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[RP Fermé] La Vertu est un vice, l'Amour un délice.

Guilhem_rose


Guilhem il n’avait pu fermer l’œil de la nuit. Il regardait par la fenêtre du modeste baraquement dans lequel il était logé.
Artémis avait terminé son périple et Aurore ouvrait déjà de ses doigts roses le voile de la nuit pour laisser place au char d’Hélios.

Mais ce tableau fantastique, ne l’émouvait pas, son esprit était hanté du souvenir de cette Dame, comme une petite flamme qui brulait son cœur.

OOoohh qu’avait-il fait de venir en cette demeure, les festivités de la récolte des vignoble du Duc de Castillac avaient été grandioses. Le Duc avait fait appel à moult jongleur, bateleur ménestrels et troubadours pour les animés durant 3 jours.

C’est bien pour cela qu’il avait été invité, en tant que troubadours, pour conter ces gestes.

Il revint à la table branlante, alluma la bougie à moitié consumée.
Il prit un parchemin, trempa sa plume dans l'encre, et les mots se déversèrent :





Belle dame j’appelle à votre indulgence
Car j’ose vous écrire avec impudence
Et par la même vous adresser mes soupirs
Car malgré vous vous me faite souffrir.

Depuis la première fois où je vous vis,
Je n’en dors plus depuis 3 nuits,
Je ne peux me passer de vous voir
Depuis que j’ai croisez votre regard.

J’ai ressenti la foudre et le tonnerre,
Mais Dieu que j’aime cette lumière.
Vous en étes toute auréolée
Irradiant de votre éclatante beauté.

Oui je suis cet humble troubadour,
Qui chantait chaque soir dans la cour
Au milieu de la foule des invités
Il n’y a que pour vous que je chantais.

Vous m’aperçûtes parfois,
Posant vos doux yeux sur moi.
Et quand vous me regardiez madame,
Vous me bruliez comme une flamme.

J’eu l’honneur de vous croiser
Dans la Grande salle à manger,
Le frôlement de votre robe de velours
Chanta pour un moi un chant d’Amour

Je me suis bien entendu incliné,
Mais j’ai presque faillit tomber.
Tans l’émotion pour moi fut intense,
J’en tremble encore lorsque j’y pense.

J’ai récupéré ce précieux ruban
Que vous fîtes tombez négligemment.
Il sous mon pourpoint près de mon cœur
Et diffuse en moi une douce chaleur.

Votre parfum, votre voix, vos yeux doux,
Toute la grâce qui s’exhale de vous,
En un instant et pour l’éternité
Sont gravé dans mon âme à tout jamais.

L’Aube se lève il me faut partir,
Je garde l’espoir d’un jour revenir,
Et à nouveau pouvoir contempler
Votre merveilleuse majesté.


Guilhem Rose.



Il roula le parchemin, fit couler un peu de la cire de la bougie qui l’éclairait encore, n’ayant pas d’armoirie le scella avec la bouche de son frestel, ce qui dessina 3 petits ronds en arc de cercle.

Il rangea ses quelques affaires, ses parchemins, ses instruments.
Il prit son baluchon de voyage, sa mandore et sortit dans le couloir. Avisant une jeune servante qui courrait sans doute vers la cuisine il l’arrêta.


Jeune fille, pour quelques piécettes,
Sauras-tu te montrer discrète ?
Voici un pli scellé de grande importance
Qu’a la Duchesse tu remettras mais en silence.


La jeune fille acquiesça avec une révérence, ne sachant sans doute pas si le personnage avait de l’importance.

Il lui remit le parchemin scellé et quelques petites pièces de monnaies.

Il pria pour que la commission soit faites, mais la jeune fille lui paru honnête, elle fila dans la couloir et lui vers la cours ou l’attendait le chariot de ses compagnons de route.

--Blanche_de_castillac



Dans son grand lit au baldaquin ourlé de mousseline et d’organdi, Blanche s’étira comme un chat. Noyée sous une cascade de cheveux bruns et bouclés, les yeux sombres et pétillants sur les pommettes roses s’animèrent en admirant les douces couleurs de l’aurore. Jamais les lourds rideaux de velours ne restaient fermés sur les grandes fenêtres. Ainsi elle pouvait se réveiller sous la lumière crue ou sous une pluie drue. L’important étant d’avoir toujours une fenêtre ouverte sur l’extérieur.

Son époux, de trente ans son aîné, dont la chambre était contiguë à la sienne, n’était pas venu l’honorer durant ces trois jours de festivités pour l'abondance des vendanges. Pourtant il se faisait une joie, voir une loi, de lui accorder cette faveur... le pensait-il... à chaque fois que ses devoirs ducaux le laissaient pour un temps cheminer vers leur domaine entouré de vignes à flanc de coteaux.
Toute son éducation, depuis sa prime enfance, reposait sur un avenir tout tracé. Elle serait mariée à un noble, l’étant déjà elle même, convaincue que les alliances arrangées faisaient parties intégrantes du destin de la jeunesse noble. On l’avait marié au Duc de Castillac , son aîné, mais elle ne l’aimait point. Tout au plus lui inspirait-il le respect dû à son rang, à son âge, et à la conviction qu’elle était utile à sa famille qui trouvait là un arrangement bien confortable. Elle savait qu’elle ne l’aimait pas car l’émotion qu’elle ressentait en lisant les recueils de poèmes qui lui étaient interdits avant, et dont elle savourait chaque page dans les ouvrages de la bibliothèque du Duc, la laissait trop rêveuse et émue pour qu’il en fut autrement. Non. C’était un fait avéré, la jeune et romantique jeune femme n’avait jamais aimé.
Blanche enfouit son visage dans le moelleux de l’oreiller qui gardait les fragrances subtils de son parfum fruité, l’esprit maintenant éveillé, encore rempli de ces jours bénis où elle avait pu se mêler à la foule des invités et des villageois pour admirer et même danser sur les ritournelles des troubadours.
L’année s’était étirée avec une monotonie que la jeune duchesse avait parfois du mal à supporter, bien que son époux, souvent absent, lui laisse gérer le manoir et les terres dont une grande partie en vignoble, aidée en cela par un vieil intendant.
A vingt et un an, Blanche de Castillac était à la fois douce, énergique et impulsive. Juste avec le personnel et ferme quand à la gérance du domaine. Une fois elle avait fait châtier des braconniers qui s’en étaient pris à une biche qui venait s’abreuver à la source de “La Clairière”, son lieu à elle où nul ne pouvait se rendre sans son assentiment. Le bâillement qui menaçait de déformer sa bouche fut arrêté net quand trois petits coups résonnèrent à sa porte. Prestement, la petite brune sauta hors du lit en criant à l’opportun d’entrer. Qui pouvait bien venir déranger sa quiétude à une heure si matinale?

La vison d’une jeune servante intimidée ne faisant pas partie de ses suivantes, et portant un parchemin l’étonna.
D’un geste de la main elle la pria de sortir avec un simple merci. Blanche n’aimait pas être dérangée dans ses moments privilégiés où elle goûtait au silence ô combien sacré des débuts de matinée, avant que le flot des obligations ne la submerge une bonne partie de la journée. Décachetant le vélin, la duchesse recula jusqu’à son lit tout en lisant, son humeur passant par plusieurs émotions, à tel point que de surprise elle dut s’asseoir sur le matelas, manquant de peu d’en rater le rebord.
Abasourdie, elle se coucha sur le dos et relu une fois, deux fois, le poème qui lui était adressé. Elle se reprit vite au sourire qui s’affichait sur sa bouche cerise. Bercée et subjuguée par la musicalité des mots elle s’était transportée au travers des ouvrages poétiques qu’elle aimait tant, oubliant pour un temps qu’elle fut mariée.

Bondissant de son lit en retrouvant la mémoire sur les événements de ces trois jours de festivités, pieds nus en chemise de nuitée, Blanche fonça vers la fenêtre qui donnait sur la cour pour s’assurer, d’une part, que la troupe des troubadours était partie, et d’autre part pour se rassurer qu’elle ne le fut point.
En les apercevant sur le départ, mue par un idée germée d’on ne sait où, la jeune duchesse enfila des chausses, se vêtit d’un mantel bleu qui recouvrait en parti la légère chemise et rafla au passage une petite bourse dans son secrétaire, puis courut dans les couloirs désertés pour arriver essoufflée à l’entrée du château, reprenant un peu sa respiration. D’un pas tranquille, la longue chevelure brune balayée par la brise matinale, elle se rendit vers la troupe.


- Messires ? Le Duc et moi même avons été tellement enchantés de vos prestations que nous tenions à vous gratifier d’une bourse supplémentaire.
Volontairement , et par pudeur aussi, elle ne regarda que les autres ménestrels, sans croiser le regard du fameux Guilhem Rose, les félicitant tour à tour pour finir par lui. Ses yeux noisettes plongèrent dans le regard du poète tout en parlant puis chuchotant rien que pour lui, à l'abri des oreilles indiscrètes.

- Vous avez été étonnant messire. Vos chants ont enchantés nos oreilles... Sire, quelle audace de m’écrire ainsi Le Duc et moi souhaitons que vous reveniez tous pour d’autres festivités, sans attendre la saison des vendanges... malgré que je doive bien avouer que vous avez un talent auquel je ne suis pas insensible....sous peu un Bal sera donné... impudent que vous êtes, je suis une femme mariée!.... nous comptons sur votre présence pour l’animer.... je vous défends donc de m’aimer.

Elle le trouvait encore plus mignon de près, ne s’étant attardée que fort peu sur son observation discrète durant les fêtes. Savourant tout de même son interprétation, sans que son intérêt puisse être remarqué. Le rose qui colorait les joues de la jeune femme n'était pas dû qu'à la fraîcheur matinale. Elle détourna la tête pour présenter la petite bourse à un ménestrel à côté.
Guilhem_rose


Guilhem à l’arrière du charriot, regardait nostalgiquement la façade du château, il repéra la fenêtre de la chambre ou probablement la Duchesse dormait dans son lit moelleux. Il ferma les yeux et l’imagina. Ses cheveux cascadant sur l’oreiller en myriades de boucles brunes. Sa douce respiration dans son sommeil, la peau douce et blanche de son visage , ses yeux fermée, ses lèvres sans doutes entrouvertes, exhalant sous souffle long et apaisé.

Il rouvrit les yeux et aperçu entre les rideaux et la silhouette angélique de la Duchesse, elle semblait le regarder. Il se frotta les yeux et sa vision fut confirmée, ce n’était ni un fantôme ni un rêve. Elle disparu subitement. Guilhem resta le regard fixé sur cette fenêtre, comme pour maintenir cette apparition dans sa mémoire, comme pour la rappeler, pour simplement encore la voir.

Le temps se figea, les secondes devinrent des siècles, mais le rideau ne bougea plus. Un soupir de désespoir s’échappa de ses lèvres, quand tout à coup sur le perron les domestiques s’écartèrent laissant place à leur Duchesse qui descendit du perron dans la cours.

A cet instant le chariot s’ébranla , mais Guilhem se redressa et cria :
Halte cocher, ... arrêtes.

Le chariot eux deux trois soubresaut puis s’arrêta. Guilhem sauta à terre et les autres firent de même reconnaissant leur hôtesses et lui présentant leur respect avec force de courbettes avec une déférence courtisane.

Guilhem joua des coudes pour rester au premier rang face à son égérie mais il état pétrifié, pas un mot n’aurait pu sortir de sa bouche, son esprit entièrement obnubilé par la Duchesse dans sa robe de chambre, sa chevelure libérée flottant légèrement en balayant ses épaules. Elle s’adressa à toute la troupe sans adresser un seul regard à Guilhem.

Blanche_de_Castillac a écrit:
- Messires ? Le Duc et moi même avons été tellement enchantés de vos prestations que nous tenions à vous gratifier d’une bourse supplémentaire.


La bourse fut prise mais Guilhem ne participa à et cet instant vénal, il contemplait Blanche la bouche sèche un noeud dans la gorge, pas un mot ne pouvait sortir, c'est à peine si il pouvait respirer.

Elle passant devant chacun, s’adressa à tous mais en regardant
Guilhem à la dérobée lui glissa directement quelques mots.

Blanche_de_Castillac a écrit:
- Vous avez été étonnant messire. Vos chants ont enchantés nos oreilles... Sire, quelle audace de m’écrire ainsi Le Duc et moi souhaitons que vous reveniez tous pour d’autres festivités, sans attendre la saison des vendanges... malgré que je doive bien avouer que vous avez un talent auquel je ne suis pas insensible....sous peu un Bal sera donné... impudent que vous êtes, je suis une femme mariée!.... nous comptons sur votre présence pour l’animer.... je vous défends donc de m’aimer.


Ses mots susurrés, prouvaient qu’elle avait lu sa lettre, la petite servante avait été prompte et la lettre avait été lue en l’instant.
Le souffle de sa voix le berçait tendrement, il tint compte de l’avertissement, mais il les compris comme ceux d’une femme qui n’ose pas s’avouer qu’elle l’aimait, que la différence de statut l’obligeait à tenir sons rang et ne pas s’abaisser à aimer un simple troubadour.

Guihem comme ragaillardit par un fol espoir s’avança et incluant le buste en signe de respect et du message sous entendu, il se fit porte parole, plus de lui même que de la troupe.

Nous sommes honorés Madame la Duchesse,
Que vous soyez à nouveau notre hôtesse
Nous somme très heureux de savoir
Que sous peu nous allons vous revoir.

Nous allons devoir encore écrire
Pour vous charmer, vous faire plaisir,
Et pour entretenir cette flamme
Qui illumine votre … notre… âme

Comme il est besoin d’inspiration
Pour écrire poèmes et chansons
J’espère que votre grâce ne refuse
De devenir à présent notre muse.



Son coeur battait si fort qu’il eu peur qu'elle ne l'entende.

Il se redressa cherchant dans son regard cette flamme qu’il aimait déjà tant, il eu peur d’y voir du courroux, ou du mépris, mais cette flamme sembla empourprer joliment ses joues.
La Duchesse ne sembla pas refuser ce rôle, mais ne l'exprima pas.

Il remonta dans le chariot sans la lâcher du regard jusqu’à ce que le chariot tourne hors de l'allée d'arbre qui faisait face au château.

Pendant les heures du voyages il garda sa silhouette imprimé dans sa mémoire rétinienne comme ébloui par sa lumineuse beauté.

--Blanche_de_castillac



C'était idiot. Elle se trouvait dans la cours, aux aurores, non convenablement vêtue et décoiffée, rougissante comme une vierge. Et tout ça parce qu'un jeune homme lui avait écrit une déclaration d'amour poétique. Le poète en question s'avançait, inclinant le buste et déclamait à nouveau des vers qui la laissèrent sans voix. Une muse? Elle? Dans le 'notre muse" et le regard appuyé de Guilhem, Blanche sentait bien qu'en parlant au nom des autres c'est son coeur à lui qui s'exprimait.
Tout cela était très troublant et nouveau. Sans mot dire, la jeune duchesse inclina la tête, le visage sans expression pour cacher ses pensées, le regarda remonter dans son chariot et s'éloigner en restant plantée là comme un piquet.
Le bruit de sabots la fit se retourner vers le château. Le Duc de Castillac, son époux, la rejoignait, entouré de sa suite.


- Eh bien ma mie, que faites-vous là toute seule dans la fraîcheur de la rosée. Rentrez, vous allez prendre froid. Que regardiez-vous ainsi?

Blanche tourna son visage vers l'allée où avait disparu le chariot.
- Je regardais l’été s’éloigner...

Roland ne releva même pas. il avait cessé depuis bien longtemps de garder l'espoir un jour de comprendre les femmes. Sauf peut-être quand il se vautrait dans la couche de quelques ribaudes où là il faisait l'effort de palabrer un minimum, mais en d'autres termes. S'il plaisait à sa jeune épouse de contempler les feuillages, grand bien lui face.

- Je serais absent tout le mois. Vous savez bien que mes charges me laissent peu de temps pour m’éterniser sur nos terres. De plus Paris m’attend.
Nous nous reverrons passé les premiers frimas de l’Automne. Vous trouverez sur mon bureau un présent, de quoi combler mon absence et penser un peu à moi, ainsi qu’une liste de tâches à accomplir. Bien plaisantes celles là. Vous verrez.


Le Duc déposa un baiser sur le front de sa Duchesse et partit aussitôt encadré de ses plus fidèles vassaux. Songeuse la jeune femme observa le nuage de poussière soulevé au passage de la troupe et soupira.

- Maintenant je regarde l'Hiver s'éloigner...

Tout en remontant les marches du grand escalier de chêne qui menait à l'étage, Blanche cultivait l'espoir que le présent déposé par son époux serait un livre où un recueil de poèmes. Sur le bureau, dans un rayon de soleil parsemé de particule de poussière, un coffret et un parchemin. Point de livre...
Les doigts délicats soulevèrent le couvercle en marqueterie, découvrant sur un lit de velours sombre un sautoir en perle de culture. Le parchemin l'accompagnant stipulait que le collier serait ravissant à son cou pour assister aux dîners et festivités organisés dans le Ducher et que Blanche ferait honneur à la famille Castillac en s'y rendant.
La jeune femme resta dubitative puis emporta le tout dans sa chambrée.
Là, elle se dévêtit entièrement, laissant tomber à ses pieds mantel et chemise de nuitée, enfila le collier sur sa peau laiteuse et se mit à défiler comme une coquette devant son grand miroir en caricaturant au possible les palabres.


- Oh mais bien sur Baronne... enchantée.... Ravissante votre verrue sur le nez..... ooooh vous me flattez Vicomte, surtout quand je vois vos yeux lubriques briller comme des billes quand ils se posent sur moi... et tatati et tatata....

La jeune femme fit une moue amusée en se demandant quel effet ça ferait si elle rendait nue à toutes ces invitations. Un petit frissonnement lui répondit. Le fond de l'air était frais. Elle s'empressa de se revêtir des habits déposés sur son lit par sa suivante. Son regard venait d'accrocher le parchemin du poète mystérieux. Elle le relut encore avant de le placer dans un coffret qui fermait à clé. Ce jeune homme l'oublierait certainement en trouvant une autre dame qui l'inspirerait.


Guilhem_rose

Dans cette chambre d'auberge qu'il partageait avec d'autres compagnons, Guilhem chiffonna et jeta avec rage pour la troisième fois son parchemin.

Rien ne semble suffire pour décrire,
Ce que j'ai envie de dire, comment l’écrire ?
Toutes mes pensées vont vers ma Dame,
J'en brule de toute mon âme,
Ma poésie d’ordinaire fertile,
Reste complètement stérile.
Ce qui sort de son esprit
Se déverse en flasque bouillie
L’encre fait des tâches et de patés
De Strophes et de vers trop laids.

Sortant un nouveau vélin
Il reprit sa plume en main,
Il s’imprégna de son inspiratrice,
Et soudain la plume glisse...




Moi le jeune troubadour,
Qui chante si souvent l’Amour,
Je n’en connaissais que les contours,
Vous me l’avez montré au grand jour.

C'est cupidon espiègle et rieur
Qui tirant sa flèche en plein coeur,
A fait de moi votre serviteur
Et vous la maitresse de mes heurs.

Ohh vous ma belle Duchesse,
Qu’importe que vous fussiez princesse,
Je n’attendrais pas de promesse,
Juste un mot, un geste de tendresse.

Je me ferais paladin si j’en avais le rang
Pour être votre dévouer chevalier servant
J’irais décrocher la lune au firmament
Et je vous la rapporterais dans un diamant.

Je sais que vous avez lu ma lettre
Et je sais ce que vous devez à votre maitre,
Que de votre serment ne pouvez vous démettre
Sans me dire oui dites moi juste peut-être.

Votre époux pourrait être votre père,
Il vous aime moins qu’il n’aime ses terres,
Mais l’amour fidèle peut être adultère,
Et je vous promets un amour sincère,

Car de vous aimez fidèlement
Je vous en fais l’express serment.
Si vous avez le moindre sentiment
Ne me laissez pas dans le tourment.

L’Amour je pourrais encore en parler,
Décrire en vers votre beauté
Ecrire de vous toutes mes pensées,
Mais ce que je sais le mieux faire : c’est vous aimer.

Votre dévoué Guilhem Rose



Il le cacheta, comme précédemment avec de la cire et la scella avec la bouche de son festel, elle saurait que ce pli viendrait de lui.

Il descendit dans la salle de l’auberge. Iil avait déjà sympathisé avec un marchand ambulant qui se rendait justement au château, il lui confia le parchemin scellé, et lui glissa deux pièces d’argents, toute sa fortune du moment, pour s’assurer qu’il mène à bien sa mission ET en toute discrétion.

--Blanche_de_castillac




L'automne commençait à s'habiller de couleurs orangées dont les nuances mordorés traversées par les rayons solaires apportaient une lumière divine. Blanche aimait chevaucher sur ses terres, bien qu'elle ne comprenne pourquoi cette saison la berçait parfois de mélancolie. Le silence de la forêt, dont les sons étaient comme étouffés par la luxuriante végétation encore présente, était morcelé du bruit régulier des sabots martelants le sol. La jeune Duchesse n'avait pas chômé. Entre la mise en bouteilles dans les caves du château des vendanges qui promettaient un vin que qualité, et les réceptions auxquelles elle avait du se plier, faisant plus acte de présence que par gaieté, le soir elle s'endormait épuisée.

Ses échappées équestres lui étaient plus que nécessaires et même vitales. Refusant d'être accompagnée, la jeune femme appréciait particulièrement ces promenades solitaires, savourant les longues foulées de son Alezan, cadeau de son père pour ses vingt ans.
C'est toute revigorée qu'elle revint au château, le teint frais et les joues rosées, croisant dans la cour le marchant ambulant qui venait les visiter régulièrement. La duchesse sourit en voyant tourner autour de lui une nuée de jeunes femmes comme des abeilles voletant autour d'un pot de miel. Une distraction comme une autre pour les demoiselles.

Aussi fut-elle surprise quand elle sortie de l'écurie, de voir le sieur seul lui présentant un foulard dans lequel il avait glissé, elle le sentit de suite, un petit pli. C'était pour la remercier, disait-il, de le laisser à chaque fois demeurer un jour ou deux. Devant son air un peu mystérieux, Blanche haussa un sourcil mais le remercia toutefois pour son présent, sans ajouter un mot.
Une fois dans sa chambre, se défaisant de son chapeau, son regard glissa sur l'apparition d'un sceau que laissait entrevoir la transparence du foulard. Son coeur fit un bond, tout comme le dit chapeau qui atterrit sur son lit. Elle reconnut bien sûr l'étrange empreinte laissée dans la cire et décacheta le parchemin en se disant que son mystérieux troubadour était bien malin.
Ses yeux noisettes suivirent les lignes manuscrites sans se rendre vraiment compte à quel point les quatrains éveillaient en elle un intérêt certain. Doucement les vers déposaient pieds dans son univers. Jamais elle n'avait rien lu de plus beau et de si sincère. Elle en fut toute retournée. Il lui fallait répondre, là tout de suite alors que les mots du jeune homme résonnaient en elle avec autant d'intensité.
La plume se lançait, hésitait, craquelait sur le vélin.





Messire de vous lire est très troublant
Je ne puis vous mentir
Quand à mes sentiments
Certaine de les ressentir

Ma main si sûre pourtant
Ose à peine vous décrire
Dans quel état d'égarement
Mon coeur soupire

Vos mots m'ont portés
A une hauteur vertigineuse
La où la liberté
Est la plus audacieuse


Ses tâches menées, sa longue chevauchée après sa journée si tôt débutée eurent raison de sa volonté à poursuivre. Etendue sur son lit, la jeune femme s'endormit, le parchemin entre ses mains.
Quand elle se réveilla une bonne heure plus tard, et qu'elle relut ce qu'elle avait écrit, son coeur s'affola. Qu'est-ce qu'il lui avait pris de vouloir répondre ainsi à un parfait inconnu alors qu'elle était marié. Le rouge lui monta aux joues et la lettre finit au feu.





Messire je ne puis répondre à votre ardeur
Même si vos poèmes sont très beaux
Il me faut mettre un terme à autant de candeur
Et de votre coeur en être le bourreau

Sachez que je suis mariée
Et par la même liée
Sous la loi sacrée d'un serment
Que je ne peux rompre si légèrement


Blanche De Castillac




D'une main tremblante la jeune Duchesse scella le pli qu'elle remettrait le lendemain au marchant ambulant. Elle tenta de chasser durant la fin de la journée le trouble qui l'habitait en occupant chaque heure, chaque minute à des tâches prenantes.
Mais à la nuit tombée, quand le corps se relâche pour faire place à l'esprit qui s'empare de la moindre faiblesse, de la plus petite frustration pour remonter à la surface, les rêves font de leurs royaumes un paradis ou un cauchemar.
Au petit matin Blanche se réveilla fatiguée d'avoir bataillé. Le visage si doux du troubadour avait hanté sa nuit, sa voix répétant inlassablement d'un ton bas et caressant tous les mots qu'il lui avait écrit.
Un châle sur les épaules, la jeune femme caressa d'une main fluette le poème de Guilhem. Tiraillée entre sa raison et ce trouble qu'elle ne parvenait pas à définir, Blanche s'empara finalement de son pli pour le jeter au feu aussi.
Assise à son bureau, songeuse, elle laissa défiler le temps, avant de tremper la pointe de sa plume dans l'encrier et d'écrire un simple mot sur le vélin qu'elle fit remettre au marchant ambulant accompagné de quelques pièces d'argent, afin que lors d'un passage il remette en main propre sa réponse.





Peut-être...


Blanche De Castillac



Guilhem_rose


[L’auberge du temps perdu]

Le marchand tapa sur l’épaule de Guilhem en lui disant
J’ai un pli pour vous. avec un clin d’oeil entendu.
Guilhem frappé d’étonnement se demanda ce que cela pouvait être. Mais le sourire entendu du marchand en désignait l’expéditrice.
Il glissa le parchemin sous sa chemise (près de son coeur) et offrit une tournée au marchant pour le remercier d’avoir accompli aussi pleinement cette double mission.

Guilhem lui posa des questions sur l’ambiance au château sur sa mission.
Et ben … j’ai cherché la Dame, c’est qu’il y en a dans s’chateau, mais comme tu me l’a décrit, j’en ai vu qu’une seule.
Pas facile de croiser la Duchesse …
il but pour entretenir le suspense et posa bruyamment sa chope vide sur la table. Guilhem compris le message et le resservi et le marchand poursuivit son récit.
Avec quelques fariboles et un p’tit ruban une p’tite servante, pas farouche… il rit Gras … M’a dit qu’elle partait tout les matins faire une promenade à ch’val.
Alors j’y vint aux écuries, pour croiser sa seigneurie.


Il revida son Bock et Guilhem s’empressa de le remplir à nouveau.
Ah c’est sur elle est blanche, une blancheur de neige, mais quand je lui remis le pli enroulé dans un foulard, pas un mot pas un merci. Il se tourna vers Guilhem. Le foulard c’était pour la distinction et la discrétion. Il montrait ainsi qu’il avait été ingénieux et à la hauteur de la tâche confiée.
Guilhem l’empressa de continuer

Et le lendemain matin avant de partir La p’tite servante, dont je t’ai parlé, est venue me dire au revoir, après la soirée que nous avions passé, dans ma chariote … Il revida son bock laissant le sous entendu passer et pour montrer qu’il avait du succès auprès des femmes.
Et voila-t-y pas qu’elle me glisse ce parchemin pour toi ,qu’elle me dit, de la part de sa maîtresse.
Je sais pas ce qu’il y dit, mais tu devrais pas pécher si haut,moi je pèche de plus petites fritures, comme ça je pèche aussi souvent que je peux, après je m’arrangerais avec le bon Dieu.
Guilhem le repli une dernière fois son Bock.
Merci pour ton conseil, mais ça n’est pas de l’Amour, en tout cas pas ce que je cherche,
Tu ne retourne plus au château ?

Non bon ami, je file vers le nord dès demain, pour continuer mes ventes … et mes badinage, je ne repasserais plus avant le printemps.
Il lui laissa la bouteille presque vide en le saluant, et remonta en tremblant dans la chambre pour découvrir le contenu de cette missive. Allait-elle lui briser le coeur ou faire son bonheur ?
Assis dans l’ombre il décacheta le pli, Il trembla et lut 2 mots, juste 2 mots et son coeur s’emballa.
Il pris la plume dans l’instant et se mit à écrire frénétiquement.




Ma Dame, mon coeur était à vos pied
Justes deux mots et le voila comblé.
Car mon coeur dans cette lettre
Entend Oui dans ce simple peut-être.

Oui vous m’autoriser à vous faire la cour
Oui je vous prouverais mon Amour,
Oui j’attends les saturnales,
Oui je viendrais à ce bal.

Oui mon coeur s’enflamme
Oui je vous désire Ma Dame
Oui je vous aime de tout mon être
Oui je vous aime sans peut-être.

Guilhem votre soupirant passionné.




Il cacheta le pli comme à son habitude, mais comment le transmettre à présent ?
Le marchand ne pouvait plus lui servir de postier.
Il descendit dans la salle commune, à la recherche de son prochain messager.

Il écouta les conversations, pour surprendre une destination.

Il entendit qu'un jeune cavalier en tant qu’estafettes amenait certains plis officiels à travers la région et notamment au Duc.
Mais la missions était trop secrète et informelle pour lui confier, qui dit même que par bêtise ou par allégeance il ne confierais pas ce pli au Duc lui même ?

Non trop dangereux.

Il y avait dans la cours un beau carrosse.
Les passager n’étaient pas dans la salle commune. Les nobles ne se mêlaient pas aux peuples.

Il fit sa petite enquête et apprit que c'était des Dames qui rendaient visite au Duc et à la Duchesse.
Mais comment profiter de l’Aubaine ?

Avec quelques vers il pourrait captiver leur attention, mais comment les approcher ?
Elles étaient bien évidemment dans une salle réservée, à l’écart de la salle commune.

Il remarqua qu’une suivante venait et allait entre la salle commune et la salle qui avait été réservée pour la tranquillité des Dames.
Il l’approcha et lui tint ce langage

Pardon damoiselle, Je me nomme Guilhem
Je suis Troubadour, je chante des poèmes
Si vos maîtresses le désirent avec quelques vers
Je peux égayer leur repas pour les distraire.

La jeune fille regarda Guilhem et sans rien dire disparu derrière la porte de bois.

Cela semblait raté, elle ne l’avait pas cru, ou avait mangé la commission.
Mais elle réapparue quelques minutes plus tard et s’adressant à lui.

Messire mes Dames veulent bien que vous dissiper les turpides de l’ennuyeux voyage, prenez votre instrument et suivez moi.

Guilhem la suivie et fut introduit auprès des nobles "Dames". Il s’inclina devant elles.
Elles le regardèrent, et l’une d’elle déclara assez impérativement
J’espère que vous avez du talent, et que vous ne nous faites pas perdre notre temps, Distrayez nous. Et elle fit un signe de la main, pour qu’il commence.

Guilhem fit sonner sa mandore puis cita le titre avec éloquence :


Ballade du troubadour.
Et se mit à chanter un air guilleret.

Troubadours nous avons une vie de poème.
Rêvassant nous allons arpentant les chemins.
Solitaire sans maisons sans amour et sans rien
Acceptant avec joie cette vie de bohème.

Troubadour, mes paroles et mes vers me font boire
En tavernes on m’en offre quand j’enchante l’auditoire.
Mais enfin tous mes mots pour pouvoir se nourrir
Ont une faim permanente "vous entendre applaudir."

Troubadours, distrayant nous rions et chantons.
Il arrive de nous faire des amis c’est certain.
Mais dès que se termine la dernière chanson.
Nous nous retrouvons seul reprenant le chemin.

Dans nos, vers nos poèmes on ne parle que d’amour.
Il faudra s’arrêter près d’un cœur un beau jour.
Devenu sédentaire je ne serais plus ménestrel
De beaux vers en privé je ferais pour ma belle.


Au fur et à mesure de sa chanson le visage des Dames s’était détendu, elles terminèrent en applaudissant.

Elles félicitèrent leur servante qui avait su trouver un si charmant troubadour dans ce lieu, elle rougit.

La plus jeune tendit une pièce d’Argent, à destination de Guilhem qui la prit en s’inclinant. Puis la suivante le raccompagna Guilhem vers la salle commune.
La servante était ravie, elle avait brillé auprès de ses maîtresses.

Merci Troubadour, grâce à vous j’ai eu la considération des ces ... euh ... de mes maîtresses.
Je ... ne sais ... comment vous remercier.



Ses yeux papillonnaient et son regard brillait. Il y avait plus que de la reconnaissance dans son regard, il y avait une émotion particulière.
Guilhem aurait put sans résistance l’embrasser.
Mais il ne n'avait pas l'esprit à cela, il profita néanmoins de l’aura bénéfique qui entourait la servante pour lui glisser :

Merci de m’avoir fait cet honneur
Puis je vous confier une mission ?
C’est quelque chose qui me tient à coeur,
Puis je compter sur votre discrétion ?

A chacun de ses “puis-je” elle avait papillonné des yeux pour dire oui.

Remettez cette correspondance,
En main propre à la Duchesse
Je vous accorde toute ma confiance.
Ne trahissez pas son altesse.

Pas un mot à personne,
Ce sera notre petit secret.
Il ne faut pas qu’on espionne
Il faut que cela soit discret.


Elle était ravie d’avoir un rôle une mission, qu’on lui face confiance et qu’on la considère pour plus qu’une servante, plus qu’un meuble.

Guilhem l’avait compris.


Merci beaucoup, cela sera fait messire,
Je me nomme Hortense pour vous servir.

Quel jolie prénom jeune fleur ingénue ,
Dispersons nous avant qu’on ne soit vu.


Elle rougit du petit compliment et ils se séparèrent. Tout les deux le coeur léger.

--Blanche_de_castillac




[ La pointe du diamant raye le verre
La plume de l’amant effleure le vers
Le coeur se perd au bord de la rivière...]



[Entre l'Automne et l'Hivers, Cinq jours avant les Saturnales]

Au ballet incessant du soleil de la pluie et du vent avait fait place le silence des feuilles reposant au sol comme un linceul le couvrant. La fraîcheur matinal rosissait les pommettes de la cavalière, fière et altière, chevauchant sa monture jusqu'à la rivière.
Souriante et avenante au demeurant, on trouvait la Duchesse de Castillac bien songeuse ces derniers temps. Son entourage mettait ça sur le compte du solstice d'hivers qui arrivait, et avec lui la préparation des Saturnales. Son époux étant peu présent, tout reposait sur les frêles épaules de la jeune femme. Personne ne pouvait se douter que la mélancolie habitant parfois le regard de Blanche était dû à un battement de coeur de trop, à des mots qui résonnaient en échos dans un coeur qui s'éveillait à l'amour. Depuis les deux mots qu'elle avait déposé en secret au creux d'un vélin emporté par le marchant ambulant, la jeune femme n'avait plus eu de nouvelles de ce petit troubadour aux poèmes si touchants. Elle se demandait si l'homme l'avait bien retrouvé, s'il lui avait bien remis son pli.

Les jours et les semaines passant, la jeune Duchesse avait préféré se noyer dans le travail et les tâches lui incombant pour éviter de penser trop à Guilhem. Elle avait reçu dernièrement deux courriers dont l'un l'avait ravi. La Vicomtesse Catherine de Commercy , dont elle avait fait connaissance durant les Saturnales de l'an passé, lui proposait son aide pour les prochaines. Blanche lui avait répondu qu'elle acceptait avec grand plaisir. La Vicomtesse devait être en route, accompagnée de sa cousine Mathilde. Quand au deuxième courrier reçu le même jour et qui l'avait plongée dans le plus grand désarroi, c'était un pli de son mari lui annonçant qu'il avait fait mander une troupe de ménestrels pour les fêtes. Ce qui anéantissait la dernière chance, pour Blanche, de revoir le troubadour. Il ne lui serait pas venu à l'idée que son époux ait pu embaucher Guilhem et sa troupe.

C'est ce qui la rendait mélancolique, même dans ce lieu qu'elle chérissait tant et qui lui appartenait. Un ancien relais de chasse aménagé en chaumière confortable, longée par un petit étang jumelé de la rivière qui en serpentait les terres. Pour elle c'était un diamant dans un écrin de verdure, son havre de paix. Elle appréciait de s’y retrouver seule, loin des turpitudes de la cour et de ses obligations au château. Rêveuse, la jeune femme brune regardait son reflet dans le filet d'eau qui clapotait, le visage du poète se superposant au sien, persuadée qu'il était fort loin et qu'elle ne le reverrait peut-être jamais. Du bout des doigts elle effleura l'eau, troublant sa surface autant que ses souvenirs.

De retour au château, une surprise l'attendait. Les dames de Commercy étaient arrivées après s'être arrêtées durant les jours précédents dans différents domaines avoisinants pour joindre l'utile à l'agréable et se faire dignes représentantes de leur comté et diplomates. Blanche les rejoignit dans le petit salon où leur avait été proposé une collation en attendant le retour de la Duchesse.


- Mes dames, quel plaisir de vous savoir ici. Votre voyage fut-il agréable?

Buvant son infusion à petite gorgée, Blanche écouta avec attention ces dames lui conter de petites anecdotes et sourit quand Catherine lui raconta avec précision l'agréable rencontre dans une auberge avec un troubadour qui les avait fort bien diverti.

- C'est grâce à notre suivante que nous l'avons croisé. Un poète né et tout à fait charmant. N'est-ce pas Hortense?

La petite servante approuva derechef, très enthousiasmée, insistant plusieurs fois sur le " tout à fait charmant". Blanche s'en amusa malgré ses pensées tournées vers ce troubadour qui avait égratigné si délicatement son coeur. Durant la journée qui se déroula plus comme des retrouvailles et l'installation des invitées dans une aile du château, la duchesse trouva que cette jeune servante était bien prévenante mais son attitude à tenter plusieurs fois d'attirer son attention l'intriguait. Ce n'est qu'au cours des jours suivants, lors de la préparation des grandes fêtes, que Blanche en comprit la raison quand seules toutes les deux, Hortense lui remit en toute discrétion le petit pli dont elle reconnut aussitôt la provenance. Elle fut si surprise et déconcertée qu'elle ne put dire un seul mot. Si Guilhem lui avait confié son courrier, c'est qu'il devait avoir confiance en cette jeune fille.

- Merci. En souriant elle posa la main sur son bras puis monta dans sa chambre dont elle ferma la porte pour s'y adosser, le coeur battant vivement. Avec fébrilité le pli fut décacheté. Les noisettes parcoururent les mots du poète empourprant ses pommettes. Hortense lui avait dit en confidence que le troubadour se trouvait à " L'Auberge du temps perdu". Ce nom la fit sourire. Il ne l'avait pas oublié...

Il lui fallait répondre de suite. Qu'il sache bien qu'elle non plus ne l'avait pas oublié et qu'il occupait ses pensées. Aussi loin qu'il fut, elle pouvait se risquer à lui communiquer l'éveil de ses sentiments, pourvu qu'il ne soit pas si près qu'elle en défaille. Il lui dit qu'il viendra au bal. Comment lui répondre qu'il n'était plus en son pouvoir de l'inviter, que cette tâche c'est son mari qui s'en était chargé. Peut-être était-ce la volonté du très haut que Guilhem ne soit pas là pour les Saturnales. Elle gardait ainsi sa vertu intacte, même si son coeur pour son époux reste perdu. Lui avait-elle même donné, alors que ce mariage était arrangé?






Sire Gui l'aime
Dont le nom même
Possède à l'origine
Le sentiment qu'il achemine

Il me plaît de vous lire
De savoir ce à quoi votre coeur aspire
Je ne puis vous mentir et désire vous dire
Qu'à mon corps défendant je me sens défaillir

Vous dites venir aux Saturnales
Pour assister au fameux bal
Hélas mon doux ami
Vous y voir je ne puis

Le Duc s'est chargé
Des invitations lancées
J'ignore à ce jour
Les noms des troubadours...

Si j'osais...
j'aimerais vous envoyer
Mes plus tendres pensées

Blanche


La jeune femme resta un long moment le parchemin entre les mains, avant de le sceller, attristée. Dans l'heure qui suivit, un messager chevaucha vers "l'Auberge du temps perdu". Blanche se fit excuser auprès de ses invitées pour le restant de la journée, préférant rester seule, l'âme en peine. Les jours suivants son esprit fut occupé par la somme des différentes tâches de préparatifs. Sur son visage aimable elle renvoyait l'image d'une jeune dame soucieuse que les choses soient bien faites et parfaites. Son coeur quand à lui voguait à l'abandon, à peine esquissé par l'éveil à un sentiment qu'elle méconnaissait auparavant.
Toute la noblesse se déplaçait pour se rendre aux festivités. Le Duc de Castillac était respecté dans tout le Duché et bien au delà de ses frontières. La nouveauté cette année venait du cerveau entêté de la jeune Duchesse qui avait souhaité respecter les traditions des Saturnales. Aussi elle avait décidé de donner congé à tout le personnel du domaine ducal lui allouant sa propre salle de bal dans une aile du château, mettant à leur disposition costumes et buffets. Pour l'occasion servantes et valets avaient été dépêchés dans les duchés avoisinants.




[ Salle de réception . Premier soir des festivités]


Le grand Bal des Saturnales quand à lui avait lieu dans la grande salle de réception où les murs recouverts de grands miroirs reflétaient les mouvements lancinants des petites flammes s'agitant sur les nombreux chandeliers déposés sur les tables du banquet.
Le Duc, arrivé le matin même, attendait son épouse en discutant avec la Vicomtesse de Commercy et sa cousine Mathilde. La Duchesse se devait d'être à ses côtés pour recevoir les premiers invités du bal masqué. Pour l'heure elle se trouvait en chemise de nuitée, debout devant son lit, hésitant entre deux tenues, la tête un peu ailleurs. Sa suivante la pressait de s'habiller. Il ne fallait pas faire attendre le Duc et les invités. Blanche se mit à penser vers quelle tenue le choix du troubadour se porterait s'il était là. Serait-ce la tenue de la volcanique et sulfureuse Athéna ou...
Blanche pointa du doigt l'autre tenue.


- Je porterais celle-ci. Aide moi à la passer Adnette.

En voyant le regard de son époux s'animer d'une lueur étonnée et admirative, Blanche sut qu'elle avait fait le bon choix. Les voiles croisés mettaient en valeur son buste et sa taille menue, rendant ses pas légers et aériens, tandis que les longues manches accompagnaient gracieusement les mouvements de ses bras. Sur ses cheveux lâchées tombant jusqu'au creux de ses reins, une couronne de boutons de roses blanche, un masque couvrant le haut de son visage. Blanche avait choisi de faire honneur à Cerrydwen, la déesse magicienne galloise de la poésie, de la connaissance et de l’inspiration. Son époux lui baisa la main, sous les traits de Taranis, le dieu du Ciel et de l'Orage puis il l'attira à lui, la serrant étroitement en lui murmurant à l'oreille: - Vous êtes très en beauté ce soir... Un peu gênée par cet élan intime dont il n'était pas coutumier, Blanche déposa un baiser sur sa joue et salua les deux dames en vantant auprès du Duc toute l'aide qu'elles lui avaient apporté.
Les premiers invités arrivaient. Le Duc et la Duchesse les accueillirent sous la musique que les troubadours égrenaient, distillant dans le coeur de la jeune femme l'amer regret que Guilhem ne soit pas parmi eux.
Guilhem_rose
[L’auberge du temps perdu - Quelques Jour Avant les festivités]


A l’écart dans un coin de la salle commune Guilhem façonnait ses poèmes. Il releva la tête sentant comme par un système de défense inconscient qu’il était désigné.

En effet son sens d’autodéfense l’avait alerté à juste titre, à l’autre bout de la salle l’aubergiste parlait à un homme en livrée du Duc, en le pointant du doigt.
Guilhem replia ses parchemins et une angoisse monta en lui ; ses missives avaient-elles été découvertes ? Hortense l’avait-elle trahie ? Et le Duc désirait-il lui réglé son compte !

L’homme se dirigea vers lui d’une allure martiale.


Messire Guilhem Rose ?

Oui c’est moi en effet, que puis-je ?
Je vous apporte une missive, dois-je attendre une réponse ?


Il lui tendit un parchemin et Guilhem, fut rassuré et se rempli d’espoir, une invitation aux saturnales ? Il pourrait revoir Blanche qui ne quittait jamais ses pensées.

Il prit le parchemin roulé, le sceau était de la Duchesse son coeur fit un bond, il essaya de n’en rien laisser paraitre.


Oui, attendez quelques instants et si votre charge vous l’autorise, prenez un rafraichissement sur mon compte.


Il déroula le parchemin, les mots le remplirent de joies, son coeur se mit à battre au point qu’il aurait put croire que malgré le brouhaha dans la salle commune, tous pouvaient l’entendre.

Mais la fin lui asséna un coup au moral. Il n’était pas invité au Saturnales, Le Duc n’avait pas choisi la troupe dont il faisait partie. Sinon on lui aurai déjà dit.

Dépité il se mit à réfléchir, La Duchesse ne pouvait l’invité, ça serait trop compromettant, il pourrait tenter de s’infiltrer parmi les autres troubadours, mais il serait vite démasqués, la rivalité entre troupe ferait qu’il serait dénoncé comme non désirable.

Il tourna son esprit dans tous les sens, Le messager devait repartir sur l’heure, il lui fallait une invitation… mais de qui ???

Pus l’évidence apparue, il prit un parchemin et rédigea :



Douce fleur Ingénue, bien chère Hortense,
Je vous renouvelle ma confiance,
J’ai pour des raisons que vous devinez
Besoin au bal du Duc d'être invités.

Il ne se peut que cela vienne de la Duchesse
Mais pouvez-vous auprès de votre Vicomtesse
Vantez à nouveau tout mes mérites
Et faire en sorte qu’elles m’invitent ?

Vantez l’avantage qu’elles auraient
D’inviter un troubadour, un vrai !
Elles brilleraient parmi la noblesse
D’offrir en leur nom mes belles prouesses.

Glisser encore discrètement
A la Duchesse mes sentiments
Contenus dans l’autre parchemin
Remettez-lui en propre main.

Guilhem, Troubadour.



Sur un second parchemin il écrivit :




Madame, ma douce amie,
Pourrais-je vous appelez ma mie ?
Vos tendres pensées vont droit à mon coeur,
Et remplissent votre troubadour de bonheur

De vous savoir pour moi défaillir,
Je ne veux vous faire languir,
Quel qu’en soit le péril peu m’importe
Je viendrais un soir à votre porte.

Si me lire vous transmet tant d’émoi,
Ce que cela me fait vous n’imaginez pas,
Chaque instant je pense à vous
Le jour, la nuit oui je vous l’avoue.

Sur ma vie, je le jure, moi Guilhem
Sans peur je vous le dit “je vous aime”.
Même si le Duc est un homme jaloux,
Je serais prêt à affronter son courroux.

Pour vous toucher, vous baiser la main
A genoux je ferais le chemin.
Je remuerais Ciel et Terre pour être là,
Et me damnerais pour être dans vos bras.

Par tout moyen je serais aux Saturnales,
Et peut-être même masqué au bal.
Pour rien au monde je ne serais en retard,
Et mourrais pour votre simple regard.

Votre tendre et dévoué Guilhem.



Guilhem roula les deux parchemins l’un dans l’autre, les scella et appela le messager qui avait gardé une sobriété en résistant aux sollicitations de l'aubergiste qui pensait surtout au pécule qu’il aurait pu tirer de ce voyageurs.

Voila ! Vous transmettrez cela à Hortense la servante de la Vicomtesse Catherine de Commercy, pas la peine d’ennuyer ses nobles dames pour cette simple réponse.

Le messager rangea le parchemin "Unique" dans un étui en cuir, le salua et parti sans rien dire.

--Blanche_de_castillac




[ Château de Castillac, deux jours avant le bal des Saturnales]

Parmi toute l'agitation qui se faisait autour des préparatifs, le retour du coursier en livrée passa inaperçu, sauf pour Hortense qui se vit remettre les parchemins du troubadour rencontré dans l'auberge. Elle lut, les joues rosies, celui qui lui était adressé, gardant bien caché l'autre parchemin enroulé. L'importance de son rôle, presque de confidente, lui donnait le sentiment de jouer les cupidons. Dés qu'elle prit connaissance du contenu du pli, la jeune servante s'employa à faire germer l'idée de Guilhem dans la tête de sa maîtresse la Vicomtesse, si habilement que Catherine de Commercy eut pu penser que l'idée venait d'elle même. Elle envoya aussitôt mander le jeune troubadour à l'Auberge du temps perdu.
Pendant ce temps, Blanche s'absentait trop souvent pour qu'Hortense puisse lui remettre le parchemin écrit par le jeune sire. Si bien que le soir du bal arriva sans que la Duchesse n'ait connaissance ni du pli, ni de la venue du Troubadour...



[ Premier soir des Saturnales, grande salle de réception ]

Pour l'occasion, Hortense avait eu la permission de participer aux festivités données dans l'autre aile du château pour le personnel. Comme la Vicomtesse avait du mal à se passer de sa suivante, celle-ci venait la voir aussi souvent qu'elle le pouvait, passant d'un lieu de festivités à un autre. Mais elle était nerveuse la petite servante et bien agitée, car elle n'avait pas encore eu la possibilité de donner à la Duchesse le parchemin du troubadour, et celle-ci était à présent occupée à recevoir les invités. Guilhem ne s'était pas trompé en s'adressant à elle pour acheminer ses pensées secrètes. Elle était bien futée la petite servante. Mue par une idée jaillissant de son cerveau en ébullition, Hortense alpaga Adnette, la suivante de la Duchesse, prétextant un petit soucis d'intendance au banquet des serviteurs. Sachant combien Blanche tenait à coeur que tout se passe bien, elle demanda à Adnette d'aller en toucher un mot à l'oreille de sa maîtresse quand elle serait moins occupée.
Et elle attendit patiemment près des lourds rideaux de velours grenats, dans le costume de nymphe qu'elle s'était choisi.
Elle dut attendre un long moment que le ballet incessant des carrosses déposant les invités se raréfie. Attendre que la servante pointe ses lèvres vers la cascade de cheveux bruns de l’élégante en tenue de Déesse, et que le visage masqué se tourne vers elle pour incliner sa tête de nymphette et marquer sa présence.



[ Hall du Château. Arrivée des invités.]

La longue allée en gravillons menant au château était illuminée de deux rangées de bougies, témoins du flot continu des arrivées. Le Duc et la Duchesse, côte à côte, recevaient leurs invités avec un mot aimable les remerciants de leurs présences et un compliment pour le choix de leurs tenues... diplomatie oblige. Au fur et à mesure, chaque invité allait se placer autour du banquet dont les tables à la longueur interminable avaient été placées en U, laissant ainsi place au centre pour les prestations des trouvères, jongleurs, cracheurs de feu et dresseurs d'animaux. Les musiciens quand à eux avaient une estrade en bout de salle afin d'animer les festivités et le bal qui suivrait.
Quand Adnette arriva près de sa maîtresse, visiblement gênée de la déranger, Blanche l'invita à s'approcher en penchant légèrement la tête de côté pour lui prêter une oreille attentive. Puis sous le masque qui recouvrait juste le haut de son visage au dessus de son nez, un froncement de sourcil, agacé mais non visible, barra son front d'un pli soucieux. Aussitôt son regard se porta vers Hortense qui inclinait la tête. La Duchesse continua son rôle d'hôtesse pour les derniers arrivants et s'excusa auprès de son époux, lui promettant de le rejoindre à table quand elle aurait résolu un petit soucis d'intendance.


- Quel est donc ce soucis si important qui requiert ma présence en un tel moment Hortense? La Duchesse avait rejoint la petite suivante de la Vicomtesse qui s'empressa de la mener vers la bibliothèque en la poussant délicatement mais fermement sur le bas des reins. Et chose étonnante, elle qui était plutôt discrète, s'exprimait avec le verbe un peu haut et fort.

- NE vous INquiétez PAS ma DAme. Un petit TRAcas Sans iMporTannnceee. Pour le coup, Blanche était vraiment inquiète en voyant la soubrette parler fort, mouliner des bras en croisant les serviteurs qui allaient et venaient dans les couloirs comme pour indiquer à tout le monde qu'il y avait un problème.

- Mais enfin! Exprimez-vous Hortense! Dit la Duchesse en refermant sur elles la porte de la bibliothèque. Stupéfaite elle vit la jeune femme sortir de dessous ses jupons un parchemin qu'elle lui tendit avec un grand sourire.
- Tenez ma Dame. Rassurez-vous, il n'y a aucun soucis. c'était une excuse pour vous remettre ce pli! De plus en plus surprise, Blanche referma ses doigts sur le parchemin sans quitter la soubrette des yeux et se sentit obligé de lui faire un compliment, un peu maladroit certes, mais un compliment quand même.
-Ho...
Oui vous avez été... on ne peut plus discrète. Il est vrai que jamais je ne me serais douté. Euh... félicitations Hortense et merci.
Pourtant la Duchesse blêmit en baissant les yeux sur le parchemin, reconnaissant le sceau si étrange de son mystérieux poète.
- Si vous voulez bien me laisser... je vais prendre connaissance de ce pli...

A peine la jeune fille sortie, Blanche enleva lentement son masque, observant le vélin comme si elle pouvait deviner son contenu... l'espérant.
Elle s'assit, décacheta fébrilement la cire et inspira profondément en commençant à lire les mots de Guilhem. Ses mots fleuris, rien que pour elle. Sa folie, son amour... il viendrait... il le promettait.. il viendra... La jeune duchesse avala sa salive, les oreilles bourdonnantes dans le silence de la bibliothèque qui aurait du être apaisant. Mais son coeur battait si vite, s'affolait.


- Il viendra... peut-être est-il déjà là...

Blanche relut avec une tendresse infinie les vers de Guilhem et inséra le poème dans un recueil renommé où il aurait bien eu sa place parmi les poètes émérites.
Songeuse elle fixa son masque posé sur le bureau et le remit, ravie qu'il soit là pour cacher sur son visage le trouble causé par la lecture du parchemin.
Lorsqu'elle revint dans la salle de réception baignant dans la musique des ménestrels, le Duc, encore présent debout à l'entrée, lui présenta sa main pour la mener à leur tablée, au bout du U formé. Blanche inclinait la tête pour saluer ceux et celles qu'elle n'avait encore vu, ne pouvant s'empêcher d'essayer de deviner derrière les masques si le charmant trouvère ne s'y trouvait pas.
La valse des plats commença en même temps que les premières prestations où se succédèrent un étonnant dresseur d'ours et de loups qui effrayèrent bien des dames et se redresser main au fourreau bien des sires pour les protéger, d'habiles jongleurs et cracheurs de feu qui enchantèrent la Duchesse. Ce qui ne l'empêchait pas de scruter chaque visage , masqué ou non. Elle ne touchait pratiquement pas aux plats, grignotant comme un moineau, le ventre trop serré pour avaler la moindre bouchée.

Au cours de la soirée, à l'étonnement de tous, la Vicomtesse, qui se trouvait assise à la droite de Blanche, se leva en faisant résonner d'un couteau sa coupe d'étain.

- Chers convives et amis...Permettez-moi de vous interrompre pour vous présenter quelqu'un. Une personne qui nous a étonné , ma cousine et moi en chemin, par son talent divin. Il devrait vous charmer... surtout vous mes dames! Comment résister à l'envie de vous faire partager cette découverte fortuite.

Amusée, Blanche posa sa main sur le bras de la Vicomtesse lorsqu'elle se rassied.
- Catherine! Quelle bonne idée. Vous êtes pleine de surprises très chère. N'est-ce pas messire mon époux?
Le Duc approuva et inclina la tête vers la Vicomtesse.

- Tout à fait ma mie. Voyons donc quel est ce messire qui vous aura autant charmé chère Catherine.

Blanche sourit à la Vicomtesse et tourna la tête vers la salle , curieuse également de voir qui avait capté l'intérêt de ses amies et se rappela soudain que par l'intermédiaire d'Hortense elle nourrissait une correspondance avec Guilhem. Se pourrait-il que la mystérieuse découverte de ces dames et le poète ne soit qu'une seule et même personne? Avec fébrilité, Blanche scruta la grande salle de réception, le sang battant sourdement à ses tempes.


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