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[RP] Correspondance épistolaire erronée

Encre
Je pose la plume encore humide et encrée sur la table en bois devant laquelle je suis installée. Tachant joyeusement la matière démunie. Elle ne m'appartient guère, je n'en ai donc cure. Quand bien même, je suis trop en colère pour m'en soucier.

Je ne prends aucunement la peine de relire la lettre. Je la plie minimalement afin qu'elle tienne à la patte d'un hibou. Je me lève avec énergie de ma chaise de bois aussi inconfortablement munie que sa voisine, renversant le minuscule récipient rempli d'encre, créant une tache de la taille d'une botte sur ma jambe gauche Je serre les poings, fermant les yeux d'agacement, le vélin littéraire subissant l'attaque non voulue de ma mauvaise humeur. Je le balance avec hargne sur le mur le plus proche, le laissant danser avec douceur dans l'air frais de ma chambre de bonne. Je me dirige vers une cage blanchâtre, écaillée par le temps, aussi raide qu'un balai.

Toute ma vie est faite de bois en ce moment. Ma couche, mon bureau de fortune, mes gestes maladroits, mes mensonges, la forêt voisine, le chassis de la fenêtre.

J'ouvre la cage avec zèle, me coupant sur le haut de l'index au passage. Je m'en rends à peine compte, l'adrénaline prime. J'empoigne le hibou innocent de l'autre main, lui arrachant quelques plumes grises au passage. Je me radoucis soudain, croisant les immenses yeux de la bête apprivoisée. Si innocente. Si douce. Si volatile. Je l'envie soudain. Je relâche ma prise si féroce, la laissant respirer à nouveau. Mon coeur bat à tout rompre. Ma respiration est irrégulière. J'agis en fonction de l'environnement dans lequel je vis, sensible aux ondes positives et négatives. C'est ma sensibilité. Ma famille dispersée aux nouvelles décimées.

Pour couronner le tout, je parle à un animal.

- " Viens par ici toi. J'ai une mission importante à te confier. "

Un hibou peut-il vous répondre? Croyez-le ou non, ses mirettes clignèrent deux fois, prestement.
Probablement plongé dans la peur d'une autre agression de ma part.




Pourquoi ne donnez-vous aucune nouvelles?
Cela fait des jours que je vous attends.
Je suis au couvent ...


Malheureusement, la fin du message ne sera jamais lisible. Taché par une goutte de sang ainsi qu'une averse pluvieuse et malchanceuse, innodant notre pauvre ami plumé et libre de voler à sa guise.
Soren
[Prieuré de Sainte-Illinda, par une journée ensoleillée de printemps]

- Mais qu'est-ce que tu fais là toi sur mon genou mon chou? Ta maman ne t'a jamais appris que tu sortais généralement la nuit? Tu vois ce soleil là-haut dans le ciel. En régle général, ça ne trompe pas: ça veut dire que le jour n'a pas encore cédé devant la nuit. Tu comprends?

Étrange discours me direz-vous. Certes, j'en conviens! Mais quand on est un combattant danois habitué à la folie du champ de bataille, se trouver brutalement dans un prieuré pour se lancer dans une profonde remise en cause, cela peut parfois être très dépaysant. Cela doit faire quoi? Deux semaines maintenant que je suis enfermé volontaire à Sainte-Illinda? J'avoue volontiers que jamais je n'aurai cru vivre une expérience aussi difficile. J'ai l'impression d'être un renard dans un poulailler. Enfin...non, la métaphore n'est pas adaptée: Un renard dans un poulailler, ça peut s'ébattre, s'égayer, chasser la poulette, se divertir. Ici, c'est prière le matin, prière le midi, prière le soir. Huit fois par jour! C'est écrit dans le contrat que j'ai signé! Oui, je sais: vous allez me dire : Seurn mon vieux, si t'avais su tu aurais pas venu!* Ceci dit, ce qui est fait est fait. Alors maintenant, assumes! Comme tu l'as toujours fait dans ta vie passée.

- Ah ben! Mon genou ne te suffit plus, il faut maintenant que tu me grimpes sur la tête? Mais qu'est-ce que tu fais là? Tu me cherches des poux ou quoi? Oh! Pour qui tu me prends, je ne suis pas ton joujou moi!

Tiens! Mais qu'est-ce qu'il porte à sa patte? Hum...On dirait un message! La plupart des personnes utilisent des pigeons pour porter leurs messages. Mon médecin se plaint que moi j'utilise des corbacs et voilà que quelque part un inconnu se sert d'un hibou! Au moins, on ne pourra pas dire qu'il n'est pas original celui-là! Allez sale volatile! Sois donc un peu plus coopératif, tu veux? Laisse-moi récupérer ce morceau de vélin! Je suis curieux de savoir ce qu'il contient. Ah! Enfin! Merci l'ami! Mais dis-moi... Mes compliments ne te permettent cependant pas de venir planter tes serres sur mes bijoux de famille tu sais! Je sais bien que cette robe de pénitent est aussi solide est épaisse que le beurre que fabrique Mère Ellya tous les jours, mais quand même! Un accident est si vite arrivé... Allez! Fiche le camp de là!

La chaise à roues grince de manière lugubre alors que je me déplace dans un coin plus ombragé du déambulatoire. For fanden! Va falloir que je passe voir Alfonse pour qu'il me donne quelques gouttes d'huile pour régler ce problème. C'est pénible à la longue! Ça n'est guère discret et en plus, je perturbe la prière de toutes les soeurs quand je passe près de leurs lits dans le réfectoire. Bon! Ici c'est bien! Voyons donc que contient ce fameux message...


Citation:

    Pourquoi ne donnez-vous aucune nouvelles?
    Cela fait des jours que je vous attends.
    Je suis au couvent ...

C'est court...et sujet à inspirer l'imagination. Déjà dans ma tête se forment des tas de scénarios, tous plus abracadabrants les uns que les autres! Eh bien! Voilà un petit bout de parchemin sans prétention qui va égayer ma journée! Première réflexion : c'est une femme. Oui, je sais qu'il n'y a pas que des femmes qui vivent dans un couvent mais en règle générale, un couvent c'est fait pour y enfermer des femmes dont un noble ne veut plus pour des raisons politiques, d'adultères, de naissances féminines à foison, ou d'enfants ayant des difformités comme un pied-bot! Alors donc, autant partir sur les faits les plus probables.

Ceci dit, je m'interroge : à qui écrivait-elle ici? Il n'y a guère d'hommes dans le prieuré à part Alfonse et... Bardieu! Mon Dieu! Se peut-il que ce soit Bardieu? Cet homme m'a pourtant l'air si jovial, si bon vivant. Cela doit être tout à fait le type de personne à se tenir loin des intrigues! A moins que ça ne soit à une dame?!?!? Ah ça alors, ça pourrait être subversif! Une soeur ou une mère qui serait la destinatrice de ces quelques lignes...mais qui? Della? Ellya? Marie-Clarence? Et qui attend-elle donc cette mystérieuse inconnue? Son confesseur? Son sauveur? Son amant? Tant de possibilités...Vous me trouver un peu trop romanesque? Ouais... Je voudrais bien vous y voir à ma place! Et puis après tout, un petit message de rien de tout, ça ne peut pas lui faire de mal. Elle veut des réponses et moi j'ai besoin d'un peu d'animation. C'est juste dommage que la fin du message soit illisible! Ce sang...Ces...pleurs? Qu'est-ce que cela peut bien signifier? Toute la difficulté va être d'essayer d'en savoir un peu plus sans trop se mouiller!


- Hé, le volatile! Laisse-donc ça au sol! C'est un caillou, pas un cadavre de souris! Je te donnerai de quoi te nourrir...si tu consens à me rendre un petit service...

Citation:

    Désolé pour le délai, j'ai eu un petit accident.
    Il faut que je vous vois de toute urgence.
    Pouvez-vous passer au prieuré? Alfonse vous accueillera.

    P.S : la fin de votre message était illisible...




* "Si j'avais su, j'aurais pas venu" - La guerre des boutons. Louis Pergaud.
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Encre


Désolé pour le délai, j'ai eu un petit accident.
Il faut que je vous vois de toute urgence.
Pouvez-vous passer au prieuré? Alfonse vous accueillera.

P.S : la fin de votre message était illisible...


Depuis quand me vouvoie-t-il?
Quelle est cette écriture peu soignée?
Et ce parchemin de basse qualité?

Je parcourais les étales du marché lorsque mon hibou s'est posé avec maladresse sur les oeufs de mon panier en osier, me faisant danser peu harmonieusement sur un pied. Les nonnes acceptent de m'héberger et me nourrir sans frais à condition que je participe quotidiennement aux tâches communes. Les commissions alimentaires en font partie. Et ce, de bonne heure.

Des cernes sous les yeux, je constate que la bestiole a cassé 3 oeufs. Je soupire, mes épaules s'affaissant. La plumée cligne 2 fois des yeux pour tourner sa tête d'une manière impresionnante dans le sens contraire de la trajectoire quotidienne du soleil dans le ciel. Je devrais lui donner un nom. Tourniquet? Bouclier? Je devrais également la mettre entre moi et la Soeur Supérieur lorsqu'elle constatera l'état du repas de ce soir. C'est ce qu'elle mérite. " Trois oeufs en moins? Ca sera pour toi! Tu jeuneras ce soir! ". Qui a déjà mangé du hibou rôti?

Le temps ne me manquant guère, je suis attablée devant cette même table que la veille. Un nouvel encrier décorant le coin supérieur droit. Mon coude gauche est posé fermement sur le bois tandis que la paume de ma main accueille le bas de mon visage. Je fronce les sourcils de concentration, relisant les mots envoyés. Ma plume joue distraitement de la musique en tapotant son support.

Un petit accident?
Me voir de toute urgence?



Depuis quand me vouvoies-tu?
Un accident? Rien de grave? Attaque d'une autre famille? Ils nous ont retrouvés?
Tu sais que je ne peux venir si je n'ai aucune escorte.
Alfonse? Où sont les autres?
Je ne peux écrire l'endroit où je me trouve si on nous a retrouvé.


Chaque jour, une nouvelle humeur. Tracas. Si seulement j'étais un homme pouvant se défendre aisément! Ou si seulement mon hibou pouvait grandir! Je grimperais sur son dos et nous volerions au-delà des nuages, ensemble, hors d'atteinte du monde terrestre! Mon imagination me perdra. Il est bien plus aisé de se faire passer pour un homme.
Soren
Marie-Clarence avait passé la porte principale du prieuré il y avait quelques heures déjà. Elle avait l'air joyeuse et pimpante. Elle respirait la joie de vivre. Sans doute était partie en visite dans sa famille ou avait-elle reçu une bonne nouvelle? Qu'importe! Pendant son absence, mes jambes n'avait fait l'objet d'aucun soin. Si mon médecin savait ça...

Allongé dans l'herbe de la cour intérieure, surveillée de près par des saintes au regard compatissant et de marbre, je somnole tranquillement. Les rayons du sommeil viennent réchauffer ma couenne endurcie par les combats. Depuis mon réveil au couvent des cordeliers, je remarque que j'ai la peau sèche et rugueuse. J'en viens même parfois à me gratter sauvageusement avec une serviette de crin épais. Quand aux jambes, c'est à peine si je sens quelque chose de ce côté. Avant le départ de Marie-Clarence, les applications successives du fameux onguent miracle venteux avaient fait apparaître des plaques rougeâtres ça et là. Aucune sensation ne les avait accompagné.

Une douleur soudaine à l'abdomen vient me plier en deux, me redressant et me faisant rouler sur le côté dans un position catatonique d'auto-défense. Un cri désapprobateur ponctue mon exercice de contorsionniste disgracieux. Deux trois plumes volent dans les airs. Un coup de bec sur le front vient clore la scène qui n'a duré qu'un instant.  


- For fanden! Mais qu'est-ce que...

Un hibou! Mais qu'est-ce qu'il vient faire là cet oiseau de malheur!?!?!?

- J'ai beau avoir des jambes mortes, il y a de la vie dans le reste du corps tu sais! Et puis, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je suis trop gros pour toi! Tu n'as aucune chance de m'emporter dans les airs en m'aggrippant avec tes griffes! Je ne suis point un mul...

Oh! Dans mon esprit, les pierres s'assemblent harmonieusement pour monter le mur de la compréhension. Hibou, message... Oui! Il porte un message à sa patte! Eh bien! Je devais être plus assoupi que je ne le pensais pour ne pas avoir saisi!

- Viens par ici toi que je récupère ton petit cadeau! Ensuite, je demanderais à Marie-Clarence de te trouver un épi. Ici, on n'a pas beaucoup de pain, mais on a des épis!

Voilà mon étrange correspondante qui donne de ses nouvelles... Et visiblement, elle est toujours aussi loquace! Pas de date, pas d'information sur le lieu d'où est parti la missive, pas de nom. Un véritable message de comploteur! Le contenu tend aussi à confirmer cette impression. "Attaque d'une autre famille? Ils nous ont retrouvé"? En lisant ses mots, j'ai l'impression de me retrouver en pleine querelle de clan au temps glorieux de mes ancêtres vikings! Mais qui? Qui ici pourrait être impliqué dans une dispute familiale? Marie-Clarence? Ellya? Bardieu? Non. Pas Bardieu. Bien trop improbable... Ellya et Marie-Clarence semblent être de noble ascendance. Sont-elles cachées ici pour se protéger, coupées du monde des vivants pour leur sécurité? Hum...Possible. Et Alfonse? Le connait-elle? Ainsi donc, il y avait d'autres personnes? Tout un groupe?

Et si... Et si elle parlait à quelqu'un qui devait aller la chercher? L'escorter. L'enlever pour aller ...ailleurs? Alors, dans ce cas ma première piste tombe à l'eau. Que viendrait faire Ellya ou Marie-Clarence dans toute cette affaire? Qui? Qui la buse...enfin...le hibou...Qui venait-elle contacter ici? Tout cela est bien plus mystérieux et excitant que d'aller fouiller dans la cave interdite. Il y a des mystères insondables et intéressants à Ste-Illinda! Si j'avais cru qu'en venant ici, j'en serais à mener une enquête...Croyez-vous que je vais laisser passer une telle opportunité d'egayer mon ordinaire? Que nenni! Mais pour ça, il faut jouer serrer.


Citation:

    Le vouvoiement servait à m'assurer que c'était bien toi. Le contenu de ta dernière lettre m'a permis d'en être sur.
    J'ai été attaqué par ceux que tu sais. Je suis le seul survivant. J'ai trouvé refuge dans un lieu dont je te parlerais plus tard. Prends tes précautions. Ils savent.
    Alfonse est un allié ici. Une personne sure.
    Je suis du côté de Marmande. Il faut qu'on se donne Rendez-vous. Je répète: je dois te parler au plus vite. Où? Et Quand?


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Encre
Je me sens vaseuse. Faible. Où suis-je? Mon esprit est confus. Mes membres sont lourds. Il serait si facile de ne guère bouger, de se complaire dans l'inactivité irréelle d'une danse au sein de nuages cotoneux. J'entends des oiseaux lointain. Il me semble que je pousse un gémissement. Je ne sais point si c'est le mien. J'entends des cris. Des cris d'hommes. Deux hommes. Et d'une femme.

- " Giove! "


Mon propre cri. J'ouvre subitement les yeux pour les refermer. Je semble être allongée. Deux personnes sont près de moi. Ma vision est floue. Je ne sais trop si elles me veulent du mal ou du bien. Elles ne me touchent guère. Elles parlent. J'ai si froid. Et si chaud à la fois. Mes bras et mes jambes me font souffrir lorsque je tente de les déplacer. Je sens que j'ai un bout de papier entre les doigts. Ma mémoire me revient par filet. Mes joues sont humides. Je suis incapable d'ouvrir les yeux. Alors je serre de plus en plus fort le vélin.

" J'ai été attaqué. Je suis le seul survivant. "

Mémoire sélective? C'est le seul passage que je retiens. Je me le répète sans cesse. Jusqu'à ce qu'on essaie de m'introduire une boisson tiède dans la bouche. Je refuse. Et si moi aussi on essayait de m'attaquer? De m'empoisonner? Dans un effort surhumain et de survie, je me lève avec la fureur d'un ouragan. Je vacille. La brindille que je suis pose se mains partout en guise de repaire. Mes yeux ne m'étant d'aucun secours pour le moment. Mes doigts sont engourdis. Il ne me manque plus que des fils et j'ai très certainement l'air d'une marionnette. Je ne le serai guère pour mes opposants! J'arrive, je ne sais comment, à atteindre la cage de mon hibou. Sans force humaine et extérieure pour m'en empêcher. Je ne me pose pas plus de question. Je saisis mon trèfle à quatre feuilles. J'enlève mon anneau doré à la main gauche, tout en prenant soin de garder le morceau de parchemin dans l'autre. Qui ne doit plus ressembler à grand-chose. Qu'importe. Il serait bien trop imprudent de le laisser trainer. Je n'ai aucunement la force de rédiger un mot. L'inscription argentée "di Drago" sur le cercle de valeur est le message. J'accroche simplement, mais difficilement pour moi, le bijou précieux à la patte de la bestiole. Giove saura quoi faire. Il saura quoi faire.

Mes dernières forces m'abandonnent alors que l'oiseau prend son envol. Je sens la brise de ses plumes légères et le bruit de sa liberté. Je perds connaissance.  Et cette fois-ci, il n'y a pas d'encre pour orienter la correspondance.
Soren
Un anneau d'argent. Allongé sur ma couche de paille fraiche, j'entends Alfonse qui ronfle dans un coin de la pièce. Jamais je n'aurai cru qu'un homme puisse ronfler aussi fort. Si un jour, le prieuré était attaqué par quelques fanatiques religieux, il suffirait sans doute de laisser Alfonse dormir dormir non loin de la porte principale pour que l'assaillant croit l'endroit protégé par le pire démon de l'enfer lunaire. En attendant, moi, ça m'empêche de dormir. 

Le métal froid glisse entre la paume de mes doigts. L'objet est scruté sous tous ses angles. Un anneau d'argent. Il parait que chez certaines peuplades, l'anneau d'argent est passé à l'annulaire de la main gauche des courtisanes. Lorsque celles-ci ont fait leur oeuvre dans la couche du souverain, l'anneau passe à l'annulaire de la main droite. Et si la courtisane a l'honneur de tomber enceinte suite à la dispersion de la sainte semence, un anneau d'or lui est confié au dernier mois de grossesse. Sans doute, veulent-ils s'assurer que la donzelle est capable de porter l'enfant à terme avant de la gratifier de présents onéreux. Courtisane... Cet anneau est-il celui d'une courtisane? Et à qui le destinait-elle? A son souverain? A quelqu'un de son entourage à elle? Un ami? Un père? Un frère? Courtisane? Non...Une courtisane ne demande pas à son souverain de venir la délivrer sauf si elle est sa maitresse en titre.

J'ai passé toute l'après-midi dans la bibliothèque du prieuré. "Di Drago". Voilà ce que je cherchais. Un nom sans aucun doute. L'origine est sans conteste italienne. Mon hibou a t-il assez de force pour voler jusqu'en Italie? Possible...Mais il ne faut pas oublier que la France est peuplée de familles italiennes un peu partout venues quérir ici, qui la puissance, qui la fortune, qui un havre de paix face aux persécutions. Pour moi, italien rime avec roublardises. Je connais les banquiers florentins, les arbalétriers génois, et les truands Corleone. Les premiers n'ont jamais voulu me prêter le moindre écu. Que voulez-vous! Il parait que les statistiques de survie d'un mercenaire n'inspirent pas les prêteurs sur gage. Les deuxième, je les ai rencontré dans différentes batailles. C'est le genre d'individus à faire payer très cher leurs services...et à éviter de prendre des coups au plus fort de la bataille. Quand au troisième, je ne les ai jamais fréquenté. Tout ce que j'ai entendu sur eux, c'est qu'ils laissaient une trainée de sang derrière leur passage. 

Et puis, cet anneau envoyé à son mystérieux destinataire, que signifie t-il? Ma mystérieuse inconnue est-elle une "Di Drago"? Peut-être...mais dans ce cas, pourquoi envoyer à son destinataire un anneau qui prouverait son identité? Rien dans ses lettres passées ne me font penser qu'elle puisse imaginer échanger avec quelqu'un qui n'est pas celui qu'elle croit? Et puis...Pourquoi n'a t-elle pas répondu cette fois? Est-ce parce que je lui ai annoncé l'attaque de "ma" suite? Elle craint quelque chose... mais quoi? Ou alors, cet anneau me signifie l'endroit où elle me donne rendez-vous. Ce "Di Drago" serait son soupirant, son amant, son compagnon, son époux, son frère. Je lui ai dis que je devais la voir. Elle ne veut pas donner de lieu de rendez-vous par écrit mais elle envoie cet anneau. Voilà pourquoi il n'y a pas de message. Elle ne veut plus rien me dire. Elle attend désormais de me voir. Le lieu, c'est un endroit qui leur est propre: le lieu de leur rencontre, l'endroit où ils se sont mariés, où il s'est passé quelque chose de spécial entre eux... quelque chose comme ça. Il me reste maintenant à trouver où cela peut être...Et pour ça, plusieurs pistes : Cattaneo, les Corleone, les frères et les soeurs du prieuré. A la lumière d'une chandelle vacillante, sous les ronflements presque harmonieux d'Alfonse, de la paillasse à la table de travail il n'y a qu'un pas... qu'il m'a fallu toute une éternité pour réaliser.


Citation:

    De Søren Eriksen, mercenaire
    A Cattaneo, capitaine gênois


    Prieuré de Sainte-Illinda, le 13 avril 1462

    Sieur Capitaine,

    Vous ne vous rappelez peut-être pas de moi, mais nous avons combattu ensemble en Normandie. J'y fus grièvement blessé après l'assaut des troupes ponantaises près de Rouen. 

    Si je vous écris aujourd'hui, ce n'est point pour vous proposer un nouveau et lucratif contrat qui ne ferait qu'alourdir vos bourses. Je requiers de votre part un renseignement. Dites-moi, cher ami, connaitriez-vous la famille Di Drago? J'aurais urgemment besoin d'entrer en relation avec eux. 

    Il va de soi que nous pourrons discuter de votre salaire si le renseignement que vous pouvez me donner me permet d'atteindre mon objectif.

    Avec mes respects les plus martiaux,




Citation:

    De Søren Eriksen, mercenaire
    A la famille Corleone


    Prieuré de Sainte-Illinda, le 13 avril 1462

    A vous Famille Corleone dont je ne connais que le nom,

    Mon nom ne vous dit rien. Si je prends la plume ce soir pour vous écrire, c'est que je requiers de vous un petit renseignement et, rassurez-vous, je sais que vous ne travaillez pas de manière gracieuse. Si vous êtes en possession de ce que je recherche, alors nous pourrions discuter salaire.

    J'ai besoin de toutes les informations que vous possédez sur la famille Di Drago. Si vous avez besoin de faire des recherches supplémentaires, je puis envisager de payer pour ces frais-là, il va sans dire. 

    Pourquoi vous? Eh bien, j'imagine qu'entre italiens émigrés dans le royaume de France, il doit exister une certaine entraide. Je me trompe?

    Au plaisir d'avoir de vos nouvelles.




Et maintenant, les religieux...

Citation:

    Mère Ellya,

    Il faut que je vous vois de toute urgence! J'ai des soucis avec la famille Di Drago.




Citation:

    Soeur Marie-Clarence,

    Il faut que je vous vois de toute urgence! J'ai des soucis avec la famille Di Drago.




Citation:

    Père Bardieu,

    Il faut que je vous vois de toute urgence! J'ai des soucis avec la famille Di Drago.




Et voilà! Maintenant, il ne me reste plus qu'à voir ce que tout ce petit monde a à cacher à propos des Di Drago. Quand à ma mystérieuse inconnue...

Citation:

    A toi,

    Ils m'ont repéré. L'étau se resserre. Je fais au mieux. Si et seulement si tu n'as pas de nouvelles de moi après la nouvelle lune, envoie un message au prieuré de Ste-Illinda. L'endroit leur ai inconnu pour l'instant. Pas d'autre choix que de le dévoiler ici. J'y ai un ami sur. Adresse-le à l'attention de Léandro, c'est son pseudonyme. Il saura prendre soin de toi.



Et voilà...Maintenant petit hibou, il ne te reste plus qu'à te rappeler qui te nourrit au prieuré de Ste-Illinda, n'est-ce pas?
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