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[RP] Même quand on veut on ne peut pas toujours.

Asami...
Porte ouverte à tout RP cohérent car j'aime l'improvisation.
Une seule petite demande à tout éventuel intervenant : terminer le rp par le titre du sujet, soit "Même quand on veut on ne peut pas toujours."
Bon jeu à tous !



Kokura, Daimyo Otomo.



Un simple jour d'hiver. Banal. Heureux. Douloureux.

Banal car la vie était devenue une douce valse d'habitudes.
Il y a eu un avant. Il y a un pendant. Il y aura un après.

Le avant, c'était la vie de servante attentionnée, la tisserande, la cultivatrice de champignons, l'expatriée, l'étudiante au Monastère, la shinshoku, la Guji, la tenancière de gargote, la chef de port.

Le pendant, c'est plutôt une vie d'épouse depuis presque deux ans, de maman de bientôt deux enfants, de femme au foyer occupée toute la journée par les tâches ménagères courantes.
Elle était heureuse car comblée.

Le pendant, c'est aussi la douleur.
Un mal fréquent depuis plusieurs semaines.
Un mal quasi permanent depuis quelques jours.
Elle s'inquiétait.

Lujan, son mari, voyait bien que ça n'allait pas.
Ria, son amie, lisait en elle comme sur un rouleau de papier de riz.
Pourtant, Asami essayait de cacher toutes manifestations physiques de souffrance.
Elle essayait, mais n'y parvenait.

Aujourd'hui était donc un jour banalement heureux dans la souffrance...
Elle aurait volontiers occulter cette dernière.
Mais même quand on veut, on ne peut pas toujours.
Ria
[Kokura. Daimyo Otomo.]

La vie n’est qu’une succession de changements, plus ou moins importants, parfois déterminants. Les choix que l’on fait, ne sont pas toujours ceux que l’on souhaite mais le plus souvent imposés par les aléas du destin.

Destin. Chose à laquelle bon nombre de personne croient mais que personne n’est en mesure d’expliquer et encore moins prévoir. Est-on seulement maître de sa destiné en ce monde ? Rien n’est moins sûr et encore moins de sa liberté.

Liberté. Prétexte fallacieux pour donner un sens à son existence. Elle l’avait apprit à ses dépends et ce mot avait finit par devenir un vide comblé de tout et surtout n’importe quoi. Ce n’était finalement rien de plus qu’une multitude de chaines plus ou moins longues, vous rappelant douloureusement à l’ordre lorsque vous en atteigniez l’extrémité.

Dur et fragile à la fois, comme ces chaines qui la liaient. Elle se sentait brisée d’avoir trop aimée. Pourtant, elle ne pouvait nier les petits bonheurs qui croisaient son chemin. Ses enfants tout d’abord, seuls êtres en qui elle pouvait croire aveuglement. L’amitié ensuite. Rare et précieuse d’une femme rencontrée au hasard d’un voyage. Depuis lors sa sœur de cœur. Celle pour qui sourire et tendre la main n’avait jamais été un souci.

Deux femmes aux destins bien différents mais irrémédiablement liés. L’une trop humble, qu’il avait fallut pousser à se réaliser, l’autre à fleur de peau, qu’il fallait sans cesse rassurer et apaiser. Le jour et la nuit et pourtant, une longue amitié qui perdurait. Et Ria s’inquiétait pour Asami, devenue trop pale, trop fatiguée. Sa grossesse ne semblait pas aussi idyllique que la première et l’instinct soufflait à Ria que la bataille à venir serait rude.

Ria aurait aimé effacer les souffrances de plus en plus visibles du visage d’Asami, comme on assèche d’un geste tendre les larmes d’un enfant, la rassurer et lui assurer que tout irait bien.
Mais même quand on veut, on ne peut pas toujours.
Hanae




Alentours de Kokura. Daimyo Otomo.

La jeune miko avait fini par quitter le sanctuaire secondaire de Kokura pour retourner vivre chez ses parents, dans les environs proches de la ville, sur la route de la carrière de pierre. Déçue, elle l'avait été. Mais elle préférait se dire que si les événements devaient se passer ainsi, c'est que ça devait être mieux pour elle.

Elle avait quitté le sanctuaire, donc, mais n'avait pu rester sans contact avec celle qui avait pendant longtemps occupé le rôle de shinshoku de la ville et Guji du Taisha. Elle avait même eu la prétention de croire qu'elle deviendrait elle -même shinshoku après Asami. Elle avait, aussi, eu l'égocentrisme de caresser l'espoir qu'un jour Asami doive quitter ses fonctions. C'était avant la décision de l'Empereur Céleste de limiter les possibilités d'un shinshoku à devenir kannushi officiellement. Asami lui avait confié son incontrolable déception à cette nouvelle puisque ces études de médecine lui fermaient les portes de postes officiels au sein de la communauté religieuse.
La jeune fille avait été très attristée des confessions réservées d'Asami sur le sujet, et elle s'était jurée, alors, qu'elle ne continuerait pas dans cette voix par solidarité envers sa shinshoku.

Elle avait quand même dû, à la demande d'Asami, rester vivre au sanctuaire pendant plusieurs mois avant qu'elle puisse décemment annoncer qu'elle rentrait chez elle puisqu'il n'y avait aucune candidature officielle pour remplacer Asami.

Sur le chemin de la maisonnette de ses parents, Hanae se disait qu'elle aurait fait n'importe quoi pour revenir en arrière, à l'époque où elle restait chaque jour en compagnie d'Asami en enrichissant quotidiennement ses connaissances sur le shintoïsme.
Mais même quand on veut, on ne peut pas toujours.
--Lujan
Rizières de la famille, Kokura, Daimyo Otomo

Presque deux ans de mariage, un fils d'environs 15 mois (parce qu'il ne faut pas trop en demander à Lujan), et un enfant prêt à venir au monde incessamment sous peu. Toute cette petite tribu nécessitait qu'il redouble d'efforts afin que les récoltes puissent subvenir aux besoins de la famille.
Pour cela, il ne lésinait pas. Réveil bien trop tôt à son goût, repas bien trop riche au goût de sa femme, chemin bien trop long pour quiconque afin de se rendre dans leurs rizières, journée bien trop longue avant de retrouver son foyer dans l'après midi. Et pendant tout ce temps, il laissait à contre coeur son épouse souffrante à la maison.
Parce qu'il voyait bien qu'elle souffrait, bien qu'elle n'en disait que rarement mot ; les traits tirés sur son visage étaient des signes bien plus révélateurs que tous les mots. Et ça l'inquiétait lui aussi, comme il savait que ça inquiétait leur amie Ria, et comme il savait que c'était inquiétant que Ria s'inquiète elle aussi.
Il aurait aimé rester auprès d'elle, ne pas avoir à être sur le qui-vive toute la journée dès qu'un bruit lui révélait la présence de quelqu'un, s'imaginant à chaque fois que quelqu'un venait lui annoncer le début du travail pour Asami. Il avait hâte mais il craignait cet instant en même temps. Il aurait aimé que les choses se soient déjà passées, bien, et parler de ses craintes au passé en en riant autour d'un exceptionnel verre de saké.
Seulement parfois, même quand on veut, on ne peut pas toujours.



Posté avec l'autorisation de Jd Lujan, d'un commun accord
Asami...
Les pieds sur terre, la tête dans les nuages.


Enfin dans les nuages, pas vraiment. Dans les étoiles plutôt ; Asami était inconsciente. Enfin pas vraiment. Bref.

Ca lui pendait au nez. Seule à la maison avec son fils, il avait suffi qu'elle se penche un peu trop vite en avant pour sentir une douleur si vive en bas du ventre qu'elle dut s'affaler par terre doucement avant de succomber à l'évanouissement.
Des gouttes de sueur perlaient sur son front.
Sa respiration était rapide et saccadée.

Pendant ce temps là, l'enfant était dans la cour intérieure, occupé à observer des fourmis former une ligne parfaite. Fasciné, l'enfant de 16 mois resta ainsi de longues minutes sans demander après sa mère.
De longues minutes. Mais elles passèrent malgré tout, et quand le petit trouva Asami allongée, il crut évidemment qu'elle dormait. Il s'allongea donc contre elle et s'endormit plus d'une heure.

En attendant, Asami vivait dans un monde imaginaire, entourée d'énormes coups de tambours qui résonnaient.
Portée par des hommes qu'elle ne connaissait pas, les alentours étaient déserts.
Il fait chaud. Très chaud. Trop chaud. Elle suffoque doucement, tentant de se contrôler pour respirer calmement. Son corps est soulevé par de légers spasmes.

Kazuaki se réveille par de petits sursauts de sa mère. Il la secoue. Il l'appelle. Il tente de la réveiller.
Mais Asami n'est pas endormie. Elle est même étrangement semi-consciente. Mais elle ne se réveillera pas pour autant sur de simples appels.

L'enfant pleurera longtemps. Très longtemps. Trop longtemps.
Ce n'est pas qu'elle ne voulait pas réconforter son fils, mais parfois, même quand on veut, on ne peut pas toujours.
Ria
[L'amitié, ça n'a pas de prix.]

Il y a des jours comme ça où rien ne va comme on le souhaite. Et depuis qu’elle était levée, tout allait de travers. La nuit avait été difficile, autant pour elle que pour Haneki. Etait-ce son état d’énervement ou l’enfant avait-il vraiment mal au ventre ? Elle n’aurait su dire mais toujours était-il que ni l’un ni l’autre n’avait put dormir autant que nécessaire. Et c’est la mine défaite et les yeux cernés qu’elle avait entamée sa journée de travail.

Vivre seule avec un bébé d’à peine plus d’un mois n’avait pas que des avantages et ne pouvant compter que sur elle-même, il lui fallait bien souvent réaliser des tâches dont elle avait peu l’habitude. A cela s’ajoutait un manque évident de patience, chose peu coutumière chez elle, mais qui commençait à faire des ravages sur son moral. Peu soutenue et surtout peu encouragée, elle accumulait les difficultés et les frustrations.

Elle sentait la corde se tendre, redoutant le moment où elle atteindrait le point de rupture. Ce ne serait pas une partie de plaisir, ni pour elle, ni pour ceux qui croiseraient son chemin. Elle se connaissait assez pour savoir qu’il arriverait inévitablement un moment où elle viderait tout ce qu’elle avait sur le cœur et cette seule perspective l’inquiétait.

Tentant de raisonner l’orage qui menaçait, elle avait remis à plus tard certaines tâches pour se concentrer sur la préparation de quelques plats. Il fallait qu’elle prenne l’air et une visite à Asami lui semblait être la meilleure solution pour faire le vide en elle. La jeune femme n’était pas au mieux la dernière fois qu’elles s’étaient rencontrées et Ria avait finalement laissé de coté ses bonnes manières pour rendre une visite impromptue.

Munie des boites enveloppées et son fils dans son écharpe, Ria était passée au Tengu pour proposer à Himi de l’accompagner. La fillette avait déjà manifestée son envie d’aller voir Asami et c’était une bonne occasion. Il fallut traverser une bonne partie du village avant d’atteindre l’habitation, mais le temps clair rendait la promenade agréable. Chemin faisant, ses préoccupations lui laissaient enfin un peu de répit et c’est presque joyeusement qu’elle s’annonça à la porte.

L’absence de réponse à son appel l’intrigua, aussi insista-t-elle un peu avant de se permettre d’entrer, laissant ses zoris à la porte. L’inquiétude la gagnait à mesure qu’elle s’avançait, tout était ouvert, aussi, Asami ou même Lujan aurait dû être présent.

Ce qu’elle fini par découvrir la glaça d’effroi et sans réfléchir, elle se débarrassa de ses paquets et déposa son fils sur les tatamis avant de venir s’agenouiller auprès d’Asami. Dégageant délicatement les mèches collées au visage de son amie, s’assurant que celle-ci respire encore et évaluant d’un coup d’œil la situation. Mue par l’instinct, elle alla chercher un linge et un seau d’eau avant de soulever doucement la tête de son amie, glissant ses genoux dessous pour la soutenir.


Asami ! Asami ! Vous m’entendez ?

Sa voix lui paraissait lointaine tant la panique l’avait saisie tout en essuyant la sueur du visage d’Asami.

Il allait être urgent de réagir et bien.

Seulement parfois, même quand on veut, on ne peut pas toujours.

_________________
Himi
[Kokura. Daimyo Otomo]

Depuis son retour, Himi vivait au Tengu. Elle était heureuse c'était chose sûre, mais la présence de Ria lui manquait énormément, et elle ne s'en privait pas pour lui faire remarquer. Jamais formulé comme un reproche, mais plutôt comme une incompréhension. Ça aurait été tellement plus simple si à nouveau ils étaient tous réunis ! Mais on lui avait dit que ce n'était plus possible, et vu que c'était Ria qui lui avait dit, ça devait être vrai, Ria elle disait toujours la vérité, toujours.

Heureusement, elle venait souvent la visiter, et ça Himi ça la rendait dans un état euphorique, elle adorait aller se promener, surtout vers le port où on s'amusait à compter les mâts et les mouettes, mais aujourd'hui c'était différent, on allait voir Asami-san, et ça c'était encore mieux que le port.

Tout le trajet, elle avait sautillé à côté de Ria, posant mille questions, sur Haneki : "Dormait-il ?", "Avait-il faim, soif ?" "Avait-il vu l'énorme mouette qui venait de passer au dessus d'eux ?". Autant dire que la petite voix aiguë et joyeuse d'Himi avait raisonnée tout le trajet, jusqu'à chez Asami.

Là les choses avaient vite évoluées, si au début l'ambiance était détendue, bien vite Ria sembla inquiète, inquiétude qui déteint sur la petite fille. Elle devient muette, et resta en arrière, proche d'Haneki, comme si elle voulait le protéger d'une menace invisible.

Elle n'aurait pas reconnu Asami si Ria ne l'avait pas appelée. Elle ne dormait pas, ça Himi était assez grande pour le voir, mais alors ?

Les questions se bousculaient, mais la chose qui retient son attention, était le petit Kazuaki qui pleurait, elle se souvenait d'un bébé, maintenant c'était presque un petit garçon.

-Kazuaki-chan... Kazuaki-chan, vient ici...

Elle voulait le rassurer, le mettre en sécurité avec elle et Haneki, loin de la panique ambiante...

Mais même quand on veut, on ne peut pas toujours.
Asami...
Purification de l'esprit par le subconscient.


Ria a écrit:
Asami ! Asami ! Vous m’entendez ?


Oui, elle entendait.
Elle reconnaissait cette voix.
Une voix familière, amicale, légèrement affolée. Pourquoi affolée ?

La douleur avait disparu. Elle était entourée d'une douce ambiance, se sentant comme dans du coton.
L'effleurement du coton sur sa peau faisait référence à son passé de tisserande.

L'inquiétude n'existait plus. Tout était clair dans son esprit. Aucun besoin de réflexion. Juste profiter de l'instant présent.

C'était un peu comme un rêve éveillé. Etrange sensation d'être, sans être vraiment. Etre à moitié. Ou pas du tout. Etre inconsciente de son esprit.

Le passage du linge humide sur son front lui fit l'effet d'une douche froide.
Sa poitrine se souleva dans une respiration accélérée. Ses yeux s'écarquillèrent en regardant Ria, essayant de reprendre ses esprits.

La douleur reprit sa place.
L'inquiétude était lourde à gérer.
Et son fils pleurait en l'appelant. Son coeur se déchirait, et pourtant, elle avait tellement mal qu'elle n'arrivait pas relever la tête pour réconforter son fils d'au moins un regard.

Même quand on veut, on ne peut pas toujours.


L'enfant voulait venir au monde. C'était un soulagement car le corps d'Asami ne supportait pas les petites tortures quotidiennes qu'elle subissait depuis plusieurs semaines.

Seulement, rien n'était prêt, là, maintenant :
- la pièce était emplie de diverses choses nouées, bannies dans la pièce de naissance d'un enfant ;
- Le lit de paille était dans la réserve, à côté de la maison ;
- Le feu n'était pas prêt, bien que le bois et les brindilles qu'Asami avait prévu pour l'occasion n'étaient qu'à quelques mètres.
Et Asami résistait tant bien que mal à l'envie de crier la souffrance qu'elle ressentait.
Oui, elle résistait.

Mais même quand on veut, on ne peut toujours.
Ria
Les mères ont les yeux du coeur ; ce qu'elles ne voient pas, elles le sentent.
[Hector Carbonneau]


La faible réaction d’Asami fini par lui faire reprendre ses esprits. Il n’était plus temps de s’apitoyer sur le sors mais bel et bien de réagir. Kazuaki pleurait toujours et Himi semblait ne plus savoir quoi faire pour le calmer. Les enfants ne pouvaient pas rester dans la pièce, ce n’était pas leur place. Aussi, Ria laissa doucement reposer la tête d’Asami au sol et d’une caresse qu’elle espérait apaisante sur le front de son amie, elle se releva. Elle ne savait pas si elle l’entendrait ou même la comprendrait mais d’une voix à nouveau posée et calme, elle lui parla :

Je reviens très vite. Je vais faire sortir les enfants.

Les sanglots et hoquets du petit Kazuaki avaient finit par réveiller Haneki et c’était un concert de pleurs qui s’était déchainé. Seule Himi avait encore les yeux secs mais Ria devinait aisément que la fillette n’en était pas plus rassurée. D’un léger sourire, elle tenta de la réconforter puis saisissant doucement Kazuaki dans ses bras, elle le berça avec tendresse, chuchotant à son oreille.

Tout va bien Kazuaki-chan. Maman est seulement très fatiguée. Tu vas aller montrer tes jouets à Himi et je viendrais te chercher plus tard, quand maman sera réveillée.

Elle ne pouvait pas s’attarder mais pas non plus laisser l’enfant dans son chagrin. Et elle espérait sincèrement que le petit garçon comprendrait ses mots et le fait qu’il allait devoir patienter. Puis, elle le remit sur ses pieds et s’adressa à Himi :

Je vais vous installer dans la pièce d’à coté le temps que j’aille chercher de l’aide pour Asami.

Ria prit Haneki puis invita Himi à prendre la main de Kazuaki pour l’aider à rejoindre la pièce voisine. Elle aménagea un nid pour le bébé, le calant de sorte qu’il ne puisse basculer tout en lui permettant d’observer autour de lui et retirant le grelot qui ne quittait jamais son cou, elle le confia à Himi.

Cela devrait t’aider à les distraire un moment. Ne bougez surtout pas d’ici.

Un dernier sourire et un baiser affectueux sur chacun des fronts avant qu’elle ne quitte la pièce à la recherche de quoi redresser Asami et la couvrir. Elle s’occuperait des détails en revenant avec l’accoucheuse.

Il allait falloir faire prévenir Lujan mais également Tsune pour ne pas qu’il s’inquiète de ne pas voir Himi revenir au Tengu. Car elle ne doutait plus que la naissance s’annonçait difficile et très longue. L’état d’Asami n’était pas ce qu’il y avait de plus banal et les kamis ne seraient pas de trop pour les assister. Elle savait qu’Asami aurait tout prévu, cependant, elle ignorait qui prévenir pour les rites shintô. Et tentant de chasser ses pensées impurs, elle courue prévenir l’accoucheuse et fit envoyer chercher Lujan aux champs. Ne surtout pas penser au pire…

Mais même quand on veut, on ne peut pas toujours.

_________________
Hanae



[Dans les rues de Kokura]

C'était jour de marché et Hanae devait se coller, comme chaque semaine, à la tâche de se rendre en ville pour arpenter le marché à la recherche de marchandises et denrées à bon prix, chose plutôt rare à Kokura.
Elle avait 50 koban en poche pour essayer de nourrir tous les ventres de la famille, en dehors du riz puisqu'ils avaient quelques rizières.
Comme à chaque fois, elle en profiterait pour passer au sanctuaire rapidement afin de faire quelques offrandes et si le temps lui permettait, elle passerait rendre visite à Asami.

Les étals étaient fidèles à eux même. Les prix étaient toujours très élevés pour ses moyens mais elle réussit malgré tout à acheter un peu de viande pour agrémenter les soupes quotidiennes de nouilles de riz ainsi que quelques fruits.
Elle resta quelques temps près du Sô pour lire les éventuelles nouvelles ; ses parents lui demanderaient sans aucun doute quand elle rentrera.

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand elle quitta le centre de la ville, réfléchissant à si elle allait se mettre en retard pour la route du retour en passant chez Asami.
C'est alors qu'elle entendit appeler pas très loin d'elle :


Asami !! Asami !! Qui peut me dire où vit Asami ?!!

Hanae se retourna sur le messager, le laissant s'approcher d'elle avant de l'interpeller :

Je le peux. Suivez moi, c'est par ici.

Galamment, le messager s'empara des courses qu'elle portait et la suivit.
Hanae était bien loin d'imaginer à quel point elle allait être en retard. Elle était bien loin de prévoir ce à quoi elle allait être confrontée. Quand bien même elle aurait eu une vague intuition, jamais elle n'aurait pu se douter à quel point le fait d'avoir entendu ce messager allait changer sa vie.
Même si elle avait voulu, elle n'aurait pas pu.


Petite variante sur la phrase de fin
Shoguro
Otomo.. Bien dix ans que je n'y avais plus fichu les pieds.. Cet endroit.. Ne me manquait pas, au fond. J'étais un adolescent faisant l'école lorsque j'en étais partis.. Y revenir en tant que médecin ne provoquait en moi pas la moindre nostalgie.
Je n'étais plus attaché à grand chose sinon les miens.. Et les miens n'étaient plus en Otomo, alors..

Et ça tombait bien, parce que j'étais pas là en vacances ! J'étais soucieux. Une lettre laissée sans réelle réponse, sinon quelque chose d'inquiétant signée d'une main dont je ne savais rien.. Et pas de nouvelle depuis.
Je comptais en rester là, c'était vrai. Cette.. Asami était certes une sorte de consœur, et je lui avais certes demandé de l'aide. Mais de là à commencer à prendre la mer pour vérifier l'état d'une inconnue sous pretexte qu'elle ne répondait pas..

Mais bon.. Comme j'avais insisté pour assister ma cousine qui devait aller en Ito.. Maintenant que j'y étais et que je n'avais rien à y faire sinon observer des brutes lui rendre hommage.. Autant prendre mes pieds et mon bâton pour venir voir de moi-même ce qu'il en était. Et puisque j'allais voir un consoeur, autant prendre mon matériel également. J'aimais voir la tête des médecins japonais quand je ramenais des outils et traités de médecine venus d'Alexandrie.

-Asami !! Asami !! Qui peut me dire où vit Asami ?!! 

Je me retournais vivement, laissant là mes pensées tandis que je parcourais Kokura, pas pressé pour deux sous. Tien ? Asami ? Eh, les Kamis veillent sur ma chance, dirait-on.. Je me dirigeais donc vers celle qui conduisait la paire, m'inclinant avec cérémonie et usage.

-Oh.. Excusez-moi.. Vous me mèneriez à elle, moi aussi ? Je suis médecin, et il faut que je m'entretienne avec elle également. Je suis venu de loin.. Je suis Shogu..

Ce fut le messager qui m'interrompit, surpris

-ro.. ? Mais.. Vous devriez être là depuis une semaine ! On m'a demandé de vous faire parvenir une lettre urgente !

Mes yeux s'équarquillèrent. Pardon ?! Mais j'avais rien reçu moi ! Tu parles de Kamis qui veillent sur ma chance ! Je m'inclinais prestement devant la jeune fille qui l'avait guidé. Visiblement, on avait du courrier pour cette Asami, en plus.

-Mlle.. On a visiblement besoin de moi la bas.. Pourriez-vous presser le pas ?

Je rajustais l'écharpe rouge, seule couleur de ma tenue grise, qui me tenait loin du froid et masquait mon cou, paré à me mettre à courir, ma sacoche sous le coude.
J'aurais du venir plus tôt. J'aurai du insister. J'aurai du me douter de quelque chose, et faire que ce mauvais pressentiment n'existe jamais !
Mais même quand on veut.. On ne peut pas toujours.
Asami...
Il y avait certaines choses dont personne n'était au courant dans son entourage, tout simplement parce qu'elle ne jugeait pas utile d'en parler. Oui, Asami est de ce genre à taire des paroles inutiles.

Sa correspondance avec Shoguro avait commencée de longs mois auparavant. Par le hasard de connaissances de certaines connaissances, ils avaient fini par lier un lien épistolaire qu'Asami avait entretenu afin de partager de nombreux sujets sur une médecine lointaine dont bien peu avait entendu parler.
Elle lui avait même fait part, par confidence surprenante de sa part, sa hantise à être confrontée, un jour, au sang, tellement impure pour un membre de la communauté shintoïste, mais pourtant à ses yeux si complémentaires.

Enfin, pour l'heure, Shoguro était bien loin d'occuper même une infime partie de ses pensées, évidemment.

La douleur irradiait son bassin, son dos, son ventre, ses paumes également, à force de serrer fort les poings pour l'aider à ne pas trop crier.
Ses muscles étaient tellement crisper qu'elle ressentait vaguement des crampes aux jambes.
Elle avait du mal à respirer, du mal à rester consciente et du mal à ne pas paniquer en sentant son corps saigner bien trop.
Et cet enfant qui ne semblait pas prêt à sortir rapidement... Un deuxième accouchement, pourtant, était réputé pour être plus rapide que le premier et non plus long.

Ria s'était absentée, sans doute pour chercher de l'aide précieuse et peut-être prévenir Lujan.
Les pleurs de Kazuaki s'était calmés grâce à la compagnie de Himi, apparemment.

Elle aurait aimé se lever, préparer le foyer pour le feu, se déshabiller pour se mettre à l'aise.

Elle aurait aimé prendre un bain chaud, dormir après un ou deux verres de saké juste tiède pour faire exception, en ce moment difficile, à sa sobriété permanente .

Elle aurait aimé que Mayu soit là, pour attirer la bienveillance des kami par sa présence et ses prières, pour assister Ria, seconder l'accoucheuse.

Elle aurait aimé chasser cette désagréable impression que sa vie s'échappait de son corps tel le sable d'un sablier.

Elle aurait aimé ne pas avoir peur, surmonter l'angoisse, être forte psychologiquement.

Mais même quand on veut, on ne peut pas toujours.
Ria
Son peigne s’était perdu en chemin et elle avait envoyée les convenances par-dessus les toits. Peu lui importait d’exposer ses mollets dans sa course et encore moins d’effrayer les passants. Elle aurait probablement sourit si elle avait entendue les murmures sur son passage. Peut-être que la plaisanterie d’un soir sur le fait qu’elle finirait sa vie dans une vieille bicoque à la sortie du village, vivant entourée de chats et effrayant les enfants, se réaliserait, mais pas maintenant.

Par chance, l’accoucheuse était chez elle et il avait fallut faire le chemin inverse. Ria trépignait, maudissant la lenteur de la femme. A bout de souffle et les joues rosies de la course, elle avait brièvement expliquée la situation à la femme de l’art. Celle-ci était restée impassible, ne montrant aucune émotion, exacerbant l’agacement de Ria. Asami souffrait, Ria avec et elle aurait volontiers donnée dix ans de sa vie pour que son amie soit délivrée de ses maux.

Le reste se passa comme dans un rêve. Elle n’avait pas reconnue Hanae lorsqu’elle l’avait croisée à proximité de chez Asami. La seule chose qui l’avait frappée à son retour était l’odeur âcre du sang qui commençait à imprégner la pièce et la lutte qui semblait contracter Asami de toute part.

Un rapide coup d’œil aux enfants pour s’assurer que tout allait bien, puis les choses s’enchainèrent, les gestes devenaient machinales. L’esprit de Ria refusait de s’attarder sur la réalité. La future mère fut dévêtue et installée sur la natte de paille tressées que Ria avait finie par dénicher dans une remise. La tâche ne fut pas aisée et Ria serrait les dents pour ne pas crier sa frustration.

Laissant l’accoucheuse faire ce qu’elle devait, Ria s’employa à allumer le feu et dénouer tout ce qui devait l’être, faisant plusieurs fois le tour de la pièce pour s’assurer qu’elle n’avait rien oubliée. S’attacher à des détails et oublier toute l’horreur de l’instant, ignorer la douleur dans sa poitrine et le tremblement de son corps. Un long frisson glacé lui parcourut l’échine tandis que ses lèvres pales murmuraient des prières. Sa raison vacillait et elle ne pouvait qu’assister, impuissante, à la lente agonie d’Asami. Elle aurait aimé en cet instant avoir les connaissances et la force nécessaire pour soulager Asami.

Mais voilà, même quand on veut, on ne peut pas toujours.

_________________
Hanae



Nous allons....

Sa phrase resta en suspend alors qu'elle se figea en observant, ébahie de surprise, Ria qui dégageait quelques choses qui fit frissonner Hanae.
Ses poils de dressèrent, exprimant discrètement la peur qui nouait en profondeur son estomac. Elle était tout simplement figée, son esprit se dispersant dans diverses hypothèses toutes aussi improbables les unes que les autres.
Quoiqu'il en soit, il se passait quelques choses de grave ; voilà sur quoi Hanae s'arrêta.


Par les kami...

Le regard du messager comme celui de Shoguro passait de Ria à Hanae d'un air dubitatif.
Alors, laissant les hommes derrière elle, elle se mit elle aussi à courir pour poursuivre Ria, le coeur battant alors qu'elle avait vu Ria entrer chez Asami. L'accouchement ne devait pas bien se passer.


Asami...

L'arrivée de Ria précipitée comme celle de la jeune miko agitèrent nerveusement l'air ambiant, ramenant un léger vent de panique chez les enfants calmés un court instant ; le petit Kazuaki se remit à sangloter.
Hanae fut partager entre aller au chevet d'Asami, aider Ria et consoler le jeune garçon. Elle prit finalement le fils d'Asami dans les bras, aussi tendrement que possible, malgré l'angoisse qui compressait sa poitrine à chaque cri étouffé qui lui parvenait de la pièce voisine.

La présence du messager et du médecin sous le porche passa inaperçu pendant quelques secondes qui parurent des minutes à Hanae.
Quand elle leva enfin le regard sur eux, berçant l'enfant doucement en prononçant des paroles réconfortantes, elle constata qu'ils étaient tous deux impuissants : aucun homme ne pouvait entrer dans une pièce où une femme allait accoucher.

Elle rabaissa le regard puis ferma les yeux et priant pour elle-même, espérant de tout coeur que tout irait bien. Elle récitait nerveusement une prière en boucle, demandant au kami du feu, représentant la souffrance d'une femme donnant naissance, de faire preuve de bienveillance envers Asami.

C'est alors que Lujan arriva, comme un cheveu sur la soupe. Elle le sut quand l'enfant se dégagea de son emprise avec empressement pour aller trouver le réconfort des bras paternels.
Elle regarda Lujan, les yeux brillants, le regard paniqué.
Elle aurait aimé dire quelques choses. Elle aurait aimé trouvé ne serait-ce qu'un mot à dire. Elle aurait aimé ne pas être aussi passive.

Mais même quand on veut, on ne peut pas toujours.
Lujan
Comme un cheveu sur la soupe, c'était le cas de le dire. Parce qu'en rentrant tranquillement chez lui, Lujan dut cumuler la surprise de deux hommes inconnus dos à lui sous son porche, Himi qui avait dans le regard un mélange de peur et de tristesse, Haneki qui dormait et son propre fils en larmes dans les bras de la jeune Hanae. A l'intérieur, les cris étouffés de sa femme qui l'avaient laissé quelques secondes sans réaction. Hanae restait immobile, perçant son regard avec une détresse assez déstabilisante pour qu'il ait besoin d'un peu de temps pour réagir.

Comment va -t-elle ?

Question idiote car elle avait sans aucun doute connu des moments plus agréables. Il se reprend donc avant tout réaction de qui que ce soit.

Ca fait combien de temps ?

Pertinent. Le temps qui s'écoulait était tout ce qu'il pouvait subir en attendant de tenir enfin son deuxième enfant dans les bras. Une fille ? Un garçon ? Il secoue la tête pour chasser ses questions.
Un regard sur les deux hommes puis de nouveau sur Hanae qui lui répond :


Nous venons d'arriver... J'ai croisé ces hommes sur la place... Ils cherchaient tous deux Asami... Et là j'ai vu... Enfin, Ria-san semblait un peu paniquée... Elle est entrée ici... Et... je ne sais pas comment ça se passe à l'intérieur... Kazuaki était... enfin... je me suis dite que...

Elle se leva assez prestement puis s'inclina légèrement.

Je vous prie de m'excuser mais je vais les rejoindre. On peut avoir besoin de moi.

Elle ne demanda aucune autorisation ni attendit une réaction quelconque, la jeune religieuse dénoua le noeud de son obi et celui retenant ses cheveux avant d'entrer et de refermer le panneau derrière elle, laissant Lujan avec son fils dans les bras, perplexe.
L'air ambiant semblait tendu et il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Sa femme allait accoucher, ce n'était pas inquiétant mais plutôt festif, non ?

Il s'approcha de Himi qui semblait un peu dépassée par les événements puis observa les deux hommes un instant, sourire aux lèvres.


Vous êtes du Monastère ? Vous souhaitez suivre des cours ? Je suis Lujan, le mari d'Asami.

Il se fichait pas mal de qui ils étaient, comme il se fichait pas mal de ce qu'ils faisaient là. La seule choses qui lui importait, c'était de tenir son nouveau né dans les bras, et il se dit qu'il serait bienvenu de proposer un verre de saké.
Il était bien loin de s'imaginer la tension qui régnait à l'intérieur, jusqu'à ce qu'il entende l'accoucheuse annoncer avec une voix soutenue :


Il me faut plus de linge, il y a trop de sang. Faites moi amener plus de linge !

Il ne fallait pas paniquer.
Mais même quand on veut, on ne peut pas toujours.
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