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[RP] L'herboristerie "Au mille plantes"

--Aileen.


~Au Mille Plantes ~HERBORISTERIE

Aileen n'avait pas longuement hésité, à la mort des parents, pour s'installer ici. Elle avait fermé et vendu l'ancienne herboristerie toulousaine, pour migrer plus au Nord, à Paris. Rêve d'une vie. Elle avait sué sang et eau pour se payer la boutique, mais y était parvenue.


Sur les étagères, se mêlait un bric à brac tel qu'une mère cochon n'y aurait pas retrouvé ses petits. Pourtant, Aileen connaissait déjà par coeur chaque endroit, sachant où était placé quoi. Sachets de lavande côtoyaient écorce de pin, menthe, camomille, genièvre, girofle et thym. Dans un placard sous le comptoir, la belladone, la cigüe, le pavot et autres plantes aussi dangereuses que mortelles.

Ouvrant grand la porte, la jeune femme suspendit un bouquet de roses, qui espérait-elle, attirerait le client.
Ramassant ses jupons orangés, elle prit place sur un tabouret, derrière le comptoir, et attendit le client.
Ameline
Améline n'était jamais venue à Paris. De sa vie, elle n'avait jamais eu l'occasion d'entrer dans la capitale. Non pas que l'idée ne l'ait jamais effleurée, mais elle n'en avait point eu l'occasion, encore.
Et la jeune femme ne venait pas ici pour se divertir, même si son imagination l'avait entrainé dans des délires auxquels personne, elle en était certaine, n'avait songé auparavant.
Paris n'était pas à proprement parlé sur la route de la forêt d'Ecouves, ni même celle d'Alençon. Mais elle savait que les travaux de la terre abimaient le dos de sa pauvre mère et celui de son père. Aussi, un détour s'imposait. Elle rentrerait plus tard, mais elle pourrait les soulager.
Elle avait demandé à nombres personnes le chemin d'un tel lieu, et se trouvait enfin devant. L'L'herboristerie des Milles Plantes. Le lieu était réellement parfait.
Elle poussa la porte de la boutique, et ferma une seconde les yeux. Les odeurs lui parvenaient en légion aux narines, et un sourire ravi se dessina sur ses lèvres. Pénétrant à l'intérieur, elle avisa une rousse Damoiselle. L'Imaginative se racla la gorge, soudain intimidée. Elle s'avança dans la boutique dégorgeant de plantes, et se planta devant femme à la tenue colorée.

- Bien le bonjour ! lanca-t-elle sans se départir de son sourire.

Sagement, elle attendit son tour que la Damoiselle soit disponible, sans que ses yeux, toutefois, restent inactifs. Les étagères regorgeaient de trésors incroyables. Des herbes, des fioles, des pots, et d'autres choses plus extraordinaires encore !

- C'est un bel endroit, ne put-elle s'empêcher de commenter.
Syuzanna.
Syuanna, ayant longuement patientée, se trouva fort dépourvue, devant le silence de l'apothicaire. Elle alla crier famine, chez l'herboriste voisine...

Les Dieux sont contre eux, songe-t-elle en sortant de l'apothicairerie. La Dame semble fort occupée, et les clients affluent. L'affaire devant rester vraiment discrète, il lui faut alors changer d'échoppe.
De nouveau, elle s'enquière, demande, écoute, chuchote. Et de nouveau, un nom ressort. Aileen, et l'herboristerie des Milles Plantes. En moins d'une demi-heure, la voilà, suivie de Søren, devant une boutique emplie de plantes diverses et variées. Un bouquet de rose pend à la porte, et en entrant, la jeune femme ne peut 'empêcher d'humer asse fortement le parfum des fleurs. Même si le chardon est l'emblême de son pays, elle, elle préfère la rose.


- Bien, fait-elle à Søren. Allons voir ici si c'est mieux qu'ailleurs.

Une demoiselle est déjà présente. Non, deux ! Elle aperçoit la rousse tenant la boutique. Elle s'avance un peu, ses doigts serrant ceux de son compagnon. Le décolleté et le joli visage de la jeune dame tenant l'échoppe n'est pas franchement pour la rassurer.

- Bien le bonjour, lance-t-elle à la cantonnade. Serait-il possible d'obtenir un renseignement ?

Se tournant vers la cliente premièrement arrivée, elle reconnait ses traits fins, sa blondeur de cheveux, et son nez en trompette.

- Damoiselle ? Quel hasard ! Comment allez-vous depuis la mer ? Vous êtes bientôt rendue chez vous ?
--Aileen.


Que de monde, que de monde, alors que ce n'était que la première journée ! Mais Aileen n'allait pas s'en plaindre. En voyant entrer la Damoiselle blonde, elle ne put que sourire. Elle avait tellement l'air dans la lune que c'était attendrissant. Elle fut aussitôt suivie par un couple. Elle se leva de son tabouret, tout sourire.


Bonjour, Damoiselle, Dame, et Sieur. Je suis Aileen Dupré, propriétaire des lieux et herboriste. Si vous le permettez, Dame et Sieur, je m'en vais tout d'abord servir la jeune Damoiselle, arrivée juste avant vous.


Elle leur adressa un sourire d'excuse, et se concentra sur sa première cliente.


Que puis-je faire pour vous, Damoiselle ?
Ameline
Améline ne put que sourire à la rousse qui venait d'entrer. Elle la reconnaissait aussi sûrement qu'elle aurait identifié Pitsoui parmi un demi million de lapin de garenne. Elle s'inclina en une parfaite révérence, salua son compagnon d'un large sourire, et ne se retint pas de s'exclamer, ravie :

- Ainsi, c'est donc vous le Sieur de la Dame ! Quelle joie ! Vous avez là une épouse bien charmante. Mais prenez garde à ne la point laisser aller ainsi seule à travers le pays ! Je suis certaine que si j'étais mariée, mon mari ne m'aurait point laissé ainsi battre la campagne en solitaire. C'est dangereux !

Mais la conversation fut interrompue par la propriétaire des lieux.

- Bonjour, Damoiselle, Dame, et Sieur. Je suis Aileen Dupré, propriétaire des lieux et herboriste. Si vous le permettez, Dame et Sieur, je m'en vais tout d'abord servir la jeune Damoiselle, arrivée juste avant vous.

Améline voulut laisser sa place à l'heureux couple, et se recula légèrement.

- Je peux attendre, vous savez.

Mais la Damoiselle ne voulut rien savoir, et l'Imaginative s'avança donc de nouveau.

- Que puis-je faire pour vous, Damoiselle ?

Améline posa ses blanches mains sur le comptoir, et expliqua la raison de sa présence de sa petite voix fluette.

- Eh bien, mon père et ma mère travaillent durement la terre, et je les sais fatigués. Surtout que depuis quelques mois, je me suis absentée de la maison, et la majorités de mes frères et soeurs aussi. Ils sont obligés de tenir la maison à eux seuls, et ils souffrent d'un peu partout. Du dos, des jambes, des bras... De partout, comme je le disais. Il me faudrait quelque chose pour les remettre en forme, voyez-vous ?

Elle agita une petite bourse.

- Et j'ai de quoi payer !
--Aileen.


Elle laissa la Damoiselle s'expliquer, hochant la tête lors de la description des symptômes. Un état de fatigue générale et physique, des douleurs, oui, Aileen pouvait traiter sans soucis ce genre de maux.


- Je reviens immédiatement, je vais chercher ce qu'il faut.


Elle s'aventura dans la boutique, se saisissant de diverses poudres, feuilles, et flacons. Revenant derrière le comptoir, elle ouvrit la lourde armoire Normande, en extraya plusieurs sachets, et déposa le tout sur le comptoir. Elle se saisit ensuite d'un velin, et rédigea ses instructions avant de les énumérer à la cliente en lui montrant les remèdes au fur et à mesure.

- Dans ce sachet, il y a de la menthe poivrée séchée. Vous mettez dans de l'eau chaude, et vous faites boire une coupe le matin.
Ici, dans cette fiole, de l'huile essentielle de ravistara, que vous appliquerez en massage sur les zones douloureuses, et que vous associerez avec l'essence d'orange et les huiles essentielles de lavande, juste ici.
Dans ce sachet, du romarin cinéole séché. Vous le faire chauffer et vous le donnez à boire le matin et le midi.
Et enfin là, du thym, à faire boire dans un bol d'eau bien chaude, matin et soir.
Ah, et j'ajoute ces rondelles de citron séchées. Dans un bol d'eau bien chaude également, au midi, par exemple, en guise de boisson.


Elle tendit ensuite le parchemin à la cliente.

Citation:
Menthe poivrée : deux pincées dans de l'eau bien chaude. Matin.
Ravistara, orange, lavande : huiles essentielles. A appliquer sur zones douloureuses. Matin et soir.
Romarin cinéolé : Trois pincées dans un bol d'eau bien chaude. Matin et midi.
Thym : Trois pincées dans un bol d'eau bien chaude. Matin et soir.
Citron : Rondelles séchées. Dans un bol d'eau bien chaude. En guise de boisson, le midi.

Durée du traitement : entre 20 et 30 jours. A renouveler au besoin.



- Cela vous fera quinze écus s'il vous plait !


En attendant que la Damoiselle ne sorte l'argent demandé, elle se tourna vers les deux autres clients.


- Que puis-je pour vous ?
Ameline
Améline écouta avec attention les instructions de Damoiselle Aileen. Elle fut rassurée de constater qu'elle écrivait au fur et à mesure, la posologie des herbes et huiles. Lorsqu'elle eut fini d'expliquer, elle tendit à Améline ses paquets, que l'Imaginative glissa dans sa besace en vieux cuir fané et usé.

- Cela vous fera quinze écus s'il vous plait !

- Oui, tout de suite, Damoiselle.

Elle aligna les pièces sur le comptoir, s'y prenant en plusieurs fois, pour être bien sûre de réunir la somme. Etait-ce cher ? Améline n'en avait pas idée. En tout cas, l'herboriste était compétente. Elle avait très bien su s'expliquer, et avait, semblait-il, cerner le problème immédiatement. Nul doute qu'elle les méritait, ces quinze écus !

- Voici Damoiselle !

Elle vérifia qu'elle avait bien pris tous les sachets et la notice, avant de la saluer d'une révérence et de se tourner vers le couple d'amoureux. Leur souriant, elle s'approcha d'eux :

- C'est à votre tour ! Dame, j'ai été ravie de vous revoir ! Nos chemins se recroiseront peut-être ? Et quant à vous, Sieur, ne lâchez plus votre épouse ! Elle était bien malheureuse sans vous !

Puis, un détail s'insinua dans son esprit. Elle étudia leurs mains, constata l'absence d'une certaine bague, rosit, mais enchaîna :

- Je viens de voir que vous ne portez pas d'alliance. Vous n'êtes donc pas encore mariés. Eh bien, Sieur... Si j'étais vous, voilà bien longtemps que cette femme serait mienne officiellement ! Qu'attendez-vous donc ? Je sais que cela ne me regarde en rien, et vous devez avoir vos raisons, toutes très valables. Mais sans vous influencer, Sieur, je crois qu'elle ne demande que ça !

Et, sautillante, souriante, l'Imaginative quitta la boutique joyeusement, reprenant avec plaisir le chemin de la forêt d'Ecouves.
Soren
Mon épouse??!?!?!?!?! Mon épouse?!?!?!?

Il me faut un instant pour me remettre de la surprise que cette donzelle vient de faire naitre. J'aurais donné cher pour abandonner ma place privilégiée derrière Syu et voir son visage au moment où cette phrase fatidique a été prononcée.

Chère inconnue, je crois que vous devez faire erreur. Cette dame ne me veut pas pour époux! Car voyez-vous...

Je m'approche de l'inconnue et mettant ma main devant ma bouche je lui murmure en catimini...

En réalité, je l'ai déjà demandé en mariage. Et ça l'a laissé froide! Aussi froid qu'un iceberg de la mer du Nord!

Je réfléchis un instant en fronçant les sourcils, et ajoutant tout aussi discrètement...

Même si parfois, elle sait me montrer de l'intérêt et être aussi brulante qu'un volcan d'Islande!.... Mais je vous en prie! Faites! Vous êtes arrivée avant nous et notre affaire personnelle risque d'être... un peu longue.

Je retourne vers Syu, tourne autour d'elle sans la lâcher du regard. Je me demande à quoi elle pense en cet instant précis. En attendant que l'inconnue se fasse servir, je viens prendre place sur la table, un pied posé au sol, l'autre se balançant dans les airs. Hum... Je me demande si nous nous trouvons au bon endroit, car si j'en crois la client précédente, sa commande n'a que peu à voir avec la nôtre. Lorsque vient notre tour, sans quitter ma place, je délie la petite bougette que j'avais attaché à la ceinture et la lance en direction de la maitresse des lieux.

J'imagine qu'avec ça, tout est dit : ce que nous venons faire ici, ce que nous attendons de vous. Il ne reste ensuite plus qu'à connaitre votre prix pour savoir si nous pouvons faire affaire avec vous.
_________________
--Aileen.


La bougette aterrit juste devant l'herboriste, qui s'en saisit rapidement, et jetta un oeil à l'intérieur. Hmm, voilà un client qui ne venait pas pour une simple rage de dent. Elle lui fit signe d'approcher du comptoir.


- J'imagine que vous désirez le raffiner.


Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres. C'est que son père lui avait appris les bases du commerce, et elle voyait là moyen de faire affaire avec le Sieur blond et sa Dame.


- L'exercice est assez long. Cela me prendra l'entière journée. J'imagine que vous savez l'utiliser ? Si non, je vais vous expliquer.
Mais si vous êtes pressés, j'ai peut-être une manière de rendre la transaction bien plus rapide.



Elle se pencha sous le comptoir, ouvrit un placard, et en sortit une belle boule d'opium. Elle vida le contenu de la bourse sur sa balance aux assiettes de cuivre, et pesa la même quantité sur l'autre assiette, jusqu'à ce que le poids coïncide.


- Je garde votre pavot, vous prenez ceci, et vous pouvez rentrer chez vous en toute quiétude, et bien plus vite que si vous aviez attendu. A moins bien sûr que vous vouliez visiter Paris et que vous disposiez de votre entière journée.


Elle se tut un instant, et reprit bientôt :


- Si vous adoptez la première solution, cela vous fera vingt écus. Si la seconde vous convient mieux, cela vous fera trente écus.
Pour les deux sommes, la Dame peut choisir une fiole au choix parmi les essences et les huiles essentielles.
Syuzanna.
Son épouse ? Tiens donc ! Elle ouvre la bouche pour la contredire, mais Søren est plus rapide. Le voilà qui murmure quelque chose à la blonde demoiselle, ce qui la fait sourire, et partir en sautillant.
Voilà bien une réplique étrange, que la première qu'il lance. Pas de lui pour époux ? Il faudrait déjà qu'il lui demande ! Parce qu'à elle, Syu, il n'a jamais rien dit. La scène du pique-nique lui revient brièvement en mémoire, mais elle la chasse aussitôt. Ce n'était pas elle. Cela ne comptait pas.


- Depuis quand je ne veux pas de toi pour époux ? relève-t-elle une fois la jeune femme sortie.

Levant les yeux au ciel, elle ne lui laisse guère le temps de répondre, s'avançant lorsque l'herboriste leur demande la raison de leur venue. Le Danois lance alors la bourse de cuir, la rousse l'étudie, sourit, et leur fait part de ses propositions. Vingt ou trente écus ? L'Ecossaise n'a absolument aucune idée du cours de l'opium. Elle tourne la tête vers Søren, quettant du regard ce qu'il en pense.

- Passer une journée entière Paris... Que préfères-tu, Danois ? La version longue ou la version courte ?

Attendant sa réponse, la rousse s'avance vers l'étagère contenant les huiles essentielles, s'en saisissant d'une pour humer son parfum. N'y connaissant trop rien sur leurs effets, elle se contente, pour le monde, de s'imprégner de leurs odeurs. L'orange succède au citron, qui est lui-même remplacé par la rose, la lavande, et bon nombre d'autres senteurs inconnues de Syu.

- Que me conseillez-vous pour les troubles du sommeil ? Et pour la détente ?
Soren
Pour toute réponse à la question de la rousse escote, je détourne mon attention vers un coin quelconque de la salle à la recherche de n'importe quoi. Une araignée au plafond, une souris qui grignote quelques miettes de pain, un mille-pattes qui chercherait à sortir de son bocal ou encore quelques ingrédients plus dignes de l'antre d'une sorcière que de celle d'une herboriste: une langue de grenouille, des yeux de boeufs, des ailes de chauve-souris ou de la poudre d'escampette.Mais finalement, c'est la maitresse des lieux qui me rappellent à la réalité.

- Non justement! Ni elle ni moi ne savons comment l'utiliser. en fait nous ne savons pas grand chose là-dessus... excepté qu'on désire essayer! D'ailleurs, on espérait également obtenir tout ça de vous. Y'a t-il des précautions d'emploi? Des effets indésirables? Enfin...Vous voyez quoi?

- Quand à vos deux indécentes propositions, j'avoue que je n'ai pas vraiment de préférences. Version longue ou version courte? Les deux ont des avantages. Hum...Allez! Disons... Version courte pour cette fois! L'échange me parait équitable.


Jetant un coup d'oeil du côté de Syu, je vois que celle-ci a son regard perdu dans les rayonnages. Ouais...enfin version courte à condition qu'elle ne passe pas toute la journée à choisir! Comme quoi, même la plus rebelle des guerrières a encore une âme de femme... et c'est tant mieux!

- Prends donc une huile qui puisse s'appliquer en massage va!

Je souris. Est-ce typique du comportement féminin? Vous entrez dans un endroit pour avoir quelque chose de précis et vous en ressortez avec mille autres choses...excepté ce que vous êtes venus chercher. Ma foi! Ça doit être pour ça que les marchands insistent toujours pour qu'on se fasse accompagner quand on entre dans une échoppe! Remarquez d'ailleurs que l'huile ne m'a pas été proposée à moi...
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--Aileen.


Elle hocha la tête, un fin sourire se dessinant sur son visage. Essayer des drogues, voilà qui était plutôt dangereux ! Heureusement que ces deux inconscients étaient d'abord venus se renseigner avant de consommer.


Avant de répondre, elle tira un tiroir et en sortit deux longues pipes. Elle les posa sur le comptoir devant elle, et tâcha d'expliquer :



- C'est très simple. Vous piquer les boules sur une aiguille, et vous faites chauffer. Ensuite, vous glisser la boule dans le réservoir, juste là, sur la pipe. Vous voyez ? Et enfin, vous aspirez.
Vous allez vous sentir dans un état d'extase, vous ne ressentirez plus la douleur physique, vous serez particulièrement joyeux, vous serez intensément relaxés. Parfois, on peut noter que certains souvenirs enfouis remontent à la surface. Et il y a des risques de dépendance, bien sûr.



Elle laissa régler le Sieur et se dirigea vers la Dame.


- Pour la relaxion, il n'y a rien de mieux que la rose. Il faut faire attention, parce que... Comment dire, il y a là aussi des effets secondaires, cette huile est aphrodisiaque, pour les femmes... Sinon, j'ai quelque chose de tout nouveau venant d'Asie, l'ylang-ylang.
Sinon, contre les insomnies, je peux vous conseiller la bergamote, la camomille, le thym, ou encore les graines de bigarade.



Elle se tut, et les examina tous les deux. Ils lui étaient assez sympathiques, et de plus, la Dame était rousse, comme elle. Et il fallait être solidaire, entre traquées de la société !


- Si vous ne savez pas lequel choisir, je vous fais deux demies fioles, l'une relaxante, l'autre contre l'insomnie.


Elle se tourna de nouveau vers le Sieur :


- Mes huiles s'appliquent en massage, n'ayez crainte. Contre les insomnies, ce sera plutôt au niveau des tempes. La relaxation, ma foi, là où il plaira à Madame de la mettre !


Elle revint vers la Dame :


- Je vous prépare la bergamote, voulez-vous ? C'est très efficace. Vous pouvez aussi faire bouillir de l'eau et y ajouter des fleurs de camomille, cela vous fera dormir à coup sûr. Je vous joints un petit sachet, donc Sieur, cinq écus de plus, je vous prie.
Pour la relaxation, je connais parfaitement les vertues de la rose, moins celles de l'ylang-ylang, puisque je ne l'ai acquis que depuis deux semaines. Je ne pense pas que Monsieur soit contre le fait que son épouse soit d'avantage encline à l'entrainer au lit, aussi, je vous donne la rose. Et un quart de fiole d'ylang-ylang, ce qui fera trois écus de plus, donc, au total, vingt-huit écus, Sieur, je vous prie.



Elle lui sourit et ajouta :


- Vous ne pouvez pas refuser de payer un peu plus. Nous parlons du bien-être de votre épouse, et je suis certaine que son bien-être compte beaucoup à vos yeux !
Soren
Je suis littéralement fasciné par les instruments que la donzelle dépose devant nous. deux longues pipes. Faire chauffer et mettre la substance spéciale dans la boule, puis aspirer. Rien de plus compliqué que ça? Je prends l'objet entre mes mains et aspire par le long manche percé à son extrémité. Ouais! Ça me convient!

Dépendance? Vous voulez dire quoi par là? Que j'aurais le goût d'y revenir? Et où est le problème?

État d'extase... aucun douleur douleur physique... joyeux... relaxé...Voilà qui est un programme intéressant. J'ai presque envie d'essayer ça immédiatement. Je scrute la pièce du regard à la recherche d'une porte. Y aurait-il une autre pièce ici où je puis...

Dites... Vu que c'est la première fois qu'on essaie ça... Vous n'auriez pas une pièce où on pourrait... comment dire... essayé ça à l'abri des regards indiscrets? Je veux dire... au cas où d'autre clients entrent!

Quand aux souvenirs enfouis... quoi de plus agréable que de les retrouver? Enfin, il y a juste à espérer que ce sont d'agréables souvenirs! Finalement Syu avait raison. On a bien fait de venir ici. La donzelle doit bien s'y connaître. Elle inspire confiance malgré son accoutrement un tantinet aguicheur.

Je souris en entendant la réplique de la rousse parisienne au sujet de la façon d'utiliser l'huile de massage. Je me demande si son poignard aurait besoin d'être huilé ou pas...Je frotte mes mains les unes contre les autres. Méfiance Syu... Ma vengeance est proche! Je lève un sourcil et pince les lèvres. Les mots sont parfois superflues. Les expressions suffisent.

Captant les dernières paroles de la vendeuse de rêve, je dépose une bourse d'écus sur le comptoir et je me dirige vers Syu. Au passage, je glisse discrètement à l'oreille de la rousse propriétaire...


Ce n'est jamais dans un lit que madame m’entraîne... et elle n'est pas mon épouse!

Je me poste devant Syu et l'observe avec intensité. Tout passe dans le regard. Tout.

Satisfaite? As-tu fini tes recherches? As-tu tout ce qu'il te faut?

Je passe mes bras autour de sa taille, et l'attire à moi. Puis, je me retourne vers l'autre rousse.

J'ai déposé trente-huit écus sur le comptoir. J'en rajoute dix si vous avez cette fameuse pièce tranquille...
_________________
--Aileen.


- Le problème ? Eh bien, à force d'y revenir, c'est la tombe, Sieur, que vous finirez par rencontrer. Ce qui n'est guère fameux, à moins de prévoir un suicide sur le long terme.


Sourire malicieux, et franchement moqueur.


- Et ce n'est pas votre épouse ? Par le Très-Haut ! Mais qu'on les hommes a ne point vouloir passer la bague au doigt aux Dames !


Air mi-sérieux, mi-plaisantant.


- Sinon, pour votre pièce, je dois avoir ce qu'il vous faut. Si vous voulez bien me suivre, c'est à l'étage. Je vais vous installer dans ma propre chambrée, on ne vous y dérangera pas.


Elle prit le matériel et les invita à la suivre, non sans ranger dans le tiroir la somme dûe par le client.
Elle poussa la porte menant à l'arrière-boutique, et emprunta l'escalier menant à sa pièce à vivre.




[Chambrée d'Aileen - à l'étage]



A l'intérieur, la décoration est sommaire. Un lit, une table, deux bancs, une cheminée où est suspendu un chaudron, une lourde armoire en pin. Aux fenêtres, des rideaux pourpres, et quasiment partout, des coussins aux couleurs vives. C'est assez gai, et cela sent bon, et même si le mobilier est rare, on s'y sent bien.


- Voilà ! Installez-vous, mettez-vous à l'aise, et éviter de vous jeter par la fenêtre.


Elle s'agenouilla devant la cheminée, piquant une boule d'opium sur une aiguille, et la faisant chauffer. Elle en bourrant une première pipe, et répéta la même manoeuvre avec la seconde. Elle les tendit aux clients.


- Et donc, là, vous aspirez. C'est très simple. Je vous laisse, je vais tenir la boutique. Je repasse dans une heure.


Elle ferma doucement la porte derrière elle, et descendit les marches rapidement, reprenant sa place derrière le comptoir.
Syuzanna.
La petite herboriste l'amuse au plus haut point. Ainsi, la rose est aphrodisiaque ? Intéressant ! Même si à vrai dire - elle coule un regard vers le Danois - là, elle n'en a pas spécialement besoin. Se raclant la gorge pour forcer son esprit à plus de raison et moins de rêvasserie, elle hoche la tête suite aux propositions d'Aileen.

- Et comme de toute façon, c'est le Sieur qui paye, profitons-en !

Elle esquisse son inimitable sourire en coin, et le laisse l'attirer contre lui. Elle profite de ce que la demoiselle aux roux cheveux ne fasse les comptes, pour déposer un baiser dans le creux du cou de Søren, puis rapidement, se recule pour suivre la jeune femme. Une pièce à l'écart, a-t-il demandé. Ah bon ? Il veut tester le produit ici, maintenant ? De cela, la rousse ne s'en doutait point.
Elle laisse monter les premières marches à Aileen, avant de se tourner vers Søren, et de déposer un léger baiser sur ses lèvres. Peut-être bien qu'elle a reniflé d'un peu trop près l'essence de rose...


[Chambrée d'Aileen]

La pièce est toute en couleur et en simplicité. Une profusion de coussins, très peu de meubles, simplement le nécessaire à vivre. Ce style de demeure lui plait bien, sans trop savoir pourquoi.

Elle se permet d'évoluer dans la pièce, admirant la vue, tâtant le moelleux d'un oreiller, respirant une odeur de fleur séchée.
L'herboriste s'approche d'elle, lui tendant une pipe, et répétant une dernière fois la manière dont ils doivent s'y prendre pour utiliser l'opium. Bien ! Se mettre à l'aise, maintenant.

Elle prend place sur le sol, à même une pile de coussins, et ôte ses bottes, les jetant dans un coin de la chambre. Tapotant la place juste à côté d'elle, elle invite du regard le Danois à la rejoindre.


- Es-tu prêt ?
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