Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] C'est en prison que l'on complote le plus.

Arthor
[Au tribunal, un jour d’automne]

La journée n’avait pas forcément mal commencé. Mais en se levant, en quittant son lit, en s’habillant, il n’aurait jamais imaginé vivre une journée inoubliable.


Gardes ! Emmenez le condamné !


Le marteau du juge s’abattit dans un bruit sourd contre le bois de la table. Arthor était, quant à lui, resté inexpressif durant l’énoncé du verdict. Mais à la fin de ce dernier, il ne put réprimer une longue inspiration, comme s'il avait retenu sa respiration durant tout ce temps. Il avait espéré durant tout le procès pouvoir échapper à la prison, surtout aux preuves qui étaient selon lui inexistantes. Il avait sous-estimé malheureusement la rancœur, ou bien la stupidité, de la justice toulousaine.
Ses sourcils ne s’étaient pas défroncés durant tout le procès, s’en était d’ailleurs à se demander s’il ne s’agissait pas de son état de repos. Mais à l’approche des gardes, son expression se durcit, et il en serra même les poings. Personne ne le toucherait, foi de Corleone. Le montagnard se hâta presque de se lever, et quand le premier geôlier tenta de le prendre par le bras, il se rétracta avec force. On ne le jetterait jamais en prison, et c’est toujours de plein gré qu’il y irait. C’était sûrement un peu débile, ou bien un peu tiré par les cheveux, mais c’était avant tout symbolique pour le barbu.


Ieu sabi encara marchar sol.

[Je sais encore marcher seul.]

L’arrogance et la fierté étaient à leur paroxysme. Il accompagna ces quelques mots d’Occitan de gestes lents, visant à réajuster sa chemise, son col, et ses bottes. Ce n’est qu’ensuite, et accaparant toute l'attention, qu’il suivit le premier garde qui ouvrait la route. Il en profita pour dévisager le juge orléanais quand il passa à sa hauteur. Il savait qu’il n’y était pour rien, et c’était justement cette inactivité qui l’avait dérangée durant tout ce maudit procès. Les subtilités politiques et diplomatiques avaient largement été surpassées par son dégout, et la colère d’être jeté en prison. Pourtant malgré l’humiliation d’être traité comme de la vulgaire vermine, le Corleone n’avait jamais marché avec une telle sérénité, du moins en apparence seulement.

En effet sur le chemin qui le conduisait à sa geôle, il avait pris soin de taire la moindre expression faciale, serrant juste les poings, tout en laissant pendre ses bras le long du corps. En réalité il ne pensait pas vraiment, à ce moment-là, à cette prison qui lui servirait de demeure pour trois longs jours, mais plus à sa vengeance. Toulouse le paierait, il se le jura intérieurement. Cette soif de représailles fut entrecoupée d’idées plus pragmatiques de liberté, de colère, et de résignation. Il avait d’ailleurs, et assez étrangement, accepté plutôt rapidement le sort qui était le sien. Il allait payer pour un crime qu’il avait certes commis, mais après un procès bâclé qui lui avait donné un semblant d’espoir.

Arrivé devant les barreaux de sa prison, il fut tiré de ses pensées par le geôlier qui lui demanda de lui remettre encore les quelques objets encore en sa possession. Epée, couteau, et quelques écus encore dans ses poches. On le dépouillait encore un peu plus. Ces formalités terminées, le Corleone découvrit enfin où il allait vivre durant les prochains jours. une fois seul, il s’assit sur ce qui ressemblait à un banc de pierre, baissant la tête et se replongeant dans ses pensées. L’odeur était insupportable, mais correspondait parfaitement à l’endroit. Rien ne surpris alors Arthor, malgré le fait qu’il ne soit pas vraiment habitué à ce genre de solitude. C’était même la première fois qu’il y était confronté. Son dépucelage d’emprisonnement en somme. Dans ce domaine-là, il était le moins expérimenté des Corleone. Un sorte de rite de passage sans doute, et à l’image d’un politicien qui doit absolument faire un passage au sein d’un conseil gouvernemental pour être vraiment traité comme tel, un Corleone ne serait un Corleone qu’après un passage en prison. Après tout, il s’agissait de l’endroit le plus approprié pour réfléchir, méditer ses actions, comploter et élaborer le prochain mauvais coup.

_________________
Rosemay
[Au tribunal, le même jour]

Rose avait suivit le procès du barbu et pendant tout ce temps elle avait pensé qu'il serait relaxé. Il avait été un bon maire pour Orléans et il restait encore à se dévouer pour la ville. Quand le marteau du juge s’abattit contre le bois de la table pour le condamner, Rose ressentit toute l'injustice de cette condamnation. Elle secoua la tête négativement quand le juge prononça la sentence. Elle se demandait si Arthor allait faire appel et le regarda se lever dignement pour suivre les gardes.

Elle aurait voulu lui dire quelques mots d'encouragement mais il était trop loin pour qu'elle le fasse sans élever la voix. Elle se contenta de lui adresser un sourire chaleureux en espérant qu'il comprendrait combien elle regrettait ce verdict.

_________________
Enjoy
    ~ La route est longue avant de flirter avec la lumière ~

    Gravant son ombre sur les murs des bouges miteux, l'italienne inspecte la débâcle de ce monde. Des cadavres de bouteilles jonchent le sol, mêlés à la semence du stupre d'hier et des relents émétisant. Une toile craquelée, un plateau dégarni, des pièces d'or rongées. Voici l'attristant tableau, la scène de ses cogitations nocturnes. A ses pieds traînant dans les restes d'un maigre festin, des larves entament le leur. Tandis que des insectes grattent la terre parmi la paillasse grouillante. Nous sommes loin du faste et de la splendeur. Un lot quotidien pour les tires-laines guettant la bonne affaire. Après tout, elle fait partie de ce milieu malgré une hygiène corporel soigné. Alors il n'y a rien d'étonnant à l'entrapercevoir au sein du chenil des chiens galeux.

    Trempant la pointe de sa plume, l'encre épouse le vélin vierge. Son sillon s'illumine entre courbes adroites et traits abstraits. Virgules et mots se succèdent pour accoucher d'une phrase. Un aveu. Celui d'arpenter les chemins en quête d'une Montagne. Prisonnier de ses précédents, il moisit certainement dans les geôles de la capitale. Furette & Belette, famille des mustélides, plantent leurs griffes entre les rênes de leurs montures pour une mission de récupération. Tant qu'il ne s'agit point d'un sauvetage, tout ira pour le mieux.


    Citation:
    Arthor,

    Nous venons te chercher, que l'accueil soit chaleureux.

    Enjoy Corleone


    Entre boue, bruine et crépuscules venteux, les deux comparses avancent. L'une cherche désespérément à dévoiler un autre pan de sa personnalité froissée. Sans réussir à émouvoir sa cible, l'Arsouille. Finalement, la Corleone rend les armes et se contente de veiller sur sa cadette. A la réflexion, son rôle de tyrannique sanguinaire est immuable, alors à quoi bon y contrevenir. Allait-elle donc y pousser ses travers dans leurs derniers retranchements ? Si les témoins se souviennent. Que leur mémoire s'ancre de son irascibilité et de son orgueil à la limite de l'invivable. D'un campement sous une étoile froide et brumeuse, le feu crépite devant les prunelles happées de la rousse. Elle et sa passion enflammée.

    La modeste épopée se parachève à la vision d'une ligne d'horizon muraillée. Enfant béni naquit sous les mains marneuses de centaine de travailleurs. Des pierres liées ensembles pour former une forteresse, un roc. Une prouesse technique pour dissuader. Sauf qu'aucun rempart ne l'effraie. Alors le cortège équin chargée d'anhélations blanchâtres passe les portes de la cité. Les sabots claquent contre le pavé. Un bruit couvert par les conversations humaines. Entre marchandage, annonces d'héraut et autres digressions citadines. Les écuries accueillent les animaux fourbus, et la démarche pressée de l'italienne prend la direction du cachot.

    L'entrée dans l'antre ne fut que simple formalité. Les rocailles suintent d'une inquiétante humidité. L'ensemble est obscur et un lieu de passage propice aux courants d'air. Les quelques torches disséminées par-ci, par-là offrent une timide source de lumière. Des barreaux rouillés, des hôtes faméliques, puis la tanière d'Arthor. Ce dernier a été, presque, bien traité. Sans doute a-t-il jouit de deux repas fournis, et ceci dans la même journée. Corleone pose sa senestre, à l'avant bras bandé, contre la cage. Baragouinant deux, trois mots en occitan. Elle s'enivre de livre et à son âge, il est toujours bon d'être à la page.


    Adieusiatz la Montanha...

    Ses onyx balayent l'entièreté de l'étroite pièce. Sous la surveillance du garde posté non loin. Un haussement d'épaule avant de quémander quelques renseignements sur la raison de son emprisonnement. Une idée narquoise lui traverse l'esprit, celle d'émettre un doute sur ses compétences de maire. Ou que ses administrés se sont rendus compte soudainement que son nom de famille résonne comme un blasphème envers la quiétude et la bienséance.

    Alors raconte ?


Adieusiastz la Montanha : Bonjour la Montagne.
_________________












Arthor
Assis sur son banc de pierre, la tête baissée à fixer ses pieds, la montagne se fondait parfaitement dans ce lugubre décor. La prison n’était d’ailleurs pas faite pour inspirer autre chose que la peur, celle de l’endroit, mais aussi celle de ne jamais en partir. Le barbu ne dérogeait pas à la règle, mais les frissons des premiers instants, des premières heures, furent remplacés par des soupirs d’impatience. Les journées seraient longues, et il aima à se comparer à un animal en cage, de préférence à un gros animal, féroce et sanguinaire, pour flatter son égo. Il se demanda même si ces monstres de cruauté avaient conscience de leur emprisonnement. Pourtant à leurs différences, lui avait préféré rester immobile, pensif, à méditer sur ce qu’il ferait ensuite, car il y avait un après. Occuper son esprit pour ne pas penser à l’odeur, à l’humidité, à l’horrible perspective de mourir d’un mal contracter en détention. L’esprit est surprenant tant il est capable d’occulter ce qui nuirait à sa survie, et comme pour tout moteur, il lui fallait un carburant. Le sien se résumait en trois lignes de quelques mots. D’ici quelques temps, il ne serait plus seul.

Les rares fois où il redressait la tête, fixant le plafond ou les grilles de sa geôle d’un regard vide, c’était pour s’imaginer de la voir arriver, et se dresser là, devant lui. Plus que cette vision, il tentait de trouver les mots, ses premiers balbutiements à l’égard de la toute première Corleone, et sans doute de la seule, qui le verrait dans pareille situation.
Il y a trois mois, il était parti tel un paon, fier et plein d’ambition. Aujourd’hui, il était comme un rat, en cage et plein de honte. Il avait cru pouvoir survivre dans l’impitoyable monde de la légalité, lui, le descendant de la tueuse de Reine. Qu’allait penser la Lionne Italienne de son échec apparent ? Il essayait de se convaincre lui-même qu’il n’aurait rien pu faire d'autre, que c'était le destin, mais pourtant il n'était pas tranquille. Mais à imaginer la réaction d’Enjoy, il sentit son cœur s’accélérer. L’esprit était fort, mais il était également tout aussi capable de paniquer sans aucune raison si ce n’est celle de se projeter dans un future proche. Ses sens étaient à l’affut de ses moindres émotions, n’ayant rien à tirer de cet environnement lamentable. L’ennuie le gagnait, et jamais il ne s’imaginait sortir d’ici, quand enfin, enfin.

Il redressa la tête, et tenta de ne pas laisser paraître la moindre émotion. Un Corleone devait rester digne, surtout devant elle. Il fit ce qu’il put, mais n’arriva pas à retenir une profonde expiration. Elle savait comment aborder une montagne, et la meilleure manière était de s’équiper d’un bon vocabulaire d'occitan. Il lui pardonna bien volontiers la petite faute ( :p), et se contenta de la fixer, pour ensuite lui répondre aussi simplement.


Addieussiatz.

[Bonjour.]

Il continuait à s’imaginer ce qu’ils allaient pouvoir se dire, comment se le dire, et comment envisager le futur. Mais à la voir hausser les épaules, un petit rictus en coin réussit à passer la douane des émotions. Il hocha la tête sur le côté, regarda autour de lui, et lança aussi naturellement qu’il était possible de le dire.

Ils en avaient marre de m’entendre parler l’Oc.


Un raclement de gorge plus loin, afin surtout d’éviter toute émotion réflexe. Il voulait faire durer ce petit moment d’action le plus longtemps possible avant de retomber dans l’ennuie.

C’est ces toulousains... maudits toulousains. Etre maire, e promettre coma ieu ne piquerais pas lo caisse n'a pas suffit. Lo politique e lo diplomatie ont eu raison d'un pichon Corleone.


La colère, palpable lors de ces premiers mots, laissa vite place à un sentiment de honte. Même chez lui, ou du moins là où il considérait être chez-lui, il n’avait pas réussi à se défendre face à un vulgaire juge. Mais malgré ça, il était devant un dilemme. Comment dire qu’un Corleone avait trouvé un endroit où il se sentait bien ? Serait-ce considéré comme un signe de faiblesse ? Il ne pouvait changer ce qu’il était, et la réputation qui lui collait à la peau, mais pourtant, il ne pouvait faire disparaitre la sympathie qu’il portait pour de nombreux orléanais, Rose, Arthur, Tom et Leanore entre autre. Mais une chose après l’autre.

Tu viens me sortir de là alors ?
_________________
Enjoy
    Reflets mordorés sur fond de pupilles dilatées. Son regard épouse le sien prenant le pouls de son vis à vis. L'italienne tique légèrement à la vision de sa barbe hirsute et de son attitude apathique. Sa préférence se noie dans le torrent de son accent. Surtout lorsque les intonations chantantes émettent un soubresaut d'ire. Ceci la rassure. Dans sa tanière, l'animal ronronne paisiblement. Rien de moins, rien de plus. Il lui sera encore utile. Cette information vitale la ravie, sans doute la justification première à sa présence en ce lieu. Une Mustélide ne se mue point en Lionne du jour au lendemain en faisant du sentimentalisme. Seulement la raison l'emporte. La loi du plus fort.

    La question de la Montagne reste orpheline de réponse. Sous un froncement de sourcils du garde, la Corleone dérobe un tabouret et prend son assise. Se sentant quelque part comme chez elle. Un principe primordial pour eux. Ils prennent ce qu'ils désirent. Ainsi soit-il. Avant d'entretenir une conversation apaisante. Un baume pour un détenu. Le contre-interrogatoire débute. Les jambes croisées, les mains apposées l'une sur l'autre, la posture bien droite. Ses pensées ne suggèrent aucune émotion, si ce n'est la soif. Celle de savoir. En omettant les éventuels sarcasmes. Peut être que les autres s'en chargeront à sa place.


    As-tu des nouvelles de l'enfant ? Sais-tu où elle se trouve ? Je la pensais à tes côtés.

    Nul besoin de précision concernant l'identité. Ils savent tous deux de qui elle parle. Son souhait était de réunir tout le monde. Comme à la bonne vieille époque. Un passé pas si lointain car il n'est que la fragrance d'aujourd'hui. Les mois se sont écoulés, il ne s'agit pas d'années. Même si dans leur monde le sablier a une forte tendance à s'égrainer bien trop rapidement. Les alliés de jadis deviennent les nouveaux ennemis. Les indifférents aiguisent leurs lames avec la convoitise des jaloux. L'échafaud des complots se monte en toute hâte. La salive se charge de fiel et au milieu la démarche d'une Corleone. Victime des invectives et de la haine.

    La différence, Arthor. Le clan viendra à ton secours quoiqu'il arrive. Tandis que le duché que tu as si bien servi, a choisi de te récompenser en te condamnant. Alors qu'ils auraient très bien pu s'y soustraire...

    Dit-elle d'une voix douce et calme. L'intérêt de ses propos est de lui ouvrir les yeux sur le fossé entre eux et les autres. Il aura beau être un bourgmestre talentueux, contenter ses concitoyens. Les autorités en auront cure. Son nom de famille ne portera toujours que le blason de l'opprobre. De la méfiance, de la crainte. Même quand leurs intentions ne sont pas belliqueuses. Ceci n'est rien d'autre que le revers de la médaille. La Corleone ne va pas s'en plaindre. Mais elle cherche avant tout, non pas à juger, mais seulement protéger les siens.

    Tu vas sortir d'ici. Ta cousine est entrain d'arranger la situation.

    En vérité, l'Arsouille a eu le choix de la méthode. Graisser des pattes pour écourter la peine. User de ses charmes pour s'attirer les faveurs du geôlier en chef. Ou bien leur assurer une sortie chaotique en tranchant des gorges et/ou en provoquant un incendie. A moins qu'ils ne préfèrent attendre sa libération. Mais ceci manquerait cruellement d'originalité.

_________________
Arthor
    On aurait dit le curé s’adressant à la future victime qui paierait pour un crime abominable. De prime à bord, et voyant la lionne, jambes croisées, et le dos droit sur son petit tabouret, on n’aurait jamais pensé qu’il s’agissait d’une Corleone, un de ces êtres terrifiants. Mais le barbu se moquait bien de ce que les autres pouvaient bien penser. Seul quelques barreaux venaient encore s’interposer entre eu deux, mais s’ils étaient un obstacle à la liberté physique, ils ne pouvaient arrêter les mots. Et enfin la première question.

    Ieu l’ai laissé en Maine. C’était son choix, e celui de sa mère. Elle est entre de bonnes mains.

    Arthor tente de s’expliquer ? Absolument pas. Le « mère » lui racla la gorge, bien qu’il fit comme si de rien n’était. Il y a encore peu, il était persuadé que Lili, car il pouvait s’agir bien évidemment que d’elle, était la fille de la tatouée. Encore une leçon pour apprendre que les impressions étaient toutes de mauvaises amies sur lesquelles on ne pouvait, et ne devait pas se fier.

    La réponse, à défaut de plaire, reflétait sa pensée d’antan, à savoir qu’elle serait sûrement plus en sécurité avec une figure de la noblesse mainoise, qu’avec un vagabond qui n’avait qu’une bécote dans une modeste capitale ducale. Rodrielle lui avait demandé de prendre soin de la petite, et il avait pris ce qui était, pour lui, la meilleure décision. Pourtant, persuadé qu’il avait fait le bon choix, il ne pouvait s’empêcher de redouter le jugement d’Enjoy. Elle le disait, un Corleone n’abandonne jamais un autre Corleone. Mais il fallait passer à autre chose.


    Ieu n’ai pas fait cela per être aimé, ou adulé. Mais ben per montrer coma un Corleone n’avait en effet coma una seula parole. Ieu ai promi coma un Corleone serait un maire élu, un jorn.

    Ieu ai adoré cloué le bec à tous ces gens qui avaient peur. Mais ieu ne désespère pas, ieu ne veux pas abandonner.


    Non, il ne voulait plus se revoir comme il y avait dix ans, quand il arpentait les chemins de France, sans but, sans dignité, sans nom. Il avait trouvé un toit, et il allait tout faire pour le garder. Etait-ce de la peur de régresser ? De retourner dans un passé honteux et obscure ? Ou bien était-ce de l’arrogance ? Un défi ?
    Les Corleone avaient eu raison d’une reine, de gardes, de murs en pierre, ce n’est pas quelques politiciens qui allaient leur faire peur. Pourtant la lionne n’avait pas tort. Il ne pouvait pas se défaire de sa propre famille, et aujourd’hui il avait retenu la leçon. Il ferait les deux. De son bras gauche, il protègerait sa famille, de son bras droit il porterait leur nom au sommet, tout en piétinant de ses grosses bottes de cuirs leurs ennemis. L’image était belle, n’est-ce pas ? Ce qui était sûr, c’est qu’il ne comptait pas abandonner. Il réessayerait, c’était certain.


    Mo cousine ? Hum.

    Il resta perplexe, d'autant qu'il n’avait pas imaginé que quelqu’un d’autre puisse faire le voyage pour venir le sortir de cette mauvaise passe. Le doute subsistait quant à l’identité de cette si gentille cousine, qui ferait sans doute dans la simplicité et l’élégance. Il attendait donc de savoir ce qu’il allait se passer avant de se réjouir.

_________________
Arsene
    « Prison : maison on ne peut plus communautaire dont personne ne possède la clé. » Jean-Paul Lebourhis.


    Les fesses vissaient au sol, la mioche au physique squelettique est absordée dans la contemplation d'un feu de bois crépitant. La tignasse rousse penchant dangereusement vers les flammes. Les prunelles émeraude brillant d'une lueur admirative. Fascinée, obnubilée et dépendante de l'incandescence, elle se repaît du spectacle, apaisant ainsi l'agitation intérieure d'une bestiole bridée.

    Fatiguée et momentanément désabusée, elle s'est contentée de se traîner apathiquement pendant quelques jours, présentant une tronche blasée et un regard éteint. Affichant le charme et la classe d'un légume bouilli. Petite brindille renfermée dans sa coquille, blessée dans son orgueil et à la cuisse.

    La perspective d'un voyage avait été accueilli et adopté rapidement. Au moins aurait-elle le temps d'apprendre à connaître un peu mieux son aînée. L'Arsouille est difficilement abordable, retranchée dans une chieuserie agaçante et énervante. Les confidences et l'amitié sont difficiles à obtenir.
    Sortant petit à petit de sa torpeur et marchant dans les pas de la Mustélide, la distance fut rapidement parcourue. Chevaux aidant largement.

    Orléans se dresse devant elles. Fière et insolente avec ses remparts de pierres. Défenses illusoires et dérisoires. La machine Corleone n'est pas arrêtée par des cailloux empilés et encastrés entre eux. Une entrée plus commune et moins rocambolesque fut cependant choisie. Les portes de la ville.

    Délaissant sa monture, la rousse prend la direction des cachots déviant légèrement sa trajectoire pour atterrir devant le réduit servant de salle de repos aux geôliers. Elle s'attarda un instant dans la contemplation des parois carcérales. La prison lui avait laissé un goût amer dans la bouche. La sensation âpre de s'être fait finalement avoir. Une saveur d'injustice parfumée à la fierté mal placée.

    Le plan est simple. Il tourne en boucle dans la caboche de la gamine. Corrigeant et rectifiant sans cesse les failles et les inconvénients. Tout est prévu et quantifié. Ou presque.

    Phase une : entrer dans la salle.
    Phase deux : faire du gringue au(x) garde(s). Accessoirement, celui qui possède les clés.
    Phase trois : récupérer les dîtes clés et s'casser.

    Plan B : tout cramer et récupérer les clés.


    La tignasse mélasse est détachée, la chemise usée est légèrement délassée, dévoilant une épaule éclaboussée de tâches de rousseur et suggestionnant une poitrine menue. Après une inspiration profonde et de rigueur, la porte en chêne est poussée et la maigre carcasse se met en branle. Traînant la guibolle gauche, elle entre.

    Un sourire avenant et concupiscent sur la tronche, elle fixe le garde présent et la clé. Surtout la clé.

    Phase une.

_________________
Enjoy_
    Oui, ta cousine.

    La phrase s'estompe entre ses lèvres. Sa pensée s'égare au milieu des pics et des gorges d'une impatience dévoreuse. Que faisait donc l'Arsouille ? Était-elle victime d'un excès de zèle. D'une méthode toute simple avait-elle été désireuse de goûter à la complexité ? Céder son hymen au premier venu, aux parvenus ? Ceci ne lui ressemblait guère. Pour tout dire, la Corleone a été contrainte de lui lancer un défi. Un pari mort-né. Celui d'assister à un roulement de galoche en bonne et due forme. Peu importe au fond. Avant de songer à toute autre chose, la brume de son esprit se désépaissit pour s'adonner à bien des amusements. La vision d'une Belette joueuse, griffes acérées, verve acide. Une femelle obnubilée par tout ce qui brûle. Une thèse antinomique à en juger sa pigmentation capillaire. Une rousse, une pyromane. La pire rousse ?

    Et ta sœur est portée disparue...

    Son regard s'assombrit tout en guettant la moindre réaction Montagneuse. Allait-il essuyer les bourrasques de la peine ? Ou bien feindre l'indifférence ? Le jugement serait difficile à rendre. Le temps sera son meilleur allié pour sonder l'âme de son vis-à-vis. Pour l'instant, elle se contente de délier sa posture en se relevant doucement. Le plat de son pied se pose sur l'arête du tabouret. Ce dernier bascule volontairement signant là, la mise en échec. Le questionnement s'interrompe ou presque. Tandis que ses lippes esquissent un sourire rassurant. Elle n'attend pas vraiment qu'il lui fasse la conversation en cet instant. Même si Gaïa a joui d'une place forte au creux de son palpitant. Dans la couche du deuil, le détachement est la meilleure arme. La vie, en l'occurrence la sienne, est parsemée de cadavres. Des visages que l'on oublie avec le temps. Des corps bouffés par les vers, des esprits dévorés par les regrets.

    Et toi, comment vas-tu ?


Arthor
    Et bien il aurait donc la surprise. Sa cousine s’occupait de tout, mais plus que la manière, plus que le résultat, il était plus curieux de connaître l’identité de sa future héroïne. Attendre, encore et toujours. Heureusement, il commençait à prendre l’habitude. Son regard se perdit alors dans le seul endroit encore intéressant, au plus profond du regard de la lionne. Après tout, il n’y avait pas marqué dans le contrat qu’il fallait faire la conversation non plus. Comme depuis son arrivé dans cette geôle, le barbu ne bougeait pas, ou très peu, ne parlait pas, ou très peu, mais réfléchissait, surtout. Jusqu’à ce que tout s’inversa. L’esprit sidéré, et la mine défaite, le regard quitta une immensité de vide pour une immensité de gris, celle des pierres au sol.

    Gaia ?

    Ce fut le seul mot qui s’échappa de sa bouche. Enjoy avait dit que sa sœur n’avait plus donné de nouvelle, pas qu’elle avait passé l’épée à gauche. Une bonne nouvelle ? Une lueur d’espoir ? Etrangement le seul souvenir que remonta sa mémoire, se fut une journée, et une seule. Ce fameux moment de leur rencontre, qui avait marqué autant son pied, son corps, que sa mémoire. Il ne s’était pas attaché, évidemment, et l’avait détestée, avant de feindre l’indifférence. Ils avaient certes renoué le contact, mais elle avait encore trouvé le moyen d’y échapper. Il n’avait pas eu l’occasion de tisser d’autres liens de haine et de colère, pourtant elle restait sa sœur. Pas le temps de philosopher, que la question la plus importante des retrouvailles fut enfin posée.

    E ben comme un homme qui vit dins una pièce juste assez granda per tourner sur lui-même.
    Mais assez parler de ieu, quelles nouvelles dos autres ?


_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)