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[RP]La Grande Chevauchée-Mode d’emploi.

Hortense1
[Arpentant les chemins bourguignons]

« Il n´a rien de plus fou plus gentil
Rien de plus parfait que mon petit poney
Il n´y a rien de meilleur qu´un bonheur
Et ce bonheur c´est mon petit poney….»*

NON… Non….Non…et Non !
On reprend du début !
Parce que là ce qu’elle est en train de chevaucher la Brune ce n’est pas un petit poney tout mignon tout gentil ! Mais plutôt un grand et robuste étalon, dont le garrot lui arrive à l’épaule ; et qui aujourd’hui, comme si sa taille ne lui suffisait pas, a décidé de n’en faire qu’à sa tête…

Coup d’œil furtif aux cavaliers qui l’entourent. Les émeraudes sont traversées par une lueur d’agacement. Et dans sa caboche résonne une plainte « Pourquoi eux ils s’en sortent et pas moiiiii ? ». Et après l’agacement, l’inquiétude. Comment ; avec un destrier cabochard pareil, allait-elle tenir tout le voyage ? Partir de Nevers…. Pour remonter en Lorraine… et redescendre en Languedoc…la traversée du Royaume risquait de lui laisser quelques séquelles. Un léger soupir s’échappe d’entre ses lèvres tandis qu’elle admire l’aisance des frères Salar, gracieux sur leurs montures. Viendra le temps où elle pourra se targuer d’être une cavalière hors pair.

En attendant, elle boude en scelle sur son Celeris, lançant à grande voix :


« Moi, j’vous le dis, on n’est pas rendu ! »

Regards amusés de ses congénères. Tirage de langue dans les règles de l’art en guise de réponse, avant qu’un large sourire ne vienne éclairer son visage. Ils avaient un don les deux frères. A savoir s’ils en étaient conscients ou pas, c’était une toute autre histoire.

*Générique TV, "My little Pony"- Version Française
Equemont
Les jambes arquées sur les côtes musculeuses de sa monture, Equemont souvent se prenait pour un centaure. Cependant, les quelques rides éparses de son front mur montraient que douloureusement, il songeait.

Ce marasme qui avait volé sa tranquillité dans sa tendre jeunesse semblait revenir et toquer violemment à la porte de son âme. Pourtant, le cavalier, parce qu'il était un Salar, gardait ses guibolles au plus près du poil soyeux de Bargilia.

Ce front penché se releva d'un coup ferme comme pour mettre un terme à un ardent combat intérieur. Avec lenteur, il girouetta pour vérifier l'état de sa petite troupe. Amusé, il regardait Hortense se débattre avec son palefroi. Il connaissait suffisamment la jeune femme pour savoir qu'il valait mieux attendre un signe de sa part pour montrer quelque souhait de l'aider. Aussi décida-t-il de ne rien dire et s'amusa intérieurement du spectacle.

Enfin la jeunette annonça la couleur :


Moi, j’vous le dis, on n’est pas rendu !

Et oui, un grand sourire s'étala sur le visage de l'ancien maquignon. La spontanéité de la brune le sidéra et se forma en une idée précise : "humble". Elle était humble, c'était le mot qu'il cherchait. Et elle n'en avait aucune idée. Jamais il ne lui dirait, c'était plus prudent.

D'un petit coup sec et précis, il dirigea sa jument pour s'approcher d'elle, si bien que leurs bottes s’effleuraient. Sa dextre de maître alla se loger sur l'encolure afin de calmer la bestiole. L'effet fut assez immédiat. Celeris sembla s'apaiser.


Il sent que vous n'êtes pas à l'aise. Je ne vais pas devoir vous caresser l'encolure pour vous calmer non plus !

Et Equemont de lancer un grand éclat de rire. Ce rire que seul l'expert reconnait comme faux, ce rire qui déguise la mort et la honte. Et dans la catégorie, Equemont était un grand comique.
_________________
Aloan
[Tagada, tagada, voilà les Salar!
Tagada, tagada, voilà les Salar!
C'étaient les Salar
Tagada, tagada, et y a plus personne!*]

C'est vrai qu'ils n'avaient pas choisi la facilité.
Traverser le Royaume de France d'un bout à l'autre pour récupérer quoi? Quelques vieilles babioles ayant pris la poussière, des livres de cuisine bretonne qu'il avait hérité de sa mère, un peu de linge, quelques parchemins...
Il n'avait vécu que quelques semaines à Nancy, mais il en était parti si vite qu'il n'avait emporté que le strict nécessaire.

Sa route l'avait mené jusqu'à son frère, dont il n'avait plus de nouvelles depuis dix ans.
De fil en aiguille, les deux frères avaient décidé de repartir ensemble sur les routes, d'abord à Nevers, puis à Chinon où ils s'étaient retrouvé mêlés à un réglement de comptes qui n'avait rien de la quête honorable dans laquelle ils croyaient s'engager.
Tels les pions d'un jeu, on les avait alors manipulés, utilisés pour finalement les envoyer dans une véritable boucherie. Du moins était-ce le sentiment des deux frères et de celles qui les avaient accompagnés dans cette vaine entreprise.

Al portait désormais sur lui les stigmates de cette bataille sanglante à Saumur.
Edern, plus connu sous son surnom du Fou, avait transpercé son épaule gauche secondé par un colosse de sept pieds de haut qui avait brisé sa jambe droite en trois endroits. Et, malgré une longue convalescence, le jeune Salar ne pourrait sans doute jamais recouvrer complètement l'usage de sa guibole.
Mais par chance il avait survécu. Tout comme son frère et les deux jeunes femmes qui les avaient accompagnés.

Hortense chevauchait fièrement à leurs côtés à présent, devenue l'une des leurs. Al considérait la jeune femme comme une soeur désormais. Quant à la seconde, elle était devenue l'épouse de son frère et s'apprêtait à donner naissance à la prochaine génération de Salar.
Décrit ainsi le tableau pouvait sembler idyllique, du moins sans nuage aucun. Mais les relations humaines ont ceci d'exaspérant qu'elles sont sans cesse mouvantes, incertaines. Et sous l'apparence d'une petite troupe sans histoires se nouaient certains drames dont toutes les acteurs n'avaient pas connaissance.

Pour l'heure, les quatre jeunes gens chevauchaient sans histoire, chacun en proie à ses démons intérieurs et ses propres questionnements. Ceux d'Aloan étaient assez simples. Qu'allait-il advenir d'eux une fois qu'ils auraient traversé le Royaume de Nancy à Carcassonne?
Il avait beau être né au Languedoc, lorsqu'il en était parti c'était bien dans l'intention de ne jamais y retourner. Personne ni rien ne l'attendait là-bas désormais. Le petit village de Salar qui l'avait vu grandir n'était rien de plus qu'un vague souvenir, une vision lointaine de son enfance. Et il ne s'était pas attardé suffisamment dans les villes voisines pour y avoir tissé des liens ou fait surgir un intérêt qui justifiât son envie d'y retourner s'installer.
Depuis trop longtemps il voyageait, sans attaches ni responsabilités. Il avait le sentiment de vivre comme un exilé, un être banni, puni. Mais puni de quoi? De sa propre couardise? De sa volonté exacerbée de fuir ses démons?
En retrouvant son frère, c'était un peu de lui qu'il avait retrouvé. De celui qu'il avait été, de ses origines. En serait-il de même lorsqu'il retournerait au Languedoc?
Tant de questions qui le taraudaient et il ne savait par quel bout commencer à en dérouler la pelote de fil.

Au détour d'une halte, il recevait parfois un pigeon voyageur. Ces missives lui apportaient une forme de réconfort, un moment d'évasion et rémission au milieu de ses sombres pensées. Il se rendait alors compte que d'autres que lui cherchaient une raison à leur existence et se débattaient pour vivre selon leur conscience, avec tout ce que cela impliquait de doutes et de souffrance.

Il avait été séparé de sa chère Mérida durant de longs mois en raison de leurs blessures respectives à la jambe. Une similitude troublante mais qui résultait de circonstances complètement différentes. Et voilà qu'il chevauchait à nouveau en sa compagnie, retrouvant les sensations qui les animaient lorsqu'ensemble ils passaient de longues heures à travers les bois de Nevers. Depuis lors, sa jument savait parfaitement s'adapter à son état d'esprit, établissant une sorte d'entente silencieuse entre eux par le simple fait de rester près du groupe ou au contraire de s'en éloigner.

C'était donc un de ces moments où il aimait à côtoyer ses compagnons de route, recherchant leur présence et espérant faire ainsi passer plus vite les lieues qui les séparaient de leur destination. Perché sur Mérida, Aloan n'avait pas peu fière allure. Sa silhouette s'était passablement épaissie ces derniers mois, la faute aux bons petits plats qu'il aimait à faire mijoter tout autant que goûter ainsi que le manque d'exercice - depuis quand n'était-il pas allé chasser?
Toutefois, d'un jeune homme au physique délicat il était devenu un homme dans toute sa plénitude, allant même jusqu'à arborer une barbe rousse qui n'était pas pour déplaire à la gente féminine à ce qu'il avait pu remarquer.

Leur petite troupe cheminait silencieusement depuis quelques minutes lorsque la voix d'Hortense mit un terme au mutisme ambiant.


- Moi, j’vous le dis, on n’est pas rendu !

Al tourna la tête dans sa direction pour y déceler une pointe d'ironie. Mais la jeune femme semblait rencontrer quelques déboires avec sa monture et cela n'avait bien entendu pas échappé au regard du plus jeune des frères. Toutefois, comme à son habitude, Hortense n'avait rien laissé paraître et fait preuve de la plus grande patience jusqu'à ce que ses nerfs la trahissent.
Le jeune Salar laissa volontiers son frère aîné et l'expert de la famille pour ce qui était des chevaux aller aider leur malchanceuse amie. Ce dernier avait un véritable don avec les équidés, qui résultait bien évidemment d'une pratique ancestrale mais aussi d'une passion sincère et entière pour ces animaux.


- Allons Hortense, personne ne vous en voudrait si vous continuiez à pied depuis ici.

Et le blond de partir d'un petit rire joyeux.

- Seulement, il faudra courir vite. Pas question que nous ralentissions l'allure!

Nouveau rire renforcé par le tirage de langue de la brune à son encontre et celle de son frère.

- Bon, et si je vous chantais une petite chanson pour que le voyage passe plus rapidement?

La dernière fois qu'il avait chanté durant un voyage, une sorte d'épouvantail avait surgi des fourrés en le visant à la tête avec sa botte pleine de crotte. Et en lui volant sa bourse accessoirement. Seulement cette fois-ci il n'y avait pas de fourrés alentour, juste quelques champs, et Aloan prendrait garde à ne pas attirer de malfaisants objets volants ou empaillés.

A l'issue d'avrill, un tans douç et joli,
Que herbeletes pongnent et pre sont raverdi
Et arbrissel desirent qu'il fussent parflori,
Tout droit en cel termine que je ici vous di,
A Paris la cité estoie un venredi ;
Pour ce qu'il ert devenres, en mon cuer m'assenti
K'a Saint Denis iroie por priier Dieu merci.
A un moine courtois, c'on non moit Savari,
M'acointai telement, Damedieu en graci,
Que le livre as estoires me moustra et g'i vi
L'estoire de Bertain et de Pepin aussi
Conment n'en quel maniere le lion assailli ;
Aprentiç jougleour et escrivain mari,
Qui l'ont de lieus en lieus ça et la conqueilli,
Ont l'estoire faussee, onques mais ne vi si.
Ilueques demorai de lors jusqu'au mardi
Tant que la vraie estoire enportai avoec mi,
Si conme Berte fu en la forest par li,
Ou mainte grosse paine endura et soufri.
L'estoire iert si rimee, par foi le vous plevi,
Que li mesentendant en seront abaubi
Et li bien entendant en seront esjoy.
**

* Libre adaptation de "Les Dalton" de J. Dassin.
** "Berthe aux grands pieds" de Adenet le Roi. Toutefois je ne me lancerai pas dans une traduction hasardeuse, n'étant pas spécialiste du langage du XIIIème siècle.

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Hortense1
[Désarticulée sur sa monture]

Le fameux don Salar arrive au galop tandis que la Sudiste se débat toujours. Et la magie des doigts de l’ancien maquignon d’apaiser instantanément son calvaire. Non sans recevoir une première bourrasque avec grand rire.

« Il sent que vous n’êtes pas à l’aise. Je ne vais pas devoir vous caresser l’encolure pour vous calmer non plus ! »

« Tentez de m’apaiser par la flatterie et vous gouterez à la cravache Equemont. »

Et bien sûr au cadet de surenchérir. L’humour et les rires joyeux, comme une vitrine cachant les travers de leurs âmes. Masque de gaieté dans lequel la Brune se noyait volontiers.
Par contre, si elle devait formuler une objection, elle choisirait sans hésiter la chanson. Pousser la chansonnette en compagnie du jeune Salar ne lui avait pas réussi lors des précédentes chevauchées. Elle avait bien peur que cette dernière ne fasse pas exception. La route est longue et le chemin tortueux… Hortense aurait souhaité préserver ses oreilles autant que le reste de sa personne.

Mais l’objection n’allait pas se formuler seule et la voix de crécelle du récemment barbu – Détail qui mérite d’être à nouveau souligné tant l’apparence du jeune homme en avait été transformé- commençait à parcourir les champs…


« Moi qui pensais que vos poils viendraient étouffer vos douces mélopées… voilà que je me suis encore fourvoyée ! »

C’est au tour du rire cristallin de la Brune de venir se mêler aux airs alentours.
Equemont
[Sur le cuir attilesque de sa selle, droit comme un I, les fesses presque cuites]

De temps en temps, il se demandait comment une bande de pitres comme eux avait pu se retrouver à dos de cheval, sachant qu'ils manœuvraient comme des pieds, et que la moindre attaque leur serait fatale. Mais Equemont donnerait sa vie, s'il le fallait pour les protéger, et vérifiant son flanc, il flatta son épée de Terre Sainte, brisée au combat mais reconstituée.

Les rires fusaient pour se dérober à l'ennui de la route. La bonne humeur pouvait se lire sur les visages. Il les trouvait amusant à se chamailler comme de vulgaires chenapans, l'un prétendant chanter et l'autre l'égorger. Le cadet n'avait pas hérité de leur mère une voix taillée pour le chant, enfin à son goût. Et la brunette de vouloir lui voir pousser des poils dans la gorge.

La Bourgogne était terre riche et grasse, où il faisait bon voyager. L'opulence des manants aurait pu donner envie aux nobliaux du nord. Partout où ils faisaient halte, ils trouvaient auberge ouverte et table garnie, pour le plus grand bonheur d'Aloan. -qu'il ne termine pas obèse celui-là !- En montant vers les terres teutonnes, ils auraient probablement moins de chance, mais ce voyage était nécessaire.

Le chaloupement des chevaux donnait de soyeux remous aux silhouettes de ses camarades, pareil à une douce valse d'été. Une envie soudaine de taquiner Hortense le saisit, il aimait tant la voir prendre sa petite moue affectée puis se prendre un retour balayette-manchette-carpette, expression apprise de son percepteur bien sûr.

Allant de nouveau à côté d'elle, il tourna son torse pour la regarder bien en face. Fixant son regard dans ses yeux clairs, il affecta une petite mimique grincheuse :


Vous êtes sûre que ça va ? Vous n'allez pas lui tordre le coup lui aussi ?

Tout dans le ton de voix montrait l'importance effrontée du mot "aussi". Il espérait avec un sourire niais son impertinence payante. Oh Dieu, qu'il aimait son caractère !

Une fois cette épisode clos, il sortit la carte de la besace et annonça :


Cette nuit, nous dormons au clair de lune. Al pourra après nous avoir cuisiné un p'tit festin nous chanter quelque comptine !

L'éclat de rire qui suivit irrita la pauvre Bargilia. A son hennissement, on aurait pu croire qu'elle voulait aussi être de la partie. Pour la calmer, Equemont fredonna à son tour un petit air appris dans son enfance.
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Aloan
[Petite musique d'ambiance...*]

Décidément ses talents de ménestrel ne seraient jamais reconnus. Pourtant naguère il avait fait partie de la chorale, lorsqu'il étudiait chez les frères de Saint-Joseph. Le frère supérieur lui avait même dit qu'il avait un joli brin de voix et qu'il aurait pu être soliste. Certes c'était avant que sa voix ne muât mais Al aimait à penser qu'il y avait en lui un troubadour qui ne demandait qu'à sortir de sa coquille.

C'était d'ailleurs chez les moines qu'il avait appris les 3486 alexandrins de "Berthe aux grands pieds". Et dix ans après, il n'en avait pas oublié la moindre strophe, ce qui ne le rendait pas peu fier. Toutefois ses compagnons de route ne lui laissèrent pas le loisir d'en faire l'étincelante démonstration et, comme si leurs persiflages ne suffisaient pas, Equemont se mit à chanter des comptines pour enfant, au grand dam de son frère cadet, qui se mit à bouder sur sa selle.


- C'est ta future paternité qui te monte à la tête, frangin? Mais tu vas le rendre sourd avant même qu'il soit né, ce pauvre petit!

Ne jamais contrarier un artiste en herbe, non mais oh!

[Le soir même, autour du feu de camp]

Quelques braises rougeoyantes animaient la scène. Le vent s'était levé et ils avaient eu un mal de chien à allumer le feu. Et lorsqu'enfin leurs efforts avaient été récompensés, Aloan s'était attelé à ce qu'il faisait de mieux finalement, la préparation du souper.

S'il y avait bien une chose sur laquelle il ne transigeait pas, c'était qu'on l'interrompe pendant qu'il cuisinait. Un jour il avait laissé brûler une sauce parce qu'il s'était laissé distraire. Même une simple soupe requerrait toute son attention, par le soin et la précision qu'il y mettait. C'est donc concentré à l'extrême que le jeune blond glissa tour à tour légumes, farine et aromates dans l'eau qui frémissait sur le feu, avant d'y plonger une louche pour brasser lentement la potée, guettant le point de cuisson où tous les ingrédients auraient libéré leurs saveurs.


- A la soupe! appela-t-il lorsque le potage fut à point.

Leurs ventres affamés se fichaient sans doute du soin qu'il avait mis à préparer ce petit festin. Mais le simple fait de voir les couleurs revenir sur leurs visages après quelques bouchées suffisait à contenter Aloan et à le rassurer sur le fait qu'il n'avait pas perdu la main.
La soupe aux choux - puisque c'est ce dont il s'agissait - avait cela de particulier que malgré sa simplicité, elle pouvait redonner vie à un moribond. Ou comme disait une vieille au village du Salar: "La soupe aux choux ça parfume jusqu'au trognon. Ça fait du bien partout où qu'elle passe dans les boyaux. Ça tient au corps et ça vous fait même des gentillesses dans la tête. Tu veux qu't'y dise: ça rend meilleur.**"

Attrapant une miche de pain, le jeune Salar en rompit un morceau avant de le faire passer à ses compagnons de route.


- Alors? Elle vous plaît ma potée?


* Musique de "La Soupe aux Choux*
** Citation de "La Soupe aux Choux"

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Hortense1
[Un pied à terre, La tête dans les nuages]

A cet instant précis, la brune ne sut pas si elle avait envie de tordre le cou de l’ainé Salar ou si au contraire elle désirait se jeter à ce fameux cou.
Affichant sa moue légendaire ; accompagnée d’un « Mouais… » qui seul laisser présager le tumulte auquel son esprit se livrait ; la jeune femme s’absorba dans ses pensées.

Terminé le problème d’équitation présent, c’est un tout autre cheval qui vint submerger ses réflexions….Attrayant avec sa robe blanche chatoyante. Un pur rêve d’évasion qui emplissait ses sens, réveillant des plaisirs anodins, longtemps abandonnés.
Les mains se crispèrent sur les rennes tandis que la luminosité déclinante marquait le passage du temps.

Hortense sortit de sa torpeur à l’annonce d’une nuit à la belle étoile. Et de sentir son ventre gargouiller à l’odeur de la délicieuse popote d’Aloan. Les jambes désormais croisées autour du feu précaire, elle mangea avec avidité, accueillant d’une main enthousiaste le morceau de pain tendu.
En guise de réponse à l’interrogation du cuisinier, elle tendit une écuelle vide comme une invitation à en recevoir une deuxième tournée. Que voulez-vous les introspections en tout genre ça creuse, encore plus quand elles se déroulent à dos de canasson.

Ce que ce petit repas champêtre aurait tout de même mérité c’est une bonne rasade dans le gosier. Ceci pensé, ceci fait. La Brune fouilla dans sa besace pour en sortir le fameux nectar. La fiole fut tendue à ses compagnons, tandis que sa voix s’élevait doucement au milieu des flammes rougeoyantes.


« Une seule chose que l’on pourrait ajouter à cette bonne potée, c’est un petit remontant. Pour trinquer en l’honneur des baroudeurs hein ! »

Un sourire éclaircit son visage avant qu’un nouveau commentaire ne passe entre ses lèvres.

« N’allez pas en abuser comme l’autre jour Aloan, vous avez le droit au premier tour de garde comme on dit ! Pas de repos pour les guerriers.»

Petit rire alors que ses émeraudes jaugent les réactions de ses camarades.
Equemont
Poser le pied à terre après une longue journée de cavalcade procurait grand plaisir. Retirer ses bottes, se prélasser un peu, puis se lancer dans les tâches d'installation du campement. Equemont l'avait si souvent fait qu'il retrouva en quelques instants ses marques. D'abord il fallait trouver quelques brindilles sèches pour démarrer le feu, puis suffisamment de bois sec de moyenne taille pour faire de la braise de cuisine. Heureusement chacun mettait du sien et rapidement Aloan s'attaqua au souper strictement dit.

Pendant ce temps Equemont fit le tour des montures, pour vérifier qu'elles n'avaient pas de blessure, et leur donner du fourrage. Il était content de la qualité de celle-ci, elles tiendraient la route durant tout leur périple. Ensuite alla jouer à une de ses occupations préférées, taquiner l'Hortense.

Vint l'heure du souper. Jamais l'aîné n'avait prêté attention aux questions de nourriture, et il savait certainement faire la différence entre un festin de poulardes et de jambons en croûte d'un malheureuse potée de voyage, mais au fond cela lui importait peu. Il faudrait cependant donner un commentaire pour satisfaire l'ego du petit, qui voyait en chaque plat offert l'occasion de se faire féliciter. Et ce soir là, Equemont n'avait pas le courage de lui dire que c'était dégueulasse juste pour le bisquer. Non, il rentrerait dans le rang.


Alors? Elle vous plaît ma potée?
Et comment donc ! J'ai l'impression d'avoir avalé un festin de roy !


Faux cul, me direz-vous. Pas forcément, ce n'était pas si dégueulasse après tout, et puis Al ne serait pas dupe de ce superlatif. Hortense leur sortit un alcool de son trésor. Cela réchaufferait l'ambiance et les corps qui commençaient à ressentir sérieusement l'effet du vent glacial.

N’allez pas en abuser comme l’autre jour Aloan, vous avez le droit au premier tour de garde comme on dit ! Pas de repos pour les guerriers.
Le pauvre petit, il va devoir veiller !
Puis se ravisant.
Merci Aloan, pour ce repas. se tourne vers la brunette avec un sourire Et merci pour votre débouche tuyau. Ça ressusciterait Eusaias ce truc !

Malgré la fatigue et la nuit, Equemont aimait ces moments colorés près de la flamme crépitante où seul l'essentiel semblait compter.

Voudriez-vous que je vous compte quelque poésie ?

Et oui, une fois n'est pas coutume, Equemont était de joyeuse humeur !
_________________
Aloan
[Au coin du feu, les estomacs sont bien remplis.]

D'habitude son frère était plutôt avare en compliments. Aussi, Aloan sentit-il la fierté envahir son coeur quand ce dernier loua la teneur de son repas.
Sans doute avait-il souffert de ne pas se sentir à la hauteur de ce qu'on attendait de lui lorsqu'il était plus jeune. Peu importait ses efforts, ça n'était jamais assez bien. Il en avait développé un complexe d'infériorité, un manque de confiance en soi qui le poussait parfois - souvent? - à faire le fanfaron. Mais ceux qui le connaissaient bien savaient que ce n'était que façade et qu'au fond il doutait souvent de lui-même.

Après avoir ramassé les écuelles vides, Al reprit place près du feu et de ses compagnons de route. Il goûta volontiers à la fiasque tout droit sortie de la besace d'Hortense. Ce petit digestif arrivait à point nommé pour terminer comme il se devait un casse-croûte sous les étoiles.
Le breuvage passait de main en main, déliant les langues et étourdissant les esprits.


- Humpf! Me suis-je jamais endormi durant mon tour de garde? répliqua-t-il.

Il était vrai qu'à Langres il avait fini sous la table ou presque après une soirée trop arrosée, mais c'était uniquement parce qu'ils dormaient à l'auberge ce soir-là qu'il s'était laissé aller à un tel excès.
Reprenant une lampée du tord-boyaux, il resserra davantage son mantel autour de lui car, malgré la douce chaleur du feu, la nuit promettait d'être fraîche.

Comme son frère se proposait d'agrémenter la soirée par un sonnet, il l'encouragea d'un sourire:


- Je t'en prie. Nous t'écoutons.

Ramenant ses genoux contre son torse et y posant ses bras croisés, il cala sa tête par dessus et, les yeux mi-clos, se prépara à entendre la poésie qui allait suivre.
Il avait beau faire le fier, il sentait bien que la lutte contre le sommeil allait s'avérer plus difficile qu'il ne l'aurait souhaité.

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Hortense1
[Boire un p’tit coup c’est agréaaableeeee…]

Il faisait frisquet, et la belle brune le sentait bien.
Le feu apportant son lot de son chaleur mais surtout son petit breuvage ; qui, lampée après lampée, ravivait peu à peu la flamme à l’intérieur de son petit corps. Même que le rouge aux joues commençait à lui monter.


Ses yeux se posaient tour à tour sur ses amis – oui, on pouvait le dire, ils avaient tissé des liens nos énergumènes depuis le printemps où ils s’étaient rencontrés au détour d’une taverne- jaugeant l’ambiance qui allait bon train.
Entre Aloan qui ne tentait pas de réfréner son envie de boire une petite goutte et son frère qui allait jusqu’à proposer de leur conter fleurette ; la Sudiste sentait la nuit blanche se profiler à l’horizon… Du moins pour certains.


Et, après tout, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle avait appris à s’attendre à tout avec les Salar ! De se retrouver à attendre des jours et des jours une bataille perdue d’avance, à servir un bonhomme qui ne pointera jamais le bout de son nez ou encore de voir ses émotions transparaître sur son visage et dans ses paroles.
Chassant, d’un secouement de tête vif, une nouvelle introspection qui pointait le bout de son nez, elle enjoignit d’un sourire sincère, le Sieur Equemont, à poursuivre sur sa joyeuse lancée. Tout était affaire de poésie. Et à dire vrai, Hortense était curieuse d’ouïr la suite…
Equemont
Allègrement, Equemont, honora sa proposition en leur lançant un refrain en les invitant à reprendre après lui :

C'est pour le sud qu'ils partent,
les valeureux Spartes,
les sabots claudiquent, clac, clac, clac...


Le ridicule ne tue pas dit-on... Prenant son souffle et mobilisant sa mémoire, il accoucha de ce texte travaillé depuis si longtemps. D'une voix forte il clama ses strophes avec joie et fermeté.


I.
Racontez moi l'histoire de ces gaillards
Qui sur un coup de tête prirent la route
Pour partir derrière ces lascars
Vers une destination de doute.


Refrain !
C'est pour le sud qu'ils partent,...


Le blond commença à se détendre, cela finalement semblait couler de source, il continua son verbiage. En chantant avec eux chaque refrain.


II.
Ils avaient fier allure alors qu'ils pensaient
Décrocher la victoire pour leur père
Alors qu'ils ne furent que valets
Et connurent une défaite amère.

III.
Les cris et le sang furent leur récompense
Leçon pour jeunesse ardente :
L'injustice mène à la violence
Avant d'agir, que l'idée fermente.

IV.
Voyez les en selle partant vers d'autres cieux
Forts de cette expérience de malheur
Jamais plus ils ne se seront obséquieux
Envers qui ne tient pas ses vœux.


C'était le moment qui l'avait amusé, à chacun de ses compagnons, il dédiait une strophe qui se voulait plus allusive qu’exhaustive.

V.
Sur la première monture une parturiente
Aux cheveux de blé et à la blanche peau
Elle se fait souvent souriante
Et marche en tête du troupeau

VI.
Sa barbe naissante montre sa virilité
Qu'il arrive toujours avec aisance
A déguiser par sa sensibilité
Et son gout pour la becquetance.

VII.
Suit une clé attachée à une jolie brune
Qui peine à maîtriser son Celeris,
Pourtant sur le destrier de la lune
On la devine hortense refleurie.

VIII.
Et votre pauvre serviteur chante
Ses compagnons avec bonheur
En espérant que cette mélodie sonnante
Sera entendue avec ferveur.


Soulagé d'avoir pu aller jusqu'au bout de sa composition, Equemont leur sourit pour les encourager :

A votre tour !
_________________
Aloan
Au fur et à mesure de la chanson, un sourire se dessina sur le visage du blond. Il sentait que son aîné avait du passer une bonne partie de la journée à ruminer ces strophes dans sa tête, cherchant les mots qui conviendraient le mieux à chacun des compagnons de route.
Lorsqu'il eût terminé son ode, les deux paumes du frère cadet se joignirent pour un applaudissement sincère.


- Bravo, quel poète! Je n'aurais guère fait mieux!

Puis comme son frère les enjoignait à poursuivre, Al lança un regard en direction des autres. Comme le silence s'installait, il se redressa un peu et dit:

- Personne? Bon... je veux bien me lancer à mon tour dans ce cas. Voyons voir...

Toussotement.

«Les Salar dans le mauvais temps,
Qu'ils avaient donc du couraaageuh,
A travers la pluie noire des champs,
Tous derrière et eux devant.

Ils allaient toujours droit devant,
Traversant chaque villaaageuh,
Repartant au soleil couchant,
Tous derrière et eux devant.

Mais un jour face à l'océan,
Leur errance sut se faire saaageuh,
Ils trouvèrent un charmant logement,
Eux derrière et la mer devant.*»


Sa chanson terminée, Al attrapa la gourde pour en prendre une bonne rasade. L'alcool commençait à faire son petit effet et il se sentait prêt à leur faire des confidences.

- Je ne sais pas comment ni où ce voyage va se terminer mais, bon sang, je suis prêt à aller jusqu'au bout du monde si il le faut!

*Adaptation du Petit Cheval, de G. Brassens.
_________________
Hortense1
[L’âme d’une troubadour… ou pas]

La Brune accueillit les vers d’Equemont avec grand enthousiasme. Large sourire aux lèvres, elle s’abreuvait de chaque mots entre ses gorgées de tord boyaux. L’heure était à l’échange cordial, entre éclats de voix, applaudissements et autres invitations ! Oui elle avait bien entendu ! Il fallait s’essayer à son tour à la formulation d’alexandrins. La mine se déconfit en un tour de main. Tentant de formuler dans son esprit une excuse, plus ou moins foireuse, pour se dérober à l’exercice, elle fit semblant de ne rien avoir entendu du tout. Ben quoi ? Les épanchements de quelques types qu’ils soient n’ont jamais réussi à la Sudiste. Puis, tout simplement, ce n’était pas son domaine de prédilection.

Et, heureusement pour elle, Aloan vint à la rescousse entamant quelques strophes chantantes. Soupir de soulagement, elle était tirée d’affaires. Enfin pour le moment. Elle se doutait bien qu’on l’attendrait au tournant. Habile, malgré le petit coup dans le nez, elle saisit l’occasion de changer de sujet à la dernière phrase du jeune barbu.

Se redressant d’un bond sur l’appui précaire de ses gambettes, Hortense leva l’index. Attention discours….

« Alors… Trinquons à ce bout du monde qui nous tend les bras ! »

Ou pas… L’exclamation à peine prononcée qu’elle se rassit avec maladresse. Perte d’équilibre et là voilà sur le dos, les quatre fers en l’air, écroulée de rire. Entre deux éclats, elle réussit tout de même à formuler un semblant de confidence.

« Ce qui est sûre c’est que vous m’avez dans vos pattes pour un bon moment. Je ne suis dans tous les cas pas en état d’aller où que ce soit d’autres ! »



Equemont
Amusé, l’aîné constata que les autres commençaient à ressentir les effets de l’alcool. La grande nouvelle qu’il devait leur annoncer attendrait, ils devaient avoir leurs moyens pour bien en comprendre les tentants et aboutissants. Avec délectation, il écouta son frère pousser la chansonnette. Puis la belle brune botter en touche avec brillot, étant presque prête à rouler sous la table, enfin en l’occurrence sur le feu, plutôt que de se mettre en spectacle. Avant même d’avoir lancé cette provocation, il savait qu’elle réagirait ainsi, finalement il finissait par réellement la connaitre. A la lumière de la flamme son visage embellissait et devenait pur. Elle n’en avait absolument aucune conscience ce qui faisait son charme.

Le blond alla tasser les bûches afin d’éviter qu’elles ne s’effondrent sur ses compagnons, provoquant une gerbe de feu illuminant la nuit froide.


Vous n’avez pas trop froid ?

Rapidement Equemont alla chercher quelques couvertures. D’un regard circulaire, il regarda ce qui faisait toute leur fortune. Dans une charrette, on pouvait distinguer des malles. Elles contenaient leurs garde-robe, les quelques restes du harax, un petit coffre doré, contenant le prix de la vente du haras.

Toute leur vie se tenait résumée dans ce petit amas d’affaires. C’était bien maigre à vrai dire. Faisans une petite halte, il songea à cette époque de sa jeunesse où il rêvait de marquer l’histoire, d’être prince roi et empereur, de régner et de dominer le monde. Sa victoire était là : une charrette. Cela lui sera le cœur, mais se retournant, il les vit près du feu, riant aux larmes, heureux d’être ensemble.

C’était sa vraie victoire. Aucun trésor ne valait l’amour. Tant d’années pour comprendre cela…
Revenu avec les couvertures, il regarda Hortense s'effondrer dans des éclats de rires puis se laisser à une confidence. Cela valait dans sa bouche à une quasi déclaration. Même s’il n’en doutait pas, cela faisait du bien de l’entendre.


Le bout du monde ? Soit. Je vous y conduirai !
Hum. Je vais commencer par monter la garde cette nuit, ne vous en faites pas.


Pour eux il traverserait le monde, il les défendrait contre tout danger, il donnerait sa vie pour eux. Parce que sans eux il n’était rien. La Terre Sainte l’avait entraîné aux longues veilles de nuit. Cela ne lui coûterait pas trop.
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Aloan
[L'alcool monte à la tête et provoque de drôles de pensées...]

Qu'il était bon de rire! Presque aussi bon que de chanter. Même si le rire du jeune Salar semblait plus communicatif que son plaisir de chanter, mais nous ne reviendrons pas sur ce sujet-là.

A cet instant il riait avec eux, sans savoir vraiment pourquoi, mais de bon coeur.
Dans ces moments-là, il avait l'impression de se retrouver douze ans en arrière, lorsque sa soeur aînée vivait encore et qu'ils partageaient tous les trois une douce insouciance. Inconscients du bonheur qui était le leur alors.
Ce sentiment l'aidait à oublier les tourments intérieurs qui étaient les siens à présent. Et la compagnie d'Hortense y était pour beaucoup. Car seuls, Aloan et Equemont avaient du mal à plaisanter et à ne pas se chamailler.

Autant la présence d'Elysa - l'épouse d'Equemont - n'avait pas été des plus faciles à accepter pour le cadet, autant celle d'Hortense avait été une bénédiction pour les deux frères. Question d'affinités sans doute, mais aussi de caractères. La jeune brune était plus conciliante, discrète tout en étant présente, réfléchie dans ses propos.
Durant la campagne militaire en Anjou, des rumeurs insensées avaient prêté une liaison à Aloan et Hortense. L'amitié entre un homme et une femme, célibataires de surcroit, portait inévitablement à confusion. Et pourtant, rien de tel entre eux.

En revanche, depuis son retour à Nevers, Aloan s'était demandé ce que son frère aurait fait, eût-il été à sa place. En effet, les regards qu'il avait parfois pour Hortense auraient pu en dire en long s'il n'était un homme marié. Mais le blond connaissait suffisamment les principes inflexibles de son frère - tout droit hérités de ceux de feu leur père - pour assimiler ce genre de pensées à des élucubrations de son cerveau aviné.
Une sorte d'aveuglement volontaire dirons-nous.

Pour l'heure, il était temps d'aller rejoindre leur lits de camp et de récupérer quelques forces avant de poursuivre le voyage.

Tout en réfrénant un bâillement, Al tendit sa main à Hortense pour l'aider à se relever.


- Allons! Puisque mon frère se propose si gentiment pour prendre le premier tour, je vous raccompagne donc jusqu'à votre paillasse ma chère! En tout bien tout honneur bien sûr.

Puis comme il passait près d'Equemont, il posa sa main sur l'épaule de son frère en guise de "bonne nuit" et ajouta d'un ton reconnaissant:

- Merci mon vieux, je ne sais pas comment j'aurais fait pour rester éveillé dans mon état. Réveille-moi dès que tu sentiras le sommeil te gagner à ton tour. Une petite sieste et je serai à nouveau d'attaque.

Offrant à nouveau son bras à la jeune femme du Sud, Al la reconduisit vers son plumard de fortune avant d'aller rejoindre le sien et de sombrer dans les bras de Morphée.
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