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[RP]Mariage d'Elendra d'Acoma et d'Anthoyne de la Louveterie

Aigneas
Premier constat ? Je ne suis pas à ma place.
Second constat ? Finalement, peut être un peu.

Bien longtemps désormais que je n'avais pas quitté la Bretagne, Terre pour laquelle je n'avais que peu d'affection, mais l'occasion était trop belle cette fois-ci, je pouvais enfin sortir à nouveau, loin des rites que je ne comprenais pas, loin de ce dialecte étrange, loin des médisances en tout genre.
Je venais ici, où tout était encore vierge de mon passage, aucun souvenir, aucune nostalgie, aucune peur. Je venais retrouver une certaine insouciance que je perdais peu à peu, m'inquiétant pour mon avenir, pour ce que j'allais devenir... J'étais en ce jour, quelqu'un de bien.

Juste quelqu'un de bien. Accompagné de l'être qu'elle aimait le plus au monde... Son époux.
Mumia avait accepté de suivre, même en apprenant qui était le marié.

Où était il ? Les souvenirs se bousculent dans son esprit.
Anthoyne, le lien entre la désillusion et l'espoir, voilà.. il n'avait été qu'une passade d'une vie trop torturée. Un parrain par erreur ? Une marche sur laquelle on trébuche pour finalement se relever en s'y appuyant, un peu.
Anthoyne... Il s'était au moins souvenu d'elle, pour l'inviter. Après, est ce qu'ils se reconnaitront ? A voir.

Pour une fois, Jaunisse abandonne sa couleur fétiche pour le rouge. Mission camouflage ?




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Constance..
Tout se passera bien rassurez vous...

Rassurez-vous ?... Mais elle n'était pas inquiète l'Orsenac... Du tout... Ou juste un tout petit peu alors... Mais ça, c'était avant son baiser. Lui était certainement plus serein, après tout c'était sa famille. Le regarde pensivement quelques instants se demandant s'il sera tout aussi empreint de sérénité devant sa famille à elle.

Descente du coche, puis entrée dans l'église, à son bras, et tenant un pan de sa robe de l'autre main. Se laissant conduire, sourire par ci, sourire par là... Bon d'accord, elle ne connait personne, mais rien n'empêche de se montrer agréable. Et elle croisera peut-être ces personnes lors de son prochain voyage à Tours. Au moins, sur place elle pourra rendre visite à sa marraine Linoa et en profiter pour l'embêter un peu.

Puis la fin du trajet et l'arrivée vers les premières personnes de sa famille.


Votre Altesse.

Hop, la révérence connue et pratiquée depuis sa tendre enfance. Et on se relève une fois l'autorisation donnée. Remerciements puis salutations à Aemilia.

C'est un honneur, je vous remercie pour votre accueil. Le bonjour Damoiselle. Enchantée.

Mon cousin s'est montré cachotier.

Oui, en effet.


La jeune blonde de sourire à la chef de la famille de la Louveterie, les azurs pétillants, pensant qu'il n'est pas le seul. Que dire de plus ? Rien pour le moment. Regard interrogatif à Maximilian, style "on fait quoi maintenant ?". Le marié n'étant vraisemblablement pas encore arrivé. Personnellement elle irait bien se blottir dans ses bras dans un coin de la chapelle. Mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie.
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Alix_ann
-« Mimosâââ ! »

En trottinant derrière la blonde avec qui elle était arrivée de Bretagne, ne prenant même pas la peine de remarquer que celle-ci semblait volontairement l'oublier, sachant entre autre qu'elle était capable de le faire sans mauvaises attentions aucune. Elle avait l'air si... là sans être là. On voyait sa tête blonde, sa magnifique robe rouge, mais son esprit était tout ailleurs, dans les délires qu'elle seule pouvait soutenir.

Alix sourit, c'est un grand jour aujourd'hui, on mari sa copine ! C'est même la première de sa copine à se marier. Après Elendra ce serait à Alienor, et puis à elle. Ou peut-être à elle avant Alienor. Et n'oublions pas Jenifael ! Alix était donc enchantée, de ce jour, d'autant plus que ce n'était pas son propre mariage. Ouf !
C'était pourtant pas son chic, de s'enthousiasmer pour un mariage. Parce qu'avouons le nous, c'était bien le genre d'histoire à faire chialer dans les chaumières.

La petite blonde est affublée d'une robe légère inspirée de la mode italienne, elle commença à chercher des yeux des gens connus. Jenifael, là-bas ! Et de trottiner dans sa direction.


-« Jenifael ! »

Enthousiasme? Tellement que ça en était suspect.

-« Comment vas-tu? Tu as vu Elendra? On va voir Elendra quand? »
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- Bob Marley
Lexhor
[Château d'Amboise, au lendemain de la Saint Antoine de l'an 1462, et tout et tout]

L'avantage quand on jouait à domicile, c'est que d'une, on pouvait prendre son temps jusqu'au dernier moment, et que de deux, on pouvait picoler jusqu'à rouler sous les tables.
C'était déjà une bonne chose pour le prince qui avait laissé son épouse vaquer à sa convenance pour l'organisation de la cérémonie des épousailles de son cousin.

Ce n'était pas par manque d'intérêt, ni même par fainéantise, puisque de toute façon il n’aurait eut à mettre concrètement la main à la patte. Non.
Il connaissait simplement bien son épouse, chaque jour un peu plus, et savait ce type de cérémonie réveillait en elle chaque fois les mêmes souvenirs, les mêmes sentiments.

Ce jour, et sûrement même quelques-uns des précédents, elle avait pensé à ses parents, à ses proches qui ne sont plus. Elle s'était remémorés des souvenirs, tantôt joyeux, tantôt déplaisants, ou pire. Elle versait dans la nostalgie, remettait en cause sa vie, ses choix et s'interrogeait sur l'avenir, le sens de sa vie. Toute la part d'ombre, la noirceur qui faisait partie d'elle s'exprimait lors de tels événements, inlassablement, invariablement.
Des lors il n'y avait rien que le prince pouvait faire. Au contraire, il pouvait risquer de la voir se fermer.

Aussi donc, il opta pour lui ficher une paix royale, se contentant d'arriver au bon moment, du moins à un moment qui devrait convenir, ni trop tôt, ni trop tard. Lorsque ce moment opportun fut venu, le prince laissa son fils aux bons soins de sa nourrice, avec laquelle il avait convenu qu'une telle sortie ne lui serait pas profitable. Le jeune Gaultier était choyé, un peu trop couvé.
Le prince franchit donc seul la porte de la collégiale, délaissant le confort et le luxe du château d'Amboise. Ellesya semblait assaillie par les invités déjà arrivés, occupés à discuter pour passer le temps avant le début de la cérémonie. Lexhor s'avança très lentement, restant en retrait, posant son regard ça et là afin de profiter de l'occasion pour admirer les détails architecturaux du saint édifice.

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Jenifael..luna
La belle, la jeune, surtout la Castelnau, entendit la voix du petit Korrigan, lorsqu'elle tourna la tête, elle vit cette jeune fille blonde, et l'accueillit avec un sourire.

"- Alix ! "

Les Gontières sont presque au complet. Elle répond à celle qui était la plus jeune d'entres elles.

"- Que tu à grandis Alix ! Tu à une belle robe, je vais très bien et toi? Quand à Elendra, nous la verrons surement après la cérémonie ... patience. "

Elle dépose un baiser sur le front de l'Alix. Depuis sa première rencontre, Jenifael avait pris la gamine comme une petite soeur. L'idée lui vint à la tête, quand aurait-elle un mariage? Elle ne posséder aucun titre, sa seule dote était une sommes d'argent, une somme qui s'épaississait de plus en plus, avec l'argent qu'elle mettais de côté depuis qu'elle avait librement accès aux revenues des deux baronnies de sa tante. Peu suffisait à faire vivre les terres, lorsqu'on était pas aussi dépensière qu'Axel. Elle avait également un appartement, grand et rénové, à Lyon. Que possédait-elle de plus? Un nom, un blason, un honneur, un hymen. Le nom ... une chose que l'on acheter, avec la réputation, l'honneur et le reste. Elle murmura à Alix :

"- Un jour, nous devrons nous mariés aussi "

Soupire, ce jour n'est pas prêt d'être là.
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Rosalinde
    [Pas du tout en retard.]


Parce que tant que la mariée n'est pas là... Il n'y a pas de retard qui tienne. Et de toute façon, en toute objectivité, elle n'aurait pas pu faire plus rapide pour venir de Paris, elle avait même pris le carrosse Ferrari. Bon, par contre, pour l'aspect fraîche et dispose, on repasserait. D'abord parce qu'elle n'avait pas réussi à dormir, sur le trajet, et ensuite parce que avant le départ, elle avait été bien trop occupée à profiter de son époux tout neuf. Un mariage secret. Avec le roi de France. Bien évidemment, il était tout à fait question de faire comme si rien ne s'était passé, et seule l'alliance qu'elle portait à l'annulaire pourrait la trahir, bien qu'elle affirmerait le contraire à qui voudrait bien l'entendre.

Donc ! Une gueule enfarinée, un manque de sommeil visible, et pour couronner le tout... Elle avait remis sa robe de la veille. Parce qu'elle était trop belle, et que l'exhiber devant six personnes, c'était bien trop peu. Heureusement, ladite robe était encore fraîche, il faut dire qu'elle ne l'avait gardée que peu de temps sur le dos après la cérémonie. *Rire gras et clin d’œil lourd de sous-entendus.*
Un seul détail avait changé depuis la veille : Ses cheveux, que cette fois elle avait attaché ; un voile avait même été glissé dans son tressoir. Il s'agissait de se donner l'allure d'une femme respectable à présent. Elle était mariée.



Entrée de la collégiale, donc, où l'hôtesse accueille les invités de son cousin. A Rose donc d'aller se présenter, et pour bien faire les choses, commence par une petite révérence dans les règles.


- Votre Altesse.

Mini-brainstorming, elle se rappelle que si elle connait Ellesya, pour avoir assisté à son mariage au bras de Kéridil - souvenir, souvenir ! - Ellesya ne devait sans doute pas la connaître.

- Je suis Rosalinde Wolback-Carrann, une amie du seigneur de Maillé. Qui ne tarit d'ailleurs point d'éloges à votre égard.

Un sourire amical de l'ex-Amante-de-France-devenue-Épouse, mais c'est secret on a dit !, et afin de ne pas monopoliser l'attention de la duchesse d'Amboise, elle finit par s'éloigner dès la fin de leur conversation. De loin, elle repère une gamine blonde, qu'elle a connu à Toulouse. A qui elle a expliqué bien trop de choses, d'ailleurs. Et en parlant de blonde... Aigneas. Cousine, filleule, et surtout traîtresse qui n'avait plus donné de nouvelles une fois mariée. Qu'à cela ne tienne. Drapée dans sa robe et dans sa fierté, Rosa fila s'asseoir sans lui adresser un regard. Cela lui apprendrait, à l'ingrate.
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Elendra
Mariez-vous qu'ils disaient!

Et j'étais on ne peut plus prête à me marier! Vêtue d'une robe rouge, création d'Anaon, en l'honneur de ma défunte mère qui assistait sûrement à tous les préparatifs depuis son petit nuage ou qui tentait d'observer la cérémonie en soulevant discrètement une tuile de la collégiale, comme le pensait très certainement quelques mauvaises langues. Je préférais toutefois croire que le Très-Haut lui aura donné la permission toute spéciale de se tenir debout à mes côtés tout au long de l'office, bien que je ne lui en voudrais pas si elle préférait s'asseoir aux côtés de mon père pour lui tenir fantomatiquement la main en lui murmurant silencieusement à quel point elle est fière de moi.

Mariez-vous qu'ils disaient!

La pression était à son comble, car j'allais devenir une épousée avant que ma princesse d'amie n'en soit une. Et ça, c'était ma plus grande victoire à ce jour. L'impérialité lui était tombée sur la tête, seulement parce qu'elle était née von Frayner. Les partis potentiels pulluleraient dans quelques années, j'en étais certaine. Mais à la question : « Laquelle de vous deux est mariée depuis plus longtemps? » la Luisa future serait forcée de répondre : Elendra.

Mais, ce mariage ne serait rien sans mon extraordinaire témoin! J'ai nommé, Luisa von Frayner, celle-là même qui arbore la couronne impériale, celle-là même qui ne répond plus à mes missives depuis que ce mariage a réellement commencé à se concrétiser, celle-là même qui ne s'est jamais pointée à l'heure et au lieu fixé pour les préparations pré-nuptiales.

Vous ne serez donc pas étonnés de me voir débarquer à la collégiale, coiffée et vêtue pour la cérémonie, l'index tantôt plongé dans le pot de mirabelle que je gardais bien précieusement dans le pli de mon coude, tantôt bien enfoncé dans ma bouche pour en tirer les effets relaxants.

Pensez mirabelle qu'elle disait!

Et je venais d'ailleurs vérifier si ma Mirabelle n'était pas atterrie ici par une infortune quelconque. Avec Luisa, on ne sait jamais. Je me faufile donc à travers les invités déjà présent, tentant de me faire discrète, jusqu'à ce que j'aperçoive devant moi Alix et Jenifael.


Oh lalala! Vous êtes venuuuuuuues!!

Et moi de m'élancer vers mes deux amies pour les enlacer de mon bras libre, celui qui n'est pas déjà occupé à serrer mon trésor lorrain doré.

Et vous êtes toutes bien habillées en pluuuuuus!

Et hop. L'index-cuillère replonge. Et tandis que je lèche mes lèvres au goût mirabellique, je ne peux m'empêcher de sourire.

Je suis vraiment troooop contente que vous soyez là! Je dois juste trouver mon témoin et je reviens discuter avec vous promis! Ne bougez surtout pas! que je les intimes en leur indiquant avec ma main de rester là.

De ma paume droite, en évitant soigneusement de gommer les belles parures, je tapote l'épaule de chacun des invités en tenant à peu près ce langage :

Vous n'auriez pas vu Luisa? Luisa von Frayner. Elle doit être mon témoin et je ne l'ai pas vu encore. Elle est… peut-être un peu plus grande que moi… blonde… Non? Bon.

Puis je continue mes recherches jusqu'à l'inévitable moment où je dois m'approcher de la princesse. L'autre. Pas ma princesse Luisa. La princesse cousine. La sérieuse.

Pensez mirabelle qu'elle disait.

Une bouchée pour me donner du courage et je m'approche de la brune cousine et des gens qui l'entourent, dont une rousse à la tenue qui valait franchement le détour. D'ailleurs, oubliant complètement mon doigt sucré et collant, je m'empresse de poser la main sur son avant bras pour en caresser le tissus.


Votre robe! Je ne crois pas en avoir jamais vu d'aussi si belle!

Je me tourne alors vers la redoutée cousine et m'incline poliment.

Votre Altesse. J'attend toujours l'arrivée de mon témoin. Luisa von Frayner. Auriez-vous été informée de son arrivée, par hasard? Ou peut-être que vous l'avez vu… Elle est blonde… Pas trop grande. Mon âge environ.

Et moi de me taire en continuant à regarder dans la masse à la recherche d'une tignasse blonde allant au vent. Il y en avait bien quelques unes, mais elles n'était jamais aussi blonde que celle de la von Frayneur!

D'ailleurs, il manquait bien quelqu'un d'autre, maintenant que j'y pense. Quelqu'un de presque aussi important que mon témoin : le mariée! Évidemment! Une nouvelle question s'imposait donc.


Et Anthoyne… Il va venir?

Non parce que de un s'il change d'idée je voudrais bien le savoir, parce que j'aimerais peut-être ça moi aussi tout compte fait! Et de deux, il devait rencontrer mon papa… et bon, pas que je sois inquiète ou quoi que ce soit du genre, mais ce sont deux hommes d'armes et l'un veut m'épouser avant de m'aimer, tandis que l'autre refuse de donner la main de sa fille à qui que ce soit qui ne m'aime pas éperdument au préalable. Voyez où ça peut poser légèrement problème?

Mais bon, moi j'ai quand même un problème substantiellement plus important qu'un mari absent et qu'un père mécontent : ma témoin est en retard! Et je continuerai de demander à tout le monde où elle se cache tant et aussi longtemps que quelqu'un ne me l'aura pas rapportée sur un plateau d'argent!

J'irais même jusqu'à dire plus! Je ne me marierai pas sans la présence de mon témoin!

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Elektra.
C'était un duel. Un duel à mort ! Les deux blondes s'opposaient. Face à face, les coups fusaient. Il y aurait de la casse, pour sur !

Non ! Je ne peux pas y aller !

Si ! Tu peux ! Seulement, tu ne VEUX pas !! C'est différent !

Comprend le ! Je ne peux pas ! C'est impossible !
D'abord je ne connais personne dans ces gens ! Il va y avoir qui ? Elendra et Zeiss qui seront super occupés, pour ne pas dire totalement débordés ! Non, je te répète que je ne PEUX pas y aller !


Sale lâche ! Tu as peur ! C'est tout ! T'as la trouille !

N'importe quoi ! Je suis Chevalier Impérial, je n'ai pas peur d'un ma... d'un ... enfin de cette petite réunion de famille, où la mienne sera en minorité, je te le donne en mille !

C'est sur qu'avec un homme à ton bras, t'aurais pas fait la difficile hein ! Mais voila ! Madame les décime au fur et à mesure !

Cette fois, c'en était trop ! Elektra balança la brosse en porcelaine qu'elle tenait en main et avec laquelle elle menaçait son double, le miroir tomba en des milliers de petits morceaux, et la jeune femme tapa rageusement du pied.
Toutes ! Toutes les excuses, elle les avait passées en revue ! Aucune n'était satisfaisante. Elle savait que son frère devinerait la vérité au premier mot. Et Elendra serait froissée que sa tante ne vienne pas.

Après un long soupir, et avoir balancé quelques vêtements à la va vite dans une besace, la jeune femme sortit comme une furie de l'auberge annecienne où elle avait élu domicile depuis quelques années, et cela malgré les trois ou quatre châteaux qui étaient sur ses terres.
Direction Amboise ! Elle ne savait même pas où ca se trouvait ! Sans doute un domaine perdu au fin fond de la France ! Et puis les français ... Un second soupir créa une buée blanchâtre devant sa bouche alors que sa monture quittait les limites de la ville.

Ils voulaient qu'elle y soit ? Elle y serait ! Mais il ne faudrait pas la chercher de trop, parce que son aura de chevalerie risquerait d'un prendre un sale coup.

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ellesya
Et la magnifique collégiale aux dentelles de tuffeau blanc de s’emplir et de s’animer sous l’appel vibrant des carillons.
Et la maîtresse d’Amboise, soucieuse de la tournure des événements, de sonder de son regard vif argent la foule.

Délaissant gentiment sa parenté, la Princesse de Montlhéry remonta l’allée. Aux femmes conviées par la mariée, Ellesya adressa un salut courtois mais ne prit pas le temps de s’attarder. La situation était grave. Le marié aurait du être là depuis un moment et l’officiant n’avait pas encore montré le bout de son nez. Il ne manquerait plus que la future épousée arrive avant eux…

Sur son chemin, la jeune femme tomba sur son époux qui avait l’air de flâner le nez en l’air. Oubliant le soin qu’elle avait mis à s’apprêter pour voir un certain éclat dans le regard de l’orléanais, elle lui colla un simple baiser sur les lèvres, sans se soucier du lieu et de l’occasion, et sans vraiment ralentir lui souffla :


Je vais voir où Anthoyne est fourré…

Deux pas plus loin, une tignasse rousse lui apparut. Mais ce n’était point sa sœur, la seule à avoir hérité de la chevelure flamboyante de leur défunte mère, Morgwen. C’était Rosalinde, qu’Ellesya situait fort bien.
Anthoyne lui avait parlé d’elle, comme d’Aigneas d’ailleurs. Mais pour cette dernière, la Louve aurait été bien en peine de la reconnaître, n’ayant pas le souvenir de l’avoir déjà vue.
Présente au Tournel, la Princesse avait également croisé celle qui était toujours, pour l’heure et pour elle, comme pour le reste du royaume, la maîtresse de l’italien. Le firenze qu’elle avait classé dans les méprisables bien avant son règne, après avoir pu juger de ses valeurs et de ses manières.
Enfin, il y avait eu son propre mariage. Si elles n’avaient pas été présentées, elle n’en ignorait toutefois pas la liste des invités et cavaliers/cavalières. La non-invitation de la femme du défunt Keridil ayant été une affaire d’importance au sein de la famille.
Quoiqu’il en soit, Ellesya n’avait aucune inimité à l’encontre de la rousse et lui offrit un accueillant sourire lorsque cette dernière l’honora d’un salut dans les règles et d’une présentation qu’elle ignorait superflue. La petite précision qui acheva celle-ci eut toutefois comme résultat de prendre la chef de famille de court et de lui nuancer les joues d’un ton plus soutenu de rouge.


Je suis heureuse que nous soyons enfin présentées. Mon cousin m’a déjà entretenu à votre propos avec grande amitié. Il est plus prolixe qu’il ne le laisse penser, faut-il croire.

Déjà Rosalinde prenait congé avant de se faire alpaguer par Elendra.
Elendra !
La mariée présente avant tous les autres !
Sya rajouta mentalement un grief contre son cousin à sa déjà fort longue liste. S’efforçant de paraître la plus naturelle possible, elle sourit à la -trop- jeune fille qui semblait plus inquiète de l’absence de son témoin que de son époux. Preuve supplémentaire, à ses yeux, de sa trop grande jeunesse.


Vous êtes vraiment ravissante, Elendra.

Pas moyen de se rappeler si elle avait déjà croisé la dite Luisa. Des von Frayner, elle en avait connu plusieurs. Chlodwig quand ils étaient à peine sorti de l’enfance, surtout. Puis le défunt empereur lorsqu’il était chambellan de Touraine et qu’elle le secondait. Il avait le chic pour lui faire la morale. Non point sur son travail mais sur la manière dont elle entendait gérer sa vie. Globalement, elle l’avait apprécié, à cause de ça aussi peut-être. Enfin, des vF, on ne trouvait sous chaque galet ou presque. Mais quand il en fallait un…

Navrée, je n’ai pas encore eu l’heur de la rencontrer ce jour. Rassurez-vous, votre amie ne tardera sûrement point.

Quant à Anthoyne, il est évident qu’il va venir. Je vais d’ailleurs m’en assurer de ce pas.


Plantant là tout son petit monde, Ellesya quitta la collégiale pour rejoindre l’un des logis où elle savait trouver le retardataire. Outre que c’était son domaine et qu’elle en connaissait le moindre recoin, elle s’était tenue informée de ses allées et venues pour s’assurer de ne pas le croiser par mégarde.

Dans un bruissement de velours, la cousine-témoin-suzeraine du planqué entra sans s’annoncer dans la pièce où Anthoyne avait tout le loisir d’observer les allées et venues vers la Collégiale Saint Bynarr.
Sur le pas de la porte, elle le détailla, le cœur tout à coup serré, puis se reprit et annonça :


Il est temps maintenant.
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>Cousin à marier
Anthoyne
Le valet fut sommé par le futur époux d'aller déranger quelqu'un d'autres. Une fois l'ordre exécuté, Anthoyne ferma la porte le coupant une fois de plus dans un relatif silence. Il s'approcha d'une table où trônait une carafe de vin et un verre, s'en servit un puis après avoir récupérer une serviette, il se colla à la fenêtre pour observer les invités. A son grand étonnement, les premiers furent en majorité ses invités, ceux d'Elendra se faisant peut-être plus timide. Un demi-verre plus tard, il entendit la porte s'ouvrir derrière lui. La voix qui résonna le fit sourire. Il finit le contenu de son verre d'une gorgée, se tapota les lèvres et se retourna enfin. Un large sourire fendit son visage.

« Est-il temps ? Il paraît, il paraît... »

Il avança de quelques pas en la direction de sa cousine.

« Bonjour Sya. Avais-tu disparu ces derniers jours ? Je sais que le château est grand mais tout de même ! »

Son sourire s'accentua.

« Je plaisante... Ce n'est pas drôle, je sais mais c'est ma façon de dire que tu m'as manqué. »

Ils se faisaient face à présent. Une trentaine de centimètres les séparait. Le sourire s'effaca, le regard, plongé dans les yeux bleu-gris de l’héritière de la Louve, devint plus triste. Il posa sa paume contre sa joue et la caressa de son pouce le temps d'un court instant. Il s'approcha son visage du sien doucement avant de dévier et déposer un affectueux baiser sur le front princier. Il recula et sourit.

« Merci. »

Il passa à côté d'elle, s'avanca au milieu du couloir puis se retourna, et la contempla.

« Je t'attends, ne t'inquiete pas. Enfin si jamais cela t'inquiete. »

Un petit rictus fit une nouvelle fois sa place sur le visage de Maillé. C'était parti pour l'exécution de la sentence.

Une fois arrivés, face à la nef de l'édifice religieux, ses sourcils se froncèrent. A l'attention de Sya, il lui demanda :


« L'officiant n'est pas arrivé ?! Le marié en retard, l'officiant en retard, manquerait plus que la mariée et son témoin soient en retard et ca serait le pompon. »

Un petit rire nerveux s'échappa d'entre les lèvres du vassal cousin. Dernier rire avant l'entrée dans la chapelle. Ayant le temps de saluer dignement chaque personne, il s’arrêta à chaque aller pour les remercier personnellement. Il en profita pour se présenter aux visages inconnus. Alors qu’il arrivait devant l’autel, il jeta un regard inquiet derrière lui afin de voir si sa cousine le suivait toujours.
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Enzo
Voyant de nouveau depuis peu, Enzo était resté discret, plissant des yeux en observant l’attroupement de loin. De très loin et discrètement. Maintenant qu’il savait qu’Elendra était une d’Acoma, le Montbray-Sempère voulait à tout pris éviter de rencontrer Zeiss ou Elektra. Non pas qu’ils les détestaient, mais il avait fait des affaires avec la jeune rousse, des affaires que sans doute les deux autres n’auraient pas acceptées, lui semblait-il malgré le peu qu’il connaissait d’eux. Et la discrétion lui évitait ces maux de tête qui le prenait encore depuis son opération, comme si le trop d’informations que recevaient ses yeux laissés dans le noir des mois durant venait le perturber. De toute façon, il ne connaissait personne, ou uniquement de noms , comme les altesses Lexhor et Ellesya, entrevus aux mariage d’Actarius, entre autre. Il y avait aussi cette femme dont il ignorait le nom et qui l’avait mis en bas de son cheval lors de ses toutes premières joutes en tant que jeune seigneur et d’autres visages qu’il lui avait semblé avoir déjà rencontré lors de joutes également. Jouant légèrement avec les bagues qu’il portait à ses doigts, Enzo s’était habillé de façon à honorer le rang qui était le sien, allant même jusqu’à se vêtir d’un collier alliant richesse et noblesse, et bien qu’il préférait bien souvent porter chemises, braies et pourpoint, cela le rendait assez fier et à la limite de la condescendance. Voyant toutefois sa petite protégée - Elendra - questionner tout le monde, Enzo arqua légèrement les sourcils se demandant si ça n’était pas lui, par hasard, qu’elle cherchait. Sait-on jamais après tout… Il soupira quelque peu puis se décida à sortir de l’ombre pour venir à sa rencontre, comprenant assez vite que la petite rousse cherchait en fait la défunte princesse impériale. Le regard vert se planta dans celui d’Elendra, Enzo attrapant la jeune fille par le bras pour l’arrêter un instant.

- « Elendra… »


Comment ne pouvait-elle pas être au courant, la petite ? Regardant autour d’eux, le Comte hésita un instant, ne sachant pas comment lui apprendre la nouvelle, surtout à un moment pareil. Et il ne pouvait décemment pas l’amener dans un endroit tranquille, ça serait forcément mal vu. Ni son père et ni Elektra ne lui avait annoncés la triste nouvelle, après toutes ces semaines ? Avaient-ils voulu préserver la petite ? Allait-elle s’écrouler en pleurs dans les bras enzesques ? Observant toujours la jeune fille, Enzo ne savait plus bien quoi dire, s’en voulant presque de ne pas avoir parlé de Luisa lors de l’entretien qu’il avait eu avec la future mariée. Le regard se fit plus grave et sans le vouloir la main sur le bras se fit plus pressante.

- « C’est le Lord… Mais ici ça sera Comte. »


Oui, c’est qu’il n’y avait pas songé qu’elle pourrait ne pas savoir comment le nommer, et il valait mieux qu’elle évite de crier « Le lord » dans l’Église, ça pourrait être mal vu si elle l’interpellait de cette façon.

- « Luisa ne viendra pas, Elendra. Elle est… »

Un soupir, un ! C’est qu’il n’avait pas l’habitude de prendre les gens en compassion, encore moins ceux qu’il ne connaissait pas et surtout pas ses clients, mais là, c’était à propos de Luisa. Ce petit bout blond auquel Enzo s’était attaché en Languedoc et dont chaque souvenir lui remontait en mémoire de façon douloureuse. Depuis son décès ainsi que celui de Ludwig, Enzo culpabilisait un peu, se disant qu’il n’avait pas pris la peine de leur écrire plus souvent, de leur parler aussi et que finalement, les promesses faites à la blonde, il n’avait même pas pu les tenir. Fronçant les sourcils, il en voulait d’un coup à tous ces gens qui avait vraisemblablement caché la vérité à la rousse, car maintenant il devait lui annoncer la nouvelle. Une nouvelle qu’il n’aurait pas du être à lui de révéler.

- « Luisa est morte, Elendra. Dans le feu, au palais impérial… J’aurais cru que tu savais, des membres de ta famille ont tenté de secourir la famille impériale. Elle est décédée dans les bras de l’Empereur, selon ce qui s’est dit…»

Et Enzo la fixait toujours, hésitant à lui lâcher le bras, tandis que Gabrielle, son épouse, se ramenait vers eux, l’ayant délaissé quelques minutes plus tôt pour des affaires et salutations diverses.
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Elendra
Je vais pas vous le cacher! Les recherches allaient mal! Très mal et plus le temps passait, plus j'étais en colère contre la blondasse. C'est qu'elle aurait pu choisir n'importe quel autre jour pour être en retard, mais non! Il avait fallu qu'elle choisisse celui-là. Le seul jour où j'allais être plus importante qu'elle.

Quoi que… en sa qualité de témoin, elle réussissait peut-être finalement à se rendre plus importante que moi, car pas de témoin, pas de mariage. Pas de mariée, pas de mariage non plus me direz-vous, mais ça ce ne serait pas spécialement mon problème puisque ce serait mon choix de ne pas me présenter devant l'autel. Or, j'avais choisi, après avoir pesé le pour et pas le contre, d'épouser Anthoyne. Luisa devenait donc - encore une fois - la pièce maîtresse de cette journée si on y réfléchissait bien… Comme quoi, le monde entier tourne autour de cette princesse et de ses caprices, car allez savoir ce qu'elle avait comme « excellente » raison d'être plus qu'en retard! Un oiseau blessé sur la route qu'elle n'avait pu s'empêcher de secourir, puis d'enterrer après avoir assisté à son dernier souffle.

Ben vous savez-quoi?! Si elle finit par se présenter, c'est elle qui aura besoin d'une âme charitable pour l'enterrer une fois que je l'aurai étranglée pour m'avoir fait suer autant à la chercher! C'est qu'elle détruit tous les efforts d'Anon pour me faire sentir la mirabelle!

C'est donc avec rage que je trempe mon doigt dans mon pot de mirabelle, toujours en sécurité au creux de mon coude, pour enfoncer l'index sucré dans ma bouche avec satisfaction. Au moins, je peux toujours compter sur ma mirabelle dans les situations comme celles-là.

Calmée par la douceur lorraine, je continuais vaillamment mes recherches jusqu'à ce qu'on m'attrape par le bras, me forçant à me retourner pour tomber yeux à yeux avec des iris verts qui m'étaient totalement inconnues.

Mon premier réflexe : tenter de me dégager, mais la poigne était solide et il y avait un petit quelque chose dans son sa façon de prononcer mon nom qui se voulait rassurant mais qui m'inquiétait à la fois : les gens prenaient généralement ce ton pour annoncer des mauvaises nouvelles…

Lorsqu'il dévoila son identité, je ne pus qu'imaginer le pire. Le lord… Ça y est. Il était ruiné. Il avait parié toute sa fortune la veille et avait tout perdu! Il venait me voir pour que je lui rendre les seuls écus qu'il lui restait : mon 2 500 écus. Le 2 500 écus qui assurait ce mariage.

Encore une fois, je tente de dégager mon bras. Il est hors de question que je lui rende ce prêt maintenant. J'en ai besoin! Son emprise se fait toutefois plus pressante, tandis qu'il m'annonce avec un air grave que Luisa ne viendra pas.

Stupéfaite, j'arrête de gigoter et le regarde, muette comme une carpe, tandis que dans ma tête je cherche une raison valable qui puisse justifier l'absence de mon témoin, de ma meilleure amie, de ma soeur charlesque en ce jour le plus attendu de nos existences.

Elle est… Jalouse?

Les mots du Lord tombent alors et toutes les conversations autour de moi semblent disparaître. Je sens mon coeur se serrer douloureusement lorsqu'il m'annonce la nouvelle. Envolée en flamme? Ma Luisa…? Je l'écoute les yeux grand ouvert, incrédule. Immobile.


C'est… impossible… Elle me l'aurait dit si elle était morte… Je refuse de vous croire… Vous mentez… Vous…

Et pourtant, il y a avait quelque chose dans ce regard qui me fixait. Quelque chose qui me faisait douter qu'il puisse mentir. D'ailleurs, Luisa avait parfois mis du temps à me répondre, mais elle l'avait toujours fait au final. Luisa n'aurait jamais manqué mon mariage pour rien au monde malgré tous les défauts que je pouvais lui inventer. Luisa n'aurait pas pu me prévenir de son envol, même si elle en avait voulu… j'aurais tout simplement cru que j'aurais « senti » son départ. Mais rien. Me voilà, comme une dinde, à me faire annoncer par un presqu'inconnu que de la princesse dont je connais tous les secrets, j'ignore le plus plus important…

Profitant alors d'une hésitation du Lord qui était en fait un compte, je récupère mon bras et recule de quelques pas.


Je dois euh… je…

Je recule toujours, bouscule une dame qui approchait au passage et serre contre mon coeur ce pot de mirabelle avant de gagner la sortie au moment où Anthoyne faisait son entrée. Je m'arrête alors pour éviter qu'il ne me voit. Je ne m'y connais pas tellement en mariage, mais je suis pratiquement persuadée que ça ne devait pas être très apprécié de voir sa future épouse se sauver discrètement de la collégiale si peu de temps avant la cérémonie. Puis, profitant que son attention soit portée sur ses invités, je me faufile à l'extérieur de la collégiale en courant.

Jupons d'une main, mirabelle de l'autre, je cours droit devant, m'arrêtant seulement une fois à bout de souffle. C'est alors, et alors seulement que je m'écris en tournant lentement sur moi-même à la recherche de cette Luisa qui devait bien être dans les parages :


Hey Von Crâneur! T'as fait exprès, ou quoi?! Tu pouvais pas mourir le 19 janvier?! On avait une entente! Tu es mon témoin, je suis le tiens! Je sais que t'as toujours détesté l'idée que je me marie avant toi, mais quand même! C'est juste égoïste de mourir avant mon mariage!

Oui! C'est ça! T'es une grosse égoïste! Tu l'as toujours été! Alors que moi j'ai toujours été à ton service! J'ai même été ta dame de compagnie! Je te faisais confiance et puis tu m'as trahie! Traitresse! Je te déteste! Je te…


Oh, hein, un peu de respect pour les morts. qu'elle me balance alors ma princesse d'amie sur sa branche perchée.

Parce que t'es toujours si exemplaire! Même dans la mort! que je lui réponds tandis qu'elle descend de sa branche pour rejoindre le plancher des vaches. Un endroit qui lui convient bien mieux…

Eh oui. On ne change pas si facilement une princesse ! qu'elle me répond en rejettent ses cheveux en arrière, fidèle à ses habitudes.

Ah non? Et j'imagine que les flammes t'ont laissée fraîche comme une rose et que t'as pas du tout fondu comme une chandelle! Je parie qu'à balancer tes cheveux comme une gourgandine, ils se sont enflammés et que quand le Sans-Nom est venu te chercher t'étais chauve comme un oeuf!

Silence.

Pfeuh ! N'importe quoi. Mes cheveux sont toujours très…très…chevelus. D'abord. Alors comme ça t'as reçu tes mirabelles et tu vas faire des bébés ?

Insolente! Oui, j'ai reçu mes mirabelles! Et tu l'aurais su si t'étais pas morte si bêtement! T'sais que j'ai gaspillé plein de parchemin et d'encre inutilement pour t'écrire! En plus de fatiguer mes pauvres pigeons. Tu sais très bien que Réginald n'est plus très jeune. Égoïste. T'aurais pu me prévenir, c'est la moindre des choses quand on meurt que d'aviser notre meilleure amie! Et puis j'aurai pas de bébés. Ya que les parents qui font des bébés et moi je suis pas une maman.

Oui bah bon, hein ! Si t'étais pas partie à l'autre bout du monde en abandonnant ta si chère amie, tu l'aurais su tout-de-suite, et même que t'aurais peut être pas eu à le savoir parce que tu m'aurais sauvée ! Alors, c'est qui, la mauvaise amie ?

Ou alors, je serais morte calcinée comme toi en tentant de sauver son Altesse endormie. Puis je te ferai remarquer! Que si t'avais laissé ma tentative d'enlèvement sur votre personne fonctionner, t'aurais été en Bretagne avec moi quand l'incendie aurait sonné et tu serais là aujourd'hui pour célébrer mon triomphe! Alors, c'est qui la nouille qui s'est pas laissée sauver quand il en était encore temps? que je lui répond avec fierté les poings sur les hanches.

Et la blonde d'hausser les épaules, contrainte à s'avouer vaincue.


T'façon, c'est moi qui gagne parce que je suis morte et que ça se fait pas d'en vouloir aux morts. Tu dois te contenter de me regretter.

Mais c'est vrai que j'ai affaire à Luisa… Elle n'admet pas si facilement la défaite.

Tricheuse… que je marmonne en lui tendant mon pot de mirabelle, pour partager. Mouais, tu vas me manquer la blonde… que j'ajoute dans un moment de tristesse que je balaie rapidement du revers de la main. Et maintenant je fais quoi moi sans toi? J'annule le mariage?

Ben voyons ! Pourquoi l'annuler ? Doit bien y avoir quelqu'un dans le coin pour te servir de témoin, et moi, je vais être là et voir tous les secrets de la cérémonie. Il se passe toujours plein de choses cachées dans les mariages.

Oui! T'as raison, je trouverai bien un témoin plus doué que toi! Du moins… plus vivant. Et c'est vrai que j'aurais bien besoin d'une témoin morte pour me raconter tous les secrets de tout le monde! Mais par contre, je t'interdis de t'incruster dans la nuit de noces… Parce que il parait qu'il faut se mettre tout nu… Tout nu, tu te rend compte?! Mais Anaon m'a dit que moi j'étais pas une gourgandine alors que j'allais pas avoir à me déshabiller au complet… mais ça me fait vraiment peur cette histoire. Tu comprends toi pourquoi je devrais pas avoir d'habits? je ramène alors mon pot de mirabelle ignorée par l'ex-Lorraine dans le creux de coude en haussant les épaules

Mmh…J'en sais rien, mais c'est un mystère que tu ne m'empêcheras pas d'élucider ! Je me ferai discrète, prô-ô-mis !

OH! Luisa! Nooon! J'ai dis noon! C'est pas parce que t'es morte que t'as tout permis! Si jamais j'aperçois un seul de tes cheveux blonds pendant ma nuit de noces, je te jure que je me jette devant un cheval et que je vais te les tirer très fort à la seconde où je croise ton horrible visage! Et si tu tiens vraiment à moi, tu me laisserais pas faire une chose pareille, surtout pas alors que je serai mariée et heureuse!

Notre princesse lève alors les yeux au ciel et pousse un looong soupir.

Oh Elendra, t'es vraiment impossiblement pas drôle !

Non, mais c'est que c'est très intime il parait, une nuit de noces! Je te veux pas dans mon intimité! Un point c'est tout. Pi t'avais qu'à pas mourir si tu voulais avoir une nuit de noces, voilà. Et puis si t'avais été vivante, je t'aurais tout raconté. Tout, tout, tout. Tu le sais…

Je m'approche alors de quelques pas et tend la main.

Tu me jures que t'es morte? Que c'est pas une plaisanterie…? Que si t'étais vivante t'aurais pas été en retard et que t'aurais répondu à mes missives? C'est pas une plaisanterie? Tu fais pas semblant d'être morte…? Sur la tête de Charlie… tu le jure?

Ma Luisa, tend alors les deux mains pour les placer au dessus de la mienne, sans que je ne sente quoi que ce soit, et incline doucement la tête.

Je te jure, mon amie, que j'aurais tout donné pour pouvoir me tenir à tes côtés en ce jour. Je regrette d'être partie si tôt, sans prévenir, avec des promesses qu'on ne me laissera pas honorer. Mais j'espère au plus profond de mon coeur que ta vie sera la plus belle, et je te jure aussi que si, d'ici, je peux faire quoi que ce soit pour ça,je le ferai.

Je m'étais juré de ne plus jamais pleurer de toute ma vie, parce que les adultes ça pleure pas. Sauf que là, je laisse tomber mon pot de mirabelle que mon intangible amie tente de rattraper en vain, tandis que je sens rouler sur mes joues les premières larmes, puis les suivantes jusqu'à ce que je n'arrive plus à les garder dans mes yeux. Entre deux sanglots, je parviens à murmurer :

Au revoir Luisa… Je…

Je ne savais plus quoi dire. Il faut dire un mots gentil quand les personnes meurent, mais là… Je sais pas quoi lui dire à Luisa. Et je regarde tout simplement l'endroit où elle se tenait. Il est trop tard pour dire quoi que ce soit maintenant.

Après un moment accroupie auprès de mon pot de confiture à réfléchir, je me lève et prend la direction de la collégiale en défaisant minutieusement la coiffure qu'Anaon avait mis tant d'effort à faire. J'allais avoir besoin de l'aide d'Anaon. De nouveau.

On ne porte pas de rouge pour des jours comme ceux-ci.

Dans un discours confus, je parviens à convaincre Anaon de me suivre. Une fois dans la chambre, j'enlève tranquillement épaisseur par épaisseur que je laisse tomber ça et là.

On doit toujours avoir une tenue de deuil dans sa garde-robe, avait un jour dit Luisa. Elle n'aurait jamais cru si bien dire. Bien que je l'ai apportée dans l'éventualité où la cousine d'Anthoyne, que je savais enceinte, ne meurt en couche, et que ce ne soit visiblement pas la raison qui nécessite son port aujourd'hui, j'étais contente de l'avoir.


Anaon… Pouvez-vous m'aider à mettre cette robe?

Me doutant fort bien qu'elle ne comprendrait pas la raison de ce changement si soudain de couleur, j'ajoute en me regardant droit dans les yeux dans le miroir.

Luisa ne sera pas là, comme je l'avais espéré.

Je continue alors à regarder droit devant. Je ne veux pas pleurer. Je ne veux pas qu'on me serre. Je ne veux pas qu'on soit désolé. Je veux juste qu'on en finisse au plus vite avec ce mariage. Avec cette nuit de noces.

Dans le rôle de La-voix-de-Luisa-dans-la-tête-d'Elendra, j'ai nommé : Jd Luisa von Frayner en personne!

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Gabrielle_montbray
      - Collégiale du château ducal d'Amboise-


Les mariages c’est emmerdant. Chacun sait ça. Mais le mariage d’une totale inconnue avec un total inconnu, c’est pire encore. Elle savait tout de même que la mariée du jour était la fille de Zeiss, qu’elle connaissait vaguement, et donc la nièce d’Elektra, qu’elle connaissait un peu mieux. Mais pourquoi donc son mari se retrouvait invité à ce mariage, voilà qui demeurait un mystère. Pourtant, Gabrielle n’avait pas posé de questions. Il fallait y être, soit, elle y serait. Et elle y était. Enzo avait lâché son bras et ils s’étaient retrouvés séparés. C’est donc seule qu’elle fit quelques politesses aux rares visages connus, Ellesya en premier lieu, elle ne la connaissait que du mariage d’Actarius et d’Ingeburge, mais avait reçu de sa part un cadeau sublime. La femme avait l’air occupé et Gabrielle n’aurait de toute façon guère su quoi lui dire, elle se contenta donc d’une élégante révérence de salutation, elle fit de même avec son mari lorsqu’elle le croisa. Un coup d’œil à la maitresse du Roy de France. Et dire qu’on les avait emmerdé sur l’hérétisme du Roy précédent. Il est vrai que mettre dans son lit une femme mariée à un autre était si aristotélicien. Jolie robe ceci dit. Et jolie fille. Gabrielle soupira légèrement et une fois repéré la haute silhouette de son époux s’avança vers lui.

- Bloody hell !


On n’a jamais appris à cette gamine qu’on fait attention à ne pas bousculer les gens ? Et dans une église de surcroit. Gabrielle décocha son regard le plus glacial à l’impudente et empoigna le bras d’Enzo pour le trainer vers un banc.

- Vous pensez que ça va commencer bientôt, j’ai toujours froid dans les églises… C’était qui ?


Mais oui, Enzo explique-moi pourquoi tu serrais le bras de cette inconnue, elle n’est même pas blonde.

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Elfry
C'était le jour d'Elendra, même si elle faisait une ENNOORRME bêtise en se mariant ! Elfry et la future mariée avait déjà eu l'occasion d'en débattre "amicalement" et longuement pendant que la mariée, qui ne voulait pas être nue à sa nuit de noce, se préparait et qu'Anaon leur dévoilait en partie seulement, hélas, les mystères de la nuit de noce.
Elle arriva, un moment après Elendra, dans la foule des invités car elle avait dû remplir une mission secrète et abandonner son plus fidèle compagnon, son dragon, son trésor ! En fait de dragon, il s'agissait d'un magnifique lézard à queue épineuse, qui avait adopté la petite fêlée, il y a des années lors d'une chasse aux dragons. Ou l'inverse d'ailleurs, le mystère demeurera toujours : qui de la Fiole ou du lézard avait chassé et apprivoisé l'autre.

Comme toujours dans une foule d'inconnus, la petite fêlée se mit en chasse de visages connus, et notamment celui de la future mariée, son amie. Elle espérait aussi découvrir le futur époux, voleur de meilleure amie, prochaine victime de croche-pied et qu'elle imaginerait tout nu comme pour la nuit de noce ! Cela promettait d'être rigolo !

Elle aperçut Elendra alors qu'elle ressortait de la salle, en bousculant une dame au passage. Elfry se précipita, et la suivit, évitant si possible de bousculer un invité mais prenant soin de ne pas se laisser distancer. Difficile d'être rapide et discrète avec sa robe arc-en-ciel. L'invitation au mariage ne précisait pas qu'elle devrait remplir des missions spéciales et d'infiltration, sinon elle aurait prévu une tenue plus adaptée... Au moins, ce mariage promettait d'être moins ennuyeux que d'ordinaire !

Elle resta à distance quand elle entendit Elendra, alias Tempête de neige, crier et déverser sa hargne.
Elle s'approcha juste suffisamment pour écouter ce vif échange et tenter d'apercevoir la malheureuse victime des récriminations de la mariée. Elle ne vit personne, mais les paroles d'Elendra suffirent à glacer son coeur.

Elle parlait à Luisa, à leur tête chercheuse, disparue dans les flammes, envolée vers le paradis solaire, comme la maman et le papa d'Elfry, comme la maman d'Elendra.
Elendra ne savait pas, elle venait juste de l'apprendre... Elfry le savait depuis son retour de la maison de santé. Elle avait déjà versé tant de larmes et adressé aussi des reproches et des marques d'attention à leur amie commune, à Luisa.

Les jambes de la fiolinette devinrent toutes molles et Elfry se retrouva assise au sol, recroquevillée, écoutant la discussion entre ses deux amies.
Écoutant ? Oui parfaitement ! D'abord la Fiole Ebréchée était une experte des discussions avec les esprits revenus du soleil. Depuis toujours elle discourait avec son papa régulièrement. Il venait la visiter et elle lui racontait tout. De toute façon, même sans cette expertise, elle connaissait suffisamment ses amies, son amie Luisa, pour déduire ses paroles, avec les réponses qu'Elendra lui adressait.
Aucun doute possible ! Pour la petite fiole, Luisa était bien là, avec Elendra, parmi les invités pour un tel événement ! Pour rien au monde, Luisa n'aurait raté ce jour, même des flammes et la mort n'y pouvaient rien !!

La petite fiole azimutée s'aperçut subitement qu'elle pleurait. Le haut de sa jolie robe était déjà humide.
Mais elle se redressa d'un bond quand Elendra en fit autant et s'élança. Elfry hésita, elle prit quelques minutes pour s'adresser à l'esprit de son amie.


Luisa, je suis heureuse que tu sois là, avec nous. Et puis TDN (Tempête de Neige, donc Elendra, si vous suivez) va avoir besoin de soutien. Tu sais, elle est effrayée par la nuit de noce. Elle joue la fière mais ce n'est qu'un masque ! Ta présence la réconfortera même si elle refuse de l'admettre !


Encore une hésitation, un court silence comme pour appeler une réponse.


Tu me manques aussi, tu sais ! J'espère que tu vas bien et que tu es heureuse au paradis solaire.

Encore un silence.


Et si tu croises mon papa et ma maman, je t'autorise à leur raconter pleins de secrets et d'informations essentielles sur moi... Même si je me doute qu'ils savent déjà presque tout. Alors maintenant c'est pour de vrai que t'es un ange !!


Rassérénée par cet échange irréel avec son amie, la fiolinette se mit en chasse de son autre amie, vous savez, la future mariée ! Elle la retrouva, entrainant Dame Anaon dans la chambre où avait eu lieu la séance de préparation.

Elfry y pénétra à son tour, alors qu'Elendra se tenait devant le miroir. Là, il y eut comme un "déjà-vécu", on retourne la même scène : la petite fiole se précipita sur son amie pour l'étreindre avec force et enthousiasme, mais cette fois-ci de dos, en s'écriant :


Elendraaa !


Mais le ton n'était plus si joyeux, ce n'était plus celui de retrouvailles entre deux amies bien réelles, bien en vie, bien en chair. Mais celui d'une peine partagée, d'une communion avec une amie disparue. Elle murmura :


Moi aussi elle me manque. Heureusement que tu es là, toi !

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Priam
Priam était là, parmi les invités. Il vivait ici, d'ailleurs, à Amboise, depuis quelques temps. Et pourtant, il se sentait toujours l'inconnu au sein de sa propre famille, de sa toute nouvelle famille, fraichement retrouvée, au point qu'il avait encore du mal à s'y faire parfois... Il était l'étranger et l'intrus, là où désormais il aurait dû être à sa place.

En chemin pour la cérémonie, il avait fait une magnifique rencontre qui avait entrainé des effets inattendus.

Il se sentait bien mieux désormais. Il chercha ses cousines, les soeurs sirènes, celles qui l'avaient accueilli et reconnu, une histoire invraisemblable, de quoi croire au miracle.

Il guettait la princesse, sa cousine Ellesya, et il s'empressa d'aller la saluer, quand il l'aperçut entrer, alors qu'elle revenait. Il n'avait pas encore l'habitude des manières protocolaires, il n'avait pas acquis l’élégance d'être à l'aise face à elle et ses semblables. En face d'elle, l'impression désagréable d'être mal habillé, trop serré, étouffé par du tissu et du cuir le démangeait toujours, seulement en sa présence. Le tissu le plus délicat et soyeux se transformait subitement en grattoir sur sa peau. Inutile de se demander pourquoi, quand il se laissait aller à prendre la parole devant elle, il s'attendait à bafouiller. Cela ne lui ressemblait pas. Il avala sa salive, prit son souffle et s'exprima.


Votre Altesse, -"ma cousine" lui semblait encore irréel, impossible, malotru et inaccessible - vous êtes radieuse. Merci encore de votre générosité et de m'accueillir dans votre domaine. Je me dois de quémander votre aide, auriez-vous la gentillesse de me présenter mes parents encore inconnus ?

Voilà, il s'en remettait encore à elle. Il lui sourit, il savait pourtant qu'elle ne lui montrait jamais que de l'indulgence et de l'amabilité.
Son regard se perdit cependant dans la foule, à la recherche de celle qu'il voulait protéger, une sirène plus égarée que lui... et de son petit frère.

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