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[RP] Montrez-moi vos lettres de noblesse

Vasco.
Les nobles, le Visconti n'avait jamais pu les sentir. Pour lui, ils étaient arrogants, pédants, lâches, retors, pervers, indigne de confiance, intrigants. N'en jetez plus la cour est pleine! Et pourtant, si vous vous présentiez devant lui avec vos lettres de noblesse, Vasco aurait pu vous sortir toute une fontaine de qualité positives de ce genre.

Depuis quelques jours, la Spiritu Sanguis aidée de l'hydre et de quelques autres alliés tenait la ville de Saint-Claude en Franche-Comté. Cela faisait quatre nuits qu'il ne dormait pas ou peu et la fatigue commençait sérieusement à s'accumuler dans son organisme. Chaque nuit, les combats étaient âpres. Chaque nuit, ce qui était désormais le côté du pouvoir à Saint-Claude défendait son gain pieds après pieds. Les combats les plus durs avaient eu lieu du côté du quartier des tanneurs.

Ce soir-là, Velasco Visconti n'était pas au mieux. Ses relations avec Agnesina Temperance Corleone traversaient une nouvelle tempête. Peu de temps auparavant, la jeune femme lui avait avoué son désir d'une relation charnelle avec deux haut dignitaires de la noblesse comtoise. Au lieu d'abattre le sicilien, cela avait au contraire galvanisé l'homme. Dans chaque assaillant, c'était le visage de Beren de Fiole Ébréchée qu'il percevait...ou celui de Lancelot de Bénoic. La jalousie est l'un des maux qui ronge la Sicile depuis toujours. C'est elle qui est à l'origine des pires conflits familiaux de l'île et en cela, le Visconti montrait une fois de plus que ses racines se trouvaient bien du côté de Syracuse.

Il s'était trainé lamentablement jusqu'à la taverne. Il y avait cogné de clous, essayant à grand peine de garder les yeux ouverts. Il s'était retrouvé une fois à terre sans même savoir ce qui s'était passé. La fatigue le tenaillait. Il grelottait. Charli, l'ex-courtisan retiré du métier pour d'obscures raisons, pensait même qu'il était lui aussi atteint de cette maladie mystérieuse qui ravageait Saint-Claude. Il n'en n'était rien pourtant. Agnesina avait fait son apparition. Les relations entre la Corleone et le Visconti s'étaient un peu réchauffées. La journée semblait mieux se terminer qu'elle n'avait commencé. Et c'est là que le grain de sable est entré dans l'engrenage. Sa Grasce. L'inconnue qui était alors entrée dans la taverne s'était présentée comme Sa Grasce de Machin-Truc-Bidule. Vasco n'avait même pas retenu le nom. Il s'était arrêté sur "Sa Grasce". L'enquête fut rondement menée et elle conclut qu'effectivement "Sa Grasce" était bien la façon dont on devait nommer une personne appartenant la noblesse. Le sang du Visconti n'avait fait qu'un tour. Une ribambelle de jurons s'échappa de son verbiage, et en français je vous prie. Les humeurs à vifs, le Visconti retrouva un semblant d'ardeur et quitta la salle où l'indisposaient les fragrances d'une grasce. Comme quoi: prenez un mercenaire au bout du rouleau. aspergez-les d'un parfum grascieux et vous obtenez illico un mercenaire frais et disponibles immédiatement pour le combat! Croyez-moi, c'est un petit truc bien pratique à savoir et qui peut vous transformer une défaite inéluctable en victoire assurée.

Mais croyez-vous que Velasco Visconti en serait resté là? Que nenni ma foi! C'est d'une boucherie désertée par son propriétaire ayant fui les combats, alors que les mouches noires rodaient autour des carcasses de boeufs sur lesquels il ne restait presque plus de chair, que Velasco Visconti espérait mettre un point final à la discussion avec cette Grasce qui l'avait courroucé. Quelques instants plus tard, un gamin parcourait les rues de Saint-Claude à la recherche de sa Grasce TBM...Truc-Bidule-Machin.


Citation:

    Ah! Et j'ai oublié encore ceci tout à l'heure avant de sortir de la taverne votre Grasce!

    Voyez-vous dans quelle mélasse les nobles ont mis la Franche-Comté? Ces grasces s'ennuyaient alors ils se sont demandés ce qu'ils pouvaient bien faire pour ne pas se laisser aller à l'Acédie. L'un d'eux a lancé : Et si on allait envahir Genève? Les autres ont tapé dans leurs mains en disant : "Oh oui! Oh oui". Son Eminence Aristokolès a posé sa tasse de thé devant lui, se raclant élégamment et discrètement la gorge pendant que le reste de l'assemblée se hérissait le poil des bras avec cette idée et l'affaire fut lancée sur ce ton badin. Que la Franche-Comté soit suffisamment protégée ou pas importait peu. Cela allait mettre un peu plus d'animation dans la morne vie de la noblesse comtoise n'est-ce pas?

    Et pendant que les villes tombent une à une comme des mouches à qui demande t-on de défendre, de se contre-révolter pendant que ses grasces s'amusent avec leurs armées? Au petit peuple n'est-ce pas? Ce même petit peuple qui travaille pour un salaire de misère comparé aux rentrées d'argent de la noblesse. Ce même petit peuple qui est censé être protégé par ceux qui ont les titres, les armées et le pouvoir...et qui ont failli à leur tâche. Ceux qui sont en position d'autorité ont beau braillé, rejeter la faute sur autrui, il n'en reste pas moins que si sa Grasce Sarani n'avait pas eu envie de s'envoyer en l'air à Genève, rien de tout ceci ne serait arrivé. Cela, personne ne peut le nier. Même le plus indigent des notables comtois!


    , sieur et non sire.

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Cassandre_louna
L'éducation, n'est-ce pas une chose importante ? Apprendre à l'enfant les bonnes manières pour que celui-ci les transmette à ses enfants et vice versa ... Mais non, ces gens-là n'avait aucune idée de ce que le mot "éducation" voulait dire.

Cette journée avait pourtant bien commencé, ce n'était pas une bonne journée, pas spécialement, mais elle était banale et la banalité ne faisait rien à la duchesse, elle attendait seulement que cela passe, que le temps passe...encore...et encore....
Mais en rentrant dans cette taverne c'est petite habitude de noble gâtée allait changer. Cet homme, moins vulgaire que les autres attirait son attention.

Oui, la vulgarité, chose horrible, surtout dans la bouche d'une femme, elle ne prêtait même pas attention à celle dont elle avait déjà oublié le nom. Pourquoi les gens pensent-ils qu’il faut absolument être vulgaire pour être vu ? Sans doute un complexe d'infériorité, ou la peur d'être abandonné, mais il y'a tellement de meilleur façon d'être désagréable sans être grossière ou avec des mots raffinés , mais visiblement la plus part de ce groupe de mercenaire ne connaissait rien à cela, vraiment rien.
Mais lui, cet homme, ce Vasco, ses mots étaient à la hauteur, oui assez haut et assez bien dit pour attirer l'attention de l’égérie de France et d'Empire. Très vite le ton monta d'un cran, alors que les autres pestiféraient des insultes qui ne faisaient que les ignorer d'avantage aux yeux de la Duchesse, eux, se disputaient tel un combat de lice.
Malheureusement, oui malheureusement car des batailles ainsi lui manquent et qu'elle en a rarement, il partit bien vite, trop vite, elle soupira en songeant "trop faible, je ne le pensais pas si faible".
Mais quelques heures plus tard missive en main, elle comprit que la faiblesse n'était en fait que de la ruse, c'est donc sourire aux lèvres qu'elle répondit :



Citation:
De nous Sa Gracieuse Duchesse Cassandre Louna de Leffe van Loos.

A Vous, Velasco Visconti Dict Vasco.


Salutation,


Vous oubliez surtout que le Cardinal est parti à Genève pour défendre justement l’intérêt du peuple. Ce même peuple qui se fait brigander, attaquer et tuer par des lâches venants de Genève. Vous oubliez que vous incarnez le mal, qui détruit des villes et surtout des familles. C’est le devoir de la haute noblesse d’aller venger le sang qui a coulé en Franche Comté et en Savoie.

Vous dites que rien de tout cela ne serait arrivé si Sarani n’était pas partie à Genève ? Avez-vous oublié Poligny ? Avez-vous oublié la pauvre femme d’église kidnappée et torturée ? Avez-vous oublié les 12.000 écus pillés en Savoie ? Avez-vous oublié tous les actes de brigandages et de guerre commis à partir de Genève ? Mais non, bien sûr que non. Vous êtes habitué à la lâcheté. Si vous êtes si sûrs de votre force, pourquoi ne pas tenter de reprendre Genève plutôt que de soudoyer le maire d’une ville pour rentrer les portes grandes ouvertes ?

Alors ne me parlez pas de lâcheté car vous avez aucune bravoure, tout ce que vous savez faire c’est brailler comme un coq mais quand la Franche Comté en aura marre de vous entendre crier, quand notre valeureux Roi aura perdu patience avec vous, nous ferons ce qu’un fermier ferait dans ce cas-là : vous coupez la tête.

De plus, vous haïssez tellement les nobles que pour vous, chaque combattant en est, sa Grasce Sarani, elle mériterait bien ce titre pour sa bravoure et son courage, pour avoir soutenu son éminence lors de toutes les épreuves mais malheureusement elle ne possède aucun fief de mérite, rien !

Alors taisez-vous, taisez-vous et apprenez avant de juger, cela changera, mais bon, vu le peu que j’ai pu discuter avec vous en taverne, je suppose que vous n’avez aucune notion du mot respect.


C.

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Vasco.
Lorsque l'aube se leva ce matin, les Spiritu Sanguis avaient tous la mine des mauvais jours. La journée serait longue et la nuit qui viendra encore plus longue. Trahis! Ils avaient été trahis. Le pire dans toute cette affaire, c'est qu'Enjoy Corleone s'en doutait depuis le début. Harassé après une nouvelle nuit de combat, le sicilien s'affala lourdement contre le tronc d'un arbre dont les feuilles commençaient à sortir avec l'arrivée du printemps. Il n'avait pas encore eu de nouvelles d'Agnesina et cela l'inquiétait au plus haut. Le groupe de la Dyme formait la marche de la colonne d'Hydre et de Spiritu Sanguis. Devant, ça avait fait mal. Bien informée par la taupe, Sarani avait sorti son armée de Genève pour venir au devant des mercenaires. La première lance était tombée dans un guet-apens et elle s'était littéralement faite massacrée par les troupes battant pavillon franc-comtois. Alertés par les bruits de combat, les autres lances avaient stoppés leur marche pour évaluer la situation. Lorsqu'ils s'approchèrent des lieux de l'attaque, il ne restait plus rien du groupe d'Arsène, Enjoy, Arthor, Nizam et compagnie. Les traces d'un combat sanglant mais expéditif parsemaient le décor. Trop tard! Ils étaient arrivés trop tard pour les secourir. Du groupe d'avant-garde il ne restait plus rien.

Le visage fermé, le Visconti se remémora une discussion qu'il avait eu avec Enjoy et qui lui avait valu les réprimandes de plusieurs membres du clan: "ce n'est pas à toi de partir en éclaireur Joy!" lui avait-il martelé. "Laisse-moi faire cette tâche! Je suis apte à le faire!" Les Corleone étaient tétus. Ils avaient des principes et le Visconti s'était, ce soir-là, buté à ceux-ci. Pire, il s'était même accroché avec Ina à ce sujet. Ina..Où pouvait-elle être? S'était-elle elle aussi faire prendre dans le guet-apens de Sarani? Il lui avait fallu attendre la mi-journée pour finalement apprendre qu'elle était saine et sauve.

Le reste de la journée avait été consacrée aux palabres. La situation n'était pas des plus aisée. Que faire? Tenter de passer en force au risque d'affronter l'armée de Sarani? Attendre patiemment ici, cachés dans les buissons, que la chienne comme l'appelait les Corleone replie vers Genève? Les solutions n'étaient pas légions et il n'y en avait pas de bonne.

La veille avant son départ de Saint-Claude, le Visconti avait reçu une réponse de sa Grasce, fait qui l'avait étonné. Ainsi donc la duchesse Duchesse Cassandre Louna de Leffe van Loos avait daigné lui répondre, à lui le mercenaire, le moins que rien à ses yeux. En cet journée, Velasco n'avait pas vraiment la tête à la chasse. La fatigue physique lui avait ôté tout gout pour trouver un lapin, un perdrix ou un faisan. Que faire pour passer le temps et éviter de trop cogiter? Écrire peut-être?


Citation:

    A sa Grasce la Duchesse Cassandre Louna de Leffe van Loos.
    De Velasco Visconti, fier chevaucheur de la Méditerranée


    Quelque part en face de l'armée de Sarani, le 5 Avril de l'an MCDLXII

    Votre Grasce,

    Puisque c'est bien comme cela que je dois vous appeler, n'est-ce pas? J'ai le plaisir de vous apprendre que votre noblesse vient de marquer un demi-point après les deux touchés* qu'elle nous a récemment accordé à Saint-Claude et Pontarlier. En effet, j'imagine que les nouvelles ont été plus vite que mon pigeon, mais au cas où ce ne fut pas le cas, sachez que l'armée de Sarani nous a tendu une embuscade sur notre route de repli. L'hydre et la Spiritu Sanguis sont certes touchés, mais il ne sont pas morts, croyez-le bien.

    Voyez-vous, ce geste illustre parfaitement ce que je pense de la noblesse. Sarani vient de nous le démontrer : sa présence à Genève n'était pas requise pour assurer le maintien de l'ordre dans la cité visiblement tant haïe de la Franche-Comté. Elle a préféré pour cela intercepté notre colonne en pleine campagne en bénéficiant des renseignements d'un espion que les francs-comtois avaient réussi à mettre dans les pattes. Sarani avait les moyens de défendre Saint-Claude. Sarani n'en n'avait pas envie. Ça n'était sans doute pas amusant à ses yeux. Frapper les troupes d'Enjoy Corleone étaient bien plus drôle que de venir au secours des francs-comtois qui n'arrivaient pas à se débarrasser de nous, qui étaient visiblement en nombre insuffisant pour nous déloger. Ce qui s'est passé hier soir, c'est ce que j'appelle l'ironie du destin votre Grasce: l'illustration parfaite de ce que je vous disais et pourtant, c'est la Spiritu Sanguis qui pâtit du fait que j'avais raison sur vous.

    Ne vous avais-je pas parlé de fourberie aussi de la part de la noblesse? Je vais vous le dire: l'espion que les francs-comtois nous ont adjoint, c'est la preuve que la noblesse n'a aucun sens de l'honneur. Elle se fourvoie dans la bassesse la plus extrême comme le font les pires racailles et votre Cardinal est son fidèle serviteur. A moins que ça ne soit le contraire. J'avoue qu'entre les deux, je ne sais pas qui tire les ficelles de l'autre.

    Poligny n'aurait pas été attaqué par la Spiritu Sanguis si une armée franc-comtoise ne s'en était pas prise à plusieurs de nos membres, parmi lesquels figuraient d'ailleurs des enfants. Les armées frappent sans raison. Sans égard aux personnes. Pouvez-vous m'expliquer pour quelle raison les armées franc-comtoises ont attaqué des voyageurs à qui vous n'aviez rien à reprocher? Si l'on touche à un Spiritu Sanguis votre Grasce, il faut en payer le prix. La Spiritu Sanguis avait demandé un duel contre Sarani mais celle-ci a eu peur. Ou alors elle ne s'abaissait pas à se battre avec le petit peuple? Qui manque de respect à qui votre Grasce? Qui provoque les vengeances qui amènent d'autres vengeances, et ainsi de suite pour l'éternité?

    Prendre Genève par la force est une erreur grossière si un plan diplomatique n'est pas envisagé pour régler de manière définitive le conflit qui vous opposait à Genève. La guerre ne règle jamais ce genre de problème. A long terme, elle ne fait qu'envenimer les situations délicates. A court terme, je veux bien admettre qu'elle peut aider la diplomatie. Force aujourd'hui est de constater que le plan de Sarani a échoué. Elle attire chaque jour plus de mercenaires et de brigands en Franche-Comté. Elle lève contre elle les troupes suisses. Et même si elle gagnait cette guerre avec l'aide de l'Empereur, vos terres seraient sujet à des révoltes grandissantes pour des années et des années. Pire, j'étais à Saint-Claude. J'ai entendu ce qui se disait. Sarani divise la Franche-Comté. Les comtois combattent les comtois. Le maire légitime de Pontarlier, car quoi qu'en dise votre conseil corrompu c'est bien ce maire qui a été élu, préfère donner son appui à Léamance plutôt que sa confiance au conseil comtal. N'est-ce pas le fruit de la folie de Sarani? Elle a voulu se divertir. Elle est entrain de diviser la Franche-Comté. Et ça, ça n'est pas la Spiritu Sanguis, ni l'Hydre qui en sont responsable, c'est bien la noblesse comtoise!

    Vous me parlez de cette pauvre femme d'église capturée et torturée par les genevois? Moi je vous dis : qu'ont fait les comtois contre cette sanclaudienne qui se disait réformée? Elle, qui avait oeuvré de tout son coeur pour sa ville, quelle récompense a t-elle eu de cette noblesse qui l'a humilié, qui l'a obligé à démissionner du conseil municipal où elle oeuvrait? La liberté de culte est acceptée en Franche-Comté pour peu que l'on soit aristotélicien, c'est ça? Finalement, la Franche-Comté critique les méthodes de Genève...mais aime s'en inspirer également. Est-ce là les valeurs que la noblesse de vos terres désire mettre de l'avant?

    Vous vous méprenez fortement si vous pensez que je ne sais pas ce que le mot respect veut dire. Il y a bien plus de respect et de loyauté chez les mercenaires qu'il n'y en a dans la noblesse, cette frange de notre société toujours prête à se trahir à l'un l'autre, à se duper par des mariages arrangés, tout ça pour agrandir leurs terres ou gagner quelques écus supplémentaires à ajouter à leur immense fortune dont d'ailleurs, ils ne savent même plus quoi en faire.

    Respectueusement votre,



    P.S : J'ai accepté d'accoler le terme de Grasce devant votre nom parce que vous avez daigné répondre à ma lettre. N'espérez pas que j'en fasse de même un jour pour Sarani.


    * J'imagine que vous ne connaissez guère gracieux à vos yeux, mais c'est bien à la soule normande que je fais référence en parlant de touché. Si vous ne saisissez pas la subtilité de ma remarque, il me fera plaisir de vous apprendre dans une prochaine missive les rudiments, sans doute rustres mais ô combien plaisant, de cette activité physique.


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Cassandre_louna
La lassitude, y aurait-il quelqu'un un jour assez grande gueule pour pouvoir avoir le cran de déballer des mots qui pourrait mettre Cassandre out ?! Visiblement pas lui.
Mais il avait le don de l'amuser, un peu comme ses enfants au visage d'ange mais à l’âme barbare qui s'amuse avec une loupe à faire cramer ses pauvres fourmis qui ne demandent rien à personne.
Les fourmis sont-elles si différente de l'humain ? n'ont-elles pas un cœur, une âme Et comme dirait Pocahontas "Tu me parles de ma différence, je crois sans malveillance, mais si dans ton langage, tu emploies le mot "sauvage", c'est que tes yeux sont remplis de nuages, de nuages.


Pour toi l'étranger ne porte le nom d'Homme
Que s'il te ressemble et pense à ta façon
Mais en marchant dans ses pas, tu te questionnes
Es-tu sûr, au fond de toi, d'avoir raison ?

Elle lut donc la lettre amusée et répondit sur le même ton que le sien. S'il voulait jouer, jouons.


Citation:
De sa Grasce la Duchesse Cassandre Louna de Leffe van Loos.
A Velasco Visconti, fier chevaucheur de la Méditerranée


Salutation,

Je ne vous comprends pas vraiment. Vous dites que Sarani ne défend pas Saint Claude mais d’un autre côté, vos troupes viennent d’être frappées par l’armée de Sarani. En fait, vous n’aimez pas ne pas avoir le contrôle. C’est ça votre problème avec Sarani. Vous n’arrivez pas à la cerner, vous n’arrivez pas à lui tendre des pièges, mais elle, oui. Ça ne doit pas être facile à vivre quand votre principal ennemi a toujours une longueur d’avance sur vous, n’est-ce pas ?

Qu’avez-vous réussi exactement ? Prendre Poligny une ville fantôme ? Prendre Pontarlier suite à la traitrise de certains de ses habitants ? Se vanter de prendre Saint-Claude au moment où toutes les défenses sont ailleurs ? Vous voulez taper Sarani, vous vengez d’elle mais vous tapez toujours là où elle n’y est pas. C’est drôle, non ? Mais finalement elle a réussi à vous avoir, alors que vous essayez de vous enfuir lâchement.

Ne vous inquiétez pas pour les Comtois, ils ne sont point divisé. Certes, certains moutons noirs et âmes faibles râlent. Mais la majorité écrasante des Comtois sont unis face au danger, face aux mercenaires, face aux brigands, face à vous en somme.

Vous me parlez de cette pauvre sanclaudienne et de liberté de culte ? Vous savez bien qu’elle a été obligé à démissionner parce qu’elle a combattu les armées impériales à Genève. Ceci n’a rien à voir avec sa religion, ou plutôt, sa secte. Et oui, c’est ça les valeurs que nous voulons mettre en avant. La traîtrise et les traîtres n’ont pas leurs places parmi nous. Même s’ils étaient nos amis, même s’ils ont œuvré pour le Comté. La traîtrise efface tout, la traîtrise est impardonnable.


C.

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Vasco.
Pour un peu il s'ennuierait le Visconti. Plus de courses-poursuites, pour de combats dans les rues de Saint-Claude empuanties par les déjections qui s'entassaient, les relents de la maladie qui se propageaient et l'odeur de la peau tannée. Ah le quartier des tanneurs! Êtes-vous seulement un jour de votre existence passé dans un quartier de tanneurs? Les fragrances de la matière qu'on leur traite n'ont rien de celles que l'on retrouve dans une parfumerie ou chez les Grands de ce monde! Ah tiens, les grands justement! Sa Grasce lui avait répondu. Sa Grasce avait besoin d'une leçon! La joute des mots avait besoin d'être rehaussée d'un cran, assaisonnée de poivre et de sel à la mode tempérée. En ce jour par contre, il n'avait pas l'esprit à cela. Le sicilien avait reçu des nouvelles d'Agnesina. Visiblement, les blessures causées par les hommes de Sarani et ce Sergueï Novgorod étaient sérieuses. Velasco avait envisagé un instant de quitter les membres de la Spiritu Sanguis et de retourner secrètement à Saint-Claude mais les nouvelles qui lui étaient parvenus n'étaient guère bonnes. Toutes les routes d'accès étaient contrôlées. Les armes commençaient à parler de manière moins distinctives : "Tu n'es pas avec nous? Alors tu es contre nous". Ses chances de parvenir à Saint-Claude seul étaient minces. Et puis, il fallait qu'il tue ce Sergueï Novgorod!

Depuis quelques jours maintenant, le Visconti dormait du sommeil du juste. Fini les insomnies. Il se laissait bercer par le doux son d'une comptine macabre qu'il se chantait à lui-même : Lancelot de Bénoic, Sarani de la Fiole Ébrechée de Bénoic von Hohenhole, Sergueï Novgorod, Charli, Rastignac...


Citation:


    A sa Grasce la Duchesse Cassandre Louna de Leffe van Loos.
    De Velasco Visconti, fier chevaucheur de la Méditerranée


    Votre Garsce,




Le parchemin chiffonné alla se consumer au contact des braises encore chaudes du feu, ravivant soudain les flammes qui somnolaient, déjà presque éteintes. Visiblement, ce n'était guère le moment pour le Visconti de répondre à la Duchesse. Lorsqu'on intervertit des lettres ainsi, mieux vaut s'abstenir si l'on ne voulait pas devenir le plus grand gaspilleur de vélin que le royaume ait connu. Et pourtant, ce soir-là...

Citation:


    A sa Grasce la Duchesse Cassandre Louna de Leffe van Loos.
    De Velasco Visconti, fier chevaucheur de la Méditerranée


    Votre Grasce,

    Plus le temps passe et plus les choses se précisent. L'heure des règlements de compte approche. La Suisse ou la Franche-Comté va devenir payer le prix fort de ce conflit insensé dans lequel ils sont plongés. Voyez-vous, je vais faire preuve d'ouverture d'esprit. Je ne chercherai même pas à vous convaincre que tout ceci est le résultat de la folie de Sarani et d'Aristokolès. Je crois que cela serait peine perdue, tant de vous à moi que de moi à vous. Nous avons, vous et moi une vision différente du monde, et de facto des opinions divergentes sur la manière de le faire avancer.

    Je me contenterai donc ici de relever des faits. Prenons le cas de Sarani. En s'en prenant délibérément à Enjoy Corleone et à Agnesina Corleone, Sarani a porté le conflit sur le plan de l'affectif, de l'émotionnel et non plus sur le plan de la raison. Elle en voulait plus spécifiquement à Enjoy et à Agnesina, ceux qui portent la parole de la Spiritu Sanguis. Et savez-vous pourquoi? Parce qu'elle n'est pas capable de rivaliser avec elles sur le plan de la réparti. Sarani sait frapper et je crains fort que ses compétences en stratégies militaires ne soient restreintes - et je vous concède effectivement que ceci est une opinion et non un fait -. En frappant ainsi la Spiritu Sanguis, Sarani n'a pas protégé la Franche-Comté, elle a ainsi signifié son désir que nous restions dans la lutte. Saint-Claude pris, la Spiritu Sanguis et les hydres avaient-elles encore leur place dans la guerre? J'avoue que je n'en sais rien. De toute façon, désormais la question ne se pose plus. Comme toujours, Sarani agit...pour Sarani. Et elle ne se rend même pas compte du prix qu'elle paie pour toutes ces attaques. En agissant ainsi, elle a emprunté. Une dette se paie toujours votre Grasce! Elle l'apprendra à ses dépens.

    D'ailleurs, si vous voulez évoquez évoquer l'oeuvre de Sarani, allons-y : Poligny? Une ville fantôme? Est-ce la faute de la Spiritu Sanguis si elle est désertée? Est-ce notre faute si elle fut mal protégée par le conseil comtal et par la louve? Si maintenant, la Franche-Comté veut ne pas assumer cette perte, je pense qu'elle devrait l'annoncer clairement aux polinois et aux polinoises ne pensez-vous pas? Un peu de franchise plutôt que d'entendre les langues de bois des sieurs Starkel et Jony qui ne savent que se mettre des œillères devant les yeux ne ferait pas de mal à votre comté.

    Saint-Claude? J'ai le même raisonnement que pour Poligny...même si l'affaire de Saint-Claude est pire que celle de Poligny! La Franche-Comté avait infiltré la Spiritu Sanguis. Cette opération fut partiellement réussie mais elle a permis à votre comté d'être averti de notre action - et par la suite de frapper Enjoy et Agnesina aux alentours de Genève-. Pourtant, malgré nos doutes, Saint-Claude est tombé. Alors quoi votre Grasce? N'est-ce pas là le rôle de la noblesse de défendre sa population. La Franche-Comté avait tous les atouts en mains. La Franche-Comté a failli.

    Pontarlier? Ni l'hydre, ni la Spiritu Sanguis ne furent impliqués dans cette prise. Je constate cependant que tous les francs-comtois ne sont pas aussi disciplinés que des moutons aux ordres des bergers de la Fiole Ébrêchée. Certains savent encore réfléchir par eux-mêmes et se rendent compte de l'outrecuidance de cette famille et des intérêts qu'elle défend réellement : les siens et simplement les siens. Je ne crois pas les comtois divisés.

    Et maintenant quoi? Luxeuil? Quatre pertes votre Grasce! Quatre pertes en moins de trois mois. Voilà ce qu’ont couté les velléités de celle que vous défendez. Ensuite quoi? Vesoul? Dôle?

    Ce qui est drôle, c'est que vous semblez prétendre que seule la Suisse recrute des brigands et des mercenaires. Regardez donc la composition des armées comtoises vôtre Grasce, et vous verrez que Sarani mange également à tous les râteliers. Les mercenaires et les brigands, comme vous le dîtes, sont des deux côtés, ne vous détrompez pas. Le mal et le bien, si tenté qu'ils existent, ne sont pas répartis de manière unilatérale.

    De mon côté, je constate que chaque jour les rangs des réformés grossissent. Le Synode réformé est débordé de personnes qui veulent y assister. Ce n'est pas une opinion sicilienne, c'est un fait.

    En relisant cette lettre, je constate que j'ai échoué. Je voulais n'y coucher que des faits et j'y ai déposé beaucoup plus d'opinions que je ne le désirai. Il faut croire que les faits manquent de saveur s'ils ne sont pas saupoudrés et rehaussés des épices de l'opinion, n'est-ce pas? Dites-moi votre Grasce, avez-vous entendu parler de ce mariage qui unirait une Suisse, Elvy, à un certain général White qui se bat aux côtés de Sarani, si près qu'il en est presque dans sa couche? Viendrez-vous votre Grasce? Me ferez-vous l'honneur d'une danse?





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