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[RP fermé] Là où commence l'horizon

--Dove.
La mort rôde.
Je la sens. Et elle pue, la mort.




J'ai besoin d'écrire.
Et cette reliure au cuir usé me fait de l'oeil depuis un moment, alors c'est ce soir que j'ai decidé d'y laisser mon empreinte, pas vraiment comme un appel à l'aide, seulement pour m'aider à avancer.
Avancer en parlant du passé... J'ai toujours été dérangée.

J'ai besoin d'écrire.
Non pas pour les autres, nos amis, notre famille ou les enfants que nous n'auront plus mais bien pour moi. Pour toi peut être, un peu.

J'ai besoin d'écrire.
Et ce livre sera sûrement le plus ennuyeux jamais écrit. Il va déranger, bousculer. Il mettra mal à l'aise. Il sera jugé, comme je le serais. Mais il est un exutoire. Mon exutoire.

L'horizon est la fin d'un monde, mais il est forcément le début d'un autre.


Si un jour tes yeux venaient se perdent ici, tu dirais que je suis folle, que je rêve, peut être même que ta mauvaise foie s'en mêlerait et que tu clôturerais ton discours par un "tu me pousses toi même dans la tombe".
Mais tu n'es pas moi, tu ne sais pas ce que je ressens. Personne ne le peut, à part peut être les rares personnes ayant déjà vécu ce genre de chose. Je ne le souhaite à personne, pas même au jardin, mon pire ennemi. Ou si, peut être à lui, mais juste lui.

Si jamais ce que tu lis te dérange, il ne tient qu'à toi de le refermer et de le reposer.
--Dove.
    Il faut remonter loin pour comprendre.
    Il faut remonter aux jours heureux, il faut remonter une à une les marches de notre bonheur pour savoir combien la chute est rude.
    Il faudrait dessiner une masure, y rajouter des rires d'enfants, un jardin, des animaux. Si j'avais su, j'aurais dessiné moi même ce tableau. J'aurais innocemment ajouté des couleurs, beaucoup. Et puis des étoiles, et même des petits coeurs, ça fait toujours bien, les coeurs. Ça fait un peu enfantin mais n'est-ce pas ce que l'on était?
    Mais depuis le vent a tourné et le dessin s'est envolé. Remplacé au dessus notre cheminé par une tâche de vide. Une tâche de propre où le temps n'a pas eu d'emprise, que pourtant je repeindrais en noir.
    Je ne sais pas ce qui est le plus dur en regardant là, de savoir qu'il y avait jadis cette enluminure ou bien de l'oublier. De devoir agir comme si de rien n'était.


Triste, je ne le suis pas.
On est triste quand on perd son chien, on est triste quand on perd son emploi, on est triste quand son champs ne pousse pas, on n'est pas triste ou malheureux quand on perd celui qu'on aime, on est détruit.
On devient cette terre brûlée où plus rien ne pousse et que les animaux eux même ont peur de fouler de peur de s'embraser.


    Nous n'étions pas les plus riches, ni en argent, ni en amitié mais nous avions l'essentiel à nos yeux, l'autre.
    Je savais qu'un seul regard de toi à moi suffisait à transformer n'importe quelle tuile gravidique en incident et l'on s'en contentait. Nous n'existions que pour l'autre et ce qui nous avait sauvé de la mort était en train de consumer le reste de ce "nous".



Tu m'avais prévenu. Tu m'avais dit qu'un jour tu partirais, que je devrais te promettre de continuer ma vie. Que je devais toujours garder en tête que j'avais eu la chance de vivre cette histoire et que c'était déjà pas mal.
A toi je l'avoue maintenant, tu étais un égoïste. Un égoïste doublé d'un menteur. Mais tu n'es pas là pour l'entendre, et je sais désormais que tu ne reviendras plus. Laisse moi juste y croire encore, un peu.

Quand j'ai commencé à poser des questions sur tes absences, tu m'as dit de ne pas m'inquiéter, que ça prendrait du temps mais que je m'habituerais.
Crois tu que l'on puisse s'habituer à l'absence de l'autre?
Crois-tu que de savoir à l'avance que toute chose à une fin aide à mieux le vivre?

    Tu ne sais rien.
    Mais tu le dois pourtant.

--Dove.
    Quand j'éclate de rire aux blagues d'un autre, quand je souris à une personne,
    Quand je lève mon verre à la paix, quand je fais un don à l'église,
    Quand je lisse ma robe, quand je coiffe mes cheveux, je pense à toi.
    Et tu n'es pas là.


Tu n'es pas là pour sécher mes larmes lorsqu'elles coulent. Tu n'es pas là pour panser mes blessures. Pour me prendre dans tes bras quand les cauchemars me réveillent. Tu n'es pas là pour ramasser le reste de mes innombrables colères. Tu n'es pas là. Et pourtant tu es la cause de tout cela.

Je me souviens d'un temps, où, lorsque nous évoquions notre histoire, et sa fin, les rires fusaient...



Han, tu imagines dans cinquante ans?
Quand on sera vieux et ridés?
Non, tu seras vieux et ridé, moi je serais encore pimpante et fraîche comme une carpe
On dit gardon
Fraîche comme une gardonne? Et donc?
Je nous vois bien mourir étouffés. A force de t'embrasser, j'aspirerai tout ton air et...



Tu m'embrassais et on rigolait, comme des cons que nous étions. Le pire, c'est que l'on voulait réellement mourir comme ça.
On voulait que le temps n'ait aucune emprise sur notre amour, faire le plus beau pied de nez aux idiots qui ne croyaient pas en nous. Bon sang, que nous étions naïfs...
Naïfs et amoureux, le genre d'amour que l'on ne voit que dans les livres, le coup de foudre, celui qui dure toute une vie.
Mais nous savions l'un comme l'autre que notre temps était compté.

Il est vrai que l'on en parlait souvent, avec le recul, peut être que nous nous préparions déjà à l'irrévocable.

    Notre plus grande peur était de ne pas vivre suffisamment pour alimenter notre moulin, de n'avoir plus rien à dire, à écrire mais l'un savait mettre le coup de pieds aux fesses à l'autre pour qu'il remonte en selle. Il fallait vivre, tant qu'on le pouvait. Tout vivre, vite et bien. Les autres, parfois, nous y aidaient, et c'était reparti comme en soixante.
--Dove.
    Je ne suis qu'un corps sans âme qui déambule dans un endroit qui n'est pas le sien et qui doit faire comprendre au reste du monde, que le mien s'est écroulé voilà plusieurs semaines.



Il faut faire semblant ici. Il faut sourire, il faut redresser les épaules, il faut faire comme si de rien n'était et répondre gentiment aux gens qui vous demande "pourquoi". Il faut trouver les mots dont je ne dispose pas, et même si je voulais en inventer des nouveaux, aucun ne pourrait vraiment correspondre à mon malheur.
Mais même pour toi je n'ai pas le courage de tourner la page, faire comme si rien ne s'était passé. Comme si c'était normal que tu sois sorti de ma vie comme ça, fauché en plein bonheur. Et ironie du sort, je n'assume pas suffisamment ma souffrance pour le faire à visage découvert.

    Et voilà que j'écris à un mourant
.

Je sais que tu aimerais que tout aille bien. Que tu préférerais me savoir heureuse, arpentant les routes et vidant chopes après chopes dans des tavernes remplies de chants. Je sais tout ça. Tu me l'avais demandé et j'avais promis. Je te jure que j'y croyais vraiment à cet instant. Je pensais moi aussi que, sachant que tu n'étais qu'un passage, et le sachant depuis le début, ta disparition ne serait qu'une formalité.

Et si tu veux un secret, approches toi tout près de moi...
Je ne suis pas seule...
--Dove.
Donc vous voyagez seule?
Oui
Mais vous êtes mariée
Oui
Mais tout va bien entre vous deux
Oui
Et il vous laisse voyager seule ?
Oui...
Mais il vous manque
Oui...
Et vous ne voulez pas parler de lui
Oui
Vous l'aimez ?
Oui
Mais vous le détestez aussi?
Oui.
Les femmes sont compliquées.


Oui.
Tu vois, je ne suis pas seule.
Mais ils ne comprennent pas.
Pour eux tout va bien, je voyage pendant que tu t'occupes de nos champs. Je vois du pays, je dis bonjour à de vieilles connaissances. Je demande des laisser passer, j'en reçois. J'écris à la famille, leur annonce mon arrivée prochaine.


La liberté que tu aimes tant!


Où voient-ils de la liberté?
Dans un corps qui ère sans but?
Dans mes grands yeux vides?
Oui, je sais, ils ne voient que ce que je montre, et je ne peux pas leur en vouloir, ils ne savent pas.

--Dove.
    Ne dis rien, pas encore.

C'est ce que disait ton dernier parchemin. Il aurait pu contenir des mots d'amour, des mots réconfortants, des mots d'adieux, des mots qui m'étaient destinés.
Mais tu as choisi "les autres". Tu m'as demandé de cacher aux autres ta disparition et de faire comme si tu étais là.
J'y arrive, je crois.

J'y arrive tellement que le jour tout est parfait. Tu es au travail, pourquoi j'irais mal ?!
Peut être savent-ils, eux, te trouver pour te le dire. Pour te rassurer, te dire que tu as fait le bon choix. Travailler, pour m'oublier.
Alors tu dois savoir ce qu'il se passe une fois seule. Tu as déjà du entendre de sombres histoires de possession, d'exorcisme. C'est un peu pareil pour moi.

    Ton prénom me fait vibrer.

Il me vrille les tripes lorsqu'il franchit leurs lèvres. Des hauts le coeur à en gerber les boyaux. Il me brûle la bouche. Annoncer ton prénom, ou simplement dire "mon époux" est un véritable calvaire. Loin des papillons dans le coeur d'antan.

    Les nuits sont agitées.

Les draps se froissent encore et encore. Mes mains se crispent dans les draps et j'étouffe des cris de rage dans l'oreiller. Mon corps cherche le tien, souvent et le trouve parfois. Le réveil n'en est que plus douloureux.

    J'hurle.

Mais ce n'est plus contre ce voisin trop bruyant. Non j'hurle sans raison. Des spasmes que je tente de dompter comme je peux en pleurant comme une vulgaire pisseuse.

    Je ne suis pas l'ombre de moi même, vois-tu, je suis quelqu'un d'autre. Je dessine un nouveau "moi" et c'est bien plus compliqué que de crever dans un coin.

--Dove.
Je te hais parfois. Et bizarrement ce n'est pas ton abandon que j'éxècre, c'est l'amour que tu m'as donné. Quel intérêt aujourd'hui d'avoir eu autant d'amour ? Souffrir plus?
Ton amour inconditionnel m'a rendu dépendante. Et comme une droguée j'ai cherché ma came dans les bas-fonds. J'aurais pû trouver d'autres bras, d'autres lèvres ou d'autres couches. T'exposer en long et en large ma nouvelle passion pour un autre, brun, blond, peut être même un roux. Clamer et haut et fort ma liberté retrouvée. Juste pour te faire du mal.

Ecrire encore et toujours ce sentiment de toute puissance qui m'envahi lorsque l'amour fait battre mon coeur. Raconter nos baisers, nos ébats. Déposer sous tes yeux nos échanges, les papillons qui nous traversent le ventre, l'émoi des premiers instants, l'impatience de se retrouver.
Pour qu'en fermant les yeux tu ne vois que l'opalescence de mes jambes sur des reins qui ne sont pas les tiens. Pour que mes cris de jouissance perturbent ton sommeil, pour que toi aussi, tu souffres. Et que cette putain de souffrance vienne te chercher la peau des fesses pour te ramener à la vie.


Mais vois-tu j'en suis incapable.
Alors mon produit de substitution est ailleurs. Le faux-semblant. Peut-être est-ce lâche, mais bien moins que de disparaître. Moi, au moins, je me bats.


Au début je me battais pour toi.
Je laissais au hasard de mes visites, de petits mots, vestige de notre amour, souvenirs heureux, encouragement. Et puis j'en ai perdu le courage. Je n'ai plus eu envie.

Je crois que c'est à cet instant que j'ai eu le plus de mal à continuer. Rien n'avait changé en soi. Je n'avais pas plus de nouvelles de toi, je ne t'en donnais pas non plus. Je ne sortais pas et ce ne sont donc pas les gens croisés qui m'ont fait cet effet. Non, c'est bien moi.

Ne va pas croire que je ne crois plus en nous. Ne va pas croire que quelqu'un te remplace car personne ne pourra jamais. Seulement...
Je n'ai plus eu envie de faire semblant.


J'ai décidé de dire que l'Ombre qui me suivait n'était pas la tienne. Hurler au monde que oui, mon amour était intact mais que j'avais pris la route, sans toi. Suffoquer combien tu me manquais et crier que j'y croyais encore.


J'aurais du t'en parler.
J'aurais du.
Et si je ne l'ai pas fait, c'est simplement car j'avais peur que tu commettes l'irréparable.
--Dove.
Mais l’irréparable, finalement c'est peut être plus doux à supporter. Lorsque quelqu'un meurt, son corps s'élève, libérant son âme ou que sais-je encore. Tout le monde est triste, soit. Mais les gens peuvent se reconstruire. Les gens peuvent avancer. Les gens peuvent pleurer pour quelque chose de concret. Les gens peuvent tourner la page.
Je ne peux pas te pleurer. Tu n'es pas mort, tu es là, quelque part.
Je ne peux pas tourner la page. J'attends ton retour, inexorablement.
Je ne veux pas avancer. Je veux qu'on me laisse y croire encore et plus que tout, qu'on me dise que j'ai raison.

Mais, moi, j'ai le coeur entre deux eaux et cette vérité m'a été balancée en pleine face par un inconnu.

Ses lèvres ont touché les miennes. Ce n'était pas voulu, je n'ai rien vu venir. Je l'ai détesté. Je crois même l'avoir frappé. Ton prénom a franchi mes lèvres. Et les larmes mes yeux. Et puis il m'a serré. Il m'a serré si fort que j'ai eu mal. Il a fallu parler de toi. Il a fallu expliquer, un peu, sans trop en dire, pourquoi plus jamais il ne devait me toucher. Pourquoi plus jamais un homme ne me verrait nue. Pourquoi désormais, mon coeur était vide et mon corps chaste.



Tu préfères rester fidèle à un mort que d'ouvrir les yeux.


Tu veux savoir ?
Plus que ses mains écrasant mon visage, ses bras serrant mon corps et les sanglots qui m'empêchait de respirer, c'est cette phrase qui m'a tuée.
Je ne suis plus fidèle à ma moitié. Je suis fidèle à un mort aux yeux des autres.
J'ai beau expliquer que jusqu'à ce que je vois ton corps de mes propres yeux, je ne pourrais avancer, eux se plient en quatre pour me faire ouvrir les yeux.

Tu es mort pour eux.
Alors pourquoi tu vis pour moi.
--Dove.
J'ai rêvé mille fois ton retour. Espéré dix fois plus. Tantôt attendu, tantôt redouté mais toujours désiré.
Et j'espérais de tout mon être qu'il en soit de même pour toi.
Je ne pouvais me résoudre à t'écrire en premier. Ton silence me pesait et me parlait et je ne voulais pas intervenir dans ta vie. Dans ta vie, qui, loin de moi, n'a rien avoir avec la notre.

Les mots de toute façon n'auraient pas glissés tout seuls sur le vélin. Il m'aurait fallu retenir mes questions gênantes, te montrer que je m'inquiète, t'avouer que tu m'es indispensable, en te cachant ma tristesse. Il me semble que je n'aurais pas su trouver le juste milieu entre le manque de toi et l'envie de te montrer que j'y arrive.
La question parfois se posait, car je n'aurais pas écrit naturellement. Je me demandais ce que tu aurais voulu lire, j'aurais voulu avoir les mots justes. Ceux qui disent tout. J'aurais voulu te montrer que quoiqu'il arrive la vie continuait et te dépeindre une femme forte, comme tu l'aurais aimé. Sans te montrer la détresse qui m'habitait lorsque tu n'es plus à mes côtés.

Si j'étais restée sous tes yeux... Si chaque matin tu avais pu embrasser mon épaule, si chaque soir en rentrant tu avais croisé mon regard rougi de larmes. Si tu avais senti dans chacun de mes baisers l'envie de te garder tout près, si... Est ce que les choses auraient été différentes?

Et il me faut vivre avec ce poids. Le poids d'avoir fait des choix. De t'avoir écouté alors que j'aurais pu te tenir tête, si tu savais comme j'aimerais savoir ce qu'aurait été notre vie si j'avais pris d'autres directions.

Alors je rêve encore un peu. Lorsque les autres me laissent un peu de répits, lorsque ma culpabilité me laisse tranquille, lorsque je me retrouve seule puisque je suis désormais seule dans la barque... Je rêve de ton retour.
Tes sentiments auront-ils changer, ou les miens?
Retrouverions-nous cette complicité qui avait fait notre force?
Et nos regards... Auraient-ils toujours cette petite étincelle ?


Je veux encore y croire malgré ton silence,
Mais je ne peux pas me battre pour deux,
Alors c'est à toi de me dire : le veux-tu seulement ?
--Dove.
Ouvre les yeux. Comprend. Accepte. Et pardonne.


Trois mois.
C'est long et c'est court à la fois, je m'en étais déjà fait la remarque lorsque nous nous étions rencontré.
Lorsque l'amour se pointe aussi radicalement, nous enveloppe aussi violemment, viole nos convictions, notre foi, efface notre passé, dessine un avenir loin de tout ce que nous avions ne serait-ce qu'imaginé, parfait nos idéaux et impose l'évidence, le temps ne s'égraine pas de la même manière.

J'aurais pu vivre ma vie avec toi. J'aurais pu me lever chaque matin à tes côtés, t'écouter, j'aurais pu t'obéir, m'assujettir à tes pensées, tes actes et tes ordres. J'aurais pu façonner une autre part de ma personnalité et le faire naturellement, pour toi.


Trois mois c'est le temps qu'il nous a fallu pour toucher les étoiles. Pour atteindre le summum de l'histoire amoureuse, pour emmerder les envieux et reconstruire en plus beau tout ce que nous avions pu vivre jusqu'à maintenant.

Trois mois, c'est ce qu'il m'a fallu pour comprendre que plus jamais je ne pourrais vivre sans toi. M'encrer cette idée si profondément dans l'esprit qu'il en restera marqué à jamais.

On dit qu'il faut une vie pour défaire un amour comme le nôtre, et je pense qu'ils ont raison. Je pense que peu importe l'endroit où se pose mon regard, il y trouvera toujours un lien avec toi. Ce pain que nous partagions, ce drap que nous froissions, cet enfant que nous espérions, et cet anneau... Cet anneau qui reste désespérément soudé à mon doigt. Quand tout devient douloureux que reste-il ?
Quand le retour de l'autre devient une obsession, qu'il empêche d'avancer, que peut-on espérer sinon vivre encore, en suspend, dans l'attente ?


Trois mois. D'espoir. D'attentes. De rêves inavoués. De promesses tenues.
Trois mois, pour finalement trois mois de désespoir.
Trois mois, c'est le temps qu'il m'a fallu pour m'ouvrir à nouveau. Oser un regard. Affirmer ma présence. Réapprendre à parler, à découvrir. A m'écouter, de nouveau. Savoir ce que je voulais faire, par moi même. Moi qui n'avais jamais voulu dépendre des autres, j'étais finalement dépendante de toi et seule, oui, je l'avoue, je ne savais plus.


Et ils se sont imposés à moi.
J'y ai pris ma place, doucement. M'imiscant dans leur quotidien, tantôt discrète, tantôt explosive, réminiscences du passé reprenant doucement ses droits.

Tu te doutes qu'en trois mois, beaucoup de choses se sont passées. Que si l'on peut construire le plus beau des bonheurs, on peut aussi défaire beaucoup de choses, en piétiner certaines et en construire d'autres. Tu dois savoir.
Tu dois savoir que mes actes ont parfois dépassées mes pensées. Que je t'ai maudit. Salit aussi. Mais que jamais je n'ai aimé un autre que toi.
Tu dois savoir que j'ai volé. Tenu tête. Craché. Que celle dont on t'avait dépeint le portrait avant que Cupidon ne se joue de nous était revenue. Plus têtue, indomptable et fière que jamais. Que ta perte m'a rendue faible et que j'en ai fait une force.


Tu dois savoir qu'il va me falloir du temps pour reprendre notre vie, car c'est là qu'est ma place.
Mais qu'avec un peu de chance, de pardon et beaucoup de temps, nous y arriverons.
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