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[RP] Baron qu'on sort est d'abord Chevalier qu'on fesse.

Finn
Dernier acte d'une dissolution rondement menée : les confessions.

Autant, le pèlerinage à Rome fut apprécié, le jeûne enduré, mais l'abstinence sexuelle, elle, fut gentiment et cordialement invitée à s'adresser à quelqu'un d'autre. Ça n'a pas de sens d'autoriser le remariage tout en défendant de le consommer avant un ou deux mois. Alors le Gaélique pensa à une faute de plume dans la rédaction de ses pénitences. Les confessions, en revanche, il ne peut s'en passer. C'est un peu le point d'orgue de son périple salutaire. D'autant qu'il n'a pas à trimer très loin, cette fois. Emmitouflé dans sa cape sombre à la broche en forme de cerf, le Chevalier se rend à l'église Saint-Clément, élevée sur les dunes de la pointe Sud-Est de la presqu'île, là où les vents le sont justement, cléments. Une obscure diaconesse de Sant-Brieg doit y recueillir ses aveux et c'est en pénétrant dans le confessionnal de la petite chapelle, les bottes ensablées, qu'il fait sa rencontre.


- « Ma Sœur ? », souffle l'Irlandais alors qu'il toque à la cloison qui les sépare. « C'est le Chevalier Finn qui vous parle. »

Ajustant un peu son assise dans la pénombre du huis-clos, le vieux briscard croit se sentir un brin rouillé et peut-être même nerveux à l'idée de se dévoiler. Depuis quand n'a-t-il pas pris la peine de consulter sur l'état de son âme ? Des lunes, pour sûr.

- « Vous avez fait bon voyage ? Je vous ai apporté ça. »

Et de glisser un parchemin roulé très fin entre les interstices.
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Valyria
- Finn.

Pas de réaction.

- Finn Ó Mórdha.

Même pas un spasme.

- Confession.

Oh ! Un sourire.
Un sourire dans son trouble reflet. Puis un soupir ; elle se laisse aller dans son bac d’eau tiède. Sa première confession… Le pied. Voilà ce qui lui donne envie de se prélasser dans un bain. Si on veut laver les péchés d’un autre, autant déjà être propre soi-même. Du moins au sens littéral, sa propre confession attendra. Elle se confesse et demande le pardon de ses fautes tous les jours, bonne élève. Non pas qu’il y en ait beaucoup, mais presque. Ah… Presque d’humeur à souffler dans l’eau et faire des bulles. Elle a plein d’espoir, plein plein, en cette confession. Quelle ne serait pas sa déception si les quelques péchés avoués étaient le vol de miche de pain, les regards insistants sur des miches non possédés, ou une luxure minime comme se ruiner pour des vins de bordeaux… Est-ce mal ? Est-ce mal de vouloir entendre du mal ? Est-ce une espèce de curiosité malsaine ?

Elle se redresse net dans son baquet. Un autre de ses vices ? Un nouveau ? Gast, l’abstinence à elle seule ne palliera au nombre de vices qui semble s’accumuler. D’extatique on passe à boudeuse. Est-elle mauvaise ? Peut-êt… Non. Humaine. C’est ce qu’on dit. Et elle est diaconesse pour ne plus l’être. Elle est Diaconesse pour ne pas être comme la Mère. Elle est diaconesse pour ne pas être trop humaine ; peine perdue dirons certains mais on ne brise pas les rêves des gens comme ça. Avec lenteur, elle se redresse, l’eau du bac étant maintenant au niveau de ses genoux nus alors qu’elle s’emmitoufle dans un drap. Un regard glisse sur sa tenue de voyage mourant sur le sol. Finn Ó Mórdha, faut pas décevoir.

*****

Quiberon. Le paradis sur terre ? Presque. Presqu’île reculée, loin de tout, de la politique, de la crasse, des gens qui sentent mauvais, loin de toute folie. A moins que la folie ne vive ici ? Souviens-toi Valyria, que tu t’es toujours méfiée de la noblesse. Tant de droits, tant de chance, tant de privilèges que ça se laisse aller aux humeurs et au trop grand vice alors que la gueusaille comme elle ne doit pas flancher, personne vous ne rattrapera, pas même une particule. La charrette tirée par un pauvre âne décharné arrive à bon port et elle s’annonce. L’âne décharné, ça fait bien Diaconesse sans-le-sou, l’effet d’entrée impose le respect et elle met bien en avant, sur son décolleté inexistant, le médaillon affichant son statut. Si elle se sait trop humaine, la vocation l’empêche de le montrer.

Elle essaie de ne pas montrer l’espèce de fête intérieure aussi, alors qu’elle s’assoit à sa place dédiée à Saint-Clément. Depuis la demande de confession, elle se demande ce qu’il y a de si sombre à raconter, on ne vient pas en confession pour se vanter de faire le bien. L’idée de guider les brebis égarée, est partie intégrante de son travail de diaconesse. Mais plus la brebis est égarée, complètement paumée, plus elle apprécie le pilotage. Finn Ó Mórdha, à quel point t’es-tu égaré ? L’homme en question, définition parfaite d’un être taciturne, croisé dans les couleurs de la diplomatie bretonne, ne lui a pas laissé entrevoir quelconque indice. A moins que l’Enfer ne se cache sous ses frisettes ? Spécule, spécule, la réponse arrive avec les pas vers le confessionnal.

Silence, salutations et un parchemin dont elle s’empare. Dissolution de mariage blablabla… Rosalinde… Drôle de nom… Léonard… C’est pas gentil… Ah l’important ! Jeune et abstinence on verra bien, pèlerinage –la chance-, interdiction de convoler en noces pour trois mois… Et la confession. Parfait, dernier stade alors, l’homme pense t-il à prendre encore épouse ?


- Bonjour et bienvenue. J’ai fait bon voyage, merci. Et vous avez-vous fait bon voyage jusqu’à la Place d’Aristote ? C’est un privilège de s’y rendre, tous les Fidèles n’en ont pas l’occasion. Mais lorsqu’on offense le Créateur… C’est une autre histoire.

Une pause. Hi hi, si elle pouvait, elle sauterait partout.

- Je ne doute pas que votre désir de communier à nouveau avec les Saints et la communauté de fidèles est le principal déclencheur de cette confession, n’est-ce pas ? De même, votre geste signifie votre désir de pénitence. Mais avant ceci, il va falloir parler de vos péchés. Cette discussion restera entre nous et le Très-Haut. Souhaitez-vous commencer avec… La raison de votre dissolution de mariage ? Ou si une faute particulière vous brûle les lèvres... Je vous écoute.
Finn
À l'évocation de Rome, le Gaélique esquisse un sourire qu'elle ne peut malheureusement sans doute pas apercevoir mais peut-être entendre.

- « C'était ma-gni-fique, d'toute bôôôté. De quoi vous donner envie de trucider votre mère pour y retourner, huhu... »

Comment résister au charme corrompu d'une telle cité ? Le Pape, Dieu, les armuriers réputés et les larcins en col blanc, il aurait pu vivre là-bas, s'ils n'avaient pas la mauvaise idée d'y causer encore un autre étranger qu'ici. Il s'y serait senti comme un poisson dans l'eau.

- « J'ai plus de mère. », la rassure-t-il tout de suite. Car il s'agit de faire bonne impression. « D'abord, il faut comprendre que TOUT ce que je fais, j'le fais avec le cœur, par amour pour mes semblables. C'est pas toujours aisé, voyez, les gens sont parfois fort ingrats... », avoue-t-il enfin avec une pincée de mauvaise foi. L'Irlandais a sa propre vision des choses, mais les faits, eux, ne sauraient mentir.

- « Ma garce d'ex femme, par exemple. Au départ, c'était ma filleule. J'ai accepté d'accompagner cette pauvre païenne sur le chemin de la vertu en lui promettant de lui trouver un parti honorable, plutôt que de la laisser s'adonner au péché de chair avec de sombres inconnus comme il était de coutume chez elle jusque-là. Bon, j'ai fini par m'y coller moi-même, car le don de soi est une grande vertu et qu'elle me tannait depuis des mois. En plus, je guerroyais en Anjou pour le Roy de France à ce moment-là, j'ai dû me cogner la route jusqu'en Champagne pour assister à mon mariage ! Aller et retour pour une journée et une nuit à Troyes ! Et en plein hiver ! J'ai failli y laisser la peau d'mon page, et surtout d'mon cheval ! », s'emporte le vieux briscard avant de se reprendre et de confier dans des teintes plus douces : « J'ai cru que le petit sursaut de l'amour finirait par me cueillir, mais non. C'est une belle salope, vous savez. En me mentant effrontément, elle m'a rejoint au front, sans escorte et enceinte. J'ai vu rouge, vous imaginez bien, mais le pardon est aussi une grande vertu, comme vous savez. Alors j'ai pardonné, et j'ai tenté du mieux que j'ai pu d'assurer la croissance de ma semence en ses entrailles. Mais ça, madame n'en avait que faire, se mettant en danger inutilement en traînant dans les bouges mal famés de Saumur. Elle m'en a fait voir de toutes les couleurs, si bien qu'à la fin du conflit, alors que je m'apprêtais à ramener les estropiés, les amputés et ma femme à la mère patrie, on s'est disputés. Comme d'habitude, elle m'a menacé de se tirer en Provence chez sa catin de cousine. Sauf que cette fois, qu'est-ce que j'lui ai dit ? 'Cassez-vous', que j'lui ai dit, et 'pour de bon'. »

L'Irlandais observe une pause pour sortir sa flasque de bon whiskey et se désaltérer d'une gorgée. Et oscillant sans cesse entre colère et calme absolu, il reprend son récit :

- « Je l'ai quand même ramenée à la maison. Sauf que d'un point de vue physique, c'était ceinture. Pas question de revenir sur ma décision. Avec ses conneries, elle s'était pris un coup sur la tête en plein champ de bataille et s'était chopé une mauvaise grippe. À croire qu'elle se moquait éperdument de risquer la santé de notre progéniture ! Bref, elle ne remplissait en rien, mais alors en RIEN, les devoirs d'une épouse. Bon si, la fidélité, on a été très fidèles. », reconnaît-il, du moins jusqu'à cette séparation. « Mais elle n'en faisait qu'à sa tête cette maudite bonne femme, elle était incontrôlable ! Alors ne pouvant rien faire pour elle, j'ai continué ma vie ailleurs. Puis Léonard est né... Je tiens à préciser qu'elle est entièrement responsable de ce choix, moi j'aurais préféré lui donner un nom de Saint. M'enfin, les prénoms de merde forgent le caractère, paraît-il. Là, j'ai commencé à lui envoyer un peu plus de pognon, pour l'entretien du chiard. Les mois ont passé, et v'là t'y pas qu'un jour, elle m'annonce qu'elle veut me dissoudre, l'enflure ! Après j'ai compris qu'elle voulait seulement dissoudre notre union, mais tout d'même ! Ça ne se fait pas, que j'lui ai dit. Du coup, j'ai tout fait pour tenter de l'en dissuader, mais comme je vous expliquais, elle n'écoute personne. Si j'ai fini par accepter, c'est seulement parce que l'évêque responsable du dossier m'a écrit qu'un mariage qui n'existe qu'en nom est une plus grande offense faite au Seigneur qu'une dissolution. Enfin voilà, c'est comme ça que ça s'est passé. On était clairement pas faits l'un pour l'autre. »

L'œil obliquant vers la grille plongée dans la pénombre, l'Irlandais s'interrompt pour entendre l'avis de l'experte.
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Valyria
Paroles et paroles et paroles…
Les premiers mots la déçoivent. Que crois-tu ma grande ? Qu’il va immédiatement entrer dans le vif du sujet, dès le départ, après un « demat » d’usage ? Que ses premiers mots seront « j’ai commencé à dépecer ma mère puis ensuite je l’ai tué et continué à récolter le cuir » ? C’est tout l’espoir des premières fois, ça. On s’attend au feu d’artifices aux premières nanosecondes, on s’attend aux papillons dans le ventre, feu d’artifice dans la tête. Mais non, la réalité est tout autre
.

Ma garce d'ex femme, par exemple

Oh ?
Quel discours fleuri s'annonce là! Elle se redresse dans son espace confiné et le regard, qui jusqu’à présent mourrait sur le rideau d’en face, semble s’allumer et se focalise sur ce qu’elle peut apercevoir de Bouclette.


Bon, j'ai fini par m'y coller moi-même, car le don de soi est une grande vertu et qu'elle me tannait depuis des mois

Quel homme. Quelle bonté ! Aristote, merci d’avoir les hommes si généreux, si chargés d’abnégation, prêts à défendre les « grandes vertu » … C’est la commissure des lèvres qui s’élève. Un sourire ?

j'ai dû me cogner la route jusqu'en Champagne pour assister à mon mariage !

Grand Seigneur le mec. Assister à son propre mariage c’est quand même assez fort. Binheureuse que la confession prenne cette tournure, elle laisse aller ses épaules contre la paroi. Quelle bonne idée de l’avoir lancé sur celle qu’il veut quitter. Ferra t-il à la prochaine l’honneur d’assister au mariage ? Faudra lui poser la question… Il continue. Elle ne peut s’empêcher d’opiner du chef lorsqu’il raconte le choix du prénom. Ah ça pour sur le petit il va devoir se forger un caractère, s’il en a pas, avec un tel prénom, ça va encore faire une brebis égarée. Du travail pour l’Eglise au moins, certainement la contribution de l’ex épouse à la grandeur de l’Eglise.

- Et bien, quelle histoire. Vous ne vous êtes pas ennuyé au moins.

Elle se redresse. Est-ce que ça sentirait... L'alcool?

- Dans votre récit, on voit que vous portez une très grande importance à la vertu, et à vos devoirs. Premièrement vous avez amené une païenne à aimer Aristote et c’est une brillante action, il y a trop d’ignares en ce monde. Puis vous l’avez menée à vous aimer vous-même ce qui est certainement la preuve de votre… Détermination, de votre implication très personnelle, presque … Charnelle, à la gloire du Seigneur. Enfin, je suis absolument admirative que vous ayez assisté à votre propre mariage.

Faut quand même le dire.

- Vous avez dit : « Alors ne pouvant rien faire pour elle, j'ai continué ma vie ailleurs » ? Je suppose que vous étiez toujours lié à elle à cette époque. Devant et avec l’approbation du Très-Haut qui j'en suis certaine était très intéressé par votre comportement à vous deux, deux Aristotéliciens unis grâce à sa bienveillance. Quelle est votre vie, Chevalier ? Qu'à vu le Très-Haut qui puisse le mettre en colère? Oh et concernant ce que vous buvez, je vous en prie, sentez-vous à l'aise de vous arsouiller devant notre Créateur, dans sa demeure; la pénitence n'en sera que plus intéressante.
Finn
Drôlement épaté par la réaction de la diaconesse, l'Irlandais s'exclame avec enthousiasme :

- « Trugarez, ma Sœur ! C'est qu'il fait soif à force de causer. De toute façon, c'est du nectar des Anges, j'irais pas boire n'importe quoi. Aussi, je vous en proposerais bien, mais les trous sont trop petits. » Au Gaélique de s'enfiler une nouvelle rasade de son vieux malt, la conscience tranquille. « Vous au moins, vous m'comprenez. C'est rare, ça. » Et c'est une femme, ce qui le rend d'autant plus admiratif. Sans doute a-t-elle bénéficié de l'influence d'un père brillant. « Car on a beau dire que les enfants du Très Haut sont tous égaux, trop peu sont ceux qui font l'effort d'être mon égal, préférant se complaire dans la triste médiocrité qui ne leur permet pas de saisir la bienveillance de mes intentions. »

Fort bien disposé, donc, il poursuit en apportant de nouveaux détails à son récit sans réellement comprendre où elle veut en venir :

- « Ma vie ? Hum... Bien disons qu'une fois rentré en Bourgogne, j'ai été pris pour cible par une armée de Champenois. Une armée ALLIÉE, hein. C'est con un Champenois... Encore une exemple de médiocrité, voyez. J'en ai bien dézingué un ou deux dans le tas, mais notre groupe était trop réduit pour faire face, puis on avait pas mal d'éclopés. Dont un aveugle/manchot et poissard, alors c'est vous dire... », déplore le Chevalier, l'humeur au fond de la bouteille. Cela avant de se ragaillardir, d'un coup : « Mais c'était pas un mal, rassurez-vous ! Ça m'a alité quelques temps, ce qui m'a empêché de suivre mon Roy dans sa croisade contre notre Très Sainte Église. Imaginez un peu si j'avais dû porter le fer sur un défenseur de la foy...! Ça aurait été à l'encontre de mes convictions. Donc non, j'ai repris des forces et puis je suis retourné guerroyer par-ci par-là... Là où l'on avait besoin de moi. C'est ce que je fais le plus souvent. Sauf depuis que j'ai rencontré ma suzeraine : Son Altesse Marzina. » Un sourire benêt accueille le nom sur ses lèvres. « Et là, ce fut le grand amour, pur et tout le toutim. Celui qui fait chialer les papillons, voyez ? On a passé de merveilleux mois ensemble, et récemment je lui ai passé la bague au doigt. La bague de fiançailles, bien sûr. Ça m'a coûté un foie mais c'était pour la bonne cause. Je compte lui faire des enfants, au moins de quoi constituer toute une équipe de soule ! Enfin, une fois que nous serons mariés, cela va d'soit... Vous croyez que ça suffit pour avoir l'absolution, tout ça ? »
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Valyria
- …. Sérieusement ?

Après un silence, c’est le seul mot qu’elle peut dire. Faut lui demander, lui accorder le bénéfice du doute. Il est sérieux? Le chevalier n’est pas dépourvu de bon sens, et de foi aussi même s’il a une légère tendance à user des très précieux préceptes du Très-Haut à sa sauce. Mais… Sérieusement ? A le voir errer dans les couloirs de la diplomatie elle ne se doutait pas qu’un tel… Personnage se cachait sous l’enveloppe corporelle. Un peu benêt sur les bords. Il lui semblait plus taciturne, plus dur, elle s’attendait à des révélations tonitruantes mais elle n’avait le loisir que d’entendre les confessions d’un simple, le modèle basique sans options, du mâle alpha.

Le mâle alpha qui veut la guerre et la femme, le mâle alpha qui veut planter la graine. Elle qui rêvait de confesser, pour sa première, le parfait exemple du psychopathe. Un soupir. Et que faire de cette nouvelle de fiançailles avec l’une de ses autres Chef, Son Altesse Marzina ? Chef diplomatique cela s’entend, le super boss se trouvant dans les nuages faut pas pousser quand même, puis il est moins… Vivant que Son Altesse. Un nouveau soupir. La voilà donc à confesser le futur Baron. Futur baron… Auraient-ils… ? Oh elle ne sait que trop bien que les Bretons ont tendance à s'adonner à ça!


- Avez-vous succombé au péché de chair avec… Oh non elle ne peut pas dire son nom, s’il dit oui, son imagination pourrait causer de sacrés damages à son travail quotidien à la diplomatie. Votre promise ?

Oui la question est sortie comme ça. Car ça c’est vraiment un sujet chargé pour elle. On ne rigole pas avec les galipettes. Ca ne lui plait pas, elle n’a que trop vu, c’est franchement dégoûtant et ça rend franchement stupide. L’acte charnel ne doit être voué qu’à la création d’une descendance. Aux yeux de la Diaconesse, quiconque s’y adonne pour le plaisir est faible, est… Dans un sacré pétrin. Les émotions sont un sacré pétrin ! Et pourquoi a-t-elle le sentiment que Chevalier-trop-bipède de l’autre côté de la paroi est une espèce de champion en la matière ? Enfin revenons-en à nos bouclettes.

- Vous êtes loin de l’absolution. L’absolution ne s’acquiert pas en se mariant à nouveau et en ayant envie de procréer une équipe de soûle, sans penser « en quoi ai-je pu offenser Dieu ». Son pardon ne s’acquiert pas comme ça.

Le ton est sec. ; mâle alpha modèle de base sans options on a dit, va falloir bosser.

- Connaissez-vous le mot Orgueil ? Car vous êtes orgueilleux. C’est-à-dire que vous pensez fort, et pensez que le reste du monde est médiocre, comme l’indique Le Livre des Vertus, livre 1, la Pré-Histoire. Et vous savez quel est le sous-titre ? Les péchés. Le seul être supérieur est notre Seigneur et certainement pas vous. Pour information, la dernière phrase de ce chapitre est : « Et de l’amour de Dieu il ne fut plus question. ». Dieu ne vous aimera plus, s’il tant est qu’il vous aime encore, si vous continuez à penser ainsi.

Nan mais j’te jure…

- Chevalier, vos intentions sont bonnes, c’est indéniable. Mais qu’importe la bonté de vos intentions futures si vous ne réparez pas les erreurs du passé car en étant orgueilleux Dieu ne vous aime plus. Si Dieu ne vous aime plus, vos futures noces seront désastreuses car vous ne serz pas le premier sur la liste de ses bienveillances. Votre descendance sera gangrenée par les péchés du Père car vos enfants seront les enfants d’un pécheur. Votre épouse se détournera de vous. Et des armées alliées vous attaquerons certainement encore, cela m’a tout l’air d’être une punition.

Allez, il doit répondre de l'orgueil en premier.

- Et je suis au regret de vous dire que votre... "Nectar des Anges" et votre apparent plaisir à le boire n'est pas efficace pour marquer des points auprès de notre Créateur. Éprouver du plaisir à trop manger ou à trop boire est mal, selon le même chapitre du Livre des Vertus. Navrée de vous dire qu'il s'agit du péché de gourmandise, qui vous éloigne de Son Amour. Vous pourriez boire de l'eau.

Comme moi! Une grande respiration.
Faut certainement la jouer un peu maman avec ce genre là, je te gronde, je me montre plus conciliante, si tu comprends toujours pas et fait les même connerie, privé de dessert. Alors le ton se radoucit , un peu.


- Nous péchons tous car nous ne sommes qu'humain, nous ne sommes pas divin. Les péchés sont murmurés par le Sans-Nom, et y résister est une éprouve voulue par Dieu, c'est pour vous mettre sur le droit chemin. Sur le droit chemin vous serez aimé de Dieu. Aimé de Dieu signifie éviter l'enfer lunaire. Croyez-moi, même si vous êtes un bon guerrier vous n'avez aucune envie d'aller là-bas. Donc Chevalier... Comprenez-vous, reconnaissez-vous et pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez succombé? Qu'est-ce qui vous a éloigné du droit chemin?
Finn
La tuile, plaqué par Dieu... Ça y est, Il l'aime plus. L'Irlandais prend la nouvelle très au sérieux, rebouchant sa flasque aussi sec avant de la planquer dans son pourpoint. Elle lui rappelle ce qu'il sait déjà mais qu'il doit sans doute avoir oublié, et c'est là que le paradoxe gaélique s'exprime, aussi déroutant qu'à l'accoutumée.

- « Vous avez raison... », avoue-t-il humblement. « Je bois beaucoup, mais pour compenser je ne mange pas plus que nécessaire ! Car débarquer sur le champ de bataille la panse trop pleine, c'est s'assurer de se la faire percer. », tente-t-il ensuite de se rattraper. « Mais l'eau ça fait rouiller. C'est bon pour les chevaux... J'y suis allergique. » Les arguments sortent dans le désordre, elle n'a plus qu'à faire son choix parmi eux, tout en gardant à l'esprit : l'eau, célemal. « Enfin, vous pouvez compter sur ma promise et moi pour attendre l'aval divin avant de nous adonner à la procréation. On est pas des bêtes, tout d'même... »

Le Chevalier ravale difficilement sa salive, se sentant obligé de mentir sur ce point. L'Altesse lui a fait promettre de n'ébruiter sous aucun prétexte l'existence de cette petite graine qui croît en son ventre. Il ne saurait se parjurer là-dessus, quand bien même cela risque d'écailler un peu le verni de son âme. Et un soupir à la fendre plus tard, il se décide à répondre à sa dernière interrogation :

- « Je crois que tout a commencé lorsque mes premiers poils pubiens ont poussé... Je n'étais alors qu'un jeune novice franciscain souriant à la vie dans sa jolie robe de laine. Un jour, l'Abbé m'a renvoyé par la peau du cul pour avoir malencontreusement trébuché dans quelques catins que j'accompagnais sur le chemin de la rédemption. Elles étaient venues lui réclamer leurs gages. » Une grimace amère barre la tronche du Gaélique au souvenir de la correction du Père supérieur, lequel avait la main leste. « Ce fut mon premier péché. J'aspirais vraiment à servir le Seigneur en entrant dans les ordres, pourtant. C'était mon rêve, vous comprenez ? » Sans attendre de réponse, il poursuit : « J'en étais apparemment pas digne, hélas. Il m'a donc fallu m'orienter vers une autre branche. » Silence, tandis qu'il réfléchit à ce qu'il va oser raconter. « D'abord en prenant un peu de distance avec les lois des Hommes. »

Observant d'ordinaire une grande pudeur vis-à-vis des activités sur lesquelles se fonde son existence, l'exercice n'est pas pour lui plaire. Mais puisque ça doit rester entre eux et le Seigneur...

- « On mendie. Déçu par la générosité des passants, on se lance dans les p'tits larcins... On vole une pomme, puis on s'dit que quitte à lui tirer son goûter, on peut tout aussi bien lui tirer ses pompes. Puis on lui prend son froc pour aller avec, sa chemise, son beau manteau d'hiver, ses petits gants fourrés, et c'est la spirale infernale. Alors il faut que ça cesse et on lui ôte aussi la vie. Attention, c'est pas facile la première fois. Il suffit d'un matériel défectueux pour se foirer, hein. Mais à force on prend l'pli, et ça fait un métier. Car je tiens à préciser que j'ai jamais tué gratuitement. Toujours dans le but de remplir mes poches. Et là, tout est bon pour faire grossir mon pécule, car j'en reverse très souvent une partie aux bonnes œuvres. », précise-t-il, aussi maigre soit le pourcentage régulièrement remis à l'Église. « Enfin, une fois qu'on maîtrise son sujet, c'est tout de suite plus simple et alors on voit plus grand. On engrange plus grand, aussi. C'est ce qui pousse à continuer tout en variant les plaisirs : péages sur route de cambrousse, pillages de bourgs, de châteaux, de petits ports de pêche, piraterie, sans oublier le traditionnel assassinat de temps en temps pour égayer les fins de mois difficiles. »

Entracte de rigueur avant de reprendre sur un ton toujours aussi égal, maintenant qu'il est lancé.

- « Bref, après tout ça, j'ai eu l'idée de proposer mes modestes talents aux seigneurs du coin, sur mon île natale. Mmh... Je devais tourner autour des seize ans lors de ma première boucherie. Faut savoir que la guerre, ça n'a rien à voir. Déjà, ça rapporte pas toujours, et ensuite, ça peut franchement tourner au désagréable par mauvais temps. Mais qu'on se le dise, en campagne militaire, j'ai surtout abattu des Normands et des Anglais, ce genre de viles créatures dont tout l'monde se moque. Également une minorité de gens honorables, certes, je l'confesse, mais il s'agit pas de faire dans le sentiment dans ce cas-là. Ou alors on fait martyr, mais la carrière est assez courte. J'ai préféré celle de mercenaire. La paix me fout parfois au chômage, mais comme je vous ai dit, il reste toujours de quoi garnir son escarcelle sur les routes ou dans les palais. Les opportunités ne manquent pas. J'ai aussi eu la chance de me voir offrir la noblesse par une Reyne de France, puis en Bretagne grâce à la Prinsez. »

Là-dessus s'achève le récit de son enfance à aujourd'hui. La fable bien réelle du pauvre petit Finn tombé dans la criminalité dès que ses hormones ont commencé à le chatouiller. Quelques détails d'importance ont cependant reculé devant ses lèvres, tant ils supposent des péchés plus graves encore.

- « Enfin voilà. C'est ainsi que j'en suis arrivé là. », conclut-il. « J'ai bien conscience que même si Dieu a placé dans mes mains un sacré don pour le drame, je n'devrais pas me permettre de rabaisser les autres... Ils sont mes frères, après tout, et je les ai toujours détroussés ou trucidés avec courtoisie et grand respect. » Le silence s'installe à nouveau et, craignant de l'avoir endormie, l'Irlandais l'interpelle au bout d'un moment : « Ma Sœur ?... »
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Valyria
Elle n’est pas endormie, elle est passablement abasourdie. Ou dépitée ? Elle hésite encore. Certaines paroles lui ont sauté au visage : « je ne tue pas gratuitement», «le traditionnel assassinat de temps en temps pour égayer les fins de mois difficiles», «ce genre de viles créatures dont tout l'monde se moque», «il reste toujours de quoi garnir son escarcelle sur les routes ou dans les palai »… D’ailleurs, cette dernière la tracasse. Cela veut-il dire qu’il a tué en Bretagne étant donné qu’ils sont relativement en paix, mis à part quelques braillards, et que du coup les palais qu’il fréquente sont bretons ? Va-t-il un jour lui sauter à la gorge dans les couloirs de la diplomatie car, le pauvre, s’ennuie et est au chômage ? Grimace… Ah non, pas de risque : elle est fauchée. Déjà ça de réglé, non ?

Mais le plus surprenant dans tout ça, c’est qu’être une crapule assassine lui a valu deux anoblissements. Alors ça, ça lui en bouche un coin. Ça lui a valu le CONFORT. Contrariée l’espace d’un instant la brune. Ne doutez pas, jamais, de sa foi en Dieu : elle est là, bien réelle, et veut vraiment devenir quelqu’un de bien. Mais elle veut aussi éviter d’être toute sa vie aussi pauvre qu’a son enfance, elle veut aussi du confort, elle a espoir de s’élever, un peu quand même. Alors plutôt que catin, peu lucratif business dans lequel sa mère s’était piteusement lancé, elle avait préféré devenir diacre. C’est plus honorable en société. Et elle mange tous les jours. Mais l’homme de l’autre côté de la paroi mange tous les jours et a des terres. Aurait-elle fait un mauvais choix de carrière ?


… je les ai toujours détroussés ou trucidés avec courtoisie et grand respect.


Hum non, pas mauvais choix de carrière.
A l’évocation de son nom de scène, elle cligne plusieurs fois des yeux, se frotte le visage et tourne celui-ci vers les petits trous qui les séparent.


- Chevalier, vous pourriez vendre une catin vérolée comme une pucelle.

Par où commencer maintenant ? Par cet aveu de péchés qui est apparemment tout sauf sorti des tripes, par les énormités énoncées, par les crimes, par les catins, le vol ?

- Merci d’avoir partagé votre histoire. Certaines choses sont plus compréhensibles. Mais vous avez choisi la facilité pour vous sortir de la mer… D’une situation peu avantageuse. La facilité et le péché. Le Sans-Nom ne doit peut-être même plus s ‘amuser avec vous tellement il semble facile de vous faire sombrer. Il suffit de vous mettre une bourse pleine sous les yeux pour que vous la voliez, une jolie cape sous le nez pour que vous l’enviez, de l’alcool pour que vous le buviez, un homme riche dans les pattes pour que vous le tuiez et une païenne à la cuisse légère pour que vous la couchiez. Où sont vos limites ?

Zéro, nicht, nada.
Ou alors, à la rigueur s'il en a, se sont ses limites physiques, qu'elle préfère ne pas imaginer.


- Vous cédez trop facilement et il s’agit de votre faiblesse principale, celle qui vous fait succomber au Mal. Mais, oui mais, vous le reconnaissez. Cela me fait espérer que tout n’est pas perdu.

Oh non non, et l’idée germe que cette situation pourrait même lui être bénéfique.

- Vous devez me dire quelle est votre définition du bien et votre définition du mal. Et selon, le bien que vous souhaitez faire à compter d’aujourd’hui, le mal que vous souhaitez éviter et… Benêt mâle alpha? Le mal que vous souhaitez faire.
Finn
Là, elle lui pose une colle. Le bien et le mal... C'est d'un manichéisme dont il ne se réclame d'ordinaire pas. Sous des dehors faits de traits grossiers, le Gaélique a les pensées alambiquées et la personnalité trompeuse. La tâche est ardue car trop simple. La question d'une conscience chez cet être enclin au péché se pose alors. Sourcil froncé, l'intense réflexion s'enclenche sous les frisons. Il lui faut rassembler les quelques rares principes qu'il a en sa possession pour tenter de formuler une réponse cohérente. Car elle a beau vanter son talent de bonimenteur, la demoiselle n'a pas l'air de vouloir s'y laisser prendre.

- « Mmh le mal... C'est pécher. » Allez savoir pourquoi il commence par cette définition, voilà en tout cas une certitude. « On fait le mal quand on offense le Tout Puissant. Et le bien, c'est... Ne pas pécher. » Logique imparable qui lui vaut un sourire satisfait. L'index vient cependant nuancer en se dressant devant lui. « Mais le mal, c'est aussi quand on m'offense. Car quand on m'offense, je punis. Et comme vous l'savez, je n'punis jamais gratuitement. Il faut le mériter : en m'offensant, donc. » Tu suis toujours, Diaconesse ? « Mélanger du whiskey avec de l'eau c'est mal, également. Blasphémer aussi, sans parler des hérétiques, des filles légères... D'ailleurs les femmes tout court, bien trop souvent. La femelle est une grande plaie pour l'humanité. La preuve, elle tente de me pousser vice. »

Analysant son inventaire des vilaines choses de la vie, le Gaélique misogyne finit par opiner du chef d'un air convaincu.

« Tandis que le bien, c'est la réussite. Pas toutes, hein. Surtout la mienne. », propose l'Irlandais en prenant soudainement conscience d'une chose : « Oui, voilà, c'est bien quand je gagne. » Brutal constat. Drôle de sensation que de réaliser un beau jour que l'on est ambitieux, que le succès est au cœur de ses mœurs. Et dire que c'était sous son nez tout ce temps... « Pas pour la gloriole, attention. Seulement car je n'ai que de bonnes intentions, alors si je gagne, c'est une victoire du bien sur le mal. »

En somme : le mal, c'est les autres. Mais l'Irlandais ne s'arrête pas en si bon chemin, décidant d'approfondir sa vision des choses.

- « Ma Sœur, vous devez comprendre que j'ai fait d'énormes progrès depuis ma jeunesse. Par exemple, vous n'me verrez jamais plus voler les trop maigres bourses. Vous n'me verrez pas non plus trousser la première venue. L'âge m'a apporté la sagesse, et l'expérience m'a rendu exigeant. », annonce-t-il, préférant ce terme à celui d'ambitieux. « À présent, je me réserve pour les grandes entreprises. Vous savez, je suis né dans la plus grande misère d'un père ascète et, même maintenant que la fortune m'a souri, mon quotidien reste fort modeste sous bien des aspects. L'argent que j'ai si durement gagné, souvent au péril de ma vie, ne doit pas être dilapidé dans les futilités qui adoucissent l'existence. Fruit de mes différentes victoires, je le destine à assurer un brillant avenir aux miens. Je vais bientôt jurer ne désirer qu'une seule et unique femme jusqu'à la fin de mes jours, et la famille qui naîtra de cette union est ma première préoccupation. C'est là tout le bien mais aussi tout le mal que je souhaite accomplir : le bonheur de ma famille. En cela, sa survie et son succès. Y faillir étant dans ces conditions ce que je me refuse. »

Ayant amassé le pognon d'abord par pur réflexe du fort sur le faible, et l'ayant précieusement conservé par avarice, voilà qu'il se met à rêver d'en faire bénéficier la Prinsez et leur descendance. Car on ne peut pas dire qu'il possède réellement de terre, dépossédé des françaises et portant seulement les couleurs des bretonnes. L'humble chevalier d'une Prinsez qui aura le moment venu à léguer Quiberon à leurs enfants. Et lui ? Qu'hériteront-ils de lui ? Une petite fortune. Une liste d'ennemis aussi, mais avec la capacité de s'en défaire, comme il l'a toujours fait.

- « À Rome, j'ai fait une promesse au Très Haut : je lui ai juré d'élever ma descendance dans la nécessité de le servir. », confie-t-il, plongé dans ses réflexions. « Je crois que c'est bien. »
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Valyria
L’homme est retors. Il parle noir, il parle blanc, il parle sombre, il parle lumière. Il ne semble pas savoir quel camp choisir. Mais cherche-t-il vraiment à trouver un camp ? Est-il conscient d’avoir le fessier entre deux chaises ? Après mûre réflexion, non. Pour voir ça, il ne faut pas être soi-même, il faut un œil extérieur ; il paraît que c’est ceux à quoi servent les diacres aussi. Définitivement, il ne doit même pas être conscient lui-même de dire de belles phrases mielleuses pieuses à mort juste après des horreurs Aristotéliciennes. Il n’en est même pas conscient, à tous les coups. Qu’importe, ça lui fait du boulot !

- Bien. Oui c’est bien. C’est même très bien. Vouloir protéger sa famille est une des plus belles volontés. Protéger sa famille est vouloir protéger cette chair, cette chair est la création du Très-Haut, comme nous. Votre promesse est admirable et j’aimerais que tous les futurs époux et pères la fassent, cela rendrait le monde meilleur.

C’est vrai ça, sa mère, en se faisant catin professionnelle ne l’avait certainement pas protégée des vices de la vie, de la crasse, des sentiments et bruits pervers, des hommes douteux, des journées à crever de faim et… Bref. Finn au moins lui, même s’il n’est pas invincible (note : lui faire comprendre qu’il ne l’est pas), en a au moins le désir.

- Vous savez Chevalier, je suis persuadée que vous êtes une bonne personne car vous êtes animé de bons sentiments. Je ne doute pas que vous avez fait des progrès depuis le… Trébuchage sur des catins à votre récente promesse au Très-Haut. Je pense que le Pardon de Dieu vous est accessible…

Uniquement via son intervention bien sur, mais ça, ça ne se dit pas comme ça. Elles e redresse. faut être une Diaconesse qu'on respecte maintenant.

- … Vraiment accessible. Il ne manque qu’un tout petit effort. J’aurais une dernière question pour pouvoir soumettre votre cas au Très-Haut.

Bonjour, Valyria au téléphone, secrétaire de Dieu, en quoi puis-je vous aider ?

- Vous parlez souvent, très souvent d’offense. C’est un sujet récurrent. Si les femmes légères semblent être un problème réglé, les meurtres réduits aux temps de guerre, je vois toujours ce problème. Oh celui du vol et donc l'envie aussi, mais je suis certaine que vous pouvez aussi l'expliquer. Enfin... Qu’est-ce qu'offenser ? Comment vous offense-t-on ? Pourquoi êtes-vous offensé? Vous sentez vous supérieur, et si oui en quoi ? Oh et souvenez-vous que nous avons parlé d l’orgueil avant.

Elle marque une pause histoire de le laisser réfléchir un peu. Et de s’ouvrir une fenêtre vers l’idée qui germe.

- Et puis vous me direz ce que vous êtes prêt à faire pour accéder au Pardon. Attention, le Très-Haut nous écoute.
Finn
L'espoir d'une rédemption que lui fait entrevoir la femme d'Église n'est pas sans le rassurer. Ainsi, tout n'est pas perdu. Mais voilà que ça se complique encore. La séance prend des allures de thérapie et le Gaélique doit s'examiner en profondeur afin de trouver les réponses les plus fidèles possibles.

- « Alors là, je vois très clairement deux types d'offense : les offenses qui objectivement constituent un affront envers mon humble personne, mais dont je ne prends pas toujours ombrage, et les autres. », entame-t-il, tentant juste après d'éclaircir. « Offenser, c'est me causer du tort. En menaçant ma vie, celle de mes proches, par exemple, ou en menaçant ce que j'essaie d'accomplir. Mais voyez-vous, rares sont les menaces présentant un réel risque d'échec pour moi. Il en faut beaucoup pour me faire chanceler. Prendre au sérieux la moindre provocation serait manquer cruellement de confiance. Or la foi est une arme puissante, indispensable à toute réussite. Je cultive cette vertu pour ne point tomber sous les coups adverses et protéger les miens ainsi que leurs intérêts. » Estimant avoir répondu le plus honnêtement, l'Irlandais conclut sur l'épineuse question de l'orgueil. « En cela, je me sens supérieur à beaucoup d'offenses. »

Comme si c'était terminé, le pire reste à venir. Franchement ennuyé, le Chevalier ne voit pas ce qu'il pourrait faire de plus que les promesses énoncées et la pénitence imposée par l'Église.

- « Sinon, mmh... Déjà, je pourrais commencer par demander pardon. » Et c'est ce qu'il fait, levant le museau vers le Ciel : « Pardon, Seigneur. » Voilà. « Ensuite... en plus de continuer à éradiquer le mal, je pourrais peut-être aider des gens... J'sais pas. »

Aider les gens... Quelle idée de merde.
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Valyria
- Et savez vous qu’en péchant, vous offensez le Seigneur ?

Ca l’agace. Ca l’agace que les gens se pensent toujours, ne se mettent toujours en perspective qu’avec leur prochain… Direct. Le voisin de taverne, le compagnon de route, le baron d’à côté ou le tenancier du bordel du coin. Ne réalisez-vous pas, gens, qu’au final le Jugement est là-haut et que c’est vachement plus impressionnant que l’avis du type à côté ? Que ce n’est pas trucider celui qui trousse l’épouse qui vous vaudra le bonheur ? Elle, Valyria, n’en a à peu près rien à faire des offenses du voisin de palier. Ce qu’elle sait par contre, c’est qu’elle peut offenser le Très-Haut, assez facilement d’ailleurs, le personnage est exigeant. Et celui-ci étant dirons-nous le Patron concernant la pardon, le salut, l’enfer lunaire ou pas… Ça lui parait quand même plus important de le respecter lui. D’autant plus que si on suit ses préceptes, on est censés respecter nos voisins sur terre. C’est simple non ?

Temps d’arrêt.
Puis elle hausse les épaules. Trop excessive à ce sujet, on le lui a déjà dit.


- Enfin, votre idée de l’offense est bonne Chevalier. Et je ne peux qu’approuver votre phrase sur les moindres offenses et le manque de confiance ; pour sur vous ne manquez pas de confiance. Et par ailleurs, notre confiance doit aller toute entière vers Dieu…

Ah ça non il ne manque pas de confiance, un coq le frisette, un vrai coq. Aimer la femme, protéger la femme, procréer. Le schéma classique, le beau schéma quand il n’est pas gribouillé par les saletés que le Malin veut nous pousser à faire.

- Merci d’avoir demandé le pardon. Je suis certaine que cela ravit les oreilles de notre Seigneur. Il doit être fier de vous aujourd’hui, vous avez été certainement honnête et vous avez su reconnaitre quelques tords. De même que certaines de vos qualités sont apparues.

Elle se cale bien dans son petit coin de confessionnal et croise les jambes, sereine.

- Aider les gens… C’est une bonne idée, mais c’est vague. Vous voyez Chevalier, vous n’êtes pas mauvais et vous prenez la bonne voie pour vous absoudre de vos péchés. Je pensais autre chose de plus concret. Vous êtes un homme de terrain et le Très-Haut reconnait certainement cette qualité.

On inspire…

- Vous avez offert une bague à votre promise pour lui prouver votre amour. Vous aimez le Très-Haut n’est-ce pas ? NB: question incontestable. Quoi de plus beau pour prouver son amour au Très-Haut que de lui montrer que Sa bienveillance est plus importante que le matériel ? Si la Foi grandit dans nos cœurs, Sa gloire se construit sur terre. Vous devriez contribuer, et faire un don dont je m’occuperais.

Hop là, c’est glissé. Bon, ce point-là sera certainement le plus compliqué. L’homme aime l’argent, sa passion pour celui-ci transpirait tout le long de sa confession. Mais franchement, on refuse des choses à Dieu ? Et qui oserait remettre en question les paroles d’une Diacre ? Allez, on noie le poisson maintenant.

- Ensuite et plus spirituellement, je vous propose que nous nous revoyions. Que nous puissions par des confessions régulières juger de vos progrès. Car vous demandez le pardon et c’est bien. Mais ce n’est que le tout premier pas. Ces confessions pourraient être aussi l’occasion de gérer certains cas de conscience auquel vous ferrez certainement face avec tous ces… Changements dans votre vie.

Un troisième point ? Oui, un troisième.

- Pour finir, je parlerais de votre tendance au vol, à l’envie et la supériorité. Vous vous renseignerez au sujet d’Azazel, Belial et Satan. Ces problèmes sont identifiés maintenant. Le Livre des Vertus mentionne sept jours de punition que vous allez vivre, ces jours seront ponctués de tempérance, d’amitié, de justice, de don de soi, de conservation de plaisirs – simples et raisonnables ! – et enfin de conviction. Conviction dans vos prières et conviction dans votre volonté de rédemption. Pause. Je vous fais confiance pour mener à bien ces sept journées. Si j’apprends que vous ne respectez pas les valeurs à appliquer, je passerais sept jours avec vous et m’en assurerais. Avez-vous des questions ?

Elle se redresse. Passer sept jours avec Valyria, c'est certainement moins fun que sept jours avec la Prinsez.

- Si non vous pouvez terminer par réciter la prière du pardon. Avec conviction. Et entrain! S'il vous plaît.
Finn
Sait-il qu'en péchant, il offense le Seigneur ? Là encore, c'est assez confus dans son esprit. Mais tandis que la Diaconesse dresse le bilan de l'entrevue, l'Irlandais croit enfin voir le bout du tunnel.

- « Bien sûr que j'aime le Très Haut. », répondit-il directement, sans détour, avant de s'étrangler sur le don.

Donner. Quelle drôle d'idée ? Chacun gagne sa croûte à hauteur de son investissement dans sa survie, et ceux qui manquent n'ont qu'à crever, tas de bons à rien. On a beau avoir eu recours au vol, le mérite d'y être parvenu justifie très certainement pour lui d'en posséder les fruits. Laissant néanmoins la demoiselle poursuivre, il médite sur ce point. D'autant que les autres semblent plutôt le ravir.


- « Aucune question, ma Sœur. Je serais honoré de pouvoir trouver oreille aussi attentive que la vôtre chaque fois que le besoin s'en fera sentir. Trugarez. »

Les cas de conscience, ça lui arrive. Sans doute moins qu'au commun des mortels, et peut-être pas de la même manière, mais tout de même.

- « Ainsi, je vous donnerai mon ressenti sur la vie des ces trois Affreux et je mènerai à bien cette mission d'une semaine. Vous pouvez compter sur moi. », assure le Chevalier après avoir souhaité une nouvelle année misérable à tout son entourage. Ça risque de demander quelques efforts supplémentaires...

Joignant les mains sous sa barbe, le Gaélique ferme alors les yeux pour réciter son confiteor, la conviction résidant dans les décibels envoyés :


- « Je confesse à Dieu Tout-Puissant,
à tous les Saints,
et à vous aussi, ma Sœur,
parce que j'ai beaucoup péché,
en pensée, en parole, en action.
Je.. supplie tous les Saints,
et vous, ma Sœur, de prier le Créateur pour moi.
Que le Très Haut m'accorde le Pardon,
l'absolution
et la rémission de tous mes péchés. »


Ça laisse un goût amer, la supplication a hésité à sortir. Question d'ego.

- « Mmh.. j'vais pouvoir me marier, maintenant ? » Manquerait plus qu'il se soit engagé à améliorer sa piété pour des quenouilles. « Son Altesse aimerait beaucoup que vous nous unissiez devant le Seigneur. »
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Valyria
Elle sursaute. Bon sang ! Conviction n’est pas un mot qu’il prend à la rigolade le Chevalier. Quand elle parle de conviction elle s’attend à une certaine fermeté, peut-être même à quelques trémolos dans la voix. Mais apparemment, pour Finn la conviction est de crier. Soit. Surtout que cette prière du pardon ne manque pas de lui arracher un sourire. Sourire qui s’entend, peut-être trop fort, alors qu'elle prend la suite.

- Je suis presque certaine que votre supplication est arrivée jusqu’au Créateur . En tout cas j’en ai entendu chaque lettre et je vous accorde une part de pardon, ne serait-ce que le chemin pour s’y rendre. Je vous remercie.

Elle pose les paumes de ses mains sur ses genoux, prête à se lever. C’est qu’être assis comme ça si longtemps ça pourrait presque faire des escarres. Besoin de bouger maintenant. Repartir vers Saint-Brieuc ? Oh non, pas immédiatement. Elle pourrait profiter un peu du paysage Quiberonnais, trouver une auberge par-là, vivre comme une sauvageonne quelques jours… Puis rester dans les parages, rester visible aux yeux du confessé, permettra de lui rappeler qu’il s’est engagé à un don… Aaah cette belle robe vue en passant par Rennes est-elle toujours à vendre ?

Mmh.. j'vais pouvoir me marier, maintenant ? Son Altesse aimerait beaucoup que vous nous unissiez devant le Seigneur.

Son séant, en phase d’élévation, retombe net. Manquait plus que ça, marier la Chef de la diplomatie ! La marier au Chevalier ici présent, certes au bon fond, mais à tendance voleur et tellement impliqué dans la diffusion de la bonne parole qu’il a fait un enfant à sa filleule… Non. Non. Elle n’a pas le droit de juger. Le Chevalier ne veut que du bonheur pour ce mariage. Il l’a promis.

- Et bien…

Puis marier une Altesse. Marier quelqu’un avec un « Son Altesse » dans le blase ça peut aider. C’est quand même un peu classe. Puis l’Altesse Diplomatique, elle l’aime bien. Certes les ragots sur sa vie lui laissent peu d’espoir sur sa Sainteté. Non non, pas sainte à ce qu'on en dit. Mais à sa manière, c’est un personnage qu’elle aime bien. Alors temps qu'elle est pas dans son confessionnal... pas juger, on a dit.

- Vous direz à Son Altesse que c’est avec plaisir. Si vous le souhaitez, je peux rester à Quiberon quelques jours pour en arranger les détails.

Ça paie combien un mariage ?
Finn
Et une petite part de Pardon tout chaud sorti du four pour le Gaélique. Lequel s'en contente, pour l'heure, même si la Confesseuse attitrée semble s'amuser du supplice supplicateur à ses dépends.

- « Parfait ! », s'enthousiasme le Chevalier. « Restez donc dans les parages, ma Sœur. La cérémonie aura lieu ici-même, le 22 janvier, si Dieu est avec nous. »

L'entrevue touche à sa fin, à l'Irlandais de conclure en se signant, tout sourire.

- « À très bientôt. »
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