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[RP]Heureux comme un poisson en avril ...

Praseodyme

Ils avaient quitté la Franche-Comté au cuer de l’hiver, après avoir enlevé Poligny aux comtois, et s’en étaient allés vers d’autres horizons, s’en allant quérir fortune sur les chemins de l’Artois. Mais avant qu’ils ne partent, un pressant appel était tombé au creux de leurs esgourdes :
Oncques n’oserez venir vous attaquer à Sainct-Glaude, bande de couards !, leur avait lancé cette grosse truie de Sarani, bien planquée à l’abri de ses fortifications, le cul au chaud derrière son ost. Bande de couards, d’abords ils n’avaient poinct pris l’apostrophe à leur endroit, puisque personne, même pas le Très-Haut, ne peut affirmer icy-bas que les Corleone sont des couards. Mais tout de même, l’invite avait fait son chemin dans les esprits : puisque Sarani tenait tant à ce qu’ils vinssent s’installer à Sainct-Glaude, pourquoi ne pas luy accorder ce menu plaisir. Aussitôt dict, aussitôt faict, le Cerbère, une fois ces affaires artésiennes réglées, et une alliance naturelle trouvée avec les têtes de l’Hydre, se mit en chemin.

L’affaire paraissait présenter quelques épines, au vu de la situation de la ville, bien enfoncée au cuer de la Comté, et défendue par l’ost. Mais il en faut plus pour décourager la Spiritu Sanguis, et à l’aide de quelques soutiens efficaces - vous n’imaginez pas le nombre de gens qui détestent cette chienne galeuse de Sarani – l’affaire fut rondement menée. Icelieu pourrions -nous détailler par le menu le compte-rendu des opérations ; ce ne serait que répéter ce qu’il s’est déjà écrit au cours des nombreuses prises de la Spiritu Sanguis : l’approche, l’attente, l’attaque, le fracas des armes, l’odeur du sang et de la fumée, l’angoisse de manquer à son devoir, l’excitation du combat, la joye de la réussite.

Praséodyme estoit rompue à ce genre de circonstances, presque blasée. Debout, haletante dans le soleil levant de ce début de printemps, appuyée à sa bâtarde, elle leva d’un bras lourd une gourde emplie d’un arbois bien frais et s’en enfila une large rasade, le liquide ambré coulant sur ses commissures de peau lisse.


Aaaahhh ! Toujours ça que ces chiens de comtois n’auront poinct !

Elle regarda le chaos sainct-glaudien d’un œil satisfait.

Bonne chose de faite, tiens !
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Starkel.....
Starkel regarda la vilaine pochtronne en riant...

-Va pas te faire pêter un hémorroïde ma grosse cochonne, quand on se goure de ville pour astiquer, j'appelle ça de la négligence...

Starkel rigole doucement...

-Il est est vrai que faire les fiers, comme d'habitude, loin de l'action, ça pose son gland, mais avant que que ça devienne un chêne, la moitié des Loups aura pissé dessus....
Trou_badour


Le Trou des annonces ... quoique Clou des annonces, ça pouvait le faire aussi, ne vit pas Starkel, car ce dernier n'avait pas le don d'ubiquité, donc pas le pouvoir d'être à Saint Claude et à Genève à la fois, sinon sorcellerie, inquisition et blabla. Il fallait choisir, et c'était tout le souci de l'armée de Sarani. Ici ou ailleurs, bonheur ou malheur.

Il ne vit donc que Praséo qui n'avait pas épargné ses forces pour éclater les portes de la mairie de Saint Claude.

Il me semble, ma bonne, qu'on a rendu l'invitation. Qu'est ce qu'on peut être poli ! Des fois je me dis qu'on est trop bons pour être dans cette vie. Tu crois que Grosbill fait essayer son fauteuil de maire ? Je me ferai bien une petite sieste après toute cette aventure, encore réussie!
Praseodyme

Praséodyme considéra l'avorton qui s'adressait à elle avec un mélange de dégoût et d'amusement. Ses propos, quoique difficilement compréhensibles (celui-ci n'avait rien d'un Loup, et elle-même n'avait poinct de gland) laissaient transparaître son grand dépit, sa colère et son désappointement.

Elle hésita à lui répondre. Mais après tout, ce personnage était parfaitement secondaire, et il lui parût donc inutile de s'y abaisser. Elle poursuivit alors son chemin sans plus s'en préoccuper, en prenant bien garde toutefois à ne pas lui marcher dessus.

Même si on dit que ça porte bonheur ...

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Leamance
[Pontarlier, là où la garde passe d'une poignée à un groupe en une nuit]


01/04/1462 04:07 : Votre révolte a été un échec. Vous étiez seul contre un groupe de gardes.



Durant la nuit, ce ne fut pas par erreur que la Sicaire alla réveiller les gardes de Pontarlier. Les empêcher de dormir, les fatiguer, pendant que les autres fronts s’ouvriraient peu à peu. Cavaliers de l’Hydre et Corléones allaient lancer le menuet à Saint Claude, le lion de Juda les accompagnerait à la citole.

La Symphonie finale était proche, chacun pianotant sa partition avec virtuosité.


Au petit matin, de bon poil, et plume en main, la Sicaire s’affaire.




Salvé Sanctus !

Saint Claude est tombée cette nuit.

Le Très Haut te garde,

Léa


Puis un autre, tout aussi laconique.



Salvé Aristokoles !

Saint Claude est tombée cette nuit.

Léamance,
Sicaire du Lion de Juda


Poisson d'Avril !
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Starkel.....
Starkel regarda les annonces...

-Oula ma Lea, tu te répètes, c'est bien d'annoncer à ton maître les actions des brigands que le consistoire soutient financièrement suite aux pillages, mais tu affirmes haut et fort que tu cautionnes le brigandage....

Bravo et merci de confirmer que le consistoire corrompu soutient les brigands...
_sarani
Loin de la poésie Starkélienne et des odeurs marines de bulots qui ne devaient sans doute plus être très frais depuis le temps qu'il les traînait..

Grattage de tête.. Le temps de réaliser.


Ah ouiiiiiiiiii ! Mais c'était donc ça !

Loin de la poésie Starkélienne, disions-nous, la rouquine triait ses rapports depuis des jours, et sur les petites cartes, on déposait des petits chevaux de bois, sculptés avec amour par le Gouverneur Draugaran. Oui, la borgne avait l'âme d'une artiste à ses heures. Pis faut dire qu'on était bien loin des armes de gros dégénérés sanguinaires qu'elle imaginait et forgeait d'habitude. Pitoyable ce que l'amour et les moufflets peuvent rendre tout mou ! Mais on lui dira pas, hein.

Nous en étions à nos petits chevaux de bois disposés sur la carte, donc. Et l'un disait : Là, ceux-là, j'suis sure qu'ils vont faire ça. L'autre en faisait de même sur un autre point de la carte. Et dans ce brouhaha, de temps en temps, s'égarait un « ouais, eux aussi faudrait voir à.. » Et puis ça s'éteignait.

Sauf que voilà, c'est justement ceux-là que la Louve toisait et observait, tel l'animal flairant sa proie. Rageuse la rouquine ? Nooooooooooon ! Carrément grave trop rageuse la race de sa mère enragée.

Dans les premiers moments de la prise de Genève, ils lui avaient déjà été signalés en mouvement. Elle avait presque été déçue quand elle avait appris qu'ils avaient tapé en Artois. Bon, ben elle n'en fit plus état jusqu'à ce qu'ils soient repérés prêts à entrer en Franche-Comté. La partie de chasse était ouverte.


Et puis ça lui trottait dans la tête, et ça tournait, et ça tournait encore, comme une petite voix qui murmurait.. Corleone.. Sanguis.. Corleoooooooone.. Sanguiiiiiiiisssssss.. et tous les jours, les premiers rapports qu'elle ouvrait, c'était ceux qui étaient dans les villes alentours de là où ils avaient été vus la veille.

Et un matin, on la vit s'exciter toute seule. Tellement d'arrivées d'un coup que les défenseurs n'avaient pu identifier personne. Mais ses hommes qui avaient fait route depuis Genève, eux, en avaient vu quelques uns.

Hier, ils étaient là, à trente lieues, donc ceux là sont forcément à Saint-Claude ! C'est certain !

Elle gigotait dans tous les sens et tournait comme une Louve en cage alors qu'elle sent que ça s'approche. L'ordre fut donné, tout le monde en défense. Ahahah ! Ils allaient voir si ils allaient pouvoir prendre Saint-Claude comme ça. Ouais, ils allaient avoir l'air bien con en se heurtant aux défenses San Claudiennes ! Saint-Claude, on la prend pas comme ça !

Sauf que ce soir là, aucune tentative de révolte. Le truc louche au possible.

Elle esquissa un sourire, cette fois, elle allait les affronter, un face à face. Finalement ils avaient peut être quelques choses dans les braies ces
* Bip, ceci est un message de publicité visant à censurer l'explication un peu trop expressive d'une Fiole un peu trop emportée. Ceci étant fait, nous vous souhaitons à toutes et tous un agréable divertissement. Vous regardez « Heureux comme un poisson en avril ... » surtout, ne changez pas de chaîne *

Bref, tout ça pour dire qu'ils allaient arriver sur Genève pour un SanguisVS Loups qui allait se finir dans un joli bain de sang.

Euh.. ou pas..

Petit regard sur la suite des rapports. Maieuh.. c'est quoi ça ?


Mais c'est ceux que je trouvais plus ! Ils sont là, ils sont à Saint-Claude eux aussi ! Ils les ont rejoint !

Et hop, on relance les alertes, de tous en défense. Yiiiiiiiihaaaaaaaaaah ! Sauf que.. à la fin de certains de ses rapports, des trucs de suite moins chouette, depuis le « bla bla bla monastère » au « bla bla bla Je quitte toute lance dès aujourd'hui. » Alors les scribes qui s'affolent, la Louve qui grogne, le palpitant qui s'agite. Vite, viteeeeeeeeeeeeeeeuh ! Il me faut des hooooooooommeuhs !

Et le reste de la journée durant lequel elle continue de compter, d'évaluer. Il faut que toutes ces foutues offres soient prises, il faut vraiment que toutes ces foutues offres soient prises ! Là, faut que je vous explique, cher lecteur. En fait, en cas d'alerte, elle comptait jamais trop trop sur les maréchaux, et se disait que c'était juste un p'tit bonus.

Donc là, grande première, les mains moites. Si ces foutues offres partent pas, on perd la ville. Alors elle transpirait à grosses gouttes, dans un accès de nervosité pas possible.


Bon, t'as fait tout ce que t'avais à faire, t'as fait tout ton possible ma grande. Calme toi cocotte, ça va aller.

Et là, moment de doute, premier rapport qui dit que « Non tout va bien, la kap a déjà affiché ses annonces qui disent que, pas d'souci ». Et pis allez savoir pourquoi, mais elle a comme une intuition. Un truc qui dit que peut-être que. Et là, ça tombe. Le « Uh-oh. J'crois qu'j'ai parlé trop vite »

Bordeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeel ! Je l'savais. J'vais y aller, j'vais tous leur défoncer leur mouille !

Oui, bon, pardonnez lui ce coup là, elle l'a quand même vraiment mauvaise. Parce que c'est sa ville, tout ça. Ahlàlà, le sentimentalisme, hein !

Pis après trois ou quatre verres.. pis bouteilles. Ben, on voit la vie sous un autre angle, une forme de « Ahahahahaha, ils ont des murs presque videuh, nananèreuh » Je suis tout à fait d'accord, complète immaturité. « Pis ils ont même pas d'mine pour bosser, tralalèreuh ! Ouaaaaaaaais, balançons leur des bulots avariés, youhou !!! » Depuis Genève, donc.. complètement crétin, quoi.

Et puis l'euphorie retombe petit à petit, avec les heures, et surtout avec un ou deux pour cents d'alcool en moins dans le sang, cela va sans dire. Et là, elle reçut le rapport de la mort qui tue, LE rapport qui dit « bouffage de dents, pétage de gencives, plus d'mandat et tout l'tralala »

Woops.. Ca c'était pas vraiment prévu au programme.

Et nous en sommes donc à un
« kek j'vais bien pouvoir leur faire de pas très très gentil ? Mm ? »........
Vasco.
    « Avant que l'histoire ne commence, est-ce un péché,
    Pour moi de prendre ce qui m'appartiens, jusqu'à la fin des temps ?
    Nous étions plus que des amis, avant que l'histoire ne se termine,
    Et je prendrai ce qui m'appartiens, créerai ce que
    Dieu n'aurait jamais conçu »


Saint-Claude. La première fois que le sicilien avait entendu le nom de cette ville, c'était dans une taverne. Il était entouré d'Agnesina, d'Arsène et d'Enjoy. Le quatuor discutait d'un projet ambitieux qui tenait à coeur au Visconti : se faire baptiser. Et quoi de mieux pour ça que de choisir un célébrant haut en couleur, dont le nom est réputé aux quatre coins du royaume de France et de l'Empire. Monseigneur Aristokoles ne voudrait pas collaborer? Qu'importe! Quand on est mercenaire, on a d'autres moyens d'être convaincant. C'est ainsi qu'avait germé l'idée d'enlever Aristokoles pour baptiser le Visconti*. Mais où frapper? Saint-Claude avait été évoqué comme l'endroit dangereux, celui a évité absolument. Il aurait en effet été fort malpoli de passer en peu de temps du baptême aux funérailles, un manque de bon goût évident pour tous les efforts consentis par le Monseigneur. Deux évènements avaient chamboulés ce beau plan : l'affaire de Genève et l'entêtement d'un évêque champenois. L'enlèvement d'Aristokolès s'était peu à peu liquifié au gré des activités de la Spiritu sanguis.

Clin d'oeil ironique du destin : en Bourgogne, une histoire de chattes et de chatons avait mis l'armée des sept au travers de la route du Visconti**. Les jours qui suivirent furent par contre beaucoup moins réjouissantes qu'une décontractante chasse aux félins. La tension devint palpable au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient en Franche-Comté. Ce fut une fois dépassé Poligny qu'il apprit l'identité de la cible : ce serait Saint-Claude. Saint-Claude...Le village même qu'Enjoy et Arsène leur avait déconseillé de viser pour l'enlèvement d'Aristokolès. Le projet était ambitieux, osé. S'attaquer à cette ville si bien défendue de la France-Comté alors que Genève était aux mains de Sarani, c'était de la folie. Et cette folie culmina ce jour de 29 Avril, autour d'un feu de camp, alors qu'il se déchirait avec Agnesina. Pourtant il le savait. L'opération était délicate. Elle ne s'annonçait pas sous les meilleurs auspices. L'enfant se présentait par le siège le bougre. Ça, le Visconti aurait du le comprendre. Mais au lieu de l'aider, il avait tout quitté. Il avait lancé son poignard aux pieds de la Zia en guise de démission et avait disparu dans la nature franc-comtoise, seul.

Le 30 Mars au petit matin, avant que le soleil ne se lève, il était entré dans Saint-Claude, en escaladant les remparts plongés dans la noirceur par une lune qui faisait sa timide***. Il était resté terré dans la ville proche d'un dépotoir, un lieu qui n'intéresse personne, un lieu que la maréchaussée devait sans aucun doute éviter de patrouiller, de jour comme de nuit. Aucune présence dans les villes. Rien. La nuit, après les matines, il se levait pour aller récupérer les consignes laissées par la Spiritu aux Infiltrés, et ce malgré le fait qu'il ait donné sa démission. Agnesina lui avait laissé des messages. Il les avait ignoré. Les journées étaient longues et ennuyeuses. La nuit, il n'arrivait à trouver le sommeil que très tard. L'ennui le prenait et à l'intérieur de sa fosse à ordures****, ses membres engourdissaient rapidement. Et cela, c'est sans compter l'odeur pestilentielle qui l'accompagnait jour et nuit. Il avait cependant fini par s'en accommoder. C'était prétentieux de dire qu'il ne la sentait plus mais il faisait contre mauvaise fortune bon coeur et il avait décidé que moins il y pensait, moins cela avait de force destructrice sur sa volonté. Et puis un soir, l'ordre est arrivé. Enfin! Les nouvelles n'étaient guère réjouissante. L'ordre était loin de transpirer la confiance. Décidément, Saint-Claude resterait jusqu'au bout une femme qui se prend difficilement.

Si à Poligny, Velasco Visconti avait manqué de mordant pendant l'assaut, au point de se prendre de compassion pour une petite orpheline, c'était un autre homme que Saint-Claude avait découvert cette nuit : une homme nourrit aux rancoeurs d'avoir passé plus de deux jours complets dans une fosse à ordure, un homme à la sensibilité à fleur de peau et qui faisait payer à ceux qui se mettait en travers de la route ses difficultés avec Agnesina Temperance Corleone. Il était passé à l'action dès les premiers cris affolés. Ceux-ci avaient vite étaient suivi des clinquements de ferraille. Au premier garde qui passa non loin de lui, il lui cassa la cou et il s'empara de son épée. Maintenant, il était armé. Maintenant, il allait faire couler le sang. Il en avait besoin. Un soir, il avait eu une discussion avec la Zia. Celle-ci lui avait dit que lors de son accession à la chefferie de la Spiritu Sanguis, elle avait souhaité diriger un clan sanguinaire. Et puis, le temps lui avait fait changé d'avis. Elle avait compris qu'un clan devait avoir de multiples cordes à son arc. Le regard du Visconti se portait vers le ciel, à la recherche de la lune qu'il ne trouva pas.


- Pas ce soir Joy... Pas d'attermoiement. Le sang va couler...parce que j'en ai besoin.

Et effectivement cette nuit-là, le sang coula. A maintes reprises. Ses mains avaient pris une teinte rouge, son visage était maculé de gouttes d'hémoglobine et d'éclisses d'os qu'il avait broyé pendant l'attaque. Il puait la charogne. Il exhalait la mort, il sentait le sang et les entrailles. Saint-Claude avait payé le prix de sa frustration personnelle. Il n'avait pas compté le nombre de ses victimes. Cela n'avait aucune importance. Seul l'objectif comptait. Mais ce soir-là, il n'avait épargné personne...excepté un gamin apeuré qui ne cherchait rien d'autre qu'à sauver sa vie. La bête qu'il était devenu avait bien failli réduire sa tête en une soupe infâme où les morceaux de légumes auraient été remplacé par des éclats d'os cranien. Il avait vu la peur dans les prunelles du gamin. Non. Plus que la peur. Il avait vu la frayeur...et il s'étair revu enfant défendant son quignon de pain dans les rues sombres menant au port de Syracuse. L'épée levée au-dessus de la tête du mioche n'avait jamais atteint sa cible. Au dernier moment, Vasco eut la force d'âme suffisante pour la faire dévier. Le métal vint heurter le pavé sanclaudien, provoquant une nuée d'étincelles au passage. Il avait laché l'épaule de sa victime, braillant comme l'aurait fait un ours au visage de celle-ci. Le mioche avait compris le message, il avait détalé à tout rompre sans demander son reste.

Lorsque le soleil arriva enfin à se libérer des entraves lunaires, le sicilien pénétra dans la mairie déjà occupée par d'autres membres de l'hydre et de la Spiritu Sanguis. Vasco ne connaissait pas la moitié des visages qui étaient présents. Peu lui importait d'ailleurs. Il n'avait de compte ici à rendre qu'à deux personnes. Le visage en sueur, les traits noircis par la poussière agglutinée par la sueur du combat, les cheveux trempés collant sur son crâne, il avait une piteuse allure : celle des combattants après la bataille. Ses vêtements étaient souillés de sang, de fumier et de pourriture mais Saint-Claude était à eux. Comble du bonheur, il s'avérait que le Très-Haut lui avait fait une petite surprise en la présence d'Aristokoles et une surprise, ça ne se refuse jamais!


Citation:

    A Aristokoles, homme de foi
    De Velasco Visconti, fier chevaucheur de la Méditerranée

    Monseigneur,

    Vous ne me connaissez pas et pourtant, il fut un temps votre nom a souvent été prononcé par mes lèvres. Je suis Velasco Visconti, un marin comme un autre né à Syracuse en Sicile, un quidam, quelqu'un qui croit au Très-Haut, créateur de l'univers et de toutes les merveilles qui peuplent cette terre. Il y a peu de temps, j'avais l'intention de me faire baptiser et puisqu'il m'arrive parfois d'avoir la folie des grandeurs, je m'étais dit qu'il me fallait un grand célébrant, un homme dont le nom était connu du nord au sud, d'Orient en Occident. C'est vous Monseigneur que j'avais choisi. De gré ou de force, le baptême, vous me l'aurez donné si vous tenez un tant soit peu à votre vie.

    Vos semblables m'ont cependant fait changer d'avis, mais attendez tout de même la fin de mon histoire avant d'aller les remercier. En Champagne, le Très-Haut a voulu que je croise l'évêque du coin. C'était une personne visiblement assez fermé d'esprit, routinière, ne sachant pas déroger de ses habitudes et ne comprenant sans doute rien en la parole du Très-Haut. L'Église lui avait appris que pour aller d'un point A à un point B, il fallait passer par le point C. L'homme n'a jamais cherché à comprendre pourquoi, ni s'il y avait une raison ou des explications à cela. Il applique quoi. Ne lui demandez pas de réfléchir, on ne lui a dit comment il fallait faire et sans doute même lui a t-on dit que c'était blasphématoire. Bref, l'homme m'a refusé ce sacrement, à moi qui était demandeur pour entrer dans la grande famille des fidèles, à moi qui était prêt à piler sur mon orgueil pour accepter un célébrant moins renommé. Sans le vouloir, cet homme a changé ma vie et aujourd'hui, je l'en remercie.

    Vous ne mettrez pas un frein à l'expansion de la réforme en occupant Genève Monseigneur. Cet évêque m'a ouvert les yeux sur l'incompréhension de Rome vis-à-vis de leurs responsabilités et des attentes de la population dont les clercs s'occupent. Ce que Rome n'a pas réussi à comprendre, la réforme l'a parfaitement assimilée. L'église aristotélicienne m'a refusé au sein de la famille des fidèles sans même me donner d'explication? Sans même savoir qui j'étais, en se fiant sans doute à ma face hâlée et me se disant : "tous ceux qui sont un peu grillé par le soleil, c'est sans doute un signe que le Très-Haut ne veut pas d'eux au Paradis!". Vous l'aurez compris Monseigneur : votre évêque sert tellement bien Rome qu'il incite les fidèles à passer du côté de la réforme. Ne manquez donc pas de lui offrir mes remerciements.


    Fait à Saint-Claude sous le règne de l'hydre, de la Spiritu Sanguis et de leurs alliés

    Respectueusement vôtre,





Voilà! Mission accomplie! La France-Comté vivrait désormais dans la peur aussi longtemps que Sarani et Aristokolès continueraient à se mêler des affaires de leurs voisins! Saint-Claude était tombée. Désormais, plus aucune ville des alentours n'était à l'abri! Le conseil allait devoir mobiliser tous ses efforts dans les activités de sécurité au lieu de se développer et il ne serait jamais sûr de ne pas perdre une ville.



* Pour plus d'informations, venez frapper à cette porte
** Et ça, c'est par ici
*** Le 29 Avril 1462, une nuit proche de la nouvelle lune
**** Un petit bout d'histoire des déchets au moyen-âge

_________________
Aristokoles
Citation:


Mon fils,

Tout d'abord je vous remercie de m'avoir écrit. J'ai lu attentivement votre lettre. Tout d'abord, je ne sais si je dois me sentir honoré que vous m'ayez choisi pour me forcer à vous baptiser. Ma Foi en est choqué, mon égo un peu moins. Etant donné la démarche sérieuse et singulière que demande une conversion, je dirais que malgré tout je vous en remercie.

Je vous dirais aussi que je ne vous aurais jamais baptisé hors des règles de l'Eglise. En effet je ne tiens pas à la vie. Elle est entre les mains de Dieu et si j'avais du périr des tortures dont vos collègues m'ont menacé, je l'aurais fait sans sourciller au nom de la Sainte Eglise, de sa Sainte Doctrine, et de Dieu.

On m'a parlé de votre cas. On m'a dit que vous n'étiez point brigand mais que l'on vous avait tout de même refusé le baptême, sans motifs. Je confirme que, si tout ce que vous avez dit est vrai, la façon dont vous avez été traité n'est pas celle qui aurait du l'être. Et que l'évêque en question aurait du justifier son refus de vous administrer le baptême.

Ces choses étant dites,

Vous vous êtes tourné vers la Réforme pour quoi? Pour une Doctrine? Non, parce que votre orgueil a été bafoué, peut être parce que l'on vous a mal traité? cela arrive même aux meilleurs d'entre nous. La Réforme ne fait pas son nid sur la réflexion. Elle fait son lit en promettant aux gens une pseudo-liberté. Je l'ai déjà dit plusieurs fois, la Réforme n'exige rien de ses fidèles, c'est en cela que son origine du Sans-Nom se trahi, la Réforme consiste à dire "vous êtes libres, faites comme vous voulez".

Morale? Rien.

Exigence? Aucune.

Doctrine? Pas l'ombre d'un commencement.

Est-ce l'image que l'on se fait de la perfection divine? un genre d'égout ou chacun peut venir y déverser son fiel?

Je n'entrerais même pas dans la réflexion théologique pure, sur l'Eglise, sur les sacrements, sur le reste. J'ai suffisamment constaté la courte vue des arguments Réformés en la matière.

Au final, ce n'est pas des fidèles que la Réforme fait, ce sont des gens qui veulent juste se donner une excuse à leurs petits travers, qui veulent se flatter de leurs péchés. Je les pardonne comme je vous pardonne d'avoir cédé face à une humiliation qui, au lieu de vous mettre sur la voie de l'humilité et de la douceur n'a fait que grandir la haine dans votre coeur.

Parce que vous l'avez choisi.

Je prierais pour le salut de votre âme et de votre conversion. Comme je l'ai toujours fait pour chacun des ennemis de Dieu.

Pro Deo, Semper Fidelis.

Son Eminence Aristokoles de Valyria.
Elwenn
"Et moi pendant c'temps là, j'courais après un écureuil,
et moi pendant c'temps là, j'nous perdais dans les bois ...
"


Tout ça c'était de la faute à Tic qui s'était sauvé de sa cage alors que la rouquine avait simplement ouvert la petite porte pour y déposer au fond quelques noisettes avant de prendre le même chemin que ses compagnons, mais c'était sans compter sur cette bestiole enragée qui avait eu la brillante idée de lui croquer le bout d'un doigt.
Charli l'avait il averti de cette possibilité? Certainement que oui ...
Dans la nuit de Samedi à Dimanche donc, Elwenn tentant désespérément de rattraper son Tic sans Tac avait quitté le sentier qu'empruntaient les autres groupes pour s'enfoncer dans les bois et tourner en rond durant des heures, embarquant dans sa folle galère plusieurs personnes qui pensaient atteindre Saint Claude au petit matin.
A sa grande surprise, elle avait réussi à remettre la main sur cette fichue bestiole et à la surprise générale, le constat était que son groupe n'avait finalement pas bougé d'un pouce, toujours au beau milieu de la nature ...

Le 30 Mars fut certainement une de ces rares journées où l'on pouvait voir des nuages constitués de pigeons faire des allers-retours comme ci ils avaient perdus la tête ou n'en étaient pas loin.
La Corleone n'en reçu que deux, dans l'écriture du premier elle sentait transpirer la déception des quelques mots griffonnés qu'avait pu causé sa maladresse, son égoïsme et son inconscience.
Quant au second, c'est la froideur et le doute qui étaient venus remplacer le sentiment de celui d'avant alors qu'ils provenaient tout deux de la même personne.
En ce dernier Dimanche de Mars, la roussette passa sa journée adossée contre le tronc d'un arbre à l'écart de ceux qu'elle avait baladé durant toute la nuit, marmonnant des reproches à n'en plus finir envers Tic tout autant que pour elle.
Elle était fautive et ne pouvait s'en prendre qu'à elle même.

A la nuit tombée, elle ne commis pas la même erreur que la veille, Tic ne boufferait pas avant d'être dans l'antre des Loups, sa décision était sans appel, la poignée de noisettes resta bien au fond de sa poche.
Chacun se redressa sur ses pattes et le groupe prit le bon chemin cette fois ci.
L'entrée ne fut pas aussi discrète qu'ils l'auraient espéré mais ils tâcheraient de se faire oublier d'ici à ce que l'attaque soit lancée.
L'italienne passa les heures d'attente assise, jambes en tailleur, à contempler le rongeur.
Il n'était pas encore dressé et sans doute n'y arriverait elle jamais mais il lui était redevable et malgré tout ces mois où elle avait tenté d'en attraper un, peu importe ce qu'il adviendrait cette nuit ...

Quand l'ordre fut donné, la main tachetée s'aventura entre les minces barreaux de la cage et empoigna la petite bête rousse, le premier et pour elle, le dernier baiser, fut collé au sommet du crâne poilu avant d'avancer parmi les siens ainsi que tout les autres et au premier se mettant en travers de sa route, elle lui balança le Tic au visage, profitant de l'effet de surprise pour lui planter sa dague en pleine poitrine.
Pas de pitié chez le Cerbère surtout lorsqu'il vient déloger des Loups de leurs tanières bien chaudes.

La botte droite de la Corleone s'écrasa avec lourdeur sur la gorge du malheureux afin d'y ôter son dernier souffle si il lui en restait un et récupérer sa lame.
Baissant sa pogne pour reprendre sa précieuse elle fut stupéfaite de voir la bestiole y grimper dessus et courir le long de son bras jusqu'à se loger sur son épaule entre quelques mèches de sa tignasse au lieu de se faire la belle.
En bonne compagnie, la Corleone slaloma entre les carcasses de chiens jusqu'à atteindre la mairie.







_________________
Leamance
-Go West


Les fondations étaient posées.
La première Pierre n'était pas que symbolique, elle était stratégique.
C'était une Pierre Angulaire,

Maintenant, Dôle, Nancy et Chambéry pouvaient trembler.


Le Roi Leif et le Cardinal avaient cru pouvoir se jouer de Genève,
Le Phare n'en était pourtant pas à sa première guerre.
L'Histoire se répétait, sans que Rome n'en retienne aucune leçon.

Léa ne sous estimait jamais ses ennemis,
ni ne les insultait.
La valeur ne se mesure pas à l'infamie, mais à la Victoire Finale.

Campagne 1462, nous voilà.

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Charli
Charli avait hésité. C'était surtout un soubresaut d'hésitation. Il découvrait un monde qu'il n'avait jamais connu, principe de base de la découverte. Lui le solitaire, le courtisan ou, plutôt, le gigolo, lui qui n'avait dû sa survie qu'à sa débrouillardise et une irrépressible envie de savoir ce que l'avenir lui réservait, malgré les apparences, avait troqué sa solitude contre la vie de groupe. Il ne saurait dire pourquoi. Etait-ce pour elle, pour lui, pour eux? Quelle raison profonde le poussait à franchir cette barrière de sociabilité qu'il s'était toujours refusé à enjamber? Ces questions, et quelques autres, le poussaient à prendre du recul. La curiosité, et les yeux d'une brune, l'avaient poussé à suivre la troupe, le clan. Il avait dû se faire violence, surtout qu'il n'avait pas vraiment été invité, du moins pas de façon formelle. Charli avait dû combattre ses démons. Quitte à changer, autant le faire en profondeur. Il avait déjà accumulé trop d'erreurs, une seule en vérité mais d'une taille incommensurable. Il devait se racheter et peut-être encore plus arrêter de s'apitoyer sur lui-même. La première étape fut donc de suivre le groupe, de se mêler au combat, de vivre et de vibrer avec eux, à l'unisson.

Saint-Claude et ses murs approchèrent à grandes enjambées. Cette fois, il suivrait les instructions. Bien caché, il attendit. La nuit et ses étoiles lui portèrent conseil, du moins c'était ce qu'il s'était dit. De palabres en réflexions internes, de missives en pigeons divers et variés, l'espoir renaissait. Il reprenait confiance en lui, se reconstruisait d'une certaine manière. Le signal fut enfin donné. Tout le monde devait se regrouper. Ce n'était plus le temps des réflexions, des cent pas et des doutes. Le temps était à l'action. L'adrénaline qui s'écoula dans le corps de Charli lui fit comprendre pourquoi ses compagnons l'aimaient tant. Elle était plus efficace que n'importe quelle drogue. Charli vit avec stupéfaction que son esprit se vidait. Il n'y avait plus les rancoeurs du passé, adieu les angoisses de l'avenir. Seul le moment présent comptait. En se rendant au point de ralliement, Charli ramassa une branche à l'extrémité arrondie et bien lourde. Elle lui ferait une parfaite masse d'arme de fortune. Près de la mairie, avec tout ses comparses, il se donna du coeur à l'ouvrage en se répétant à lui-même une tactique qu'il avait bien rôdé mentalement.


Allez mon grand, tape aussi fort qu't'es bête.

L'auto dérision avait ce don de détendre un peu Charli. Il guettait le signal du départ de l'action. Son regard se porta sur Elle. Il ne devait pas la décevoir. A vos marques ! Prêts ! C'est là qu'en général un subit besoin pressent vous prenait. En tout cas, ce fut le cas du brun. Il grimaça légèrement et s'élança dans la bataille en emboîtant le pas aux plus rapides. Une carcasse couverte de muscles ne se met pas en branle aussi rapidement que les gabarits plus affutés. Chacun ses qualités, ses points forts et ses faiblesses. La course à pied, ce n'était visiblement pas la qualité première de Charli. Pourtant il avait dû courir pour échapper à certains dangers. Il se rendait compte que ce n'est que lorsqu'on est confronté au groupe que l'on s'aperçoit de ce dont on est capable, ou pas. Bref, les dés étaient jetés. Pass Line*. Cinq et six qui font onze. Les portes de la mairie ont volé en éclat. Le reste sera connu de tout les villageois dès le réveil du matin.

Plus tard dans la journée, enhardi par les événements de la nuit, Charli avait demandé à Joy si elle voulait bien dîner avec lui. Ce n'était pas la première fois. La précédente s'était vu accueillie par une fin de non recevoir. La Divine était occupée ailleurs. Charli en avait laissé brûler le dîner. Le futur avait vu la Corleone s'ouvrir un peu. Si peu. Juste de quoi accepter, dans un profond soupire, la proposition. Le dîner eut lieu sur les remparts. Lieu romantique s'il en est. Entre un lapin à la sauge et les cris des badauds, la soirée s'était écoulée sans grandes effusions. Charli sentait bien que la brune n'était pas vraiment présente. Il savait que certains sujets n'étaient pas à aborder. Bien que distante, le mignon, comme l'appelait Niz, voyait tout de même celle qu'il espérait se détendre un peu en sa présence. Les choses évoluaient, lentement mais quand même. Il ne tenait plus qu'à lui de faire en sorte de ne pas réitérer ses erreurs passées. Qui pouvait savoir ce que cela pourrait donner? Tout ou rien. Charli se contentait d'espérer et d'être patient. Patience et persévérance sont fruits de récompense, disait-on.


* Terme de craps
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Agnesina_temperance
Cette prise, la Corleone n'y croyait pas.

Saint-Claude est le seul village à avoir provoqué des sueurs froides à la brune et lui avoir fait perdre son sang-froid. Le pire avait été quand ils étaient entrés à Saint-Claude et qu'ils avaient remarqués qu'ils manquaient des gens, rendant la révolte impossible. Si l'abandon de cette prise avait été évoqué, brièvement, Ina ne voulait pas reculer. Corleone et Spiritu Sanguis ne se couchent pas mais attaquent toujours, même dans les causes perdues. Ils avaient attendus les retardataires, restant cachés du mieux qu'ils pouvaient. Se cacher dans un village où il y'avait des rondes n'étaient pas choses aisées et même si certains comme Ina partaient perdant, ils sont quand même partis prendre la mairie, ne serait-ce que pour affoler le règne des fourmis tranquille.

Telle une brume de mauvaise augure, des ombres humaines se rassemblèrent pour marcher vers un but commun : La mairie. L'adrénaline coulant dans les veines et la tête haute, Ina suivit le mouvement. Ce moment précis est intense. Après l'attente vient le moment de l'action, ce moment où Ina se sent pousser des ailes. Silencieuse et concentrée, elle avait tout oublié. Sa dispute avec le Visconti. Sa bagarre avec sa sœur. Comme un onguent aux maux de l'âme de la Corleone, l'attaque de la mairie lui permettait d'apaiser ses peines et ses pensées qui la tourmentent.

Cerbère et Hydre, deux créatures mythiques s'étaient alliés pour faire tomber le village de la pipe, gardé par les Loups dont beaucoup avaient désertés la place. Cette ouverture avait été une sacré aubaine pour les mercenaires et brigands. La nuit tombée, les deux créatures avaient marchés vers l'antre des Loups. La mairie était en vue et était sacrément gardée. Allaient-ils échouer ? Ina s'attendait à ce qu'ils soient mâtés mais pourtant, elle avait sorti son épée de son fourreau, prête à tout donner ce qu'elle avait dans les tripes. La suite est facile à deviner. Une bagarre s'engage entre les assaillants et les attaquants. Les coups d'épées, de dague, de poing et de pieds fusent. La Corleone, pour sa part, évitait d'engager des combats directs, préférant attaquer dans le dos. Une attaque radicale et rapide, sans se faire trop de bleus. C'est dans ces moments-là qu'Ina se sentait vivante. Elle est, ce qu'on appelle, une accro à l'adrénaline. Elle avait besoin de se mettre en danger pour se sentir voler. Elle se sentait bien. Le chemin de la porte de la mairie, à sa plus grande surprise, commençait à se dégager.

Peut-être que tout n'était pas perdu et en effet, ce soir-là, les deux créatures mythiques avaient défoncés la porte et avait pris possession du lieu. Même si la Corleone avait douté, là où Spiritu Sanguis passe, les mairies trépassent. En défonçant, les portes de la mairie, ils avaient ouvert les portes de la Gloire.

Elle siffla en entrant dans la mairie.
Ils la voulaient, ils l'ont eu.

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Vasco.
Citation:

    A Son Eminence Aristokoles de Valyria
    De Velasco Visconti, fier chevaucheur de la Méditerranée

    Saint-Claude sous le règne du maire Grosbill, le 2 Avril de l'an MCDLXII

    Votre Eminence,

    Honoré, vous pouvez l'être! En règle générale, que ce soit ceux avec lesquels je travaille, ceux à qui j'accorde ma confiance ou ceux que je sollicite, je ne choisis jamais à la légère et prends toujours le meilleur choix qui s'offre à moi. Je ne pensais pas qu'un représentant de Dieu pouvait avoir un égo sur-développé mais plus j'entends parler de vous, et plus on me confirme que c'est le cas. Est-ce un espoir pour l'église aristotélicienne romaine? Oui si cette qualité s'acoquine avec celle de visionnaire. Car voyez-vous, votre lettre ne fait que confirmer à mes yeux le manque de vision et de gouvernance qui régit les actions de Rome. Et je m'explique...

    De un, Rome s'est fourvoyé en s'immisçant dans le pouvoir temporel détenus par les souverains. La récente croisade contre feu le Roy Eusaias n'est un exemple comme tant d'autres. Rome a voulu jouer au jeu des trônes en s'acoquinant avec certains nobles à l'ambition démesurée. Consciemment ou pas, Rome a servi leurs intérêts au détriment de sa mission première. Je ne suis pas contre un rapprochement et une collaboration entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel. Mais le spirituel ne doit pas être au service d'un petit nombre de corrompus, d'arrogants et d'arrivistes nobliaux de pacotilles. Là n'est pas le message de Dieu.

    De deux, Rome a oublié sa mission spirituelle, à savoir guider les enfants de Dieu dans la droit chemin. Ce droit chemin passe inexorablement par un soutien à la réflexion. Le rôle premier de l'église est d'expliquer le message du Divin, d'accompagner les Hommes sur une vie à l'image de Dieu. Vous parliez de perfection divine? J'ose espérer que vous ne cherchez pas à donner aux Hommes une perfection divine. Une telle attitude ne peut être que blasphématoire à mes yeux. Dieu est la perfection Divine, elle n'est accessible qu'à lui seul car cette perfection est son essence même! Mais l'Homme peut tendre vers cet idéal. L'église aurait pu l'y accompagner en développant chez lui sa capacité à analyser, à réfléchir, à remettre en cause les fausses évidences. Et pour cela, quelle est la stratégie de l'église? L'abrutissement des masses votre Éminence! J'ai essayé plusieurs fois de terminer une pastorale. Dites-moi: qu'apprend t-on dans une pastorale? Rien. On vous donne le texte de Jeandalf ou celui qui conte le voyage de Sypous. Puis, l'on vous pose des questions sans intérêt, qui n'incite pas à la réflexion. On vous demande de reformuler en vos mots les phrases que vous venez de lire? Est-ce là le rôle de l'église? Les clercs ne sont-ils rien d'autres que des linguistes, des passionnées de grammaire et de conjugaison? L'homme qui sort d'une pastorale n'est pas plus armé pour affronter la vie et suivre le chemin tracé pour lui par Dieu. Voulez-vous que l'on parle aussi des messes? Ces réunions mystiques où l'on abruti encore plus la population en lui demandant de réciter encore et encore les mêmes paroles, les mêmes prières, messe après messe? Comment voulez-vous susciter l'intérêt pour Dieu dans la monotonie et la répétition? Ajoutez à cela que les explications du message divin sont creux, vides de sens. Encore une fois, la réflexion du fidèle qui sort d'une messe n'a vraiment pas été stimulé, convenez-en avec moi. L'acédie est un péché? Alors pourquoi l'Église de Rome la répand-elle comme la lèpre? Avez-vous même conscience que vos façons de faire ont jeté hors des églises les plus fidèles des fidèles? Par manque d'intérêt! Par votre incapacité à voir que notre royaume est en mouvement, en perpétuel changement. Vous n'avez pas su adapter le message à l'évolution de la société que vous prétendez vouloir guider. Vous êtes resté conservateur. La foi se meurt et votre réponse est dans le combat armé contre la réforme. Vous vous attaquez à la forme plutôt que de traiter le problème en profondeur. Vous n'avez pas compris le message qui vous a été envoyé par les enfants de Dieu. Ou pire, vous n'avez pas voulu l'écouter parce que le défi a relevé vous paraissait insurmontable. Est-ce cela que l'on attend d'un guide? Moi, je dis non.

    Alors soit, j'en conviens avec vous. La Réforme n'est peut-être pas la réponse idéale aux maux du moment. Elle n'en n'est pas moins une réponse plus avisée que celle de Rome. Elle s'attaque plus au fond du problème. Celui qui n'est pas capable de s'adapter aux changements meurt. Ce principe vaut la guerre comme il le vaut aussi pour vous, votre Éminence.

    Je trouve amusant que dans la réponse que vous me fîtes - et j'en profite d'ailleurs pour vous remercier de ne pas m'avoir ignoré comme ce fut le cas pour votre évêque champenois -, vous me parliez de doctrine. Oui, l'église devrait avoir le devoir d'enseigner. Alors, pourquoi avoir renoncé? A quoi bon enseigner si ce n'est pour partager ses réflexions? Faire avancer et défendre ses idées? De doctrine, il n'y en a plus à Rome. Celle-ci se drape encore peut-être de ses vestiges du passé, que désormais je nomme sophisme.

    Morale? Où est la morale à Rome? Dans les ébats sexuels d'hommes et femmes qui ont du mal à tenir leur voeu de chasteté? Oh, ne croyez pas que je juge durement ces personnes mais la chasteté permet-elle vraiment de mieux comprendre et vivre la parole de Dieu ou n'est-ce qu'une hypocrisie de plus?

    Exigence? au nom de quel droit l'église peut-elle exiger quelque chose de ses fidèles? Dieu n'a t-il donc pas mis tous les hommes à pied d'égalité devant lui?

    Moi aussi votre Eminence je prierai pour votre âme. Je vous invite même à venir me rencontrer et à parler de visu avec moi, dans une sorte de confession réciproque. Vous me parlerez des crimes que vous avez commis et des souffrances que vous avez causé à Genève. Moi, j'évoquerai avec vous les choix difficiles qui parsèment parfois la vie de mercenaire, fut-il réformé ou pas. Je ne doute pas un instant que ce genre de rencontre inspirera bien plus de réflexion à chacun qu'un simple récitation du credo aristotélicien.

    Respectueusement vôtre malgré nos divergences d'opinion





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Exolandio
St claude qui tombe pour la seule ambition (ou alors qu'il dénonce ses complices!) du petit curé Aristokoles.
Les "courageux" corléones qui attaquent un village un peu désert!!
A vaincre sans gloire....... on se retrouvera un jour dans le purin.

Chantez, paradez, pôvres gens!
Vous savez que vos jours sont comptés à St Claude.
Vous, les encornés de chez Léone, vous dont les seuls faits de gloire n'ont d'égal que la lâcheté de vos actions, partez et partez vite comme vous en avez l'habitude une fois les caisses pillées.

Et fi de vos réponses qui ne pourronrt être que méprisantes, parce que même dans lemépris, vous n'êtes pas à la hauteur.

Et comme on dit, à bientôt de ne pas vous revoir!!

C'était Exo qui a daigné prendre cinq minutes de son précieux temps de paysan pour vous montrer le chemin du retour, je sais, çà pue.
Mais tel n'est pas votre quotidien?

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