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Journal "La Votz"

Aelyenor
Dans ce bureau est transféré toutes les chroniques, informations et mots d'humeur auparavant situé au Castel de Rodez.

Je recherche rédacteurs et chroniqueurs. Qualités requises : savoir écrire et manier l'humour.

N.B : J'assure ma confiance et ma protection aux timides.




En ce 21 mars 1461, "La Votz", ouvre ses portes et ses bureaux afin de créer un journal destiné à informer le peuple, que ce soit au niveau politique, social, culturel ou historique.
Je n'en suis qu'aux balbutiements de cette entreprise qui je n'en doute pas ne sera pas facile.
Outre le fait d'informer une population, la raison de ce journal est faire participer le peuple par des remarques, des suggestions, des critiques ou autres.

Les approbations, les désapprobations me feront évoluer et mon Dieu je l'espère feront évoluer d'autres personnes passionnées par l'écriture et l'information susceptibles de se joindre à moi dans l'espoir d'échanger, et de mettre en commun des idées qui ne peuvent être que bénéfiques.

Je suis prête à tout entendre, écouter. Politesse, courtoisie et respect sont les seuls maîtres-mots que j'exigerai.
L'agressivité et la grossièreté ne seront jamais les bienvenues.
Merci !


Un peu d'explication.

Critiquer est un labeur, mais c'est également un mécanisme de défense. En prenant la décision de publier on prend le risque d'être pris(e) à partie, foudroyé()e par les haros de l'opinion publique ; c'est mon choix. Et il faut que ceux qui se joindront à moi sachent que la critique est essentielle pour évoluer.
Avoir les reins solides et surtout de ne pas se laisser démonter par les quolibets et autres réflexions virulentes, pour cela quelle solution avons-nous ? La première serait de ne pas lire les critiques, mais le fait d'ouvrir un journal annule cette solution. La Votz se veut démocratique, la parole est à tout le monde.
La brûlure, la morsure, le coup de bâton que l'on ressent après une violente altercation, une critique ou un avis défavorable ne doit rien changer à nos opinions. Il me semble que l'on doit rester sur nos positions si l'on veut faire avancer les choses.
On doit accepter ce que l'on fait, ce que l'on écrit. Nous pouvons toujours rager ou pleurnicher, l'important c'est d'être fidèle à ses idées.
Je ne suis pas idiote, je sais ce que je fais, quelquefois je pressens très bien que j'irais droit dans le mur, mais je n'ai pas le choix, je me suis engagée alors je fonce ! Je vis avec le sentiment que je vais plaire ou déplaire fortement à beaucoup de gens...mais on ne change pas l'opinion d'un chroniqueur, et demander sa tête ne rime à rien ; si l'un se fait lyncher, d'autres prendront sa place et certains seront sans doute pire !

Pour terminer cette première partie, je préfère cent fois recevoir une opinion défavorable en ma faveur car les bonnes critiques mènent au piège du confort. Certains sont tellement habitués à être encensés qu'à la moindre mauvaise critique ils s'effondrent...c'est dangereux !
Les opinions contraires et défavorables doivent être un baptême du feu qui personnellement me pousse à être encore plus forte et à aller de l'avant.

Les rumeurs.

Il est parfaitement normal que les rumeurs fassent souffrir, et ceux qui conseillent de ne pas y prêter attention ne semblent pas réaliser qu’au-delà de l’image déplorable et fausse qu’elles donnent de soi (y compris le traditionnel “Il n’y a pas de fumée sans feu”, idéal pour condamner les gens sans procès et en se dispensant de toute réflexion), le plus douloureux est sans doute la négation de notre valeur professionnelle et de notre travail dans nos résultats. Et c’est sans doute le but inconscient que poursuivent ceux qui répandent des calomnies : se rassurer sur leur propre médiocrité en se convaincant qu’une femme ne peut avoir de valeur professionnelle qu’en passant à la casserole.

Une fois fait ce constat, comment couper court à la rumeur ? Il faut savoir que les rumeurs sont des histoires qui se développent “spontanément” dans un groupe pour rationaliser une émotion et compenser un manque de sens. Il y a donc deux pistes de travail : renforcer le sens, et donner à voir des symboles indiscutables.

Renforcer le sens, c’est faire en sorte de rendre plus visible notre travail et nos résultats, les mettre en valeur, ce qui est différent de SE mettre en valeur. Faire en sorte également que les règles d’évaluation et de promotion dans notre journal soient bien diffusées et comprises.
Il faut être fier de son travail. Et surtout tenter d'être excellent, sans discussion possible. C’est la meilleure leçon que l'on puisse donner à ceux qui voudraient bien faire de nous un portrait mesquin qui les rassure.

Le premier article


Lorsque l'on écrit un premier article, ne pas être trop surpris, on aura très peu de chance que celui-ci suscite une quelconque réaction...c'est dommage j'en conviens ! On aimerait tant que les lecteurs puissent participer un peu à la rédaction de l'édition, un journal qui permette à chacun d'écrire des articles qui soient lus, avoir quelques commentaires positifs ou négatifs peu importe, à partir du moment où il y a commentaire, c'est que l'article a touché quelques personnes vous ne pensez pas ?

Faire son métier par amour de l'information, par amour de l'autre, susciter la réflexion dans l'esprit humain quoi de plus glorifiant ! Certains voudront faire la pluie et le beau temps ? Mais qu'ils foncent ! Les paysans sont sans cesse en train de scruter le ciel en espérant qu'ils échapperont au prochain nuage de grêle dévastateur pour leurs cultures. Plus d'un paysan nous en sera reconnaissant et l'on contribuera à la solidarité populaire...aider les gens, leur faire comprendre qu'ils sont loin d'être des idiots et surtout se mettre à leur portée sans pour autant les abrutir, alors on participera au renouveau de l'esprit humain et à l'accessibilité à la culture.

Jouir de nos libertés (du moins le peu que nous avons), ne pas oublier la valeur de la liberté, réveiller les consciences endormies, ne jamais se résigner, ne pas accepter le silence, car le silence est le seul coupable, c'est lui le responsable du naufrage de l'espèce humaine... alors, écrivez, dîtes, déliez les langues, informez, criez les injustices abjectes et totalement inhumaines, refusez de vous soumettre, luttez pour vos idées si vous les croyez justes...



Un peu d'histoire

Pour information, historiquement en 1461, l'information était diffusée oralement, on criait les ordonnances royales avant de les appliquer. C'est l'imprimerie qui bouleversera la donne en intronisant l'écrit soit approximativement vers 1453.
A savoir aussi que la gestion des affaires du royaume s'appuyait sur la désinformation. La propagande et en particulier la calomnie, les faux en tous genres abondaient. Les espions ne transmettaient pas seulement des nouvelles confidentielles, ils s'efforçaient de semer le trouble dans le camp ennemi...
Bref, l'information était un enjeu important pour asseoir un pouvoir politique.

Voilà ce que je désirais vous dire en ouvrant les portes de ce bureau - Je ne sais même pas si je suis au bon endroit -
Une remarque toutefois, quel dommage de n'être point reçu lors de nos arrivées au Castel, personne pour vous conseiller, vous diriger et vous indiquer le chemin à suivre.
Pour ma part je me suis installée ici...j'espère seulement que les gardes ne me jetteront pas dehors.

Bonser ! (Bonsoir)


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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Aelyenor
REFLEXION

Une histoire d'amour pour débuter

Quand on commence un article, parfois on ne sait pas à qui demander pardon...au lecteur qui a peut-être autre chose à faire que de perdre un peu de son temps à une lecture moins nécessaire qu'il n'y paraît ?
A celui qui m'emploie et qui sans doute possède plus de vélins dans ses tiroirs que d'écus à dilapider ?
A ceux dont on parle et qui parfois se passeraient volontiers que l'on s'intéresse à eux ?
Ou alors à soi-même pourquoi pas, pour lequel on se questionne sur l'utilité d"un tel travail et des angoisses que l'on pourrait s'éviter...

Alors une fois n'est pas coutume, je débute ce journal par une histoire d'amour. Dans une histoire d'amour il y a de tout ; des sourires et des larmes, des joies et des peines, des discours languissants et d'éloquents silences. Il y a un cœur aussi, un cœur toujours, une pensée de temps en temps. Il y a une vie et même une mort, mais ne brûlons pas les étapes, nous n'en sommes pas encore là.
A qui vais-je bien pouvoir la raconter cette histoire d'amour ? Et bien à vous qui en serez les témoins j'espère. A vous qui lirez ce que nous écrirons, qui protesterez parfois, à vous qui acquiescerez, vous qui serez heureux de nos bonheurs, malheureux pour nos dérapages, offusqués par notre langage (ça pourra arriver), à ceux qui soutiendront les initiatives même quand elles prendront l'eau, à ceux qui nous feront confiance, aux enfants qui sont autant adultes que les adultes, aux victimes de nos erreurs, à nos amis pas toujours indulgents, nos ennemis impitoyables, à ces passionnés que l'amour pousse à la rage, à ces enragés vite soumis quand on leur parle de bonne foi ; aux riches, aux pauvres, aux nobles, aux mineurs, aux paysans, gens d'Oil et gens d'Oc, aux vieillards, aux laisser pour compte, aux Aristotéliciens, aux athées, aux parlementaires se succédant avec le rythme des saisons, aux maigres tristes, aux sanguins exubérants...à tous. Aux rêveurs. A moi aussi car dès que je sortirais du Castel, je cesserai d'agir pour subir.

Dans une histoire d'amour comme la mienne envers vous, il y a des histoires qui ne seront pas des illustrations d'un thème dramatique, comme l'air du Cantor est la conséquence de l'intrigue...
Et je m'en serais toujours voulue de m'en tenir à l'aspect purement informatif pour amuser le lecteur, sans lui avoir fait part quand même de mes sentiments envers Lui.

Je ne sais à l'heure où je rédige, si ce vélin sera d'une quelconque utilité, mais je prends toutefois la peine d'essayer de vous dire que le nombre de parchemins qui seront lus, m'oblige à vous remercier par avance et à donner le meilleur de moi-même afin de vous satisfaire.


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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Aelyenor
On apprend à tout âge

Lors d'un de mes récents voyages au bord de l'océan, j'ai pu constater de mes yeux un phénomène remarquable. La marée. Serait-ce un phénomène naturel ? Je n'ai rien lu de bien passionnant à ce sujet si ce n'est quelques connotations et autres rituels fort délirants ma foi, mais rien de véritablement explicite scientifiquement parlant. Seul Posidonius (philosophe né en Syrie en - 130 environ av J.C) considérait que le mouvement des marées allait de pair avec avec le mouvement de la lune. Seule explication plausible mais je pense incomplète...
Qu'à cela ne tienne, je me promenais donc sur une de ces plages du Royaume de Bretagne dans un village nommé Roscoff, bourgade n'ayant alors ni autonomie religieuse ni autonomie politique et je fus sidérée de voir la mer si éloignée de moi.

Parcourant des lieues sur une plage déserte, m'imprégnant d'un air sain et iodé, je fus attendrie par un petit garçon accroupi sur le sable humide et qui soulevait quelque chose avec précaution. Puis il s'avançait loin vers l'océan et rejetait à l'eau son trésor.
Arrive un vieil homme qui comme moi regarde le manège de l'enfant, celui-ci prend une drôle de chose, la maintient avec délicatesse puis la rejette dans l'eau.
Le vieux monsieur me salue, j'en fis tout autant, puis s'avance vers le jeune garçon, lui souhaite la bonne journée et lui demande :
" Bonjour ! Peux-tu m'expliquer ce que tu rejettes à l'Océan ?"

Le petit garçon le regarde, puis me regarde et répond :

" Je rejette des étoiles de mer dans l'Océan. C'est la marée descendante et le soleil brûle. Si je ne le fais pas elles mourront."


" Mais petit ", réplique l'homme, " tu as pensé que la plage s'étale ici sur des lieues et des lieues ? Et des étoiles de mer, il y en a partout ! Tu ne peux pas toutes les sauver, cela n'a pas de sens !"

Le petit garçon l'écoute poliment, se penche, ramasse une autre étoile de mer et la repousse à l'eau encore une fois en souriant :


" Mais si, cela a un sens ! Un sens pour celle-là !"


Croyez-le ou pas, peu m'importe, mais sur la plage de Roscoff, on voyait ce jour-là, un petit garçon, un vieil homme et une jeune femme ramasser des étoiles de mer, arpenter la plage à la rencontre de l'Océan et déposer les échinodermes dans l'eau. Nous étions tous deux conquis par cette leçon de vie et de persévérance.


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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Aelyenor
RUBRIQUE : HUMOUR

Profession gifleur

Autrefois, l'éducation des masses se faisait cahin caha. Étaient instruits voire éduqués ceux qui le pouvaient se le permettre et cela arrangeait tout le monde. Depuis que les diffusions d'informations et de contre informations est devenue monnaie courante, on nous martèle le cerveau de bon et beau monde à découvrir et à aimer. On nous tasse le cervelet de leurs idées et on nous pousse à nous cultiver pour nous dorer le blason et nous faire croire qu'on sera moins tarte.
Nous sommes devenus de bons toutous savants auxquels on fait porter la laisse, on s'enchevêtre du chapeau et on se préoccupe plus, on nage dans le non-sens.

Mon ambition secrète vous savez quoi ? Ce serait de créer la profession de gifleur professionnel. Un gifleur que l'on paierait vingt écus par jour. Flanqueur de beignes patentés quoi.
Profession de rêve ! Quoi demander de mieux ! Vingt écus pour déambuler dans le Rouergue avec un gantelet de cuir pour se protéger les paumes...ben oui les risques existent.
Vous entendez une connerie ? Vlam ! Une mandale dans le tarin de l'abruti qui déclame. Un ahuri qui se fait remarquer devant les dames il déguste une mornifle. Un enfoiré qui crie vive la Comtesse et tchoc ! Une baffe ! Oh, tout ça pas méchamment non non, ni vengeur également. Disons sanctionneur. Simple mise au point. J'vous jure j'abuserais pas et je frapperais juste ce qu'il faut. J'imiterais pas les vilains gendarmes qui s'embusquent dans les étals des marchés pour piéger les fraudeurs. Vous me verrez jamais devant la taverne municipale à guigner la sortie de salopards de maquereaux qui déglinguent les pauvres filles et les traitent de morues de manière si dégueulasse que j'aimerais que ces mêmes maquereaux se fassent empaler leur pauvre cul blafard sur le montant de leur charrette. Normal je trouve.
En fait je serais gifleur comme on est paysan, charcutier ou charpentier. Je formerais des bataillons, des brigades de la gifle assermentés et je suis certaine que l'emploi aurait de l'avenir. On irait gifler à domicile, cogner les parents qui cognent ou qui connifient leurs chérubins par contamination spontanée. On giflerait les brigades de gendarmes qui relèvent nos infractions, on giflerait au parlement pour réveiller les endormis, on créerait des services ambulants de charretiers gifleurs pour gifler les populations reculées. on instaurerait une permanence de la gifle, on monterait des chapiteaux où les gens feraient la queue pour se faire gifler. On ouvrirait une banque de la gifle, on épargnerait dans la gifle. Et le summum...au bout de vingt gifles reçues, vous auriez droit à un grand coup de bottes dans les miches.
Pas beau tout ça ?

Je vous le dis mes amis, l'avenir est à la gifle organisée. Dieu sauve la gifle ! Et que notre Rouergue qui a tant éclairé le monde, soit le premier état gifleur.

Amen !


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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Aelyenor
Constat

Liberté mon amour !

Dans tous les métiers, les distinctions offertes, la jalousie rôde. les gens ils gaspillent une somme de temps et d'énergie en jalousie, ça permet aux malins de faire leurs affaires et ce, je le répète dans tous les domaines et à très grande échelle.
Tenez, prenez notre pauvre Comtesse et son Conseil, qu'on essaie de désunir alors que chacun des membres de ce conseil en bonne intelligence tente de travailler de concert.
Vous savez pourquoi ? La jalousie mes perdreaux cherchez pas plus loin.

Je vous jure, ils n'ont pas l'idée de regarder où ils sont. Ce bout de terre ravaudé, vieille province, mosaïque de Rouergats rabats-joie suffisants et aveugles...ah les tristes andouilles qui m'entraînent dans leur sottise, qui m'attellent en attendant l'équarrissage, ah ces gens qui s'aiment, qui n'ont jamais rencontré rien de plus beau qu'eux-mêmes et qui égosillent leurs sots blablas tandis que les manipulent les minorités agissantes.

J'aime mon travail, j'aime ce Conseil, ça me change et ça me fait plaisir de voir des personnes qui ont envie de travailler et qui se démènent provoquant chez moi un continuel enchantement sans que je sache exactement pourquoi...c'est ça être à l'aise sans doute, je m'y sens bien, avec ce capiteux sentiment de retrouver des amis que l'on a quitté depuis très longtemps. Faut nous imaginer...assis sur une margelle, un sourire au coin des lèvres, simplement heureux d'être là et d'accueillir tous ceux qui n'ont point peur d'une main tendue...Tiens, ça me tire les tripes de parler d'eux, ça me prend le cœur...mais vous savez comment sont les choses qu'on aime, elles ont beau prendre une autre apparence, cherchez bien, si vous trouvez ne serait-ce qu'une étincelle, une bribe de ce que vous êtes venus vous enquérir servez-vous, on vous le donne.
Nous sommes tout le contraire d'éminents personnages qui répriment toujours des besoins naturels car leurs nouvelles fonctions ne les autorisent plus à les exprimer avec l'enthousiasme de naguère. l'homme est cerné par sa réussite, plus il s'élève dans la pyramide sociale, moins il a de liberté de mouvements.

Et dire que les dangers sont venus en masse du fond des horizons...et on ne voulait pas les voir...on s'en marrait. Tiens, je répète ce que j'ai porté à l’Évêque, alors qu'il me prenait à parti pour me reprocher l'absence d'indication au niveau des mines et le manque d'activités. Il n'en avait pas le droit. Des paroles proférées par quelqu'un pour s'attirer les bonnes grâces de ses ouailles ? Cette personne n'est pas crédible, injuste et diffamatrice. Et le Rouergue béquillant, aboyeur, morfondu, plein de vagues incohérentes et inconscientes qui roulent sur place, malaxent le fond et la sanie. Le Rouergue et ses râleurs insupportables dont l'objet se perd dans les échos de la connerie.

Elle est morte la bête ! Morte d'avoir reniflé trop fort et de s'être endormie à l'ombre perfide des envahisseurs, et que même le Très-Haut a plié bagage, ayant fini par comprendre qu'il n'y avait rien à tirer de nous, si bien qu'il nous damne par omission, simplement en n'étant plus là, lui qui est partout. Car on le sent bien qu'il s'est taillé le Seigneur, qu'on est tout seul. J'ai beau l'appeler personne ne répond, et ça me fait triste de bientôt mourir, (Comprenez quitter mon poste de porte-parole) le néant, quand il ne reste même pas de bon Dieu aux vivants c'est pas tenable. Un néant où t'es pas libre de t'anéantir convenablement c'est un devoir de le refuser. Même Aristote s'est éclipsé, il ne reviendra plus, fini, trop tard. Aristote il est rentré chez son père emmenant avec lui Christos et toute la smala. Et nous...ben on a plus que d'autres hommes en guise de Lui. On a plus que son absence. Et la liberté va mourir pour laisser place à la justice qu'ils prétendent, comme si la justice pouvait servir à quelque chose sans liberté ! Comme si elle pouvait seulement se concevoir sans la liberté cet air...Ô Liberté mon amour !


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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Acanthe
5 avril 1461

aelyenor a écrit:
RUBRIQUE : SOCIETE

c'est vrai que...

C'est vrai que de plus en plus de gens commencent leur phrase par : c'est vrai que...

C'est vrai que l'on a tendance ainsi à faire croire que l'on détruit l'arme de destruction massive des bobards ; c'est vrai que ça dispense de toutes les références, c'est vrai que pendant que l'on dit machinalement c'est vrai que, on s'accorde le temps de réfléchir au mensonge que l'on va présenter comme des faits avérés.

C'est vrai que c'est rassurant de gagner du temps puisque l'on se donne l'air d'avoir longuement réfléchi avant de conclure que c'est vrai que tous ceux qui ne parlent pas comme nous disent n'importe quoi.

C'est vrai que l'humanité n'est plus composée que d'enfants attardés qui à tout âge n'ont que du fiel à déverser alors qu'ils feraient mieux d'aller faire mumuse avec la grosse Lulu ou ce bon vieux Marcel.

C'est vrai que notre société d'obsédés ressemble à un vaste hospice où les gueux et notables, misérables et bourgeois, seigneurs et serfs n'arrêtent pas de changer de lit.

C'est vrai que l'existence est trop longue, obligeant beaucoup de personnes à la remplir à l'aide d'activités comme la délation, les rumeurs à sensation et les conversations avec des éminents personnages n'ayant rien à dire. Et c'est vrai que l'augmentation de l'espérance de vie ne nous ramènera pas à l'essentiel.

C'est vrai que sous le couvert de la culture et de la verrière du château de Rodez, on propose en ce moment aux amateurs d'art sportif, un jeu de massacre terrible et ô combien jouissif pour certains et certaines dont je fais partie et qui a le mérite de remettre en place l'hypocrisie et la bassesse dont certains usent et abusent et dont le prix d'entrée est largement moins onéreux que ce qu'on donnerait à la damoiselle qui tient le vestiaire. (Voir en Gargote).

C'est vrai que tout est faux autour de nous : les mandats, les écus, les promesses d'amitié, les serments d'amour, les alliances politiques, les faux bonds, les faux-fuyants, les faux-semblants, les faux-bourdons, les faux-culs, les faux cons, les faux témoins, les faux frères, les fausses routes...
Mais c'est vrai aussi que si tout était authentique on ne serait plus tenté de faire remarquer que toutes les vérités n'étant pas bonnes à dire, lorsque la Vérité au singulier et avec une majuscule parvient à sortir de son puits, elle est trempée et pas très présentable.

Bref, c'est vrai que depuis plus de dix minutes je vous écris pour ne rien dire.

Acanthe
9 avril 1461

aelyenor a écrit:
RUBRIQUE : ACTUALITES

...de l'hypocrisie à la soumission

Des poils de mouton il y en a tellement en Rouergue que l'on peut les ramasser pour en composer une carpette, cette chose qui se trouve posée au sol et dont le pitoyable destin est d'être piétinée sans vergogne.
Cela fait un temps infini que je me contiens, non sans me demander si un jour ma tête ne sautera pas jusqu'au plus haut du plafond du Parlement. Dans les circonstances les plus solennelles et souvent les plus ennuyeuses des va et vient incessants lors de la cérémonie des allégeances et autres séances parlementaires, mais surtout au bureau du Porte-Parole qui est encore pour un temps ma seconde maison, l'envie me prend régulièrement d'interrompre les belligérants qui confondent lice et bureau de doléances par une question incongrue mais essentielle du genre : " quand cessera-t-on ces simagrées ?"
Pour l'heure, l'idée d'interrompre cette comédie sociale me taraude, mais aucun mot ne s'échappe de ma bouche. Personne ne m'a donc entendu mettre en cause l'honnêteté d'un politique haranguant les foules, les mérites de notables que l'on décore, le talent des menteurs qui vous font prendre des vessies pour des lanternes et encore moins les imbéciles qui s'envoient quantité de noms pas encore répertoriés dans les manuels.

Je résiste à l'envie de formuler un calembour pendant l'allocution d'un officiel, à une blague de fort mauvais goût et à l'éructation d'un vocable malsonnant, résonnant en plein silence de recueillement dans ces moments de solennité et lors de confrontations houleuses.

Je me tais donc mais il me plaît à imaginer les réactions de la collectivité si par hasard un jour, l'envie de ne plus vouloir me retenir me prenait...silence consterné, hauts cris, moues outrées, intervention de la prévôté censurable et de ses sbires pourquoi pas, enfermement...avec en plus les jours suivants, les titres de l'A.A.P. et les paroles " bienveillantes" de certains sur lesquels on lirait et on entendrait : "surmenée, elle est devenue folle en plein milieu d'une bataille rangée", ou bien : "la cérémonie des allégeances perturbée et salie par une demeurée indépendante"...

Je vois déjà d'ici les inévitables mesures et réactions : estimation de mon imprégnation éthylique, consultation de médicastres avec..."EUREKA !" des signes annonciateurs de démence irrémédiable et l'apposition sur mon front d'une étiquette me classant parmi la foule déjà nombreuse des indésirables clamant à tue-tête : "Elle est des nôtres !"...

Arf, la frontière qui délimite folie et raison est bien mince. Lorsque l'hypocrisie cesse sa contention morale, fût-ce l'espace de quelques secondes, un statut social peut très vite basculer comme ces charrettes cassant leurs essieux dans une ornière au cours d'un instant d'inattention.
Alors ma foi, je continuerai donc à regarder le monde et à observer la société, sans illusion, sans indulgence mais sans grande méchanceté, en économisant ma colère et en dosant mon mépris.

Acanthe
15 avril 1461

aelyenor a écrit:
Fin De Mandat

...Bilan


II faut commencer par se bien dire à soi-même et par se bien convaincre que nous n'avons rien à faire dans ce monde qu'à nous y procurer des sensations et des sentiments agréables. Les moralistes qui disent aux hommes : " réprimez vos passions, et maîtrisez vos désirs, si vous voulez être heureux," ne connaissent pas le chemin du bonheur. On n'est heureux que par des goûts et des passions satisfaites ; je dis des goûts, parce qu'on n'est pas toujours assez heureux pour avoir des passions, et qu'au défaut des passions, il faut bien se contenter des goûts.

Ce serait donc des passions qu'il faudrait demander au Très-Haut, si on osait lui demander quelque chose.

Mais, me dira-t-on, les passions ne font-elles pas plus de malheureux que d'heureux ? Je n'ai pas la balance nécessaire pour peser en général le bien et le mal qu'elles ont faits aux hommes ; mais il faut remarquer que les malheureux sont connus parce qu'ils ont besoin des autres, qu'ils aiment à raconter leurs malheurs, qu'ils y cherchent des remèdes et du soulagement. Les gens heureux ne cherchent rien, et ne vont point avertir les autres de leur bonheur souvent obscur qu'il répand sur la vie des hommes. Mais supposons, pour un moment, que les passions fassent plus de malheureux que d'heureux, je dis qu'elles seraient encore à désirer, parce que c'est la condition sans laquelle on ne peut avoir de grands plaisirs ; or, ce n'est la peine de vivre que pour avoir des sensations et des sentiments agréables ; et plus les sentiments agréables sont vifs, plus on est heureux. Il est donc à désirer d'être susceptible de passions, et je le répète encore : n'en a pas qui veut.

Un jour, il faudra qu’on arrête d’opposer les langues et les cultures qui sont à notre disposition, et que nous nous servions de façon sereine de tous ces outils afin de mieux connaître, apprendre et comprendre les différentes philosophies. En acceptant avec lucidité que les divergences d'opinions, quelle que soit la langue d’un adversaire sont une chance et non un handicap.

Vivre quelques mois au Conseil c’est révéler une lecture et inscrire sa voix dans un autre registre, dans un monde autrement perceptible, puisque le rythme, le code et l’articulation des membres, sont profondément différents.
L’œuvre d'un Conseil remonte à très loin et continue de se perpétuer dans la spiritualité de ses retraitants et de ceux qui les entourent. Pour autant, c’est bien notre propre humanité qui nous est révélée dans les grimoires bien protégés de notre bibliothèque. N'allez pas croire qu'être parlementaire signifie compassion et pardon systématique ou à l'inverse orgueil démesuré et démagogie. Les parlementaires, emmenés par de fortes têtes pensantes ne sont pas toujours tendres avec la communauté des Humains, et sans complaisance avec les dérives – sociales ou intellectuelles – de son peuple, tout en restant en même temps des défenseurs de la cause humaine.

Lorsque l’on a envie de dire certaines vérités, il faut commencer par révéler celles qui sont en nous. Les masques que l’on porte, et les mythes sur soi, c’est très bien si l’on veut faire de l’idolâtrie. Mais porter une parole crédible, ça demande mieux que ça. Aspirer à la liberté, aussi, ça veut dire, sans victimisme, sans outrance, être capable de s’affranchir soi-même des lourdeurs internes qui stérilisent la pensée.

Œuvrer pour un peuple est une prise de parole. C’est un individu qui parle, porteur de tout ce qui l’a rendu lui-même et qui sent, à un moment donné, que seule l’écoute permettra de saisir la complexité de toute une souffrance. Le parlementaire est dans le temps. Il est dans un espace, sa langue, sa société, son monde, sa vie. Mais son espace ne se résume pas à un espace essentiellement géographique ou culturel ou étatique. L’espace d'un parlementaire n'est pas un lieu d'enfermement, c'est une porte magnifique pour explorer la réalité du monde. Juger un Conseil comme un lieu hermétique et clos est condamnable, car c'est mensonge et cette condamnation me fatigue, car elle n’est pas réalité, ni humaine, ni historique.

La communauté Parlementaire vit de très belles choses. C'est une très belle vocation. Elle peut aller loin. On apprend à être plus proche d'un peuple, et plus on est proche d'un peuple, plus on est proche de soi-même.
Parlementaire c'est une philosophie.

Chaque communauté, chaque philosophe, chaque être humain est libre de trouver les chemins de sa liberté, et à mon sens là est le vrai acte d’émancipation de tout un chacun : envers et contre tout, y compris en dépit de ses propres détracteurs, de son environnement le plus cher, un membre du Conseil quel qu'il soit, exerce – quels que soient ses choix – un acte d’insoumission absolue. De celui qui s’enferme dans une parole intimiste et personnelle à celui qui parle haut et fort en défendant une cause, sa cause, tous les membres procèdent du même souffle irréductible qui fait de la politique, tout au long de l’histoire, un objet de défiance pour les candidats à la tyrannie.

Quand on écoute des doléances on est pas seulement le héraut de quelqu'un, mais on manifeste un besoin, une quête. Plutôt que la recherche de " LA VERITE ", je crois que le conseiller est en attente de SA vérité, une vérité qui doit relever de l’intime, du personnel, en osmose parfaite avec la parole du Conseil. La magie d'être au Conseil c’est qu’elle permet au pauvre hère inquiet de s’approprier cette quête, de la jauger, de l’aimer ou de la récuser. Les pouvoirs n’y peuvent rien, j’ai envie d’être grossière mais je ne le serai pas, je resterai décente : écouter le peuple qui souffre est un acte libertaire, un acte où s’exprime la profonde liberté de l’individu par rapport au monde, au réel. Les pouvoirs peuvent braire, le conseiller doit chanter. Ce sont des créateurs qui racontent un monde qui leur est cher et qui compte pour eux.

Voilà ce que je voulais vous dire en cette fin de mandat. J'ai écouté et j'ai retenu. J'ai appris et j'ai écrit. Écrire, c'est exister.

Quand écrire devient une purgation et une échappatoire... Écrire pour se rappeler, écrire pour se vider, écrire pour s'exprimer, écrire pour faire rêver, écrire pour exister... Exister, Créer, Rêver, Imaginer, Réaliser, Exprimer

En conclusion, est-il nécessaire d’être un membre éminent reconnu pour pouvoir porter sur un peuple un regard pertinent ? Non ! En ce domaine, comme dans bien d’autres, la liberté doit être totale puisque personne n’a jamais pu démontrer qu’il fallait être capable de tenir un pinceau pour savoir parler d’une œuvre picturale …

Il n’empêche que, lorsque ceux qui ont la passion de créer chevillée au corps décident de nous livrer leurs analyses, c’est toujours avec un grand plaisir que nous les accueillons puisqu’en nous parlant des autres, ils nous parlent aussi d’eux-mêmes et nous aident à mieux saisir leur démarche.

J'aime les propos de personnes qui s’interrogent, qui doutent, qui cherchent à faire partager sans jamais vouloir imposer un point de vue.
Ces démarches, toutes entières empreintes de prudence et de respect me séduisent comme me séduit cette manière de jeter des ponts vers d’autres aires culturelles afin de pondérer certaines croyances intransigeantes qui nous condamnent à la solitude et à la mort.

Merci pour ces deux mois passés autour de Vous. J'ai beaucoup appris.

Acanthe
19 avril 1461

aelyenor a écrit:
RUBRIQUE : CONSTATATION

Plaire et ne pas plaire

Les mots qui jalonnent mes parchemins indisposent-ils une partie de mon lectorat ? Faut-il changer un style pour être admis dans la bonne société ?

De toute évidence oui.

Mais je m'en moque, je fais de la prose parce-que ça me plait, et pour faire plaisir à ceux qui m'aiment, pas pour primer. Mon encensement à moi, mes décorations c'est l'éclectisme de mes lecteurs et le bonheur de scandaliser les ramollis du fondement, les pisse-froids, de montrer mes fesses aux offusqué(es), parce-que je n'appelle pas un chat un chat, parce-que mon sexe représente à mes yeux l'échelle sociale, parce-que je préfère une partie de câlins câlins dans les prés à une chasse organisée par des parlementaires.
Quoi de plus jouissif pour moi que de choquer les bêcheurs ! J'en reçois des pigeons coliques tout penauds qui me susurrent de leurs trémolos roucoulants :


" Je dois vous faire un aveu..." ouais j'ai déjà tout compris. Dois-je continuer la lecture...je réponds :

"Sieur qui ne vous nommez pas, vous êtes tout excusé !"

Mais je lis jusqu'au bout quand même, ça dégouline.

" J'ai essayé de vous lire, franchement, j'ai lu et relu à plusieurs reprises, mais je ne peux pas ".
" faut pas vous forcer " leur réponds-je, ce qui veut tout simplement dire que ce que j'écris n'est pas pour vous.

Y'en a même, j'vous jure - jurer ne plait pas à certains, dans mon pays d'origine, quand on jure c'est qu'on est assuré de la véracité de nos propos - donc y'en a même qui se permettent la question suivante :

" Vous n'allez tout de même pas me dire que vous aimez ce que vous écrivez !"

Je n'ai pas à aimer ou à ne pas aimer, ce que je sais c'est que c'est toute ma vie et j'y mets tout mon cœur, que rien n'est facile et surtout pas d'écrire, que ça me prend du temps, ça me fatigue à l'extrême, que mes textes sont réfléchis (à ma manière) préparés comme un forgeron prépare les nœuds de ses volutes et qui remet au feu son ouvrage jusqu'à ce qu'il le juge suffisamment parfait pour être livré.
Un bouquet de mots, une gerbe de phrases qui vous indignent et alors ? Cela n'a aucune importance que vous ne puissiez pas me lire.
Et en ce moment je me sens massacreuse. j'ai envie d'écrire sur eux pour bien les situer tels qu'ils sont. je ne veux rien oublier mais j'en oublierai. leur esprit borné m'échappe, je ne conserve d'eux que des bribes. Mais des bribes tellement assassines qu'elles me minent.

Ah ! La somptuosité du silence ! S'ils me poursuivent je me cache ou alors je les envoie paître en leur hurlant qu'ils me brisent les c...(j'en ai pas mais vous m'avez compris), qu'ils aillent se faire voir chez qui vous savez (je fais un effort pour rester polie et ça me coûte) et surtout que ça soit gros et que ça aille loin.

Alors que direz mes fidèles amis, mes amis à moi et rien qu'à moi si je virais Comtesse de Mesdeux née Ratafiole ? Et vous mes grincheux, chercheriez-vous à m'arracher de mon siège pour me porter en triomphe sur le vôtre si je vous servais des mots pompeux, tout bien faits, si je fabriquais du dessert en petites flûtes ? Que nenni mes drôles !

Je suis une bougresse je sais. mais les cons vous savez ça me perturbe. Ça me perturbe mais ça me fascine...comme les poissons. Vous lancez quelque chose dans l'eau, ils se taillent vite fait, mais presque aussitôt ils reviennent vérifier de quoi il s'agit. Ben moi c'est pareil, la fascination me submerge et je les regardent de tous mes yeux agrandis par l'effroi et la délectation.


Acanthe
24 avril 1461

aelyenor a écrit:
Réflexion

C'est ainsi...

Dans le monde de la chronique et des compte-rendus des évènements de régions, réflexions et autres critiques, je dois être sans doute la seule avec une autre consœur ( qui accuse aimablement réception des pigeons qu'elle déplume savamment après avoir pris note des messages dont elle ne reparlera pas) à répondre fût-ce parfois avec un certain retard, à tous les plis que l'on m'adresse.

Les confrères que j'interroge sur ce phénomène, m'avouent généralement qu'ils n'ouvrent même pas leur courrier, chassant de la main les pigeons salissant leur rebord de fenêtre. Ces courriers auxquels je m'efforce de consacrer quelques minutes par jour. Simple courtoisie élémentaire. Mais aussi parce-que les gens qui m'honorent d'une remarque, quelquefois blessante je l'avoue, discourtoise parfois, gentille et pleine d'espoir également, m'en apprennent autant sur mes lacunes que sur leur savoir.

Dans ce marasme quotidien, dont le ressac dépose le meilleur et chasse le pire, j'élimine les parchemins caractériels dont la cire de différentes couleurs s'orne de cachets, de sceaux parfaitement inconnus, de quelques lettres anonymes qui n'appellent, par définition aucune réponse, et les fausses qui n'en méritent pas davantage puisqu'elles se réclament d'une identité inconnue ou de rumeurs provenant de personnes imaginaires.

Le fin du fin se présente sous la forme d'un vélin posté par une lectrice indulgente qui me livre le plus gratifiant des satisfecit : " Vous avez exprimé ce que je pense comme j'aurais aimé le faire "...

Bah ! Ce jour-là, après le passage du pigeon, je me suis sentie un peu moins inutile.

Acanthe
29 avril 1461

aelyenor a écrit:
Eurêka !

Une trouvaille...

J'ai une idée, que dis-je ? Une lumineuse idée qui devrait intéresser la populace. Il s'agira d'installer au château de Rodez et sans lésiner sur les moyens, des personnes que les Parlementaires ignoreront afin que les milliers de regards indiscrets parcourant les pages de l'A.A.P se repaissent librement de la vie intime de la Comtesse.

A ces observateurs lointains, elle ne dissimulera pas davantage ses innombrables plumes alignées et toujours prêtes à s'élancer sur le parchemin. On la verra prendre fiévreusement des notes, puis froisser et jeter en boule les sus-dites notes dans la minute qui suivra, écouter en même temps les doléances de deux partis radicalement opposés, essayer de retenir conjointement la règle des participes et ses braies, chercher en vain l'inspiration dans les grimoires de Christine de Pisan ou du Grand Coutumier, sacrifier à une révision masochiste de textes toujours plus proches de la corbeille que de la postérité, s'aviser - trop tard - d'une grossière erreur défigurant une annonce, faire la sieste pendant que la majorité de ses conseillers s'activent, travailler pendant que les mêmes dorment, boire une cervoise toutes les demi-heures, passer au gueuloir des phrases qui ne mériteraient que le silence, bref, mener l'existence exaltante et insipide d'une polygraphe contrainte par la nécessité d'abandonner des séances de douces rêveries pour de méchantes migraines lancinantes.


Aelyenor
1er mai 1461

Nous sommes le premier mai, je baigne dans le bonheur avec l'arrivée de ma petite merveille qui prend ses marques dans mon ventre avant de rejoindre le monde indifférent que le nôtre. Tout est en place pour que la vie prenne un nouveau départ, une renaissance, une vie pleine d'émotions et de tendresse.
Nous sommes le premier mai, un jour particulier où chaque personne place un petit brin de muguet devant la porte de la maison d'une personne que l'on aime.
.



RUBRIQUE :TRADITIONS

Le lys des vallées

Chez les Celtes, le 1er mai était le début du premier semestre de l'année celtique. Pour nous c'est le mois des accordailles...

Il était, dans la mousse, un tout petit muguet.
Il avait l'âme douce, embaumant la forêt.
Soudain, une fillette passe par le chemin
et voyant la fleurette, la coupe avec la main


En ce jour de premier mai, le journal indépendant "La Votz" vous souhaite tout le bonheur du monde.

Un délicat brin de muguet allergique au printemps se mettait à tousser du 1er mai à...je ne sais quand.
A chaque évènement, ses clochettes semaient d'odorants tintements qui donnaient aux passants un sourire discret en leur murmurant :

" Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie d'en réaliser quelques uns. Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer et d'oublier ce qu'il faut oublier.
Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil et des rires d'enfants.
Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l'indifférence, aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite d'être Vous !"


Le goût est toujours barbare quand il mêle les désirs et les émotions à l'appréciation de la beauté...et bien plus s'il en fait la mesure de son assentiment.*

Citation:
Sources : la dernière phrase est de Kant : Critique de la faculté de juger.




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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Acanthe
12 juin 1461

aelyenor a écrit:
Un monde merveilleux

Ami Rouergat, mon frère, notre lecteur, l'univers de nos Royaumes est un monde festif. Entre le début et la fin d'une année, on y célèbre allègrement une bataille de boules de neige aux remarquables lancers lointains, une fête des amoureux, une chasse aux œufs de Pâques, des beuveries collectives avec comme emblème un moine ivre, maintenant des enluminures à coller sur un grimoire, sans parler des alléchantes promotions de vêtements crées par des couturiers mondains permettant à certains et certaines d'être leur propre mannequin...décidément, celui qui règne par delà nos Royaumes, n'a pas peur de franchir le Rubicon du ridicule.

Le plus navrant dans tout cela c'est de voir cette longue cohorte d'imbéciles suivant comme des moutons...
Qui a dit que l'Homme descendait du singe ?

Surprenant magnat qui pulvérise les majorités, déboulonne les gouvernements, détruit les réputations, enterre de son vivant les vieilles gloires, abroge les lois, fait la part belle aux brigands, change les règlements mais qui ne supprime jamais un jour de fête.

Qui a dit que l'argent ne fait pas le bonheur ? Résultat de ce capitalisme honteux : l'argent ruine aujourd'hui plus de carrières politiques qu'il n'enrichit de notables.

Je plains les historiens qui, à la fin de notre siècle, tenteront de raconter le début en se référant à ces images : morts face contre terre ressuscitant comme par miracle, amours sans lendemain, célébrités s'abreuvant de noms exotiques mais sans avenir, enfants enfouraillés comme des adultes...avec en filigrane, la confirmation que la révolte des hommes est plus cruelle que celle des éléments.



Acanthe
14 juin 1461

aelyenor a écrit:
Avertissement : cette rubrique pour un double hommage personnel.

Hommage posthume à Anna-perenna, a la plume si juste. Elle osait dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas. Cela l'a tuée.
Hommage posthume également à Tigre, pour ses écrits divers, ses critiques acerbes mais justifiées. Un de ceux qui avait foi en l'avenir.
Eux qui savaient que jamais la vigilance face à la bêtise et l'inconséquence ne se relâcheraient dans le chef de ces esprits aiguisés et efficaces.

Vous appartenez à l'Histoire Anna et Tigre ! A l'Histoire !
Merci d'avoir réjoui nos esprits de vos mots toujours si justes ! Merci !



La fertilité de nos souvenirs les plus tenaces atteste que la mémoire est la moins intelligente de nos facultés cérébrales. Elle oublie l'essentiel, le chômage des nouveaux venus en augmentation et le moral des ménages en baisse. Par contre elle ne retient souvent que l'écume de l'existence : la cérémonie des Allégeances, complicité mélancolique, des tics, des objets familiers, des signes particuliers (une verrue sur la joue, une cicatrice sur le bras, des souvenirs communs, partage d'un repas, des envies, des regrets, des remords, des fantasmes...) bref, toute une bande d'égoïstes soudés par les habitudes.

Le miracle étant que tout cela tienne en équilibre sur quelques pouces de velours que l'on piétine allègrement pour aller déclarer son hypocrisie au Comte.

Ah ces nobliaux, ils aiment le beau, le profond, se rabattent sur le prose de son Excellence. Parce qu'au fait, faut que je vous en accuse, mais il y a des tas de pisse-chagrins, d'empêcheurs de peloter en rond, d'affligés de l'entresol, d'invertébrés de la membrane, des tourmentés de la coiffe, d'endeuillés de la culotte, des consternés, des mortifiés, des refoulés, d'éduqués, de documentés, de blasonnés, de sentencieux, de puristes, des tas de contes, des jaloux, des poux, des hiboux, des genoux, des choux aigres, des qui ont une épée à la place du cœur, le code juridique à la place du cerveau et un faire part de deuil à la place du bec verseur.
Des qui n'aiment pas rire de peu et qui sont obligés de se faire passer la brosse à reluire et qui n'aiment pas se faire reluire quand ils se font faire le portrait sur une enluminure pour ne pas ressembler à un lavement. Des qui se disent que le Comte est le plus spirituel des royaumes, des qui le croient et des qui l'affirment. Des qui prennent leurs cellules grises pour le clapier de l'intelligence, des qui se font amidonner la ganache pour être sûrs de ne pas rire d'un rien. Des qui ont des tronches de carême, des qui prétendent que je n'ai pas un joli c...des qui bêtisent et quelques autres encore dont je tairai les noms pour ne pas avoir de procès...et enfin des qui prétendront que ma prose n'est pas Aristotélicienne.

Ces petits mignons de la syntaxe, ces pépiniéristes du style sans débordement réprouvent notre langage et notre esprit coquin. C'est leur droit. Ce que je reproche c'est de prétendre que c'est leur devoir.
Je voulais leur dire (car ils nous lisent bien entendu) et en même temps me défouler sur un culte dont on se fout à un point ceci :

Par les temps qui se traînent, je suis heureuse de pouvoir tremper ma plume dans un fluide glacial.
On écrit facile, c'est vrai. On écrit relaxé, c'est vrai aussi. Et puis en fait non, on n'écrit pas. On se contente de mettre du poil à gratter sur un quotidien défraîchi.

Nous sommes le vinaigre de la littérature. On ne fait pas penser, on fait roter, et c'est à ce titre là que l'on se soulage, et c'est aussi à ce titre là que l'on a tant d'amis. On essaie de peindre en rose cette humanité scatophagique, en rose ou en bleu hein ! En joyeux quoi.

En fait qu'est ce que ça peut foutre que l'on fasse dans l'approximatif . Nos jeux de mots, Messieurs et Dames les Sévères, vous les regretterez au moment de la mise en caisse. Vous pigerez alors que ce n'est pas avec l' A.A.P que vous aurez fait le petit voyage, mais avec des calembouriens chevronnés.
Le temps d'un sourire elle aura duré votre petite trajectoire minable de brandon qui s'éteint à peine allumé. Et si vous n'avez pas ri (fût-ce de nos pauvretés), pendant cet éclair, vous mourrez cocus les gars ! Faites gaffe !

Aelyenor
19 juin 1461

Un barbu bien sagement assis sur la chaise que sa belle a placé à ses côtés griffonne et griffonne encore. Ses idées se sont emballées et son texte n'a plus rien à voir avec l'idée originale, dès la dixième ligne il a dévié de son sujet.
Il tend quand même le vélin à sa douce, son avis lui est important
.

Citation:
- J'me suis laissé emporter Aely ! Tu m'diras ce qu'en t'en penses.
Moi je sais pas trop.....c'est brouillon j'trouve. J'vais essayer d'en faire un autre !


La brune le regarde en souriant tout en agrippant le parchemin qu'il lui tend. Elle lit et relit encore et encore son texte écrit sans méchanceté, avec une grande innocence à la manière d'un enfant découvrant un monde inconnu.

C'est un texte rare, ni acerbe ni violent, dévoilant un réalisme époustouflant.


Posant le parchemin sur la table elle lui dit.


- Mon tendre ami, comme je l'ai déjà noté lors d'un de mes articles précédents, je n'ai pas à émettre de jugement de valeurs. Ce que je sais c'est que tu y as mis ton âme, ta sincérité, tu as passé du temps à me faire plaisir j'en suis certaine mais aussi tu as exprimé avec tes sens et ta sensibilité ce que tu as ressenti sur un sujet point facile, où l'Homme est un loup pour l'Homme.

Tu as exprimé à ta manière que l'importance d'un conseil se mesure au nombre de ses divisions et que dans l'histoire des conflits qui alimenteront les mémoires du Rouergue et qu'on publiera un jour lointain, le récit des pré hostilités opposant un conseiller parlementaire avec la horde des insatisfaits ne constituera pas le chapitre le moins surprenant.

Mon cher Acanthe, tu sais, il faudra un jour expliquer aux Rouergats que des adeptes de la jalousie et de la langue de fiel réclament sans arrêt dès l'annonce d'un nouveau conseil élu, la tête de l'édile responsable...
Malheureusement pour les opposants, notre dramaturgie politique sacrifie à la mise en scène la plus démodée qui incite les acteurs des rébellions à prendre la porte, voire à quitter notre Rouergue, suite aux volées de bois vert qu'ils se ramassent sur le dos.
D'où la nouvelle définition de l'arme tactique idéale élaborée par l'opposant et établie par les experts de la politique : projectile à trajectoire très très courte pour retomber immédiatement sur celui qui l'a lancé.


Ta place t'es acquise mon ami. Je suis fière d'avoir une belle plume près de moi.




Acanthe a écrit :


Citation:
"Crrrrr ! Crrrrr !
Je racle la plume comme on se racle la gorge avant de prendre la parole. Je peux maintenant tenter les mots.
Pourquoi écrire ? Ben…pour s’exprimer !
Pourquoi s’exprimer ? Parce qu’on en a le droit pardi !

Mais de quoi parler ? Je ne suis pas du genre à prendre la parole en place public et même face à un auditoire de deux personnes, je préfère écouter. Il en va de même pour l’écriture, on parle indirectement aux lecteurs mais le principe reste identique.
Dame Aelyenor m’a pourtant invité à prendre la plume, je tente donc et m’essaie à cette chose. Je la vois gribouiller le vélin avec entrain tandis que je cherche un sujet. Qui vous intéressera ? Peut-être, je l’espère. Qui doit vous intéresser ? Peut-être, je ne sais pas. Je n’ai pas demandé ce renseignement à la rédactrice en chef.

En ces temps électoraux il est facile de parler politique. Le Rouergue me semble constamment en période d’élection.
Mais je ne jugerai pas de la qualité des conseils passés, des politiques misent en place. Tout simplement parce que je n’ai pas assez de connaissances en ces domaines pour le faire et que je n’ai pas envie de le faire non plus. D’autres le font bien mieux que moi.
Je m’interroge plutôt sur les personnes qui font de la politique, pourquoi se lancer dans l’arène comme cela ? Dans quel but ? Avec quelle ambition ? Il faut aimer prendre des coups non ?
Ça me fait souvent l’effet d’un amphithéâtre Romain. Avec les gladiateurs comme élus, les fauves en opposant et le public, nous, prêt à demander la mise à mort en inclinant le pouce vers le bas. Alors pourquoi ?
Pour rendre service au comté, oui la plupart le font pour ça je pense. D’autres ont certainement plus d’ambition que cela, à la recherche d’une reconnaissance qu’ils ne trouvent pas ailleurs. D’une importance, d’une gloire. Mais à quel prix ?
J’ai vu des personnes en perdre leurs dignités, à mes yeux ça n’engage que moi tout cela. J’ai vu une dame se faire invectiver par d’autres uniquement parce qu’elle était sur une liste opposée. J’ai vu une petite fille pleurer de cette bêtise devant le castel et aucun des responsables ne cherchant à la consoler ou même lui expliquer.
Ces personnes qui ont fait pleurer cet enfant œuvrent-ils vraiment pour le bien du comté ? Les bassesses, les accusations, les calomnies servent-ils vraiment le peuple ? Non, ils le divisent. Et la discussion en devient impossible, chacun se regroupant avec ceux qui ont les mêmes idées, avec ceux qui leur ressemblent.
Mais unir selon les différences ne seraient-ils pas mieux que d’unir selon les ressemblances ?
Pourquoi certains prennent un malin plaisir à voir patauger un conseiller plutôt que de lui tendre une main ? Certes pas amicale, mais une main tendue reste une main tendue. Parce qu’il n’a pas été élu et qu’il a la rancune tenace ? On peut se demander s’il voulait être élu pour servir le peuple ou pour sa petite personne, non ?
L’orgueil d’un politicien ne vaut pas mieux que la rancœur du non élu.

Pourquoi désirer le pouvoir, le rechercher avec tant de courage, ou pire, déversé ? Pour moi il devrait être pris comme un fardeau, avec terreur. Est-ce vraiment un plaisir d’avoir ce poids sur les épaules ? Oui pour ceux qui s'enorgueillissent sans doute.
Mais pour ceux qui ne souhaitent, vraiment, que rendre service au peuple ? C’est un don de soi ?
Le pape, après son élection, s’enferme dans la chambre des larmes*. Je n’ai pas encore trouvé cette pièce au castel, pourtant je m’y suis perdu en arrivant et ai pu en visiter une grande partie par la même occasion.

Une autre chose dont je m’étonne. Pourquoi se lancer dans l’arène ? Et quelle vision certains ont de la politique ?
C’est peut-être une pratique courante au moment de faire les listes, mais par deux fois l’on (des inconscients ?) m’a demandé d’en rejoindre une. Par deux fois j’ai décliné, parce que je n’ai pas les compétences pour, parce que je ne connaissais pas vraiment ces personnes ni leur programme. Et par deux fois l’on m’a répondu que ce n’était pas grave parce que de toute façon je ne siégerai pas au conseil. Autrement dit « on a besoin de vous pour faire le nombre ». Ce qui me rassure c’est qu’il ait toujours trouvé la onzième et douzième personne pour faire le nombre. Je pouvais dormir sur mes deux oreilles, le Rouergue était sauvé !
Moi qui n’aime pas spécialement la politique, j’ai l’impression d’y attacher plus de valeurs que certain candidat. Ce n’est pas normal.

Vous me direz, à juste titre, qu’il faut bien que quelques-uns dirigent le comté, que quelques-uns se dévouent pour le faire. C’est vrai, mais je m’interrogerai toujours sur leurs réelles intentions. Bien entendu, l’amour-propre et la compétence ne sont pas incompatibles, une personne en manque d’humilité ne fera pas forcément un mauvais conseiller ou un mauvais comte. Et une personne modeste ne sera pas obligatoirement plus efficace. Mais il y aura cette petite différence qui fait que la suffisance oblige à se regarder soi-même avant de regarder le peuple.
Je reconnais que beaucoup ont fait du bon travail et même des qui avaient l’ambition démesurée. D’ailleurs les fauves semblent avoir souvent gagné, quelques disparitions sont à recenser parmi nos anciens dirigeants.

*Je ne sais pas si cette chambre existait à l’époque"

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