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[RP] De l'utilité d'un gosse.

Alida.
- Eh l'Crasseux ! Ramène-toi j'ai une idée !

Un large sourire éclaire le visage de la flamande qui a trouvé sa nouvelle victime, même si cette dernière n'est pour le moment qu'un visage flou parmi tant d'autres. Impatiente de mettre son projet à exécution, elle ne supporte pas d'attendre une seconde de plus que le gamin assis à quelques pas d'elle se lève pour venir la rejoindre et boire sa sainte parole. Alors c'est elle qui vient à lui, non sans montrer son agacement.

- Qu'est-ce tu fous ! Debout ! On a pas toute la journée ! Et si ça marche t'seras récompensé.
- Tu dis toujours ça !
- Bah ouais, et alors ?
- Et alors ça marche jamais !
- ...

Lasse d'entendre le pseudo génie crasseux d'à peine dix ans la contredire, elle serre fermement son bras chétif avant de le traîner à sa suite dans les rues parisiennes, hâtant le pas. Peu à peu les ruelles sombres et étroites s'éclaircissent pour laisser place à des rues plus respectables que celle de la Mortellerie. D'un geste de la main, la flamande arrange ses cheveux avant de frotter son visage. Un œil alerte se pose un bref instant sur les poulaines rouge sang où quelques tâches suspectes persistent, avant de reporter son attention sur la foule alentour.

- J'suis comment là ? Pas trop mal ? Les poux ils s'tiennent sages ?
- Ouais ouais, dans tes ch'veux noirs on les voit pas si on sait pas.
- Tenez-vous sages mes p'tits ! Du plat de la main, elle tapote son crâne, en signe d'avertissement à la population de poux. Bon l'Crasseux j't'explique l'plan ! Enfin non, j't'explique pas, t'vas tout faire foirer ! Tu vois l'coin d'rue là ? T'y restes planqué et dès qu'tu vois que j'te fais l'signe, tu rappliques compris ? Exécution !
- Mais c'est quoi le sig...

Le flamande est déjà au milieu de la rue, scrutant les passants sans grande discrétion. Lui ? Non trop vieux, pas crédible. Ou p'tètre lui là bas qui a un pas bien pressé, un type pas un confiant. Non il lui en faut un vrai d'type ! Un bien, propre sur lui, qui respire la tranquillité, et si possible, crédule. Oui, un crédule c'est parfait ! Mais comment on reconnait le crédule ? Y'a pourtant pas de signe pour ça. Pas très classe sans doute et avec l'air un peu paumé. Des cheveux en bataille, signe que le crédule prend plus soin des autres que de lui. Ou pas.

Lui-là bas ! Il est parfait.

Telle une furie, la flamande fonce sur sa proie, ne lui laissant que le choix de s'arrêter face à elle. Un sourire étrange anime son visage, avant qu'elle ne pointe un doigt accusateur sur le visage qu'elle découvre à l'instant.


- Toi ! Ouais toi j'te r'connais ! Aaah tu tombes bien même ! Rapide estimation de l'âge du type, froncement de sourcil, tentative de calcul, échec. Quinze ans que j'te cherche ! 'Fin non p'tètre pas tant... Nouveau calcul approximatif. Non deux ans ! Ouais c'est ça ! Deux ans que j'te cherche et t'voilà sous mon nez ! C'pas merveilleux ?

Un horrible sourire s'empare de la bouche de la flamande, sourire qui ressemble davantage à une horrible grimace.

- Mais t'vas payer c'que t'as fais ! Ouais c'dégueulasse ! M'laisser comme ça sans rien avec le gosse ! Nan vraiment c'dégueulasse !

Autant que le crachat qui tombe entre eux deux, en guise de ponctuation.
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Ezequiel.
Je suis maussade, le moral en berne et rien, pas même le fait de m’envoyer en l’air avec une femme que je convoitais depuis déjà quelques semaines, ne m’avait remonté le moral. Elle est partie. Ma sœur, ma Précieuse. Elle s’est tirée avec une bande d’abrutis, j’ai nommé la meute d’Asmodée. Du jour ou lendemain, elle est partie. Sans rien me dire, pas même un « je veux plus te voir, je me casse ! », et pourtant je commençais à avoir l’habitude avec elle. Notre relation était devenue incestueuse et oui c’était malsain, oui encore j’avais parfaitement conscience que j’étais le seul à m’attacher mais non, je ne comptais pas arrêter. L’avis des autres ? Rien à secouer. Seule la rousse compte. Mais elle est partie, me laissant comme un con dans une ville que j’avais rejoint uniquement pour ses beaux yeux.

Je n’aime pas m’apitoyer sur mon sort, ça lui laisserait une trop belle victoire. Alors, après avoir envoyé paître les pseudos amis que j’avais trouvés à Chinon, j’étais remonté sur Paris. La capitale, toujours pleine de vie. Jamais endormie. Des femmes, de l’alcool, des excès, voilà ce qu’il me fallait. Sauf que ça n’atténue rien du tout, Elle me manque. Et je ne peux m’empêcher de penser que les hommes avec lesquels elle voyage ont déjà posé leurs paluches sur son corps de rêve. Tous des cons. Grommelant des insultes inaudibles, je traîne ma carcasse dans les ruelles de la belle Paris. Je ne fais pas attention à ce qui m’entoure, le regard rivé sur le bout de mes chausses. Alors, bien sûr, lorsqu’une furie brune me force à m’arrêter, je suis surpris.

Sourcils arqués, je la détaille avec attention. Elle n’est pas jolie mais pas franchement laide non plus. La propreté n’a pas l’air de faire partie de son vocabulaire et, suivant mon instinct, je recule légèrement lorsqu’un doigt accusateur aux ongles noirs se pointe sur moi. Mes mains miment un geste d’apaisement :

Holà, tout doux !

Je m’apprête à lui adresser un sourire taquin mais elle me devance. « J’te reconnais ». Euh…ah bon ? Passant ma main dans ma tignasse emmêlée, je lui adresse un sourire désolé, n’ayant aucun souvenir d’elle. Une femme avec laquelle j’aurai partagé une nuit ? Peut-être bien, surement que ouais même. Il y a deux ans je n’avais pas encore des goûts de luxe. Sourire en coin qui vient étirer mes lippes. Je l’examine de plus près, évaluant ses courbes tout en imaginant déjà ses reins rouler en d’autres mouvements.

« M'laisser comme ça sans rien avec le gosse ! »

Gné ? Vous pouvez répéter ? Sous le choc, j’écarquille les yeux, imitant le poisson pendant au moins deux bonnes minutes. Un gosse ?! J’ai un gosse ?! Ah non, non, non ! Jamais ! Je déteste cette espèce-là : toujours à brailler, jamais obéissante. Et puis franchement, bonjour les emmerdes après. En parlant d’emmerdes, celles qui se présentent à moi ont l’air plutôt conséquentes. La furie qui me fait face n’a pas l’air décidé à accepter une solution négociée comme en témoignent les menaces et la répétition du mot « dégueulasse ». Suivant des yeux le trajet du crachat, je déglutis. Je ne veux pas de ce môme alors comment me sortir de ce mauvais pas ?

Je suis désolé mais vous devez vous tromper de bonhomme. J’ai offert ma vie au Tout Puissant et je ne m’en suis jamais détourné. Ma chasteté est la preuve irréfutable que je ne suis pas le père de votre enfant. Mais nous sommes tous les enfants de Dieu alors n’ayez crainte, je vous mènerai au monastère et sœur Marie prendra soin de vous et de votre enfant.

Menteur, manipulateur et incroyablement doué pour inventer des histoires tordues pour sauver ma peau, je suis parfait en somme. Et, histoire de rendre encore plus crédible l’histoire du puceau religieux, je me lance dans la traditionnelle gestuelle du « Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit, Amen ».
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Alida.
- T'as pas mal choisi ! J'le trouve bien même, tu m'le présentes, dis dis dis ?!
- Mais ferme là toi !

Ces derniers mots, bien que non adressés au type face à elle, s'ancrent bien à la suite du monologue sur les hommes d'église soit tout ce que déteste notre flamande.

- T'es aussi cureton que moi j'suis la reine des canards.

Le doigt toujours pointé sur le visage de l'imposteur, elle observe la gestuelle non sans émettre quelques rires dissonants.

- Hé ! T'sais que tu l'fais à l'envers ? Ricanements.
- C'toi qui es à l'envers ma pauvre fille !
- Ferme-là j't'ai dis ! Elle reporte son attention sur le cureton du dimanche, avant d'ajouter : Non mais faut la pardonner, elle a pas toute sa tête.

Elle hausse les épaules en signe d'impuissance pour lui faire comprendre qu'elle ne peut rien à ce qu'il se passe dans sa tête. Elle se demande même pourquoi elle lui fait face, l'espace d'un instant, avant de se souvenir de son plan infaillible.

- Trêve de plaisant'rie ! C'toi l'père du gosse, Ari ou pas Ari - pauvre Ari qui entend vos sales mots qui puent le mensonge d'ailleurs, pardonne lui Ari ! Elle lève un vague instant les yeux vers le ciel, joue la comédie jusqu'au bout. En attendant t'vas payer pour ça, pour racheter ta faute à Ari et pour que j'puisse te pardonner. Et pour l'gosse aussi ! D'ailleurs il est où celui-là encore ?

Elle se tourne vivement vers l'angle de rue où elle a laissé le Crasseux, se demandant si c'est le bon moment pour le faire venir. Après tout, il n'y a pas de bon ou de mauvais moment, pense-t-elle. Elle se lance alors dans des gestes frénétiques pour faire comprendre au gamin que le signe tant attendu est en train de se produire et qu'il est grand tant qu'il se bouge jusqu'à elle. Mais ne voyant aucune réaction, elle marmonne.

- Sal'té d'gosse... P'tain de saleté d'gosse..
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Ezequiel.
Oh ! Dame, je suis outré d’une telle violence dans vos propos. Ne vous laissez pas gagner par l’amertume. Néanmoins, vu que celui qui n’a jamais pêché ne jette pas de pierre, je vous pardonne cet écart.

Oui, bon, j’ai jamais vraiment compris le lien entre les poissons et les pierres mais souvent j’entends les curetons sortir un truc du genre alors c’est que ça doit avoir son petit effet dans la religion. Esquissant un doux sourire, j’incline la tête sur le côté, me voulant conciliant. Sauf que la comédie ne prend pas sur la donzelle puisque celle-ci rejette l’idée même que j’appartienne à l’Eglise. Et puis, apparemment je n’ai pas bien fait la gestuelle religieuse. Merdasse. Sourcils arqués, je décide de tenter autre chose. Joignant mes mains et les ramenant sous mon nez, j’entame un semblant de prière :

Dieu tout puissant, pardonnez cette jeune femme. Elle est faible, comme cet homme qui vous a trahi, ce…Judas. Oui, c’est cela, Judas. J’en appelle à votre clémence, Seigneur, aidez cette vache égarée qui a perdu un foie.

Ouh ! Comment que je suis trop balèze moi ! Si jamais je n’arrive pas à gagner ma vie, je pourrai toujours me faire payer pour rallier des fidèles. Et puis je crois que le pape est bien payé, on lui permet même d’avoir des bâtards et de les renier. Je serai Pape. Sauf que là, la furie en face de moi veut me persuader que je suis « papa ». Quelle chieuse, vraiment. Et puis c’est faux d’abord. Y n’empêche que ses paroles me font légèrement tiquer. Déjà qu’elle me dise de pardonner à quelqu’un qui « n’a pas toute sa tête », c’est étrange. Mais qu’ensuite elle évoque un inconnu nommé « Ari » en levant les yeux au ciel…Ah mais minute ! Ari comme Aristote. Han ! Elle donne des surnoms à l’autre. C’est mal, très mal. Secouant la tête devant son apparente folie, j’adopte une nouvelle stratégie. Personne n’accordera un quelconque crédit à une folle, non ?

Dame, veuillez me suivre, nous allons aller voir un juge. Et celui-ci vous mènera dans une institution appropriée, ne vous en faites pas, le Tout-Puissant guidera vos pas.

Main tendue vers elle, je lui adresse un doux sourire. Allez viens, suis-moi, que je te fasse enfermer pour avoir la paix.
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Alida.
- J'peux jeter des pierres alors, p'tain j'vais aller loin avec ça ...

La flamande s'empare d'ailleurs d'un cailloux juste à ses pieds qu'elle garde précieusement dans son poing fermé. Elle jauge du regard l'homme face à elle qui se met maintenant à prier Judas, le Seigneur et d'autres foutaises selon la brune.

- Déjà j'suis pas égarée j'suis chez moi ici ! De deux.. P'tain j'suis pas une vache ! T'as osé dire que j'étais une vache ? Moi une vache ? La flamande reporte un instant son attention sur son poing fermé puis sur le cureton du dimanche. Redis encore un truc pareil et j'te farcis l'fondement d'cailloux d'la Cour des Miracles. Pigé ?

Elle fulmine la brune. Elle fulmine parce que malgré ses signes insistants, le gamin ne daigne pas venir à sa rescousse comme convenu dans le plan. Saleté de môme, saleté de cureton.

- Laaalilala ! J'te jette des pétales de rose dans les yeux, même si tu les vois pas. Laaalilalala ! Je te parfume à la lavande, même si tu l'sens pas. Pluie de paillettes ! Laaaalilal...
- Qu'est-ce que tu piges pas dans "ferme là" ? M'agace, m'agace, m'agace !

Et la voilà repartie dans des marmonnements inaudibles, peu soucieuse pour le moment du type face à elle. Avant que son attention ne se reporte sur lui, pour ne plus le lâcher.

- Allons voir l'juge ouais, qu'on s'marre un peu. Vrai qu'on s'ennuie ici.

Elle prend la main tendue qu'elle agrippe de ses doigts sales, non sans lâcher le cailloux de l'autre. Elle oublie le gamin qui attend dans la ruelle à côté et suit sa proie du jour, bien décider à ne pas la quitter. Et sur le chemin...

- C'loin chez l'juge ? Il juge quoi ? C'pour reconnaître la paternité ? Un juge pour les pères qui abandonnent leur gosse ? Vraiment, c'est une honte, j'trouve. J'suis comment là ? Pas trop décoiffée ? Non parce que aller chez l'juge décoiffée, c'pas vraiment classe. 'Fin moi j'trouve mais les juges en général nettement moins... Pourtant sont bien mes ch'veux, non ? Enfin peu importe. T'sais l'gosse il a l'même nez qu'toi ! Et les mêmes yeux aussi, c'pour ça, y'a pas de doute possible sur la paternité. Même les cheveux c'est exactement la même teinte. C'est fou ! Tu parles d'une coïncidence ! Te r'trouver là après tout c'temps, non vraiment c'est fou ! J'en reviens pas. C'est un signe que nous envoie Ari. Tu dois accepter la paternité ! T'as plus l'choix maintenant ! Et Ari il te dit aussi de pas t'en faire pour ta carrière de cureton, il dit qu'il pardonne tes écarts de jeunesse. Tu vois, t'es tout pardonné. Chouette type ce Ari ... !
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Ellana...
[Au Tribunal ohé ohé ]


Coupable ? Je ne suis jamais coupable ! C’est un scandale ! J’vous en foutrai de l’escroquerie ! Vous n’avez aucune preuve ! Enfin…pour le moment vous avez une preuve mais j’ai prévu de la faire disparaître dans la journée je demande le report de l’audience ! Le témoin à l’aspect peu scrupuleux cherche simplement à me nuire, m’enfin regardez-le ! Sa femme vient de le quitter et de partir avec les gosses, il est complètement désorienté ! Moui bon d’accord, je comprends très bien que certains devraient à tout prix éviter de se reproduire mais que voulez-vous… Bref. Tout le monde dehors, je dois m’entretenir avec monsieur le juge.


Un entretien réellement intéressant au cours duquel les deux parties purent s’exprimer cordialement, sans éclat de voix inutile et qui se conclut par la disparition pure et simple de l’élément masculin de cette discussion. Et bah alors, ou il est passé celui-là ? A son âge avancé, l’envie d’écouter les jérémiades d’innocents coupables s’en était allée, et lui aussi…un rondouillard vieillard venait d’abandonner ses fonctions et c’est pourquoi, pour le bien de la communauté évidemment, le fessier ellanien occupait désormais le fauteuil de la justice. Youpi ! D’une beauté resplendissante, plus bleue que jamais, tsss ça va, elle est plutôt pas mal contrairement à l’ancien occupant du poste, paix à sa vieille âme dégueulasse, bref, avec toute sa splendeur de vénale illuminée l’Explumée entreprit la fouille méticuleuse de l’imposant bureau préférant ne pas songer à ce qui avait pu se passer dessous durant toutes ses années. En proie à des préoccupations bien plus terre à terre, elle fouinait dans le seul espoir de mettre le doigt sur les dossiers les plus juteux, ou alors les plus clinquant. Parfaitement oui, elle entendait déjà les écus chanter joyeusement en atterrissant dans un de ses imposants coffres.


Tient donc. Une affaire d’adultère avec…oh fichtre, l’espèce humaine ne s’arrange pas ! Trop commun. Je veux du dossier moi, du sensationnel ! Quelque chose à lire avant de me coucher ou quelque chose qui me permettrait de faire chanter la bonne personne au bon moment. Même les affaires d’escroquerie ne m’inspirent pas tellement, vous imaginez ma détresse à cet instant ? Je me trouve dans le temple suprême de la magouille et je n’ai absolument rien à y faire alors je m’exerce à faire des bateaux en papier, j’ai bien essayé de commencer par une grenouille mais au final elle ressemblait pas à grand-chose. C’est triste la vie. Mais plus pour longtemps !



J’m’ennuie ! Apportez-moi des coupables !
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Ezequiel.
Avisant le caillou qu’elle ramasse, je déglutis. Me faire démonter la tronche à coup de pierre par une cinglée ne m’intéresse pas du tout. Un truc à dire, là ? Ils disent quoi normalement les curetons ? Réfléchis Ezequiel, réfléchis !

Ah non, hein. Dieu a dit : « Tu tueras le prochain. ». Or, vous avouerez que je suis le premier donc je ne peux pas être le prochain.

Et toc, prends ça. Admire ma sagesse et ma foi sans faille. Ah mais non, elle persévère dans la connerie en fait. Roulant des yeux, je m’apprête à me prendre une gifle. Franchement, c’est à n’y rien comprendre. Quand le curé de la paroisse parle de vaches égarées qu’il va aider lesdites vaches lui baisent les pieds en le remerciant. La femme qui se tient face à moi est une véritable ingrate. Et violente qui plus est. Me farcir le fondement ? Ben voyons !

Ecoute, poulette, je suis pas une dinde donc on ne me farcit et d’ailleurs je n’ai aucune envie que tu m’enfonces des choses…dans le fondement. Je peux m’occuper du tien, par contre. Mais après que tu te sois lavée.

Bah quoi ? Qui ne tente rien n’a rien. Si je peux éviter de me coltiner un môme et que je gagne en prime une partie de jambes en l’air… Ah merde ! J’ai déjà oublié la comédie du religieux. Il faut que je me rattrape. Quoique, elle a l’air d’être repartie dans sa folie. Reculant de quelques pas, je m’apprête à l’abandonner à sa discussion à sens unique –ou presque- lorsque je bute sur une pierre. Ce qui, j’en ai bien peur, la sort de sa torpeur. Elle me fixe et autant vous dire que c’est légèrement angoissant. Raclement de gorge, triturage nerveux de chemise. A contrecœur j’attrape sa main, abandonnant l’idée de fuir. Hochant lentement la tête tout au long de son monologue, je presse l’allure, décidé à terminer au plus vite cette stupide entrevue. Elle attend peut-être une réponse…Hum.

Oui, c’est cela, oui. Mais, oh, que vois-je ? Le tribunal !

Assez éloigné de l’endroit où nous nous situons mais la bâtisse est visible, c’est déjà ça. Sa main dans la mienne –j’ai surmonté ma peur de ses ongles noirs-, je me mets à courir direction cette saloperie de tribunal. Arrivé devant, je prends quelques dizaines de secondes pour me recoiffer, lissant les plis sur ma chemise avant d’afficher un sourire de circonstance. Voilà, je passe pour le type sans histoire et elle pour la crado complètement siphonnée du bulbe. Les portes sont passées, un type nous guide jusqu’à une pièce dans laquelle trône une femme. Ouais, une femme ! Instinctivement, le lâche la main de la folle-dingue pour m’avancer vers la brune. Ou vers la bleue, c’est comme vous le sentez. Bien foutue. Joli visage. Ça me plait. Elle me plait. De plus, je n’ai encore jamais eu la chance de me faire une juge dans le fauteuil de la justesse. Mes lippes s’étirent en un sourire charmeur et je me fends d’une courte révérence.

Bonjour, dame. Je me nomme Ezequiel Corellio.

Me redressant, je désigne la crasseuse, une moue dédaigneuse flottant sur les lèvres.

Dame, cette femme...Enfin, on ne peut pas vraiment appeler ça une femme, ce serait vous rabaisser, vous, et je ne le puis. Donc…cette personne…prétend que je suis le père de son enfant. Cependant, cela est totalement impossible. Je me réserve pour le mariage, voyez-vous. Je ne veux m’offrir qu’à ma femme. Et jamais je n’épouserai cette chose.

J’ai carrément abandonné l’idée du curé, préférant miser pour le puceau fidèle et romantique. Un autre sourire pour la bleuette et je reprends.

J’aimerai que vous me débarrassiez de cette…personne. Surtout que celle-ci s’est permise d’insulte Aristote et…en plus, elle parle toute seule. Elle entend des voix, une folle.

Allez ma jolie, abrège cette entrevue qu’on puisse passer aux choses sérieuses.
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Ellana...
Alléluia ! Aristote s’est empressé de répondre à son ordre et c’est désormais une évidence, ce qu’Ella veut, Dieu a tout intérêt à le vouloir aussi. Ainsi, le couple le plus bizarre qui lui ai été donné de voir s’avançait face à elle, à tous les coups c’était encore une affaire d’adultère et bien évidemment, c’était encore et toujours l’homme le coupable. Soyons sérieux, là comme ça au premier coup d’œil, la jeune fille au physique un chouilla ingrat comparé à celui de son compagnon ne pouvait être que la victime, le cas contraire aurait de quoi surprendre n’importe qui. L’œil acéré de notre Juge bien aimée ne put que surprendre leurs mains niaisement enlacées un instant, se séparant tragiquement l’instant d’après et si elle avait possédé un semblant de cœur en activité elle aurait versé une petite larmichette. Hop silence, pas le temps pour ces bêtises !


Je me redresse tranquillement dans mon siège pour les observer tous les deux, prêtant un vague intérêt aux paroles du type pour le moins paradoxales et j’avoue que je m’en amuse. Assez bien élevé pour se permettre quelques flatteries à m’en encontre, parfaitement justifiées mais là n’est pas la question, mais néanmoins assez malpoli pour prendre la parole avant sa délicieuse compagne. L’image du premier de la classe veillant à se faire bien voir de la maîtresse –sans mauvais jeu de mot– s’impose à mon esprit et je ne peux m’empêcher de sourire aimablement. C’est mon meilleure sourire celui-là, le plus trompeur. Je sais qu’il me donne un air remarquablement doux, semblable à une jolie meringue bleue, fondante et craquante…bordel je m’égare encore ! Quoi qu’il en soit, derrière cette attitude des plus avenantes se cache en réalité le diable en personne. Bref. En professeur attentive je ne peux permettre de laisser passer un tel manque de correction envers la gente féminine alors je sors suavement les griffes, inclinant la tête pour me concentrer exclusivement sur Ezequiel Corellio.



Se réserver pour le mariage ? Voilà une conduite bien honorable…J’ai du mal à y croire voyez-vous ? Vous me semblez trop vieux ou du moins pas assez jeune alors dites-moi, tout ceci restera entre nous bien sûr, qu’est ce qui cloche ? Où est-ce que ça cloche plutôt ?


En clair, si tu es assez orgueilleux pour ne pas me donner la réponse précise (et vachement amusante) que j’attends, notre tête à tête risque de s’éterniser et dans le cas contraire je te déclare immédiatement non coupable c’est aussi simple que ça. En d’autres circonstances, je ne me serai pas permise de chipoter quant aux insultes à notre seigneur bien aimé blablabla mais aujourd’hui je suis juge, alors je fais ce que je veux et si en plus je peux sauver mon âme en butant une vilaine pècheresse autre que moi, y’a aucun problème. Dardant un regard venimeux sur la demoiselle restée muette jusque-là, je m’exclame d’une voix faussement courroucée.


Insulter le Tout-en-Haut ? Vous devriez avoir honte ! Expliquez-vous. Oh et si vous pouviez aussi me donner votre version de l’histoire, certes votre...allez disons votre fiancé aurait dû faire preuve d’un peu plus de galanterie m’enfin passons, si je vous trouve sympathique nous pourrons discuter ensemble d’une punition acceptable une fois votre petite affaire réglée.


Comme quoi, elle est pas si mauvaise que ça la Bleue ! Elle est juste vénale alors elle attendra le temps qu'il faudra pour que les protagonistes perdent patience et en viennent à lui proposer quelques compensations attractives de manière à orienter rapidement son verdict. Que le meilleur gagne.
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