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[RP ouvert] RRRrrrr...

Anaon
      - D'un lendemain de taverne -

"Faut croire que les muses de la merde se sont penchées sur nous"
    - RRRrrrr-


    Sur elle et son existence. Et la nuit dernière est survenue comme une piqure de rappel. La porte de son auberge claque sur un déroulé d'enjambées rageuses, qui fendent sans vergogne la brume matinale qui lui lèche les bottes. La terre est à peine sortie de son sommeil que la place frissonne déjà de vie, les marchands mettent en place les étalages de leur marché, les matrones lève-tôt se racontent quelques ragots, bassines de linge sur la hanche ou cageot de légumes contre la taille. Elle, c'est une trogne blafarde de fatigue qu'elle approche de ces petits groupes disparates qui emplissent doucement les rues. Une insomnie totale comme elle n'en avait pas souffert depuis un bon bout de temps. Et pour cause.

    Hier, lors d'un détour en taverne, elle a rencontré consécutivement Rosalinde et Judas. La Rousse, l'Anaon la connaissait sans vraiment la connaître. Œil de Petit Bolchen croisé plus qu'autre chose dans un temps passé, elles avaient eu l'occasion de faire un peu plus ample connaissance lors de leurs "retrouvailles". Et elle aurait sans aucun doute dû s'en abstenir.

    Ouai... Les poings se plantent avec autorité dans ses deux poches, tandis que tête rentrée dans les épaules et prunelle rivées devant ses pieds, la balafrée avance tout droit comme un bœuf énucléé. La Rousse n'était pas désagréable, non, ou du moins, du peu qu'elle a pu en constater, elle semblait être même relativement sympathique. Et puis, après le service qu'elle lui avait rendu, en lui faisant confectionner un portrait miniature de son fils, l'Anaon ne pouvait lui être que reconnaissante jusqu'au restant de ses jours. Mais une part enfoui d'elle-même la méprisait...

    Oui. Elle la méprisait. Elle ne la jalousait pas, non, bien qu'entre mépris et jalousie, il n'y ait qu'un pas. Un pas qui ne peut être franchi que par Humilité. Une humilité dont l'Anaon ne voulait pas faire preuve. Mais Rosalinde avait tout ce que l'Anaon n'avait jamais pu avoir. C'était dégueulasse et parfaitement injuste. La rousse, Elle a eu deux mariages alors que son unique union à elle a avorté avant l'accomplissement, Elle a un fils, alors qu'elle n'a jamais pu en garder aucun et de plus ! Elle est même à nouveau enceinte ! Et puis Elle est rousse, non pas que la balafrée aurait aimé l'être, mais Elle est rousse, rousse comme sa mère, rousse comme la femme qui a brûlé la moitié de sa baraque, rousse comme toutes ces rousses que Judas aime tant, rousse comme la rousse qu'il a collé tavernière de sa taverne et qui depuis l'Anjou déjà, lui colle au train comme la mouche au cul du cheval...

    La botte percute soudain un petit caillou qui gicle d'un bond. Les pas décident alors de suivre sa trajectoire et de le marteler d'un coup de pied à chaque enjambée. Ça lui apprendra à se trouver sur son chemin ! Gredin ! Oui et puis ce n'est pas tout ! Car le pire de l'affaire, c'est que la donzelle ne s'est pas mariée secrètement avec n'importe qui, noooooooon ! Mais avec le Roy lui-même ! Et le PIRE encore, c'est que le Roy lui-même a épousé d'affection une fille de rien ! Et c'est çà qui lui a retourné l'estomac toute la nuit, à la mercenaire, et c'est çà qui n'a pas cessé de lui bouffer le sommeil. Parce qu'un Roy épouse une Rien et parce qu'elle, un petit seigneur de pacotille ne cesse de lui sortir qu'il n'aurait jamais pu l'épouser parce qu'elle n'avait pas assez de sang noble. Ah ah ! La bonne blague ! La Foutaise ! Injustice ! Ils auraient pu trouver mille et une manières de contourner le "problème" ou ils auraient pu simplement ne rien en avoir à faire de ces soi-disant convenances ! Ce n'est pas juste ! Oui mon petit Calimero, c'est vraiment trop pas juste ! Parce qu'en admettant l'inadmettable, elle lui aurait bien dit oui à son Judas... enfin... avec plus de sincérité, elle aurait dit non mais... enfin oui, bah si ! Bien sûr que oui, qu'elle aurait dit oui ! Ouai.... ouai, mais non.

    La dextre se claque violemment le front en pleine fusion avant d'appuyer, entre deux doigts, ses tempes qui ne vont pas tarder à entrer en éruption. De toute manière, ce qui compte c'est le principe ! Et principe il n'y a pas eu ! Voilà ! La mercenaire reprend sa marche furibonde qui empeste la mauvaise humeur. Un regard cerclé de magnifiques cernes se lève sur le soleil, peu pressé de faire briller ses atours. Et en plus il ne neige pas. La botte envoie valdinguer bien trop loin son petit martyre. Elle ne tarde pourtant à trouver une autre victime légèrement plus grosse.

    Et puis la mercenaire n'en peut plus de cet Alençon qui lui ressort par les yeux depuis plusieurs semaines ! Ses quelques aller-retours parisiens ne font qu'accentuer son agacement. Que fait-elle encore ici d'ailleurs ? Ah oui... Moooooonseigneur Fitz. Bah alors pourquoi reste-t-elle fichée dans ses soutanes ? Pour Yolanda, oui c'est vrai.... Et pour l'argent, accessoirement. Mais l'Alençon l'ennuie. Et si l'ennui continue de lui ronger la moelle, on va finir par la retrouver clamser dans son lit à coup sûr ! L'Alençon est trop sage... Trop honorable ! Pas de tripot miteux où parier sur quelques coqs, pas de bouiboui craignos où provoquer quelques esclandres. Même ses "bas-fonds" sont trop calmes. Ah ! Où est la Paris-Vermine, où est l'Anjou nécrosée ! Elle a bien tenté de chasser, mais faut croire que toutes les forêts sont la propriété de nobliaux ! Par contre, pas un pour se bouger l'oignon pour courir après le gibier ! Bah non voyons, c'est fatiguant... Et puis par ailleurs – revenons-en a nos moutons – elle pourrait bien tendre une perche digne d'un baobab à Judas, qu'il ne l'inviterait même pas à une partie chasse, hein ! Elle en est sûr ! C'est que çà doit être trop "noble" pour elle. Pignouf ! Il ne sait pas même ce qu'elle aime. Il n'a jamais cherché à savoir ! Elle, elle sait bien qu'il aime la chasse, qu'il aime ces lévriers qu'elle a toujours trouvés fort laid, qu'il aime les femmes ! Sait-il, lui, qu'elle aime aussi la chasse ? Et qu'elle aime les cheveux ? Et qu'elle aime la couture ? Et qu'elle aime l'Anatomie ? Bien sur que non, çà ne l'intéresse pas.

    Voilà donc pourquoi, en ce fort... beau ? Froid ?... banal petit matin de Janvier, l'Anaon à décidé d'être de forte mauvaise humeur, d'en vouloir à la terre entière et d'accuser plus particulièrement Judas d'être l'auteur de tous ses maux, parce que tout est de sa faute, elle l'a décrété. Elle lui en veut, parce que Nyam dormait si bien cette nuit tandis qu'elle se torturait le cerveau dans l'obscurité, parce que son ingrat de chien n'a même pas daigné se lever pour l'accompagner dans sa ballade matinale et parce qu'à l'aube, son cheval ne lui a même pas dit "bonjour" lors de son détour dans l'écurie...

    Parce que l'Alençon l'ennui et que tout le monde semble si heureux, parce que l'humidité lui fait friser les cheveux, parce qu'un vers de terre vient de s'écraser sous sa botte, parce que son cuir est tout cradossé de gadoue, parce qu'elle vient encore de perdre sa caillasse.... Et...

    Et la mercenaire gâtée s'immobilise devant un cailloux gros comme un poing. A moins que ce ne soit un agglomérat séché de choses organiquement indescriptibles, dans la lueur malade de l'après-l'aube, elle ne voit pas très bien. Rajoutez-y un voile humide de fatigue et elle vient d'inventer le "sfumato" avant De Vinci. Toujours est-il qu'elle décrète haïr cette petite boulasse, presque trop parfaitement ronde et bien trop culottée de se tenir si orgueilleusement immobile sur son itinéraire. Vengeance ! Le pied s'en vient violemment à sa rencontre dans un coup qui l'envoie défier les lois de la gravité et qui aurait crevé à coup sûr les cages de Lord Lev Yachine, et que si ce pauvre gardien avait eu le malheur d'y interposer sa tête, l'Anaon lui aurait fait un trou dans la citrouille où l'on aurait pu voir passer le jour. Et un brin défoulée, la meilleure buteuse du mois de Janvier 1462 ne se questionne pas de savoir si son projectile est allé s'éclater contre d'autres trognes.


Ouvert à toutes les folies, au plus sérieux et au plus perchés. Dans le seul but de s'amuser et de vaincre l'ennui. Sinon c'est la JD qui va crever sur son clavier ! Tsé !
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Images originales: Victoria Francès, Concept Art Diablo 3 - Anaon dit Anaonne[Clik]
Agathedr
Ce qui a poussé Agathe à déambuler de si bon matin dans la froideur alençonnaise est, de façon clairement identifiée, la jalousie, la distinction d’avec le mépris est flagrante en ce qui la concerne et aucune confusion ne peut être admise.

Plusieurs jours que la fillette se torture en silence avec ce sentiment malsain qui l'habite. Depuis la révélation en fait. Si elle avait choisi de faire bonne figure à l'annonce de la gestation du Poney Rose, il n'en demeurait pas moins qu'intérieurement la nouvelle était controversée.

Certes, d'un côté, l'idée d'accueillir bientôt un nouveau-né de sang commun avec elle la séduisait. Bien sûr, elle n'avait pas vraiment compris comment il se trouvait possible que Lynette porte l'enfant de son père alors qu'il était mort et enterré, la magie de la conception ayant conservé tout son mystère pour l'enfant qu'elle demeure. Mais, quoiqu'il en soit, le concept d'avoir une fratrie, même une moitié, séduisait Agathe qui pensait que son orphelinat avait réduit à néant cette possibilité. Aussi, elle annonçait fièrement à qui voulait bien l'entendre qu'elle allait avoir un bébé avec Lynette.

Mais les choses n'étaient pas aussi simples et Agathe s'était très vite rendue à l'évidence : ce bébé serait le premier de Lynette, le fruit de son amour si intense avec Shynai. Alors qu'adviendrait-il d'elle après cette naissance ?

Lynette, c'était la bouée de sauvetage d'Agathe. Cette force vivifiante qui vous donne envie de croire que la vie n'était pas qu'une garce. La fillette venait de perdre son père mais sa nouvelle épousée l'avait acceptée, non pas comme un constituant d'un tout légataire, mais comme une mère. Le lien s'était immédiatement tissé entre elles deux. Pourtant, surement en raison de son passé affectif, Agathe s'était mise à craindre que la prochaine naissance remette en cause cet équilibre si récent.

Lynette allait avoir son enfant à elle, où serait sa place à celle dont elle avait hérité sans choix ?

Aussi, quand son humeur était sombre, Agathe en voulait à ce petit être en devenir qui allait forcément bouleverser sa vie et peut-être même lui voler la mère qu'elle venait juste de se découvrir...

De ces sentiments contradictoires et culpabilisants, en bonne aristotélicienne, Agathe avait décidé de s'en décharger à confesse. D'où cette allure déterminée... enfin...déterminée...mouais... Agathe pèse encore le pour et le contre...Elle sent bien que ce mélange d'envie et de rejet simultané au sujet du bébé n'est pas très pieux...il faut qu'elle se confesse mais...elle voit mal comment l'aide pourrait lui venir du Très-Haut. Après tout, c'est quand même bien lui qui lui a repris père et mère. Il serait un peu mal placé pour lui dire ce qui est juste...namého ??? M'enfin, Agathe est pieuse, une pieuse rancunière certes, donc Agathe se hâte...

A ces côtés, trotte le fidèle Libur, son beagle aux oreilles si douces... Alors que la fillette se démêle entre le pour et le contre, ses yeux rivés sur ses poulaines, un couinement plaintif et empreint de douleur la tire de sa méditation. Un bruit sourd sur le sol la fait se retourner immédiatement. Et là...c'est le drame !

Libur git. Le dit projectile l'a heurté au museau, juste à côté de la truffe...et la truffe...ben ça fait mal ! L'animal couine, Agathe s'agenouille et remarque un filet de sang qui s'écoule. Alors....Elle hurle :


Au secours !!!! Aidez-moi ! !!! Vite ! Libur a mal !!!!!!!!

Nan vraiment, y'a pas à en douter, le Très-haut lui en veut, le sort s'acharne !!
Sabaude
Où est la petite du Ried?
A la bonne heure, certainement à jouer au dehors ou à se cacher pour échapper à un bain !

L'effervescence de la valetaille le prend au nez dès qu'il est introduit à Longny. Toute cette agitation lui donne le tournis, l'indispose, ce n'est pas ce jour qu'il pourra s'entretenir avec la vicomtesse. Poing serré il regrette de s'être déplacé pour rien alors qu'il a tant à faire, trop devrait-il dire s'il faisait montre d'un soupçon d'objectivité sur son inclination à plonger dans le travail tête la première dès que les événements s’enchaînent et s'attachent à lui faire perdre pied.
Alors qu'il s'apprête à faire demi-tour, sa détermination à ne pas participer à cette exaspérante recherche vacille sur son échafaudage fait de bric et de broc. L’inquiétude qui pointe dans les voix des agités fait écho à son indifférence mal à propos et feinte. Il a juré, il a promis de veiller sur la fillette. Merde ! Depuis quand a-t-il tourné le dos à ses engagements, ivre d'un illusoire affranchissement ?

Il sait. La gamine n'est plus au domaine. Mais où ? Il donne des consignes, lui même retourne à Verneuil dont l'enfant aime l'agitation et les lieux de rencontre pour ces adultes qu'elle considère avec la curiosité de son regard enfantin et la fraîcheur d'une imagination déconcertante de perspicacité.

En selle il talonne sa monture, la pousse ventre à terre dut-il en crever le cheval. Il est encore tôt, à cette allure il aura vite fait d'avaler la distance qui le sépare peut-être de sa protégée. Portes franchies il interroge avec la brusquerie de l'impatience et de la crainte. Ses prunelles sombres fouillent les recoins, les derrières d'étals et de tonneaux, les jupes des passantes. Ce cri ?! Sa dextre s'abat en une claque sur la croupe de l'animal qu'il dirige froidement à travers les obstacles de chair, de bois et de chaux. A la vue de la petite penchée au sol il saute à terre et voit rouge quand il découvre le sang. S'il met quelques temps avant de l'associer au chien qu'elle protège, le palpitant et le souffle court de rage s'apaisent enfin tandis qu'il s'agenouille de l'autre côté de la bête blessée. Ne point se faire mordre, de son manteau qu'il retire il fait un cocon pour maintenir les pattes et empêcher Libur de se débattre. Avec précaution la tête est plaquée par sa paume pendant qu'il tamponne la gueule ensanglantée avec le carré de tissu tiré de sous son pourpoint. Il n'a encore dit mot. A -t-il le droit d'admonester celle qui aura peut-être plus tard toute autorité sur lui ?

Agathe du Ried, Libur n'a rien de grave. Je vais passer outre le fait que vous soyez seule, que tous au château sont morts d'inquiétude pour vous, que vous avez fait preuve d'inconséquence.

Aucune chaleur dans sa voix, il est le vassal. Pour une nourrice, un confident, un ami, l'enfant irait voir ailleurs. Il est là pour veiller et protéger. A ce propos....

Pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé ?
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Anaon
"_Pourquoi je peux pas avoir un chien moi ?
_ Tatan a dit non, c'est tout !
_Mais c'est juste pour mettre des coups de pied dedans !
_ On ne met pas des coups de pied à des chiens quand on est gentil !
_Moi j'en ai marre à toujours donner des coups de pied aux poules !"

    - Kadoc, Kaamelott Livre II -


    Instant de profonde latence ou les deux azurites se posent devant ses pieds, à l'exact endroit où se trouvait l'impudente boulasse. Questionnement sérieux, dans l'intense expectative qui suit le coup de sang, où l'on se demande si l'éclat a calmé ou non... Et bien non. Deux trois hormones d'adrénaline de grillées, une frustration toujours présente, l'Anaon repart de son pas nerveux avant d'être fauchée par ceci :

    Au secours !!!! Aidez-moi ! !!! Vite ! Libur a mal !!!!!!!!

    Un cri qui lui explose littéralement les tympans et lui ferait claquer un à un tous les vaisseaux du crâne. La mercenaire se fige, cherchant l'origine de ce violent vacarme vocal. Une petite blondinette, point l'air gueuse, penchée sur une masse de poil semble attirer l'attention des badauds et commerçants. On s'approche un peu, curieux, sans vraiment s'impliquer, comme spectateur d'un théâtre participatif ou l'on ne voudrait pas trop se retrouver acteur. L'Anaon, elle, s'insurge. C'est qu'on a pas idée de se donner ainsi en spectacle de si bon matin ! Faut avoir une sacrée bonne raison ou être carrément narcissique pour s'octroyer ainsi la convergence de toutes les attentions !

    L'intérêt de la femme se pose sur l'animal maintenant identifié qui git au pied de la gamine. Une demi-portion qui semble plus tenir de la peluche que de l'animal, soit dit en passant. De loin, elle ne voit pas très bien, mais le chien n'a vraiment pas l'air grand ni même costaud et la balafrée en vient à se demander l'utilité de bestioles aussi petites. Bien plus habituée aux mastiffs et aux bâtards de toute sorte, l'Anaon n'a pas pour habitude de rencontrer des races qui lui arrivent en dessous des genoux. Pour les chasses, paraît que çà peut servir, comme de la bonne piétaille, m'enfin, la balafrée aurait plutôt tendance à miser si la résistance d'un Saint Hubert ou d'un gros dogue dans une chasse au sanglier ou même au chevreuil. Ainsi toute immobile, la balafrée se perd dans un raisonnement tout Darwinesque sur le pourquoi du comment de l'existence de pareille espèce.

    C'est quand elle daigne un peu relever le nez qu'elle se pique d'un sursaut soudain. On la regarde. On la désigne même de quelques doigts faussement discrets. On s'échange des messes-basses. L'Anaon darde sur les uns et les autres un regard interrogatif et vaguement contrarié. Quoi ? C'est quoi le problème ?! La mercenaire se renfrogne à vue d'œil, les sourcils se froncent, la narine tique d'un mépris évident. C'est alors qu'un vieillard attire son attention, donnant un maigre coup de sabot dans une boulasse qui roule lourdement sur deux pas avant de se fissurer. Trois compères se baissent pour débattre de la consistance de l'arme du crime tandis que l'Anaon se voit transpercée par le trait soudain de la révélation. Et son visage change du tout au tout.

    D'abord, elle passe au blanc-surprise, puis au rouge-honteux avant de se braquer dans un marbre tout Anaonesque. Frisson glacé. La bouche s'entrouvre, la main se tend dans un signe évident vers le chien. Non mais... mais ! Que ! Quoi ?... Béh … Mais ! Les mains se ravissent, s'ouvrent à nouveau, se figent, se tendent et la balafrée se perd vainement dans une justification de carpe. Rien de sensé ne veut sortir de sa bouche, rien de bien adulte non plus. L'Anaon se sent con, l'Anaon n'a pas de compte à rendre à cette tripotée de badaud, L'Anaon n'aime pas être un point d'attention et puis...

    _ Il... Il... Il s'est foutu devant !

    Et puis du haut de ses trente-six ans, l'Anaon vient de tuer toute la maturité que l'on incombe aux adultes, dans la mauvaise foi la plus puérile, dont le monde lui-même ne sera jamais capable.
    Remarquez elle aurait pu dire " Il n'avait qu'à la rattraper ". Heureusement, les enfantillage Anaonesque avaient une limite... Apparement...

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Images originales: Victoria Francès, Concept Art Diablo 3 - Anaon dit Anaonne[Clik]
Agathedr
Mais que les adultes sont épuisants !

Alors que Libur gît, plaintif et sanguinolent à ses genoux, qu'Agathe est pétrifiée par ce nouveau coup de grâce, fort peu gracieux mais elle l'ignore, le Vicomte de Messey arrive au galop et entame, comme à son habitude, une énième litanie de reproches !

Les adultes sont épuisants.

Dans l'état d'angoisse - état voisin de celui du désespoir - où la fillette se trouve, la première phrase vicomtale, qui aurait du la rassurer, ne lui parvient même pas au cerveau. Si le renard porte les premiers soins à Libur, la panique ne quitte pas pour autant le regard clair de l'enfant : son chien ne bouge toujours pas ! Alors, ses pupilles scrutent l'attroupement qui s'est peu à peu formé autour de la victime et son éplorée, cherchant désespérément un signe de compétence médicale sur le visage des badauds.

Les regards et les murmures convergent vers une femme qui lui est inconnue. Si les traits de son visage trahissent une fatigue certaine, des sentiments confus s'y affichent fugacement avant de laisser paraitre un détachement.

La question du Renard trouve échos en la justification de la balafrée :


Pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé ?

_ Il... Il... Il s'est foutu devant !

Agathe est bien en peine pour interpréter ce dialogue distancié. De la scène elle n'a rien vu, empêtrée dans ses considérations religieuses, tête baissée sur ses poulaines...Bref, elle n'avait Dieu que pour elle - pardon- Pourtant, il apparait évident que cette femme SAIT. Si elle sait, alors elle PEUT. Le lien de cause à effet vous échappe probablement si vous avez vécu plus d'une seule dizaine de votre destinée, mais pour la fillette, il s'agit d'une évidence : si on peut expliquer un mystère, alors on peut le résoudre...


Des accusations portées à demi-mots, elle n'en saisit le sens n'ayant pas dépassé le stade du sauvons-mon-chien pour celui du qui-est-l'en***-qui-lui-a-fait-ça? Agathe est encore loin d'imaginer la responsabilité d'Anaon dans LE drame qu'elle est en train de vivre. Car oui, il s'agit d'un drame : Libur au sol, un filet de sang, il va mourir, c'est évident...de toute façon, ils meurent tous autour d'elle, tiens...faudra pas oublier de le confesser ça aussi...

Alors, Agathe se relève, laissant le Renard veiller sur Libur. Elle s'approche d'Anaon, avance sa main pour saisir la sienne tout en la suppliant de son regard embué - notez que, pour une fois, il ne s'agit point d'un grand numéro de persuasion made-in-Agathe -et implore :


Vous pouvez aider Libur ? Venez le voir...s'il vous plait...


Qu'importe les leçons de fierté et d'honneur inculquées par son orgueilleux paternel... Agathe supplierait et ramperait devant le Sans-Nom pour sauver sa moitié poilue...
Sabaude
Le tissu imprégné du sang de l'animal est délaissé sur le coté, rapidement piétiné par un sabot crotté dont le propriétaire est passé bien trop près d'eux à son goût.
Baste.
Pensif il contemple la bête qui gît à ses genoux. L'agitation urbaine cogne sourdement à l'huis de cette pièce sombre d'intimité que son esprit vient de créer. Il ignore le claquement des fouets des cochers, des bruissements d'étoffes, des grincements des charnières et des essieux, ce fol bal sonore auquel il se soustrait volontiers un court instant.
Un chien... Combien de fois a-t-il entendu ce mot et ses déclinaisons pour le désigner, lui? Fidélité, dévouement, obéissance, un credo qu'il ne saurait renier malgré ses dernières tentatives pour lui faire un pied de nez. Perdu ? Peut-être. Cela lui passera. Qu'on l'appelle ainsi, cela n'a au fond aucune importance. L'insulte n'a d’existence que celle qu'on lui prête. Et s'il a décidé de s'en battre les oreilles de ses poulaines, il ne peut faire de même avec Libur.
Ses doigts et paumes caressent le pelage du blessé pour le rassurer tandis qu'il reprend son manteau. C'est qu'il fait diablement froid !


Viens mon beau, allons rassurer ta maîtresse qui s'est mise en tête d'ameuter toute la ville par sa détresse.

Délicatement il soulève le canidé étrangement calme. Pour un peu il le soupçonnerait d'en faire des caisses de sardines à afficher cette attitude de contus. Il en connait un qui joue la carte de la friandise...

Profites-en ! Après ça se gâtera.

Debout, l'animal maintenu dans ses bras contre son torse, il observe Agathe et ceux qu'elle approche. Cette femme....Ses prunelles la fixe, l'explorent sans vergogne. Il l'a déjà croisée , rapidement, le temps d'un rapide malaise en sa présence. Lentement il approche, sur une défensive dont il ne parvient à déterminer la nature. Il indiquera sa présence dans le dos de la fillette par une remarque de son cru.

Agathe du Ried, si vous pouviez ne pas vous adresser à tous les inconnus qui passent...
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Anaon

    Si s'éclipser en catimini est encore une option dans l'esprit de la mercenaire, celle de passer un minimum inaperçue est définitivement réduite à néant. Elle espérait encore avoir lancé son argument comme une vague excuse, histoire de se donner bonne conscience et de pouvoir reprendre sa route sans plus se soucier de l'incident. Mais avec ce minois qui se lève, et ces grands yeux qui s'approchent, l'Anaon peut tirer un trait indélébile sur son anonymat. L'aînée esquisse un bref mouvement de recul et les cheveux sur sa nuque s'hérissent au contact comme les poils d'un chat qu'on approcherait de la marre. Bref arrêt cardiaque. Buste légèrement sur l'arrière, les azurites se plantent dans le regard larmoyant de la fillette.

    Vous pouvez aider Libur ? Venez le voir...s'il vous plait...

    Il y avait quelque chose d'assez extraordinaire avec l'Anaon. Malgré des formes que l'on pourrait trouver agréables, elle n'attirait pas spécialement les hommes. Malgré le fait d'être femme et fine connaisseuses d'activités de donzelles diverses et variées, elle n'intéressait pas non plus son genre – en tout bien tout honneur -. De manière générale, la mercenaire ne passait pas forcément pour appréciable. Mais sur le gosses, elle avait l'effet de l'herbe chat sur une boule de poil. Hypnotique. Sans doute hallucinogène parfois, quand on voyait l'effet qu'elle leur faisait – toujours en tout bien tout honneur -. Ils ne pouvaient PAS passer à côté sans se frotter à elle d'une quelconque manière. Et l'icône fissurée, coupable de bien des péchés, paraissait à leurs yeux comme étant le messie incarné ou la mère exemplaire qui saurait au moins leur offrir la lune...

    Diable, il est des jours où il ne faudrait pas se lever. Pour peu que l'on puisse déjà se coucher...

    Bouche entrouverte sans savoir quoi dire, la mercenaire trouve une diversion toute éphémère dans l'approche de l'homme au chien. Pour les azurites, l'analyse est vite faite.

    _ Sabaude Renard... on m'a conseillé de m'adresser à vous...

    Les prunelles se baissent sur la petite toujours empoignée à sa main avant de remonter, tout de même, sur l'agonisante victime.

    _ Voyez jeune fille, s'il respire encore c'est qu'il n'est pas mort ! Un bisou qui guérit et hop hop hop ! Votre peluche courra à nouveau comme un lapin de garenne !

    Voilà le plus beau diagnostique que l'Anaon n'ait jamais donné, promulguant de ce fait toutes les catins meilleures médecins de France.

    _ Allons bon, prenez cela comme une épreuve de résistance physique qui l'a réussis avec.. plus ou moins de succès. On fera bâtir un monument à sa gloire... mais si voulez mon avis, la prochaine fois, prenez un mastiff, c'est bien plus solide...

    Et maintenant si vous me lâchiez ? Le regard se pose sur la petite menotte qui agace son extrême susceptibilité au contact. Et puis... avoir dans son champ vision ce visage éploré par sa faute commence à la mettre mal à l'aise. Ça la ferait presque culpabilisé et çà, çà la renfrogne davantage.

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Agathedr
Bon d'accord, les adultes sont épuisants, surtout en raison de leur sens des priorités qui désarme le plus souvent une enfant, mais quand même...on peut leur reconnaitre, généralement, un discernement certain pour la mise en garde.

Celle proférée par le Renard prend toute son acceptation au contact d'Anaon. Si Agathe est venue à son devant, habitée par la certitude que cette étrangère ne pouvait qu'être la cure au mal puisqu'il faisait sens pour elle, la fillette a vite déchanté. Et pour cause...

Les enfants possèdent cet instinct de la bienveillance, don qui se perd totalement avec les utopies que l'on se forge en grandissant, paradoxe de la maturité. La réticence au contact est perçue, confirmée par des propos désinvoltes.

Le bisou qui guérit ??? Une nuit entière lovée contre le cadavre de son père lui a démontré l'absurdité de ce mythe que l'on sert aux enfants plutôt que de leur avouer que la vie est une suite de souffrances qu'il faudra surmonter pour ne point sombrer. Le bisou qui guérit ? Et pis quoi encore ? A ce compte autant les prendre pour des cons jusqu'au bout et leur dire qu'une nuit un petit gros viendra les couvrir de cadeaux s'ils ont été bien sages !!! Namého ?!? on ne lui fait plus à elle !

La dernière répartie de L'Anaon finira de dégoupiller la grenade infantile, sa menotte est retirée et ses yeux mitraillent désormais (Attention, ça pique les zoreilles !):


La prochaine fois ? Quelle prochaine fois ? Libur, c'est mon papa qui me l'a offert ! Alors, il n'y aura jamais de prochaine fois !!!!! Et pis, j'en veux pas d'autre que mon chien, c'est lui que j'aime ! Un massif
- on s'excuse, elle ne maitrise pas toutes les subtilités langagières, davantage encore quand elle enrage -c'est peut être gros mais ça a pas les oreilles si douces !!! Vous croyez c'est une peluche mais c'est MON CHIEN, je l'aime et y m'aime ! Mais vous...vous...vous avez pas l'air de savoir ce que c'est d'aimer !

Agathe s'est adressée à Anaon comme si cette dernière connaissait tout de son histoire, c'est un brin centré sur soi même à cet âge. Elle déverse dans sa rage toutes les tensions accumulées et son immense frayeur à l'idée de perdre, aussi, son Libur. Là, Renard, tu peux dire qu'elle ameute la ville par sa détresse...
Sabaude
On m'a conseillé de m'adresser à vous...

Il tique le Renard, et le montre par une mise en circonflexe d'un de ses sourcils tandis qu'encombré il reste roide près de l'enfant, serviable mais un brin nerveux.
Une phrase anodine en d'autres lieux et circonstances, dans un petit salon, sur rendez-vous... Les mots sourdent entre ses oreilles, petit torrent d'interrogations qui devient filet d'eau et mâchoire décrochée à l'emportement de la petite qui lui coupe le sifflet par ses braillements alors qu'il s'apprête enfin à répondre. Voilà pourquoi il n'aime pas ces diablotins insupportables.

Il gratifie la femme d'un regard sombre lié à un feutré :


Peluche... ? Pas un brin de psychologie enfantine hein ?

A ce propos lui non plus, et la situation le met dans l'embarras. Comment gère-t-on ces petites choses bruyantes quand elles sont hors contrôle ?
S'il s'était agi de sa fille il aurait opté pour une torgnole bien sentie, et d'une dextre ferme sur l'épaule direction le bercail avec un renvoi dans la chambre afin de savourer un calme retrouvé. Le hic est qu'il n'est ni le père, ni le frère, ni même un parent ou un ami, non, il est celui qui ne doit surtout pas s'aviser de châtier la petite noble : le vassal modelé.

Il lui faut toutefois mettre fin à ce qui tourne au spectacle de rue. Au soupir se substitue le fin sourire, il a trouvé ! Détourner l'attention ! Obliger la gamine à lâcher la proie de son désarroi émotionnel. D'un coup sec il tire sur la queue du chien qu'il laisse choir au sol dans un grand WOUAF de protestation.

Voyez jeune Ried, Libur est sur ses pattes à vous faire fête, il vous aime et s'est remis. Serrez le vite très fort !

Afin de couper court à tout enchaînement fâcheux, il se positionne bras croisés entre la mal inspirée et sa protégée. Si ses prunelles en disent long sur ses prédispositions, sa voix se fait de velours.

Vous disiez plus tôt avoir été conseillée... de vous adresser à moi. Vous avez toute mon attention.
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Anaon

    Sa main est lâchée et le soulagement qu'elle en ressent est de bien courte durée.

    La prochaine fois ? Quelle prochaine fois ? Libur, c'est mon papa qui me l'a offert !

    La déferlante. L'inattendu bon sens de l'enfance. L'Anaon se fait faucher par un sermon qu'elle n'attendait pas. Elle sursaute, elle recule d'un pas même, puis se fige, complètement coite sous l'avalanche de l'algarade. Ceux qui ont levé la voix sur l'Anaon se comptent sur les doigts d'une main, et elle n'aurait vraiment pas songé que l'audace survienne à nouveau d'une bouche aussi infantile. Ah, la mercenaire n'a plus de chique et ce n'est pas peu dire ! Véritable douche froide, çà lui en a même fait oublier jusqu'à sa mauvaise humeur. De ? En vouloir ? En vouloir à qui déjà ?

    Elle pourrait répliquer, claquer l'impertinente. La balafrée ne fait pas vraiment cas des différences de rang, mais quoique l'on pourrait en dire, l'Anaon est mère avant d'être mercenaire... Et même sa plus mauvaise foi ne saurait faire long feu face à la trombine d'un enfant. Oh si ! L'Anaon sait faire dans la psychologie enfantine, mais pour mille et une raisons qui lui sont tout à fait personnelles, elle préférait arrêter de trop s'intéresser aux gamins, ces petites choses qu'elle hait de trop les aimer. Ah ! Soudainement elle voudrait prendre le chien dans les bras, l'accabler elle-même d'une ribambelle de bisous-qui-guérissent, assurer qu'il va bien puis le rendre à sa propriétaire, qu'elle arrête de brailler, qu'on oublie ce fâcheux incident, que chacun reparte de son côté comme si de rien n'était, pour qu'elle aille taper des cailloux ailleurs et que tout aille pour le mieux dans ce meilleur des mondes bisournousiens ! Mais la penaude n'a pas le temps d'esquisser le moindre geste que le dit Sabaude pose la "peluche" avant de s'interposer entre elle et la petite.

    Vous disiez plus tôt avoir été conseillée... de vous adresser à moi. Vous avez toute mon attention.

    Les azurites se plantent sur le visage de l'homme, le grelot encore secoué, sans vraiment comprendre ce qu'il lui demande. Adresser... qui ? Ah oui ! Et la femme de se redresser pour retrouver un peu d'aplomb.

    _ Je... cherchais initialement quelques compagnons pour une partie de chasse... ou une dérogation pour m'autoriser à chasser sur une terre giboyeuse. Le gros gibier, j'entends bien évidemment...

    Voilà des jours que l'Anaon arpente les tavernes en rongeant son frein de devoir rester cloitrer en ville. Des jours à alpaguer le premier poivrot pour savoir qui est noble et qui ne l'est pas, qui chasse et qui ne veut pas. Et aujourd'hui, alors qu'elle a ENFIN devant les yeux un potentiel "comparse" de traque, un hypothétique messie qui la sauverait de l'ennui, un être avec qui il y aurait peut-être moyen de moyenner... et bien la mercenaire décide de faire un soudain cas de conscience.

    Sans attendre l'éventuelle réplique du Renard, la balafrée se penche pour voir par delà la carrure de l'homme, la gamine et le fameux... Libur.

    _... Il va bien ?

    Voix contrite. Parce qu'un simple "Je suis désolée" l'aurait bien trop écorché.

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Images originales: Victoria Francès, Concept Art Diablo 3 - Anaon dit Anaonne[Clik]
Agathedr
Posséder les codes afin de maitriser l'art de la relation à autrui.

Pré-requis qui échappe totalement à Agathe, dans sa globalité également à la plupart d'entre nous, fort heureusement, puisque seuls les manipulateurs excellent à cette maitrise... Cependant, pour la fillette, la compétence est loin d’être atteinte, la faute à son histoire, à sa personnalité également...

Aussi, là où le Renard tente de faire diversion, Agathe n'y voit qu'un mâle charmeur fondre sur une proie nouvelle... Alors qu'il s'était montré prévenant avec Libur, il le jette à terre et s'empresse de se placer sous les prunelles de la balafrée pour mieux en capter l'attention et entamer sa parade.

Quant à elle, l'inconnue, de messie flanquée de toutes les attentes elle vient d’être reléguée à coupable sans honneur... Bien sûr, les accusations des badauds n'ont pas manqué d'effleurer l'ouïe Agathienne; Ainsi, du ressenti de l'Anaon, la fillette ne percevra que le mutisme et le recul, interprétés comme désintérêt...

Absence de maitrise des codes.

Alors qu'elle se trouve désormais dans le dos du Renard, marque majeure de mépris pour quantité mineure, que la discussion s'enclenche sur une future partie de chasse, Agathe se sent submergée par la solitude. Sa peur a été évacuée dans ses hurlements, reste l'impuissance de n’être qu'une demie-portion. Elle se tourne donc naturellement vers son alter-égo des portions négligeables, saisissant à bras le corps le vasouillard, tant que possible avec ses petits bras
- Ben, tiens, tu vois, ça avec un mastiff, ça n'aurait pas été possible ! - et entame une éclipse discrète. Mais là :

_... Il va bien ?

Au mépris s'ajouterait la moquerie ? La clarté des iris de l'enfant se fait glace, la bouche se pince et tout en maintenant le contact visuel jusqu'au demi-tour, Agathe n'offre en réponse qu'un visage fermé et dur avant de prendre le chemin de Longny.

Si l'Anaon n'y voit que de la haine, alors l'objectif est atteint, mais Agathe le sait...la vérité est ailleurs...du côté de l'orgueil qui pousse, dès le plus jeune âge à masquer sa douleur.

Posséder les codes afin de maitriser l'art de la relation à autrui. Mention : peut mieux faire...
Sabaude
La perspective de battre forêts et campagne autrement que pour retrouver l'insupportable fugueuse le met en joie. Il ne prend donc pas ombrage d'être un temps mis dans l'ornière avec sa réponse qui rue comme un cheval sur scène de gibier aux abois. Toutefois Moulicent n'offre que de petites parties de chasse et Messey est un lieu de passage boudé par tout ce qui peut se retrouver en ragoût ou sur une broche. Il lui faudra trouver Erwelyn et entre deux bouchées aux amandes rosies lui délivrer sa volonté de dépeupler ses terres de quelques animaux.

Il lui faudra parler loups, ours, terrifiants sangliers aux yeux rouges, bref mettre en avant la faune susceptible de s'en prendre à un poney. Avec des biches, chevreuils et volaille c'est la déconvenue assurée. L’émotive en cloque se ferait fontaine à la simple évocation d'un porcelet au miel. Longny sera...


Hop hop hop jeune fille.

Dressé dans le dos de la petite Ried il combat l'engourdissement gestuel.. ne pas poser la main sur la descendance du vicomte, ne pas...Baste! Par la taille il la soulève sous un bras comme un paquet et fait de même avec le chien.
Direction son cheval où il hisse la première puis le second confié aux petits bras. Ses prunelles sombres ne laissent aucun doute quant à son agacement et à son envie de fesser la petite peste.

Agathe du Ried, ne bougez pas de cette selle ou croyez moi on aura rarement vu cul nu de noble plus rougi que le votre! Si cela peut faire rentrer un peu de plomb dans votre cervelle de moineau j'accepterais les conséquences de mon geste punitif. N'espérez pas de clémence de ma part si vous ne m’obéissez pas, est-ce limpide?

Il n'aime pas les enfants, ne craint rien d'Erwelyn, et ne voit pour l'heure pas d'autre solution pour que sa protégée mette fin à ses escapades en solitaire. Lui tenir tête serait un mauvais choix. Ce qu'il fait bien comprendre par son ton sans appel.

Monture menée par la bride il revient vers la balafrée, plus souriant.

Dès que j'aurai réglé quelques détails je serai vôtre homme pour la chasse. Puis-je avoir un nom à associer à celle qui ôtera la vie à mes côtés ? En espérant qu'il ne s'agisse de la mienne. Un lieu où vous dépêcher serait aussi utile.

Mi figue mi raisin il l'observe. Sous la boutade la méfiance est là. S'en priver ou la faire taire est là faute d'idiots mal avisés.
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Anaon
    _T'as fait pleurer une gamine.
    _Meuh non ! Elle a même pas pleuré !
    _Meuf, t'es un monstre !
    _ Meuuuuh naaaan ! C'est le début de la guérison ça !
    _ On est devenu parfaitement détestable. J'te dis pas la dette de karma qu'on va s'payer à la prochaine incarnation.
    _ Ouai bah au bout d'un moment faut vivre avec son temps et avec sa merde. Ça s'appelle la force de caractère.
    _L'insensibilité n'a jamais fait de bien à personne.
    _ Si ! Au porte monnaie ! Là j'le vois gros comme une maison avec ses remords à deux ronds ! Elle va encore vouloir se racheter en achetant ! C'est une faible !
    _ Ouai c'est vrai, on va raquer encore.
    _ Elle est nulle !
    _ C'est un monstre !
    _ UNE RADASSE !

    Alors que dans la caboche brune sévit la guerre des arguments, l'Anaon reste toujours aussi penaude devant la non-réponse de la gamine. Si elle avait continué à mouiner sur l'état de son chien, l'Anaon aurait continué dans sa désinvolture, ou dans un élan de grâce ultime, aurait fait mine de soigner la bête, toujours drapée dans ce détachement parfois détestable qui lui colle la peau. Ainsi sa culpabilité ignorée des yeux de la petite fille, chacun serait parti de son côté sans aucun épanchement d'âme. Mais là, sous les reproches enfantins, la mercenaire n'a pas eu d'autre choix que de reconnaître son tord. Et Mercenaire s'est tirée pour laisser place à la Mère, épuisante souvent de culpabiliser pour un tout et pour un rien. Car oui, là est une facette que la balafrée se garde bien de montrer au monde, car il serait bien trop aisé pour n'importe qui d'en abuser, mais l'Anaon a une propension inimaginable à la culpabilisation. On le croira ou non, mais la femme serait capable de se rendre malade pour avoir été convaincue d'être coupable d'une broutille qu'elle n'aurait absolument pas commise. Combattre la naïveté primale, sacerdoce de tous les instants.

    Et tandis que Conscience et Raison se battent pour avoir le micro, la mercenaire suit sans mots dire les gestes de Sabaude qui juche la petite sur un cheval. A l'approche de ce dernier et aux paroles qu'il lui livre, la mercenaire pose les yeux sur sa mine enjouée, quittant cet air pommé pour reprendre contenance. Il accepte ?! L'engouement est gâté par la contrariété actuelle, mais il est sûr qu'une fois l'orage passé, la mercenaire ne manquera pas de frétiller à l'idée de se dérouiller enfin réellement les membres. Les traits se dérident un peu, sans pour autant afficher toute la satisfaction qui aurait du s'y épanouir.

    _ Et bien... J'en suis ravie. Anaon est mon nom et c'est à cette auberge-ci que vous pourrez me trouver.

    L'œil plus éclatant, la main se tend derrière elle, pour désigner la seule pension visible et son enseigne qui grince doucement dans un mouvement d'air.

    _ N'ayez crainte, je n'aime pas user de mes armes inutilement, et je ne suis pas sûr que vous soyez bien tendre à déguster. Un chevreuil et même un sanglier devrait mieux faire l'affaire... Votre jour et votre heure seront les miens.

    Simulacre de sourire. Le regard toujours un peu soucieux se porte sur la gamine boudeuse.

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Agathe.du.ried
Mais ?...Mais ? Que se passe-t-il ? La taille ceinturée, Agathe décolle brièvement dans les airs avant d'atterrir sur le dos d'un cheval ! La téléportation ne serait donc plus une chimère ? Ah bah non...c'est lui, bien sûr...

Agathe encaisse la réprimande sans souciller, ni baisser le regard. De toute façon, lui, il ne sait faire que ça de brailler sur elle, elle en est persuadée...

Tu sais ce qu'il te dit, le moineau ?

Si l’abattement ne l'avait pas terrassée tel la lèpre sur un tuberculeux, elle lui aurait bien expliqué au Renard ce que sa diatribe lui inspire...De toute façon, elle ne sait même qui c'est cette Clémence qu'elle ne doit pas attendre, pis en plus, elle s'en fiche...Limpide ?..c'est comme lapide ça, non ? Fichtre, il est furibard... Depuis le temps qu'il en rêve de lui en coller une rouste ! Pis pourquoi d'ailleurs ? Parce qu'il est plus facile de s'en prendre à elle, la fille de Shynai, lui qui n'a jamais osé remettre en place son suzerain ? Lâche, t'es pas prêt de remonter dans l'estime de la gamine !

Mais bon sang ! C'est si difficile à comprendre qu'elle vient d'avoir la trouille de sa vie et qu'elle aurait juste voulu être rassurée sans pour autant dénigrer sa peur ? Ils ne comprennent jamais rien ces adultes...sauf Lynette, bien sûr !

Ben, pour la peine, ce n'est pas maintenant qu'elle lui offrira le plaisir de lui en coller une, na ! Quoique...juste une petite pression des talons et le canasson prend la poudre d'escampette sans qu'elle n'ait bougé son postérieur, ça pourrait le mettre en rage...

Mais non, l'humeur n'est pas à la taquinerie, Agathe restera là à attendre que Mooooosieur finisse de prendre rencart avec une tueuse de chien innocent... Enfin, il reste malgré tout difficile de lutter contre le naturel. Aussi, alors que le regard de la balafrée se pose sur elle, Agathe marmonne :


c'est qui le moineau, hein ? Cul, c'est un gros mot...c'est moche de dire d'en dire à une fillette...

Décidément, ils se sont bien trouvés ces deux-là...
Sabaude
Il y a des joies simples dans la vie, comme une môme insupportable qui se tient sagement sans moufeter, et la promesse d'une journée détente en pleine nature, instincts de chasseur retrouvés.

Il flatte sa monture d'une main et sa petite personne d'une pensée. Quelque part il regrette que la petite se montre obéissante, cela lui aurait sûrement fait du bien de claquer le noble fessier. Il a perdu sa journée, cela aurait fait une petite compensation. Après tout cela aurait fait partie de son éducation.... A trop céder, tout permettre, ne pas punir, on n'obtient rien de bon. Il en touchera deux mots au précepteur et à la veuve.

Retour à la donzelle après un sourire carnassier à Trois-pommes.


Anaon vous savez rassurer et parler aux hommes ! Mon inutilité à me faire tuer et dépecer étant statuée vous recevrez sous peu la visite d'un messager en cette...

La taverne ouverte par le von Frayner... Il a deux mots à lui dire au coquin au sujet de ses menus !!! Oh il a déjà entendu le nom d'Anaon, faiblement prononcé. Une barque de souvenirs aux voiles gonflées par un vent de nostalgie et de.... Qu'avait-il perçu dans la voix de Judas ? Il ne saurait en être sûr. Il s'abstient de laisser paraître quoique ce soit.

...taverne. Si vous souhaitez que d'autres se joignent à nous, faites m'en part. Nous pouvons aussi nous amuser avec du gibier à deux pattes. Le plaisir de la capture. Qu'en dites-vous? Une proie humaine plus ou moins consentante lâchée en pleine forêt. Au premier qui l'attrape d'en disposer.

L'oeil est vif, à l’affût de la réponse corporelle qui précédera la chute de mots.
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