Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Envoie "Bébé" au 3228, et tu sauras...

Marzina
...quand tu auras le plus de chance de tomber enceinte!

Voilà des jours, peut-être même des semaines, qu'elle était arrivée en Bourgogne. Arrêt obligatoire à Dijon, à durée indéterminée. L'éloignement avec sa nation, sa fonction, sa famille, ses amis et ses terres, lui pesait terriblement. Elle avait décidé de suivre l'Irlandais parce qu'elle n'avait pas pu s'imaginer le quitter, et maintenant elle endurait les désagréments de sa condition, si loin de la sienne. Et pourtant, le voyage avait eu une conséquence inattendue: pour cacher leur identité dans les duchés où ils passaient, ils s'étaient fait passer pour un couple de jeunes mariés, et pour se faire offrir des tournées, ils avaient inventé un tour infaillible...Marzina alias Gabriela annonçait en taverne à son mari Rodrigo qu'elle attendait leur fille, Lenaïg. Presque chaque fois, ça ne manquait pas, toujours un joyeux pilier de comptoir prêt à payer une tournée pour fêter ça!

Ils s'étaient alors mis à parler de cet enfant comme s'il existait, à se disputer au sujet de son éducation comme s'il allait arriver dans quelques mois, et à couver son ventre comme s'il abritait leur trésor...
Oui mais voilà, son ventre était désespérément vide de toute vie autre que la sienne. Par deux fois par le passé il avait abrité la vie, et par deux fois elle l'avait sentie s'évanouir. Et maintenant qu'ils avaient simulé la présence de cet enfant, ils s'étaient mis à l'aimer, ce produit de leur imagination...
Là où autrefois, ils avaient peur que son ventre s'arrondissent, ils le désiraient maintenant. Là où autrefois, cet enfant aurait été preuve de leur liaison coupable, aujourd'hui ils ne voyaient en lui que la consécration de leur affection mutuelle. Maintenant qu'il était attendu, ils s'étaient mis à réfléchir. Cinq mois maintenant, qu'il aurait eu l'occasion de pointer le bout de son nez, d'arrondir le ventre princier en y faisant ses quartiers...Mais rien. Laissez-lui le temps d'arriver, qu'il lui disait l'Irlandais...Mais chaque jour qui passait, elle regardait désormais son ventre résolument plat comme un échec. Lui avait eu plusieurs enfants déjà, le doute n'était pas permis. Mais elle...elle avait porté la vie, mais n'avait pas réussi à la donner. Cet enfant qui ne voulait pas exister, c'était son échec, et désormais elle y pensait presque tout le temps. Cette pensée obscurcissait son esprit, et la mélancolie due à l'éloignement de ses terres finissait par entamer grandement son moral.

Après avoir essayé tout ce qui était en son pouvoir, le positivisme, la patience, la science...ne lui restait plus qu'une seule solution, un seul espoir...Ce soir-là donc, elle poussa la porte de l'église qui s'ouvrit en grinçant. Elle la referma et s'avança entre les bancs, le bruit de ses pas légers sur les pavés résonnant contre les murs de la grande bâtisse, éclairée seulement d'une bougie sur l'autel. Elle avait toujours été croyante, mais n'avait jamais été une bonne croyante. Son oncle avait largement contribué à la dégouter des clercs, des messes et des églises. Lui qui connaissait le secret de sa naissance illégitime, lui qui avait atteint les hautes sphères de l'Eglise, l'avait toujours regardée comme le mouton noir de la famille, celle qui était en dehors du cadre établi pour mener le nom de Montfort vers les sommets.

Mais aujourd'hui, Doué était son dernier espoir. Elle avait compris qu'il lui fallait se réconcilier avec Lui pour espérer pouvoir donner la vie. Il lui avait confié, puis lui avait repris, et elle s'était persuadée qu'Il ne l'avait pas jugée digne d'être mère. Ce soir-là donc, elle espérait bien l'en convaincre. Voilà une semaine maintenant qu'elle revenait tous les soirs satisfaire au même rituel. S'avançant jusque devant l'autel, elle s'y laissait tomber à genoux pour prier, avec l'espoir que quelque part sur le Soleil, Il l'entendrait et accéderait à sa demande. Le premier soir n'ayant pas fonctionné, pas plus que les suivants, elle avait décidé d'y retourner chaque soir, jusqu'à ce qu'il en ait marre de l'entendre et accède à son vœu.


Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort...


Ce soir-là ne différait pas des autres: l'église était vide, et le curé semblait l'avoir désertée. Elle resterait jusqu'à ce que le froid des pavés lui gèle les jambes, puis rentrerait chez elle se réchauffer. Du moins, c'était ce qu'elle avait prévu...Parce que ce soir-là était différent. Était-ce dans l'air? Dans l'atmosphère tout autour? Elle n'aurait su le dire, mais elle avait senti comme une étrange vibration dans l'air.
_________________
Wilgeforte


      « L'air est plein du frisson des choses qui s’enfuient » — Baudelaire



    L’air ne vibrait pas, il frissonnait. Muée en une flamme ineffable, Wilgeforte observait Marzina depuis le voûte de l’église de la capitale du Grand Duché d’Occident. Était-ce la flamme qui vibrait à défaut de scintiller ou la bienheureuse elle-même qui frissonnait ? La sainte était bien en peine de le dire : pour la première fois, elle optait pour une arrivée discrète, après être intervenue sous la forme d’une colombe tonitruante quelques mois auparavant, à Rome. Ici, la situation était d’une tout autre intimité.
    La Bourgogne était, comme elle l’avait été à de nombreuses reprises, le centre de l’attention de bien des gouvernements. Même de ceux les plus inconcevables aux yeux d’un schismatique. La bienheureuse avait décidé d’intervenir théâtralement dans le Grand Duché d’Occident et, chemin faisant, avait été attirée par une prière discrète. Tout en observant Marzina, Wilgeforte songeait à une de ses prières tout aussi discrète qui avait changé sa vie.

    Fille puînée de nobles siciliens, Wilgeforte n’était pas l’héritière de ses vicomtes de parents et avant résolu d’embrasser une carrière religieuse. Ce désir était tellement fort qu’elle s’était imposé depuis toujours la plus stricte chasteté : bien que de nombreux prétendants avaient demandé sa main, elle avait toujours réussi à obtenir de mon père qu’il les évince et, en parallèle de ce célibat fort tardif pour une fille de haute noblesse, elle ne s’autorisait strictement aucun écart de vertu. L’ordination n’aurait donc pas dû être un trop grand changement pour elle.
    Or, juste comme j’avais obtenu de ses parents qu’ils la laissent aller étudier à un séminaire sitôt la fin du mois, une effroyable nouvelle vint entacher ce bonheur tout simple : son frère et toute son escorte disparurent alors qu’ils étaient en voyage chez un seigneur voisin. Il y eut pleurs, enquête, prières, recherches ; rien n’y fit : Fabrizio ne fut jamais retrouvé. Cette disparition aussi soudaine qu’imprévisible, au-delà de l’immense chagrin qu’elle causa à ses parents et à elle-même, eut des conséquences sur toute l’organisation de la maison : Fabrizio était l’héritier de toutes les terres des parents de Wilgeforte. Mais la disparition de Fabrizio changea toute la donne : la pieuse jeune fille se retrouva catapultée seule héritière de toutes les terres de ses parents.

    Cet héritage soudain allait non seulement lui donner des responsabilités tellement chronophages qu’il était à présent inutile de songer à s’inscrire à un séminaire, mais il y avait un autre problème, infiniment plus grave à ses yeux : un grand seigneur se doit d’assurer sa descendance afin de transmettre ses terres à ses enfants et permettre que le domaine familial reste entre les mains de la famille. Les parents de la bienheureuse, malgré ses protestations, firent fi de mon vœu de chasteté et projetèrent de la marier avec un grand seigneur portugais issu d’une famille alliée depuis toujours avec la mienne.
    La veille du jour où on allait la présenter mon futur mari, Wilgeforte fit une prière à Dieu : elle lui demanda de me rendre la plus laide possible. Au matin, son visage était recouvert d’une épaisse barbe qui découragea totalement mon prétendant. Elle avait sauvé sa vertu mais avait plongé sa famille dans le malheur : la barbe disparut au bout de quelques heures, mais la famille portugaise ne voulait plus entendre parler de la sienne et le mariage était annulé. Le père de la Sicilienne fut tellement furieux contre sa fille qu’il décida de l’envoyer sur l’heure en voyage dans un pays lointain. Ainsi Wilgeforte était arrivée à Vienne.
    Personne n’avait jamais été mis dans la confidence de cet épisode honteux que la famille de la bienheureuse parvint à dissimuler à coups de pots de vin au seigneur portugais. Wilgeforte elle-même n’en parla qu’une seule fois : à feu Son Éminence Jehan Meleagant, qui l’entendit en confession et qui mourut en l'ordonnant dans la cathédrale de Vienne. Le cardinal emporta son secret dans sa tombe.

    L’humble discrétion de Marzina avait attiré la bienheureuse mais, songea-t-elle, parfois, la distinction entre la discrétion et le secret était difficile à réaliser. La duchesse recueillie l’effectuait-elle ? Le découragement ne la faisait-elle pas oublier que Dieu est omniscient ? Wilgeforte, elle, avait été exaucée dès la première fois où elle s’agenouilla. L’intransigeante Sicilienne eut pitié de la Bretonne agenouillée. Sans modifier son apparence d’ineffable flamme, la bienheureuse prononça d’une voix douce :


    Crois-tu en l’action divine ?




_________________
Marzina
« Ce n'est pas la chair qui est réel, c'est l'âme. La chair est cendre, l'âme est flamme. »
Victor Hugo

Le plus difficile de la manœuvre, c'était de ne pas se tromper dans les paroles. Quand on n'est pas habituée à prier, on finit vite par en oublier ce que d'autres connaissent par cœur. Au fil des jours cependant, les mots venaient avec beaucoup plus d'aisance, s'étaient gravés dans la mémoire de la blonde. C'est presque machinalement qu'elle prononça donc ces mots, comme on compose un numéro qu'on connait par la force de l'habitude. Après, il fallait combiner un mélange de pugnacité et d'espérance, rassembler la foi présente en soi, et diriger le tout vers le ciel. Elle avait laissé tellement de monde, de famille, de proches, rejoindre le Très Haut...Il y en aurait bien un qui entendrait la sonnerie et taperait sur l'épaule de Doué pour lui dire "hey, c'est pour toi"!
Dans sa tête, elle avait déjà son plan tout préparé, quelque chose qui sonnait comme:

"Demat Doué*...ya*, c'est encore moi. Je sais que tu en as marre de me voir, mais au moins tu sais déjà pourquoi je viens! Tu as pensé à la petite conversation qu'on a eu hier? et avant-hier? et avant-avant-hier? Et...enfin oui, je vais pas te refaire la liste de tous les soirs où on s'est tapé la causette, mais y as-tu réfléchi?"

Oh bien sûr, Doué a ses humeurs, comme tout le monde, il répond pas toujours. A vrai dire, il lui avait jamais répondu à elle. Faut dire, il avait des raisons de lui faire la gueule, elle comprenait. Elle s'était fiancée trois fois sans se marier, les fiancés décédant finalement l'un après l'autre, sans parler du mariage dans cette église de quartier de Paris complètement ivre -tout comme le prélat- jamais reconnu par l'Eglise -et pour cause, le curé ne voulait pas avouer qu'il l'avait célébré complètement pété avec du chouchen dans le bénitier- qui avait fini là encore par un décès du triste sire. Elle pouvait comprendre que ça, ajouté au fait qu'elle répugne à aller aux messes, ça avait bien pu contrarier le divin. Elle s'était dit que venir prier tous les soirs alors qu'elle détestait ça, en soi pouvait constituer une pénitence que le Très Haut pourrait peut-être valider pour effacer l'ardoise divine...
Elle avait pensé aussi à la confession, mais sa confiance envers les curés était plus que vacillante. Mieux vaut s'adresser à Doué qu'à ses saints!
Seulement, il semblerait que ce soit l'un d'eux qui finalement avait fait le déplacement ce soir-là.


Crois-tu en l’action divine ?

"Ca va de soi, pas vous?"

La réponse avait été donnée sans réfléchir, jusqu'à ce que l'information finalement monte jusqu'aux neurones de l'Altesse qui ouvre alors les yeux, relevant la tête pour chercher du regard celle qui avait parlé.
Rien.
Coup d’œil à gauche.
Coup d’œil à droite.
Pivotage de la tête vers l'arrière...
Rien.
Les yeux noirs se plissent, méfiante, et elle se penche vers l'autel pour murmurer en regardant autour d'elle pour s'assurer que personne ne la voyait en train de parler à un objet:


"Doué*? C'est vous?"

Avant de finalement froncer le nez pour rétorquer:

"Alors vous étiez là depuis le début à m'écouter palabrer tous les soirs?! Ça aurait été sympa de répondre, j'avais l'air stupide à parler toute seule!"

S'étonner d'une flamme qui parle? Pourquoi, c'est pas courant?
_____________________________________________
Les mots en breton dans le texte:
*Doué = Dieu
*Ya = oui

_________________
Wilgeforte


    Et dire que la bienheureuse avait craint d’effrayer la duchesse ! Sa réponse, sa première réponse, prouvait qu’elle n’avait nullement eu peur de cette voix surgie de nulle part. Wilgeforte laissa Marzina chercher : l’intimité ne devait pas être rompue, aussi la Bretonne devait-elle constater d’elle-même que l’église était toujours aussi vide qu’au début.
    « Doué » ? La Sicilienne avait eu du mal à apprendre le français correctement en ces quelques années loin de son pays natal ; elle était loin de maîtriser le breton. Voyons, avec qui la duchesse la confondait-elle ? Pas avec un de ses amis farceurs tout de même ? Heureusement pour Wilgeforte, Marzina s’adressa une nouvelle fois à elle et la bienheureuse comprit alors, après une courte réflexion, ce que « Doué » signifiait en breton.


    Non mon enfant, je ne suis pas Dieu. Je me nomme Wilgeforte. Je suis morte il y a quelques années seulement, enlevée par un cruel bandit à Rome. Les prélats de l’Urbs n’ont pu me sauver de ses sévices et m’ont béatifiée. Je suis une bienheureuse. Pas même une sainte. Je n’ai aucun des dons de Dieu mais parfois celui-ci me confie des missions, me confiant pour l’occasion une partie de ses dons.

    Wilgeforte se dit que finalement elle aurait peut-être pu sauter l’étape de la démystification, car la Bretonne semblait effectivement trouver tout à fait normal qu’une flamme surgie de nulle part lui tape la discut’. Soit.

    Malheureusement il ne m’a pas confié ses dons d’omniscience. J’ignore donc tout de toi, ton nom et ta vie. En revanche je te vois. Et je t’entends. Ta prière m’a attirée. Tu as les accents de la résignation dans le désespoir. Cela fait longtemps que tu pries Dieu. En vain, de toute évidence.

    Wilgeforte bienheureuse était très égale à Wilgeforte vivante : beaucoup d’affirmations, peu de questions. Il s’agissait de ne pas effrayer la jeune femme, surtout étant donné le fait qu’elle devait se trouver dans un état particulièrement vulnérable.

    J’aimerais en savoir plus sur toi. Pourquoi pries-tu le Très-Haut ?

_________________
.marzina


La princesse avait grandi parmi les histoires fantastiques du folklore breton. Qu'est-ce qu'une voix qui vient d'une église quand on croit que dans la campagne sautillent joyeusement feu follets et korrigans aux intentions peu louables, et qu'on est dans la crainte d'apercevoir l'Ankou et sa charrette grinçante?
Mais il faut avouer qu'elle trouvait quand même ça étrange, ça n'arrive pas tous les jours -à elle du moins. Et puis elle n'aurait jamais pensé qu'un jour, une pieuse morte viendrait lui taper la causette dans une région barbare à l'autre bout de la France, pendant qu'elle voyageait avec un mercenaire irlandais qu'elle tentait d'éduquer avec peu de conviction. Après tout, s'il n'était pas ce barbare, aurait-il tapé dans l’œil de celle qu'on surnomme la princesse barbare? Alors si elle tente de le civiliser, c'est plus pour la forme et l'amusement que lui procure ses réactions indignés que parce qu'elle espère vraiment que ça réussira.


"Ah oui je vois...C'est un peu comme moi avec mes diplomates."

C'est bon, elle a compris le concept de l'envoyée de Dieu. Même si elle fait un parallèle avec les services diplomatiques de Bretagne avec elle dans le rôle principal. Ce n'est pas parce qu'elle est dans une église qu'elle va cesser d'être égocentrique!
Ni secrète.
Les yeux se plissent en signe de méfiance. La bretonne ramène tout à elle, mais n'aime pas vraiment parler d'elle et de ses petites pensées personnelles. Sauf s'il s'agit d'avis. Elle a toujours un avis sur tout.


"Je suis Marzina de Montfort-Penthièvre, Princesse de Bretagne et Baronne de Quiberon. Je suis la fille naturelle d'Eirak-Emilie de Penthièvre, et ait été reconnue comme fille d'Elfyn de Montfort après leur mariage. Je n'ai ni frère, ni sœur, et les liens de sang que je pourrais avoir se réduisent à peau de chagrin. Par contre j'ai des demi-frères, des demi-soeurs, beaucoup de cousins, tous par alliance. Tous sont très différents de moi."

Elle passa sur le fait qu'elle était le fruit d'un amour passager de sa mère et d'un illustre inconnu qu'elle n'avait jamais connu. Elle avait promis très jeune à sa mère de garder le secret.

"C'est un brigand qui m'a élevée dans mes premières années de jeunesse. Il n'était pas le meilleur des aristotéliciens, mais il avait de nobles idéaux, il était devenu chevalier de Bretagne. J'ai aussi une filleule, ma nièce par alliance, que j'élève comme ma fille. J’eus voulu qu'elle soit née en tant que telle."

Pour l'instant, que des choses qu'elle ne cachait nullement. Le reste était beaucoup plus compliqué à exprimer.

"Je n'ai plus de parents, pas de frère ou de sœur, ma famille maternelle m'a reniée pour avoir été reconnue par la famille Montfort comme des leurs, alors je n'ai jamais eu le loisir de les connaitre. Par cinq fois j'ai tenté moi-même de construire une famille, par cinq fois il est arrivé malheur et j'ai échoué. Par deux fois j'ai cru que j'allais donner la vie et continuer ma lignée...par deux fois la vie qui battait en mon ventre s'est éteinte."

Elle releva la tête et fixa des yeux la croix. L'autel. La bougie. La flamme.
Gast, où était donc caché cet esprit?!
Dans le doute, elle regarda devant elle. Ça tombe bien, c'était la bougie devant elle.


"Ville Forte..."

Oui, elle avait été contaminée par Finn et sa maladie d'écorchement des noms.

"Je sais que ma vie n'est pas exemplaire, et qu'elle ne l'a probablement jamais été, depuis ma conception même. Je m'efforce de faire le bien, et d'être une baronne exemplaire pour les gens sur mes terres. Le manque d'une famille m'a toujours habitée, et maintenant, le fait de ne pas être mère me torture chaque jour. J'aime sincèrement celui qui chaque jour accompagne mes pas, et sa volonté d'être père est toute aussi forte. Nous souhaitons que de notre amour soit créé un petit être, nous le souhaitons ardemment. Mais j'ai l'impression que le Très Haut me refuse ce bonheur..."

Le regard se fait dur pour repousser les larmes. Le sujet la touche, mais de là à montrer sa faiblesse, faut pas déconner!

"Est-ce le Très Haut qui me punie pour la faute commise par ma mère et qui a mené à ma naissance? Est-ce ma vie qui n'est pas assez pieuse à Ses yeux? Pense-t-Il que je serais une mauvaise mère? J'essaie d'élever Alix du mieux que je peux, ce n'est plus une enfant facile à vivre..."

La voix s'estompe, puis s'éteint. Elle avait eu le temps, depuis des mois, de réfléchir à toutes les raisons qui pourraient faire qu'elle n'abritait toujours pas la vie. Quelques soient les raisons, toutes semblaient indiquer que la faute était sienne, et que quelque part celui qui était là-haut souhaitait la punir d'une faute.

See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)