Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] J'm'ennuie ... Et ben voila t'es servi mon gars !

Benjen


    C'est la boule au ventre qu'il prit la route accompagné de « L'Oncle ».
    D'une de stature imposante, l'expression glaciale, vous l'aurez comprit ! L'homme en imposait! La blondinette lui avait mainte et mainte fois parlé de cette homme, si bien qu'il en avait développé une sorte de peur panique. Il ne savait pas du tout à quoi s'attendre de lui, ni même de cette famille d'ailleurs. Quel idée il avait eu de la suivre !


      -  " J'm'ennuie ... " Lui avait-il dit.

      -  " T'as cas allé à la chasse avec l'oncle ! " Avait-elle répondu.


    Et bien sûr, imbécile qu'il était, il avait acquiescé et n'avait pas osé refuser …

    C'est l'épée, qu'il ne savait toujours pas utiliser, au côté et les vivres sur le dos qu'il s'était mit en route, marchand deux pas derrière le grincheux. Évitant toute conversation, de peur d'abordé un sujet qu'il ne fallait pas, et ainsi s'attirer les foudres du grand blond.

    Ils avaient marché toute la journée, et une bonne partie de celle qui suivit. Lorsqu'ils arrivèrent à un croisement, d'où on pouvait voir la mer, ils s'arrêtèrent, enfin, l'Oncle s'arrêta. Benjen se tenait respectueusement en retrait et attendait qu'il décida de la suite.
    Il en profita pour observer l'horizon et la mer … Ah ! Qu'il rêvait de prendre la mer, il n'en avait pas encore eu l'occasion, peut-être serait-ce pour bientôt …

_________________
Imagine
Entre Rieux et Nantes

La nuit tombe. Deux chevaux trottent cote à cote sous le clair de lune.

Ils n'ont pas l'air d'être pressés. Sur l'un , Marie, une brune Tréglorroise d'une vingtaine d'années, sur l'autre Elvin, son jeune frère de 14 ans. Ils se rendent à Angers . La-bas, les attend Imagine de Brasco . Elle est également Bretonne, de Tréguier et leur amie. Maitre Couturier, elle écume depuis plus d'un mois les villages et rues de Touraine et d'Anjou, à la recherche d'étoffes et fournisseurs. Ses malles sont pleines, il est temps qu'elle rentre chez elle. Avec elle, ses deux jeunes enfants. Marie et Elvin viennent l'escorter. Les routes de Bretagne sont assez sures en général mais prés des frontières, un peu moins.

Comme ils ont tout leur temps, que rien de presse, qu'il ne pleut pas et que la vie est belle, Marie et son frère ne se racontent pas leurs vies puisqu'ils la connaissent mais discutent tranquillement pour que la route paraisse moins longue ou alors c'est pour laisser reposer les chevaux, on ne sait pas trop en fait. Normalement ils sont censés être déjà à Angers mais ça n'a pas l'air de les perturber plus que ça.


- si tu as ta canne bien en mains, le poisson ne devrait pas t'échapper ou alors c'est qu' il n'est pas bien accroché à l'hameçon. Je ne vois pas en quoi je peux être responsable. Que je parle trop ou pas, là n'est pas le problème. Tu es maladroit c'est tout.

- m'enfin la maladresse n'a rien à voir, tes bavardages m'ont déconcentré. On ne remonte pas un poisson de cette taille aussi facilement.
- De cette taille ? Laisse-moi rire !

et elle rit. Le frère lève ses yeux au ciel

- ben ris. Il n'empêche qu'il était au moins comme ça...

Il joint le geste à la parole et laisse voir une taille assez belle pour un poisson de rivière.

-.. et si tu n'avais pas été en train de me saouler de paroles depuis une heure, j'aurais été assez calme pour le travailler et le ...


Il s'interrompe en regardant au loin sur la route. Les deux regardent maintenant les arbres qui cachent un virage. Un nuage de poussières s'élève dans les airs, traversant par endroit de grandes branches. Deux chevaux tirant un chariot ne tardent pas à surgir. Le frère et la soeur les regardent se rapprocher à vive allure. Ils restent silencieux quelques secondes puis la première à soulever un sourcil fut la soeur.

- on ne dirait pas ..
- c'est ce que j'étais en train de me dire, on dirait mais ..

Les chevaux sont assez prêts maintenant pour que l'on distingue.


- Gin ????



_________________
Nikolai.novgorod
[Saumur, quelques jours plus tôt]


- Tu pourrais l'emmener avec toi, vous feriez connaissance comme ça...
- Hum, je chasse seul, ça me détend
- Non mais une petite promenade, tu sais...
- Putain, t'es aussi chiante que ta mère quand t'as une idée dans le crâne!
- Hiii, moi aussi je t'aime hein...


C'est grognant son mécontentement qu'il avait quitté la taverne, lèvres ourlées d'un rictus comme il ne savait rien refuser à la Petite Perle et d'envoyer son rapace pour mettre l'Asticot au parfum, d'un courrier aussi succinct que le ton se voulait sec, à l'image du taciturne, peu volubile qu'il n'était pas davantage généreux à l'écrit.


[Entre Rieux et Angers]


Benjen serait mis à l'épreuve, l'occasion parfaite de voir ce que celui-là avait dans le buffet, comme il accompagnait la jeunette régulièrement. Préposé aux basses besognes lors de cette escapade et chargé comme un mulet quand le Sombre chevauchait son frison quelques mètres plus avant, plus attentif qu'il n'aurait pas mis sa vie entre les mains du chétif, jusqu'à l'escale prévue.


- On campe ici, le Nain!

Le soleil se couche, le Slave se lève. L'acier scrute la pénombre, l'oreille écoute le silence que l'aigle déchire d'un cri perçant et les lèvres s'étirent d'un rictus, la trogne plus austère comme il sait l'approche d'une monture, peut-être deux. Sa large main se pose à l'épaule du compère qu'il pousse sans douceur au milieu du chemin et le timbre rauque de murmurer:

- C'est ton heure de gloire, Gamin

Un ricanement, les prunelles abyssales n'autorisent pas le refus et se lèvent à la lune voilée, délicieuse saison pour les malandrins que les Dieux chafouins veulent humide et sombre, la Mère Nature peut s'effeuiller que l'aide reste vaine aux innocents et la nuit plus longue de permissions outrancières.
Une silhouette se dessine bientôt à la cadence des sabots, le regard metallique scintille comme la langue claque au palais, les doigts se ferment au poignard d'excitation morbide comme le Novgorod exulte.

_________________
Imagine
- Gin ????
- Mais qu.. Gin ?

Et les bouches bées, lanternes en main, regardent en coeur, la couturière tirer fortement sur les rênes. Imagine s'arrête à leur hauteur sans savoir à qui elle avait affaires. Elle espérait deux soldats bretons qui feraient leur ronde, elle se retrouve devant ceux qu'elle n'espérait plus. Elle prend le temps de leur lancer un regard noir avant de se retourner prendre la lanterne accrochée au dessus de son épaule et descend rapidement du chariot.

- Enfin la famille "désirée" débarque.. Dommage que ce soit après la guerre.


visiblement remontée, elle se dirige vers l'arrière de la voiture soulever la bâche en peaux qui recouvrait l'armature de bois , faisant office de toit.

- Ben comment ça se fait que tu es là ?
- Oui, c'est vrai ça, comment ça se fait ?

Elle ne peut se contenir plus longtemps, elle se penche pour les avoir dans son champ de vision et ça sort avec colère

- Comment ça se fait ? Excellente question, tiens.

Elle jette un coup d'oeil dans la petite "caravane". Ses enfants émergent de dessous une tonne de tissus, cheveux ébouriffés et se demandant ce qu'il venait de se passer. Tout va bien alors le bras en l'air pour s'éclairer elle reprend en avançant lentement vers Marie et Elvin, .

- Et vous, où étiez-vous, hein ? OU ?

Le frère et la soeur se regardent ne comprenant pas.

- Trois jours que je vous attends là-bas. TROIS JOURS !!! vous ne deviez pas venir me chercher ?
- oh, ah oui, mais non, on a un peu de retard c'est certain mais tu étais censée nous attendre alors on ne..
- un peu de retard ? La blonde n'en revient pas. Tu appelles ça " avoir un peu de retard" ? Trois jours, Marie que j'attends et Cinq si je rajoute ces deux jours de route. Est-ce que tu sais ce que c'est que d'attendre dans une auberge enfermée pendant TROIS jours avec deux jeunes enfants ? nan, bien sur que non , ma dame ne peut savoir. Je ne savais plus quoi faire pour les occuper et impossible de sortir car comme une idiote j'avais peur de vous rater. J'ai cru qu'il vous était arrivé quelque chose, ce n'est pas possible d'avoir autant de retard , surtout que vous étiez déjà à Rieux aux dernières nouvelles. Je ne tenais plus, j'ai pris la route toute seule.

Elle met une main sur sa hanche, attendant des explications. Marie se décide à descendre de son cheval .. à deux à l'heure.

- je vais t'expliquer, c'est simple.

Imagine suit chacun de ses gestes. Toujours la main sur la hanche, en appui sur une jambe et l'autre trahissant son impatience, elle prend une grande inspiration histoire de se calmer.

- oui, explique-moi ce qui est si simple...
- Calme toi Gin. Marie regarde son frère avec un sourire contenu et revient sur son amie. Attends... elle porte une main à sa bouche pour s'empêcher de rire. quand tu vas savoir, tu vas rire comme une folle..
- ah oui ? ca m'étonnerait un petit peu tout de même. Elle soupire longuement, ne laisse pas Marie poursuivre et balance tout d'un coup. Bon, on n'a pas le temps. Je viens de me faire brigander, il y a une demi-heure.. meme pas, peut-être moins, déshabille-toi, j'ai besoin de tes vêtements.
- Hein ? les yeux écarquillés, Marie cherche à comprendre. Elven tout aussi étonné descend enfin de son cheval.
- qu'est ce que tu dis ? tu t'es fait brigander ? vous allez tous bien ?

Elle pose la lanterne au sol et en s'enlevant les bottes, elle explique.

- oui oui... on va tous bien. Ils ne m'ont pas pris grand chose finalement et j'ai une blessure à la cuisse.

Marie s'empresse de lui soulèver les jupons et approche la lumière.

- oh mon dieu mais tu saignes !

Imagine rabat aussitot le pan de sa robe , se dégage de sa cape en la laissant tomber au sol et offre son dos à Elven

- Aide-moi s'il te plait Elven. Le jeune homme s'exécute sur le champ et défait les lacets de la robe.C'est superficiel et en plus c'est moi qui me la suit faite toute seule comme une grande. Déshabille-toi Marie, faisons vite il fait froid. Je prendrai ton cheval aussi.

La brune se déchausse, sans vraiment comprendre pourquoi elles vont s'échanger leurs habits. Elle est impatiente de connaitre la suite de l'histoire, alors elle fait ce qu'on lui demande.

- oui, oui, Raconte, vite.

La robe défaite, Imagine la fait glisser le long de ses jambes et s'attaque à ses jupons.

- et bien comme je le disais j'ai pris la route toute seule. Tout s'est bien passé. Ce soir, je rentre sur les terres bretonnes. J'étais un peu plus rassurée parce que j'avais passé cet endroit où bien souvent il y a des attaques... tu sais , celui qui .. bref je ne vais pas m'étendre sinon on ne s'en sortira pas...


Les jupons tombent un à un tandis que Marie défait ses braies. Elvin écoute attentivement ne sachant où regarder et les gamins semblent avoir retrouvé le sommeil au milieu des étoffes que la mère a stocké durant son voyage.

-..La nuit tombait et .un peu le froid, beaucoup la fatigue, je n'étais plus tellement sur mes gardes. En plus, je sais que les soldats font souvent des rondes par ici ... bref. Je n'entendais plus les enfants derrière , j'ai voulu voir s'ils étaient bien endormis et surtout bien couverts..Ah oui parce qu'il faut que je te dise tout ce que j'ai bataillé pour qu'ils arrêtent de se mettre debouts, là derrière hein ! Ca faisait bien une heure que j'attendais qu'ils attaquent leur nuit et impossible. victoria n'arrêtait pas de .. elle se rend compte qu'elle rentre dans des détails et se reprend. Bref, aucune importance. Donc, je me retourne voir si tout allait bien sous la tente . Elle prend les braies que lui tend Marie, enfile une jambe et s'arrête pour mimer. Je soulève la bache, tu vois.. bon, les petits dormaient. Si tu avais vu, william, dans quelle position il s'était..non, non, on s'en fiche... donc je me retourne face à la route, tu vois et là .. elle monte ses mains de chaque coté de son corps, montrant ses paumes, pour marquer sa surprise. Les braies tombent au sol mais ça ne la gêne pas de discuter les fesses pratiquement à l'air. D'où il est sorti, comment il est arrivé là, ça, je n'en sais rien, mystère. Toujours est-il qu'il y avait quelqu'un au beau milieu du chemin et attention, im-pos-si-ble de me diriger à droite où à gauche sans me prendre les arbres. Alors voilà je n'ai pas eu bien le choix ..wahou ! je me gèle. elle se baisse récupérer les braies et enfile la deuxième jambe avant de sautiller sur place. pfff j'ai envie de faire pipi, mince ! heu.. oui donc j'ai du m'arrêter et alors là , je ne vous dis pas .

Elvin lui tend la tunique que sa soeur s'est enlevée. Imagine l'enfile. Marie, elle c'est la robe qu'elle met.

- oh, tu as aussi ton épée Elwin ? il me la faudrait aussi.

Marie en profite pour en placer une.

- mais pourquoi on s'échange nos tenues, et tu veux une épée pourquoi au juste ?
- parce que je n'ai pas la mienne et j'ai perdu mon couteau mais attends je termine d'abord. Prends ma cape Marie et bouge toi avant d'attraper froid. Tu l'a mis où ton mantel ?
- derrière toi.

elle se retourne ramasser le mantel et l'enfile.

- donc il ne fait pas nuit noire mais sous les arbres, je ne voyais pas grand chose, j'arrête brusquement les chevaux, d'ailleurs encore un peu et je lui passaiS sur le corps.. si j'avais su, j'en aurais fait une crêpe.
- et alors ?
- et alors, ben .. y'a pas une ceinture à ton mantel Marie où je l'ai déjà perdue ?
- y'a pas, non, et alors ?

_________________
Benjen


      - " On campe ici, le Nain! "

      - " Hpmfffffff ! "


    Enfin ! Il laissa choir son lourd fardeau au sol et se sentit soudain tout léger. Si léger qu'il s'imaginait pouvoir voler. De grosses gouttes perlaient sur son visage qu'il essuya d'un revers de la main.

      - " Bien Messire ! "


    Il commença alors établir leur campement de fortune qui se limitait à, pas grand chose en faite … Il sortit quelques vivres, de quoi se tenir chaud, puis il alla se placer non loin du grognon pour guetter la route.

    La nuit commençait à tomber, Benjen, peu habitué aux escapades nocturne, n'y vit absolument rien. En plus de ça, il baillait tout les quarts d'heure. C'est que l'exercice physique de la journée l'avait épuisé. Lorsqu'il jetait un œil à l'Oncle, l'homme ne bougeait pas d'un poil, ne baillait pas, ne somnolait pas. Le jeune se demandait comment il faisait … En plus ! Il se gelait les grelots ! C'est qu'on était pas en été, il faisait un froid de canard dehors !

    Alors que Benjen baillait pour la énième fois. Le slave bougea enfin. Aussitôt, le cœur du jeune homme s'emballa, si il bougeait c'est qu'il avait repéré quelque chose ! Que devait-il faire ? Il porta la main à son épée, prêt à dégainer, mais l'oncle ne lui adressa pas un regard et ne bougea plus, reprenant sa posture de statue … Fausse alerte … Benjen se détendit d'un coup …
    Quel farceur ce tonton !

    Quelques minutes plus tard, le voilà qui se lève lentement, les sens en alerte, un large sourire carnassier se dessinant sur son visage, ci-bien que Benjen en eut des frisson dans le dos. Il chercha du regard ce qui faisait sourire l'Oncle mais il ne vit rien, soudain, une main se posa sur son épaule . Il sursauta, regarda la main, remonta le bras pour voir la trogne de l'oncle …


      - " C'est ton heure de gloire, Gamin "


    Lui murmurant ces mots, il le poussa au milieu de la route, Benjen le regarda, ne sachant que faire, il voulu reculer mais le regard glacé du Slave l'en dissuada.

    La chariote s'approchait de plus en plus, Benjen pouvait distinguer la grosse masse noir qui se dirigeait vers lui, il dégaina maladroitement son épée, qu'il failli laissé tomber, puis il la tient droit devant lui. Ses genoux était à un pouce de s'entrechoquer tellement ses jambes tremblaient. La chariote approchaient encore …


      - " ma parole ! Elle va me passer dessus ... "


    Il voulu s'écarter mais le regard glacial de l'Oncle l'en dissuada encore une fois, mieux valait mourir écrasé par une chariote, que de se prendre une trempe … Ou pas en faite …

    Benjen était à ça de se faire dessus quand la carriole s'arrêta, les chevaux étaient si près de lui qu'il pouvait sentir leur odeurs. Une ombre sauta en bas de l’attelage, Benjen leva son épée tremblotant mais l'ombre se dirigea vers l'arrière. Benjen la contourna alors par l'autre côté et se plaça derrière la donzelle, car c'était bien une femme qu'il allait dépouiller, elle ne l'entendit pas, elle ne le vit pas . C'est dire à quel point elle était au aguets !
    Lorsqu'elle se retourna enfin, ce fut pour voir la lame pointée vers elle, surprise qu'elle fut, elle leva les mains …

    Benjen, tenta de masqué son stress aussi bien qu'il put, il n'aurait pas à se battre, c'était déjà ça.


      - " Ta bourse la donzelle ! Et pas d’entourloupe ! Ou il t'en cuira ... "


    Il n'était pas sûr de la fin de sa phrase … Serait-il vraiment asse courageux pour transpercer une femme de par en par … Vous pouvez en douter, oui …

    A la faveur de la nuit, on ne distinguait pas grand chose, mais la donzelle obtempéra et lui jeta sa bourse. Benjen l'attrapa au vol puis la soupesa, faisant sonner les écus qu'elle contenait …


      - " Hm … Pas bien rempli tout ça … "


    Il s'en fichait, ça lui suffisait, la pression l'étouffait et il voulait en finir au plus vite. Il commença à reculer …

      - " Bonne jou … Soirée ! M'dame … "


    Ne prêtant plus attention à la femme, il s'enfonça dans les fourrés ...

_________________
Imagine
- et c'est tout , il est parti comme ça ? Mon dieu, tu as du avoir la trouille de ta vie.

- Sur le moment oui, j'ai eu peur qu'il s'en prenne aux enfants. Je sentais qu'il avait peur, et sachant ma bourse pratiquement vide, je craignais sa réaction. Je n'ai même pas osé respirer de peur qu'il ne perde son contrôle... Et contre toutes attentes, il se tire , sans fouiller la carriole, ni même m'arracher mes bagues... Oups ! elle s'enlève immédiatement ses bagues et les tend à Marie.

- et ensuite ?

- ensuite ? je ne sais pas s'il s'est retourné ou pas mais moi je n'étais déjà plus là, je suis partie comme une folle en priant que mes malles n'écrasent pas les petits à l'arrière. Je me suis arrêtée plus tard sur le grand chemin, au milieu des champs comme ça , impossible de le rater s'il se rappliquait. J'ai vidé les tissus que j'avais achetés dans la voiture et jeté les malles. Tu peux aller voir les petits, on ne les voit plus la dessous. Puis j'ai repris ma course folle, j'allais donner l'alerte à Rieux, laisser les petits et retourner lui faire la peur de sa vie . Mais comme vous êtes là, pas besoin d'aller en ville et tant mieux parce que plus j'attends et plus je risque de le perdre.

- pourquoi, là, tu retournes le voir ?

- oui bien sur, tu pensais que je me mettais tes braies pourquoi ?
- Mais tu es folle, ma pauvre !

Presque prête la Gin maintenant. Il ne lui reste plus qu'à prendre l'épée et le cheval de Marie.

- mais pfff je ne vais rien lui faire. C'est un débutant qui a du se perdre, il a eu plus peur que moi mais il mérite une leçon. Il faut qu'il sache qu'il n'est pas sur ses terres ici. Je ne sais d'où il vient mais qu'il y retourne. En bretagne on ne brigande pas, c'est tout.

Elle sourit largement.

- Est-ce que nous brigandons chez nous ? Non ! parce que ça ne se fait pas ici, en Bretagne. La loi est la même pour tout le monde, tu sais ? . Je vais juste lui faire peur, mieux vaut qu'il ait affaires à moi qu'aux soldats. Il doit partir.


- et s'il n'est pas seul ? si c'est une bande qui s'est introduite en Bretagne ?

L'épée mise , elle se dirige vers le cheval, le monte et répond amusée.

- s'ils sont plusieurs j'espère qu'ils sont bons en calcul parce que ça ne va pas être facile, facile de se partager la fortune qu'il m'a dérobée. Mais il était seul, Marie, c'est évident. Bon, heureusement que j'ai dit que j'étais pressée. Avec vos questions vous m'avez fait perdre du temps. Marie , je te confie les petits, je ne serai pas longue. Donne quand meme l'alerte à Rieux, on aurait du croiser des gardes en entrant depuis Nantes, ce n'est pas normal. . allez, arrêtez de me parler. J'y vais.


De retour sur les lieux du brigandage.

C'était à prévoir, il ne l'attendait pas sur le bord du chemin. Elle ne sait plus très bien l'endroit précis d'ailleurs. Elle n'a pas l'intention d'y rester des heures. Elle reste sur son cheval et n'en descendra pas. Elle est pratiquement certaine que le brigand était seul mais Marie lui a mis comme un petit doute. Elle ne s'enfoncera pas dans les bois non plus. S'il est encore dans les parrages, il n'y a pas 36 solutions pour qu'il l'entende. Elle retourne son cheval dans le sens du départ, des fois que.. et hurle dans le silence de la nuit.

- Oyé, grand brigand, je suis celle que tu as lâchement attaquée.

Elle prête l'oreille quelques instants essayant de deviner un mouvement entre les arbres. A gauche, à droite, derrière. Rien . Quelques craquements qui lui semblent normaux.

- Je suis là, sans enfants , et armée, viens me faire face, si tu es un homme.

A nouveau, elle tend l'oreille. Toujours rien. Elle continue à le provoquer se doutant bien qu'il ne relèvera pas le défi.

- Aurais-tu peur ? n'aurais-tu point d'honneur ? point de fierté ?

Toujours rien. Elle n'insiste pas plus et lui indique la sortie.

- Saches que tu es ici en terres Bretonnes. Sors en au plus tôt. Ne te retourne pas, ne reviens pas où tu mouras.


Elle sourit doucement. Elle se dit qu'avec le temps qu'elle a perdu à parler à ses amis, le brigand doit être bien loin déjà et qu'ele n'a parlé que dans le vide de la nuit. Un dernier regard alentour avant de rentrer. Elle n'est pas rassurée, à entendre sa voix résonner, elle s'est fait presque peur toute seule.

_________________
Nikolai.novgorod
[Même nuit, même lieu]


L'acier scrute. Il ne bouge pas, les muscles bandés du prédateur à l'affût, le Sombre ricane de la maladresse mais n'en reste pas moins attentif comme la silhouette se dessine plus nettement. Il observe le déroulement sans malaise qu'il interviendra si le Nain venait à mer.der, la donzelle est seule aussi ne s'inquiète-t-il pas davantage quant à l'issue, et se meut-il pour rejoindre le campement.


Benjen a écrit:

    - " Bonne jou … Soirée ! M'dame … "


Il échappe un grognement de dépit aux mots entendus, la large main passe sur la trogne comme le Slave est blasé de routine, les affaires ne sont plus ce qu'elles étaient depuis les pigeons moins dodus et les dindes moins charnues, à peine si ça nourrit son homme et l'exercice pas plus probant. Fut un temps, il se payait sur la bête si l'escarcelle se voulait minable, il vidait ses bourses à défaut de remplir ses fontes, l'aube se teintait du carmin des victimes alors que leurs chants d'effroi s'éteignaient d'un ultime soupir et qu'il se coiffait d'or aux premiers rayons du soleil. Il arbore encore un sourire pervers quand Benjen se pointe, les prunelles métalliques le détaillent et la pogne de se tendre, paume vers le ciel :

- Montres-moi ça ! La prochaine fois, évites d'faire d'la lèche aux victimes, c'est pas sérieux... j'ai cru que t'allais lui offrir un verre!

Le rire rauque offense le silence, les quelques écus tintent dans la rampe avant qu'il ne partage le maigre butin et d'un signe du menton, l'invite à s'assoir pour grailler. L'homme ne souffre pas du froid, ses terres ancêstrales aussi glaciales qu'il est austère, mais le gnome n'est pas fait du même bois que lui et, même si l'idée de l'achever en cas de mal ne l'atteint pas, c'est davantage la crise de la Petite Perle qui le fait gronder d'impatience:

-Bouffe un morceau et reposes toi, ça m'étonnerait qu'on en voit passer d'autres... la greluche aura surement sonné l'alerte, on remettra ça demain

La large carcasse se déplie, le regard abyssal guette le vol du rapace dont il peut percevoir les rares battements d'ailes, le foulard est oté pour libérer la tignasse aurifère à la danse du vent et le Taciturne de s'éloigner sans plus de paroles. Il arpente les alentours un long moment et s'apprête à rejoindre son compère quand une voix féminine provoque son ouïe, les lèvres de s'étirer en un rictus malsain comme il s'approche du chemin. A proximité de la donzelle, il s'accote à un tronc pour la laisser déblatérer ses conneries, l'acier contemple les courbes à loisir tant elle jacasse et le timbre rauque de l'interpeller avant qu'elle ne soit hors de portée

- Hum, t'étais moins bavarde taleur... si t'as besoin de te délier la langue, je connais des moyens bien plus agréables, Femelle. Tu pourras gouter de ma virilité en plus!

Il quitte son appui pour s'immobiliser au milieu de la route, le ciel s'éclaircit à la faveur d'une légère brise et la lune darde ses rayons blêmes sur le Tigre... Bientôt, il ne la verra plus mais n'hésitera pas à la poursuivre s'il le faut, pour le jeu, le Novgorod jubile.
_________________
Imagine


Après avoir quitté ses amis, plus détendue, elle a eu le temps de penser aux erreurs qu'elle a commises et qui l'ont conduites à se faire détrousser. Elle frémit à l'idée de ce qui aurait pu arriver si elle avait eu affaires à un vrai criminel. Elle en a plaisanté après coup avec Marie et Elwin parce qu'elle est comme ça. Elle a joué de chance et ce n'est pas la première fois. Ca la surprend tellement à chaque fois, que ça finit par la faire rire. . Elle sait aussi que la chance peut tourner et l'ankou vous happer. L'ankou se perfectionne pour mieux l'attraper, elle en fait de même pour garder sa distance. Si elle n'a pas osé foncer sur le brigand, la prochaine fois, elle n'hésitera pas une seule seconde.

Elle fait avancer son cheval direction Rieux. Cette fois-ci elle est déjà sur ses gardes et pourtant ...

- Hum, t'étais moins bavarde taleur...

Elle retient un sursaut mais ne peut retenir son coeur qui a du certainement sortir de son corps. Ses mains crispées sur les rênes ont fait arrêter le cheval. Elle regarde du coté de la voix et ne distingue pas grand chose. Un instant elle pense à son brigand qui revient mais cette voix ... . La voix reprend.

- si t'as besoin de te délier la langue, je connais des moyens bien plus agréables, Femelle. Tu pourras gouter de ma virilité en plus!

Droite sur son cheval, elle écoute la voix qui résonne. Les paroles n'ont pas l'air d'avoir un effet sur elle. Du moins, elle ne bronche pas mais c'est enregistré. Ca bouge à l'endroit où était la voix. Elle suit le déplacement jusqu'à deviner une silhouette au milieu de la route devant elle. Elle ne bronche toujours pas. Elle ne pense à rien, elle controle sa respiration et fixe. Un rayon lunaire. Elle le voit et la seconde d'après le cheval hennit, se dresse sur ses deux pattes arrière , charge avant qu'elle ne le freine et lui fasse faire demi tour. Elle n'a pas quitté la silhouette des yeux, même si son cheval lui tourne le dos . La distance étant reprise, le cheval fait à nouveau face à l'homme. Sous le rayon lunaire, à travers un nuage de poussière, la bretonne se fait un plaisir de sourire largement. Elle s'immobilise . Elle garde à l'esprit que peut surgir l'autre brigand. Son regard se fixe encore sur celui qui lui barre la route. Le sourire s'envole. Elle écoute le silence.



Quand elle a chargé , elle voyait l'homme s'écarter puis elle l'a vu sortir une dague et couper une patte à son cheval. C'est là qu'elle a changé d'avis. Elle n'a pas laché l'ombre des yeux voulant savoir ce qu'il s'apprêtait à faire. Il était censé réagir, il n'a pas bougé d'un poil. La seule chose qu'elle a apprise c'est qu'entre ses mains, elle ne fera pas long feu.

Son coeur bat fort maintenant et elle a du mal à controler sa respiration. Certainement en rapport avec ce que son esprit lui envoit comme images. Dans ce cas là il ne perd pas de temps à penser avec des mots.

Les image défilent à une vitesse lumière.

. Elle sur une route.

. Une sortie devant.
. Une force de la nature, aux cheveux longs, armé, lui barre le chemin.
. Une épée, une dague, un poignard.
. Il sourit . Sadique.

Elle n'a pas vu ses armes mais elles y sont sur l'image. Son sourire aussi.

. Une sortie derrière.
. Son premier brigand barre la route, armé.
. les armes

Elle lui connait une épée mais l'image lui montre aussi une dague et un poignard.

. de chaque coté : des bois denses.
. Son cheval, la nuit.
. Elle qui se prend des branches dans la tête.
. Son premier brigand qui barre la route, armé.
. D'autres brigands qui l'entourent, armés, eux aussi. Ils sont cruels et satiques. Et rient.
. Elle torturée et violée.

C'est clair. Pour l'instant elle est coincée et une confrontation ou passage en force n'existe plus dans son esprit. Un nouveau test est tenté. La parole. Il lui faut d'autres informations pour la sortir de là. Elle n'y réfléchit pas, ça s'impose à elle. Le minois d'apparence fragile, toise. Le regard est rilleur. La posture n'est pas étudiée, elle vient naturellement. La voix est claire , calme et assez forte pour être portée de tous cotés.

- Dis-moi !

Le cheval entame quelques pas en avant. Celui qui est devant elle n'est pas une menace à cette distance. Elle le regarde, jetant des coups d'oeil à droite et gauche.

- tu choisis toujours la facilité ? Pourtant la nature t'a bien doté.. tu pourrais lui faire honneur et relever bravement les défis qu'elle t'offre. Ce serait digne et t'apporterait respect.

Elle ne lui laisse pas le temps de répondre et enchaine , tandis qu'elle fait reculer son cheval. Et s'adresse à celui qui l'a brigandé.

- Hey, toi qui reste caché . Comprends-tu que l'on te traite ainsi ? Ton compagnon prend ta défense, ta parole pour te protéger... d''une femme ??? Il te vole ton honneur, le sais-tu ? quel respect a-t-il pour toi ? Je t'offrai la possibilité de te respecter en te présentant à moi. Tu ne m'as fait aucun mal, je ne t'en ferai pas. Tu n'as pris que ce qui te suffisait. Je te devais celà.

Son cheval arrête de battre la terre. Elle tend l'oreille et balaie les alentours avant de retrouver l'homme aux cheveux longs.

_________________
Benjen


      - " Aïe ! Ouille ! Ayeuuuuh ! "


    Quel idée de mettre des branches ci-bas ! C'est qu'on les remarques pas dans le noir ! Il avait réussi à sortir indemne de son larcin mais voilà qu'il arrivait à s'écorcher avec des branches au retour.
    Sortant des fourrés, le front rougit par quelques coups de branche, il tomba nez à nez avec ce qui ne pouvait être que l'Oncle. Il observa le colosse dans la pénombre et déglutit avec peine …


      - " Montres-moi ça ! La prochaine fois, évites d'faire d'la lèche aux victimes, c'est pas sérieux... j'ai cru que t'allais lui offrir un verre! "


    Une main se tendit vers lui, il y laissa tomber la bourses qui tintait au rythme de ses tremblements, il était persuadé que l'oncle allait lui en mettre une. C'est vrai qu'à bien y repenser, c'est carrément nul d'être poli avec une victime. Il avait choisit une vie de brigand ! Il fallait se comporter en tant que tel !
    Une moue apparu sur son visage tandis qu'il se perdait dans ses pensées … « Pour vu qu'il ne raconte pas ça à la blondasse ... » Ou il en entendrait parler pendant des jours !

    Quelques écus furent déposés dans sa main, il observa le petit tas dans sa main. Si il continuait ainsi, il n'aurait pas asse d'une vie pour remplir un coffre …
    Le slave lui indiqua du menton de s’asseoir.


      - " Bouffe un morceau et reposes toi, ça m'étonnerait qu'on en voit passer d'autres... la greluche aura surement sonné l'alerte, on remettra ça demain "


    Il ne fallut pas lui répéter une deuxième fois, Il s'empressa de se poser contre un tronc, sur un tapis de mousse, et d'ouvrir son baluchon pour en sortir un morceau de pain et un peu de porc salé qu'il avait dégoté au marché avant le départ.
    Tandis qu'il mâchait gaiement, il observa l'Oncle s'éloigner, il n'osa pas lui demander où il allait, il se tut, sûrement pas très loin de toute manière. L'oiseau était un solitaire, mieux valait ne pas abusé de son temps de parole quotidien. Il lui avait jusque là adressé plus de mot sur quelques instants qu'en deux jours de voyage. Il y avait du mieux !

    Lorsqu'il eut fini sa ration, le slave n'était toujours pas en vue, il savait qu'il n'était pas loin mais être seul ainsi, dans les bois, dans le noir complet, avec pour seul veilleuse la lueur de la lune, n'enchantait pas l'éternel trouillard qu'était l'Asticot.

    Malgré cela, les yeux lui piquaient, et il dût se résoudre à dormir là. Il sortit une cape de son baluchon et s’enroula dedans, posant sa tête à même le sol, main sur le pommeau de son épée, il chercha le sommeil qui ne tarda pas à le trouver ...

_________________
Nikolai.novgorod
[Même soir, même endroit...autre ambiance]

Maudite. Hissée sur sa monture, elle pense être en sécurité mais nul échappatoire pour la proie quand le Prédateur a débuté la traque, les lèvres s'ourlent d'un rictus pervers comme l'acier scrute la femelle et qu'il siffle son cheval. Quelle folie d'être revenue ou l'orgueil de se penser supérieure à l'homme, aussi chétif soit-il à l'image de l'Asticot, qu'elle se retrouve face au Tigre et l'Agnelle d'en comprendre l'erreur surement, sitôt que le frison chargera à l'ordre masculin.


- Non Femelle, je vais plutot te montrer!

Elle attendait une réaction. Voilà, c'est fait.

C'est bien son jour aujourd'hui. Elle voulait juste impressionner le jeune brigand pour qu'il parte de son territoire et à la place d'un chaton tremblant , elle trouve un tigre. Le ton est donné lorsqu'il lache quelques mots. Elle sait qu'il ne fera pas dans la dentelle et mise sur une once d'humanité qu'il pourrait encore avoir. Elle le provoque avec l'espoir qu'il veuille lui prouver qu'il sait se tenir face à une femme. Mais ça n'a pas l'air de fonctionner. Elle regarde, dubitative, la scène se dérouler. Il siffle tranquillement et le cheval rapplique ? Une seule pensée alors pour la bretonne *oups ! * et elle déglutit difficilement


Le rire rauque et lugubre retentit dans la campagne bretonne, les sabots de Zmeï martellent lourdement le sol boueux comme le taureau frappe le sol avant la charge. Il sait que Benjen est hors de portée et, d'ailleurs, oserait-il s'interposer face au Sombre ? Les prunelles abyssales embrassent de nouveau la silhouette féminine, la langue claque au palais alors qu'il avance lentement, le frison frustré de privation qu'il marche en biais afin d'informer son maitre, mais le Slave de dominer la bête comme il dominera la blonde.

Ce rire, les sabots qui frappent sa terre et s'amènent. Un frisson d'effroi la traverse. Elle a peur et ne peut plus réfléchir. Elle caresse machinalement l'encolure de sa monture qu'elle sent nerveuse et la fait reculer. Ses yeux cherchent une issue dans la nuit.


-Stupide créature, crois-tu avoir le moindre intérêt pour vouloir diviser ? Tu voulais un homme, je suis là et te fais face!

Comment a-t-elle pu croire que le jeune se rangerait de son coté ? A voir un peu mieux sous les reflets de la lune, la carrure qui retient un taureau lui dit que c'était chose impossible pour le chétif. Elle voulait un homme et l'a cherché. Elle ne trouve qu'une bête qui sourit à son futur repas.

Et le Novgorod d'approcher dangereusement.

Et le coeur de la blonde de pulser dans sa tête au rythme des sabots. Ses chairs lui disent que la mort avance. Parce que quelque chose en elle ne s'y résoud pas. Parce que tant qu'il y a eu de la vie, elle a toujours eu espoir. Parce qu'il est inconcevable que cela se termine ainsi. Ainsi comme ce jour où au bout d'une corde, sa mère rendit sa propre vie au très haut. Ces quelques instants seront à son image .. les mots sortent encore malgré la trouille et parlent à l'humain qui se cache derrière la bête. . Ils réclament quelques secondes de plus. Le temps d'une réponse cette fois-ci. Telle une enfant, alors innocemment, bêtement, elle questionne ce dieu qui, cette nuit, décide de sa vie.


- Tu vas me tuer ?... Pourquoi ?

Elle recule, il rit. La fuite serait vaine, il est en selle maintenant et d'un encouragement des cuisses, le frison fendrait l'air de volontés farouches. Pour autant, la Bête se joue de la Belle comme il réduit la distance qui les sépare avant d'immobiliser son cheval à proximité de la Blonde, et qu'une paume offensante vient cueillir l'arrondi d'un sein:

- Je n'ai pas l'habitude de gâcher la marchandise, Femelle et c'est un beau morceau que je tiens là.

Le timbre lugubre résonne de menaces silencieuses comme il presse davantage l'orbe féminin, l'intention limpide dans l'action quand la trogne exprime les pensées salaces.

Comme il rit, l'espace d'un instant, elle croit qu'il n'a fait que plaisanter afin de l'impressionner à son tour. Une lumière dans ce tunnel. Tout son être y a cru. L'instant d'après il l'offense. Une fois de plus mais les mots n'y sont pour rien. Il ose la toucher. La chair de la blonde, comme un vomissement, expulse . Son sang ne fait qu'un tour, et un revers de main baguée, s'abat sur celui qui s'amuse avec son âme et lui manque de respect depuis son premier mot.

La surprise fond sur le Russe aussi surement que la menotte vient claquer sa joue rugueuse, il encaisse le coup d'un grondement sourd comme sa mâchoire se crispe d'hostilité, l'argent scintille d'une lueur funeste et le poing dextre s'écrase au minois délicat sans un once d'hésitation. La femme s'écroule lourdement sur le sol, inerte au regard glacial du Novgorod qui tate l'ecorchure provoquée par la bague :


- проститутка* ! J'te ferai ravaler ta fierté.

Elle n'a rien vu venir, elle a fermé les yeux juste après l'avoir giflé. Ce geste lui a échappé. Grosse erreur . Comme attendu, le choc violent ne se fait pas attendre. Et c'est le noir complet. Elle n'est plus là. Son corps est propulsé avant de chuter lourdement.

Pieds à terre, il observe la bretonne d'un œil brillant et la jette sur son épaule comme un vulgaire gibier afin de rejoindre le campement. L'endormi lui arrache un rictus et de gronder en lâchant sa victime sans délicatesse:

- Debout le Nain, on lève le camp et tu t'occupe d'notre invitée!

Sans la moindre explication à l'attention de Benjen, il s'attache à faire place nette en prévision du prochain départ.

*trainée !
Ecrit à 4 mains - Imagine/Nikolaï

_________________
Benjen


    Inconscient des événements qui se déroulaient non loin de lui, Benjen dormait paisiblement. La peur avait été vaincu par l’extrême fatigue que ressentait l'Asticot. Nul rêve, nul cauchemars ne vient troubler son sommeil jusqu'à ce que l'Oncle le réveil avec sa délicatesse légendaire !

      -  " Debout le Nain, on lève le camp et tu t'occupe d'notre invitée! "


    Il se réveilla en sursautant, cherchant à droite et à gauche la source de ce raffut, une expression courroucé lui fendant le visage. Expression bien vite réduite à néant lorsqu'il distingua le colosse slave à la lueur de la lune. Baissant le regard à ses pieds, il distingua une personne aux formes féminine, celle dont il devait s'occuper sans nul doute.
    Il s'étira, la fraîcheur de la nuit et le réveil brutale avaient eut raison du sommeil qui lui piquait les yeux. Il se leva difficilement, massant ses membres endoloris, c'est qu'il n'avait pas pour habitude de coucher à terre.

    S'approchant de la dite victime, il la retourna sur le dos et reconnu presque aussitôt la femme qu'il avait volé plus tôt dans la nuit. Il allait demander à l'Oncle comment elle avait atterrit là mais il se ravisa bien vite ! Mieux valait ne pas poser de questions.
    Il examina la bretonne et remarqua un beau coquard sur son œil senestre, résultant sûrement d'un bon coup porté par le colosse. Cette marque ôta toute envie de plaider pour la victime à Benjen, il ne tenait pas à recevoir la même caresse. Il était d'accord pour brigander mais personne ne lui avait parlé d'enlèvement, ça faisait beaucoup à digérer.

    Il n'avait pas le choix, il retourna fouiller dans les sacoches des chevaux et y dégota de quoi entraver la femme. Retournant à ses côtés, il la releva pour qu'elle soit assisse et la saucissonna aussitôt, achevant son forfait par un nœud aux allures douteuse.
    Néanmoins content de lui, il attrapa la victime par un bras, et collant son épaule contre sa poitrine, il tira pour la hisser sur son dos. Non sans mal ! C'est le jambes tremblante sous le poids de la bretonne que l'Asticot chemina vers sa monture. Il faillit laisser tomber son colis lorsqu'il voulut la jeter en travers de la selle, mais il l’empêcha de glisser à temps, plaçant ses mains sur le fessier de la pauvre femme, la nuit cacha les rougeurs qui montèrent aux joues de Benjen qui s'empressa de pousser de toute ses forces pour la hisser correctement.


      - " Pfiouu... "


    Il se tourna, s'essuyant le front d'un revers de la manche et constat que l'Oncle était prêt. Il s'empressa de rassembler ses affaires et de monter en selle, hochant de la tête en direction de l'Oncle pour signifier qu'il était prêt.

_________________
Imagine
Elle a repris connaissance une ou deux heures après, attachée et ballotée comme un sac de farine en travers du cheval. Le temps d'analyser ce qu'elle voyait en levant les yeux .. le sol si près qui défilait entre ses nattes , les sabots du cheval , cette botte juste au dessus de sa tête puis l'odeur du cheval suintant. Elle suffoque et veut se redresser à la recherche d'air. Ses mains sont liées dans son dos. La pression de trop sur son estomac et elle vomit. Un cri dans sa tête et une seule pensée à cet instant * P...... de .... il m'a démonté la mâchoire ce ..... *

Soulagée bien que toujours nauséeuse, elle subit ainsi quelques lieux avant qu'on vienne la faire glisser du cheval. Ils font une halte. Le jour s'est levé depuis.

Debout face à celui qui la remet sur pieds, elle découvre enfin le visage de son brigand. Il est aussi jeune qu'elle le pensait, pas très sur de lui et évite son regard. La bretonne sent son visage tuméfié et se dit que ce ne doit pas être joli joli à voir. La moitié de la figure boursoufflée et bleutée, le coup porté y est pour grand chose bien sur mais avoir la tête en bas pendant des heures n'a rien arrangé. Un œil au beurre noir . Une pommette violette surplombée de deux bosses. La lèvre inférieure n'a pas résistée. Eclatée et saignante , elle aussi a sa petite bosse, bien ronde. Il manque la trace de la quatrième articulation du poing certainement amortie par la joue. Elle a l'impression que la moitié de son visage pèse et ne va pas tarder à tomber.

Tandis que le jeune lui agrippe le bras l'invitant à s'assoir au sol, elle observe le géant qui attache les rennes des chevaux à un arbre. vue de dos, il est aussi comme elle l'imaginait. Une grosse brute aux cheveux longs. Beaucoup plus blond par contre. Il se retourne et les regards se croisent. En d'autres circonstances elle l'aurait trouvé beau parce qu'il l'est. Tout ce qu'elle voit en cet instant c'est l'inhumanité qui émane de cette beauté du diable . Elle lui jette un regard de dédain et balance son regard ailleurs. Il ne lui fait pas peur bizarrement. Elle le hait c'est tout. Elle le sent comme un être sans honneur. Déloyal et lâche. Imbu de sa personne et dédaignant. Un vrai guerrier , selon son propre sens de l'honneur ne l'aurait pas touchée comme il la fait. Il n'a aucun respect pour elle. Pour cela elle en a encore moins pour lui. Il fait partie, pour elle, de ces hommes pour qui une femme n'est bonne qu'à "embrocher" d'une manière ou d'une autre. Le viol ne lui fait pas peur. Cela fait bien trop longtemps qu'elle s'y prépare. Toutes les femmes de son village savent que l'ennemi cherchera à tous prix à marquer son territoire comme le font les animaux. Le vainqueur y a droit. Etrange . Comment peut on violer pour punir et laisser dans ce corps que l'on hait, déverser sa semence au risque d'y voir grandir sa descendance ? Le violeur n'a t'il donc pas une once de respect pour son propre sang qu'il en confie la vie à son ennemi ? Cela dépasse bien entendu la pensée de cette femelle qui, elle, préfèrera se mutiler plutôt que porter une graine de cette race impure. Elle crachera et tuera cette erreur de l'homme.

De génération en génération, une seule conduite à tenir. C'est ancré en elle. Elle ne donnera pas le moindre plaisir à son violeur. Se laissera faire son bouger. Elle abandonnera son corps de "poupée" morte le temps que cela se passe. Ses yeux chercheront les siens pour qu'il puisse y lire l'indifférence, l'insignifiance de son acte pour elle. Impassible elle sera parce qu'il ne l'atteindra pas ainsi. Son esprit ne fuira pas ailleurs et sera retenu dans le présent nourrissant sa haine. Et elle sera aux aguets du moment où il lui donnera une occasion parce qu'il ne faudra pas la louper.

Ses mains sont libérées. Aucune surprise pour elle car attachée ou pas, ne la lachant pas d'un pouce , elle n'a aucune chance en prenant la fuite. Les jours suivants se ressemblent. Elle les a passé dans le mutisme, les observant et en attente de ce qu'ils lui réservaient. Envisageant le pire entre deux et cherchant la meilleure manière de s'en tirer vivante. vivre pour ses enfants parce que son travail n'est pas terminé. C'est sa seule préoccupation. Pour le reste, elle se dit que si elle n'est pas morte c'est qu'elle aura surmonter.

Jour après jour, elle s'interroge sur ce "tigre" qui ne l'a toujours pas tué. Elle cherche encore pourquoi il s'encombre d'une femelle sans même la toucher. A sa place, elle prendrait ce qu'il y a à prendre et laisserait sur place le corps sans vie. L'attente finit par la faire réagir. Alors qu'elle sent la bretagne bien loin derrière elle, c'est dans ce lieu inconnu, ne se sachant pas proche de saumur, au bord d'une rivière où la chevauchée a fait halte pour la nuit, qu'elle fait entendre sa voix pour la première fois depuis qu'il l'a frappé.



La nuit était bien avancée et après un sommeil par intermittences, couchée sur la tranche à même le sol, la tête sur son bras, elle épie le slave qui semble dormir et la voix de la blondinette résonne dans le silence.


- Je sais que tu ne dors pas. Tu ne peux fermer l'œil tant que les miens ne le sont pas.


Peut-être qu' il ne le voit pas mais elle sourit paisiblement.


- J'attends juste que le sommeil te gagne réellement. De jour comme de nuit, je n'ai que ça à faire... t'admirer. Je suis certaine que tu penses avoir décidé de me laisser la vie, n'est-ce pas ? . Détrompes-toi ! C'est moi qui t'ai décidé.


_________________
Nikolai.novgorod
[Parce qu'il faut rentrer]

Une escale. La route tranquille comme le Sombre chevauche plus avant, peu enclin aux bavardages qu'il laisse le verbiage à la gent féminine et n'offre guère plus d'attention à l'Asticot lesté de la Bretonne. L'homme est plus attentif aux bêtes, le rapace qui les survole sans cesse et qui sait l'informer quant aux éventuelles rencontres, les montures qui les acheminent sur les distances sans qu'ils ne peinent de fatigue, plus sensible aux animaux qu'il ne le sera jamais pour ses semblables, ainsi est le Russe, froid et austère.
La maturité tant que l'expérience lui ont appris l'essentiel, il sait que l'être humain est fourbe et manipulateur, le Ténébreux ne s'en émeut plus depuis de nombreuses saisons qu'il s'est forgé, physiquement et psychologiquement, à devenir le Félin d'aujourd'hui comme il ne souffre le moindre scrupule, ni l'ébauche d'un remord.Les lèvres s'ourlent d'un rictus pervers, l'acier scintille d'offenses perpetuées quand il croise le regard féminin et de ricaner.

La jeune femme a morflé, un seul coup aura suffit à la meurtrir comme d'une main il envelopperait le minois fragile et les réflexions grivoises de s'inviter à l'esprit masculin. Il s'en délecte sans oppobre, la détenue plutôt bien faite de sa personne qu'elle régale la vue et le Tigre d'en avoir tâté la rondeur d'un plaisir qu'il réitérerait volontiers. Rustre, il n'en imagine que mieux les pensées de la jeune femme et l'opinion s'en fait plus pernicieuce encore, alors il pourrait la tourmenter, d'intimes proximités ou de murmures rauques soufflés à l'oreille délicate, quand à la faveur d'une nuit sans lune, le nain endormi n'y pourrait rien changer. Une proie supplémentaire à son palmarès, donzelle souillée tant qu'humiliée, peut-être même marquée d'appartenance au Novgorod et qui, au final, rejoindrait ses ancêtres dans un râle étouffé. Rares sont les graciées et, dans la clémence accordée aux corps profanés, les âmes tenaillées d'une obsédante présence à l'accent autoritaire et non moins méprisant, qu'elles n'en seront jamais plus sereines. C'est une option.

L'ouïe affutée, il perçoit l'agitation fébrile de la blondine. Adossé contre un arbre, il tourne la trogne en direction des légers mouvements, les lèvres étirées d'un sourire carnassier comme il écoute maintenant la provocation.


- Je ne dors pas non, mais tu pourrais ronfler comme un sonneur que ça n'y changerait rien, Délicieuse.

Courageuse petite chose qui pousse la bravade à la menace, le rire lugubre d'y répondre en fendant la pénombre, un caillou vient ricocher près du minois d'un lancé virtuose tandis que le Slave s'approche sans bruit jusqu'à épouser la nuque vulnérable de sa large paume et qu'il lui susurre d'intimidation à peine déguisée.

- Tu ne manques pas d'assurance, Femelle, et ça m'amuse mais tes pinaillages auront tôt fait de m'agacer, gardes-les pour tes semblables. Tais-toi maintenant et dors ! Demain nous arriverons à destination et j'aviserai de ton sort.

La joue rugueuse irrite le velouté esquinté du visage féminin, assez longtemps qu'elle n'en saisisse la dangereuse contiguïté avant de la lâcher et de regagner sa place sans autre amabilité. Le lendemain témoignerait de leur retour à Saumur, il y confiera l'Effrontée à sa petite Perle, toute aussi insolente, afin de s'inquièter d'une Renarde, dont le giron devenu cocon d'un l'enfant à venir, s'étoffait à faire pâlir de jalousie les poulinières des meilleurs élevages.
_________________
Imagine
Son sourire s'intensifie lorsque le caillou la frôle. Bien qu'elle l'ait vu sortir de la pénombre au dernier moment , elle n'a pas bougé. Elle n'a pas le temps de s'étonner de cette réaction qu'il est déjà à ses cotés. Ah ! Elle se disait bien qu'il était bien trop calme. Elle va surement se prendre le jumeau du coup qui l'a déjà défigurée. Tandis qu'elle essaie de se protéger le visage , la main du colosse s'empare de sa nuque. Elle écoute attentivement chacune de ses mots, le regard fixe, droit devant . La bouche se tord de dégout lorsqu'il s'appuie tout contre sa joue. Elle se raidit bien plus.

Le message est passé et elle le regarde déjà regagner sa place tandis que d'un geste brutal, sa main écoeurée vient nettoyer sa peau. Il l'a encore touchée !

Celui qui semble prendre plaisir à attiser sa haine n'a pas répondu à la question posée. Aucun importance, il a répondu à celle qu'elle attendait. C'est pour demain. Un sourire aurait pu trahir sa satisfaction, ce ne sera pas pour tout de suite. Il faudra attendre plus tard dans le silence de la nuit que l'impression des empruntes du blond sur sa peau disparaissent et que le sommeil la gagne, le sourire aux lèvres.



SAUMUR

Ils sont arrivés tard dans la nuit. Pendant que l'un s'occupe des chevaux, l'autre la monte dans une chambre à l'étage de ce qui lui semble être une auberge ou taverne ou autre. A l'heure où ils ont débarqué, elle n'a pas vu grand chose de cette ville noire.

Une bougie est allumée et la porte se ferme dans un claquement. Après avoir fait le tour de la pièce, chandelle en mains, elle se couche épuisée. Sa dernière pensée ? elle prie pour que le lit soit propre.

La nuit a été courte. Le sommeil leger malgré la fatigue. Comme une impression d'être restée éveillée les yeux fermés. Finalement pour rien car personne n'est entré dans sa chambre comme elle s'y attendait.

C'est le bruit d'une charrette au dehors qui la décide à ouvrir les paupières et mettre pieds au plancher. Un regard par la fenêtre et elle sait qu'elle est à Saumur. Elle en revenait avant que tout cela n'arrive. Elle sait aussi qu'elle ne peut partir par les toits. Il n'y en a pas. Sa fenêtre est juste au dessus de l'entrée de l'auberge, en pleine rue principale. Tu parles d'une discrétion pour se tirer. Elle s'imagine faire un roulé boulé et tomber comme un sac de maiis , pile poil aux pieds du Nikolaii. Elle referme la fenêtre dans un soupir et laisse son regard balayer la chambre. Simple mais bien plus propre qu'elle le pensait. Quelques voix semblent venir de la chambre voisine. Elle y prête attention et ne reconnait pas les voix. Elle se détend un peu.

Quelques pas sur la pointe des pieds et les tiroirs de la commode sont ouverts tout doucement. Vides. Deux pas encore et c'est l'armoire qui est vide d'habits, juste une couverture pliée sur une des étagères et deux serviettes. Elle déplie ces dernières , le linge est propre. Elle n'aura peut être plus l'occasion alors elle en profite. L'eau du broc est transvasée dans la cuvette et elle se fait un brin de toilette tout en surveillant la porte. Pour finir, elle passe devant le psyché et admire ses bleus au visage. Ils sont nettement atténués mais ça elle ne peut le savoir. Une deuxième pensée à ce moment là.. juste après celle où elle s'est vu l'égorger, lui... Elle se dit que dès qu'elle sortira d'ici, elle se fera une robe bleue et violette parce que ça lui va très bien au teint. Oui , parce qu' elle sortira d'ici et vivante. C'est une évidence pour elle. Elle ne conçoit pas une seule seconde y laisser sa peau. Aucune logique comme dans toutes croyances mais elle y croit au point de le savoir.

Sa mère n'en voulait pas et elle est là. Elle a trouvé sa mère pendue au bout d'une corde sur le parvis de l' église, on la disait alors si petite et si fragile qu'elle ne s'en sortirait pas mais elle est toujours là.

Le refus de nourriture, de la vie, ses vomissements, ses fugues n'ont pas eu raison d'elle. L'âme en peine , elle n'a fait que provoquer l'Ankou, l'appeler, la supplier . L'ankou l'a repoussé, frappé, menacé. Elle l'a des fois même caressée mais ne l'a jamais emmener. Alors l'inconsciente continuera à provoquer et à hair parce qu'on ne veut pas d'elle. Elle cherche une réponse . Quelqu'un finira bien par lui répondre un jour. Comme sa mère, puis l'ankou, même le vulgaire tigre ne veut pas d'elle. L'histoire se répète et elle en connait la fin. Ca finit toujours ainsi .

Une lueur passe dans le regard de la biche. Ses enfants qui rient. Son époux qui lui tend les bras. Les seuls qui l'apprivoisent un peu plus chaque jour. Les yeux de la blonde s'illuminent et elle tâte sa natte. La fine lame est là , en place, bien calée entre les lacets de cuir. Elle le savait mais tenait encore une fois à s'en assurer. On la pense coquette à tortiller ses mèches de cheveux à longueur de temps et c'est très bien comme ça. Elle s'apprêtait à sourire à sa dernière pensée ..encore les entrailles du sauvage blond qui se déversaient à ses pieds..mais elle n'en a pas le temps, ses yeux fixent à travers le miroir un mot cloué sur la porte.

Deux enjambées plus tard, le velin est arraché et lu.



Citation:
Femelle,


Ta caboche n'abrite sans doute qu'un grand vide et dans ma grande générosité, j'ai pensé qu'un rappel s'imposait. Tu te trouves en Anjou, à Saumur plus exactement et ma famille t'héberge gracieusement, ne t'avises pas de tout bousiller dans la piaule ou je n'hésiterai pas à te tanner le cuir.


L'auberge "Le Divin Poison" est tenu par une Petite Perle d'une blondeur pareille à la mienne. Elle sait que tu occupes une des chambres, et te procurera le nécessaire à te garder en vie.


N.


P.S. Ne tentes rien de stupide, je suis un chasseur né et te retrouverai avant même que tu ne passes les remparts.




Elle se serait bien éclatée de rire mais ce n'est pas le lieu, surtout ici , il faut se contenter de marmonner dans sa tête.

*mais quel bouffon ! Pour un peu il me ferait presque peur cet imbécile heureux. Pas fini qu'il est ! tsss...*

Comme cela ne sert à rien de narguer lorsqu'on est seul, son esprit repart pour un questionnement interne . Prisonnière mais libre ? Hébergée gratuitement chez la famille ? maintenir en vie ? tout cela n'a pas de sens... Un piège peut être ? il s'amuse ? . Pour une fois c'est elle qui claque la langue. Il la surprend , elle ne capte rien à ses intentions. Ce type est une énigme !

Restée ici à attendre ne lui sert à rien . Comme à ses habitudes, elle part vers l'affrontement qui s'il ne l'arrête pas définitivement, lui en dira plus. Le message plié dans sa poche , elle ouvre lentement la porte . Jette un coup d'œil dans le couloir vide et s'engouffre dans les escaliers à pas de velours. Les planches de bois la trahissent . Ca grince fortement...Chiotte ! elle soupire en levant ses yeux au ciel et dévale les quatre marches qui manquaient sans aucun retenue. Si le tigre est aussi fort qu'il le dit, il est déjà au courant qu'elle arrive alors allons y gaiement !

Et c'est avec cette grâce qui lui est propre, sa beauté particulière..ment bleutée ...et son éternel sourire qui agace tant, qu'elle débarque dans la salle. Deux fossettes et trois bleus cherche , selon la lettre, le sang du blond.. Une jeune tigresse donc et qui plus est blonde comme lui. Pourvu qu'il n'y ait pas ses chatons avec, il parait que dans ce cas, la femelle est pire que le mâle. La bretonne , elle , a une portée qu'elle doit rejoindre à tout prix. miaou, ça promet ! [/b]

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)