Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Je vous hais tous les deux, égoïstes

Marzina
Un poison violent, c'est ça l'amour.
Serge Gainsbourg

La discussion au sortir de la taverne l'avait laissée paumée et avait ravivé de vieilles blessures. Le besoin de rentrer chez elle s'était fait ressentir. Recluse dans sa chambre de sa propriété de Vannes, elle s'était réfugiée par terre dans un coin de la pièce, avec un verre plein, une bouteille et une coupelle de biscuits. Mélangeant donc sucre et alcool, enroulée dans une couverture en peau de loup, elle avait décidé de s'enivrer pour essayer de dormir. La situation n'était pas sans lui rappeler cette nuit où elle avait parcouru la lande sous la pluie, pour venir se réfugier trempée jusqu'aux os à Dol. Le lendemain, elle avait demandé par lettre à Ailvin de repousser le mariage. Et il était mort peu de temps après, ayant demandé à aller au front. Le plus dur avait été de vivre avec ce goût amer qui ne la quittait pas, celui de la culpabilité et des regrets. Et pourtant, elle savait que ça devait finir comme ça, il n'avait jamais su tenir les promesses auxquelles elle tenait tant, elle ne l'aurait jamais supporté malgré la passion qui les transportait chaque fois que leurs regards se croisaient.

Mais à cette époque-là, elle était seule. Ils étaient seuls. La décision n'engageait qu'eux. Aujourd'hui, elle avait la responsabilité de deux âmes en plus de la sienne, et c'était bien ce qui la tiraillait en tous sens. La blessure la plus profonde, celle qui la guidait depuis toujours, c'était l'abandon. Alors bien sûr, elle n'aimait pas les enfants, mais quand Alix Ann s'était retrouvée avec une mère décédée et un père qui l'abandonnait, c'était plus fort qu'elle, elle avait été prise d'une envie irrépressible de la protéger. Qui seulement pouvait comprendre ça? Pas Finn apparemment...

A croire que tous ses ennuis ou presque dernièrement venaient de là. L'amour, c'est une torture de tous les instants, elle l'avait appris à ses dépends. Ça avait failli la tuer à plusieurs reprises, elle avait même envisagé d'en finir une fois, mais elle avait changé maintenant, elle avait compris: ce n'était pas à elle d'en finir parce que les autres sont trop bêtes pour comprendre qu'elle les aime.

Elle jeta un œil sur le verre vide, le remplit à nouveau. Ça faisait combien de verres déjà, qu'elle avait bu ce soir? Elle avait arrêté de tenir le compte. Elle s'était enfilé les biscuits un à un, jusqu'à la nausée, se forçant à manger malgré la maladie, parce que cet enfant-là elle le protégerait de tout, même d'elle-même, même des autres.

Elle ne savait plus quoi faire après sa conversation avec Finn. La découverte de la présence de la graine en son ventre, la préparation du mariage, le retour d'Alix Ann...Il semblait qu'elle aurait pu avoir tout ce dont elle rêvait, que la vie devenait douce, elle qui n'avait fait que traverser les tempêtes depuis son plus jeune âge. Mais non, il fallait qu'ils gâchent tout, tous! Alix Ann qui détestait Finn. Finn qui avait décidé de faire la gueule à Alix Ann. Et puis la présence de cette horrible fille qu'il aurait voulu qu'elle appelle belle-sœur.
Il peut bien toujours rêver s'il croit que parce qu'elle allait l'épouser, elle allait accepter comme étant de sa famille tout ce qui allait porter son nom!

Elle avait réfléchi, aidée par le chouchen, comme toujours dans les moments difficiles.
Sa première pensée avait été la fuite. Remballer toutes ses affaires, partir sur les routes seule, tout plaquer, recommencer à zéro sans prévenir personne. C'était sa solution préférée, celle de la médecine: tout ce qui fait mal, tout ce qui pourrit il faut l'amputer pour repartir sur des bases saines.
Sa deuxième pensée avait été pour son enfant à naître. Elle voudrait qu'il ait un père. Et puis elle l'avait promis à Finn que cet enfant, ce serait aussi le sien. Elle s'était remémoré la joie qu'elle avait lu dans ses yeux à l'idée qu'il allait pouvoir jouer son rôle de père auprès de son sang, de cette graine, de ce projet qu'ils avaient conçu, cet avenir qui croissait en elle.
La pensée suivante fût pour Alix Ann. Elle ne savait que trop ce que c'était d'être l'élément rapporté dans une famille, d'être celle qui ne porte pas le même nom, qui n'a pas le même sang, celle qui se sent exclue, à part. Elle ne voulait pas de ça pour elle, ça fait trop mal.

Comme son ventre, son ventre lui fait mal, le dilemme lui donne mal à en crever. Se précipitant vers une bassine, elle rend finalement son maigre repas. Elle finissait par en avoir l'habitude, cette nausée perpétuelle. Quand ce n'était pas la grossesse, c'était la maladie. Reprenant son souffle et ses esprits, aussi pâle que la mort, elle pose une main tremblante sur son ventre, caresse ce qui a le plus besoin de sa protection en ce moment, la chose la plus chétive dont elle a la responsabilité, cette graine qui malgré ses supplications, arrondit son ventre jour après jour au risque de trahir sa présence aux regards curieux.

Finalement sa décision est prise: elle ne mourra pas pour ces deux égoïstes qui la poussent vers le précipice béant de la folie. Elle ne peut pas choisir entre sa filleule, son enfant, et son aimé. Attrapant deux parchemins et sa plume, elle réfléchit un instant à ce qu'elle va écrire. Elle aurait tant de choses à leur dire, à leur reprocher même, à chacun des deux. Finalement la main s'agite nerveusement sur le papier, et le message est d'une concision extrême.




A Alix-Ann,
A Finn,

Vous me tuez. Réconciliez-vous.
Je ne veux plus entendre parler de vous deux en attendant.

M.


Elle fait simplement partir les deux lettres, et puis reprend son suicide à l'alcool, jusqu'à ce que ce dernier lui rende le sommeil. Enfin.
_________________
Finn
Une nuit maison à part, comme il n'en y a pas eu depuis leur départ pour la Bourgogne. Des mois sans histoires. Il faut bien une Alix Ann pour malmener la trêve. Pli reçu, et froissé aussitôt, l'Irlandais trempe sa plume. Elle ne veut plus en entendre parler mais il a besoin d'éclaircissements. Le drame de la situation lui échappe au moins autant que la nécessité de s'attacher enfant aussi ingrate.

Citation:



    Marzina,
    Ma c'harentez agonisant,


    Ça veut dire que vous allez vous réconcilier avec ma sœur ?
    L'équilibre qui doit régir toute union me porte à le croire.

    Et en passant, si l'encre ne vous fait pas défaut, faites donc part à votre filleule de ce que nous avions convenu hier. Le premier pas que vous m'aviez promis, vous vous rappelez ?


      F.





Il n'est pas dit qu'il faciliterait les choses. D'ailleurs, il ne l'a pas dit.
_________________
--Mathilda.
Elle avait été rappelée en urgence de Quiberon pour venir à la maison de Vannes. L'intendante s'occuperait de la baronnie, elle, elle devait s'occuper de la princesse et faire tourner la maison. Elle s'activait donc, les manches retroussées, faisant préparer le déjeuner et transportant une bassine d'eau froide pour rincer les compresses. On mena le messager jusqu'à elle. Tout d'abord elle refusa la lettre, demanda au messager de repasser dans quelques jours. Et puis quand elle su que la lettre venait du fiancé, elle finit par demander au messager de patienter. Attrapant le parchemin, elle écrivit au dos.



Monsieur,

L'Altesse est alitée. Hier, la maladie s'est aggravée. Elle s'est enfin décidée à voir un médecin, et à suivre ses recommandations.
Le médecin a recommandé beaucoup de repos, afin qu'elle ait des forces pour combattre la maladie. Il a proscrit toute contrariété, Madame a déjà perdu des enfants, son corps est chétif, et le médecin craint pour la santé de l'enfant et de la mère.
Elle a perdu beaucoup de forces. Le mal l'empêche de garder la nourriture. Mais elle prend ses tisanes sans faire d'histoires.
Je ne peux pas lui transmettre votre lettre avant que le médecin ne l'autorise.

Mathilda


Elle tendit la lettre au messager, puis stoppa son geste.

"Dites au chevali...à Monsieur, que je lui donnerai régulièrement des nouvelles de sa santé, s'il le souhaite."

Elle lui confia finalement la lettre, et puis elle reprit sa bassine et retourna changer les linges.
Alix_ann
Bien sûr qu'elle avait remarqué qu'il lui faisait la gueule, elle avait seulement fait semblant que non. Elle avait bien envisagé l'idée de s'excuser, quelques fois, plusieurs pour être honnête et elle s'était abstenue, sûrement par fierté hautement mal placée, ou plutôt pour repousser le moment ou elle devra non plus seulement se le figurer comme le potentiel futur gros connard qui ne serait que le prochain a causer de la peine à sa marraine, mais comme son futur mari et le père de son enfant. À quatorze ans, elle a déjà vu de l'amour ses ravages, toutes ces larmes de crocodiles à essuyer de ces visages bouffies, toutes ces carcasses décrépie de la force émotionnelle d'un enfant de deux ans, tout ces sacrifices déraisonnables et égoïstes, toutes ces déceptions, ces abandons. Elle en avait mit du temps à retrouver sa marraine, à ce qu'elle voit en elle une mère, encore plus à se faire à son oncle, le rustre. Pourquoi tout ce bel équilibre, cette ébauche d'une si belle famille devait-elle tenir aux élans du ventricule d'une princesse et d'un Irlandais? Ça lui avait prit du temps, à s'y faire. Alors Finn, qui pouvait se casser du jour au lendemain en leur laissant une blonde engrossée avec les capacités cérébrales d'un marmallow...

Du coup, quand elle avait reçue ce papier ce matin elle n'en a pas tout suite accepté la teneur. Se réconcilié avec l'Irlandais? Lui adresser la parole?
Elle l'avait lu, plusieurs fois, assise sur les couvertures pesant la gravité de la situation. Elle avait froissée le papier, s'était plains de sa misérable existence à son lapin Jean-Baptiste et avait décidé que de toute façon, il avait qu'à être moins... moins... comment dire? Là? Voilà tout, c'était pas son problème si il ne savait pas comment se comporter avec elle, il avait qu'à savoir. C'était pas de sa faute, si elle l'avait vexé. Il n'avait qu'à pas avoir son passif collé à toutes les bouches du royaume, de la fornication avec une chèvre aux pléthores de femmes abandonnées. D'ailleurs elle a autre chose à foutre que de s'occuper de l'égo du leprechaun à l'instant. Comme sa grasse mat'.

Elle marmonne, jetant les couvertures. Jean Baptiste effectue un énorme bon d'une grâce tout à faire discutable, c'est que l'âge n'avait pas arrangé son embonpoint, d'un ou deux mètres avant de s'écraser péniblement par terre. Alix, elle, se lève péniblement, agite les bras, enfile une cotte, et va se mettre devant le secrétaire de la chambre qu'elle occupait à St Brieuc. C'est bien parce que Marzina a dit qu'elle l'a tuait et que comme idée ça lui plaisait pas spécialement. Pas du tout parce qu'elle se sent coupable, hein.


Citation:
A Finn Ó Mórdha,
d'Alix Ann de Montfort,

    Je suis vraiment très très désolée. Je suis tellement désolée que je pense qu'il faudrait peut-être qu'on fasse la paix. Comme ça Marzina redeviendra heureuse.


La Bonne Journée


Bah quoi, elle est pas bien cette lettre d'excuse?
_________________

- Bob Marley
Finn
En colère mais inquiet. En dépit d'une obstination pathologique lorsqu'il se sent dans son bon droit, l'Irlandais ne peut s'empêcher de craindre pour la graine comme pour son maladif cocon. Des nouvelles régulières, comme c'est commode. Quand bien même le voudrait-il, comment pourrait-il l'informer de l'avancée des tractations avec la filleule si l'accès à la marraine lui est refusé ? Tout juste bon à attendre que le sort en décide, Finn s'apprête à s'y résoudre et, de fait, à ne rien concéder. Mais la surprise d'un nouveau pli le voit remettre sa passivité à plus tard. La petite névrosée s'est donné la peine ? Ça mérite au moins de creuser.


Citation:


    Alix Ann de Montfort,


    Vous pensez qu'il faut faire la paix ? Mais de quelle guerre ?
    Et de quoi êtes-vous donc désolée ?


      Finn Ó Mórdha




_________________
Alix_ann
De quoi? Il l'embête, avec toutes ses questions. Elle s'excuse, il ne pourrait pas s'en satisfaire?

Citation:
À Finn Ó Mórdha,

    La paix, qui viserait à ramener le bonheur et de la vitalité dans l'existence de Marzina, qui, selon mes dernières informations a l'air de très sérieusement décrépir. Je ne sais pas ce que vous lui avez fait, ou ce que vous lui avez simplement dit (observez d'ailleurs mon usage du vouvoiement). D'ailleurs, si quelques nouvelles de son état vous parviennent je compte sur votre amabilité pour me les faire passer.
    Je suis désolée que vous m'en vouliez pour une obscure raison, qui a quelque chose à voir, n'hésitez pas à rectifier si je me trompe, avec les quelques indications que j'avais fait parvenir à Marzina durant votre escapade Bourguignonne. Dont certaines effectivement l'incitait à s'éloigner de vous, ce qu'elle n'a pas fait.
    Je suis sûre qu'à ma place et pour elle vous auriez pu vous montrez aussi méprisant.


d'AAeM

_________________

- Bob Marley
Finn
Réponse prompte, car l'affaire est disposée à s'éterniser, de toute évidence.

Citation:



    Alix Ann de Montfort,


    Si je dois comprendre le mépris auquel vous tient votre situation, vous devriez comprendre celui qu'implique la mienne, mais ça ne nous avancerait pas à grand chose d'accepter notre mépris mutuel.

    Je constate néanmoins que vous êtes capable de faire l'effort de vouvoyer, comme quoi ce n'était qu'œuvre de mauvaise volonté jusqu'ici. Serait-ce ce dont vous êtes désolée ? Comment voulez-vous que je vous pardonne si vous ne savez pas exactement vous-même de quoi vous vous excusez ? Que je vous en veuille, c'est un fait. C'est du pourquoi qu'il faut s'excuser, en avouant ses fautes et en les reconnaissant comme telles, si tant est que l'on en recherche le pardon.

    Puisque vous ignorez beaucoup et que nous n'arriverons à rien comme ça, je vous informe. Voyez en cela le pas que je fais vers vous. Les nouvelles me parvenant de votre Marraine sont celles d'une femme alitée par la maladie, laquelle s'est aggravée hier après qu'elle se soit rendu compte que son rêve d'une famille unie était sérieusement compromis. Car famille dont elle aimerait que vous ne soyez pas juste une pièce rapportée, mais un membre à part entière. Chose qui semble pour l'heure impossible tant que la désunion règne entre nous deux. Vous avez nui, et non sans adresse, je vous reconnais bien cette qualité là. Vous m'avez cherché querelle, cela depuis le premier jour, et voici le bilan qui en résulte aujourd'hui.

    En espérant avoir pu vous apporter quelques éclaircissements.


      Finn Ó Mórdha




_________________
Alix_ann
Citation:
À Finn Ó Mórdha,

    N'espérez pas me faire porter le rôle de la nuisance. Je vous reconnais votre adresse à me faire passer vos reproche. Il n'y a jamais eu aucune mauvaise volonté dans le comportement que j'ai eu avec vous, je ne peut qu'être denouveau désolée que vous perceviez aussi peu les efforts que j'ai fait depuis votre arrivée en Bretagne. Je suis même la première à me réjouir du succès que vous y rencontrez, que ce soit auprès de Chimera durant sa campagne ou pour votre travail à la diplomatie.

    Mais si je peux me permettre avez-vous songé un instant que le mépris dont vous pensez que je fais preuve à votre égard et dont vous m'en voulez autant ne pourrait pas être de votre fait? Votre passif dans le mercenariat mis à part, il vous ait déjà arrivez d'abandonnez femme et enfant plus d'une fois. Naturellement, que j'éprouve de la méfiance envers vous. Qu'est-ce qui peut m'assurer que vous n'allez pas recommencez, sans même peut-être que l'enfant soit encore né? Lorsque vous avez rencontré ma marraine ce fût au détriment de Astana. Votre tête est mise à prix, pour, entre-autre, un régicide. Un autre enfant de vous est à naître pour très vite. Et que dire du traitement à Gaetan?

    Je vous apprécie, très sincèrement. Et c'est déjà bien car si on n'avait fait que me parler de vous je vous aurez sans doute détesté par principe, parce que dans ce que je viens de cité on ne peux pas deviner la personne aimable et vu que vous allez épouser ma marraine et faire partie de ma famille il m'arrive parfois, je le confesse, de m'arrêter à ces choses là.

    Si je considère Marzina comme ma mère vous êtes sûrement ce qui se rapproche le plus de l'idée que je peux me faire aujourd'hui d'un père. Quant à mon prétendu mépris je vais y travailler.


d'AAeM

_________________

- Bob Marley
Finn
Citation:



    Alix Ann de Montfort,


    Je n'espère pas vous vous faire porter le rôle de la nuisance, la vérité se suffit à elle-même, elle n'a pas besoin que l'on en décide. Je me contente de la constater et de la présenter telle qu'elle est, aussi difficile à accepter puisse-t-elle être pour vous. Ma mémoire étant parfois meilleure que le suggère mon âge, je vais vous y aider en vous rappelant certains faits.

    Ainsi, vous vous souviendrez peut-être avoir menti à votre Marraine pour me faire accuser de choses qu'il vous a plu d'inventer dans le seul but qu'elle m'en veuille. Ça ne date pas d'hier en effet, mais je me souviens un peu trop bien de ce jour d'automne, en taverne.

    Ensuite, vous avez fouiné dans mon passé et avez osé en déballer le pire à votre Marraine. Mais que savez-vous de mon passé ? Ce que d'autres vous en ont raconté. C'est même pire que cela : ce que des gens qui seraient ravis de trancher la tête de votre précieuse Marraine, s'ils en avaient l'occasion, vous en ont raconté. Lorsque l'on cherche vraiment à savoir la vérité, du moins à s'en approcher, on n'écoute pas seulement la version d'un seul parti. Lorsque l'on a les meilleurs intentions du monde et que seule la vérité importe, on s'informe des deux côtés. Ce que vous n'avez pas jugé bon de faire. Si vous l'aviez fait, alors j'aurais félicité Son Altesse d'avoir si précieuse alliée à ses côtés. Mais non, en sus de colporter les ragots, vous choisissez de colporter ceux des gens qui veulent nuire, tant à moi qu'à votre Marraine.

    Je ne m'étendrai pas sur ces bruits de couloir que vous avez cru suffisamment pertinents pour qu'ils vaillent la peine d'être connus de votre Marraine. Ceci parce que je n'ai aucun secret pour elle et qu'elle savait, elle, ce qu'il en était réellement. En cela, votre action n'a eu pour résultat que de lui faire comprendre que la jeune fille qu'elle estime le plus n'a aucune confiance en les choix qu'elle fait, qu'elle est prête à gober tout le mal que l'on peut lui dire de l'homme qu'elle a choisi. Vous n'étiez pas là à la réception de vos plis, alors comme ça vous savez la peine que vous lui avez causé. Je ne reviendrai que sur les femmes que j'ai « abandonnées ». Car encore une fois, que connaissez-vous des relations entre hommes et femmes ? Ce que vous avez vu chez les autres, chez vos parents, durant votre courte existence. En aucun cas ce que vous avez vécu vous-même. Donc pas grand chose, finalement. Encore une fois, vous jugez dans l'ignorance. Ces choses sont compliquées, cela vous l'avez peut-être compris, et bien souvent les torts sont partagés.

    Maintenant, continuez à dire que vous n'éprouviez aucune hostilité envers moi depuis le départ. Osez à nouveau faire mentir votre Marraine à ce sujet, car elle m'en a fait part, sachez-le. Dès le début, elle me l'a expliqué. Osez enfin me faire mentir en niant ce que je viens de vous récapituler.

    Je veux bien croire, moi, que vous m'appréciez. Je constate seulement que vous ne savez pas le montrer, et que vous n'avez pas fait les efforts que vous imaginez en ce sens. Votre prétendu mépris ? Mais ce n'est pas moi qui le prétends. C'est vous qui une lettre avant me demandiez de comprendre votre attitude méprisante.

    Moi, ce que je comprends, c'est que je n'ai pas la responsabilité du mépris que vous éprouvez, éprouviez, ou auriez pu éprouver. Cela car je ne suis pas responsable de ce que l'on dit de moi. Si vous pensez le contraire, c'est que vous pensez également que votre Marraine mérite sa réputation. Mais je ne crois pas que vous la preniez pour une catin, comme certains se plaisent à le dire. Enfin, ce que je comprends également, c'est que vous ayez voulu la protéger. Maladroitement, en dépit de tout bon sens et contre moi, mais avec l'intention légitime de la préserver. Cela explique mais n'excuse pas.

    Pour cette raison, je suis disposé à pardonner. Je vous ai donné les conditions du pardon. Mais encore faut-il que vous y soyez favorable. C'est à vous de voir, à présent. Soit vous avez la décence de reconnaître que je n'ai jamais cherché à vous nuire, contrairement à vous et que malgré de bonnes intentions, cela constitue de votre part une faute, soit vous ne l'avez pas. Sachez juste une chose : il n'y a qu'une seule issue heureuse à tout ceci. Pour moi, comme pour vous. Et surtout pour elle.


      Finn Ó Mórdha




_________________
--Mathilda.
Quelques jours plus tard.

"Non. Non. NOOOOON!"

Et une tasse qui vient s'écraser sur le mur à côté de la porte tandis que Mathilda se baisse pour éviter le projectile.

"Y'en a MARRE de la tisane! Marre, marre, MARRE!"

Comme un vent de rébellion dans la propriété Montfort. Plus que jamais, il ne fait pas bon côtoyer une blonde enceinte contrariée et astreinte au repos et à l'abstinence de presque tout.

"Vous en conviendrez Docteur, il devient difficile d'éviter les contrariétés..."

Grimace de la demoiselle de compagnie. Acquiescement las du médecin de famille.

"C'est sûr que si TOUT la contrarie...
- Que préconisez-vous?
- LA SOUPE C'EST FINI! Je veux de la viande, de la VIAAAN-DEUH!"

Un OVNI passe à travers la pièce, et c'est une pluie de soupe qui fait fuir les valets de la maisonnée.

"Donnez-lui ce qu'elle veut, mais qu'elle ne quitte pas le lit."

Grimace désolée à Mathilda.

"Il faut tenter de la détendre. Il semble évident qu'elle a recouvré la santé, mais l'enfant restera en danger tant qu'elle continuera de saigner.

- Mais je fais comment pour la garder au lit moi?!
- Occupez-la. Ou ce sera une troisième fausse-couche."

Pendant que des effluves de viande grillée commencent à emplir la maisonnée et qu'on remonte une bouteille en urgence de la cave, Mathilda prend la plume.



Monsieur,

La santé de l'Altesse semble hors de danger. Néanmoins celle de l'enfant n'est pas encore assurée. Elle ne se soumet plus aussi facilement aux consignes du médecin, et ne supporte plus aussi bien le repos. Elle s'ennuie et devient capricieuse. Le médecin craint que son tempérament ne porte préjudice au petit héritier. Il ne faut pas la contrarier mais comment faire quand tout la contrarie?!
Je ne sais plus quoi faire.

Mathilda
Finn
Pâle devant les nouvelles de l'héritier et furieux contre les deux blondes, l'Irlandais prend cependant la peine de répondre.

Citation:



    Mathilda,


    Je peux lui rendre visite s'il le faut, mais je vous préviens : je n'ai aucune bonne nouvelle, que des contrariétés, et de moins en moins de patience pour les caprices.


      Finn Ó Mórdha




_________________
--Mathilda.
C'est toute aussi pâle que Mathilda reçoit les nouvelles. "Je ne vous serais d'aucune utilité", voilà ce qu'elle lit entre les lignes. La déglutition est difficile. Si l'Altesse s'est calmée entretemps, visiblement à court d'énergie, la situation reste tendue. La réponse s'impose d'elle-même.



Alors ne venez pas, Chevalier.
C'est moi qui sauverait votre héritier.
Je suis la dame de compagnie, vous n'êtes que le père.

Mathilda


Et puis elle retourne auprès de sa dame, s'efforçant de masquer son inquiétude pour avoir le sourire accroché aux lèvres, lui tendant quelques parchemins.

"Regardez ce que j'ai retrouvé Altesse, ne serait-ce pas vos dessins pour la décoration du château de Nantes? Je me suis dit que vous auriez peut-être envie de refaire la décoration de la demeure vannetaise..."

La jeunesse est trésor d'inventivité.
Finn
Inutile de dire que le mot a fini au feu et que l'idée de distribuer sa paire de claques à Mathilda, en personne, s'est imposée. L'Irlandais a traversé une partie de la ville sans adresser un regard à quiconque avant de se retrouver devant la grille. La demeure vannetaise de la Prinsez est là, il s'annonce, retenant toute colère de paraître. On a dépassé le stade de la simple irritation.
_________________
--Mathilda.
Le calme est finalement revenu maintenant que l'Altesse a une occupation. Plus qu'une dame de compagnie, Mathilda est babysitter de princesse. Pour se féliciter d'avoir pensé à donner toiles, pinceaux et peinture à la blonde et d'avoir ainsi ramené le calme dans la maisonnée, elle se prend une pause qu'elle estime rudement méritée. Elle a beaucoup de sommeil en retard et se laisse choir sur une chaise, prête à profiter du temps de repos avant la prochaine crise.

"Monsieur est à la porte."

Grimace de la jeune femme. La prochaine crise hein? Qu'est-ce qu'elle disait!
Quittant à regret son siège si douillet, s'arrachant aux bras de Morphée, elle vient à la rencontre de l'Irlandais. Il vient pour quoi exactement? Saccager ses efforts? Détruire ce qu'il avait engendré?! La demoiselle prend sur elle pour venir l'accueillir.


"Demat Monsieur."

Elle finit par savoir un peu, comment il est. Elle vivait au quotidien avec lui depuis que l'Altesse l'avait installé au château, et elle avait apprit un peu plus à le connaitre pendant cette séance de doléances qu'ils avaient partagé ensemble, alors elle lit sur son visage la contrariété, et fait un pas prudent en arrière, juste au cas où.

"L'Altesse est dans sa chambre, elle a retrouvé son calme pour le moment."

Elle se mordille la lèvre, sachant très bien qu'elle va regretter les mots qu'elle s'apprête à prononcer.

"Puis-je conseiller à Monsieur de préserver la paix actuelle de cette maison?"
Finn
Coup d'œil par-dessus l'épaule de son interlocutrice pour reconnaître les lieux et ainsi constater que la quiétude a repris ses droits. L'Irlandais pose à nouveau le regard sur l'employée une fois qu'elle a terminé.

- « Je vous en prie, continuez de dire à Monsieur ce qu'il doit faire. Vous l'avez fait déplacer, mais il peut très bien se foutre sagement dans un coin avec de quoi dessiner pour passer le temps. Ou repartir. »

Tout ce qu'il y a de plus sérieux et de plus sarcastique à la fois, le Gaélique attend ses consignes. En ayant trop gros pour avoir réellement envie de la voir, il n'a pas l'intention d'insister plus que ça.
_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)