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[RP] : Fuir ou Trahir

Sulfura
L'Océan du Temps nous rend les souvenirs que nous y avons enfouis. De Zafon.

Pour ceux qui ne la connaissaient pas, elle n'était qu'un courant d'air, mais pour son cercle d'amis "restreint", elle était la Sulfureuse. La plupart du temps, elle s'éclipsait pour profiter de sa Solitude s'enfermant dans une bulle qu'elle seule pouvait pénétrer. Entre Volcan et Iceberg, il n'y avait qu'une mince frontière. Entre Explosion et Désert émotionnel, il n'y avait qu'un pas. SulfurA est comme une pièce de monnaie et à chaque instant, on passe du pile au face.

Personne ne la connaissait. Et même aujourd'hui peu pouvait prétendre avoir résolu l'énigme. Elle suivait son chemin sans s'arrêter, le regard tendu vers son objectif. La brune qu'elle était, ne perdait pas son temps à échanger quelques verbes avec des êtres humains qui lui semblaient si insignifiants. L'esprit bien qu'embrumé ne se détournait pas de son ultime but. Le trouver, Lui. Elle esquivait les villes et les habitations. Elle se frayait un chemin dans la nature. Simple courant d'air. Ses pas ne gardaient qu'une fine empreinte au sol. Ses journées et ses soirées se résumaient en un mot : la marche. Les jambes s'élançaient vers l'avant mais un boulet la maintenait attachée à son passé. L'Hier qu'elle ne connaissait pas. Le Grand Mystère de sa vie. Mais les choses ont changé. Le besoin de s'abreuver, de se sustenter l'avait amené à fuir ses habitudes d'âme errante. Désormais, quand elle passait, elle marquait son sillage d'une manière ou d'une autre. Ce qui avait valu sa froideur de son cœur provenait d'une nuit qui sommeillait dans son inconscient. Une nuit où elle s'était enfuie de ses griffes mettant ainsi fin à une vie de subordination. SulfurA ne retenait que deux choses de ce passé oublié: la valeur de son épée Esperanzia et la Haine que lui portait l'Homme à la balafre. Étrange, mais cette ire sans borne était réciproque bien qu'elle en gardait qu'un vague souvenir. Des flammes envahissant un domaine. Un incendie qui se propageait dans toute la vallée et une enfant qui courrait à en perdre l'haleine.

Des jours, des nuits surtout, elle l'imaginait, Lui, le visage sombre caché derrière une capuche. N'en ressort qu'un regard transperçant, noir et intense. Des fusilles de jais prêt à tuer quiconque croiserait son regard. Puis, apparaît la balafre luisante dans l'obscurité de son visage. Cicatrice qu'elle lui avait laissé en guise de cadeau d'adieu. Comment était vraiment l'Homme de ses tourments ? Question qui trottait dans sa tête parmi tant d'autres. Elle ne parvenait à l'imaginer qu' beau milieu d'un bain de sang ou au sommet d'une montagne où ne réside que les flammes de l'Enfer. Mais chaque fois qu'elle pensait à Lui, Il était dépourvu de monde. Isolé. Un lien qui la liait à Lui. La Solitude. Ce sentiment qui givre tout vos sens et en même temps, il vous recouvre d'une pellicule de chaleur.La Sulfureuse sait qu'Il partage cette même Solitude. Cet amant qui se cache dans l'ombre de la nuit. Irrésistible. Elle est le linceul qui nous recouvre jusqu'à l'aurore.

Je te hais Toi qui me connaît mieux que quiconque, mieux que moi même. Ose crier mon nom, Ose venir à moi qu'on en finisse. Ombre de mes pages blanches.


Ne serait ce que pure folie que d'avancer à sa rencontre sans rien contrôler ? Sans rien savoir ? Foncer tête baissée était dans ses habitudes mais cette fois, elle restait à couvert. L'Homme est un être fait de crainte. Son essence se trouve dans le fleuve de sa peur. Celle qui vous broie les tripes. Qui vous fait tourner la tête à en devenir complètement fou. La Vengeance détruit le cœur et elle savait que Lui, son âme avait brûler en même temps qu'elle s'était libérée de son emprise. Toutes ces années, Il a du nourrir cette soif de vengeance. Tout ces années, Elle a du apprivoiser sa propre peur pour s'en faire une arme.

Je n'ai peur de personne semblait elle dire par son regard déterminé ! Quel mince rempart devant ses frayeurs qui portent un nom : Passé. Sanael. Pourtant, aucun être ne saurait la faire trembler comme Lui. En réalité, elle ne craignait qu'une seule chose. Perdre sa Liberté, revivre cette époque où elle n'était qu'une vulgaire chose. Bien qu'elle ne savait pas ce qu'il en était de son passé, SulfurA était persuadée que si elle le retrouverait l'un des deux, ne s'en sortirait pas vivant.
La clé de toute son histoire réside en cet Homme qu'elle hait au plus haut point. Mais avait elle réellement envie de connaître la Vérité Absolue ? Celle qui scelle votre sort en jugeant votre propre nature. Elle a oublié pourquoi, le brouillard s'était étendu dans ses souvenirs. Elle essayait de provoquer le vent pour qu'il dissipe cette nappe de brouillard. Oui mais avait elle vraiment envie de connaître la vérité ?

La brune ne remuait pas ciel et terre pour cela. Elle avait stagné attendant que son passé vienne à elle. Peut être qu'elle se complaisait dans cette situation. Toujours est il que depuis son accident, elle voyait des choses étranges. Des hallucinations en plein jour. Son corps se figeait et son esprit remuait entre imagination et souvenir. Des rêves venaient la posséder. Des cauchemars qui se répétaient chaque nuit avec un nouvel élément. SulfurA décida de les écrire dans un carnet pour ne rien oublier. Des morceaux de puzzle éparpillés dans son inconscient. Elle rassembla toute idée qui lui semblait suspicieuse pour les annoter et ensuite faire le point.
Assise dans son lit, elle saisit sa plume et écrivit son rêve de la nuit passée.





Cette nuit j'ai encore rêvé de Lui. L'Homme invisible.
Il m'épiait. J'étais dans un champs faisant cogner ma pelle contre la terre fertile. Je releva la tête pour scruter le paysage. Mon visage était sali par la sueur et la crasse. Mes yeux contemplaient l'horizon pendant que je reprenais un peu mon souffle. Là, je vis un bâtiment au loin. Une sorte de cathédrale, je crois. J'ai du mal à m'en souvenir. Elle était comme juchée au sommet d'une colline.
L'Homme me regardait toujours et ce, toute la journée. Il était cachée derrière une fenêtre. J'ai du mal à distinguer son visage, il est trop loin mais je le sens me brûler la peau de ses jais. Il ne me quittait pas d'une semelle. Attentif à mes gestes même à cette distance. Ses yeux sombres me déshabillaient, Il ne surveillait pas seulement mon travail mais je sentais qu'Il me désirait tout entière. A mon souffle saccadé, je savais qu'il me faisait peur. Je n'arrive pas à savoir pourquoi. Il me paraît si effrayant.

Je lui tournais le dos pour fuir son regard mais je sentais malgré tout ses iris qui violaient mon corps à leur façon. Je n'avais pas le choix que de le subir. J'exprimais ma fureur à travers le labeur que j'étais obligée de faire. Quand je me refais la scène en mémoire, je ne vois que vide autour de moi. Il ne demeure qu'une plaine à défricher. Mais il y a aussi Lui. Deux âmes seuls au monde.

Je pense que ceci s'est réellement, je le sens au plus profond de moi parce que lorsque je me suis réveillée, je le sentais en train de m'observer même à cette distance...


La brune reste un instant les ors sombres sur ses propres mots pour essayer de dénouer quelque chose. Trouver un élément qu'elle aurait omis. Une fois tout apposé dans le carnet, elle le rangea dans un coffret et se leva pour contempler la mer de là où elle était. Même à des années lumières de Lui, elle sentait son regard sur elle.
Sanael.
Ohé ohé poupée doppée...



où nombreux s'obstinent à vouloir découvrir vérité sur vérité derrière les engrenages viciés du monde politique, de la science, ou encore de l'humanité... D'autres préfèrent côtoyer le vaste mais méthodique et calculable marché économique. Pourquoi donc s'embêter de choses barbantes, ces sentiments inutiles, alors que toute vie détient un simple... Prix.

C'est à peu près à ceci que l'on peut résumer son métier. Fructifier la masse salariale aux désirs divers et variés de nobles clients en recherche de nouveauté. C'est là que la magie entre en scène au final. A la lecture du catalogue, voir un index s'arrêter net sur un choix que l'on va ensuite désigner d'avance en rupture de stock. Si l'appât est suffisamment succulent, la moue laissera vite place à une bourse bien plus remplie que ce qui est annoté. Certains vont même jusqu'à se mettre à genoux pour trouver la poupée si rare à leurs yeux...

Abrutis.

Une commission alléchante empochée, trouver la perle et la modeler à hauteur des souhaits. Après tout quel esclave est vraiment récalcitrant à se faire un pied bot, si la protection d'un seigneur et deux écus supplémentaires lui seront généreusement offerts, jusqu'à ce que la lassitude tombe... Mais ce domaine là, qui en a cure ? De la main d’œuvre grouille à chaque détour de ruelle. Apeurés, délaissés, jaloux de la Société, mendiants et employés de la débauche rêvant d'une vie meilleure, oubliés, châtiés, demeurés asservis par leurs vices, pauvres serfs fourbus, mercenaires fatigués, étrangers d'outre mer mal tombés, et cetera. Ces dernières épices là sont toutes particulières d'ailleurs... Une mode qui monte en flèche.

Sanael avait peu d'ennemis. La concurrence est chose courante sur le marché. Il suffit d'avoir mis le plus de côté et de placer la somme aux mains les plus efficaces, pour gérer la gêne, dans le silence le plus agréable à l'oreille. La lâcheté n'a aucune définition valable dans le milieu... Oh, bien sûr certains furent plus malins que lui, et faillirent par maintes fois de faire chavirer le bénéfice, ou tout simplement le faire disparaitre de la surface de la terre ; Étrangement, le brun trouvait souvent le moyen de retomber sur ses pattes. Si le danger était trop important, le teint hâlé se faisait passer pour mort, et empruntait un chemin de traverse pour aller à l'encontre de nouveaux affamés.

Ce long fleuve si tranquille ne souffrait d'aucune grossière erreur... Ce matin-là n'y ferait pas exception. Les pavés s'enchainent et le les yeux de jais font leur travail, perçant la poule aux œufs d'or. Celle-là même qui cru réellement gagner au change d'un vol à la tire. La gazelle n'avait pas tourné du bon côté... Délicieux cul-de-sac. Pourquoi courir lorsqu'on peut marcher à loisir vers l'objet de ses désirs ? Crescendo, la mélodie se fait subtile... De la forme aux finitions. Effleurer chaque détail, délaisser l'impertinence et dénoter l'aura suprême. Puis, dans un sourire le plus ambitieux et méprisable se délecter de sa trouvaille.

Oui... Le trésor ultime. Ah... Toi aussi, tu t'en rappelles n'est-ce pas ? Cela m'en m'en brule encore la joue. Notre première rencontre.


Comment t'appelles-tu...?

Le jour où je t'ai TROUVE.


Therapy - extended cut version du jeu Alice Madness Returns
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