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[RP]Longue est la route de la délivrance

Marzina
La campagne de Provence ne lui avait pas fait que du bien, à l'Altesse. Les tractations diplomatiques avec les intermédiaires divers et tous plus flippés les uns que les autres à l'idée que trois gus en armée passent sur leurs terres et en plus préviennent à l'avance l'avaient épuisée. A l'arrivée, le temps que les choses se décantent, elle s'était reposée, profitant du doux soleil de Provence pour récupérer quelques forces tandis que le ventre ne cessait de croître et de faire souffrir une à une chaque parcelle de son corps, muscle ou os, voire même quelques nerfs. Vint un moment où l'énergie fût récupérée et qu'elle tournait en rond comme tout le monde après un semblant d'activité, à l'exception près qu'elle-même s'arrêtait toutes les cinq minutes de faire le tour de la bourgade pour une pause pipi ou juste pour reprendre son souffle.

L'ennui l'avait rendue particulièrement irritable, sans parler des contractions qui avaient commencé à se déclencher de temps à autre sans prévenir, et de Finn qui hurlait paniqué qu'elle ne devait pas accoucher en Provence. Elle n'était pas stupide, étant donné les douleurs que représentaient déjà ces petites contractions, elle se doutait bien qu'elle aurait du mal à contenir des contractions plus importantes. Heureusement si le petit ou la petite ne décidait pas de brusquer les choses, elle avait encore quelques semaines devant elle. Sauf que le stress montait à mesure que l'échéance se rapprochait. Au point de la faire retourner dans une église lors d'une période de contractions, se jetant lourdement à terre pour s'accrocher au bas de la bure du curé pour le supplier "Dites-lui qu'elle le reprenne, dites à Wilgeforte que je veux pas crever, il faut qu'elle reprenne le môme!". Bien sûr, le curé s'était enfui en craignant une crise de démence, la laissant seule à devoir se relever déséquilibrée par son ventre comme une tortue qu'on aurait mise sur sa carapace.

Aujourd'hui encore elle s'ennuyait tandis que les préparatifs du retour se mettaient en place et qu'elle attendait affalée à l'ombre sur un gros coussin, seule position qui atténuait un peu les douleurs dorsales et soulageait ses pauvres jambes. Il FALLAIT qu'elle ennuie quelqu'un, seul moyen de mettre fin à l'ennui justement. Et justement, son mari venait de lui écrire.




Braves gens,


La route fut longue et semée d'ennui jusqu'à la présente délivrance, mais il est l'heure de quitter la garrigue pour de bon et de rejoindre les contrées viticoles de Bourgogne. Telle sera notre étape avant de regagner Breizh.

Je vous demanderais donc de bien vouloir plier bagages et de retrouver ma lance dès aujourd'hui. Si tout va bien, nous pourrons mettre les voiles dès ce soir (mais en restant sur la terre ferme, rassurez-vous).

Alors en selle.


Finn Ó Mórdha


PS : Sauf vous, la voiture vous attend.
PPS : Je vous ai offert une épée, veuillez ne pas l'utiliser pour me raccourcir d'une tête.


Avec parchemin et encre, elle entreprit d'achever le pauvre futur père et nouveau mari.



Brave mari,

La route est encore au contraire fort longue jusqu'à la délivrance, une route pavée de douleur et qui ressemble à s'y méprendre à un Enfer, à la différence près qu'on s'y fait CHIER -en Enfer au moins ils savent faire la fête je suis sûre!.

Je m'ennuie déjà ici, alors dans la voiture c'est pire!
HORS DE QUESTION QUE JE BOUGE D'ICI!
Partez chercher votre vin et vous faire arnaquer par votre ami seul.
Vous m'aviez promis un cadeau pour me faire passer le temps, et rien du tout, peau de zobi et balai de crin, RIEN, NADA!
Je passerai le temps en déterrant vos économies sous les cailloux, et je mettrai au monde notre enfant ici, et tant pis s'il a un accent de merde et qu'il crisse comme un grillon!

Votre femme

PS: j'ai mis un contrat sur la tête de l'irlandaise. Ça m'a amusée un temps. Je compte sur vous pour payer, j'ai plus un écu, j'ai même dû revendre l'épée pour payer l'acompte.

_________________
Finn
Campagne provençale, quelle blague. L'aspect militaire de l'expédition aura complètement échappé à leurs hôtes, lesquels ont préféré se larder à coup de diatribes plutôt qu'à coup d'épée. Bruyante Provence, bruyants Provençaux, mais pas que...

De la ceinture d'arbres entourant le campement, il ne demeure plus que des troncs amputés et noircis. Pour certains rougeoyants encore du génocide forestier commandité par l'Ó Mórdha. On fête la fin de mission en grande pompe ? Non, on met un terme à l'existence de ces maudites cigales qui lui ont pourri tout son séjour avec leur grésillement incessant.

Affairé sous la tente, l'Irlandais envoie ses derniers rapports avisant l'État Major breton du départ des troupes, s'autorisant parfois un infâme sourire au son des ultimes détonations. Cette petite revanche lui aura certes coûté cher en poudre noire, mais les tractations commerciales le réclamant plus au nord devraient suffire à colmater la brèche dans son cœur pingre. Sauf que lorsqu'un problème est réglé, un autre prend le relais pour son plus grand bonheur.

Le billet de l'épouse est délivré sur le bureau.


- « Ah la garce... Mog ! »

Récemment revenu d'un périple dans la garrigue environnante le teint roussi par le soleil démoniaque de Provence, le compatriote répond à l'appel d'une démarche douloureuse sur chaque pas. Jusqu'ici étranger au climat méditerranéen, l'Insulaire n'est plus qu'un cancer de la peau ambulant, semant son épiderme brûlé partout où il passe. Tel fut pour lui le lourd tribut à payer pour réussir à trouver le présent qui correspondrait aux desiderata de la pénible Madame Ó Mórdha.

- « Va me chercher ma femme, elle veut son cadeau. Et avec diplomatie, hein. »
- « Je refuse de lui adresser la parole. »
- « Voilà. Porte-lui plutôt ça, qu'on puisse enfin décarrer d'ici. »


Citation:



    Ma Sirène aux écailles d'or,


    Nul besoin de mettre votre utérus en ébullition.

    Je vous ai trouvé le parfait compagnon de route.
    Retrouvez-moi sous la tente, que je vous présente l'un à l'autre.


      Votre Canard au whiskey





- « Ah et tu t'assureras que l'Irlandaise est en un seul morceau aussi... »
_________________
Marzina
Humeur de chien, la lettre ne l'avait amusée qu'un temps. Attendre la réponse semblait extrêmement long lorsque l'on avait que çà faire, voire même lorsqu'il n'y avait que ça qu'on pouvait faire. Elle avait néanmoins trouvé une autre occupation diabolique: raconter sa vie aux serviteurs qui venaient lui apporter à boire, histoire de savourer leur souffrance en narrant les siennes.

"J'aime plus la Provence. Vous savez, ca a un petit air dépaysant sur les tapisseries. Ca vous fait dire: "tiens, et si j'allais y cueillir un bouquet de lavande pour mettre dans mes latrines?". Mais au final, ce peuple qu'on imagine si près de nos ancêtres, bruts et primitifs -dans le sens noble du terme bien sûr- ne sont que des politiciens pas mieux que les autres. Pis que les autres! Quand on vous disait "Lions de Juda", je suis sûre que vous faisiez dans vos braies du genre "Oh ma Doué nooooooon, je vais me prendre un bourre-pif!"...MAIS NON! Rien du tout, cet animal là ne se bat pas, il PARLE. Tout comme le Provençal d'ailleurs. Il râle que ses terres sont envahies; et bla bla bla, et snirf snirf, et bouhouhou, et "Venez m'aider ils sont méchants", et quand tu arrives ils sont d'une crétinerie plus affligeante encore! "N'y touchez pas ils sont gentils finalement!". Je sais pas si on peut aller jusqu'à gentil, mais c'est sûr qu'ils ne feraient pas de mal à une mouche, m'est avis qu'ils ne savent même pas tenir une épée! Ils doivent conquérir les foules à la manière de ce prêtre étrange là, Lotx. "Que tous ceux qui m'aiment lèvent le bras! Suivez moi!". RI-DI-CULE."

Voyant arriver Mog, elle plisse les yeux, ce qui entraine une pause dans son récit. Pause que l'énergumène coincé depuis plus d'un quart d'heure guettait justement pour fuir. Grognement de la blonde.

"Raaaaaaah, mais partez paaaas! Je vous ai pas encore raconté la sensation ignoble que je ressens lors de mes contractions!"

Alors que l'homme se met à courir plus vite encore à ses mots, elle se rembrunit:

"Vous n'aurez plus JAMAIS l'occasion de savoir!"

C'est peut-être justement son intention...
Voyant qu'il ne reviendrait pas, elle tourne ses yeux noirs vers l'Autre.


"Tout ça, c'est VOTRE faute. Vous avez fait fuir mon camarade de jeu!"

Le genre de jeu où l'un s'amuse et l'autre pleure en silence en attendant que ca se passe.

"Que me vaut le déplaisir de votre face sous mes yeux?"

Devant son silence, elle ricane. Dans un murmure elle ajoute:

"Vous êtes là pour l'annonce concernant l'Irlandaise pas vrai?...Non mais c'est ouvert à tout le monde, ne vous inquiétez pas. Même ceux que je n'aime pas! Et puis vous connaissez le payeur en plus, c'est votre patron."

Regard scrutateur sur l'homme.

"Vous êtes ridicule, rouge comme un coquelicot! Je vous dénoncerai. Nul doute que pour prendre un teint pareil, vos idées à mon égard sont tout sauf chastes!"

Froncement du nez.

"Vous n'avez pas honte?! Je suis une femme mariée, et enceinte de surcroit!"

Au cas où le ventre rond qu'elle se trimbalait depuis quelques mois ne lui aurait pas mis la puce à l'oreille.
Il faut croire que c'en était trop pour l'homme, qui finit par lui adresser la parole pour enfin pouvoir lui remettre le mot.
Grommellement de la blonde.


"Vous auriez pu commencer par ça au lieu de me faire perdre mon temps!"

Voyant qu'il ne lui serait d'aucune aide dans le redressement de son corps dans l'axe normal gravitationnel, Madame Ó Mórdha réclame de l'aide et retrouve le plancher des vaches, ou plutôt le sol cramé des feu-grillons, et se dirige à pas lents vers la tente où s'était réfugié son époux, non sans se protéger des rayons du soleil par une petite ombrelle de dentelle pour préserver son teint d'albâtre.

"Même pas en rêve que je vous prête mon ombrelle! J'ai vu vos regards envieux. Je vous tiens à l'oeil, tenez-le vous pour dit."

Et redressant le nez, elle poussa la porte de la tente avec son ventre, avant de se souvenir qu'il y avait Finn derrière, et de lâcher l'ombrelle maladroitement pour pousser la porte avec les mains cette fois, manquant de s'empêtrer dans l'objet sur le sol. Tentant alors de se pencher pour le ramasser, la voici coincée par son ventre.

"Raaaah, la dernière fois je pouvais encore!"

Voilà qui va améliorer son humeur à coup sûr.
Plissement des yeux sur Mog, qu'elle regarde droit dans les prunelles en tentant de lui intimer un ordre silencieux.

*Ramasse l'ombrelle, tête de piaf.*

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Mog
Égale à elle-même, la Bretonne lui a cassé la tête sur tout le trajet menant à la tente, allant jusqu’à rire de son malheureux teint de pivoine qui pèle au soleil. Égal à lui-même, Mog n’a pas décroché un mot, s’étant promis d’éviter de se montrer désagréable avec cette créature du Sans Nom, mais bénéficiant néanmoins des faveurs de son vieux camarade. Un mystère pour lui qui s’était habitué à l’épouvantail scandinave, la précédente, celle qui, aujourd’hui plus encore, lui manque cruellement.

Quelle idée de s’enticher de pareil engin… Au moins, la Danoise le traitait bien. Plutôt bien. Enfin, mieux. À l’exception du porc d’Anglois au crin roux qu’elle se trimbalait, elle était parfaite. Celle-là, elle refuse même de lui prêter sa putain d’ombrelle !

Le trapu soupire à ce dernier caprice de l’Altesse, et presse le pas avec la hâte de pouvoir lui fausser bientôt compagnie. Enfin, la tente. Esquissant le début d’un demi-tour, le Gaélique s’arrête en voyant la fâcheuse posture de sa nouvelle maîtresse. C’est alors qu’il se bidonne, sans grande retenue, et joint les mains pour remercier le Très Haut de lui offrir cette douce revanche.


- « Quelque chose va pas ? On est bloquée ? »

Sans cesser de ricaner de l’infortune de sa voisine, Mog se porte malgré tout à son secours. Ne pas oublier qu’elle a les moyens de le faire pendre au moindre pet de travers. Déboulant derrière la malheureuse, le bedonnant se penche pour ramasser l’ombrelle entre ses doigts boudinés et tente alors de redresser Son Altesse, en tirant maladroitement sur les épaules.

- « Allez surtout pas vous faire d’idée, hein… »

Je ne fais que mon travail.
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Finn
Sous la tente, ça rigole moins. L’Irlandais senior se trouve accroupi face à un panier enveloppé dans un linge sale et fermé à la ficelle grossière. Cet imbécile de Mog l’a réellement emballé comme un paquet cadeau, tout juste flanqué de quelques trous pour l’air… De faibles couinements s’impatientent à l’intérieur, tandis qu’il tente de libérer le présent. Une petite chose fauve aux babines tombantes finit par éclore de l’amas de toile, roulant pour s’en affranchir avant de fixer la trombine hémiplégique dans les yeux.

Approchant le museau de celui du chiot, l’Irlandais se fend d’une grimace critique en traquant le moindre défaut de fabrication. Le jeune dogue semble à peine sorti de sa mère, pourtant fripé comme un vieillard sortant du bain. Du bout des doigts, Ó Mórdha chahute la demi-portion dans l’espoir d’une réaction violente, mais ne reçoit pour seules représailles que de joyeux jappements et d’inoffensifs mordillements. Un soupir consterné sonne la fin de la récréation.

- « Mauviette… »

Un autre chahut attire son attention au dehors. Croyant à des mômes s’amusant avec la toile de tente, l’Insulaire se dresse sur ses cannes pour rejoindre l’entrée et l’ouvre d’un geste sec. Une expression sévère accueille la vision d’horreur mettant en scène son épouse et Mog dans une position plus que douteuse… L’une penchée en avant et l’autre derrière, façon levrette.

L’Irlandais sourcille placidement, à la manière du chiot dans ses bras.


- « Ravi de voir que ça colle entre vous. »

Un regard accusateur à l’épouse, tandis qu’il réalise le fait aggravant :

- « Et sous le nez de mon fils, en plus ! »
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Marzina
La vie est dure, dure, dure quand on fait tout pour deux, même s'ennuyer! Mais elle est un peu plus douce quand on est noble et qu'on a quelques gens à martyriser sous la main. Elle plisse les yeux lorsque l'autre se bidonne sans retenue aucune.

"Mais non je suis pas bloquée, l'ombrelle est trop loin j'ai pas le bras assez long!"

Le grand problème de sa vie ça...pas le bras assez long. Pour ça que l'Altesse n'a toujours qu'une baronnie. Avec tous les services rendus à son pays, si elle l'avait eu long le bras, elle aurait déjà des terres suffisantes pour avoir un vassal pour la protéger et rosser ceux qui, comme cet énergumène, essayeraient d'égratigner le prestigieux prestige princier. Elle lui retire l'ombrelle des mains d'un geste sec avant de pousser un cri de surprise.

"Aaaah! Mais vous faites quoi là?! Me touchez pas, sagouin!"

Et l'Irlandais d'apparaitre au moment même où elle se retourne pour abattre son ombrelle sur l'impudent...ombrelle qui dans un "crac" déchirant lui rappelle qu'elle n'est pas une arme appropriée. Regard dépressif porté sur l'objet qui avait été son plus fidèle allié depuis son arrivée en Provence...et qui maintenant n'est plus.
Mais si Mog développait au moins une bosse, au mieux un coquard, au moins elle ne se serait pas sacrifiée pour rien! L'insinuation de Finn lui arrache alors un cri de fureur tandis qu'elle le menace du bout de son ombrelle cassée en deux dont l'extrémité pend lamentablement dans le vide.


"M'enfin vous m'insultez là, Irlandais de malheur!"

Et de plisser les yeux.

"Mon mari vous corrigera s'il entend de pareilles insinuations sur l'honneur et la dignité de son épouse!"

Et de lâcher un rire sarcastique.

"Haha! Mais non c'est vous! Vous devriez avoir HONTE, HONTE de douter de votre femme qui porte jour après jour son fardeau, votre enfant! NOTRE HERITIER! Vous souvenez vous?!"

Au cas où il aurait oublié depuis qu'elle lui a rappelé quelques instants plus tôt dans son court mot, ou qu'il s'était habitué au ventre énorme qu'elle trimbalait et aurait oublié ce qu'il contenait.
Et de se rendre brutalement compte, entre deux menaces, qu'entre son arme de fortune et l'infortuné mari il y a un truc qui bouge. Avec des poils, des yeux. Et une truffe. Un truc que l'Irlandais tenait dans ses bras.Un sourcil se fronce, avec comme un doute alors qu'elle s’enquiert:


"Vous vous êtes récemment pris d'affection pour les bêtes? C'est un nouveau genre de grossesse nerveuse, au lieu de prendre du bide vous sauvez les bêtes errantes? Ou bien vous êtes en train de vous entrainer à la paternité avec un sale...un sale petit avorton..."

Et les yeux posés sur l'animal de se faire humides tandis que les traits juvéniles se détendent.

"...avec une truffe trop mignonne et des grosses pattes!"

Les hormones parfois peuvent avoir un pouvoir totalement effrayant.
Et de déloger séance tenante le petit animal des bras de son propriétaire pour le hisser au dessus du ventre rond, tentant tant bien que mal de réussir à le tenir.
L'entrainement serait sans doute nécessaire, le chien débattant ses pauvres pattes pendantes dans le vide, tentant de trouver un appui tandis que les bras maigrichons le maitrisaient autant que possible avec une maladresse criante.


"Que comptiez-vous donc faire de cette pauvre bête encore?"

Oui "encore", comme s'il passait son temps à martyriser les êtres vivants autour de lui.
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Finn
Ses certitudes s’écroulent d’un instant à l’autre alors qu’une réflexion le frappe en reconsidérant le duo pris en faute : ils portent encore leurs fringues et jamais Marzina n’a tenté de l’assommer après un « congrès de la vache ».*

Loin de reconnaître sa méprise, l’Irlandais toise l’insolente épouse avec un aplomb effarant, faisant fi des divers reproches adressés à son encontre. Une grimace cependant, à celui qui suppose qu’il ait sombré dans l’affection des bêtes, et plus particulièrement des avortons comme le chiot qu’elle lui ravit des bras.


- « Moi, aimer les sales petites créatures maigrichonnes ? Nenni. En ce domaine, vous êtes la seule, mon exception à la règle. »

Prends-toi ça dans la mouille, Bretonne de malheur. Et pour tout te dire :

- « Voici votre nouveau compagnon de route. Votre cadeau, comme promis. »

Histoire qu’on aille pas douter qu’Ó Mórdha tient bien ses promesses. Mog ne commet pas cette erreur, pas après avoir vu son vieux camarade rosser quiconque s’approchait d’un peu trop près de ce qui est sien. La main fichée sur le front, et souffrant visiblement le martyr, le trapu détale loin du couple infernal non sans signer son départ d’une doléance aussi désespérée que vaine :

- « Rends-moi Astana ! »

Elle ne l’a jamais tabassé à coups de parapluie d’été, elle…

Finn grince des dents sans relever, et poursuit plutôt en observant avec quelle maladresse Penthièvre traite son gesticulant présent.


- « Je vous présente mmh… » Réfléchissant, l’Irlandais regarde son compatriote s’éloigner, puis le chien. Le compatriote, le chien. La ressemblance est flagrante. « … Mog II ! »

Des babines particulièrement relâchées, un corps trapu, et un regard ne dénotant pas une intelligence fulgurante : y a pas gravure.


*Le Kâmasûtra.
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Marzina
Les yeux noirs tuent à distance celui qui a osé prononcer le nom de celle qui a voulu sa mort. Elle s'occupera de son cas plus tard, et il prendra CHER. Puis elle se tourne à nouveau vers son mari avec un air innocent et perplexe.

"Mog II?"

La bretonne grimace.

"Avouez qu'il partirait mal dans la vie cette pauvre bête, avec un nom pareil!"

Elle plisse les yeux tout en fixant le chiot. Après de longues secondes d'intensive réflexion, elle annonce en tentant de le prendre dans ses bras pendant que simultanément l'animal tente de s'enfuir:

"Le chien."

Et pour ne pas se prendre de réflexion, elle ajoute:

"Je lui ai pas encore trouvé de nom en fait. Alors en attendant, ca sera "le chien"."

Alors que le chiot s'agite, la bretonne grimace de douleur et le presse en posant une main sur son ventre.

"Reprenez-le, reprenez-le il est lourd!"
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Finn
Comme il est à présent de notoriété publique que le couple Ó Mórdha est toujours le dernier arrivé aux cérémonies, son don singulier pour les sobriquets minables ne devrait plus être ignoré longtemps.

Récupérant le chiot entre ses pattes, le Gaélique le porte à bout de bras et réfléchit à un moyen d’alléger la créature.


- « Voulez qu’on l’affame ? »

Oui car les idées à la con font aussi partie du patrimoine familial.

Les billes noires roulent finalement vers l’épouse, visiblement torturée par les coups de son locataire utérin. Serait-on prêt à lever le camp ? On a lancé le plan canin pour ça, et en urgence.


- « Je l’ai choisi fauve, comme votre cheval, mais vous devriez attendre qu’il grandisse un peu pour le monter, celui-là. En attendant donc, et si je vous conduisais au coche ? C’est qu’on a de la route… »

Ou comment la pousser gentiment vers la sortie.
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Marzina
L'idée d'affamer la créature affole la future mère, déjà tiraillée par son instinct maternel, prête à materner toute créature vivante en mal d'affection -à part Mog et Sakurah, cela va de soi.

"Je propose qu'on le laisse par terre. Il va faire de l'exercice, ca va le faire maigrir un peu."

Loin d'être prête à partir, la blonde se sentirait presque prête à faire construire un château de Quiberon bis sur ces terres ravagées par le feu dévastateur de la colère irlandaise, comme la renaissance de la vie après l'Armageddon. C'est que ça a des idées de grandeur, les femmes enceintes! Le fait de bientôt donner la vie la ferait presque se prendre pour Dieu.
Mais Dieu est fatigué pour le moment. C'est bien pour ça qu'il a créé le dimanche -bien que ca ne soit pas encore dimanche. Alors Dieu-aux-boucles-blondes déclare avec toute la royale majesté dont elle est capable:


"J'aime pas le coche. Et je suis fatiguée."

Depuis que son ventre avait atteint sa taille maximale -du moins on l'espère-, la blonde passait plus de temps endormie qu'éveillée. Étouffant un bâillement elle se dirigea donc lentement de sa démarche de palmipède vers son lit dans la tente où elle se laissera choir avec toute la grâce dont sa grossesse l'avait dépourvue, avant de sombrer entre les bras de Morphée. Et le chien?
Elle l'a oublié, et il gambade joyeusement après LE grillon qui a échappé au massacre.
Non, la mère modèle, c'est pas encore gagné, même surveiller un chiot est trop difficile...


_____________________________________
Quelques heures plus tard

Les yeux clignent lourdement, les lèvres roses s'étirent en un nouveau baillement, et la blonde étire les bras pour se réveiller tout à fait. Y allant franchement, un bras rencontre une surface dure qui lui fait réprimer un juron en la déséquilibrant, la réveillant bien pour le coup lorsqu'elle tombe sur un sol qui est à la fois immobile et mouvant. Drôle d'impression. Elle est...dans le coche.
Ses mains rencontrent sur le sol des morceaux, et en en remontant un sous son nez, elle reconnait un morceau de jambon. Ses yeux s'agrandissent de stupeur et de colère, se posant sur le criminel, tranquillement endormi sur la banquette d'en face, ronflant et le ventre si plein qu'il en était rond.


"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!"

Cri de rage mêlé de détresse. Non seulement elle est dans ce coche qu'elle déteste, mais en plus ce satané animal a dévoré les provisions.

"FIIIIIIIIIIIIINN!"

Ca sonne un peu comme "Je vais vous tuer."

"Je vais vous tuer!"

Passant la tête à la fenêtre elle lui annonce:

"Où on va? Le chien a dévoré tout! TOUT! Il faut l'achever, il a le Diable au corps!"

La peine de mort, par contumace. Ca se passe comme ça chez les Ó Mórdha, surtout si on touche aux provisions.
Vous voilà prévenu.

_________________
Finn
À peine a-t-on réussi à mettre tout ce petit monde en mouvement que déjà, les choses se compliquent. Certains s’évertuent à les compliquer, toujours, et c’est presque toujours les mêmes.

Un cri ; sur sa monture, Ó Mórdha lève un doigt pour réclamer le silence autour de lui.


- « FIIIIIIIIIIIIINN! »

Et maintenant la menace de mort.

- « Ah ça, c’est ma femme. »

L’expertise est formelle, ce qui n’est pas dur quand chaque réveil ressemble désespérément au précédent. Le sommeil princier ne leur a pas épargné longtemps les crises hormonales et autres joyeusetés du cycle gestatoire féminin. La boucle furieuse, Madame sort la tête de sa cage qu’on aurait préférée plus étanche.

- « Raaah mais quelle idée j’ai eu de vous foutre en cloque, j’aurais mieux fait d’me casser une patte ! »

Abandonnant la tête de cortège, l’Irlandais revient flanquer le coche côté porte, et jette un œil à l’intérieur. L’offrande, qui était censé apaiser le courroux de la Princesse lorsqu’elle se rendrait compte qu’on l’avait transportée à son insu dans la voiture, n’était plus. Un regard au chiot repu, puis un davantage surpris à l’infortunée qui n’en aura pas eu un seul morceau.

- « Je vous aurais cru plus combative. »

À plus forte raison qu’il s’agissait de défendre sa nourriture. On aurait pu penser que l’Altesse boulimique ne se laisse pas abuser de la sorte par un jeune dogue.

- « Avant de l’abattre, vous pourriez au moins tenter de l’éduquer. Et dire que vous allez devenir mère ! »
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Marzina
Décidément, il était grandement temps que l'héritier arrive. La mère était exténué, et il semblerait que le père le soit tout autant, sans parler de la crise de nerfs qui couvait parmi les membres du convoi régulièrement malmenés par le sac d'hormones orné d'une crinière blonde. A la première réflexion s'ensuit une moue boudeuse.

"Il a fait ça discrètement, il est vil. Il a profité de mon sommeil pour m'arnaquer. Tout comme vous d'ailleurs!"

Regard noir à l'intéressé qui a remis l'oiseau doré dans sa cage de même. Un oiseau qui ne rêvait plus que de retrouver les différentes cours royales étrangères, de participer à des joutes, des bals, des banquets et autres joyeusetés auxquelles elle avait été habituée durant son jeune âge et dont sa grossesse avancée l'avait privée. Peut-être que son statut de femme mariée aussi mais elle se refusait à l'admettre, parce que là où la grossesse ne serait bientôt plus qu'un souvenir, le mariage lui durerait aussi longtemps qu'elle vivrait. Et puis elle avait besoin d'un prétexte pour porter ces splendides nouvelles chaussures qu'elle avait dégotté en Provence, preuve que ce voyage n'aura pas servi à rien.
Petite moue boudeuse tandis que la nostalgie l'étreint: repenser aux festivités ne manquait jamais de raviver la cruelle absence de Marie, la seule femme qui avait su autant s'extasier qu'elle sur la nécessité de changer de chaussures plusieurs fois dans une même soirée, ou se rendre aussi ivre qu'elle par solidarité féminine. Y'a pas à dire, si Finn pouvait remplacer tous les autres hommes sur terre, restait que la blonde ressentait de plus en plus le besoin d'une présence féminine pour partager les futilités typiquement féminines auxquelles Finn n'avait de toute façon jamais compris.
Soupir désabusé de l'Altesse tandis qu'elle marmonne:


"Ca s'éduque pas un monstre. Un monstre de gloutonnerie et d'égoïsme! D'ailleurs vous ne m'avez pas dit, est-ce un mâle ou une femelle?"

Et d'ouvrir la porte.

"Venez donc me montrer votre grande expérience de l'éducation à distance des mômes! Parce que je vous rappelle quand même que cette fois, vous n'allez pas vous sauver quand il pointera le bout de son nez, vous m'avez promis de l'éduquer à mes côtés!"

Et de reporter son regard vers le chien en plissant des yeux.

"Que pensez-vous de Morfal?"

Et le chiot de lancer un regard mi-surpris mi-apeuré, sentant bien que ca tourne mal pour lui, sans trop comprendre pourquoi.
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Finn
À la remarque sur sa propre vilenie, l’Irlandais s’autorise un ricanement. Au sein du couple Ó Mórdha, se faire des crasses relève du concours, du sport conjugal, et rien n’est plus doux que de lire dans les prunelles de son épouse qu’on a remporté la manche. Chacun sa façon de se prouver son amour.

Là, il semblerait cependant qu’il ait frappé un peu trop durement. Prinsez nous fait sa tête de chien battu ce qui, dans le cœur du Gaélique, sonne comme une victoire amère. Sournoise contre-attaque ? Non, elle n’oserait pas simuler une telle expression de mélancolie. Suspicieux, l’Irlandais dévisage l’âme sœur qui bientôt reprend du poil de la bête ; le vieux grommelle.


- « Un mâle, bien sûr. Y a assez de bonnes femmes dans cette troupe. »

La porte s’ouvre et, après avoir confié ses rênes à Mog et enjambé sa selle, le cavalier s’engouffre dans le coche en marche. À peine s’est-il installé sur les coussins de l’espace réduit qu’on le tacle méchamment sur ses abandons de paternités. Décidant d’ignorer cette basse attaque, l’Irlandais soulève le chiot pour s’entretenir avec lui. D'homme à homme.

- « Morfal… » Les yeux dans les yeux, Ó Mórdha semble vouloir capter une réaction. « Mmo.. Mmmorf… Mmmmorfal… »

Ainsi se poursuit l’insolite échange entre l’homme et la bête, jusqu’à ce qu’enfin le verdict tombe sous la forme d’un léger aboiement : « Morf ! ».

- « Il a l’air d’aimer. » Le chien s’échappe et la morgue insulaire revient narguer la Blonde. « Voyez, c’est comme ça que faut s’y prendre : co-mmu-ni-quez ! »

Et relevant le menton : « Comment croyez-vous que j'ai éduqué Mog. »
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Marzina
Levant un sourcil circonspect, l'épouse découvre avec horreur l'hémiplégique barbare qu'elle a épousé qui se tape la discut' façon "ouuuh t'es beau toi" avec un chiot débile.
Et de commenter avec une grimace d'horreur:


"Je me fous totalement qu'il aime son nom ou pas! S'il l'aime je vais le changer tiens! Et arrêtez tout de suite de devenir gâteux, vous devenez franchement flippant là! Si vous êtes comme ça avec un chiot, j'ai peur de vous laisser avec notre enfant et de vous retrouver complètement... complètement... enfin ca ferait peur quoi! Je vous aime viril quoi, kaoc'h!"

Voilà qui est dit, sans s'en rendre compte en plus. Et de continuer en se caressant pensivement le ventre.

"Vous n'avez pas "éduqué" votre débile, il ne pense pas par lui-même: vous l'avez dressé, il obéit à des ordres qu'il connait contre des récompenses ou des punitions. Un enfant c'est pas..."

Et de froncer le nez, fusillant du regard son ventre rond.

"Raaaah, mais c'est pas bientôt fini oui?!"

Et de reprendre les caresses sur son ventre nerveusement.

"Il venait de se calmer pourtant, et ça recommence!"

Et de se pencher vers le ventre pour lui ordonner sévèrement:

"Arrêtez MAINTENANT. Fini. STOP."

De tourner ses yeux plissés vers Finn.

"Votre théorie ne marche pas, il est en train de me détruire le ventre à coups de pied!"
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Finn
Ça alors, on met en doute la virilité de sa paternité ?

- « Je vous montrais comment VOUS, vous devez procéder. » Plissant les yeux, le Gaélique pointe un doigt menaçant sur l’épouse : « Méfiez-vous ! »

Oui, méfie-toi Bretonne, il pourrait t’en coller une pour moins que ça. D’ailleurs, l’héritier s'en charge, ruant dans les brancards* du vaisseau mère.

- « Haha, c’est bien le fils de son père ! Trop viril pour vous, peut-être ? »

Se désintéressant complètement de la boule de poils ras, le Gaélique observe sa voisine tenter de se faire obéir de son ventre.

- « Éduquer, dresser, quelle différence ? Je vois pas où est le problème, tant que le sujet se plie aux ordres. Le bâton et la calotte, y a que ça de vrai. »

Et tout en dissertant dans un français, tout au moins lacunaire, tout au plus arrangeant, l’Irlandais croise les bras.

- « C’est pas la théorie, c’est vous qui l’appliquez mal. À cette forme de communication doit répondre la même : frappez-le. »


*Au XVe, longs bouts de bois prolongeant vers l'avant la caisse d'une voiture, et entre lesquels était placé l'équidé chargé de déplacer la charge que son maître devait transporter d'un endroit à un autre ou les passagers que le chariot contenait.
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