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[RP] Nuit de noce précoce

Anthoyne
[Château d'Amboise, le 18 janvier 1462 : Mariage d'Elendra d'Acoma et Anthoyne de la Louveterie]

Le mariage fut une catastrophe. Assis à sa table, Anthoyne observe les gens faire la fête tant bien que mal. Après avoir ouvert le bal avec sa femme, il avait honoré quelques danses, par plaisir pour certaines cavalières, par convenance pour d'autres. Mais à ce moment, ruminant le fiasco de la journée, l'ennui l'emporte. La patience n’est plus là, Anthoyne se lève et invite Elendra à faire de même d'un geste lent et avec un large sourire. Il ne peut pas lui imputer le désastre qu'ils avaient vécus, ou peut-être que si. Si elle n'avait pas accepté de l'epouser, rien de ça ne serait arrivé. Peut-être un signe du destin ou de la colère du Très-Haut dont ce mariage le répugne.

L'ensemble des regards sont tournés vers eux. Anthoyne remercie l'ensemble des invités présents, un sourire hypocrite aux lèvres. Anthoyne s’imagine que toutes les pensées évoquent le même sujet et tous les regards disent : « c'est l'heure de passer à la casserole, ma pauvre enfant. » Seules quelques nuances, que ce soit la compassion pour ce brin de jeune femme, la jalousie de certains pervers enviant la place que tient Anthoyne ou même le désintérêt total, différenciraient les pensées de chacun. A-t’ il tort ? Peut-être qu’il n’est pas si loin de la vérité que ça.

Anthoyne quitte la pièce de réception, fait quelques pas dans le couloir puis se retourne. Il est surpris de voir Anaon derrière Elendra, sûrement le dernier soutien. Le jeune marié lui sourit :


« Dame Anaon ! Toujours derrière votre protégée. Vous pourrez dire que vous l'avez soutenue du début jusqu'à la fin, n'est-ce pas ? Quelle gentillesse. »

Jette un regard à Elendra, s’adressant toujours à l’aînée.

« Je vous conseille de la détendre, elle va s'évanouir là et ce n'est pas la nuit pour. Il y a déjà eu assez de contre-temps pour qu'un énième vienne gâcher cet instant. »

Les mots furent choisis non sans hasard avec le but sadique de torturer l'esprit de la balafrée. Cela fonctionne-t-il ? Il l'ignore mais cela l'amuse. Toutefois, il calme le jeu de suite après.

« Je ne sais pas si vous êtes autant inquiète que la nouvelle Louveterie mais si oui, rassurez-vous, je ne suis pas un monstre. Je sais entendre les paroles d'une jeune femme surtout lorsque celle-ci est mienne. »

Changement de ton, il s'adresse à Elendra.

« Ma chère épouse, nous nous quittons pour le moment. Savez-vous où aller ? Que je ne vous laisse pas ici, perdue dans ce grand château. Pour ma part, je m'en vais prier jusqu'à que vous me rejoigniez. »

Sa moue est interrogative afin de faire écho à sa question.
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Anaon

    Un énième coupe vient vider ses entrailles carmines au fond son gosier. Petite touche de douceur qui rafraîchit le palais écorché de saveurs plus agressives. Elle balaye l'assemblée du regard satisfait qui habite toujours les ventres repus et les âmes rassasiées. Le mariage a eu de sacrés couacs, il est vrai, mais on ne peut décemment pas parler de rater. Pas de son point de vue à elle en tout cas. Les invités ne semblent pas au bord du suicide. Personne n'a cassé de cruche de vin sur la tête de personne. On a dansé. On a bu. On a mangé. Un mariage quoi...

    Toute à ses réflexions, la balafrée tourne la tête vers les mariés... qui signent l'heure du départ. L'Anaon se redresse. Ils s'en vont ? Ils s'en vont... La nuit est là. Le mariage est fini... cela ne peut signifier qu'une seule chose. Les azurites se tournent prestement pour apercevoir Nyam, toujours en compagnie de son...sa trouvaille humaine de la soirée. Fenrir est affalé sous sa table, raide mort d'avoir trop mangé, son ventre canin près à jouer un remake de Pompeï. Constatant que tous survivent bien sans elle, la mercenaire se lève pour partir au petit trot à la suite des jeunes mariés.

    Une main passe dans sur ses cheveux, arrangeant d'un geste les mèches en pleine fuite, puis sa paume se pose sur l'épaule d'Elendra pour signaler sa présence.

    « Dame Anaon ! Toujours derrière votre protégée. Vous pourrez dire que vous l'avez soutenue du début jusqu'à la fin, n'est-ce pas ? Quelle gentillesse. »


    Le regard cobalt se relève sur Anthoyne.

    « Je vous conseille de la détendre, elle va s'évanouir là et ce n'est pas la nuit pour. Il y a déjà eu assez de contre-temps pour qu'un énième vienne gâcher cet instant. »


    Un sourire forcé lui étire les lèvres avec une certaine latence, trahissant toute l'hypocrisie qui anime ce soit-disant signe de sympathie. Il a l'air en tout point charmant, disait-elle à Elendra ? Il n'en reste pas moins homme... C'est à dire mufle. A la réplique suivante, la mercenaire ne peut s'empêcher de relever subtilement le menton, avec cet air de louve qui protége son petit. Les lippes s'étirent cependant de plus bel, froissant la ligne stigmatisée qui lui fend les joues.

    _ Tâchez surtout de ne pas être monstre même si elle ne parle pas... Et quoique qu'elle fera par ailleurs. C'est votre "jeune" femme.

    Timbre de velours. Et de bien insister sur le "jeune". Si les épousailles d'Anthoyne et d'Elendra ne la choquaient en rien jusqu'à présent, elle ne peut s'empêcher désormais de voir l'époux comme étant le plus bœuf des prédateurs. Elle aurait dû se renseigner sur son compte. Savoir s'il fréquentait catin. S'assurer qu'il sera capable d'honorer pour une première fois son épouse avec la délicatesse requise dans pareil instant. Trop tard.

    Les lèvres se penchent vers l'oreille de la... Louveterie.

    _ Vous pourrez aller prier après lui si vous le voulez...

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- Anaon à dire et à lire "Anaonne" - Réponses au ralenti pour une ou deux semaines
Elendra
J'étais accoudée sur la table, la tête appuyée sur ma main à regarder les uns danser, les autres manger et rire. Moi aussi je devrais être en train de rigoler. De me moquer des robes de ces dames et de potiner sur quelques rapprochements que ce soit entre deux tourtereaux s'agençant fort mal, tout cela en compagnie de ma blonde d'amie. Hors, ce soir elle était là, certes, à recueillir toutes sortes de potins tous plus croustillants les uns que les autres j'en étais certaine, mais sans pouvoir me les partager. J'espérais donc d'ailleurs qu'elle les notait pour me les raconter quand je serais rappelée par le Très-Haut à mon tour. Au moins, il devait y en avoir une qui s'amusait.

Et moi? Eh bien moi, je venais de tourner la tête vers ce mari que je n'oserais qualifier d'odieux pour le moment, mais chose certaine, les qualificatifs : bon, jovial, doux, posé, guilleret, nommez-en encore vingt, ne lui seyaient pas, mais alors là pas du tout! Au même moment, celui-ci se lève et m'invite à faire de même. Pour une rare fois, il sourit même. Un peu trop à mon avis. J'affiche donc un petit sourire que je tente sincère et me lève à mon tour.

Voilà sans doute l'arrivée du moment tant redouté. Car si j'avais une vague idée de ce qui se produisait lors de la célébration d'un mariage - la cérémonie, le « oui » et toute la patente -, j'arrivais désormais au moment où je ne connaissais rien de rien! En fait… c'est faux. Je savais trois choses :

La première : il devait y avoir consommation. Ce que c'était m'échappait encore, mais ça ne devait pas être bien bien compliqué. Consommer… Consommer… On consomme de la nourriture! Ainsi donc il devait s'agir d'un buffet! Un autre! D'un côté ça a du bon, je n'avais pas très faim lors du souper, tous les événements de la journée m'ayant un peu coupé l'appétit.

La deuxième : c'était très intime… Et les gourgandines se dénudaient complètement! Ça me semblait tout de même étrange de manger à moitié ou complètement nus… Pas très agréable surtout, ni même logique.

La troisième et dernière chose que je connaissais de cette « nuit de noces » c'était que j'allais me faire voler mes fesses et que je ne serais sans doute jamais plus la même par la suite! Je ne comprend pas très bien comment on peut se les faire voler, remarquez bien. Quoi que… ça devait vraiment être une métaphore, parce que j'ai jamais vraiment vu personne sans fesses.

Une main se pose alors sur mon épaule, me tirant de mon bilan personnel sur ce qui m'attendait. Anaon… Quelle chance. Elle avait promis de m'expliquer plus en détail de quoi il en retournait maintenant que je ne pouvais plus reculer à moins d'avoir envie que toute cette cérémonie, ces esclandres, ces protestations aient été supportés pour rien de rien au final. Car pas de consommation, pas de mariage valide. J'avais bien appris la leçon. Et après tout ce qu'on avait dû endurer, Anthoyne et moi, je crois qu'il était vraiment dans notre intérêt commun que ce satané mariage soit valide. Voilà qui nous faisait donc au moins un point en commun!

Je m'approche alors d'Anaon, passant un bras autour de sa taille pour me serrer contre elle à la recherche d'une présence plus rassurante que celle de mon très cher époux, duquel je ne détache pas les yeux alors qu'il s'adresse à elle, avec cet air sur le visage et ce ton dans la voix qu'il semble toujours utiliser lorsqu'il échangeait avec Anaon. Mon Anaon. Inutile de vous dire que ça ne me plaisait pas du tout. Pourtant, je ne disais rien, trop fatiguée pour oser l'informer qu'il devrait être un peu plus gentil avec la femme la plus aimable des Royaumes, mais surtout, je n'étais pas certaine de comprendre toutes les subtilités derrière ses paroles. Je garde donc le silence, me contentant de hocher la tête pour lui signifier que je sais bel et bien où le rejoindre, malheureusement. Me perdre dans les dédales de la demeure aurait pu me faire gagner un peu de temps, mais bon. On ne peut pas tout avoir dans la vie!

J'attend ensuite qu'il s'éloigne avant de reprendre la parole, toujours accrochée à Anaon, priant très fort pour qu'elle ne me quitte jamais, me demandant, pourquoi, seigneur, je m'étais obstinée à me marier! La vieille-fillerie ne devait pas être si mal que cela! Et pourtant, il était trop tard pour reculer. Il aurait pu annuler mille fois ce mariage, surtout aux vus des récents événements, mais il ne l'avait pas fait. Il devait bien y avoir une raison… Peut-être appréciait-il les quelconques qualités d'épouses que je semblais dégager. Allez savoir.

Je lève finalement la tête vers le visage d'Anaon, voulant commencer une phrase, mais je me ravise avant même qu'un seul son n'ait franchit mes lèvres. Il est bien rare que je n'ai rien à dire, et pourtant en ce moment je restais drôlement silencieuse. Peut-être était-ce dû au fait que trop de questions se bousculaient pour avoir la chance d'être posée en premier, ce qui provoquait un gros bouchon à l'entrée de ma gorge, n'en laissant sortir finalement aucune. Mystère. Mystère.


Bon…

Parce qu'il faut bien dire un truc. « Bon » c'était plutôt positif. « Bon » pour : Bon, c'est l'heure. Bon, dites-moi tout maintenant. Bon, je suis prête. Bon. Finissons-en une bonne fois pour toute. Bon. Bonté divine, dans quoi je me suis fourrée les pieds! Bon sang! Il est où ce dragon qu'Elfry m'a prêté pour survivre à cette nuit de noces!

Le dragon!

Bon Dieu de bonsoir, Anaon, dites-moi que ça va bien aller!

J'écarquille alors les yeux, en regardant Anaon, sentant mon ventre se nouer.

Bon, là tu te calmes Elendra! Tu respires bon!

Et je respire. Je respire bien. Une inspiration à la fois.

Bon… voilà qui est mieux.

C'est qu'il était loin ce bref instant où j'avais eu « hâte » à ce qui allait suivre. C'est qu'à ce moment là, il n'avait pas encore dit « oui », donc, il pouvait encore dire « non ». Mais là… Mais là il a dit oui pour de bon. Et je vois bien le chemin se dessiner devant moi :

La discussion avec Anaon.

La prière.

La rejoignance - Action de rejoindre Anthoyne à l'endroit convenu.

Et finalement…

La chose.

La mystérieuse chose qui ferait de moi une vraie femme mariée. La chose mystique dont on n'entendait jamais parler clairement, comme si personne ne l'avait jamais vue, comme un horrible secret férocement gardé par ceux qui se sont résignés à dire « oui ». Quelque chose de trop intime pour en parler aux enfants.

Aye. Je sais plus si j'en ai envie finalement.

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