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[RP] Legends Never Die

Enjoy
    La lune somnole drapée sous le voile des nuages obscurs. Le pavé humide inonde les entrailles de la cité où grouille la vermine. Infect désarroi ayant l'audace de calomnier sa Reyne sans couronne. Corleone. Un bal, une dernière danse sous les traits précieux de sa rémige. Les maux des cieux, les mots délicieux y trouvent refuge pour le discours de sa détresse. Les anges de la mort discourent sur le cours à donner à sa vie. S'adonner à la distraction macabre de la rédaction de son acte funéraire. Un pari. Celui d'avoir l'heure de son dernier soupir, l'heur de son impair pour enfin rejoindre ses Pairs.

    La penne cristallise sa peine à l'attention d'un blond. Mais bien vite sa plume s'enrhume. Cette lettre n'atteindra jamais son destinataire. Sous sa fourrure dorée, le Goupil a omis l'existence de la mustélide. S'acoquinant avec une donzelle pique, pactisant avec l'ennemi. Vide, lasse. Nonobstant ce que l'italienne considère comme une trahison, ses pensées lui sont destinées. Peut être est-ce une manière de le hanter ? Lui prouver qu'au fond du haut de ses défauts elle a souvent, si ce n'est toujours, raison. Parmi ceux animant ses cogitations nocturnes, nous retrouvons forcément sa cara mia. Si loin mais toujours présente à l'endroit où ronronne son palpitant. Ainsi qu'une Belette enflammée et ses desseins passionnés. Puis une abeille butineuse cernée par des volutes blanchâtres. Une correspondance étonnante, enrichissante et vivifiante malgré tout.

    Ce soir-là, Sa Rousseur a été son alliée d'infortune. Pauvre Carry à devoir assister à ce piètre spectacle. Pour prêter une oreille attentive à ses multiples lamentations. Se muer en mur des lamentations. Jusqu'à ce que ses lippes suggérèrent à la Corleone de prendre part à une réunion mystique. Sceptique, la brune haussa légèrement les épaules. Tout en maugréant contre ses douleurs crâniennes. Et finalement, sans doute piquée par la curiosité, son séant fit acte de présence dans l'antre de la Platine; Natasha.

    Dans le cocon réconfortant de la Perfection. Un repère pour une âme esseulée. Ils sont tous là, tout en étant absents. Au final, ils s'évadent les enfançons du Mal. Quant à elle, ses errances se mirent dans un miroir alcoolisé. Une liqueur pour ses pensées meurtries, sa torture mentale, ses erreurs. Jusqu'à ce que la noir sœur Adversité liée aux noceurs de sa noirceur tiennent sa lame. Sa veine échappe une larme carmine en guise d'introduction. Si l'étincelle s'est éteinte, que le réveil n'a plus l'empreinte de cet saveur de merveille. Et qu'ici ne gît que la Solitude, seule, emmitouflée dans un linceul vermeil. A quoi bon résister ? Ne vaut-il mieux pas se laisser aller, s'abandonner. Là, dans une mare de sang. Où tout avait si bien débuté. Revenir à l'essentiel, les fondations ancrées dans de noueuses racines. Et céder à la nuit, une pauvre erre de la rapine. Sa fierté s'effrite, se démembre, se divise, la déshérite. Afin de ne former que l'erg d'un ego, jadis surdimensionné. Pour une ambition ayant désormais, désertée.

    Affalée sur un trône rapiécé et au bois de mauvaise facture. Sa dextre ensanglantée l'étourdie en suivant les bienfaits d'une saignée. Elle s'éclipse dans de sombres rêveries, apaisée. Et lorsque Morphée l'happe, sa volonté est d'apprécier une dernière marche. Une conquête dans un territoire inconnu. Avec une légende car elles ne meurent jamais.


Legends never die = Les légendes ne meurent jamais.
Cara mia = Ma chérie, à la sauce famille Adams.

_________________
--La_platine


[Quelque part dans l'atmosphère]


ô toi, Divinissimeuuuuh, laisses-moi chanter à ta gloire Quand te reverrai-jeuuuuuh, pays merveilleuuuuuuuuuux....
Rhaaaaaaa, tu vas pas fermer ta gueule!!!
Mais... Mais... pourquoi tant de haineuhhhh?
P'tain, c'est pas d'la haine... juste que c'est pas humain d'chanter si mal, même les frangines totalement murgées ne m'faisaient pas saigner des oreilles comme toi ! Sois mignon, mets la en veilleuse...

La Platine et sa diplomatie toute personnelle. La pauvre victime est sans doute un descendant direct d'un célèbre irréductible gaulois*, et c'est tout naturellement qu'il fut surnommé, le Barde.
D'ordinaire, elle se contrôle plutôt bien l'Irascible... l'éternité à partager avec une diversité d'énergumènes, des cinglés, des torturés, des meurtriers ; au sein de cette marée qu'on qualifierait de putride et que l'ex-Slave considère comme des frères, on trouve quelques âmes égarées comme ledit chanteur. Ceux-là animent de leurs arts décalés, ils amusent la galerie ou en adoucissent les mœurs souvent féroces d'égo démesurés. L'Orgueilleuse ne déroge pas et s'apprête à lui clouer le bec, littéralement...Sauvé par le gong !

Le rassemblement est claironné par la voix du messager ; elle observe d'un œil torve le troupeau qui s'amasse autour de lui et, gracieuse tant que frondeuse, traverse la colonie avec autorité... Si l'enveloppe charnelle n'était évanouie, le claquement des bottes résonnerait à faire trembler les cieux d'un tonnerre menaçant. Elle penche sensiblement la tête et sourit à l'annonceur qui lui lance un regard désapprobateur ; un clin d'oeil en guise de trêve et d'écouter:


Je constate que tu ne changes pas Natasha.
Pourquoi faire ? J'suis déjà clamsée...
Tssss, ta délicatesse est un bonheur... As-tu visité les mortels récemment?
Moui, on peut dire ça... pourquoi?
Pour mon information personnelle...
Mhm, te fous pas d'moi... t'sais très bien que j'veille sur les miens
Quel caractère !!! Simplement que tu devrais y aller plus souvent peut-être... bien, distribution de cibles à hanter!!!

Le message est saisi sans qu'elle n'ait besoin d'y répondre et, déjà, elle disparaît... Sentiment fugace qu'on l'appelle... Faustine ? Non... Ode ? Non... Carrie !... Alors Lémure de rejoindre sa sépulture ; la taverne érigée sur les cendres de son bûcher...


[Saumur, « La Perfection »]


L'Ombre lévite de l'étage à la salle, entrainant dans son sillage un vent glacial ; la flambée n'y résiste pas et, bientôt l'âtre ne couve plus que braises timides... l'ambre scrute la pièce et le sourire d'étirer les lèvres en apercevant une silhouette. L'approche est silencieuse jusqu'à percevoir les traits du minois et le rire versatile de s'évanouir en brise légère.

Souvenirs...

Une autre taverne, une autre époque ; une guerre encore pour des rencontres improbables. Elle s'en rappelle comme si c'était hier mais Chronos a fait son œuvre depuis ; l'une a trépassé quand l'autre a grandi. Enjoy Corléone... Les prunelles contemplent la jeune femme un instant, lividité du visage qui l'interpelle quand la fragrance carmine lui taquine les narines. Urgence. La senestre s'abat comme bourrasque à la joue blême et le murmure éolien d'invectiver l'ouïe de l'italienne:


C'est quoi ton problème Bleuette !**

La spectrale s'assoit sur la table et patiente... Dans son état comateux, Enjoy l'entendra, c'est ainsi mais... le voudra-t-elle seulement.


*clin d'oeil à Assurancetourix - BD qui n'est plus à présenter
** Relatif à la première rencontre d'Enjoy et Natasha


Enjoy

    En dehors, le crachin ne tombe que sur les plus mouillés. Au milieu des lézardes engrossées par la moisissure se terrent les rats. Flairant l'odeur succulente d'un nouveau né. De la naissance à la mort, l'existence n'est qu'une ribaude chafouine. Une miséreuse à la trogne ramassée, l’œil torve et les mains crochues. Dès son enfance, la Corleone a dû apprendre à se battre. Ses origines génitrices de bien des railleries en furent la cause. Les ruades boueuses, les écorchures n'étaient que les semailles de ce qu'elle est devenue. Une mauvaise graine. Le berceau d'une plante épineuse, un chardon. Sans tuteur, sans lumière. Juste l'ombre et les effluves des ruelles sordides. De ses débuts, il n'en reste que les échos chantants, ceux des siens; les italiens. Depuis la politique de la terre brûlée ordonne sa vie. Alternant intensité et langueur, chaleur et froideur. Il est vrai que ses nuits sont glaciales. Tandis que sa fierté a accouché d'une profonde arrogance. Qu'elle eut cherché à dissimuler à ses dépens sous les pans d'une couverture froissée, d'une protection ajourée, d'une lame émoussée. Sauf qu'à travers, l'acidité du fiel s'immisce de toutes parts entre ses pores.

    Au dedans, seuls les craquements d'une bâtisse allié à un courant d'air sournois se font les compagnons de sa torpeur. Ses paupières éclosent doucement de pierres noirs comme la nuit. Joyaux d'une observation glaciale. La ride du lion s'apprête à rugir. L'inacceptable est entrain de se produire. Une voix crépusculaire vient la déranger lorsqu'elle baise avec Morphée. Ce dernier a certes des allures de croquemitaine avide. Ceci n'est pas une raison suffisante pour gêner leur étreinte soporifique. Sa mémoire se noie désespérément et l'usage de ce sobriquet de « Bleuette » n'arrange rien à l'affaire. Ses lèvres susurrent un agréable et poli.


    Va crever...

    Puis les embranchements se font, la mosaïque se dévoile. Le surnom claque à l'intérieur de son crâne douloureux. Relayée par la raison de sa présence ici. Un entretien avec Natasha. L'idée n'a rien de rassurant. Et sa santé mentale en prendrait un sacré coup, si on la voyait converser avec un mort. La partie de cartes avec la lune risquait de s'éterniser. Surtout lorsqu'on considère le nombre de décès. S'ils viennent tous la visiter, elle aura la triste sensation d'avoir été une catin harassée sous les assauts répétés. La comparaison est pas forcément la mieux choisie.

    Toutefois contrite à la suite de ses propos, sa langue se dénoue de nouveau. Faut-il faire preuve de déférence avec les morts. Surtout celle-ci. Ce n'est pas n'importe qui. L'interrogation teintée par l'incrédulité, elle-même enveloppé par le ridicule s'avance d'un pas hésitant.


    Na..ta..sha...?

    Le plumage de la Corleone s'enduit de l'huile des sceptiques. C'est sans doute l'alcool accouplé à ses foutus vertiges. Elle déraisonne, faut croire. Et quitte à initier une introspection, une analyse sur ses maux. Autant qu'ils ne sortent nullement de ses songes. Fermant les yeux pour entamer un monologue ou un dialogue avec l'au-delà ou plutôt ce qu'elle considère comme sa conscience. Visiblement, elle en possède une...

    Égaux, égales face à l'accro de l'ergot de leurs ego.  Sur son sillage des chrysanthèmes, sur son cercueil des narcisses. Une image pour ceux qu'elle aime, l'orgueil est son plus grand vice. Dans son giron, elle rime avec le démon. Une oraison pour l'hymne de ce monde, l'Immonde. Quand l'Ombre se trompe, sombre. La balance de ses errances a des préférences. Elle l'a reniée pour suivre la nuée embrumée de ce faux mentor plutôt que de suivre l'amante Or. Au moment où les escrocs affûtent leurs crocs convoitant le corps de la Lionne lorsque résonne encore le cor Corleone. Que l'heure est aux heurts, la Belladone l'abandonne. Source d'un mauvais présage, le livre d'un héritage régurgite ses pages. Pourtant pour les envieux son haleine est leur atmosphère. Le fossoyeur crève sous le labeur d'une mise en terre au sein de cet immense cimetière. La cime de ces pauvres hères, le désert maléfique de leur médiocrité. Le manque de reconnaissance s'accapare sa tristesse. Loin des scènes de liesse et de l'allégresse. Sous la toison de son ascension, le frisson. Son credo a pour écho la gloire et le chaos.  Si elle doit chuter seule. Que ce soit sur la gueule du Très-Haut. Atteindre les sommets puis se traîner du caniveau au caveau. L'élite des hoplites à recevoir la palme d'Arès pour son palmarès. Et pourtant l'ignorance, l'indifférence écrasent ses dernières défenses. La faisant choir de son piédestal si bancal. Dans l'empire d'outre-tombe ses narines hument le parfum sublime de la Platine. Elles marcheront ensembles, l'Irascible sera sa guide sous un étendard sordide. La Spectrale est au spectacle, un théâtre sans entracte où les actes de sang ont un réel impact afin de signer un Pacte. Au royaume des assassins, elles pourraient échanger leurs places, que la mort de l'une s'efface et que l'autre reprenne la chasse. Hélas, ceci est impossible. La Faucheuse pille et ne rend jamais plus ses cibles.

    « Natasha, ma légende. Veux-tu me conter ton histoire ? »

_________________
--La_platine


Enjoy a écrit:
Va crever...


Les doigts simulent un pianotement agacé sur le bois taiseux, elle croise les jambes et échappe un soupir ; l'espace d'un instant, elle maudit son statut d'éthérée... elle pourrait jouer de l'élément aérien comme précédemment et l'idée d'enrhumer l'effrontée, à base de taloches venteuses, n'est pas pour lui déplaire mais, force est de constater, que rien ne vaut le contact, le vrai ; l'Irascible sourit alors et secoue doucement sa caboche avant de répondre, le ton égal :

C'est chose faite, Enjoy... un peu d'respect ou je t'en colle une autre, namého!

Elle penche sensiblement la tête et l'ambre de poursuivre l'inspection de la jeune femme ; elle a grandi oui... évanouie la morveuse arrogante, le verbe haut d'énoncer provocations puériles ; le besoin d'attirer l'attention dans une quête d'appartenance, d'existence simplement... elle a muri l'italienne et c'est une meneuse d'hommes que l'ex-slave observe maintenant. Sourire.


Enjoy a écrit:
Na..ta..sha...?


Ouais, navrée d'te décevoir mais z'avaient pas mieux sous la main... Le Poison pour l'Empoisonneuse, ça s'tient après tout.

Le rire cristallin vient ponctuer l'ironie d'une brise éphèmère, laissant le temps à la digestion... L'expérience mystique n'est pas offerte à tous ; il est coutume de dire que la folie rode autour de ceux-là. Mensonge. Il préserve ainsi les deux mondes d'alliances nuisibles... ou pas, mais quelle importance ? D'aucun ne saurait le dire et, selon l'Orgueilleuse, l'équilibre est maintenu d'une frontière fébrile.

Pour l'heure, c'est la Corleone qui balance. Le filet carmin pulse à l'horloge, les moires guettent en prédatrices expertes tandis que la Faucheuse s'improvise musicienne. Le ballet s'entame de sentiments adverses, la danseuse sceptique sans doute quant à l'agitation ; pourtant, la curiosité s'impose ou, peut-être, n'est-ce qu'une sensation de solitude... L'isolation quand l'incompréhension se déguise en abandon ; l'exigence d'excellence et l'ingratitude jalouse, le zénith se paye chèrement.

Les doutes se sont invités dans l'esprit Corleonien... Comment, pourquoi ? Autant de questions qui méritent des réponses afin qu'elle retourne aux mortels sereinement. La Platine pose les prunelles sur la fenêtre, l'esprit s'égare à d'autres sphères ; les pensées s'évadent furtivement au passé, quand elle a douté, elle aussi... Elle baisse les paupières sur l'or et, quand le regard brille à nouveau, c'est son interlocutrice qui a toute son attention ; l'hiver s'engage dans la taverne à repousser les curieux et la voix de reprendre:


T'as fait du chemin depuis notre rencontre... Tes ancêtres peuvent être fiers de toi, quoiqu'on puisse en penser ou en dire, tu n'manques pas d'audace et tu sais rassembler. Aussi, j'me demande ce qui a pu t'pousser à faire une telle connerie ? Sauf erreur, c'est pas l'genre de ta famille de baisser les bras... Je n'ai pas eu le plaisir de vous cotoyer, mais j'aimais me tenir informée, même de loin. De plus, j'ai confiance en ma Mignonne... Vous avez gagné la loyauté de Carrie, détail d'importance à mon sens.
Il s'passe quoi Enjoy ? Une mutinerie au sein du clan ? La suffisance met à mal le bon fonctionnement, parfois...


La vie n'est pas un long fleuve tranquille, encore moins au sein des groupes/familles/clans*... La Divine en connait les pièges et l'Asmodée d'en avoir bouffé en son temps. Les lèvres s'étirent d'un sourire amusé. On ne peut comparer l'incomparable... La vanité des Novgorod n'a d'égale que leur mauvaise foi!


*rayez la mention inutile.

Enjoy

    En somme, nous sommes,
    Ce que nous sommes
    On lutte,
    Jusqu'à ce que l'on chute...

    *

    Le morcellement des mots, les phrases en phases les unes avec les autres. Des vocalises spectrales, berceau d'une symphonie. Une élégie à son endroit. Alors que la Corleone se situe sur l'envers. Le Poison a une aura céruléenne, profonde, propice à une plongée dans les abysses. Sa robe traîne nonchalante sur le bois grinçant. Légère. Voguant sur les vagues d'un océan avec pour miroir un firmament éphémère. Tandis que sa victime divague dans le cyan éthéré, atterrée par le désespoir. Sous le regard des éphèbes amers se situent les effets-Mères aux filles envieuses telles des harpies. Exit la bleuette acidulée, désormais prend place la Corleone. L'avenir lui susurrera que nombres de ses contemporains épousent sa cause. Prêts à la suivre tandis qu'elle en cultive les tristes conséquences.

    Nonobstant cet honneur concédé par ces quelques hommes et femmes de valeur. Lorsque vient la nuit, la Lionne feule. Mais auprès de la Petite Mort, elle s'endort seule. Le futur lui avouera que si les alliés ont un goût de trop peu. Ses ennemis à l'acmé de leur jalousie maladive sont légions. A ceci Demain lui rétorquera que c'est une preuve irréfutable d'importance. Lorsque autrui se roule dans sa propre fange. L'œil torve, le geste imprécis, son existence se borne à une vision unique. Celle d'un borgne ignoble, prostré, tremblant entre les mains de la peur, de la souffrance physique et mental. Alors il se noie sous un torrent haineux en consacrant le reste de sa vie à invectiver ceux qui seront toujours au dessus de lui. Quant à elle, sa surprise s'étonne d'observer le gouffre présent entre l'Olympe et les bas-fonds. Où s'amoncellent les naufragés du Styx.

    La décevoir...?

    Ses sens l'abandonnent. Sa raison sans doute aussi. Toutefois, la déception n'est pas au rendez-vous. C'est plutôt un honneur incomparable que de se faire hanter par une légende. Certains omettront peut être son nom au moment de rédiger l'Histoire. Ceux-là ne sont que des ignares. La Meute et sa louve ambrée. L'âme de toute une génération. Alors à la différence des autres groupes, la déférence est requise. La Sublime en est le flambeau. Survivante d'une grande, d'une mercenaire charismatique. C'était plutôt à la Platine d'émettre une grimace dubitative. Se coltiner une entrevue avec une convive italienne, quelle horreur... Natasha n'a-d'attache avec les lâches. Son orgueil ne cessera d'adresser oripeaux et cryptes aux hypocrites. Encore faut-il qu'ils méritent d'être la cible de l'Irascible.


    De la lassitude. Celle de ne pouvoir contrôler ma fierté, celle de l'exigence insatiable, celle de ne pas les décevoir. Point de mutinerie. Juste une désertion. Cruelle trahison que celle de son propre sang...

    A chaque fois, la représentation s'achève annonçant l'évasion de ses rêves. Son regard s'égare sur cette réalité cauchemardesque, ses déboires moirent le noir de cette sanglotante fresque. Étrangement parmi ses victoires nombreuses et prestigieuses une seule, pas la plus éclatante, ronge en cet instant sa mémoire nébuleuse. La fragrance nocturne d'un début d'avril, Carcassonne. Son ouïe railleuse fredonne, bourdonne au souvenir de leurs chants monotones. Victime collatérale d'un stratagème pour une Corleone, qui de tout un Clan, porte sans le savoir désormais le diadème. Égratigner la fierté des Blanc-Combaz, régner par l'intermède du sang et des combats. Briser les ponts des liaisons, faire montre d'illusion et égorger la nuit d'après Castelnaudary. Cité agenouillée par les hardis, par les conséquences des amphigouris, des non-dits. Avec Umby, les récits présentent des similitudes, à l'orée de cette désastreuse étude.  La Corneille est la nymphe de sa lymphe. L'Italienne prête à tous les sacrifices à en perdre la vie voire celle de son seul ami. Ne récoltera en retour qu'un enfançon qui a la gueule du mépris. Alors que l'aînée, pour son Ingrate, ira si le décide un malheureux hasard, se perdre dans les dédales tortueux de Saint Lazare. Elles ne se le diront sans doute jamais. Isolées dans leurs tranchées respectives d'un amour-propre salement déplacé. Que malgré tout, elle l'aime sa foutue frangine.

    J'ai fait du chemin pour revenir sur mes pas...

    Sous le phonème du Phénomène la phalène aux prunelles ébènes s'exile vers les marches éternelles. Après tout il faut suivre son sillage pour frôler la Perfection. Puis la porte de la taverne s'entrouvre...

_________________
Carensa.


On peut le mettre en bandoulière
Ou comme un bijou à la main
Comme une fleur en boutonnière
Ou juste à la pointe du sein
C'est pas forcément la misère
C'est pas Valmy, c'est pas Verdun
Mais c'est des larmes aux paupières
Au jour qui meurt, au jour qui vient


J'ai peur pour elle. Vous me direz qu'il n'y a pas d'inquiétude à avoir, que le temps effacera les blessures et que demain elle ira mieux.

Elle est importante pour moi, comme l'était ma Platine. Elle est devenue nécessaire à mon bien être mais tout ça, personne ne le sait même pas elle tout comme Natasha n'avait pas idée de comme je l'aimais.

Elle est comme la lumière qui jaillit au matin, l'étoile qui inonde de sa lumière le voile de noirceur de la nuit. Elle est comme ces roches, vielles de millions d'années, solides et respectables. Elle est cet étalon fougueux, libre crinière dans le vent veillant pourtant sur les jeunes poulains qui à peine sortis du ventre de leur mère croient tout savoir.

Elle tout ça oui, car elle représente à elle seule, un modèle de courage, la générosité sans mesure, la complice d'instants précieux, la confidente de mes douleurs.

Elle est tout ça pour moi et moi qu'ai je fait pour elle ?

J'ai fait l'erreur une fois d'abandonner celle qui était ma sœur, mon amie, ma muse presque. Je l'ai abandonné oui, car par idiotie et manque de confiance en moi, j'ai pensé que son crétin de frère était plus important pour elle. J'ai oublié à cet instant tout ce qu'elle m'avait enseigné, toute cette patience qu'elle m'avait accordé, cet amour qu'elle m'avait donné, ces pardons qu'elle m'avait octroyé. Tout, j'ai tout oublié pour finalement partir et chercher à mourir. Quelle autre solution quand on ne croit plus en soi ? Quelle autre possibilité quand tout ce en quoi l'on croit s'écroule autour de nous ?

Je ne suis pourtant pas morte, la Grande Faucheuse n'a pas voulu de moi, je crois que j'ai des choses à accomplir sur cette Terre pour racheter mes fautes.

Je me rends compte aujourd'hui que j'ai été égoïste. Très égoïste parce que je n'ai pensé qu'à moi à cet instant, à me protéger de cet homme qui m'avait raconté des mensonges, et en me protégeant, je la privais elle de ma présence, de mes regards qui suffisaient à lui faire comprendre certaines choses mais surtout, je nous ai privé de « notre partage d'amour ».

Alors aujourd'hui quand je la regarde Elle, la Corléone, je me dis que jamais je ne referais la même erreur. Je serais là si elle a besoin, je serais là dans son ombre, juste pour veiller sur elle comme je n'ai pas pu le faire avec ma Bella. Juste pour que Natasha soit fière de moi de là où elle veille. Juste pour qu'enfin elle puisse me pardonner de ne pas l'avoir aidé dans ses moments de doute, de ne pas avoir été à la hauteur de ce qu'elle m'avait donné avant le retour du frère.

Ma naïveté a été la maîtresse de nos maux et j'ai cru, j'ai cru de belles paroles qui n'étaient que venin. Loki s'était sans doute immiscé en son âme et le frère était arrivé à ses fins.

Aujourd'hui on m'offrait une nouvelle chance, et quelle chance. Œuvrer aux cotés de la belle Corléone c'était comme s'offrir un nouveau Paradis sur Terre, partir à la recherche de l'Eldorado..vouloir en découvrir chaque parcelles, monts et vallées, forêts et ruisseaux..

C'est dans cet état d'esprit que je décidais de quitter mon lit pour la rejoindre. Je savais que depuis quelques jours elle passait la plupart de ses nuits en taverne pour tromper l'ennui et oublier sa déception. Ce goût amer de la trahison et des désillusions qui s'était insinué dans ses veines jusqu'à la faire douter d'elle même et de ses capacités. J'avais l'impression, en l'écoutant, de revivre certains instants de mon passé et il était impossible que cette fois, je n'intervienne pas.
Elle « Ma Cheffe », elle qui depuis des semaines se démenait pour organiser les prises, redonner un peu de vie dans le clan doutait d'elle même.
La nuit parée de son brouillard épais m'accueillait comme les enfers accueille les pauvres hères qui se sont égarés sur le chemin de la vie. J'avançais d'un pas sûr et déterminé. Ce soir je ne la laisserai pas seule, ce soir je serai à ses cotés.

Je savais où la trouver. La « Perfection », la taverne hommage à ma platine. Je souris à l'idée qu'elle m'ait écouté lors de notre entrevue de l’après midi. La Corléone aura-t-elle été curieuse ?

La porte s'entrouvre sous la poussée que je lui impose et alors que je compte la retrouver à demi ensommeillée c'est un corps à l'abandon que je découvre, les perles carminées tombant sur les lames de parquet.

L'idée de la perdre Elle aussi me fait tressaillir et bientôt les meubles volent devant mon passage. Ma main se porte sur son bras, tentant de compresser et d'enrayer l'hémorragie, de l'autre main je viens la gifler, lui faire retrouver ses esprits, aucun temps à perdre.

-'JOY !! Réveille toi !! 'JOY NON !!! pas ça ! Pas à moi !! Pas comme ça !! Je te l'interdis ! Pas encore..me laisse pas..me laisse pas..non..

La colère s'insurge dans ma poitrine, mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il ne va pas tenir.

Enjoy, au delà du fait qu'elle ne peut pas mourir maintenant, ne peut pas mourir comme ça ; La Corléone mourra la lame à la main, fière sur sa monture. Qui sait même si on ne mourra pas ensemble..

Les secondes me paraissent des heures..Je regarde la plaie et le liquide carminé qui continue de s'en échapper.

Mon regard se lève, une étrange sensation d'être écoutée..rassurée..






"Le mal de vivre" de Barbara
Loki, dieu de la ruse et du mensonge dans la mythologie scandinave

_________________
--La_platine


Elle l’écoute, l’attention réelle. La longévité est d’importance pour chaque Matriarche, la Corleone ne saurait déroger à la règle établie ; les similitudes se dressent d’une vie à l’autre mais l’Italienne porte le poids supplémentaire d’un flambeau précieux. Ses aïeules… Les réputations se font et se défont à la faveur d’une popularité plus ou moins effective et nombreux sont ceux qui, opportunistes et jaloux, n’hésiteront pas à salir identité dont ils tacheront, pourtant, de profiter allégrement. Minables. Ceux-là ne seront jamais que des ombres misérables, peut-être brilleront-ils d’esbroufes aux regards aveuglés par l’ignorance, peut-être persifleront-ils des propos mielleux à l’égard des naïfs et, plus surement, useront-ils d’intentions fallacieuses aux ambitions ridicules. Quelle importance.

Enjoy n’est pas de cette médiocrité ; elle s’élève, naturellement supérieure à la vulgarité des « bactéries ». L’ex-slave entend les paroles, en comprend tout le sens alors que, toujours, une meneuse se préoccupe davantage des siens que de soi-même… La Déception est sœur d’Ingratitude, c’est la nature humaine et nul n’y échappe. Les amis se prétendent sincères, or ce sont les ennemis qui le sont* ; quand il s’agit de son sang, c’est encore plus vrai. Elle secoue la caboche et la Divine d’échapper à la psychologie de comptoir.


Tu as fais du chemin oui… Peu savent admettre leurs erreurs, leurs travers, comme il est tellement plus aisé de se poser en victime. Tu n’es pas de cette engeance Enjoy, il est temps d’avancer maintenant et, surtout, n’assume pas la culpabilité pour autrui…

La phrase s’évapore dans le courant d’air ; la porte s’ouvre. Alors la Platine vocifère dans sa langue jusqu’à poser l’ambre sur l’arrivante… Le sourire étire les lèvres exsangues et l’Ethérée se déplace lentement dans la pièce ; elle vient dans le dos de la comateuse… murmures parvenant à l’ouïe, plus lointains à mesure que la Corleone retourne au monde réel

Ce n’est pas ton heure ‘Joy… Ecoutes sa voix, rejoins-la…Carrie est fidèle, n’oublies pas…

La Spectrale traine la froideur dans son sillage ; le souffle se fait plus puissant à l’intérieur de la taverne… elle lévite maintenant près de Carensa ; une mèche rousse est repoussée d’une brise légère… Une perle brille aux cils et la gemme de rouler sur la joue platinesque ; elle effleure la pulpe d’un baiser éphémère et regagne les limbes d’un murmure venteux

Ma Mignonne…Elle a besoin de toi, prends-en soin…je t’aime…




*Schopenhauer


Arsene
    « Une famille, c'est un nid de frelons en pétard. » Madeleine Chapsal

    La rousse est allongée lascivement sur un comptoir anonyme. Une bouteille, d'où s'échappe quelques relents de vinasse bon marché, est maintenue entre les doigts fins de sa main droite. Le morceau de verre se balançant dans le vide, au rythme régulier qu'elle imprime à sa pogne. Les pupilles émeraudes papillonnent faiblement, embrassant péniblement l'ensemble de la pièce.

    Elle rumine, médite et songe. Particulièrement taraudée par son incapacité à tisser des liens durables avec les autres individus. Sa propre famille n'échappait pas au phénomène, sa cuisse lancinante se faisant une joie de raviver sa mémoire. Douleur et désillusion. La rancune est tenace, s'accrochant comme une sangsue dans les entrailles de la brindille. Sauvant les apparences, la trogne prend un air détaché et les paroles se font banales. Elle ronge son frein en somme.

    Elle tourne et retourne ses questions dans son esprit embrumé par les vapeurs d'alcool. Un soupir blasé vient franchir la barrière ses lèvres. Petit diamant brut et mal apprivoisé. Gamine au comportement tumultueux et à la verve vulgaire. Feu-follet agité et craintif. Car la peur est bien le problème. Celle de la trahison et de l'abandon. Aussi ne préfère-t'elle pas se mêler et se lier aux autres. La déception risquant toujours de se joindre à la relation.

    Les yeux se ferment, la bouteille s'échappe de la fine menotte pour une envolée vers la liberté. Le verre se brise au contact du sol. Le récipient vole en éclats et le liquide gicle avec force avant de s'étaler en une flaque palpitante. L'affranchissement se heurte à la réalité. La roussâtre émerge lentement d'un sommeil fortement aviné. Elle se redresse, mains frottant vivement les tempes.

    Dans un état léthargique, la jeune femme quitte le comptoir, piétinant verre et vin. La démarche titubante, les pas incertains et la vision trouble, elle s'enfonce dans l'obscurité, bien décidée à se trouver un coin où crécher pour la nuit. La belette chantonne à la lune, la tête dodelinant sur l'air entraînant qui fait vibrer ses cordes vocales.

    Alors qu'elle s'imagine déjà enroulée dans une couverture de laine, au fond de sa tente ou près d'un âtre, son attention est déviée par la lueur tremblotante d'une lanterne et par la porte ouverte d'une taverne. La maigre carcasse se place sur le pallier et la tignasse rouquine se penche pour observer l'intérieur. L'alcool exacerbant sa curiosité, elle se permet de contenter ce désir fugace et éphémère.

    La scène qui s'offre à ses mirettes laisse la gamine bouche bée. Elle s'appuie au chambranle de porte, ayant la vague et désagréable impression que son monde s'écroule en voyant ces gouttes de sang s'échappaient de leur carcan. Elle se sent coupable et mal. La conscience n'est jamais bien loin, toujours aussi vile et fourbe, à lui tomber dessus sans prévenir. Enjoy était-elle dans cet état à cause d'elle, à cause de son manque de réactions et son comportement apathique ?

    L'esprit rouquin est en proie à une agitation intérieure. Une tempête soufflant sur ses pensées, une tornade qui secoue ses sentiments et un tsunami qui ravage ses émotions et sa conscience. La situation aura au moins le don de faire décuver subitement l'Arsouille. Elle s'avance dans l'établissement, essayant de conserver un masque serein et éteint de toute émotion. Elle ne veut pas céder à la panique. Seul un tic nerveux transparaît sur sa trogne, au niveau de sa joue.

    Un pan de chemise est arraché alors qu'elle s'agenouille auprès de Carensa. Avec fermeté, les mains viennent rejoindre celle de la rousse pour enrouler le bout de tissus autour de ce qui semble être la plaie.


    « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

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