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[RP] J'ai un secret... Peux-tu le garder ?*

Ode..
Cause two can keep a secret
If one of them is dead…**


Saumur est une ville pleine de surprises. Bonnes ou mauvaises, j'apprends encore à ne plus m'étonner des rencontres que j'y fais régulièrement.
Repaire de tous les fripons du royaume, nœud de négoces, refuge de vagabonds ou antre d'escrocs en tout genre, la ville brasse chaque jour un flux humain important qui n'est pas sans attiser ma méfiance et ma concentration.
Depuis peu, je surveille le comportement d'une de nos recrues, une jeune blonde dont la présence me gêne, me dérange tant elle ressemble physiquement à notre défunte Divine. Les marques de l'expérience en moins, la douceur en plus, il y a chez cette jeune femme une sirupeuse insolence, un mystère assumé et un jeu qui me déplaît totalement.
Cette similitude me dérange, m'intrigue, malmène mes pensées, tandis que j'effleure la possibilité que la Déesse me l'ai ré-incarnée. Natasha Novgorod, mon Christos à moi.
Oui j'y crois et en même temps, je n'ose l'affirmer.
Quand je lui parle, à cette Niki, elle me brouille les pistes, s'amuse à flouter mes recherches par quelques mensonges à peine camouflés.
They hide inside those big brown eyes***
Oui, ses ambres ne peuvent être le résultat du hasard, cette fille là n'est pas une simple recrue que le destin aura mis sur notre route.
Je suis convaincue qu'il y a plus derrière cette caboche angélique et je compte bien parvenir à percer son secret.

Aussi, cette nuit, j'attends patiemment dans une des ruelles du village, que mon obsession du jour daigne pointer son nez.
Adossée à la pierre sombre et froide d'un mur en piteux état, je guette le moment où, rentrant d'une de ses sorties en taverne, Nikita tombera entre mes griffes, pour un interrogatoire poussé, dont seule la vérité permettra une libération rapide.
Oui, je suis comme ça, membre du groupe ou pas, je perds patience et deviens de plus en plus aigrie avec le temps.
La jeune blonde ne coupera pas à mes sautes d'humeurs et ce soir, j'opte pour la version Ode.2, celle plus rapide et moins compatissante pour obtenir ce qu'elle veut.

Ouais... on pourrait même jouer un peu non ? T'as pas quelques échardes, une chaîne et ta dague ?

Me propose-t-Elle, sadique au possible tandis que je n'ose à peine ciller, de crainte de la rater.
Mais, si je cherche à tout prix à savoir son secret... Je ne pense pas pouvoir suivre mon Démon sur ses envies de torture... On ne supplicie pas la ré-incarnation d'une Déesse...
On lui fait juste peur pour qu'elle crache le morceau et qu'on puisse dormir sur nos deux oreilles...

Là voilà qui arrive...je me fais féline, postée sur mes pieds, le corps souple et prêt à bondir sur ma cible.
Niki connait son chemin, semble distraite certainement par ses conversations en taverne avec son amie Hénora et je profite de son inattention pour l'attraper, la dextre se plaquant à la bouche, le corps s'appuyant au sien pour faire office de prison.


Bien, on va pouvoir causer maintenant. Ne crie pas, je vais libérer ta bouche et tu vas enfin me dire qui tu es ?

Bordel dis-le moi... Je suis bien incapable de te faire du mal pour le savoir.


* The Pierces "Secret"
**Car deux personnes peuvent garder un secret
Que si l'une d'entre elles est morte.
The Pierces "Secret".
*** Ils se cachent à l'intérieur de ces grands yeux marrons
The Pierces "Lies"

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Nikita.
Qui de l’Ange ou du Démon ?

Passablement éméchée, elle quitte ses amies… La porte se referme sur leurs confidences, quelques réserves partagées entre « bébés », pour un semblant de courage peut-être, pour faire partie d’un tout, sans doute. Elle flâne, sans crainte, dans les rues de ce qui est devenu naturellement, sa ville. Elle traine, sans méfiance, absorbée par sa quête, ses récentes découvertes et, c’est le sourire qu’une main éteint brutalement quand elle sent un corps étranger l’étreindre. Panique. La frêle silhouette frémit d’horreur, les pensées se font désordonnées jusqu’à entendre la voix… cette voix qu’elle connaît pour en avoir subit les interrogations répétées et, parfois, insistantes. La Blondeur se détend, elle se permet une moue boudeuse quand la Rouquine la libère, mais les prunelles dorées ne sauraient mentir et la colère y danse allégrement.
D’un mouvement rageur, elle se dégage d’une proximité trop intime à son gout et l’invite à la suivre, l’allure empreinte d’une assurance simulée. Les mots claquent dans la ruelle déserte :


En voilà des manières de sauvageonne ! Ton âge affaiblirait-il ton ouïe que tu pose cette question ?

Le minois se tourne à peine quand elle termine sa phrase, assez pour trouver le regard d’émeraude et lui offrir un charmant sourire… Joyeuse innocence affichée et le timbre de se faire velours :

Je m’appelle Niki’… ça n’a pas changé depuis la dernière fois, mais puisque tu es là, viens boire un verre à la maison…

Elle penche la tête d’une attitude candide et poursuit son chemin… suivra, ne suivra pas ? Dangereuse rouquine dont elle savait devoir se méfier.
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Ode..
Ah, la peste. Elle ne manque pas de sang froid.
D'un tour de main elle change les positions et me mène littéralement par le bout du nez.
Je fronce les sourcils, tandis qu'elle appuie sur mon âge avancé et qu'elle use de l'insolence plus que de raison.


Mon ouïe se porte à merveille, petite, tu tournes autour du pot, il serait temps que tu cesses de jouer à ce jeu là, ma patience a des limites. Allons boire un verre si ça te chante ou si ça te délie la langue.

Je la suis, mimant l'agacée comme je sais le faire, bien que le petit jeu de la demoiselle, au fond, m'amuse.
C'est comme pour une chasse au trésor, on gratte, on s'énerve, on chahute un peu les poseurs d'énigmes, mais au fond, la distraction l'emporte.
Bien vite nous entrons, je prends place là où elle me l'indique et je la suis des yeux quand elle sert les godets avec ce regard candide qui dénote totalement sur ce visage slave.

Ah ! Comme si la Divine pouvait se ré-incarner en poupée ! Montre nous ton vrai visage petite !

Marmonne-t-elle, boudeuse, depuis que je lui ai enlevé la possibilité d'user de moyens peu aristotéliciens pour faire parler la jeune femme.
Je regarde mon verre méfiante, le renifle à la recherche d'une quelconque herbe qui n'aurait rien à y faire et fait en sorte de trinquer assez fort pour qu'un peu de ma boisson s'éclipse dans le verre adverse.

Comme ça, si on crève, elle crève ? Bien joué Cocotte.

Mon Autre fait des siennes, elle est d'humeur cocasse ce soir, et elle dépeint un peu sur moi, me métamorphosant une fois de plus.
Ces derniers jours, j'ai l'impression de m'épuiser plus rapidement et d'avoir des changements de caractère bien plus souvent.
C'est la dégringolade vers la folie assurée !
Ajoutez à cela ma certitude sur la résurrection d'une foutue slave et je crois que le bûcher n'est plus si loin.


Bon, on est à la maison, on boit un verre, j'ai bien intégré que tu t'appelles Niki. Mais c'est pas ce que je veux savoir.. tu le sais très bien d'ailleurs. Moi, je veux savoir quel lien tu as avec ma Divine, avec Natasha Novgorod. Elle t'envoie un message pour moi ou bien ?

Quitte à être dingue... autant l'être jusqu'au bout.
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Nikita.
Le sourire apparait au coin des lèvres quand, d'un regard en biais, elle perçoit la méfiance de la Rouquine. Le menton se relève fièrement, elles trinquent et la Blondeur d'échanger les verres en toute simplicité, sans la moindre hargne détectable :

Craindrais-tu quelques malices de ma part, Ode ?

Une gorgée, puis une autre. Les prunelles mordorées viennent trouver les jades enflammées alors qu'elle complète, un soupçon d'effronterie dans la voix :

Quel mal pourrais-je te faire ? Je suis si... jeune.

Et la Rousse s'agace, ou simplement est-ce la folie, mais l'humeur est changeante, presque agressive à cet instant. Niki' s'assoit sagement, elle croise les jambes convenablement et pose la timbale sur la table avant de rire. Cristal fragile qui se briserait pour se faire tranchant, sitôt le danger trop proche... alors le minois s'habille d'innocence et l'or des yeux feint la surprise, l'ignorance :

Un message pour toi ? D'une femme inconnue... Tu me prête des talents que je ne possède malheureusement pas.

Délicate petite Perle qui ne mentait pas... pas tout à fait et, si Natasha n'était pas une étrangère, elle lui était pourtant bien inconnue. Le sourire encourageant étire la lippe si souvent boudeuse et de confidence simulée :

Et toi, Ode. Quels liens entretiens-tu avec votre... famille ?

Jouons. Donnant, donnant. Dis-moi qui tu es !
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Ode..
Ouais bon, j'ai peut-être pas usé du bon angle avec Nikita.
Je crois même que je me suis complètement fourrée le doigt dans l'œil.
Je vide une gorgée d'un geste rapide, observant la blonde d'un œil plus observateur.
Je suis peut être lunatique, mais la demoiselle elle, semble très contrastée aussi. La face angélique qu'elle me présente semble tellement fausse, qu'elle me ferai presque sourire.
L'innocence pourrait être gobée par toute personne qui n'a pas connu la famille Novgorod.
Mais là.. je ne parviens pas à mettre le doigt sur le pourquoi du comment, mais je sais qu'il y a un lien très étroit avec la Platine. C'est impossible autrement.

Oui je crains ses malices, faut pas trop abuser non plus. J'ai déjà été torturée par Nat, Sergueï, Niko. J'vais pas rajouter une blondinette de plus à ma collection de bourreaux. Il n'en est pas question.

Nan mais regarde moi celle là ! Le culot ne lui manque pas, tu m'diras.


Moi ? Une compagne de route, une amie.

Amante aussi parfois, des fois victime, des fois bourreau, mais toujours unie à cette famille.
Si je savais à quel point seulement..
J'arrête là dans le don d'infos, puisqu'elle ne m'a rien donné de son côté.

Quoiqu'il en soit, Niki m'éloigne du sujet et je fais claquer ma langue d'impatience.
Elle est peut être plus finaude, plus sournoise que Nat, moins "rentre dans le lard" mais je parviens tout de même à ne pas la dissocier de l'image de la Mère Slave.
Qui es-tu Nikita ? Une nièce ? Une cousine ? Une petite sœur ?
M'avait-on caché beaucoup plus ?


Natasha Novgorod t'es inconnue ? Vraiment ? Sais-tu que tu lui ressembles plus que tout ? Même chevelure, mêmes yeux.. tu es même aussi agaçante.

Oh oui elle lui ressemble, jusque dans le vice. Je le sens déjà, dans ces pupilles dorées.
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Nikita.
Elle fronce le nez, consciente que la Démone ne lui laissera pas l’avantage et se concentre sur ses lectures récentes. Dans les feuillets découverts, quelques lignes relatives à chacun… successions de mots parfois, qualificatifs multiples, griffonnés à la hâte d’une plume légère quand, certains ont mérité davantage d’attention et les nombreuses phrases de lui revenir à l’esprit… Ode est de ceux-là.

Une compagne de route, une amie. Simplement ? Pourquoi es-tu si nerveuse, que caches-tu derrière ta curiosité ? Ta flamboyance est un délit alors, tu veux savoir, mais qu’as-tu fais pour retenir leur attention ? Jouons encore.

La tête se penche, la Blondeur s’illumine d’un sourire angélique et les doigts se ferment sur la cruche. Elle contemple l’alcool dont elle remplit les verres avant d’en sentir les fragrances fruitées… Les gestes sont contrôlés de lenteur, elle laisse le temps s’étirer quand elle pousse la provocation à déguster par timides gorgées, pareille aux pucelles de sang bleu lors de leur premier bal. Seconde manche.


Avare de paroles quand il s’agit de toi, tu l’es moins quant à autrui…mais je n’ignore pas le compliment pour autant et je t’en remercie. Néanmoins, ton agacement n’est surement que le reflet de ton incapacité à te lâcher… Tu es tellement coincée, Ode, ça te vieillit.

La frêle se déplace doucement jusqu’à poser les paumes sur les épaules adverses. L’ambre détaille les traits du visage sensiblement marqué par les années, elle est jolie, rousse, mais jolie et d’étouffer un petit rire taquin avant de lui murmurer à l’oreille :

Nikita, c’est mon prénom…tu as raison, je lui ressemble tellement… On me l’a souvent dit, très récemment d’ailleurs

Niki’ s’éloigne comme la proximité la trouble encore, les familiarités dérangeantes. Elle s’adosse au mur et, toujours fixée sur son interlocutrice, elle poursuit sans intention de céder aisément :

Observatrice, curieuse et têtue, rousse de surcroit… sorcière à tes heures peut-être. Dois-je te craindre, Ode ?
_________________
Ode..
Et bim, dans ta tronche.

Je hausse les sourcils de surprise avant de refermer le masque aussi rapidement qu'il ne s'est ouvert.
La jeune blonde n'use pas de détours, elle est même plus franche que tous les autres sur ma façon d'être.
Je ravale mon commentaire sur la façon dont on a élevé Nikita et sur la politesse qu'elle doit aux aînés, puisque d'après sa ressemblance avec Natasha, je risque d'insulter la famille Novgorod en passant.
Grossière erreur que je ne commettrai plus.
Qui plus est, je vieillis c'est ainsi et si elle croit que ce n'est que mon "incapacité à me lâcher" qui en est la cause, c'est qu'elle ne sait pas que cette tare me vient d'un combat bien plus profond.

T'inquiète, je m'accroche. Avec toi forever*.

Me nargue-t-Elle, vicieuse.
Mais je suis rapidement ramenée à la réalité.
La blonde fait quelque chose que jamais personne n'a osé faire, encore une fois en dehors de cette foutue famille.
Elle me touche, elle m'observe, sans ciller.
Bien trop près, bien trop assurée, elle me conforte dans ma supposition.
L'or liquéfié réveillant ma mémoire sur d'autres iris, sur un autre minois, mais pas si différent. Non... vraiment pas si différent.

Elle a la bougeotte, la Petite. Elle repart, rompant le charme qui me certifiait sa parenté, par une nonchalance héréditaire.
Elle tâtonne aussi, dans ses questions. Je la sens intriguée.
Peut-être davantage que les autres, s'interrogeant tout comme moi sur ce qui a pu me donner cette place d'exception dans un groupe tel que celui-ci.
Je ne me formalise pas de ses propos.
Ce n'est pas la première à m'imaginer sorcière et au fond, je dois détenir quelques pouvoirs inconnus pour être encore en vie aujourd'hui, avec presque toute ma tête. Presque.
Mon sourire s'esquisse sur le côté, creusant une fine fossette dans ma joue tandis que je vide une rasade, le doute planant volontairement en un silence que je prends plaisir à prolonger.
Tu t'amuses Nikita ? Très bien, j'en suis.

Moi aussi !!

Grogne-t-Elle, avec un sourire carnassier que je me refuse pourtant à présenter.


Je te pensais plus futée que ça Petiote. Poser la question, c'est prendre le risque que je te mente.

Je prends le temps, repose mon godet, trace un dessin étrange sur la table avec les gouttes qui s'y sont écoulées.
Mon humeur a changé de nouveau.
Je me sens taquine, presque mesquine.
Stimulée par l'audace d'une jeunette fraîchement débarquée.


Tu lui ressembles oui, mais tu n'es pas elle. T'as pas son allure, ni même son charisme. T'es plus sournoise aussi. Mais cessons de citer ce que nous savons déjà l'une de l'autre.
Tiens. Aimes-tu jouer ? Voici mon jeu : Je pose une question, tu réponds honnêtement et je ferai de même en échange.


Je me tais, quelques secondes, cherchant à formuler ma question le plus justement possible afin qu'elle en fasse pas de galipette inutile.
J'ai bien cerné Nikita, je me doute bien qu'elle fera de son mieux pour rester évasive.


Comment s'appellent tes parents ?

Ah ! Avec ça, si elle trouve un moyen de t'entuber, tu me laisses me charger d'elle !

Et pour une fois, je lui concède ce petit plaisir.


*Pour toujours

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Nikita.
Elle plie une jambe et repose contre le mur, charmant flamand rose. Les bras croisés sur la poitrine qu’elle trouve gênante depuis quelques semaines, elle se fend d’une moue boudeuse comme une parfaite gamine capricieuse. La tête se penche sur le coté quand elle feint la vexation et tape du pied contre la pierre afin de rompre le silence prétendument agaçant…L’ambre observe, l’ambre guette aussi, les attitudes. L’oreille entend mais elle écoute surtout, les longs silences… et le minois s’illumine bientôt d’un large sourire.

Un mensonge supplémentaire ne changera pas ma vie, mais ça, tu l’ignore, Ode, quant au risque… Laquelle des deux prend le plus grand, à cet instant ? Tu t’interroges, tu doutes, et c’est ta folie qui s’en nourrit. Moi, je sais. Je sais et je suis maintenant. Mais pour toi, qui serais-je aujourd’hui ?... Petit Caméléon, je suis changeante… Jouons donc.

La Blondeur retourne s’asseoir face à la Rousse. Le visage reflète la réflexion, réelle ou non, et le verre est saisi tranquillement. Le regard scrute les traits adverses, encore, pendant qu’elle sirote plus qu’elle ne boit et de répondre enfin :


Je ne suis que moi, Ode sans autre prétention… et, je te rappelle que c’est ton insistance qui nous vaut cette conversation. Bien sur, j’aime jouer mais je suis déçue, peut-être ne suis-je pas futée mais tu ne semble pas l’être davantage…

Un petit sourire taquin habille les lèvres alors qu’elle laisse le temps filer. La frêle s’accoude à la table et le menton vient se nicher dans une paume avant d’échapper un soupir :

La partie est entamée, tu tentes d’en changer les règles à ton avantage et c’est de la triche ! Je t’ai donné une réponse déjà, tu n’as fait que retourner la situation afin d’évincer mes questions…

La jeunette se renfrogne, la lippe enfantine dans la mimique avant de redresser la bouille. Une petite flamme victorieuse anime les prunelles mordorées et la voix de minauder fièrement :

Oublions ta tromperie, je ne suis pas mauvaise joueuse… mes parents se nommaient Niko’ et Svet’. A toi maintenant. Un amoureux ?

Oui, jouons Ode… Choisis bien tes mots, parents et géniteurs ne sont pas toujours les mêmes, tu l’ignore bien sur et je suis sans doute plus futée que tu ne le crois. Jouons, dis-moi qui habite tes rêves.
_________________
Ode..
Je penche la tête de côté, perplexe.
Une lourde crainte quant au nom du père me fait tressaillir mais j'attends de poser plus de questions avant d'exploser littéralement.
Niko... Niko.. Non ! C'est impossible.

Tu voulais la vérité, tu l'as, tu ne vas pas te plaindre !

Je scrute l'arrogante et d'instinct, je recherche les traits que je connais par coeur.
Une certaine ressemblance est là, oui, mais il n'y a pas l'iris glaciale caractéristique au Tigre.
Peut-être que cette "Svet'" aura eu les mêmes yeux que Nat..

Après tout, il l'aimait tant qu'il aurait pu trouver une copie comme génitrice !

Me provoque-t-elle.

Tu ne seras toujours que la seconde.

Je me crispe un peu, les phalanges blanchissent sur le verre que je tiens bien trop fort.
J'aime beaucoup moins ce jeu, mais je reste curieuse.
Ou alors j'aime me faire du mal, je ne sais pas trop.
Niki parait si jeune, j'ai l'impression de négocier avec une petite fille.
Son tempérament volatile n'aide pas à garder une trame fixe et elle m'oblige tout le temps à recentrer la conversation.
Une vraie petite peste.
Et elle cause, elle cause la Chipie et elle bouge encore, un coup contre le mur, l'instant d'après accoudée à la table.
Je me retiens de l'attraper par le poignet pour la maintenir tranquille, difficilement.

Je triche oui, les règles sont faites pour être bravées, mais je n'irai pas le lui souffler de crainte qu'elle ne s'empresse de le faire.
Bien entendu, je ne me doute pas une minute avoir été trompée à cause d'une subtilité de la langue.
Pour moi Nikolaï est le potentiel père de Nikita et je suis dépitée.
Si la déception ne se lit pas sur mon visage, j'en veux énormément à la blondinette.
Aussi, dans un élan de très mauvaise volonté je réponds à sa question sur la présence d'un "amoureux" dans ma vie.


Oui.

Oui je suis amoureuse.
Amour à sens unique qui va déboucher sur une issue bien plus cruelle.
Mais si elle croit que je vais lui faciliter la tâche, elle peut se gratter.
Elle a au moins la vérité. A mon tour !


Tu es la fille de Nikolaï Novgorod ?

Je me surprends à espérer de toutes mes forces qu'elle me dise non. Ah oui Petite, dis moi non. Mon ego démesuré ne supporterait pas cette découverte là.
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Nikita.
Tu t’agace Ode, et tu m’agace aussi… J’accède à ta demande, pour le moins étrange dans la manière d’ailleurs, et toi, tu ne cherches qu’à tricher, tu ne fais que te défausser. Dommage, j’espérais que ta perspicacité serait égale à ton honnêteté, je me suis trompée. Tu n’es qu’une Rousse, pareille à toutes les autres, manipulatrice et fourbe… l’erreur.

La tension monte sensiblement, le sourire candide a disparu et le minois blondin se ferme. La jeune femme scrute son adversaire, l’or assombrit de mépris à cet instant et le timbre plus sec qu’on ne pourrait l’imaginer :


C’est presque effrayant, cette obsession quant aux Novgorod. T’en as parlé à quelqu’un ? Il serait peut-être bon de consulter… mais tu m’as posée une question, et la réponse est oui !

A quoi jouons-nous, Ode ? Tu souffres n’est-ce pas ?... Bien sur que oui. Tu es très douée, sans doute la plus observatrice parmi les vôtres, ou du moins, la seule qui ait mis le doigt dans l’engrenage. La seule, en dehors de Lui… Parce que, c’est bien de lui qu’il s’agit, n’est-ce pas Ode ? Ton attitude s’est modifiée à l’allusion et, vois-tu, je sais lire moi aussi…J’ai néanmoins un avantage sur toi, la culture slave.

T’es amoureuse de Nikolaï ?

La réponse est évidente à la jeunette, mais la Rouquine est fière et l’idée de lui faire avouer le moindre sentiment, à elle, une gamine effrontée, l’amuse bien plus que l’exaspération récente.
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Ode..
J’estime tout de même que j’ai une très grande patience avec la jeunesse.
Preuve en est : mon endurance face à cette petite peste.
La conversation dévie, tournicote, n’a aucun sens et me donne le tournis surtout.
Les coups verbaux pleuvent pour s’achever sur ce « oui » massif, tant redouté, me faisant vaciller de contrariété.

Ah !! L'enflure, le misérable matou ! Il a pondu ailleurs Té !

Mon coeur rate un battement. C'est comme boire la tasse, douloureux et horrifiant.
De l'air ! J'ai besoin d'air ! Tout un océan d'oxygène pour respirer.
Je me rends compte que je ne connais rien. Je déteste ne rien savoir, d'autant plus quand ça concerne ceux que j'aime.
Quelles sottes nous sommes, l'une admirative d'un monstre quand l'autre en est amoureuse.
La Gamine lit en moi un peu trop ouvertement. Je la questionnais pourtant sur Natasha, comment a-t-elle pu dériver de la sorte ?
Elle surenchérit, puissante qu'elle se croit être, du haut de son jeune âge, fille Novgorod jusque dans la moelle.

T'inquiète donc pas ! Même un Novgorod a les os qui pètent !

Hmpf, oui. Bien sûr et je prends ainsi le risque de me manger la colère du Tigre en pleine poire.
Je n'ai pas envie de lui répondre.
A aucun je n'ai avoué mon amour pour lui. C'est caché là, à la seule portée d'Elle et moi.
Nikita ne sera pas celle à qui je l'admettrai en première.
Étrangère, elle ne m'inspire pour l'heure pas plus confiance qu'une morveuse manipulatrice en quête d'emmerdes.
Je n'avais pas triché jusque là, quoiqu'en dise la jeune femme.
Mais lassée de me chamailler et de n'obtenir que des moitiés de réponses qui en plus ne me plaisent pas, fatiguée de jouer les enquêtrices en herbe, blasée aussi peut être un peu, je rends les armes.
Je repousse mon verre d'un geste las et lui offre un regard peu amène.
J'ai soudain très envie de me pelotonner dans mon lit, seule.
Juste nous pour nous tenir compagnie et ressasser sans masques aucuns, nos maux.


Tes questions ne sont d'aucune utilité si tu cherches à me connaître Petite.
Elles sont même un peu enfantines pour ton âge. L'amour c'est pour ceux qui ont du temps à perdre.


Je le lui assure, d'une mauvaise foi déconcertante.
Que croit-elle ? Qu'elle pourra toujours connaître le sens caché de mes propos ? Qu'elle essaie seulement de parvenir à détecter la complexité de mon être, on verra ensuite.


Si je t'interroge sur ta famille, ce n'est pas pour te causer du tort mais pour comprendre d'où tu viens, où te situer sur la filiation de ceux avec qui je partage ma vie. Tu ressembles à ta tante, Natasha. C'est très impressionnant et ça réveille la douleur de sa mort. Si je t'ai brusqué, ce n'était qu'une démonstration de mon intérêt pour toi.

Là, tu sais tout petite fouine. Presque.
Je soupire longuement.


Si tu n'as rien à ajouter, alors je vais te laisser, nous aurons certainement d'autres raisons de nous manger le bec..

Etrangement, je n'en doute pas.
Mais les informations sont difficiles à avaler et j'en ai la nausée.
C'est bien ça, les effets secondaires du Savoir.

_________________
Nikita.
La contrariété de son interlocutrice ne lui a pas échappé, elle a donc vu juste et s’enorgueillit de sa perspicacité. Le minois s’adoucit pourtant, sans qu’elle ne cherche à mettre l’adversaire à terre et, même, le sourire étire les lèvres de compassion. Les prunelles mordorées s’attardent sur le verre qu’Ode repousse avant de trouver son regard d’émeraudes… La frêle quitte l’assise sans hâte, comme pour la raccompagner ; plutôt que de rejoindre la porte, elle s’approche encore de la rousse.

Ne soyons pas ennemies, Ode… Nous y perdrions toutes deux et tu ne le veux sans doute pas plus que moi. Tu me refuse ta confiance comme je te prive de la mienne… alors ? Un grain de sable s’invite dans l’engrenage bien huilé de ta vie, je suis ce petit rien, la miette de pain qui se coince dans ta gorge, la poussière dans l’œil… et toi, toi… tu provoques ma sensibilité, tu pique avec précision, tu me perces mieux que quiconque. Ne soyons pas ennemies, Ode…

Une profonde inspiration afin de garder contenance et la Blondeur retrouve les épaules de la Curieuse. Elle exècre la proximité avec les inconnus, depuis toujours, elle est gênée par les contacts physiques étrangers… L’Ainé l’a cernée ainsi, de son bras posé au dossier, de ses murmures au creux de l’oreille et le petit Caméléon n’avait pas su, n’avait pas pu, lui échapper. Dés lors, Nikolaï avait deviné ce qu’elle lui avouerait quelques heures plus tard, dans l’intimité d’une chambre comme celle-ci ; ils avaient longuement parlé, s’étaient racontés l’un à l’autre, s’apprivoisaient doucement. Le temps était venu, Ode saurait… et le velouté confidentiel d’atteindre l’ouïe attentive :


Ecoutes bien, Ode… Je ne « cherche » pas à te connaître, non. Tu as lancé les hostilités, je te le rappelle, mais je crains que nous ayons quelques personnes en commun, et de certitude, au moins une. Mes questions sont enfantines, peut-être, mais tu n’y réponds pourtant pas… soit. Respire, Sorcière. Natasha n’est pas ma tante… elle était ma mère

Le visage séraphique se redresse à peine, juste assez pour qu’elle observe les éventuelles attitudes adverses et de reprendre, calmement, d’une voix douce :

Je vais te rassurer sans doute, « ton » Nikolaï n’est pas mon père non… nous aurons l’occasion d’en reparler, j’en suis sure…

La Slave se recule aussi rapidement qu’elle termine sa phrase sur les interrogations… La balle au centre, il faut du temps pour tout.
_________________
Ode..
"Tout vient à point à qui sait attendre."*

Cette vérité n'aura jamais été aussi vraie qu'aujourd'hui.
Je me rends compte qu'en plus d'être chipie, Nikita est aussi surprenante.
Vraie virtuose du retournement de situation, son geste tout comme ses mots auront fini de m'achever pour ce jour.
Fille de Natasha, par la Déesse je m'en remets pas.
Elle non plus, puisque naît dans mon crâne, un silence abrutissant.
Natasha, Platine cachottière, je me souviens de ta haine des enfants, de tes interdictions et de ta tête lorsque la Tulipe t'avait annoncée être en cloque.
Et voici le fruit de tes entrailles, copie de toi que tu n'as pas jugé bon de nous faire connaître.
Pourquoi ? Qu'a donc cette petite pour ne pas avoir mérité que tu l'intègres à ta vie ?

Comme je regrette de ne pas avoir connu sa part maternelle.
Je tressaille, l'heure est aux tourments.
Une partie de moi se détend puisque dans tout cela, il y a au moins une très bonne nouvelle : le Tigre n'est pas père et ne m'a pas menti.
Le flot intempestif de pensées qui cogne dans ma tête me donne la migraine.
J'observe la Petite longtemps, coite.
Mes lèvres entrouvertes en une moue ahurie, je perds le fil quelques secondes en me perdant dans l'ambre liquide.

Fichtre on est un peu idiotes maintenant !

De tout, de mes emportements, de mes accusations, de mes ressentis faussés par mes mauvaises perceptions, je me fustige de tout.
Au fond, mon intuition n'est bonne qu'à moitié. Je ne sais pas si je dois m'excuser ou pas car une partie de moi estime qu'elle n'avait pas à me faire tourner en bourrique comme ça.

Non mais !

Je me ressaisis mais la colère s'est envolée.
Seule mon incompréhension demeure.


Sa fille !! Fille de Natasha..? Comment cela se peut-il.. j'ignorais.. j'ignore tant de choses en réalité. J'étais loin du compte et en même temps c'est d'une évidence...

Je répète, encore et encore "fille de la Divine, fille de la Platine.. fille Novgorod" tout bas, mantra qui sert à me faire mesurer l'ampleur de cette découverte.
Au fond j'exulte, la douleur semble moins oppressante, puisque Natasha a laissé une trace derrière elle, une Perle qui semble forgée de la même roche.

Pardonne la pression que je t'ai mise Petite. Ce n'est que le résultat d'une vieille impulsive. Tu verras avec le temps que l'on s'y fait. Bien qu'avec ta mère je ne m'y serais pas risquée.

* Rabelais

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Nikita.
Le verre est éclusé sans sourciller. Dans l’intimité des quatre murs, elle abandonne soudain l’attitude précieuse, hautaine diront certains, pour apparaître, pareille aux autres jeunes femmes. Elle observe la rousse, amusée mais non moins perplexe quant aux réactions adverses ; une once d’inquiétude traverse parfois son esprit, le choc plus brutal qu’elle ne l’aurait cru.

C’est violent, n’est-ce pas… Tu partages l’ignorance avec tous, Ode. Qui peut vraiment se targuer de La connaître ? Personne… non, personne. Tu ne mesures pas la part d’ombre qui enveloppait sa vie. Ce que j’ai appris d’aveux, ce que j’ai découvert d’écrits… Vous ne savez rien… C’est violent, n’est-ce pas…

Le minois s’éclaire d’un sourire, elle acquiesce aux propos avec une malice naturelle. De Perle à Caméléon, Nikita s’habille de douceur chaleureuse alors qu’elle est faite de la même glace que sa mère… Des ressemblances physiques qu’elle ne peut nier, les caractères diffèrent d’un sang similaire et, qui sait, laquelle sera pire ou meilleure…


Il parait que l’on s’habitue à tout, j’en doute personnellement, mais qu’importe… Trop vaste sujet pour en débattre ce soir, j’ai manqué la sieste quotidienne qu’on impose aux « bébés » et tu comprendras que je sois fatiguée…

Les lèvres s’étirent de taquinerie, la hache de guerre est enterrée pour l’heure.

J’ai partagé mon secret… sauras-tu le garder, Ode ?

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