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[RP] Linards, Linards ?! Vous avez dit Linards ?

Mahelya
La patente dans la main, la Rousse, sortie tôt et seule ce matin, se rendait pour la première fois sur les Terres qu'on venait de lui octroyer. Bien évidemment, elle y avait déjà mandaté un intendant, un homme recruté sur le pouce dont elle ne connaissait pas vraiment les aptitudes, charger d'évaluer le bien reçu et le potentiel que celui-ci pourrait avoir. Ah ! si seulement, elle et Harchi étaient réconcilié ... C'est lui qu'elle aurait envoyé ... Mais malgré les phrases de compassion et de pardon distillées par Kylian, la Rousse se refusait toujours à le revoir le Vieux Valet ... Bref, elle avait donc confié son Trésor, car c'est ainsi qu'elle nommait sa Terre, à un illustre inconnu, le temps de remplir sa charge de Comtesse à la Tête du Comté du Limousin et de la Marche. Le hic ?! C'est que les nouvelles étaient plutôt mauvaises l'intendant semblait s’emmêler dans les chiffres et prélevait un impôt bien trop élevé pour les habitants d'une seigneurie pauvre et affaiblie par des années de non-gérance. Et c'est bien pour cela que la Jeune Étincelle était installée dans un coche, roulant à grande vitesse au nord ouest de Limoges. Heureusement, du 16 rue de la Justice, le cortège n'avait pas eu besoin de traverser la ville de bon matin, entre les marchants ambulants, les mendiants, les manants et les étales du marché qui commençaient à s'installer, fort à parier qu'ils aurait mis la demi journée rien que pour traverser la capitale. Or, depuis les remparts de Limoges il restait encore à parcourir plusieurs lieues. Pour sur entre le trajet et le temps passé sur place, elle en aurait pour la journée. Mais impossible de se plaindre, s'était un honneur que d'être couronnée et maintenant que le Mandat Comtale arrivait sur la fin, elle ne pouvait décemment pas négliger d'avantage, son nouveau chez soi.

Un paysage de forêt laissait place à l’asymétrie de quelques champs de culture et d'élevage. les prunelles vertes détaillaient tout ceci avec bienveillance mais également calcule, si Linards ressemblait à cela que pourrait-elle y exploiter afin d'avoir un revenu, des rentes régulières ? Non pas qu'elle avait besoin d'écus, la fortune personnelle de la Rousse était presque incalculable. Mais si elle se débrouillait bien et ne commettait pas d'erreur, elle pourrait faire de sa Seigneurie, un lieu où il fait bon vivre. Elle en était là de ses pensées quand l'allure des équidés tirant l'attelages ralentis. Un coup d’œil vers le ciel. Les nuages gris et épais empêchaient la Flamme de donner l'heure exacte, mais pour sur on approchait de la mi-journée. Le coche passa sous la voute d'une porte de rempart. Voilà bien le seul indice de la présence d'un rempart. Une odeur nauséabonde titilla les narines dilatées. Inquiète Marie ne pouvait que chercher d'où cela venait. Et elle ne mit pas longtemps à trouver.

Linards avait du être belle ... Il y a des années ... Mais pas besoin d'être architecte pour s'apercevoir que les dernières avancées sur l'urbanise et l'hygiène n'étaient pas arrivées jusque là. Si Limoges avait une rue considérée comme les faubourgs, le village qu'elle traversait à présent aurait été une cour des miracles, tant la crasse et les ordures maculaient le sol. Les toitures semblaient avoir été dévastée par une tempête. La chaux des murs laissait ça et là des petites ouvertures, grandement appréciées par tout sortes de rongeurs qui s'y engouffraient et qui en sortait libre comme l'air. Seigneur ! Il lui faudrait du temps et beaucoup d'argent pour remettre tout cela d’aplomb. les roues malmenées cessèrent enfin leur course. Et un homme de noir vêtu, à l'air ingrat et au nez crochu, ouvrit la porte du coche proposant son bras en assistance à la Future Mère.


- Monsieur Avarécus. Ravie de vous revoir. Pouvez-vous m'expliquer ce qu'est cette folie ?

La botte de cuir foule le sol boueux. Heureusement elle a eu la présence d'esprit de se vêtir à la garçonne. Une robe épargné, Loué soit l'ange de la Mode ! Le vert se fixe sur les yeux sombre de l'intendant qui n'a pas bronché et arbore toujours son air sévère.
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Un_vendeur
    [Un Vendeur = Hermance Avarécus - Intendant embauché dans l'urgence pour s'occuper de la Seigneurie de Linards]




    * Grognements *

    Il désapprouve. Il fait les cents pas. Il se gèle dans ce foutu pays. Et pourquoi donc l'autre grognasse a-t-elle décidé de venir aujourd'hui ? Ses petits billets hebdomadaires qu'il prenait la peine de rédiger et lui faire parvenir ne lui suffisaient-ils pas ? "Mercredi 4 septembre : prélèvement d'un impôts sur le four commun. Tous ceux qui l'utilisent doivent s’acquitter d'un impôts de 50 deniers par utilisation. ", "Jeudi 12 septembre : Les vendanges ont court, pour ce faire toute la main d’œuvre disponible a été réquisitionnée", "Lundi 16 septembre : Mise en place d'une taxe prélevée par péage à l'entrée de la seigneurie" et ainsi de suite ... Bien évidement l'Intendant, certainement pas des plus honnêtes s'était bien gardé de dire à quoi il destinait les impôts et taxes prélevés, tout comme il avait caché le fait que même les enfants de six-sept an avait été dans les vignes pour travailler et le tout gratuitement évidement...

    * Grognements *

    Non décidément cette visite imprévue ne lui plaisait pas du tout. Les yeux sombres, mauvais, plissés, regardaient derrière la fenêtre le calme de la Rue. Au moins une chose de maitrisé dans ce joyeux bazar. Les quatre hommes que constituaient la garde avaient eu pour instruction de maintenir la Foule loin de leur Dame. Manquerait plus qu'un pécore trouve le courage de se plaindre de sa gestion. Oui il les avait un peu malmené, oui, il avait fallu qu'il use de force pour se faire respecter, mais néanmoins maintenant ne réclamaient-ils plus de salaire. Et l'avantage à les avoir cloitré chez eux, c'est que l'Idiote Rousse qui s'apprêtait à arriver n'en saurait jamais rien. Le Maître ici ce serait lui, et il y mènerait la grande vie. D'ailleurs, il n'avait pas touché à un seul écus d'or des vingt mille qu'il avait reçu de la Dame de Linards. "Pour parer au plus urgent et améliorer les conditions de vie de ces pauvres gens" avait-elle écrit. "Pourquoi faire" avait-il pensé ? Une paillasse pour six heure de sommeil, une miche de pain et de l'eau était bien suffisant pour ces gens.

    * Grognements *

    Les hennissements des bêtes d'un attelage se fond entendre et nonchalamment, la silhouette longiligne de l'homme en noir s'extirpe de la chaleur toute relative de son domicile de service. Le coche arrive et il grimace. Non, il n'est pas content du tout. Le carrosse s'arrête devant lui. Un peu de courtoisie pour mettre la grosse de bonne humeur. Raté, à peine arrivée elle demande des comptes ... déjà ... Sournois. Narquois, l'Intendant se pense fort et malin. Il répond d'un ton assuré mais d'une voix monocorde dépourvue de la moindre émotion.


    - Bonjour Demoiselle de Linards. Ravi également. Cette Folie ? Il s'agit de votre fief. Je vous avez prévenu qu'il y avait nombre de choses à faire. J'ai bien peur d'un cadeau empoisonné. Mais si ma Demoiselle veut se donner la peine d'entrer dans mon humble logis, je lui expliquerait tout plus en détail.

    Le sourire du Mince est contrit, forcé, malsain et dans un geste sec, il désigne la porte de sa maison.
Mahelya
Pieds au sol, elle retrouve contenance, ne laissant rien paraitre de la fatigue dû au voyage et à son état. Dans une expression glacial, les émeraudes suivent le geste sec de l'intendant, s'accordant un instant pour regarder la demeure. Le sourcil se hausse de contrariété, elle vient de constater quelque chose qui lui déplait au plus au point. Et se silence dans les rues ... C'est étrange ... Ça cloche quelque part ... Où sont les gens ? Les marchands ? Les enfants ? Les paysans ? Les artisans ? ... Ce n'est pas dimanche et il n'est pas l'heure de la messe. Le regard de l’Étincelle se teinte de contrariété. Et malgré la morsure du froid sur ses joues écarlates au point que ces éphélides aient disparues, elle n'a aucune envie de rentrer dans cette maison qu'elle observe encore d'un oeil critique.

- Je crois, Monsieur, que vous n'avez rien compris à l'objet de ma venue. Pour ma première foulée sur mes terres j'attends bien plus que de parler pluies et beaux temps avec vous devant une tasse de tisane au coin du feu.

Paf ! ça c'est dit. Mais c'est pas finit, elle s'échauffe juste la Rousse. Les mois passés à gérer le Comté, lui ont fait perdre de sa verve piquante, mais nul doute que cela ne durera pas bien longtemps. Pas un seul regard depuis l'invitation n'a été adressé à l'Intendant. Elle le sent malhonnête, elle le devine avare, après tout, avec un nom comme le sien.

- D'ailleurs je constate avec effroi que votre bâtisse est la seule viable alentours. Nous allons donc marcher, Monsieur, dans cette puanteur et cette boue de détritus et de terre. Et pendant ce temps vous m'expliquerez à quoi on servit les vingt mille écus que je vous ai confié pour amélioré la qualité de vie de mes gens ? Vous en profiterez aussi pour me dire ce qui a justifier ces levées d'impôts presque hebdomadaire. Vous me parlerez ensuite du salaire verser pour les vendanges et enfin vous me direz pourquoi ce village est déserte à la mi-journée, n'a-t-on informé personne de ma venue ?

Prendre la Rousse pour une niaise est une grave erreur, mais peut-être qu'elle se surestime aussi. En tout cas, pour l'heure, elle veut comprendre, elle veut savoir, ce que lui avait dit Victoire sur Linards n'est plus d'actualité et pour sur son amie ne lui aurait jamais menti. Non les soupçons se portent sur l'intendant. Alors elle esquisse le premier pas et d'un signe de tête intime le cocher à la suivre. Rester seul avec cet homme austère ne l'enchante pas le moins du monde, le cocher revêtira alors l'habis du secrétaire particulier.
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Un_vendeur
    [Un Vendeur = Hermance Avarécus - Intendant embauché dans l'urgence pour s'occuper de la Seigneurie de Linards]




    * Grognements qu'il tente étouffer *

    Et voilà, il avait raison de se méfier de cette visite. Il avait également raison d'en être contrarié à la limite de la Colère. Voilà qu'il était tombé sur une petite péronnelle, l'une de ces nouvelles nobles (*) qui pensent pouvoir tout gérer et tout améliorer. Une parvenue ! Une vendue ! Une Idiote ! La vision que l'intendant a de la noblesse est assez noire, pour lui, le noble est riche, seigneur chez lui et ses gens sont affaiblis pour éviter les révoltes, la grogne et également ainsi limiter le nombre d'enfant viable à un ou deux par foyer. Ce que les paysans produisent, ce que les artisans fabriquent, tout doit revenir au Maître contre rémunération insignifiante, et ainsi, le seigneur, baron, vicomte, comte, marquis et cetera, et cetera, s'enrichit, vit dans le luxe et devient fort et gras. Les billes d'ébène se posent sur la Rousse et la commissure de ses lèvres ne peut dissimuler, le mépris qu'elle lui inspire. Elle s'en fout semble-t-il .. Cela l’énerve plus encore. Contraint, il lui emboite le pas, cherchant déjà les excuses à donner.


    - Je vous avez dit, Madame, que la seigneurie était en mauvaise état. Vous le constatez d'ailleurs par vous-même, les paysans sont des faignants ! A la mi journée, ils ne travaillent pas encore. Mais puisque vous l'avez décidez ainsi allons donc visiter cette ruine qui vous sert de Terre.

    C'est pas mal ça ! le coup du c'est pas moi, c'est de la faute des autres ! Mais le Mince, devine aussi que la Grosse ne sera pas si facile à berner. Alors les rouages de son esprit s'activent. Qu'est-ce qu'elle a demandé déjà ? Les vingt mille écus ? Ils sont intactes : point positif. Pourquoi ? je suis avare et je pensais en garder une large partie pour moi et mes frais : ne surtout pas dire cela. Les levées d'impôts ? C'est toujours comme ça que cela se passe. Les riches taxent les pauvres. Ainsi les riches deviennent plus riches et les pauvres deviennent plus pauvres. Un salaire pour les vendanges ? Non mais ça ne va pas ? grâce à cela ils ont été exemptés de travailler aux champs.

    * Grognements qu'il tente une fois de plus d'étouffer, cependant il ne peut cacher son énervement.*


    - Je crois, Madame, malgré tout le respect que je vous dois, je crois en effet, que vous n'avez aucune idée de comment se gère une Seigneurie. Ma Maison est viable parce que lorsque je suis arrivé, j'ai levé un impôts avec celui-ci j'ai fait ravaler ce que vous nommez maison et que j'appelle taudis. Il me faut de bonnes conditions pour fournir un bon travail. Il était donc urgent de commencer ainsi.
    Le coffre n'a pas été ouvert, pas un seul écus ne manquent. Ces paysans sont des faignants et je ne leur accorde aucune confiance quand aux travaux qu'ils fournissent. Voilà pourquoi je n'ai pas fait appel aux charpentiers et ébénistes de la région. Il n'y eut aucun besoin de salaire pour la main d’œuvre lors de vendanges, elle était volontaires. Quant à savoir pour les impôts, je vous répondrai qu'il en est ainsi avec tous les domaines, vous n'aurez qu'à demander autour de vous.


    La Vache Limousine et ce malgré qu'elle le précède d'un pas, a tout écouté avec attention, il le devine en observant la rigidité de son port de tête. A nouveau il grimace bien que pendant son petit discours, il eut usé d'un ton mielleux et caressant, cette femme le dégoute. Et c'est de mauvaise grâce qu'il la suit des ses rues qui ressemblent plus à une décharge. D'ailleurs, il a froid, il n'aime pas marché, et encore moins se promener ainsi. Quand il se déplace, l'Intendant, c'est pour une raison précise, un prélèvement d'impôts, ou l'administration d'une punition à un pécore qui aurait osé se plaindre de son administration.

    - Satisfaite ?! Pouvons-nous rentrer à présent, où souhaitez vous encore patauger dans la boue ?
Mahelya
La Flamme se tourne est fait volte-face au terrible intendant. Elle avait écouté avec attention chacun de ses mots, et une seule constatation s'imposait à l'écoute de ceux-ci, il n'avait rien fait pour les Linardais et les Linardaises par contre, il avait su leur ponctionner de l'argent. Argent d'ailleurs qui n'avait nullement était réinvesti si ce n'est dans la réfection de la toiture de sa Maison. Il n'en fallait pas plus pour que le volcan qui sommeillait dans la petite Rousse ne se réveille avec violence. Si ces yeux avaient pu traduire son émotion, pour sur ils auraient lancé des Flammes à la manière d'un dragon.

- Je suis convaincue Monsieur, que vous n'êtes nullement l'Intendant, dont j'ai besoin icelieu. De fait vous êtes remercié sur le champs et sans rémunération aucune. Quant à percevoir pour vous même où votre maison les impôts de ma terre, cela constitue, il me semble, un délit. Vous allez donc être mis au fers, et remis à la Justice de Limoges, Monsieur, car j'ai bien l'intention de porter plainte contre vous. Le motif d'inculpation sera facilement celui d'escroquerie. Où se trouve la garde ?

S'adressant désormais au pauvre cochet, qui faisait office de tout ce jour, l'Etincelle ajouta sans pour autant quitter les billes noires de l'Intendant.


- Gontrand, pardonnez-moi de vous solliciter autant ce jour, si j'avais su ce qu'il se passait ici je serai venue en délégation. Pouvez-vous vous saisir de notre Intendant de pacotille, amenez-le auprès de la garde. Quant à moi ... désormais ... je ne vois qu'une seule solution ... Puisqu'il apparait que je ne peux avoir confiance en personne ... je vais faire appel à lui.
Gontrand, quand l'homme sera sous bonne garde, demandez à Monseigneur de sonner les cloches de l’Église afin de réunir la population. Enfin si tant est que l’Église soit occupée. Sinon faites-le vous-même. Je suis restée trop longtemps loin de Linards ... Rentrons désormais. Je crains que notre visite ici, ne dure plus longtemps que prévu. Gontrand, une fois vos missions accomplies, prenez du repos dès que vous le pourrez, il est fort probable que nous voyagions de nuit.


Immédiatement, le cocher saisit les mains de l'Intendant et les deux hommes suivirent la futur ex-jeune Comtesse régnante vers la prime maison vue. A la surprise de Marie, le Mince ne tenta même pas de se débattre, et c'est alors qu'elle se surprit à penser qu'il aurait peut-être le soutien de la garde. Misère que feraient-ils, elle et Gontrand contre les gardes ? Repoussant cette idée aussi loin qu'elle le pouvait, ils rentrèrent enfin au chaud ... Enfin presque ... Un feu tentait vainement de réchauffer la pièce, à peine était-elle tiède et chacun garda donc plusieurs couches de vêtements.
La Rousse s'installa sur l'écritoire, griffonnant à la hâte quelques mots pour celui qu'elle appelait au secours.


Citation:
De moi à toi,

Voilà bien longtemps ... je le sais ... j'ai besoin de toi de toute urgence ... S'il t'arrive de penser un peu à moi, de regretter ce qu'il nous ait arrivé, alors vient sans te faire attendre.

M.
Tu me trouveras en la Seigneurie de Linards, au nord-ouest de la Capitale.


Le pigeon parti immédiatement, et la garde ne mit pas bien longtemps a arriver, l'Intendant avait eu l'idée, d'installer une clochette sur la façade de sa maison pour l'appeler ... Une idée à retenir pour quand son château serait habitable ... Tout ce petit monde réuni là, il y eut une certaine surprise lorsque l’Étincelle expliqua que l'homme qui les avait embauché était arrêté sur son ordre. Mais vu le manque de solde, et la famine qui gagnait le village, il ne fallu pas bien longtemps pour que la fidélité des quatre hommes ne soit qu'un souvenir et que tous promettent avec ardeur de servir la nouvelle suzeraine des Terres. En attendant le retour du convoie à Limoges, Hermance Avarécus fut gardé sous surveillance par trois hommes gaillards. Gontrand monta aux combles pour se reposer un peu, pendant que la Rousse qui attendait et espérait l'arrivée de Lui, visitait la demeure de l'Intendant. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant ses propres tapisseries, sur les murs de la chambre d'Hermance. Escroquerie et Vol, voilà qui augmentait les charges contre lui.
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Harchi
" De Moi à toi ... ", "regretter...","viens ...", les opales vieillissantes accrochaient sur ces mots. Mots qu'il avait ardemment désiré. Mots qu'il n'attendait plus ... Se pouvait-il qu'enfin elle lui ait pardonné ? Mais sa Folie, maîtresse de ses nuits ne le laissait pas en paix et déjà murmurait dans son esprit : " Idiot, elle ne t'appelle que lorsqu'elle a besoin de toi.". Et il faut l'avouer l'homme agé, marqué par le temps et les souvenirs se laissa bercé par ses paroles amères un court instant. Mais dans un sursaut sa raison se rappela à lui. La Flamme avait certes besoin de lui, mais si elle l'appelait justement c'est parce qu'il était possible qu'une étincelle de confiance en ce vieux valet qui l'avait toujours suivit demeure au très fond de son être. Ragaillardit par cette pensée, le Reitre s'apprêtait à envoyer une réponse :

Citation:
J'arrive, il ne pourrait en être autrement !

H.


Quand il préféra froisser le vélin et chevaucher aussi rapidement que sa fière monture le lui permettait. Pas le temps de réfléchir d'avantage, sa Fille avait besoin de lui, c'est donc tout naturellement qu'il courait vers elle. Linards, oui il connaissait, il savait que la Rousse portait la couronne de ces Terres, et c'est donc tout naturellement qu'il était venu visiter les lieux, il y a presque deux mois de cela. Le lieux n'était pas bien riche mais promettait de s'améliorer pour peu qu'on s'investissait dans ce projet. Nul doute que c'est ce que ferait sa fille. L'équidé gris parcourait la campagne à vive allure malgré le poids des années. Le paysage de forêt laissa bien vite place à celui de culture et bien vite le vieux soldat allait arriver. Un sourire étira les traits de son visage buriné, il pourrait la revoir, lui parler, peut-être même l'effleurer. Qui sait le destin lui offrait là, peut-être sa dernière chance. Le talon s'enfonça plus encore dans le flan de la bête. Plus vite ! Plus vite ! L'impatience étreignait le pauvre homme.

A son tour quand il passa la porte du village, une puanteur innommable envahit ses narines, les masures, maisons, bâtiments semblaient laissés à l'abandon. Que s'était-il passé ? Les rues semblaient désertes, hormis quelques personnes timides qui avaient entrouvert leurs fenêtres et portes. Le vieux valet héla l'un des visages qui passait par l’entrebâillement d'une ouverture.


- Bonjour je cherche la Suzeraine, une petite rousse prête à mettre bas.
- L'est arrivée c'matin ! j'sais pas trop qu'est-ce qui s'passe, mais l'autre vermisseaux y s'est fait passé l'fers. L'est chez lui d'ailleurs la Rousselotte.
- Bien d'accord merci.
- Vous verez s'maison c'est l'plus belle.


"Je vois" aurait pu être la pensée du vieil homme qui prenait immédiatement la direction indiquée. Bride de l'étalon attaché aux fers de la maison et le vieux valet pénétra par la porte de chêne restaurée.

- Bonjour, Harchi ! Je viens à la demande de la Suzeraine.

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Mahelya
- Bonjour, Harchi ! Je viens à la demande de la Suzeraine. La voix raisonne dans le silence de la Maison de l'Intendant suspendu dans l'attente. Et La Rousse fait de gros effort pour ne pas se précipiter vers celui qu'elle a chassé, à deux reprises déjà et qui pourtant est là aujourd'hui, pour elle. Alors elle se contient, mesure le rythme de ses pas, et si les battement de son cœur s'emballent, son apparence physique n'en laisse rien paraître. Fière - Il ne faudrait surtout pas qu'il sache à qu'elle point elle est heureuse qu'il soit venu - elle descend doucement l'escalier. Prunelles émeraudes fixée à la silhouette du vieux valet. Il a vieilli, il a maigri, il a le teint cireux et une étrange lueur dans la nacre de ses opales usées par le temps. Comme si cette Folie qu'elle avait perçu le jour de son accident était encore ici, tapis dans l'ombre de son Esprit, attendant son heure. Seigneur, comment a-t-elle pu le garder aussi longtemps loin d'elle. De toute ses forces elle résiste à l'envie de se jeter dans ses bras, de lui dire qu'il lui a manqué, de lui avouer qu'elle aurait aimé qu'il soit là à ses cotés pendant ces deux longues années, qu'elle a souvent pensé à Lui même si elle n'en a jamais parlé. Mais la tâche indélébile de cette chute sur le cours de sa jeune Vie, est encore bien présente. Il avait failli la tuer tout de même !

Un membre du guet s'est déjà positionné entre le Rousseur et l'ancien Valet. Bon, apparemment l'Intendant, n'a pas vraiment eu le temps de corrompre son petit monde, un bon point. La Rousse hâte le pas à peine et pose la main sur l'épaule cuirassé de l'homme aux couleurs de Linards.


- Je vous remercie, mais effectivement, Monsieur est attendu par moi. Pouvez-vous s'il vous plait aller réveiller Gontrand et organiser cette réunion avec les villageois au plus vite ? Soit dans l'Eglise, soit dans n'importe qu'elle salle chauffée, et au mieux isolée.

Évidemment le garde s'exécute immédiatement non sans lancer un dernier regard sur le Vieil Homme. Un instant, la Flammèche se demande si lui aussi a perçu l'étrange lueur de son regard. Mais elle en doute, elle seule connait l'homme. Du moins elle l'espère, mais le temps passé où l'Ombre et la Lumière étaient séparés, a peut-être creusé un fossé dans ce lien si particulier qu'ils partageaient.

- Tu as fais vite !

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Harchi
- Tu as fais vite !
- N'est-ce pas ainsi qu'agit tout bon Valet de ce nom ?
- Je te remercie d'être venu
- Je vous remercie de m'avoir appelé. Que Puis-je faire pour vous ?
- Voici Linards, la Terre Limousine et Marchoise dont on m'a confié la charge. J'en suis très honorée tu te doutes, cependant, le mandat de Comtesse du Limousin et de la Marche m'a tenu à l'écart de la gestion de ces Terres. J'avais embauché quelqu'un, rapidement, lui accordant ma confiance. Mais il s'avère que je me suis trompée ...


Le Reitre usé, écoutait avec attention la petite poupée Russe qui se tenait devant lui. Il est vrai qu'elle ressemblait à Sylvine, sa Mère. Les mêmes yeux pétillants, bien que pour l'heure exténués. Les mêmes lèvres charnues et d'un Rose profond. Le même petite nez en trompette, les mêmes tâches de rousseurs, les mêmes mèches de feu encadrant un visage de porcelaine. Il avait bien noté le Vieux, que sa Fille tenait à peine debout, qu'hormis les rondeurs que confèrent aux femmes la grossesse, elle avait maigri, semblait diminuée et qu'elle était épuisée, pire qu'elle était tracassée. Nul doute que personne ou presque ne l'avait remarqué, hormis Kylian. Nul Doute qu'elle faisait son possible pour garder son sourire et la foi dans ce qu'elle faisait. Mais le vieux soldat ne la connaissait que trop bien. N'était-elle pas une partie de Lui après tout ? Et, Harchi se souvenait de l'inquiétude qui perçait les prunelles du jeune Deschenaux.


- ... L'homme que j'avais choisi pour ce faire, m'a non seulement trahis, mais a trahis mes gens également. Il est ferré et sous bonne garde, j'ai bien l'intention de le livrer à la Justice.
- Je vois. Et donc pourquoi m'avoir fait venir ?
- J'y viens.


Et sa Lumineuse se met à faire les cents pas, elle est anxieuse, nerveuse. Incroyable comme il arrive encore à lire en elle comme dans un livre ouvert. Au moins les deux ans de séparation n'auront-ils pas eu raison de leur liens si particulier. De son Coté du Moins. Elle est belle. Pas autant que sa Chère Sylvine dont les traits étaient plus délicat, plus fins. Mais la Flamme ne manque pas de charme, c'est indéniable, même si elle ne correspond pas idéalement à l'image que l'on se fait d'une Femme, parce que trop fine, Elle flamboie. A moins que ce ne soit là, la simple réflexion d'un Père qui s'est trop longtemps ignoré. Les parents ne trouvent-ils pas toujours leur engeances, merveilleuse ?

- C'est la catastrophe ici, je ne sais pas si tu as pu le constater en arrivant, mais seule cette maison est viable. Aucun chantier n'a été entamé dans le village. le ruisseau centrale d'écoulement des détritus est complètement saturé. Tu as du le sentir ! ça pu ! Il est impensable que je laisse la situation se dégrader encore ... Les pauvres ... l'hiver approche à grand pas ... je ne sais pas comment je vais y arriver ... Ils vont mourir de froid.

Et l’Étincelle lève des yeux désespérés sur le pauvre Garde qui s'en retrouve avec le cœur en miettes. Sa fille ne va pas bien du tout, heureusement c'est lui qu'elle a appelé pour la sauver. Ce peut-il que les rôles s'inversent avec le temps ? Il constate non sans joie, que depuis qu'il l'a retrouvé, Sa Folie s'est muselé. On n'a pas idée, mais cela fait un bien fou de se retrouver seul dans sa propre tête. Il s'avance doucement vers sa petite Rousse et un sourire emprunt de tendresse, étire le visage buriné. Une mains caleuse, marqué par le temps qui passe tant à la jeune demoiselle un mouchoir immaculé.

- Allons, Allons, Demoiselle de Linards, inutile de vous mettre dans des états pareils, ce n'est pas bon pour votre enfant. Je suppose que vous m'avez fait venir pour que je reprenne l'intendance de ces lieux. Bien. J'accepte. Et vais-me mettre au travail dès à présents. Nous allons aller à la rencontre de vos gens afin de dresser la liste de leur priorité. J'ai constaté également que les murs de les murailles étaient effondrés et que la porte sud était un peu la seule à tenir encore debout. Mais l'hiver s'annonce glacial et je pense que l'on ne prend pas trop de risque à renforcer les murailles au retour des beaux jours. Le lavoir est insalubre depuis fort longtemps déjà, les femmes n'y vont même plus laver le linge préférant, les petits baquets d'eau pour ce faire.


Oui il était déjà venu, on l'avait dit non ?

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Mahelya
Les Émeraudes humides s'écarquillent et les lèvres s'ouvrent, incrédules pour former un parfait "o". Elle n'en croit pas ses mirettes. L'Ombre de sa vie semble connaître mieux qu'elle ses propres terres. Comment est-ce possible ? A-t-il pris son temps de faire le tour du propriétaire avant de venir la rejoindre ici ? Alors elle l'observe, et le vieillard fatigué qu'elle a cru voir quelques instants plutôt disparait devant elle. Sous ses yeux, l'homme redevient hardi, gaillard, en forme, presque ... presque jeune. Comme si un nouveau sens avait été donné à sa vie. Les opales du Reitre brillent, non pas de folie, même si la Flamme, son Miroir, la sent encore tapis dans son esprit, mais d'envie, de gout, de soif. Comme si la Vie insufflait un nouveau souffle dans ses veines. Le sourcil flamme se lève d'interrogation. Est-ce elle ? Est-ce la proposition de travail ? Elle ne saurait le dire. Harchi semble content d'être là mais elle ne sait si c'est pour elle ou non. Et a vrai dire, si ce n'était pas pour elle, elle le comprendrait, vu la façon dont elle l'a ignoré pendant deux ans.

Doucement, elle attrape le mouchoir généreusement confier pour éponger les larmes qui perlent au coin de ses cils.


- Comment sais-tu tout cela ? Tu es déjà venu ?

Reniflement de circonstance. Oui quand on pleure on a de la morve au nez. Avant de se moucher fort dans le linge Immaculé, qui ne le restera pas longtemps. Et c'est le flot de paroles qui se déverse sur le vieux Valet. La Rousse prend siège et commence à déballer tout ce qu'elle a sur le cœur, la fatigue, le conseil, le mariage qui approche, la délivrances aussi. Et le temps passe ainsi sans que jamais le Soldat ne l'interrompe.

...

...


- Madame ... Oh ... euh Pardon ... je ne voulais pas vous déranger ... la salle est prête ... et Votre Cocher fait du porte à porte pour inviter les gens à le rejoindre.
- Oh, euh, d'accord.


Regard envers son Ombre, l'heure avait sonné d'affronter la foule.

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Harchi
Et c'était l'heure de se mettre en route. Pas un mot n'était sorti des lèvres du vieux soldat tant que sa Fille se confiait à lui. Il savait que cela n'allait pas, il l'avait deviné quand on lui avait rapporté que la petite Rousse ne se balançait plus, depuis qu'elle était enceinte. Oublié son monde a elle, son refuge, sa paix, la gestation devait empêcher son Esprit de trouver ce repos fol. Car oui, le vieil homme était fou mais la Folie de son esprit avait emprunté les voies du sang et s'était implanté différemment dans sa Rousse Fille. Une folie plus sage, un esprit plus vif que la moyenne, l’Étincelle avait juste besoin de se déconnecter de la réalité, de se réfugier dans son monde à elle, ou chiffres et lettres s'assemblaient parfaitement, pour une compréhension de tout ou presque...

Les opales bienveillantes se posent sur la Frêle jeune femme qu'elle est devenue, alors que tout deux rejoigne l’Église, où semble-t-il une petite foule les attends. Le père qui sommeil en lui ne peut réprimer la bouffée de fierté qui réchauffe ses entrailles. Qui aurait pu deviner lorsqu'à sept et qu'elle parlait de "pilitique" de "Nourson", elle deviendrait celle qui se tient debout à présent ? Elle a peur, il le sens, le devine à la façon dont ses épaules sont raides, voutée. Elle craint les remontrances de ses gens, elle les craint mais les accepte déjà, se sentant coupable alors qu'évidemment la faute ne vient pas d'Elle. Pauvre Petite Flamme tu vacilles tellement. Lui ? Il appréhende moins, il sait gérer la foule. N'a-t-il pas été Soldat Assassin ? Les émeutes, la populace qui gronde ça ne doit pas être aussi éloigné que des centaines de soldats en furie. Alors il avance sereinement, et pense déjà à décharger, sa pauvre Fille épuisée.

Après une grande inspiration de la Rousse sur le pas de la porte, enfin ils pénètres dans la nef. Quelques familles au complet sont là, mais ce sont surtout les hommes, fourches à la main qui se sont présentés, pour ce concile extraordinaire. Des rumeurs montent des bancs alors que le Soldat et la Flamme remonte lentement vers l'autel. Le Reître ne peut s'empêcher de regarder sa Rousse, il sent sur elle tout le poids des regards. Elle est terrifiée. Alors n'écoutant que son cœur de Père vieillissant, il la rattrape et l'effleure de son épaule, façon muette de lui signifier : " Ne vous inquiétez pas, je suis là."

Elle inspire une fois encore et se retourne face à la Foule. Mais il ne lui en laisse pas le temps et c'est le vieux Valet qui prend la parole désormais. Les opales glisses sur la Rousse avant de balayer l'assistance.


- Bonjour à tous, je me nomme Harchi, simplement Harchi. Vous ne le savez peut-être pas, mais votre précédent intendant, a été mis aux fers ce matin et sera déporté devant la Justice du Comté. Votre Suzeraine, Demoiselle Marie-Amélya d'Elicahre-Kierkegaard, m'a donc confié sa charge. Si nous sommes ici devant, c'est tout d'abord pour évaluer vos besoin et discuter ensuite de ce qu'il pourrait être fait à Linards pour en améliorer le rendement.


- Moins d'impôts !
- Ouais moins d'impôts on est pas des vâches à lait !
- Les maisons sont délabrées.
- Mon bébé est mort de froid y'a pas deux s'maines !
- Les enfants sont toujours malades.
- Etre payer pour les vendanges.
- Réparer l'four commun pour qu'on puisse faire d'pain !
- déboucher l'lavoir, l'eau y est plus que trouble. l'est verte, avec une mousse marronnasse.

- Du calme, du calme, pas tous à la fois, cela devient une cacophonie et je ne comprends rien. N'avez-vous pas un représentant ? un maitre ? un notaire ? Qu'il se lève et qu'il s'exprime.

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Jehan_maurecourt

    Bien évidemment que le vieux Jehan se retrouvait dans l'assistance de cette Eglise. Fermier de père en fils, il avait mis son savoir à la disposition de plusieurs Grands Maîtres, mais les guerres successives, les périodes de famine l'avaient fait migrer vers ce Comté oublié, tranquille depuis un peu plus de deux ans. Le Limousin et la Marche. Pas de grande ville ou de village fort pour Lui, non Il préférait le charme des terres oubliées. Linards se portait plutôt bien d'ailleurs à cette époque, le petit village ne manquait pas de cachet et les terres étaient assez nombreuses pour que chacun y trouve du travail. Tout se passait si bien avant qu'on leur envoie l'autre guignols qui avait fait s'écrouler le charmant petit village en moins de deux mois. Pensant à tors que c'était là les ordres de la nouvelle Suzeraine bien trop occupée à coiffer la couronne comtale, oubliant la belle et pauvre Linards, la nouvelle porteuse de couronne s'était vite vu cataloguée d'ignorante, d'abjecte et d'imbécile. Nobliote sans cervelle qui avait du coucher pour obtenir le titre. Qu'il était aisé de porter jugement en rase campagne... Mais en ce jour, elle avait fait l'effort de se déplacer et de reprendre un peu les choses en main. N'oublions pas que c'est à son initiative que cette réunion était organisée. Et pour cela, méritait-elle au moins un peu de respect et d'écoute. Et qu'elle ne fut pas la surprise du Maurecourt lorsqu'elle et le nouvel Intendant leur cédèrent la parole. Foi de paysans, c'était bien la première fois qu'on leur faisait celle-là !

    Le Vieux à la chevelure argenté, le nouvel intendant, demandait un interlocuteur afin de noter et enregistrer les griefs de la populace Linardaise, et sans qu'il ne bouge, sans qu'il ne pipe mot, déjà quelques regards de Linardais se posaient sur le héros du Jour : Jehan Maurecourt, pour vous servir. Après quelques œillades appuyées qui semblaient dire "trouvez quelqu'un d'autre!" Le fermier consentit à se lever enfin non sans un soupire. La silhouette élancée, il était grand. Trop peut-être, si l'on en jugeait à la taille de son pantalon qui ne couvrait pas ses chevilles. Ses membres - bras comme jambes - semblaient à de fragiles roseaux. Mais ce n'était là qu'une apparence car sous ces vêtement ample se dissimulait la musculature des hommes des champs, cuisses et bras robustes même si ventre vide. Son visage était anguleux et quelques rides déjà marquaient le pourtour bronzé de ses yeux. Il ne traduisait aucune émotion particulière. Un faciès qu'on aurait pu qualifier de bovin si l'on ne faisait pas attention à la lueur de génie qui allumait ses prunelles sombres : Marrons ou noires, cela dépendait de la lumière. Un chapeau de paille abimé par endroit couvrait de longues mèches filasses, châtain clair parsemées au tempes de blanc, ramenées en catogan. Son teint mâte ne laissait aucun doute quand à son métier, l'homme travaillait au quatre vents.

    Non sans un soupire, droit comme un "i" Il fait face à celui qui les dirigera. Le regard ne se baisse pas pour autant et Jehan semble annoncer la couleur : J'te préviens mon Coco, t'as intérêt à être meilleur que l'autre Nigaud, sinon crois-moi tu ne feras pas d'vieux os." Puis le regard sombre glisse sur la silhouette aux côtés du dénommé Harchi et le noir rencontre un vert pure, alerte, intelligent. Ce simple échange de regard en silence, intime à Jehan que les ragots colporté sur le dos de la nouvelle couronnée, ne sont que mensonges. Peut-être qu'elle ne sait simplement pas comment gérer cette terre ?! Presque imperceptiblement, le regard du paysans s'adoucit et après s'être raclé la gorge, l’Élancée prononce de sa voix de basse.


    - Qu'on aille chercher un prie-Dieu, pour qu'Notre Suzeraine puisse s'assoir. Elle est grosse.

    Un homme assis au premier rang ne se fait pas prier. Jehan lui ne bouge toujours pas et se contente de regarder la scène, encore un peu dubitatif quand au fait, de faire confiance ou non à ces gens-là. Cette petite mise en scène lui permet de constater que la Femme semble douce, puisque le gueux est gratifié d'un merci qui semble sincère et d'un sourire. Bon point pour la Nobliote, ne peut s'empêcher de penser notre Paysans.

    - Bien maintent qu'tout l'monde est à son aise, reprenons. Vous vouliez un interlocuteur, il semblerait que la voix du peuple me désigne et bien me voici, Jehan Maurecourt, fermier de Linards.

    Un court instant est accordé pour laisser libre court aux éventuels opposants, mais comme il le présentait, personne n'a vraiment envie de l'ouvrir devant la couronnée et son représentant. En son fort intérieur l'homme bouillonne reprochant encore la facilité avec laquelle on juge les gens et la peur de leur parler face à face en retour. Un moue dépité parcoure son visage bruni par les rayons du soleil et dans un soupire le fermier reprend.

    - Vous cherchez des conseils et solutions pour Linards ?! Comme dit plus tôt, l’hiver approche et si vous voulez de la main d'oeuvre en bonne santé pour les semailles, les moissons, les récoltes et les vendanges, il faudra alors vous assurer qu'ils passent l’hiver dans des conditions acceptables. Avant que cette terre ne vous soit attribuée, c'est le Comté qui subvenait aux besoins des Linardais. Avec une bonne organisation, nous parvenions à faire en sorte qu'le village se gère, mais depuis l'arrivée de l'autre idiot, ces subventions ont cessé, alors qu'nous continuons à nous acquitter des impôts et taxes mais rien de ce que nous versions n'était utilisé pour améliorer la vie ici, de fait, les bâtisses très vieilles ont commencée à se délabrer, et les rafales de vent en c'début d'automne ont eu raison des toitures et charpentes. Je pense donc qu'il est nécessaire de commencer par là. Nous z'avons bien une charpenterie mais j'doute qu'elle arrive à tout boucler avant les premières gelées.
    La muraille qui cerclait le village pourra attendre les beaux jours, je ne pense pas qu'on puisse s'attendre à des pillages dans les moins qui viennent, il est évident qu'y rien à piller ici.
    Il est cependant urgent que le four commun et qu'le moulin soient remis en état, sinon il n'y aura pas qu'le froid qui fera des victime cet hivers mais aussi la faim.
    Enfin, ramoner les foyers qui peuvent l'être et assainir le lavoir qui fait une drôle de tête.
    Organiser des battues en vu de récolter du bois mort pour l'entreposer dans un coin sec de Linards afin que chacun puisse se servir pour s'chauffer.
    Supprimer la taxe de passage serait aussi un plus pour le commerce, mais j'pense pas qu'ce soit une priorité d'l'instant.


    Petite pause afin de laisser à l'intendant, le soin de noter ou d'objecter, mais Jehan était plutôt fier de lui, des problèmes Linardais, il n'avait presque rien oublié ... si ce n'est ...

    - Ensuite j'crois bien qu'il faudra qu'on repense toute la méthode de culture et investir dans du nouveau matériel.
Mahelya
C'est avec joie et reconnaissance que l’Étincelle accueille le Prie-Dieu, ne se faisant d'ailleurs par prier pour poser son lourd fessier sur l'assise. Ahhhhhhhhhhhhh ! On est mieux ainsi n'est-il pas ? Alors oui le sourire qu'elle affiche à la bonne âme qui vient courageusement de sauver son séant est sincère, amical, "vous êtes mon héros!" d'ailleurs, les prunelles se tournent bien vite vers celui qui a donner l'ordre, le conseil de l'assoir. Sympathique ! Elle qui pensait se faire lapider pour avoir honteusement négliger le temps de son mandat, les terres de Linards qui lui étaient confiées, n'était pas si mal accueillie en fin de compte. A moins que ce ne soit parce qu'il ne craigne un accouchement inopiné en plein milieu de l’Église ? Un rapide balayage de l'assemble, confirme malheureusement sa mauvaise pensée, une majorité d'homme est présente, peu de femmes ont fait le déplacement, certainement contraintes par leur époux où chef de Famille à rester à l'abri. Bon ... Petite tape douce, sur le ventre rond, façon discrète de dire au petite être en sommeil : "T'avise pas de sortir maintenant, on sera dans la Marde !"

Bref, La voilà bien installée la Flamme et bien qu'elle se doute qu'Harchi raisonne afin de formuler une réponse acceptable, c'est elle qui prend la parole la première. L'avantage de connaitre les réponses et d'arriver à calculer combien tout cela lui coutera ... Pfiou, pour le coup les 20 000 écus ça semble un peu léger ... La sueur froide parcoure toute son échine ... Ca va être serré, et la Flammèche se voit mal annoncer à son Kylian : "Mon Vicomte Chéri, cela te dis qu'on ne mange que du maïs pour le reste de notre vie ? Avoue que ça fait rêver non ?". Heureusement, contrairement à ce qu'elle clame un peu partout, Marie s'en sort très bien avec les chiffres et sait faire fructifier et se reproduire les écus. Sauvés ! Enfin presque, cela ne va quand même pas être une partie de plaisir.


- Bien refaire les charpentes et permettre aux Linardais et Linardaises de vivre dans des conditions acceptableé. C'est noté. Mon futur époux possède une échoppe de charpentier, et deux ouvriers à son service, je m'enquerrai auprès de lui afin de savoir s'il peut nous les envoyer ici pour quelques jours. C'est, vous avez raison, le plus urgent. Pour le Four, considérez que c'est fait. Je gage qu'Harchi ci-présent, s'il est épaulé de quelques bonnes volontés trouvera bien vite une solution. Une fois le four rétablit, nous le laisserons tourner un mois et puis nous referons un concile comme aujourd'hui afin de savoir si cela suffit de n'en posséder qu'un seul ou si un second est nécessaire.
Pour le lavoir, serait-il concevable que quelques volontaires le vident intégralement et le nettoient, pour ensuite y reverser de l'eau clair ? Ces volontaires s'ils sont artisans seront bien évidemment dédommager. Je sais bien qu'il faudra quelques jours pour assainir la pierre et éventuellement colmater les fuites.

Pour la muraille je note, d'ailleurs, Harchi songeait exactement à la même chose que vous.


Petite pause, pour s'accorder le temps de finir de noter les remarques et solutions. Oui, ici c'est la Suzeraine qui note, de toute façon son écriture est plus jolie que celle d'Harchi ! Et toc !

- Par contre, je ne saisis pas ... qu'entendez-vous par "repenser toute la méthode de culture et investir dans du nouveau matériel."
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Jehan_maurecourt

    Jehan écoutait avec attention la petite Rousse qui lui faisait face. Derrière ces allures frêles et fragiles, elle dissimulait une grande force et une détermination à toute épreuve. Cette nouvelle Suzeraine voulait faire de Linards une grande Seigneurie, et force était de constater que le Maurecourt désirait la même chose. Un fin sourire qu'il ne tenta même pas de dissimuler dévoila une rangée de dents pour le moins anarchiques. Quelques chicots lui manquaient, vestiges d'une hygiène approximative et de quelques bagarres à la sortie de troquet, période sombre que le Paysans aurait aimé oublier. Si seulement les miroirs n’existaient pas ... Bref, la satisfaction était là. Quelques mots quelques phrases et déjà les sobriquets dont la suzeraine avait été affublée de par son absence, étaient oubliés. Toujours debout, les yeux sombres de l'Homme de la Terre parcoururent les visages des Linardais, ceux présent du moins. Quelques hochements de tête, approbateurs, quelques sourcils froncés, pour les sceptiques et quelques regards neutres, pour ceux qui en désiraient plus. Les pauvres rêveurs ... on ne pourrait pas se vautrer dans le luxe et la volupté en quelques mots échangés. Non, le domaine aurait besoin de souffle, de force, pour retrouver et surpasser son luxe d'antan. Se laisser aller au rêve était donc impossible, mais ce laisser berner hors de question également. Bien que le discours semblait sincère, Jehan voulait des garantis. Des vrais.

    - Pouvez-vous nous assurer que votre Intendant, le dénommé Harchi n'sera pas du même acabit qu'l'autre fol ? Parce que si c'est l'même zozio, vous vous doutez bien qu'les Linardais n'l'aid'ront certainement pas. Pas trop du moins. S'il montre qu'il est dévoué et ne nous traite pas comme de simple bœufs, ça d'vrait aller ...

    Mais soit ! Disons qu'vous accorde à lui et vous le bénéfice du doute. Vous pensez vraiment qu'votre futur acceptera d'aider une petite terre comme Linards alors qu'il possède bien plus grand dans lieu bien plus ensoleillé ? Du moins c'est les rumeurs qui courent, le Maître serait pas du coin.
    Mais soit ... encore une fois je vous laisserais répondre à mes questions après mon intervention. Vous ne saisissez pas le sens "repenser toute la méthode de culture et investir dans du nouveau matériel", permettez que je vous explique.


    La Rousse inclina la tête en signe d'approbation, non sans un sourire, le Paysan en était certain, elle avait souri, et malgré la maigreur extrême des traits de son visage, force était de constater qu'heureuse, elle n'était pas vilaine pour une brindille. Pas peu fier d'avoir décrocher à la suzeraine une marque de sympathie, Jehan bomba le torse en prenant une grande et profonde inspiration.

    - La seigneurie de Linards dans ses beaux jours possédait un four, un moulin et une étable en parfait état. C'n'est plus l'cas à présent, inutile d'revenir sur tout ça, on en a tous bien conscience. Mais le fait est que le blé pourri, la farine est d'mauvaise qualité et nous n'avons plus d'pain, ou du médiocre qu'on ne filerait même pas aux chiens. Ça on est bien d'accord que pour qu'nos conditions d'vie s'améliorent va falloir changer ça.
    Mais je parlais plutôt d'la façon dont on travaille ici. Vous avez demandé à l'autre des vignes, et heureusement, le nigaud les a placés sur le bon champs, donc pas d'soucis de ce côté-là. Du moins pour cette parcelle.
    Les autres champs ça va pas mal aussi grâce à la Jachère. Mais je pense sérieusement qu'on peut améliorer les rendements. Comment me demanderez-vous, j'le vois dans vos yeux. Ici il est de coutume de laisser la terre se reposer trois ans avant de la semer à nouveau. J'ai vu lors d'mes pérégrinations des paysans cultiver autrement. Le repos de la terre chez eux, ne durait qu'un an. Qu'est-ce que c'est qu'cette folie, pensez-vous. Encore une fois laissez-moi vous expliquer :

    Si nous alternons les semis de froment et d'avoine, qu'on laboure régulièrement pour retirer les mauvaises herbes, et qu'on laisse ensuite le sol en prairie, un an pour le bétail, alors nous aurons une terre bien plus riche. Par contre, pour qu'ça fonctionne, il faut impérativement augmenter le nombre de bêtes, vaches, moutons, chevaux seront les bienvenus pour graisser le sol.
    Évidemment cette méthode de culture a un petit inconvénient pour les éleveurs, ils ne toucheront plus de votre part le même petit pécule que lorsque leurs bêtes ruminaient trois ans sur la terre au repos, néanmoins j'pense que cela peut se compenser par un petit intérêt sur les récoltes, d'autant que celles-ci seront bien meilleures. Autre point, il faut absolument éviter de semer seigle et froment ensemble, leur maturation n'est pas la même et moissonner tout en même temps provoque à chaque fois de grosses pertes. Voyez ?


    Petite pause dans son interminable discours, pour que l'idée voit clair dans l'esprit de ses interlocuteurs. Il était fier, Oh oui, il était fier, tous l'avaient écouté sans l'interrompre une seule fois. Et ce qui le rendait d'avantage fier encore c'est qu'il n'avait pas fini d'exposer ce qu'il avait appris. Paysan est métier messieurs dames.

    - Parlons maintenant matériel, les charrue dont nous disposons - nous avons réussi a en garder deux en bon état - sont assez bien mais pourrait être amélioré. Déjà, oubliez les ânes pour les tirer, les bœufs, sont bien plus robustes et moins sujet aux infections. Pour que leur travail soit d'avantage encore facilité, il faudrait revoir la conception des charrues et utiliser des matériaux plus adapté, pour éviter les frottements et plaies suintantes qui achèvent bon nombres d'animaux. Un exemple tout simple, lors de mes voyages j'ai constaté que les paysans dont le sep de leur charrue était en bois de poirier soignaient moins souvent leur bétail. L’avantage des bœufs c'est qu'ils sont moins cher à entretenir aussi, on les nourrit avec de la paille et du foin contrairement aux ânes qu'on nourrit avec de l'avoine ou de l'orge. Enfin dernier point, un bœuf vieux, peut s'engraisser et se vendre pour faire de la viande. Il en faudrait un nombre impair, ainsi celui au repos remplacera celui de la paire qui est le plus fatigué, et ainsi de suite ... Qu'en pensez-vous ? J'sais bien que ça va demander un gros investissement de départ, mais croyez-moi, il sera vite rentabilisé.

    Et voilà, la leçon d'agriculture avait été donnée. Accepteraient-ils, n'accepteraient-ils pas ? Pour sur la réponse n'allait pas tardé à tomber.
Mahelya
La Rousse note et note encore et encore. Moi je le dit dans une autre vie elle a du être scribe tant elle passe son temps une plume à la main ... La Pauvre ... Comme elle sera malheureuse après son accouchement de ne plus pouvoir laisser l'encre divaguer au gré de ses idées, seule... Bref, pour l'heure elle note, aussi rapidement que possible afin de ne pas perdre un seul détail de ce qui est dit ici. En silence, sans même soupirer, la plume gratte frénétiquement les reliefs du vélin qui était vierge encore, il y a quelques minutes. Pas un mot n'échappe à la dextérité de la Frêle, il en va de l'avenir de Linards, elle ne doit absolument rien omettre. Ce qui est plus étrange c'est qu'en même temps qu'elle note, elle tente de compter afin d'avoir une approximation de la somme à investir.
Le Four ... un peu de pierre et d'argile et l'affaire sera réglée, même pas sur que cela rentre en compte dans les dépenses.
Le moulin, il va falloir aller voir les dégâts, si c'est un problème de toiture, Kylian sera là pour aider à réparer, si c'est un problème d'aile se sera plus délicat.
L’Étable ... tout un bâtiment à reconstruire ?! Pfiou au moins 1000 à 2000 écus, sans compter le foin et l'avoine pour nourrir le bétail ...
Les nouveaux semis à acquérir en quantité suffisante ...
Le matériel à modifier, les charrues à remplacer, il en faudrait au moins trois tirées par deux ânes chacune ... Non il a dit des bœufs, et en nombre impaire ... Sept donc ? ça coute bien plus cher qu'une vache ça ... D'ailleurs il a dit de racheter des vaches des moutons et des chevaux ... des chiens aussi pour surveiller les troupeaux ... on arrive à au moins 10 000 écus en tout là maintenant. sans compter le dégagement de la rigole déversoirs au milieu de la route, des maisons à restaurer et réparer, le bois pour l'hiver à amasser ... 20 000 entre 20 et 25 écus. Bordel !

La Flamme regarde tous ces mots, tous ces chiffres, puis lentement se lève et regarde tour à tour chaque visage présent dans cette église.


- Si vous m'assurer que tout cela va améliorer Linards, alors nous le ferons. Harchi possède déjà de quoi entamer tous ses grands chantiers !

Oui le nouvelle intendant possède a peu de choses près toute la somme pour les grands travaux, peut-être que cela permettra d'avancer plus vite désormais. Puis les prunelles vertes captent les sombre du Paysans et c'est plus sèchement quoique souriante qu'elle complète son intervention.


- Maurecourt, je n'ai rien à vous assurer quand à la fiabilité d'Harchi, soit vous me croyez, soit vous ne me croyez pas. Je n'ai pas à me justifier. On m'a confier une terre, je souhaite la faire fructifier évidemment, mais pas seulement pour moi, mais pour les Linardais et les Linardaises aussi. Je suis plutôt à l'abri du besoin et cette Terre pour l'heure me coûte plus qu'elle ne me rapporte. Harchi m'a élevé presque comme sa fille, et s'il est là aujourd'hui c'est pour s'assure que je ne vais pas me ruiner pour rien. Alors maintenant croyez-moi, ne me croyez pas ... qu'importe mais il est évident que je ne pourrai pas tout faire toute seule.

Amen ! La Flamme a parlé. Le tour des problèmes est donc fait. Le minois s'incline une nouvelle fois avant qu'elle ne recommencer à parler.

- Je crois que nous avons fait le tour des soucis et problèmes. J'ai pris bonne note de vos suggestions Maurecourt et je vais laisser mes instructions à Harchi qui va veiller à ce qu'elles soient réaliser au plus vite, par ordre de priorité. Sur ce, merci à tous de votre présence, je me dois de rentrer à Limoges désormais.

La nef se vida peu à peu et Harchi accompagna l’Étincelle jusqu'à sa nouvelle demeure. Ils parlèrent encore de longues heures sur les priorités de Linards puis deux gardes Linardais accompagnèrent la Frêle et le prisonnier jusqu'à la Capitale.
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Eloise_prudence_d_e
La visite n'avait rien de très prévu. De passage en Limousin après les allégeances prêtées par sa mère, Eloïse-Prudence avait séjourné quelques jours en son domaine des Cars, y trouvant un repos que son mandat de bourgmestre ne lui laissait guère. Un soir de ce séjour, Sindanarie et elle avaient longuement discuté. La famille avait été leur principal sujet de conversation, et la jeune fille lui avait fait le serment d'aller au-devant des siens.

Et pour cela, il y avait sans aucun doute un endroit idéal en Limousin : Linards. Là devait séjourner sa cousine Marie-Amelya... A l'heure actuelle, c'était celle à l'égard de laquelle elle ressentait le plus de curiosité. A peine plus âgée qu'elle, elle avait déjà fief en propre, époux et enfant. Et surtout, elle avait son âge et toute l'affection de sa mère. Que demander de plus pour inciter à faire connaissance un peu plus avant ?

Empruntant donc, à l'invitation de sa mère, une jument baie répondant à l'étrange nom de Vengeance, Eloïse-Prudence prit la route sobrement vêtue de braies et d'un mantel de voyage (pour la partie apparente, bien sûr). La route lui était inconnue, et elle découvrait progressivement les routes du Limousin. Quand elle eut l'impression d'avoir perdu le fil des indications de sa mère, force fut de s'arrêter pour demander de l'aide... Et ainsi elle erra jusqu'à parvenir au village qu'elle cherchait.

L'endroit semblait en rénovation totale. Un chantier à l'échelle du village avait pris possession du lieu, qui devait, pour nécessiter de telles réparations, avoir été dans un état désastreux auparavant. Il lui sembla bruisser d'activité. A un quidam qui passait dans la rue et qu'elle allait croiser, elle fit un signe pour l'inviter à lui accorder un instant et dit :


Bien le bonjour ! Pourriez-vous m'indiquer la demeure de la Dame de Linards, Marie-Amelya... Marie-Amelya comment déjà ? Ca devenait compliqué... Deschenaux... Kierkegaard, s'il vous plait ?
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