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[RP] Y'a un truc qui clo..que !

Ode..
Il y a eu ces retrouvailles à Saint Claude.
La chaleur d’une couche embrasée à l’image de nos tempéraments.
Il y a eu cette nuit de débauche.
Où la folie l’emporta sur la raison, désinhibant jusqu’à notre prudence.
Il y a ce changement, que je ne m’explique pas.
Ou que je refuse d’envisager, nier étant plus facile qu’accepter.
Fière comme pas permis face à la fausse indifférence du Tigre, je m’enferme dans un déni qui ne saurait durer plus longtemps.

Mon courage pris à deux mains, je me rends devant cette que porte que je n’ai franchie que trop rarement ces derniers temps.
Deux coups sont portés, un grognement et l’acier de se dévoiler par l’embrasure sombre.
J’ancre mon regard au sien, conversation silencieuse où, figés comme des statues de marbre, nous nous observons.
La large carrure s’efface finalement pour me laisser entrer, il sait que je ne viens jamais sans raison et il sent que celle-ci n’est absolument pas lubrique.
Il suffit de bien déceler l’absence de lueur brillante dans les jades. Je suis vide et quand il saura, je serai morte.


Je dois te parler, c’est important.

Et comment que ça l’est ! T’as franchement pas géré sur ce coup là ! Mais faut s’attendre à tout avec toi…

Ah ! Il est intéressant de voir comment, dès qu’il s’agit de connerie, Elle et moi ne sommes plus si fusionnelles et je me retrouve souvent seule fautive.
Ce n’est pas comme si elle ne m’avait pas balancé dans les bras de Nikolaï, depuis le début.
J’avance à la fenêtre, laisse mon regard courir sur le paysage extérieur comme s’il avait un quelconque intérêt à mes yeux.

Ben, tu devrais mater un peu mieux, question dernière vision de ta vie.. le décor est pas terrible.

Oui, enfin, rien n’est irrémédiable… je connais tant de choses, mais il doit savoir et je l’aime tant que je lui laisse –encore une fois- ce pouvoir de vie ou de mort sur moi, quand j’aurais pu simplement mentir et tout cacher.
Tout finit par se savoir et il est trop impliqué.


Nous avons un problème…

Dis-je, sans le regarder, comme si j’étais détachée de mes propos. Surtout que la phrase la plus exacte c’est « j’ai un problème ».
Mais je laisse au slave, ce genre de rectifications dont il raffole pour appuyer la distance qui nous sépare, alors qu’il suffirait d’un rien pour que celle-ci soit inébranlable.


Je..

Bon sang, que c’est dur. Je n’ose toujours pas le regarder, je sais pourtant qu’il déteste ça, les faibles.
J’expire longuement et me tourne vers lui, m’approche assez près pour que le coup soit rapide et sans ratage.
J’attrape sa large main, je veux le sentir encore une fois avant qu’il ne change, avant que sa perplexité actuelle ne laisse place à une colère glaciale.


Je crois.. non je suis sûre, c’est mon métier de savoir.. Tu comprends ce que je te dis, pas vrai ?

Greluche ! Tes paroles sont incompréhensibles accouche !

Accouche.. le mot est si bien placé… J’ai le ventre noué, les mains moites, le cœur bat à cent à l’heure et je m’accroche à lui car bientôt mes jambes ne me porteront plus.


J’ai… enclenché un processus de descendance involontairement.

Oui.. Voilà... C’est tellement plus clair.

Elle lève les yeux au ciel, du fond de moi-même.
Je n’ai jamais autant parlé et il n’a jamais été autant silencieux.
Je rajoute, dès fois qu’il n’ait pas compris.


Je suis pleine… quoi.

Très fin.
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Nikolai.
Etendu sur son pieu, la tignasse délivrée du catogan se mêle aux doigts noués derrière la nuque, le Sombre reluque le plafond défraichi d’un œil distrait comme il gamberge plus souvent qu’à son tour. Saumur et son lot de souvenirs, l’absence de sa frangine qu’il ne digère pas encore, les confidences à demi-mots qu’elle avait savamment planquées parmi ses volontés, il en fut pour de nombreuses interrogations, évincées le temps d’une sortie nocturne ou d’une couche assiégée pendant quelques heures, la volonté d’en comprendre les nuances plus forte que ses pulsions animales pourtant. Les lèvres s’ourlent d’un rictus comme il se redresse pour s’adosser au mur, les femelles libérées de ses prétentions quand il disparaît, pendant plusieurs jours parfois, la nature procurant l’apaisement de l’esprit qu’il torture au sein des murs angevins, il prend ce qu’il ne peut exiger des siens, l’offrande carmine de la cambrousse environnante qu’il arrose de sa rage. Les prunelles abyssales quittent les lézardes afin de contempler la gemme bleutée, posée sur la console, auprès du parchemin, la bague de sa soeur trône à la vue de tous mais, qui oserait s’aventurer chez le Tigre. Il ricane.

Deux coups. Il déplie sa large carcasse, se meut jusqu’à la lourde en grognant avant de découvrir la Renarde dont les jades happent aussitôt l’acier. L’homme échappe un soupir d’irritation comme elle le dérange dans sa méditation, le minois féminin prévient des emm.erdes à venir, il l’invite à entrer d’un mutisme habituel et claque la porte pour seule réponse à l’introduction. Le regard embrasse la silhouette qui se tient devant la fenêtre, les paupières baissées ne changeraient rien, qu’il pourrait en esquisser chaque relief et la trogne se secoue pour oublier la distraction si proche, qu’elle lance les hostilités avec détachement. En quelques enjambées, le Slave regagne son lit pour s’y laisser choir lourdement, il s’accoude avec nonchalance, le visage austère comme il s’apprête à subir les jacassements au lieu de quoi, elle vient le rejoindre d’un contact sage.

Incrédule, il referme les doigts sur la fine main, l’argent assombrit scrute la donzelle afin d’y discerner le malaise et de l’inviter à s’asseoir près de lui…qu’as-tu fait Belle Ode qui te mette dans un tel état, aurais-tu raté l’une des nôtres lors d’un carnage sanglant dont tu as le secret, ta pluralité t’a-t-elle joué un mauvais tour… Un rictus narquois s’affiche comme elle poursuit d’explications décousues, les corps plus proches qu’elle s’agrippe, la rousse lui rappelle alors une autre, semblable de crinière bien que plus gironde, elle s’était accrochée aussi, le désespoir poussant la victime à reconnaître son bourreau comme l’unique lien à la vie, mais c’était trop tard et le Prédateur s’était délesté sans scrupule, d’un coup de latte violent. Le rire rauque qui s’étouffe dans sa gorge, Ode plus claire qu’elle ne l’a jamais été, et de gronder d’ironie :


En quoi est-ce mon problème Délicieuse ? Vas donc le dire au père de la future larve, que veux-tu que ça m’foute ! C’est quand même pas ma faute si t’ouvres les cuisses au premier venu !

Nikolaï et son tact légendaire. Le Novgorod, pourtant trop calme pour être honnête, ricane alors que déjà, l’imaginer grosse d’un quelconque larbin abruti, encourage la colère comme il serre la menotte plus brutalement qu’il ne faudrait.
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Ode..
I'm so tired of playing,
Playing with this bow and arrow,
Gonna give my heart away,
Leave it to the other girls to play,
For I've been a temptress too long.

Hmm just,
Give me a reason to love you,
Give me a reason to be,
A woman,
I just wanna be a woman.*


Une femme... pas une Mère.

J'accuse le coup, comme toujours. Le Roi au sommet de sa puissance, ses mots aussi tranchants que sa hache, me marquant une fois de plus.
Là, je fais l'éponge, j'ai appris à absorber sa haine comme on suce le venin d'une plaie.
Surprise ? Je ne le suis pas, ou alors, juste étonnée de ne pas encore recevoir le coup de grâce.
Mais ça ne saurait tarder, quand il comprendra, quand il voudra bien entendre qu'il est le seul père possible.

Peuh. Fais moi sauter cette limace.

Elle grimace au fond de moi. Oui, l'image est répugnante.
Je me suis faite avoir à mon propre jeu, j'ai été distraite et cela me vaut de subir ce que je crains depuis toujours : donner la vie.
J'envisage déjà tous les moyens pour le faire passer, décrocher cette chose qui a voulu s'incruster en moi.
Je connais toutes les herbes par coeur, pour les avoir prescrites à tant d'autres.
Mais si elles ne suffisaient pas, je ne pourrai pas m'opérer toute seule et jamais je ne confierai cet acte à qui que ce soit d'autre. Jamais.

Je trésaille à la pression sur ma main.
C'est inquiétant, à l'instar des iris glaciales qui me laminent de l'intérieur.
Oh Nikolaï... comment peux-tu me croire encore si légère...Je n'ai connu que trois hommes intimement et à deux seulement, je me suis offerte.
Est-ce suffisant pour qu'il me condamne quand il visite les couches de toute la famille ?
Un frisson me traverse, mais ce n'est pas de la peur, c'est plutôt ma jalousie maladive qui tente un forcing absolument pas judicieux.


C'est toi.

J'observe, attentive à chaque nuance subtile que j'ai appris à reconnaître sur la trogne masculine.
Il n'y a aucun doute à mes paroles, je ne suis pas une vierge miraculeuse, ni une femme assez ouverte pour ne plus savoir qui serait le procréateur.


Il n'y a que toi.

J'affirme, malade de dégoût, nauséeuse au possible.
Ce Truc vient gâcher ma vie, gâcher mon corps, gâcher ma relation, gâcher ma loyauté envers la Divine.
Je le hais avant même qu'il ne se soit remarqué physiquement, je ne veux pas toucher mon ventre comme celles qui sont heureuses d'engendrer.
J'ai trop vu de mortes, d'enfants difformes, de larmes et de sang et me voilà bientôt accrochée au mur des futures mères martyres.
Mes jades noircissent de cette colère profonde qui me tord les boyaux.

On est faites pour être deux, pas trois. Fais le bon choix Odette ou tu verras bien ce dont j'suis capable !

Me ronronne-t-Elle à l'oreille, promesse voilant à peine la menace du cauchemar qu'elle me fera vivre.


Je vais le tuer rassure-toi. Je trouverai un moyen, quoi que ça m'en coûte.

Plus qu'une idée, une certitude.

*Je suis lassée de jouer
Jouer avec ce noeud et cette flèche
Je vais donner mon coeur ailleurs
Le laisser aux autres filles pour jouer
Je suis une tentatrice depuis trop longtemps

Mhh
Donne moi juste une raison de t'aimer
Donne moi une raison d'être
Une femme
Je voudrais juste être une femme.

_________________
Nikolai.
Immobile, il presse la main féminine à lui briser les doigts comme il est incapable d’émettre le moindre son, Taciturne ne lui aura jamais mieux convenu qu’il digère la certitude de la Renarde. L’acier glisse à la silhouette qui lui semble étrangère soudain, alors qu’elle lui était si familière quelques mots auparavant, la paume se pose sur la joue délicate dont il souligne la pommette, un léger tressaillement du derme et le Sombre de rompre le contact prestement. La trogne arbore l’indifférence, l’homme est ainsi fait qu’il ne dévoile pas ses émotions, ou si peu, lors de corps à corps tantôt violents, souvent lubriques mais l’intimité comme unique témoin des rares faiblesses. Les regards se trouvent, il ourle les lèvres d’un rictus satisfait quand elle le flatte, trop con ou plus surement, trop suffisant pour entendre le sous-entendu, mâle jusque dans l’intention et la nouvelle de faire son chemin.

Le Tigre est solitaire par nature, le Slave lui ressemble sur bien des points, comme tous deux connaissent les contrées hostiles qu’ils ont parcourues, les prunelles aussi glaciales que leurs terres enneigées, la patience d’une chasse, le plaisir d’une traque et la cruauté quant aux proies, simples victimes d’une pulsion funeste parfois mais la Sorcière le ramène au statut d’être humain et de grogner, pour la forme. L’idée prend vie sous le masque rigide aussi certainement qu’une créature s’épanouit en elle et le sourire d’éteindre l’austérité du visage masculin comme la rampe crochète bientôt la nuque rousse et que ses doigts effleurent l’avilissant présent, gravé à même la chair fragile, dix-huit mois plus tôt. Il ricane en l’attirant contre lui, étranger aux scrupules, la joue rugueuse irrite sans complexe le derme fin et le timbre rauque résonne dans la piaule :


Maudite femelle ! Je me doutais que ça me rattraperait un jour mais pas toi… Putain, Ode !

La réponse de l’engrossée claque à l’ouïe féline, aussi durement qu’un coup de fouet, il gronde de colère aux propos féminins et se redresse brusquement. La dextre s’abat sur le minois, la violence à peine contenue, avant qu’il ne plaque la gracile sur le pieu et de vociférer, menaçant :

Cika*… Mon Sang… S’il lui arrive malheur, je te promets les pires tortures, belle Ode. Tu seras la mère de mon fils ou tu ne seras plus !

Les prunelles abyssales sondent les jades noircies, la rage est palpable sur la trogne du Novgorod et, pour la seconde fois de sa vie, la peur lui vrille pourtant les entrailles… Ne m’oblige pas à te faire du mal, Renarde, tu sais que je ne faillis jamais à ma parole !

*Chienne/garce
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Ode..
Les miracles opèrent parfois, mais jamais quand je le souhaite.
Je suis ébahie. Il rit, me caresse, me considère.
Par la Déesse, pincez-moi je rêve ou bien ?
Je tressaille à l'effleurement de ce secret qui nous lie. La clé du mal, du bien, de nous.
Petite fille , j'accueille la réaction, tremblante, j'aime quand il m'aime.
Est-ce du plaisir que je lis ? Ou l'orgueil d'un mâle comblé par une possible descendance.
Est-ce de la fierté que j'aperçois ? Ou l'arrogance d'un homme qui a laissé sa trace.
Sous le choc, le charme ne dure pas longtemps, j'ai parlé trop vite.

C'quoi ce bordel !

Le coup siffle, ma tête part, mon corps avec, sous l'attaque féline.
Nous revoilà enlacés, mais il n'y a plus rien de chaud. Le regard du tigre me glace jusque dans le sang et cela faisait longtemps que je n'avais pas autant craint qu'il me tue.
La menace me perturbe. M'aime-t-il ? Ou est-ce seulement son Fils qu'il désire, pour m'abandonner par la suite.

Il ne t'aime pas, ya que sa semence qui l'importe. Ne lui obéis pas ! On fera croire à un accident.

Accident ou pas, il me tuera. Ça, je peux l'affirmer.
Je m'étonne encore de craindre à ce point la mort, après tout ce que j'ai vu.
C'est une chose que je ne parviens pas à accepter et jusqu'à mon dernier souffle, je ne désespérerai pas de prolonger ma vie.
Qui plus est... il y a cette gamine insouciante en moi, qui veut croire que sa violence n'est que le résultat d'un trop plein de passion.
Que je suis un peu unique et particulière dans l'acier foudroyant.
C'est con l'amour. Ça nous fait gober n'importe quoi. Même aux vieilles souches comme moi.

Pardon Niko.. pardon de te mettre en colère. C'est de ma faute.
Comprends-tu qu'en te cédant, je te donne mes dernières armes ?
Le sais-tu au moins ? Embrasses-tu seulement, la totalité de ma soumission à toi ? Vois-tu jusqu'où je suis prête à aller pour te combler...
O toi qui n'a d'autre intérêt que celui de ton sang, m'aimeras-tu davantage quand j'aurai prolongé le tiens ?


Je le garderai alors. Si telle est ta volonté.

Ah, ça m'arrache la gorge. Je suis morte de trouille mais j'ai un minimum de fierté. Surtout devant lui.
Je tâche de respirer normalement, tandis qu'à ma joue heurtée, pulse mon sang nerveux.
Ma main se libère pour frôler la joue rugueuse. Je fais la paix de la seule manière qui marche, quand nos mots sont toujours trop violents pour s'accoupler. L'unique façon est le langage du corps.
J'en profite pour tenter une manœuvre orale.


Si tu veux ton fils en vie néanmoins. Ne lève plus la main sur moi. Avec ta force, tu me le ferais descendre d'un coup de patte.

Et ouais mon gars. C'est donnant donnant. On verra si tu sais te tenir.
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Nikolai.
L’acier s’attarde aux jades, il y perçoit cette lueur qu’il connaît trop bien pour l’avoir provoquée tant de fois, cette peur que l’instinct fait naitre à l’approche de la mort, petite flammèche frémissante avant que le cerveau ne saisisse la douleur et c’est le brasier qui dilate bientôt les pupilles, l’effroi mêlé aux prières silencieuses parfois, le plus souvent hurlées ou simplement crachées d’un filet carmin. Son corps entier exhale du parfum vicié par la crainte, l’odeur grisante qu’il affectionne lors de ses absences, quand au gré d’une sortie bucolique, il prolonge la traque féline de desseins pervers et qu’en espoirs vains, les victimes subissent ses pulsions animales… Ressaisis-toi, Renarde ! Jamais tu ne seras clouée à mon palmarès, pas toi Belle Ode.

L’étreinte se fait plus douce quand elle capitule, les prunelles argentées scintillent d’une tendresse qu’il n’octroie qu’aux siens comme il échappe un soupir de satisfaction, la fine main à sa joue appelle à la réconciliation et le Slave d’y accéder en épousant le profil féminin de sa large paume. Son pouce effleure la pulpe d’une caresse délicate avant qu’il hoche la trogne en guise d’accord, et la voix rauque d’émotions tues :


Délicieuse, si tu ne fais rien de stupide qui vous mette en danger, toi et l’enfant, je n’aurai nulle raison de réitérer. Je ne suis pas ingrat Belle Ode, et j’ai conscience de ton renoncement.

Le Ténébreux n’est pas volubile, la situation ne s’y prête pas davantage comme il n’est pas coutumier d’épanchements sentimentaux, mais la rousse mesure-t-elle seulement la nature des propos, la profondeur de la promesse cachée ?
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Ode..
Je vis un de ces moments privilégiés qui vous lacèrent de l'intérieur tout en vous passant la pommade d'une impression d'être favorisée.
Ma seule annonce a aussitôt fait de changer les choses, de métamorphoser Nikolaï en un être à la fois plus dangereux et instable, mais aussi plus humain et attendri à l'idée d'une engeance de son sang.
Je ne réalise pas ma chance, je ne savoure que l'instant, quand le corps, vidé de sa fureur, s'apaise contre le mien et que les doigts m'octroient une caresse qui oblige la peur à se retirer dans mes retranchements.
Si je n'étais pas si immobile, je déborderais à coup sûr.
Seule mon inertie me préserve des émotions qui menacent de m'envahir.
Mon coeur martèle ma poitrine alors que l'idée qu'il puisse aussi m'aimer fleurit dans mon cerveau.
Il n'a jamais fait de concession avec personne sauf avec moi, n''a jamais épargné personne sauf moi.
Il n'a même jamais eu d'enfant avec quiconque sauf avec moi aujourd'hui.
Me serais-je trompée sur les interprétations ?

Argh t'emballes pas Roussette ! Faudrait pas tomber de haut.

Je déglutis, tâchant de ravaler en effet ma question, douloureuse pression au sein de ma gorge mais qui fait mieux de rester sans réponses.
Le mystère a un goût sucré quand on en mesure toute la finesse, les non-dits permettant parfois plus de bonheur que certaines vérités.
Mon renoncement. Ah il le comprend et il sait donc ce que cela me coûte.
Il a su détecter l'origine de ma peur, la saisir entièrement et d'une certaine façon s'inquiète de mon sort à sa manière.
Et moi, j'assimile l'idée qu'il ne puisse supporter que je liquide son sang comme celui d'une vulgaire aventure, c'est sa façon de me marquer plus profondément encore, d'une empreinte indélébile que je ne peux cacher de ma simple chevelure.
Non celle-ci sera visible de toutes et de tous, j'appartiens à Nikolaï Novgorod et je deviens l'écrin de son plus grand trésor.


Ça ira...

J'affirme, je me rassure. Nous rassure ? Mes mots sonnent comme une promesse et la dextre de l'attirer vers moi pour que je puisse mêler nos souffles en un baiser presque douloureux.
Le mal, clé de voûte de notre relation, combat incessant de deux êtres orgueilleux qui aiment à se retrouver dans le chaos le plus total.
Dévastateurs nous sommes, mais aujourd'hui nous ajoutons le statut de procréateurs, équilibre qu'il manquait au tableau.
La nuit sera sous le signe de la fièvre, suintante de ces retrouvailles furieuses et de cette nouvelle perspective d'avenir...

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