couturière n'avait déjà que trop attendu, et le froid s'était installé en la capitale de France avant la venue de l'hiver. Les doigts gourds, les pieds gelés, la goutte au nez menaçant à chaque instant de s'écraser sur l'ouvrage en cours... Elisel avait eu bien du mal à terminer ces vêtements, puisqu'elle ne pouvait s’emmitoufler dans une couverture qui la gênait dans ses mouvements.
Elle espérait qu'en Bretagne, l'océan rendait le climat plus supportable. Mais ce n'était pas une raison pour retarder d'un instant de plus la livraison.

En attendant que le seigneur arrive, le Valet de Trèfle prit son temps pour agencer la tenue sur un mannequin aux formes vaguement féminines, positionnant de manière agréable à l'oeil les plis de la cote, relevant le surcot afin de laisser apparaître la fourrure dessous.
De brefs soupirs quelques fois s'échappaient de ses lèvres quand il laissait courir ses doigts sur les tissus et qu'il rêvassait à une condition autre que la sienne, où il aurait pu se parer des plus beaux atours, au lieu de se contenter d'une fraise défraîchie et de manchettes élimées à force de les nettoyer pour qu'elles paraissent blanches à un client non averti.
Mais aussitôt après, un sourire naissait sur ses lèvres quand il pensait à la façon dont il allait pouvoir se rengorger dans les couloirs du Louvre, quand la commande serait finalisée...

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Finn
Depuis le temps qu'elle en rêve, l'Altesse ne s'est pas fait prier pour le suivre en capitale. Bien que méfiante, la promesse d'une journée de lèche-vitrine suffit à la convaincre. Mais à peine la Porte Saint-Jacques passée, la promenade se transforme en ruée vers le Nord. Prenant juste quelques instants pour envoyer un messager le devancer et transmettre son arrivée, le Chevalier se lance au galop dans les rues de Paris. Nul doute que la Prinsez grogne derrière lui, qu'elle aurait préféré s'attarder sur toutes les échoppes passant à portée, mais ils ont à faire sur les Quais.

- « On a pas de temps à perdre, j'ai quelque chose à vous montrer ! », s'enthousiasme-t-il sur la route en retournant un sourire mystérieux à la blonde et blanche Bretonne.

Épargnant aux passants un mauvais coup de sabot en zigzaguant dans la foule du quartier marchand, et râlant de fait contre les difficultés de circulation, il touche au but et finit par démonter devant l'atelier. Coup d'œil à la vitrine le temps que Marzina descende de cheval, il espère sincèrement que ses consignes ont bien été reçues, que l'accueil est à la hauteur de ses attentes et qu'ils ne vont pas se faire tout bonnement jeter le paquet à la tronche. Car l'Irlandais, quand il offre un présent, il ne fait pas les choses à moitié. C'est suffisamment rare comme ça. Il a même soigné sa mise pour l'occasion, afin de ne pas embarrasser celle à qui la surprise doit profiter. Après avoir réajusté le collet d'un pourpoint un peu plus net que d'ordinaire, il pointe du doigt l'atelier, l'air d'avoir été pénétré par une idée. Une fausse idée, bien sûr.

- « Vous savez quoi ? Tout compte fait, j'ai bien envie de m'acheter une jolie paire de bas. Oui je sais, c'est fou ! Allons là. »
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Marzina
Elle n'en avait pas cru ses oreilles, quand il lui avait parlé de Paris. Il était censé y être allergique, habituellement rien que le fait de prononcer le nom de la capitale suffisait à lui donner de l'urticaire, alors qu'il lui propose de lui-même de s'y rendre avec elle...Voulait-il éviter qu'elle y aille avec Katina? Pensait-il par ce biais réussir à limiter ses dépenses en houppelandes, bijoux, bottes, chapeaux et autres fanfreluches qu'elle affectionne tant? Toujours est-il qu'il insiste et que l'Altesse, craignant de le freiner dans un soudain accès de bonté, accepte finalement sans poser trop de questions. Et pourtant, elles ne manquaient pas! A peine arrivés, elle se demande par où commencer. Étrangement sa première idée ne fût pas vestimentaire mais plutôt alimentaire. Encore une fringale, et son estomac grogne tel bête féroce affamée. C'est donc totale blasée qu'elle voit Finn se sauver.

"Et mon goûter, LOUKEZ*!"

Les goûters s'étaient multipliés dernièrement pour remplacer le petit-déjeuner qui ne passait plus. A la place de la collation du matin se succédaient des collations quasiment toutes les heures, sucrées ou salées, ça dépendait des jours et des heures et ne supportait aucune logique. Et la blonde supportait difficilement la faim, et donc les privations de nourriture, devenant franchement agressive entre qui se mettait entre elle et sa proie, qu'elle soit brioche ou jambon. C'est donc bien obligée qu'elle le suit, ayant envisagé un instant le laisser partir devant seul tel couillon dont elle l'a affublé, mais ayant craint de ne plus réussir à le retrouver ensuite, ou de tomber sur lui égorgeant tous les tisserands de Paris pour être certain qu'ils ne lui vendraient rien, elle avait fini par le suivre.

" On a pas de temps à perdre, j'ai quelque chose à vous montrer ! »
- Mais j'ai FAIM!"

Pour une fois que l'Irlandais pense fringues, l'Altesse n'est pas sur la même longueur d'ondes, si c'est pas malheureux! Au moins il finit par s'arrêter. Ça tombe bien, la blonde ne supporte plus aussi bien les longues chevauchées, elle se fatigue beaucoup plus vite dernièrement. Elle met donc pied à terre également, et fronce le sourcil en voyant qu'ils s'arrêtent devant un atelier. Pour être louche, c'est de plus en plus louche!

"Des quoi?! Des bas?! M'enfin vous allez les mettre avec quoi? Vous n'avez même pas de braies!"

La réalité rattrape le mensonge de l'Irlandais, et son ignorance totale du monde vestimentaire s'affiche dans toute sa splendeur. Ne connaissant pas encore l'air qu'il affiche aujourd'hui, la blonde plisse les yeux, se méfie. Il est capable du meilleur comme du pire, et aujourd'hui elle est en incapacité de déterminer s'il s'agit de l'un ou de l'autre. A défaut elle sort un bras de sous la cape noire d'hermine pour le placer sous le sien et le suivre, lui jetant de temps à autre des regards suspicieux.

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* loukez = couillon
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Nestor
Quelques jours avaient passé depuis qu'il avait envoyé le message à son commanditaire, et Nestor, accoudé au comptoir d'accueil de la boutique, admirait comme à son habitude cette robe qui habillait le mannequin. Si ce n'était pas malheureux que les créations de la baronne soient vouées à chaque fois à partir de l'atelier. Ne pouvait-elle créer des tenues seulement pour qu'elles soient exposées dans la boutique ? Pour que les clients puissent rêver, et surtout que lui puisse baigner dans un monde de frivolité, empli d'ors et de pierreries ?

Ce jour-là serait un jour déchirant, où il devrait encore une fois se séparer d'une commande : il avait reçu un messager pressé qui le prévenait de la visite imminente du Seigneur, accompagné apparemment de la Princesse elle-même. En lui, la tristesse se disputait à l'excitation de la rencontrer en chair et en os, assaisonné d'une pointe d'appréhension.
Fébrile, il passa l'atelier en revue. Les alcôves étaient quasi toutes fermées, sauf celle où se dressait la tenue couleur du temps. Il avait amené et allumé plusieurs candélabres supplémentaires, afin de la mettre en valeur, et de faire jouer la lueur des flammes sur les perles qui constellaient le surcot. Des pâtisseries, des pâtes de fruits et diverses boissons attendaient sur un plateau le bon vouloir des visiteurs. Il espérait que leurs goûts ne seraient pas tant exotiques qu'il ne pourrait les satisfaire. Avec un dernier regard fier, il finit par laisser retomber la tenture et retourna à son poste. Enfin, il s'examina sous toutes les coutures, traquant le moins fil qui dépassait, réarrangeant les plis de ses manchettes, redonnant du gonflant à sa fraise, et termina son inspection d'un claquement de langue satisfait juste au moment où la porte s'ouvrait.

Le Valet de Trèfle écarquilla les yeux en examinant les arrivants. Il se souvenait d'un bonhomme mal fagoté et taciturne, et se retrouvait quasiment nez à nez avec un homme habillé convenablement et escortant à son bras une femme tout ce qu'il y a de plus noble, prouvant ainsi qu'il pouvait avoir de bonnes manières. *Alors ils n'avaient pas mentis…* se rassura sa conscience, qui jusqu'au dernier moment avait cru à une possible commande factice pour jeter le discrédit sur l'atelier.

Avec un sourire ravi, il sortit de derrière son comptoir sans attendre un mot, et vint s'incliner devant eux avec des envolées grandiloquentes.


Mon Seigneur… Il croisa ses yeux un instant, une lueur toute neuve de considération au fond du regard, pour lui signifier qu'il avait fait au mieux de ses directives de dernière minute.
Ma Dame… murmura-t-il en se pliant au point de toucher presque terre. Soyez la bienvenue au Département des Enluminures, Confections et Oriflammes.

Il ne savait pas si l'homme avait prévenu sa compagne du but de sa visite, ou lui avait donné finalement un indice. Dans le doute, il préféra feindre de ne pas connaitre le prestige de la visiteuse - son salut immense pouvant passer pour un léchage de bottes excessif - attendant de voir comment il envisageait la suite. Une petite faim, peut-être ?
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