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[RP] Il était une fois un Paradis..

Satineduval
« Quand on aime, le Paradis est parfois sur Terre. »de Brad Silverling


Voili, voilà, que la Noiraude était de retour dans son petit coin de paradis, sa belle terre lorraine qui lui avait tant manquée, pas tous les jours, certes ! Cependant elle avait toujours été fière de se présenter en tant que lorraine tout au long de son voyage, à chaque rencontre qu'elle faisait. La Lorraine était dans sa peau, la seule à avoir un peu de pouvoir pour la faire revenir après chaque voyage. Cette Terre était son refuge depuis toujours.

Puis, qui, ayant un jour goûté à la mirabelle, pouvait bien penser trouver ailleurs meilleur alcool ? Satinette avait trempé ses lèvres dans bien des breuvages, seul la saveur de la petite prune à la couleur du soleil arrivait à la réchauffer quand quelque chose allait de travers dans sa vie, déception, tristesse.

Arrivée de bon matin, la mine et le corps fatigués d'être remonté si rapidement, quasiment sans pause depuis Limoges, la Belle avait laissé Dom aller se reposer de son coté, tandis qu'elle partait à la découverte du village, pour trouver les tavernes..fermées!!!

Ouch!!! Misère de misère, pour une arrivée, c'en était une bien déroutante...Portes closes. Le verre de mirabelle tant convoité allait se faire attendre encore quelques heures. Soupirant, un peu désappointée, la jeune femme aux longs cheveux noirs reprit le chemin inverse et ressortit du village d'Epinal pour aller explorer les lieux aux environs de la rivière, y trouver un coin bien à elle pour y déposer sa roulotte.

Qu'à cela ne tienne, la voyageuse avait bien des projets à réaliser, dont le premier était de trouver un coin où poser sa maison sur roues. Cahin-caha, celle-ci avançait sur les chemins légèrement défoncés, mais la femme avait tant voyagé que sa maitrise était presque parfaite pour diriger son convoi de main de maîtresse.

La saison automnale était magnifique à présent et la forêt juste chatoyante à souhait, parée de brun, ocre, rouge et or. Les yeux myosotis de Satine brillèrent d'un éclat tout particulier lorsqu'elle découvrit un endroit dont la beauté lui fit battre le cœur un peu plus vite.





Là !!!C'était juste l'endroit de ses rêves. Ni plus, ni moins. Une petite perfection de la Nature, qui rendait Satine si heureuse. Arrêtant son cheval d'un petit coup tiré sur les sangles, la Noiraude laissa naître un sourire comblé à ses lèvres douces.

Temps à présent de poser pied à terre et de préparer son feu de camp, donner vie à son petit paradis.
Domdom
[Pas besoin de paradis pour vanner çà] *

Ils étaient rentrés à Epinal tôt ce matin, après un long voyage à travers les royaumes, puis s’étaient séparés, presque aussitôt les portes de la cité lorraine franchies.
Satine avait pris le chemin du bureau de la milice, la démarche encore légère et ondoyante pour une femme dont la grossesse arrivait pourtant presque à terme.
L’encapuché, était resté quelques instants à observer celle qui avait partagé sa vie pendant de nombreux mois, puis avait pris celui de l’auberge du « Chat qui pêche », impatient d’y retrouver ses quatre enfants, ainsi qu’Alexandrine, leur gouvernante.

Les retrouvailles entre le père et ses gosses avaient été émouvantes , malgré une absence de neuf mois du conteur et une nécessaire reprise de contact de tout ce petit monde, qui s’était un peu perdu de vue.

Tudieu , ce que ses gosses avaient grandi en neuf mois !

Dom culpabilisait un peu d’être parti si loin d’eux et pendant si longtemps, mais les enfants n’avaient pas leur place , dans les endroits dangereux où il s’était rendu.
Il avait pourtant donné régulièrement des nouvelles à la gouvernante, mais en avait obtenu peu en retour, tant Alexandrine était peu versée dans l’art épistolaire .

Après avoir passé la journée à reprendre ses marques dans son village, qu’il avait bien du mal à reconnaître (et qu’il connaissait si peu, finelament) en compagnie de sa petite tribu, il les avait laissés à l’auberge, puis avait longé les berges de la Moselle , se souvenant des mots de la brune gitane : « j’installerai la roulotte au bord de la rivière ».

C’est en dehors du village qu’il retrouva des traces du passage de la roulotte.
Les ornières l’emmenèrent alors jusqu’à une petite clairière, un peu en retrait du fleuve : la roulotte y était garée , pas très loin d’une cascade merveilleuse qui , jaillissant de la roche , dévalait le flanc de la colline en un voile de dentelle liquide.

L’encapuché s’approcha de la chute d’eau et du petit étang couché à ses pieds , fasciné par la beauté du spectacle qu’elle lui offrait pour lui tout seul, un peu une amante sortant de sa couche dans toute sa nudité originelle.

Ses lèvres ne purent retenir un petit :
Magnifique !

Totalement noyé dans sa contemplation, l'encapuché en avait oublié pourquoi il se trouvait là : la brune aux yeux myosotis, son ventre tout rond et même la roulotte.




* = désolé, grosse panne d'inspiration
j'ferai mieux la prochaine fois, j'vous promets !

_________________
Satineduval
L'émotion nous égare : c'est son principal mérite.
Oscar Wilde

Alors, la voyageuse se laissa glisser à terre, avec encore une agilité surprenante pour une femme portant la vie depuis 8 mois déjà, posant ses bottes d'un pas assuré sur son nouveau territoire.
Ici, elle imaginait le foyer extérieur, là, le coin pour le cheval, près un grand saule-pleureur. Ses yeux balayaient les environs, laissant les petits déclics se déclencher dans sa tête, visionnant des images d'un campement idéal pour l'enfant et elle, ainsi que le loup noir, Virus.

Celui-ci avait un peu souffert du voyage si rapide. Bien que la jeune femme avait veillé à le laisser rôder librement le plus souvent possible, la bête avait été quand même enfermée dans la roulotte bien trop souvent au goût de Satine.
Cependant, elle ne voulait pas le perdre en route, le laisser derrière elle. L'animal lui était devenu bien trop précieux et ferait un bien bon gardien pour leur sécurité, dressé comme il se doit à la défense.

Avant toute chose, la Noiraude ouvrit donc la porte de la roulotte pour libérer le loup qui fila après que la Belle eut caressé le poil soyeux de la bête. Elle le regarda renifler son nouveau domaine, fureter de gauche à droite, la truffe au sol, puis disparaître comme une flèche à la poursuite d'une proie sans doute.

Satine aussi avait faim. Temps à présent de trouver des pierres arrondies pour organiser un large foyer, cailloux qu'elle trouverait à profusion au bord de la rivière.
Longeant celle-ci sur quelque distance, Satinette s'apprêtait à ramasser une dizaine de galets quand elle entendit du bruit, non loin d'elle.

Accroupie, s'attendant à voir débouler son loup, la lorraine plissa ses yeux de plaisir en découvrant Dom, en admiration devant la chute d'eau. Restant dans sa position discrète, elle se contenta de l'observer, sa silhouette reconnaissable entre mille pour elle.

Dom était bon chasseur..combien de fois avait-t-il rapporté une prise, quand ils étaient perdu dans la nature ? Il savait pister l'animal. Et bien sûr il avait trouvé sa trace, ce qui ne 'étonnait guère, ils avaient entre eux, comme un sixième sens pour se retrouver l'un l'autre. Combien de fois s'étaient-ils égarés tout deux, mais d'une façon ou d'une autre, le couple se rejoignait. Le lien était différent à présent, tissé de tendresse et d'amitié.

Satine était contente qu'il soit là, juste présent. Peu importait, le pourquoi, le comment, les si et les mais.. Juste de le savoir non loin d'elle la rendait heureuse, la rassurait. Deos !!Qu'elle l'avait aimée, cet homme si complexe, parfois fragile, parfois dur, sensible, touchant,mais, distant et renfermé quand elle se faisait inquisitrice.

Il n'était pas parfait, mais il l'avait été,quasiment, pour elle. Parce qu'il était Lui, parce qu'elle était Elle et qu'ils se complétaient, tout simplement.
Sentant l'émotion la gagner en pensant à leur vie de folie, de rires, d'aventures et de chamailleries, la jeune femme ferma les yeux pour chasser toute cela de son cœur et tenter de rester dans la raison plus que dans la passion qui la gagnait encore, parfois, mais qu'elle étouffait volontairement.

Se redressant lentement pour ne pas attirer son attention, pas tout de suite, Satine la malicieuse s'empara d'un petit caillou puis le lança dans l'eau, juste en face de Dom, pour le sortir de ses songes. Un petit *plouf* se fit entendre, brisant la quiétude du lieu, troublant la surface de l'ondée, par de petits ronds concentriques.


Bonjour Dom...je dérange le rêveur ou le loup solitaire ?
Tu vois, il y a encore de la magie dans l'air..


Petit sourire taquin au coin de ses lèvres sensuelles, la Noiraude déroula son bras gracieusement, en un geste circulaire pour lui montrer le beau coin qu'elle avait découvert.
Valerien
Le gamin était accroupi à l’orée de la petite clairière et il agrippait le poil touffu de son chien jaune, de ses petits doigts crispés , tout en lui chuchotant doucement au creux de l’oreille :

Chut…Chouchen…Faut pas faire de bruit, hein !
Si Poppa s’aperçoit qu’on l’a suivi, il va pas être content


Valérien sentait le corps de son ami à quatre pattes trembler sous ses doigts , tendu, de petits grognements s’échappant de la gorge du chien à intervalles réguliers.
Que se passait il donc ?
Le blondinet connaissait assez Chouchen pour se rendre compte que le chien avait flairé quelque chose d’anormal, ici.
Retenant davantage son chien, il observait la clairière jusqu’à laquelle il avait suivi son père, dès que celui-ci avait quitté l’auberge où ils vivaient.
Déjouer la surveillance d’Alexandrine, sa nourrice, avait été d’une simplicité confondante.
Même Katell, sa petite sœur de quatre ans arrivait à semer la grosse gouvernante.

Le gosse de bientôt dix ans ne comprenait pas encore ce que le paternel était venu faire dans cette clairière, mais il se doutait bien que la présence de la roulotte y était pour quelque chose..
D’autant plus qu'il avait entendu Alexandrine dire plusieurs fois que Poppa voyageait avec une dame, en roulotte, justement.

D’où il était, il ne pouvait pas voir ce que faisait son père, caché par la roulotte.
Mais il était sûr qu’il n’avait pas pénétré à l’intérieur , en tous cas.

Traînant difficilement son chien à travers les arbres, il entreprit alors de changer de poste d’observation, afin de mieux observer ce qui se passait ici.


Domdom
[Et si pour toi, là bas c'est l'paradis
Dis-toi qu'dans leur p'tite tête l'paradis
C'est ici
Oui! c'est ici]*



*plouf*

Un bruit incongru…
Un bruit sacrilège, tonitruant, plus fort encore que celui, diffus, plus loin, du rideau d’eau verticale tombant sur l’onde, auquel le grand brun , plongé dans sa méditation,ne prêtait même plus attention, tant il faisait partie intégrante de sa contemplation rêveuse.

Surpris dans un premier temps, puis frustré d'avoir été sorti brutalement de sa rêverie, le conteur sursauta, levant instinctivement la tête vers l’endroit d’où provenait la profanation de ce moment de pure beauté.
Des cercles s’élargissaient, ridant la surface de l’eau, juste devant lui.



Bonjour Dom...je dérange le rêveur ou le loup solitaire ?
Tu vois, il y a encore de la magie dans l'air..



Tournant la tête, le grand brun ne put réprimer un doux sourire lorsqu’il vit Satine le regarder de ses yeux pétillants de malice, lui désignant le spectacle de la nature , là devant eux, d’un geste large et ondoyant.
Encore un peu la tête dans ses songes, il lui répondit :


Ahhh..Satine...
Je ne t'avais même pas entendue arriver
Cet endroit est tellement magnifique !
On se croirait au commencement du monde


Dom avait en ce moment l'impression, une impression qu'il avait souvent ressentie avec la Touloise, d'ailleurs, de partager un moment unique, fait pour eux, rien que pour eux deux.

Il se tourna vers la roulotte, la pointant du doigt :


M'est avis que tu as trouvé l'endroit rêvé pour installer la roulotte, ma belle
Tu as fini de tout aménager?


Il n'avait pas fini sa phrase, qu'il sentit une présence, un frottement contre le bas de ses jambes.
C'était Virus, jeune loup de Satine qui, sans doute revenu d'aller fureter dans les bois, lui tournait autour, le reniflant sans cesse .
Le Normand d'origine se pencha vers l'animal, puis enfouit ses doigts dans la fourrure du fauve :


Tiens, virus !
Ah..On dirait que tu as repéré l'odeur de Chouchen, toi
En tous cas, tu éviteras de me mordiller les chausses , cette fois ci
Elles sont toutes neuves!


Le grand brun partit d'un petit rire, tout en observant la mère de son futur enfant :
Elle semblait radieuse, heureuse d'avoir retrouvé la Lorraine, cette Lorraine pour laquelle elle aurait donné sa vie.


* Les Plages -Jean Louis Aubert

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Satineduval
« Le seul paradis qu'on puisse espérer, c'est celui qu'on crée pour les autres... »
Robert Blondin

On se croirait au commencement du monde

La Noiraude laissa fleurir un sourire très tendres sur ses lèvres, en entendant les paroles de son beau brun.
Combien de fois avaient-ils réussi tout deux à créer des moments intenses lorsqu'ils étaient ensembles ?
Dans les Cévennes, quand ils avaient conçu le petit enfant qui grandissait dans son ventre arrondi..

Admiratifs, devant la fureur océane des rouleaux si impressionnants à Mimizan.
Le phare, dressé fièrement au dessus des flots, qui leur avait donné le sentiment de se trouver plus près des étoiles.

Les folles baignades dans les lacs et les rivières, les fous-rires au marché.
Les petites visites des églises, que Satine aimait tant découvrir, y voyant la grandeur des bâtisseurs anonymes, pauvres, mais si riches de leur savoir-faire.
La découverte des villes et villages, faite tout au long de leur périple, arpentant les ruelles aux murs ocres du Sud de la France.

Les nombreux feux de camp, lorsqu'ils passaient leur temps à discuter, regardant les étoiles au firmament, ou un moment de conte, les yeux plongés dans le feu devant eux.
Et il y a avait eu les danses..toutes les danses.
La Noiraude frissonna délicieusement et ferma les paupières, l'espace d'un instant...

Rien n'aurait été possible sans cette symbiose, cette alchimie qui apparaissait comme par magie, quand ils n'étaient que les deux dans leur petit monde paradisiaque, leur bulle.
Le couple avait su se donner du plaisir et faire les 400 coups, se lançant dans chaque petite folie que l'un ou l'autre avait eu en tête.
Dom l'avait si bien exprimé, en disant qu'ils avaient vécu 9 vies pendant ces 9 mois d'aventure commune.

Sortant de sa rêverie et de ses souvenirs, la Noiraude avança en direction du promeneur dont elle avait volontairement troublé la quiétude, puis vit débouler le loup noir, qui se précipita sur Dom..et ses chausses !

Déjà, babine légèrement retroussée, Virus convoitait la botte droite du conteur, sentant sans doute que celles-ci étaient flambant neuves ou alors, quelque chose d'autre venait troubler son odorat fin.

Laissant fuser un petit rire cristallin, la maîtresse du fauve, arriva à la hauteur du conteur pour lui déposer une tendre bise sur la joue, puis descendit une main pour caresser la fourrure à son tour, brièvement, avant de donner un ordre péremptoire à l'animal.


Va chercher !

Pointant le doigt en direction de la forêt profonde, la lorraine renvoya l'animal dans les bois, espérant qu'il aille chasser un canard, un lièvre ou une poule égarée, mais surtout pour éviter qu'il ne bouffe le cuir de la botte neuve.

Regardant Dom avec bonne humeur, elle lui adressa la parole gaiement :



Heureusement que c'est un mâle et pas une femelle de plus qui te tourne autour, mon beau Brun, uhm..ça change des habitudes !

La Noiraude caressa la joue du conteur avec douceur du bout de l'index, puis laissa bien vite retomber sa main, pour répondre à ses questions.

Le plus urgent est bientôt installé, Dom...
Il ne me reste plus que le foyer de pierres à organiser et préparer un coin pour le cheval.
Sinon, je vais aménager petit à petit, selon les besoins du moment.

Mais..oui...je crois bien que c'est l'endroit idéal pour la petite famille, la nature, ici est un petit don du ciel !


Doucement, elle caressa son ventre par-dessus sa robe noire et violette, puis , penchant la tête avec curiosité, Satine dévisagea son vis-à-vis.

Dis..tu parles de Chouchen ? T'as apporté quelque chose à boire ?
Nous fêtons ce coin béni des Dieux ?


Regard inquisiteur de ses yeux myosotis posés sur le futur père, en face d'elle, quand il lui sembla entendre un petit bruit de feuilles mortes remuées..
Valerien
Agrippant Chouchen par sa fourrure, Valérien avait parcouru quelques coudées sous le couvert des arbres, puis s'était arrêté à un endroit d'où il pouvait embrasser la situation du regard et surtout, sans être vu.
Maintenant, il voyait nettement son père et une dame brune, sans doute celle que Poppa appelait Satine dans les courriers lus par Alexandrine de sa voix ânonnante ,au bord d'une petite étendue d'eau.

Que faisaient ils ? D'où il était , il ne pouvait entendre ce qu'ils se disaient, avec le bruit de la cascade.

Chouchen continuait de grogner, son poil jaune complètement hérissé, maintenant.
Le gosse essayait vainement de le calmer :



Tais toi, Chouchen , tu vas nous faire repérer


Le blondinet avait de plus en plus de mal à le retenir, ses doigts commençant à devenir un peu gourds dans la toison du grand chien.

C'est quand il voulut changer sa position de mains, voulant bloquer le canidé au niveau des pattes, que Valérien vit un autre chien tourner autour de son père, le reniflant sans cesse , dans la clairière.
Ainsi c'était donc ce drôle de chien qui faisait montrer les dents à son ami 

Trop tard !
Valérien sentit son chien lui glisser entre les mains, puis lui échapper totalement et partir à toute allure vers la clairière, aboyant comme un fou après l'autre canidé , qui s'était éloigné de l'autre côté.



Chouchen... Reviens ici !


Instinctivement, Valérien avait cherché à rattraper son compagnon de jeu, qui piquait déjà une courette derrière l'autre , sortant de sa cachette végétale, sous les yeux étonnés de son père et de la dame brune.


Satineduval
« Du chaos naît une étoile. »

Charlie Chaplin

Brisant le silence relatif du coin, qui ne laissait entendre qu'un petit bruit agréable de cascade glissant sur la mousse végétale, un ruissellement doux à l'oreille, Satine sursauta quand elle vit débouler un chien de couleur beige, partir ventre à terre à la poursuite de Virus.

Hééé!!! qui va là? Fais attention, gamin !! Il y a un loup dans la forêt !

Son regard se fixa sur une petite silhouette enfantine, qui tentait de rattraper la boule de poil sur patte qui traçait le loup noir. Début de course poursuite !

Restant plantée là, encore sous le coup de la surprise, la Noiraude siffla soudainement son loup, les deux index entre ses lèvres, un son strident et long, signe pour la bête de revenir sur ses pas, au bercail.

Tournant la tête vers Dom, elle lui demanda d'une voix pressée, inquiète que Virus ne revienne pas directement auprès d'elle et qu'il s'en prenne au chien, ou pire, à l'enfant.
Le loup n'avait guère été confronté à des chiens et Satine ne savait pas trop comment réagirait le fauve en présence d'un autre canidé :


C'est qui ce petit chenapan, Dom ?
Tu le connais par hasard ?


Déjà, elle avançait pour tenter de faire venir Virus directement à elle et l'attirer loin de l'enfant et du chien, Satine ayant toujours évité de le prendre dans les villages ou en taverne, pour qu'il garde bien toute son animalité intacte et ne se sociabilise pas trop avec n'importe quelle personne.
La Bella ne voulait pas un animal de compagnie, mais bien un fauve qui protègerait son territoire et sa maîtresse, la roulotte et les environs immédiats.

A présent, il s'agissait d'éviter une rencontre directe entre les visiteurs inattendus, surtout pour qu'aucun incident n'arrive au jeune garçon.
La situation était chaotique et imprévisible, mais Satine avait bonne emprise sur son animal, le sachant très attentif à ses ordres.
Domdom
[Le paradis, c'est la fusion de deux âmes dans un baiser d'amour]*



Il est de rares endroits hors du temps qui invitent à croire encore en la beauté du monde, un monde que l’humain n’aurait pas saccagé, comme un gosse égoiste cassant son jouet.
Cette petite clairière était l’un d’eux, à l’évidence.
Satine avait du ressentir la même chose que le conteur, quand elle avait découvert cet endroit, à la fois si proche et si loin de chez eux.
Encore une fois, Domdom avait l’impression de communier avec la belle brune aux yeux myosotis , de sentir leurs âmes fusionner à nouveau face à cette beauté virginale.

L’encapuché ressentit la petite bise que Satine lui claqua sur la joue, comme la plus belle des déclarations d’amour, cet amour encore vivace dans son cœur à lui , mais qu’il s’interdisait d’exprimer, au prix de gros efforts.
A quoi cela aurait il servi , sinon à les faire encore plus souffrir, aussi bien l’un que l’autre ?
Déjà que leur inéluctable séparation jetait un voile sombre sur leurs futures relations.

Le grand brun répondit à la femme enceinte à ses côtés, à la mère de son futur enfant, dont il ne se lassait pas de caresser le ventre, alors que la situation aurait voulu qu’il s’en détache , justement :


Je suis heureux que notre Bébé Lune voie le jour dans un cadre aussi préservé de la bêtise et la méchanceté des hommes, Satine.
Pourvu que ça dure !


Le louveteau continuait de lui tourner autour, si bien que Satine décida de l’éloigner d’un ordre péremptoire.

Et le grand brun de continuer, un petit sourire aux lèvres :



Et quant à Chouchen , eh bien…


Il n’eut même pas le temps de finir sa phrase qu’un bruit de course effrénée, de cris et d’aboiements furieux les fit sursauter , l’un comme l’autre : un grand chien jaune, sorti du couvert de la forêt s’était mis à courir après Virus, suivi presque aussitôt par un garçonnet blond d’une dizaine d’années qui tentait de rappeler son chien à lui, mais qui s’était arrêté d’un coup et restait, comme pétrifié.

Une fois la surprise passée, Domdom vit Satine siffer son loup, pour essayer de le faire revenir vers eux , mais sans espoir : le loup et le chien avaient déjà filé dans les sous bois.

Domdom fut pris d’un grand rire, aussi fort que le montée d’adrénaline qu’il venait de connaitre, puis continua  :



Chouchen, tu viens de le voir passer comme une flèche devant toi, Satine !
Il s’agit de mon chien
Quant au chenapan, comme tu le dis si bien, que tu vois là bas, pour sûr que je le connais
C’est Valérien, mon aîné, dont je t’ai souvent parlé !



Puis, fixant son gosse, toujours figé au même endroit à se demander quel parti
prendre , il le héla d’un air devenu tout à coup sévère :


Valérien…Que fais tu ici , toi ?
Tu m’as suivi, c’est ça ?
Approche et viens donc t’expliquer, mon garçon



* George Sand

_________________
Valerien
La situation s’était compliquée d’un coup, échappant totalement au contrôle du gamin, resté planté, les bras ballants à l’orée de la forêt , incapable de faire un mouvement.

Qu’allait il faire maitenant ? Obéir aux injonctions de son père ou retourner en courant vers la chambre d’auberge ?
De toute façon, quelle que soit sa décision, Poppa le retrouverait tôt ou tard .
Fuir au loin et ne plus jamais revenir ?
Valerien se remémorait les mots de la dame brune, tout à l’heure  : « Fais attention, gamin !! Il y a un loup dans la forêt ! »
Cette phrase lui glaça le sang : un loup dans la forêt ?

Si Chouchen avait été à ses côtés, encore, il aurait pu le défendre contre le loup, mais son meilleur ami était parti Aristote sait où, cavalant après l’autre chien, à toute vitesse.
D’ailleurs , il ne les entendait plus, preuve qu’ils devaient être bien loin, maintenant .

Le blondinet regarda à nouveau en direction de son père et de la dame, dont il s’aperçut qu’elle était enceinte: ils le fixaient tous les deux, attendant qu’il les rejoigne.
Et c’est ce qu’il se résolut à faire , tête basse, le pas traînant.

Rejoignant les deux adultes , il se jeta contre les jambes de son père, les larmes aux yeux du trop plein d’émotion, lui enlaçant la taille de ses bras, puis lui avoua , en sanglotant  :


Je suis désolé de m’être enfui de l’auberge, Poppa, mais je voulais tellement que tu restes encore un peu avec moi
Tu es parti depuis si longtemps
Tu m’as manqué tu sais…
Tu me pardonnes, dis, Poppa ?
Tu me pardonnes ?


Valérien allait déjà mieux, sentant le contact rassurant de son père contre lui.
Il jeta un bref coup d’œil vers la femme, dont le ventre proéminent ne pouvait pas tromper ;
C’est alors que lui revinrent en mémoire des chuchotis, certains sous entendus , cet après midi, entre son père et Alexandrine , la nourrice.
De plus, l’attitude de ces deux là en était la preuve supplémentaire :
Ainsi, le bébé qu’attendait cette inconnue serait son petit frère ou sa petite sœur !


Satineduval
« Notre étoile est en nous, et, de nous, il dépend qu’elle soit bonne ou mauvaise. »
Charles Beaudoin

Observant le père et l'enfant, Satine fut toute émue par la tendresse apparente du petit pour son paternel, qui avait été absent si longtemps.
Dom avait dû se résoudre à laisser sa famille à Epinal, ne pouvant pas les prendre avec lui alors qu'ils étaient partis pour se battre à Genève.
Bien trop risqué, le conteur avait pris cette décision, à contre cœur, mais ne voulait en aucun cas mettre la vie de sa famille en danger.
Alors, la petite tribu était restée à Epinal sous bonne garde.

Satine vit le regard un peu sévère de Dom, les sourcils froncés, un peu contrarié, attitude qu'elle avait rarement observé chez son ancien amant. Il était inquiet, on le voyait bien, que son fils soit parti tout seul, trompant la vigilance de celle qui en avait la surveillance.

Tentant de détendre un peu l'atmosphère, la Noiraude posa une main sur l'avant-bras de Dom, en un geste tendre et apaisant, puis lui parla pour lui dire ce qui lui semblait être une évidence.


Qu'est-ce qu'il fait là ?
Ben voyons !!! Il ne fait que t'imiter..il vadrouille !
Il faut reconnaitre que tu l'as mis à bonne école pour ce qui est d'avoir envie de bouger et découvrir ce qui se passe.

Tu as le Feu sacré du voyage et de la découverte.. lui aussi a hérité de ta passion, semble-t-il..

Ton fils a juste envie de ta compagnie, tu lui as tant manqué, il ne veut que rattraper le temps perdu !

Puis, tendant la main doucement pour aller ébouriffer les cheveux blonds du jeune vadrouilleur, Satine lui offrit un petit sourire complice, le trouvant croquignolet à souhait avec sa frimousse de petit gars aventurier, appréciant la petite désobéissance qui prouvait pourtant combien le petit avait envie de rester le plus possible auprès de son paternel.


C'est bien ça, n'est-ce pas, Valerien ?

Ton papa m'a souvent parlé de toi, il est très fier de ses enfants, tu sais..

Moi c'est Satine, juste Satine...et pas de Dame avec moi, ça fait trop poussiéreux pour mon âge !


Finissant de lui caresser la tête avec déjà un brin d'affection qu'elle devait aussi combattre, ne souhaitant pas trop s'attacher à la descendance du conteur, sachant très bien qu'ils ne formeraient jamais une famille.

Satine en avait le cœur gros, mais elle faisait face à l'évidence qu'il n'y aurait jamais de retour en arrière possible entre elle et le conteur.
On ne force pas ce qui ne vient pas du cœur. Dom voulait sa liberté et il en avait le droit, la Noiraude ne le retiendrait pas.
Elle laissa, malgré elle, un sourire doux monter à ses lèvres. Elle adorait les enfants, c'était inné.

Surprenant le regarde du petit blond posé sur son ventre joliment arrondi, Satine lança un rapide regard inquisiteur au brun à ses côtés, ne sachant pas trop si c'était le bon moment pour annoncer l'arrivée d'un futur enfant de plus dans la tribu déjà nombreuse.

Glissant sa main dans celle de Dom pour la lui serrer avec douceur, la future mère préféra laisser libre choix de l'annoncer dès à présent ou de reporter le sujet à un peu plus tard.
Alexandrine
[Pendant ce temps là, à l'auberge...]
...Alexandrine se réveillait en sursaut, ses aiguilles en tombant au sol ayant tinté assez bruyamment pour la tirer de la torpeur qui l'avait envahie alors qu'elle tricotait une layette pour le futur marmot annoncé par le conteur à son retour.
Elle ouvrit un œil, puis le deuxième, tourna la tête de tous côtés, se leva comme un ressort : Valérien avait disparu !
Que faire ? Partir à sa recherche ? Avec les trois autres ? Pauvre Alexandrine ... Déjà qu'elle n'avait pas inventé l'eau tiède, la situation n'était pas simple.
Elle attrapa les jumeaux sous les bras, demanda à Adelin de la suivre, et descendit le plus vite qu'elle put dans l'arrière cuisine, où elle savait trouver l'épouse de l'aubergiste.

Ma commère, j'peux vous d'mander un service ? faudrait m'garder ces trois loustics, l'plus grand s'est ensauvé, faut qu'j'lui coure après pour le r'trouver avant qu'son père revienne, s'il apprend que j'l'ai laissé ensauver, i'm'chass'ra d'son service, pour sûr !
La femme de l'aubergiste opina, attira les petits dans ses jupons, et voilà notre Alexandrine dans les rues d'Epinal, à demander aux passants s'ils n'avaient pas vu un blondinet avec un grand chien jaune, suivant leurs indications pour arriver en lisière de la forêt, morte d'inquiétude. PLus moyen de savoir dans quelle direction diriger ses pas...
Domdom
[Même au paradis, il serait insupportable de vivre seul]*



Initialement décidé à disputer son fils, voire à le punir pour sa fuite, Domdom avait été ému plus qu'il ne l'aurait voulu par la contrition de Valérien.
Sans le vouloir, son fils le renvoyait à ses propres carences de père.
Quel genre de papa était il finalement ?
Il avait laissé ses gosses pendant de long mois sous la surveillance d'Alexandrine,dont il connaissait les lacunes, aussi bien en termes d'autorité, de pédagogie, que de sang froid ou de prises d'initiative.
Valérien était devenu un petit animal sauvage sans aucune discipline, et le principal responsable, c'était lui, son père !

Instinctivement, le conteur promena ses doigts dans la chevelure de son fils, qui l'empêchait quasiment de bouger, lui ceignant le taille de ses bras la tête contre son ventre.
Il s'entendit dire d'une voix éraillée par la culpabilité:



Bien sûr que je te pardonne, mon grand...
Mais promets moi de ne plus recommencer
Jamais !



Dom détacha doucement son fils de son giron, puis s'accroupit devant lui, plongeant son regard dans celui de l'enfant:


Mais sache que les premières choses qu'on demande à un futur écuyer sont l'écoute et l'obéissance, mon fils
Ne perds jamais cela de vue, d'accord ?



La main que posa Satine sur son avant bras lui déclencha un petit picotement sur tout l'épiderme, bien agréable, au demeurant.
Satine, avec toute sa sagesse, lui rappelait que Valérien avait besoin de son père à ses côtés pour le guider dans sa vie et pour partager du temps ensemble, bien entendu.

Levant la tête vers elle, l'encapuché croisa son regard un court moment, mais suffisant pour s'apercevoir qu'elle avait les yeux brillants, alors qu'elle aussi, ébouriffait les cheveux du blondinet.

Dom se releva , mais se vit devancé par Satine, quand il voulut la présenter à son aîné.
Il ne put que s'incliner, sourire aux lèvres ,alors qu'il sentait Satine glisser sa main dans la sienne :



Bon, eh bien, les présentations sont déjà faites
C'est très bien
Satine est … Une très grande amie, Valérien
Quelqu'un qui compte beaucoup pour moi!



Le Normand de naissance avait bien remarqué le regard insistant de son fils sur le ventre proéminent de Satine, au point qu'il se demanda si Valérien se doutait de quelque chose.
Il avait pourtant demandé à Alexandrine de ne rien dire aux gosses quant à la naissance de leur futur petit frère ou sœur.
Il préférait leur faire l'annonce lui même, en temps voulu.
Alexandrine avait elle tenu sa langue ?

Il en était là dans ses réflexions, quand son attention fut captée par un bruit provenant de l'orée de la forêt.
Tournant la tête, il aperçut Chouchen revenir vers eux, langue bien pendante et la démarche bien essoufflée.
A priori, le chien n'avait pas l'air blessé.
Dom ne put réprimer un petit sourire en voyant le grand chien jaune les rejoindre :



Ah...Voilà notre chasseur de loup qui revient !


* : proverbe russe

_________________
Valerien
Quel soulagement !
Valérien avait tant appréhendé la réaction paternelle, qu’il se sentait presque s’envoler, maintenant que son père lui avait pardonné son incartade.
Son père , c’était ce quasi étranger , accroupi face à lui, qui lui parlait avec une voix posée, cette voix que le gamin avait pourtant souvent entendue.
Mais c’était il y a si longtemps, déjà, que ça restait ancré au plus profond de sa mémoire, un peu comme une chanson, dont on aurait oublié les paroles, mais pas la musique.
Le blondinet avait hoché plusieurs fois la tête, lorsque son père lui avait fait la morale, ne répondant que par trois mots :


J’ai compris, Poppa

Puis le regard du gosse avait à nouveau glissé vers le ventre de Satine, remontant ensuite vers le visage de la dame aux longs cheveux bruns qui lui souriait avec douceur.

Valérien rendit un sourire éclatant à la femme qui avait si bien intercédé en sa faveur.
Il sentait qu’il n’avait rien à craindre d’elle et qu’il pourrait s’en faire une alliée et pourquoi pas, une amie …


Je suis ravi de vous rencontrer , Da…euh, Satine !
Vous viendrez me voir à l’auberge ?
Je vous présenterai mon petit frère, Adelin, et pis les jumeaux, Aubry et Katell et aussi Chouchen, mon chien
Et pis , ‘Sandrine, la nourrice…
Avant , on avait Mary comme nourrice, aussi, mais elle est partie avec son Michel.
J’avais aussi un poney, mais Poppa l’a vendu , à Dijon


Valérien était devenu intarissable, libérant un flot de paroles trop longtemps contenues par le barrage qui lui nouait la gorge.
Portant à nouveau son regard sur le ventre proéminent de Satine , il l’interrogea hardiment  :



C’est un bébé que vous avez dans votre ventre ?


Il n’eut pas le temps d’entendre la réponse de Satine, que son attention fut attirée par le retour de Chouchen et surtout par la phrase de son père :

Ah...Voilà notre chasseur de loup qui revient !

Le regard inquiet et un peu angoissé du gosse glissa de visage en visage, cherchant à comprendre , alors qu’il se penchait vers son chien venu se nicher d’un air penaud contre ses jambes

Un loup ? Mais où ça, un loup ?
C’est pas une blague, ça …Dites ?



Satineduval
Quand on n´a que l´amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
Quand on n´a que l´amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour
Alors sans avoir rien
Que la force d´aimer
Nous aurons dans nos mains,
Amis le monde entier*



Satine se sentit tout attendrie de voir le père et l’enfant ensemble, le jeune garçon écoutant les paroles du paternel avec attention.
Elle savait que Dom avait eu de la peine à les quitter, mais il était parti se battre à Dijon pour défendre une cause qu’il trouvait juste et avait été gravement blessé pendant les combats qui avaient eu lieu.

La jeune femme l’avait rejoint dès que possible pour aller prendre soin de lui et le soigner du mieux qu’elle pouvait. Il y avait ensuite eu Genève et ses batailles, puis le grand voyage au bout du Royaume de France pour des mariages qui n’avaient jamais été célébrés.
La vie avait séparé la famille de Dom un certain temps et Satine se réjouissait de le voir enfin réunis.

Le cœur de la Noiraude se serra quelque peu lorsqu’elle entendit le conteur la présenter comme une grande amie, c’était en effet la décision qu’ils avaient prises en commun, mais cela attristait toujours la jeune femme qui n’arrivait que partiellement à renoncer à la notion de couple.

Cependant, ils se voyaient encore souvent et son beau brun prenait bien soin d’elle, présent pour l’aider et la soutenir dans ses projets et ses idées, n’hésitant jamais à lui rendre service sans qu’elle ne le lui demande.

Et voilà que l’enfant se met à causer comme un moulin à paroles, ce qui fit sourire malicieusement la jeune femme, elle adorait elle-même faire la causette, à en devenir saoulante, parfois.
Regardant l’enfant, Satine lui lança un petit sourire pour confirmer les dire de son père :



Ben, mon garçon ! je vois que tu as plus de blague que moi, tu fais fort là !

Elle le dévisagea d’un air très attendri, puis lui expliqua sans trop aller dans les détails la relation qui les liaient Dom et elle.

Nous sommes des amis…particuliers…

Nous nous aimons beaucoup ton père et moi, il m’aide et c’est un homme sur qui on peut compter.
Je l’ai soigné quand il a été blessé à la guerre, tu sais, tu peux être fier de ton papa, c’est un homme courageux et avisé aussi.
Si tu suis bien ses conseils, avec lui tu seras toujours sur la bonne route !
Il a beaucoup d’expérience et fera toujours ce qui est le mieux pour sa famille et ceux qu’il aime, crois-moi…


Des expériences, des moments de folie, il y en avait eu tant dans leur relation que le temps avait filé aussi vite qu’une tempête dans le désert , les laissant souvent à bout de souffle, mais heureux de tout ce qu’ils avaient vécu.

Les souvenirs affluaient dans la tête de la Noiraude, défilaient les découvertes, les rencontres, les moments tristes et joyeux, les pleurs et les rires.
Ils avaient tout partagés ensemble et même s’ils s’étaient séparés plus d’une fois, toujours l’un ou l’autre avait fait le pas pour se retrouver.
Par amour, par amitié, par besoin, par soutien.
Il n’était pas parfait, mais pour elle c’était encore et toujours l’homme qui s’en approchait le plus, de son idéal masculin.

Posant un regard tendre et amoureux sur le futur père, Satine ne regrettait rien de toute leur vie de couple et profitait à présent d’une accalmie bienvenue en attendant la naissance de bébé Lune.
Dom avertirait sa tribu en temps voulu pour ne pas trop les perturber, étant déjà tous très excités par son retour.
Penchant la tête sur le côté pour écouter la question de l’enfant au sujet de son ventre arrondi, la Noiraude hocha la tête pour confirmer son état avancé de grossesse.
Passant une main caressante sur la belle rondeur, la lorraine lui donna quelques petites explications.


C’est notre Bébé Lune !

Il a été conçu un soir de pleine lune dans les Cévennes, avec l’homme que j’aime le plus au monde.
Alors tu vois, quand des loups se rencontrent un soir de pleine lune..

Il se passe quelque chose de bien étrange, comme de la magie qui descendrait dans le corps des deux amoureux et ils arrivent à se faire tant plaisir que l’homme donne à celle qu’il aime un liquide de vie, qui, on ne sait pas trop comment, fera pousser le ventre de la femme pour, neuf mois plus tard, voir arriver un petit Loup !


Misère ! Comment expliquer à un enfant de 10 ans, la conception d’un bébé sans trop entrer dans les détails, elle préférait passer sous silence l’étreinte fougueuse et divine de ce soir-là, sur le promontoire rocheux, leurs cris passionnés qui avaient sans doute fait fuir la faune loin à la ronde, se sentant seuls au monde, si libres de s’aimer comme des fauves, perdu dans un dédale de caresses où le désir et le plaisir les poussait à se donner l’un à l’autre sans limite.
Il y avait bien eu de la magie ce soir-là, comme lors de leurs nombreuses étreintes d'ailleurs, aux amants de la Lune.


Mordillant sa lèvre inférieure de désir rien qu’à ce souvenir, la jeune femme changea vite de sujet, ayant une petite envie de profiter de la présence des deux pour réaliser une idée qui lui trottait dans la tête depuis le matin.

Dites..ça vous dirait d’aller crapahuter à la recherche d’une grotte ?
Parait qu’il y en a dans le coin, ça pourrait être amusant !
On en avait découvert une il y a quelques temps, je me demande si on aurait aussi la chance d’en trouver dans le coin.
Dom est un bon pisteur, il saura suivre les traces des animaux qui vont s’y terrer.
Alors...tentés ?


La Noiraude désigna du doigt la direction de la cascade et des parois rocheuses environnantes, qu’elle savait creusée par le l’eau et par le temps.
Quoi de mieux qu’une petite activité ludique pour que père et fils passent du temps ensemble que de partir en exploration ?


Entendant l’inquiétude de l’enfant concernant Virus, elle le rassura bien vite :

Ne t’inquiète pas au sujet de mon loup, il est allé à la chasse aux poules ou au lapin.
La prochaine fois qu’il arrivera, je ferai en sorte qu’il s’habitue à toi, pour qu’il ne te prenne pas pour un intrus.
Ici, tu es comme chez toi et bien sûr que je viendrai vous voir à la taverne, les petits loups de Dom m’intéressent beaucoup, sa famille est aussi un peu ma famille, tu sais.
Bien !
On filoche ?




Quand on n'a que l'amour - Jaques Brel
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