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[RP] On a tous des secrets...

Camillle_
[Ce RP comporte des scènes qui peuvent choquer les plus jeunes.]


Deux semaines s’étaient écoulées depuis l’incident. Les marques s’étaient dissipées, les bleus effacés et l’Enfumée avait à nouveau été souillée de soupirs et de nacre, de draps griffés d’envie et de murmures féminins. La courtisane avait surmonté sa crainte et son appréhension en s’offrant à un nouveau client dans cette même pièce, sur ces mêmes étoffes. Tout était semblable et pourtant si différent. L’odeur de ces encens, les danses incessantes de ces bougies incandescentes, cette peau qu’elle sentait glisser sous ses doigts et ce désir qu’elle vit naître dans ce regard. Néanmoins, l’attention était différente et ce ne furent pas les coups qui s’abattirent contre sa peau ambrée mais bel et bien des caresses. La douceur, c’était là tout ce qu’elle espérait…Les nuits étaient désormais paisibles, la chemise d’Adryan toujours cachée sous ses draps et des sourires se glissaient, ci et là, à l’attention du mentor et de portier. Deux hommes placés sous la confidence et la confiance.

Néanmoins, Camille gardait pour elle, la raison même de ce changement d’apparat. Son tablier de serveuse avait été abandonné au profit des toilettes élégantes de courtisane et sa dignité vendu au plus offrant. Tout n’était qu’une question d’écus et de rapidité. Plus vite elle accumulait les écus et plus vite ses engagements seraient tenus. D'ailleurs, l'aube frappe les carreaux de l’Aphrodite, transperçant les couloirs d’une clarté venue d’un autre monde. Les courtisans dorment encore et pourtant Camille se prépare en silence. Habituée, elle revêt cette tenue masculine qui la rendait transparente et insignifiante et alors qu’elle arpente les couloirs de la Maison Haute, elle s’engouffre dans la Maison Basse pour retrouver la Droguerie. Depuis ce soir funeste où Etienne avait répondu le sang au rythme de ces cris qui déchiraient les entrailles de l’Aphrodite, la courtisane s’était réfugiée au cœur de cette salle et c’est, heures après heures, jours après jours, qu’elle se noyait dans la lecture de ces parchemins abandonnés par les anciennes herboristes et sorcières du bordel. La Droguerie était devenu, son propre échappatoire. Ce matin, méticuleuse, elle réalise une dernière inspection avant de quitter l’Aphrodite et de fouler le sol des quartiers Parisiens.

Le chemin, elle le connait par cœur et les pas suivent l’instinct jusqu’à la bâtisse apparaisse, impressionnante et stérile. Ils sont tous dehors, c’est l’heure où tous s’amusent et savourent leur insouciance mais pour Elle, c’est l’heure des retrouvailles, des baisers bloqués par les barreaux, des caresses fraternelles qui se perdent sans jamais s’étreindre. Enfin, les larmes apparaissent sur les joues de Camille qui abandonne, entière et humaine, son masque d'impassibilité. Agenouillée, elle effleure le visage de sa petite sœur ainsi que ses boucles sombres. Elle n’a de cesse de grandir et la naïveté disparait au profit de questions plus matures. Elle s’impatiente, souhaite son retour et la questionne sur ses activités.

- Tu reviens quand Camille ?...
- Bientôt, je te le jure. J’ai trouvé un nouveau travail et j’arrive à gagner plus d’écus. Encore quelques semaines et nous pourrons être ensemble. Je te le jure ma belle…Je ne te laisserai jamais tomber.
- Promis ?…Dis…pointant du doigt l’une des responsables de l’orphelinat, Alice fronce les sourcils.Elle m’dit qu’une famille va vouloir de moi…J’veux pas partir…J’veux être avec toa.

Sous les paroles, l’esprit de Camille se brise. Ainsi donc une famille était prête à l’adopter. C’était une bonne comme une mauvaise nouvelle. Elle ne pouvait espérer mieux pour sa propre sœur que de lui redonner un père et une mère, une famille unie qui saura l’éduquer et être présente pour elle. Mais pourtant, elle est tout ce qu’il lui reste et elles s’étaient juré d’être ensemble coûte que coûte. Que sera-t-elle sans Elle ? Elle est tout ce qu'il lui reste...La raison même de cette prostitution...Elle avait tout donné pour Elle et finalement...Camille était malgré tout incapable de lui donner ce dont elle avait réellement besoin, une famille unie et entière. La blessure est là, saignante et saisissante, écrasant sa poitrine sous la culpabilité et l'impuissance...A quoi servait-elle maintenant ? Qu'était-elle sans Alice ? Rien. Et si par Amour, elle devait tout simplement la confier à des personnes, qui mieux qu'elle, sauront l'aimer et la chérir. Et si, devenir une putain n'avait pas été un sacrifice ultime...Et si le Très Haut attendait plus que la simple offrande de sa dignité et de ses cuisses...
Avec des "Si" le monde pouvait être refait.

Finalement, Camille remet son masque et alors qu’elle effleure les boucles brunes à travers les barreaux, elle inspire doucement.

- Ils sont gentils ?
- Oui…Elle m’a donné ça ! Elle lui montre aussitôt un bracelet qui orne son poignet et Camille sourit en coin. Apparemment, ils ont de quoi l’entretenir et la gâter…
- C’est très joli Alice ! Tu devrais essayer de leur parler un peu plus…Voir si tu les aimes bien.
- Non j’veux pas…Ils vont m’enlever à toi…
- Arrête tes bêtises Alice, quoi qu’il arrive…Je serai toujours… là pour toi. Tu m’entends…Toujours…

La cloche retentie, sèche et abrupte et un baiser est lancé à l’attention d’Alice qui doit désormais rentrer avec les autres enfants. Le cœur est déchiré et Camille doit retourner au Bordel. Elle inspire doucement et redressant l’échine, elle fait volte-face. Il lui faut retourner à l’Aphrodite et continuer à travailler…Mais la question se pose…Pour qui désormais ? Elle avait accepté tout cela pour Elle, pour pouvoir la retrouver rapidement mais au final, il semblerait que le destin lui-même ait mieux à lui offrir qu’une vulgaire putain comme sœur. Pourtant, une petite conscience intérieure lui rappelle son devoir d’ainée et si cette famille décidait d’adopter Alice, Camille devait être à même d’être là au cas où pour répondre à ses attentes, pour la retrouver malgré la distance…Une larme coule à nouveau et la jeune femme essuie d’un revers de main la Transparente.

Regagnant les ruelles infâmes, Camille plongée dans ses pensées finit par trébucher sur une bête au pelage noir. Un miaulement strident attaque aussitôt les tempes de la courtisane qui après un sursaut réalise que l’une de ses bottes écrasait, indélicate, la queue d’un chaton.

Ça c’est fait !

Han ! Le pied se relève et les mains s’emparent de l’animal qui s’apprêtait à prendre la fuite. Maladroite ? Camille l’était mais à ce point…Plaqué contre elle, les doigts effleurant le pelage puant, elle se cale quelques instants contre un mur pour calmer la bête. Une façon comme une autre…de s’excuser. Doucement…Doucement…Tu es vraiment maigre toi…Effectivement, la bête est loin d’être élégante et c’est soucieuse que la jeune femme finit par rejoindre le marché. Quelques abats et restes sont récupérés avec quelques sourires et demandes polies et l’animal nourri et rassasié suit désormais les pas de la courtisane jusqu’au bordel.

Non…non...Je ne peux pas t’amener là…J’aurai bien aimé…Mais…Je n’ai surement pas le droit….L’animal est caressé devant les marches de la Maison Basse et finalement, Camille abandonne à nouveau ceux qui s'accrochent à elle. Le destin s’acharne…Finalement, tous avaient mieux à espérer que sa propre personne…Sa sœur, une famille. Ce chat, une liberté.

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Adryan
La journée s’annonçait chargée. Contrairement à ses habitudes, le Castillon avait dû abandonner ses draps aux aurores. Par chance, le soleil de cette matinée évitait que la pluie n’ombrage davantage son humeur. Son écervelée de sœur, Abigaël, faisait des siennes, à tel point que le promis poussiéreux craignait qu’elle refuse le mariage dont tous les détails pourtant avaient été soigneusement réglés par Adryan lui-même pour éviter les esclandres et les cafouillages. Ce mariage était pour le Castillon une première porte de sortie, et il était hors de question qu’elle se referme devant son nez par un caprice de femelle ridicule - quand bien même et caprices, et femelles, et ridicule étaient simples synonymes –. Et tout cela pour une imbécile question de couleur de robe ne s’accordant pas avec celle des lys prévus pour orner l’église. Une fois de plus, Adryan avait du ouvrir sa bourse, préférant encore dépenser stupidement plutôt que de voir ses projets tomber à l’eau, se consolant en songeant que ce serait bien là l’un de ses derniers sacrifices. Il devait donc se rendre chez ledit fiancé affolé, orner son visage des sourires les plus mielleux pour le rassurer, et sur l’issue des noces, et sur les frivolités d’Abigaël, estompant comme il le pourrait les fraternelles travers dépensiers. Comble aurait été qu’après la promise, ce soit au promis de s’enfuir à toutes jambes en comprenant qu’aussi jolie puisse-t-elle être, la sœur du Castillon n’était qu’un embrouillamini de dettes à venir et pour dire les choses telles qu’elles étaient, d’emmerdes par-dessus la tête.

Le problème en outre devait être réglé rapidement quand une commande de Pétrus devait être livrée le jour même à l’Aphrodite. Commande qui n’avait déjà été que bien trop source de paperasses à n’en plus finir tant le négociant se montrait dur en affaires.


Aussi, le pas long dans les rues parisiennes, le Castillon fendait la foule de la rue des Escuves, ignorant tant bien que mal le fumet des pains juste sortis du four faisant gronder son ventre. Ignorant… jusqu'à céder… Si les femmes étaient de ridicules capricieuses, les hommes n’étaient pas en reste, incapables, eux, de résister aux envies de leur ventre.


Mais alors qu’une boulangère rondouillette lui fourrait un pain aux noix brulant dans la main, le regard gris fut happée par une fine silhouette se frayant un passage jusqu’au grilles de l’orphelinat austère lui faisant face. La paume de sa main préservée de la brulure par le cuir de ses gants, il suivit la trajectoire de celle qu’il aurait reconnu entre mille. Camille. Qu’importait les braies et la chemise d’homme quand la courbe de la nuque restait si gracile, éveillant en lui des envies mordantes d’y bruler sa bouche. Malchance pour lui, ce fut au pain trop chaud qu’il la brula sur un magistral et ô combien viril.


Ouillllleuuuuhh !


Se dressant aussi sec, il lança un regard réprobateur à la commerçante coupable du méfait, tant par courroux de sentir sa lèvre gonfler que pour panser dans l’instant sa fierté de mâle égratignée. En effet, outre sa froideur et son dédain, Adryan souffrait d’une autre tare bien plus vicieuse, celle d’être douillet. Son regard, inquiet d’avoir été pris en flagrant délit de souffrance insoutenable, se reposa sur la silhouette de Camille pour se froisser devant la scène offerte à son observation. S’il était trop loin pour entendre les paroles de l’élève se perdant dans le brouhaha parisien, il ne put qu’observer ses gestes offerts à cette gamine, prisonnière des murs. Nul besoin d’entendre de mots quand l’évidence hurlait. Cette enfant, qui qu’elle soit, était aimée sans la moindre restriction. Intrigué, plus que curieux, quand la belle reprit sa route, il ne put que la suivre du regard, et trop protecteur, se décida d’enchainer ses pas au siens pour la raccompagner. Il allait la rattraper, s’apprêtant à tendre le bras pour saisir la délicate épaule, lorsque un affreux chat pellé mis à sac ses desseins de chevalier servant. Soudain honteux que Camille puisse croire qu’il l’ait sournoisement suivi, il se réfugia dans une alcôve pour échapper au regard noir. Et coupable sans l’avoir voulu, vit ce qu’il n’aurait jamais dû. Camille privée de pouvoir choyer une orpheline, reportait toutes ses attentions et sa tendresse sur un chat errant. Chat errant qu’à nouveau elle se voyait contrainte d’abandonner. Longtemps le Castillon resta immobile à quelques pas de la porte de la maison basse, regardant une fois de plus une porte se refermer sur les pas légers de celle qui, définitivement, le hantait bien trop.

Sorcière.


Murmura-t-il entre ses dents, quand les anthracites se posaient sur la petite boule de poils noirs miaulant et grattant le battant de la porte close. Il secoua la tête, vaincu par un chaton dérisoire par le regard d’une frêle donzelle. Improbable, il prit le petit félin et pénétra dans le bordel, oublieux de ses obligations, mais pestant d’égratigner sa fière image par un chaton ronronnant à tout va entre les mains.


Sorcière
, marmonna t-il encore quand il frappa la porte de la droguerie, mi agacé, mi fébrile, quand en outre, l’animal devait pulluler de puces.

Sorcière, vais-je enfin pouvoir te refuser quelque chose ?
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Camillle_
Le calme. Face à ses étagères garnies de bocaux et de plantes sèches, Camille inspire doucement afin de libérer son esprit de cette nouvelle qui l’assaille. Les plantes sont rangées en fonction de leur vertu et à chaque geste, les idées noires sont balayées. Les vas et vient s’installent, les gestes deviennent quasiment mécaniques et alors qu’elle se noie dans le néant, on la sollicite à la porte. Qui pouvait bien venir la déranger à la Droguerie ? Depuis qu’elle s’était installée dans ce bureau étrange personne n’avait osé s’y aventurer. Par peur ? Par je-m’en-foutisme ? Doucement, la courtisane referme le manuscrit d’Aethys et entrebâille légèrement la porte.

Les iris sombres scrutent la scène improbable et un sourire s’étire, incontrôlé, sur le minois de Camille. Le chaton puant était là, logé dans les bras maladroits d’Adryan dont l’expression était à la fois troublante et hilarante. La lippe inférieure est mordue pour contenir un rire qui cherche, inconvenant, à quitter sa gorge mais le sourire reste, malgré elle, étiré jusqu’aux oreilles. Maladroite à son tour, elle réalise que son expression moqueuse ne doit pas être celle qui flatte le plus l’orgueil de son mentor. Désolée…D’un geste posé, elle récupère l’animal qu’elle repose contre son épaule. La tête se loge dans sa chevelure, les griffes se plantent dans son épaule et une main, attentionnée se pose sous l’arrière train de l’animal pour le maintenir. La main droite libre, elle invite Adryan à pénétrer dans le sanctuaire.

Je peux donc le garder alors ?...Moment de réflexion. Comment était-il au courant pour le chaton ? Elle le jauge aussitôt, effaçant le sourire pour une moue interrogatrice.
Comment ?...Comment savez-vous pour ce chat ?
    Décidément Adryan tu n’auras de cesse de me surprendre et d’arriver aux moments où mon esprit est le plus ravagé. Je n’ai toutefois aucune envie de pleurer à nouveau, de m’écrouler comme je l’ai fait cette nuit-là. Je ne souhaite pas devenir une pleurnicharde à tes yeux...Et le pire dans tout ça, c’est que tu continues à me mettre dans l’embarras…

Au fait…Je tenais à vous remercier. Je n’en ai pas eu l’occasion jusqu’à présent.
    Et je suis l’unique fautive, je me suis retranchée ici, j’ai fuis jusqu’à ton regard tant je me sentais indigne et sale…J’ai fauté pour ne pas dire merdé…Tu as voulu faire de moi une courtisane et je n’ai été qu’une martyre…Je voulais être digne de l’Aphrodite et de ton enseignement et je n’ai fait que t’offrir une vision d’horreur...

Les mots de la jeune femme sont distants et réservés alors qu’elle tire une chaise afin qu’il prenne place. L’endroit est un peu étroit, intimiste mais il reste surtout très rustique. Je commence à peine à aménager l’endroit. Prenant une chaise à son tour, elle dépose le chaton sur ses genoux et commence à caresser son pelage. L’animal semble déjà apprécier…le voilà qui pianote le tissu de ses braies et ronronne…

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Adryan
Si, devant le battant de bois, Adryan se sentait ridicule ainsi affublé d’un chaton lové dans ses mains maladroites, que dire quand Camille, tant bien que mal, étouffa un rire ? Il ne pouvait pas même lui en vouloir tant il aurait lui-même pu en rire. Voilà donc à quoi le fringuant Duc de Castillon en était réduit devant l’Élève trop… trop… Il ne savait quoi, mais trop, ou irrésistiblement, à moins que ce ne soit fatalement. Cantonné à dodeliner une tête contrite en faisant la moue quand, en outre, il découvrait le sourire de Camille, céleste, jusqu’à se refléter dans ses yeux. Malgré tout, il se voyait épargner du burlesque de tendre l’improbable félin par la peau du cou sur un « tenez » volontairement abrupte pour ne pas bouffir davantage sa gaucherie.

Il entra dans la droguerie, retrouvant les odeurs familières de fleurs séchées et les enfilades de bocaux colorés. Un instant, sa mémoire ressuscita, fantomatique, esquissant furtivement le visage de Fleur noyé dans les vapeurs de l’oubli. Depuis cette fameuse nuit où il avait tourné les talons sans plus lancer le moindre regard vers l’arrière, c’était la première fois qu’il foulait à nouveau ce plancher. Et la sorcière, gardienne de grimoires ancestraux et occultes n’avait jamais été aussi dangereuse que celle se tenant face à lui. Si adorable avec ce chaton niché au creux du cou, qu’elle imprimait en lui l’envie furieuse de la serrer dans ses bras pour ne plus jamais plus la laisser se fourvoyer dans des embuscades perverses ou dans un trop plein de chagrin.

Mais coupant court à ses idées définitivement trop attendries pour un chaton et surtout sa maitresse, il fallait répondre à l’interrogation toute légitime. Mentir ou ne pas mentir, telle était la question. Avouer qu’il l’avait surprise devant les grilles de l’orphelinat ? Sa nature franche, quand il daignait ouvrir la bouche, l’entrainait sur cette pente, mais la plus gênée des deux serait Camille. Elle respirait la fierté et la pudeur des sentiments. La confronter au secret éventé ne risquerait que de la troubler. Le Castillon refusait de la pousser dans ses retranchements. En outre, la belle avait la main leste, la joue castillone s’en souvenait avec piquant. D’un bref hochement de tête reconnaissant, il s’assit sur la chaise désignée. Le fiancé poussiéreux attendra un peu, juste un peu se promit-il au secret de ses tempes.


Je vous ai vu entrer, et laisser ce … chaton sur le palier. Il griffait la porte. Je ne pouvais décemment pas le laisser faire pareil carnage. Mensonge pour camoufler quoi au juste ? Une intrusion qui n’avait pas lieu d’être où une sensiblerie qu’il se défendait d’afficher ? Les deux certainement. Son regard se posa sur la jeune femme prenant place face à lui, et il sourit, un peu. Je ne suis pas assuré que les animaux de compagnie des courtisans soient tolérés au sein de l’Aphrodite, pour la simple et bonne raison qu’aucun n’en à jamais eu. Le sourire s’étira davantage, doucement taquin, Pour plus de précaution, gardez le caché de tous jusqu’à ce qu’il ait l’allure d’un chat et non plus d’un bout de carpette. Au pire des cas, je serai fautif, conclut-il d’un vague haussement d’épaule. S’accoudant à ses genoux, il se pencha vers l’élève, se gorgeant de son souffle lui intimant l’ordre de le voler de sa bouche, pourtant, batailleur de ses envies, n’en fit rien. Allez-vous me remercier pour cela aussi ? Adryan ne reviendrait pas sur la sordide affaire, il était inutile d’agacer une cicatrice encore si fraiche. Elle avait compris la leçon le reste n’était que bavardages. Vous plaisez-vous ici ? La question était sincère, vigilance d’un maitre aux progrès de sa disciple, même si le fond de ses pensées naviguait vers bien d’autres attentions. Comme celle de la courbe gracieuse de la lèvre féminine si outrageusement enviable.

Les anthracites dégringolèrent cherchant à fuir le péril de la bouche, ne parvenant qu’à s’écorcher à l’arrogance des seins qu’il savait sous la chemise ample. Et en bout de course, le regard gris s’échoua sur le chaton, caressé, choyé, provoquant une vague de jalousie irrationnelle.

Saleté de chat ! Piqué au vif par ses propres pensées, il se redressa sèchement. Vous devrez lui trouver un nom aussi, pour le rappeler à l’ordre si l’envie lui prend d’aller rôder entre les jambes des clients.
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Camillle_
Assis à ses côtés, le Castillon semble ailleurs. Le buste masculin se penche en avant, les iris sombres glissent jusqu’à ses lippes et doucement se détournent vers ses monts. Le regard est insistant et l’envie du mentor est à portée de souffle. Elle se souvient de ce regard envieux, de cette bouche qui avait happée et graciée ses monts, de cette douceur qui l’avait conduite, confiante, jusqu’à l’abandon. Finalement, ce ne sont pas elle et ses plantes qui sont les plus dangereuses ici-lieu mais bien, cette attirance qui les assujettis.

Prenant alors sur elle, profitant ainsi de Son recul, Camille pose doucement l’animal au sol avant de se rapprocher des étagères. Silencieuse, la sorcière s’empare d’une pipe qu’elle bourre d’une herbe orientale. D’un geste lent, elle saisit une bougie et allume la pipe. Les lippes se posent et la sorcière tire quelques bouffées. L’odeur se dissipe, volage, elle enveloppe le corps frêle de la courtisane qui s’avance vers Lui. Gracile et muette, Camille avale une bouffée de chanvre avant de s’assoir sur les genoux du Castillon. Son regard sombre se perd à son tour dans le sien, distant et mendiant alors que la bouche ensorcelée vient effleurer les lippes d’Arabie pour abandonner et partager le vaporeux venin.

Vous souvenez-vous mon cher Maître…
    C’est plongé dans ce silence que je t’ai rencontré la première fois. Ce fût sur tes genoux que tu m’invitas à t’étreindre. Ce fût ce même regard que tu m’adressas avant de mépriser ce désir insatiable qui, encore, te ronge. Mais pourtant, malgré les épreuves, ton enseignement et ta confiance…Tu luttes.

Il y existe des flagrances plus enivrantes que le chanvre et la jusquiame, des caresses plus brûlantes que le basilic et le gingembre, des baisers plus addictifs que la mandragore…
Il existe ce désir que vous me vouez et que vous vous interdisez…


Les propos s’illustrent par une nouvelle bouffée qui se partage au contact de ses lèvres. Le souffle se perd et doucement, le visage de Camille glisse pour qu’un baiser, envieux, se dépose contre le creux de Sa nuque. Elle se souvient encore de cette odeur, dont elle respire les flagrances chaque soir. Secret inavoué de cette chemise cachée dans le tiroir de sa table de chevet, bien précieux et apaisant qui l’enivre avec plus d’intensité et de tourments que ces propres fumées. Douce, la chair du courtisan est happée à plusieurs reprises alors que la pipe se glisse entre les lippes du Castillon.

Respirez, inhalez…Pour qu’enfin ces entraves se dissipent.

De sa main libre, Camille s’empare de la main d’Adryan pour la poser sur sa propre chemise. Si son regard s’était posé sur ses monts, elle lui offrait l’occasion de s’en emparer et de les effleurer à pleine main. La Réservée ne joue pas les mijaurées. Il avait fait d’elle une courtisane et Camille, appliquée et curieuse avait trouvé au cœur de la Droguerie, une légèreté et une senteur plus délicate mais pourtant tout aussi fourbe que le désir et la passion. Les plantes embrasent, désinhibent, rongent, apaisent et corrompent. Elles sont un allier au plaisir et à la décadence mais surtout un réconfort et une arme face à la menace. Les envieux s’apaisent, les agressifs s’essoufflent, les timides s’abandonnent et enfin, les prisonniers respirent.

Je me plais dans cet endroit. Il y a temps de potions à concocter, tant de possibilité…
    Je pourrai enfin maîtriser le comportement de celui qui s’invite dans ma couche et s’empare de mes cuisses et de mes reins. Je ne veux pas être ton fardeau…

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Adryan
Rien qu'au gout de tes lèvres je décolle
Ta langue toxique glissant sur la mienne
Avec un gout de poison céleste
Je suis accro à toi
Tu ne vois pas que tu es toxique ?
Mais j'aime ce que tu fais
Tu ne vois pas que tu es toxique ?


Traduction de Britney Spears – Toxic

Indiscret.
Si le Castillon avait craint que ce ne soit par son intrusion dans la vie privée de Camille, ce fut par son regard sur les courbes fines qu’il fut pris en faute. Cette envie qui le tenaillait dès que la Sorcière était à portée de souffle, Adryan semblait bien incapable de la dissimuler. Ou simplement de l’admettre. Comment, après tous les efforts fournis pour admettre que ses gouts le portaient aux formes anguleuses et sèches des hommes, pouvait-il à présent permettre qu’une petite serveuse extraite des bas fonds de la fosse puisse le dévaster d’envie ? C’était incompréhensible. Même s’il refusait la plupart du temps d’y songer, il ne pouvait que se plier à l’évidence dès que les formes graciles de son Elève ondoyaient devant ses yeux.

Il fallait néanmoins avouer qu’en sus d’être une amante chavirante, Camille se voyait heureusement privée de tous ces travers féminins exaspérant le Castillon. Nulle coquetterie extravagante. Nul babillage stérile, mais une avarice de mots qui ne rendait chacun d’eux que plus précieux et vrais. Nulle minauderie fourbe. Nulle inconstance, mais une sensibilité que la force sous-jacente ne rendait que plus vibrante encore. Camille n’était pas une de ces donzelles pourries gâtée, ou aspirant à l’être, mais farouchement indépendante, et c’était certainement cela qui attirait le Castillon au point de briser encore une fois toutes ses certitudes âprement acquises. Tant de fragilité alliée à tant de force, l’alliance était détonante.

Il la regarda, intrigué, longeant les étagères, et quand elle revint vers lui, nimbée de fumée, elle n’en était que plus ensorcelante de mystère. L’odeur reconnaissable entre toutes s’éleva dans la droguerie, et la volonté castillonne d’honorer son rendez-vous fut mise à sac. La dérobade intoxiquée qui s’annonçait était bien trop prometteuse d’enivrement que la pensée même de s’en échapper était inconcevable. Le poids plume s’installa sur ses genoux l’enivrant du parfum de sa peau avant de le lier aux volutes de fumée et aux baisers essaimés. Et sans gêne, sans détour, l’Elève devient Maitre en assenant la vérité au creux de l’oreille mâle. Adryan était à cet instant livre ouvert, et Camille se régalait de parcourir les lignes de son désir.

Elle le nourrissait d’abandon au seuil de leurs lèvres envieuses mais encore chastes, tentatrice affolante, Eve vénéneuse. Et le Castillon, pacha en son royaume éthéré, se laissait envouter de drogues et de courbes à portée de main, à portée de crocs. Il inspira longuement sur la pipe, laissant les volutes envahir ses poumons pour mieux assaillir ses tempes déjà sous le joug de ce sein offert à ses lubies dont l’arrogance piquait sa paume sous le tissu de la chemise. Pieds et poings liés, Adryan n’aurait pu être plus prisonnier des caprices de son Enjôleuse. Pourquoi faisait-elle cela ? Par vanité ? Pour prouver combien chacune de ses leçons avait-été apprise sur le bout de ses doigts fins ? Se moquait-elle, sournoise, ou était-elle aussi animée de cette même attirance irrémédiable tout autant qu’imprudente et animale ? Que sous entendait-elle par certains de ses mots ? Le Castillon cherchait à se raccrocher à ces questions, pour ne pas prendre le fil de sa cohérence, mais déjà, alors que ses doigts s’amusaient du jouet offert à sa convoitise, ses pensées s’éparpillaient dans la légèreté et l’insouciance.

Pourtant, encore têtu, Adryan se promit qu’il ne serait pas seul à perdre la tête en surprenant ce matin de printemps. Sa main libre vint chercher la délicate mâchoire pour cueillir le regard d’ombre et le remonter vers le sien. Ses lèvres encore se resserrèrent sur le bec de la pipe, mais il priva ses veines de venin en l’insufflant à la bouche baladeuse, la muselant de toutes possibilités de refus d’un baiser acharné à faire danser cette langue trop bavarde dont les propos étaient irréfutables. Drogué de sa peau plus que de la drogue même, sourire rapace aux lèvres, Adryan déballa son offrande de la chemise d’homme, teintant le gris de son regard d’un plaisir sournois à dévoiler la peau soyeuse avec une odieuse lenteur.


Il n’est aucune plante en effet, qui ne soit aussi toxique que vous.
Le sourire se fit carnassier alors que l’objet de sa lubie immédiate se dévoilait sous ses doigts, et rustre, il condamna la Fautive de son désir en buttant son bassin raidi contre le sien. Prenez garde à ce que la toxicité ne soit contagieuse. Fourbe, la senestre retrouva son jouet, pour le pincer entre ses doigts, lui refusant encore la douceur de sa langue. Mais la dextre fut plus fourbe encore, dénouant les braies incongrues jusqu’à se qu’elles bayent au ventre plat de l’Elève. Alors seulement, tenace dans sa déloyauté, la main mâle happa celle de Camille pour la conduire à la moiteur de ses nymphes, n'imprimant qu'une chaleur inquisitrice.

Drogue-moi encore Camille. Drogue-moi encore de toi et brule-toi.

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Camillle_
L’ivresse se consume sous ces vapeurs toxiques, sous cette peau qui se découvre sous les doigts et l’appétit du mentor. Envieux, les liens de la chemise masculine se délient et l’étoffe glisse sur la peau ambrée tandis que les monts s’offrent au regard Castillon. Le murmure se perd jusqu’à ses oreilles et l’instant se fige sous cette appréhension qui envoute et agace son esprit. Les tempes s’échauffent, le corps brûle lorsque cette raideur décadente se plaque contre son bassin et l’antre quant à lui, semble fondre sous les doigts liés. L’échine s’étire sous le désir et le soupir et Camille se fait tout aussi féline que son animal de compagnie. Les griffes jouent et s’échappent de l’emprise du bourreau pour finalement diriger l’interdit. Depuis ce jour, elle avait apprécié ses soupirs, ses baisers mais également son doigté. Vicieuse, outrageuse, elle l’invite et le contraint à l’embraser tandis que le buste se penche pour épouser son torse et abandonner son visage au creux de son cou. Les baisers se perdent, les mordillements se répandent à même sa peau salée et la courtisane abandonne ses gémissements et plaintes langoureuses contre son oreille.

Laissez-moi à nouveau, entreprendre.

Comme autrefois, la courtisane guide les doigts du Castillon et le bassin, ondule, afin d’affirmer les caresses intrusives. Les reins se creusent et la roideur est enviée. Pourtant, malgré les voyelles qui s’enchainent, indolentes et assumées à l’oreille du Castillon, l’élève assidue se refuse. Le désir devait être à la hauteur de ce qu’elle avait à offrir. Sa dignité, son intégrité, avaient le prix de la damnation et des supplications.

Néanmoins, l’apprenti désire découvrir une autre facette de son mentor. Elle s’extirpe donc cette emprise et de cette chaise de Judas pour se glisser à genoux, entre ses cuisses. Puis tandis que son animal joue de ses griffes et de ses crocs avec un rat, Camille quant à elle, joue de ses doigts et de ses lippes sur la roideur masculine. Le jeu est malsain et pourtant, les deux s’en délectent. La mort est douce pour ceux qui en sont les Maîtres. Pendant que la proie s’échappe pour être finalement rattrapée et torturée, Camille reste à l’écoute de ce plaisir qui se décuple et alors que la mort semble le saisir, elle s’interrompt pour mieux y retourner. Apaiser pour mieux embraser. Relâcher pour mieux embrasser. Refroidir pour mieux ensevelir entre ses lippes.

Les iris sombres se relèvent pour le contempler et alors qu’elle le plaque, pieds et mains liés face aux caprices de la frustration, elle déroule l’échine et laisse couler ses braies sur ses jambes. Désormais nue, elle ne rougie nullement sous la pudeur. Elle l’affirme et la revendique. La pipe est à nouveau redonnée au Castillon et penchée vers son visage, elle le contraint à aspirer plusieurs bouffées. Les unes après les autres, le mentor tire et inhale les bouffées jusqu’à l’ivresse.

Maintenant…. Avouez votre nature Adryan….
    Tu n’aimes pas les femmes et pourtant, ton bas ventre n’aspire qu’à la délivrance...Tu me hais n'est ce pas...


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Adryan
Si, entre les tempes enfumées du Castillon, une certitude restait gravée, c’était que Camille usait de tous ses maléfices ensorcelants pour le perdre. Vipère lascive et magnifique de lubricité. De ses gémissements entêtants, à son acharnement à l’évaporer de fumées intoxiquées, jusqu’à la torture divine imposée à son vit offert jusqu’à la déchirure aux lubies serpentines. Elle jouait, s’amusait, monstrueuse de dépravation et de provocation. D’une simple serveuse en guenilles était née une femme terrifiante de pouvoir, déchainant les passions et le désir le plus animal. Imprudente, elle ne se souciait pas même de ce qu’elle était à même de déclencher. Fallait-il qu’elle ait confiance en lui…

Perfide créature, usant de ses charmes imparables pour lui tirer les vers du nez. S’il n’avait été à ce point éthéré de trop de drogue et de trop d’envie, certainement Adryan l’aurait-il laissé sur sa faim et aurait claqué la porte sur une réponse acerbe. Mais maligne, la Sorcière avait habilement préparé sa fourbe offensive. Et au lieu de s’offenser, Adryan déploya son cou pour mieux rire face à la curiosité déplacée de la jeune femme. Rire cristallin et bon enfant ricochant entre les bocaux colorés pour mieux l’étourdir encore.


Ma nature…
Affalé et débraillé sur sa chaise, sa dextre humide d’elle vint se poser sur l’arc tendu qu’elle dédaignait, et le caressa, odieusement provoquant quand le rire se muait en un sourire affamé jusque dans le regard gris fendu d’une concupiscence infernale. Ne vous l’ai-je pas dit ? Un râle de plaisir s’échappa de ses lèvres, marquant la fin de l’amusement. D’un geste lent, le Rapace contraignit son ardeur au secret de ses braies. Doucement titubant, il se leva, la transperçant d’un regard trouble, Ainsi donc, vous voulez, adorable serpent que vous êtes, d’un geste oscillant entre la brutalité et le savoir faire, il se débarrassa de sa chemise, l’abandonnant négligemment au sol en avançant vers la délicieuse impertinente… vous gorger d’orgueil à vous savoir la seule femme capable de me faire perdre la tête… Sa langue glissa sur ses lèvres affamées, insouciant de ses braies bayant sur son ventre, soulignant la ligne fine et sombre courant de son nombril à l’offrande étirée. Orgueilleuse. Il avança encore, jusqu'à se bruler, volontaire impénitent, à l’ambre de la peau nue. Voulez-vous vraiment le savoir ? Et sans même lui donner le temps de répondre, l’enlaça pour l’embrasser furieusement, la faisant reculer jusqu’à l’acculer contre la table massive. D’un geste vif, les bocaux et autres vélins qui s’y amoncelaient furent balayés d’un revers de la main et, sans la libérer de ses lèvres, se fit doux en la renversant sur le bois rêche. D’une morsure piquante, il abandonna la soie de la bouche ourlée et s’agenouilla, sans un mot de plus, lui lançant un ultime regard ravageur alors que déjà les baisers s’égrainaient sur les cuisses offertes. Pourtant, aucune remise de peine ne fut accordée, et la langue castillone s’imprima au bouton déjà gorgé de plaisir, l’entravant sans pitié de ses sévices les plus fervents. Mais le châtiment ne serait pas si clément, et la dextre, revancharde de l’arrogance des mots de l’élève, s’insinua à l’interdit de sa déviance sélénite, choyant l’antre violée par un autre de caresses outrageantes de douceur. La senestre, révoltée d’être privée de l’orgie, chassa la langue du bourgeon qui se réfugia à l’antre brulant, redoublant de virulence sous le gout délectable envoutant ses papilles et l’assoiffant avec toujours plus de rage.

Brule Camille…

Et pourtant, indulgent alors qu’il la tenait prisonnière à la source de chacune de ses failles les plus sensibles, il releva la tête, écorchant son regard sur le corps nu alangui sur la table, sans que ni la dextre ni la senestre ne daignent alléger leur torture. Tout au contraire, elles redoublaient encore d’une ardeur fébrile. Alors Camille, voulez-vous vraiment découvrir ma nature ?

Prends bien garde à ta réponse. Parce que si je ne te haie pas, je crève de toi.
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Camillle_
    Ho non ce n’est pas de l’orgueil Adryan, détrompe toi.
    Je veux juste que l’on soit quitte.
    Tu m’as vu martyre et esclave du plaisir masculin.
    Tu m’as découverte fragile et avide de tes bras.
    …Tu m’as vu sans fierté.
    Alors, je t'en conjure, laisse-moi au moins connaître tes envies…

Les mots s’emballent entre les tempes féminines alors que les effets des herbes licencieuses commencent à engourdir ses gestes et réflexions. Emportée par l’initiative du mentor et son envie, elle répond au baiser avec fougue et envie, balayant au rythme de sa main masculine, les appréhensions. L’instant est leur, entier et fumant, ivre et fracassant. Les bocaux sont renversés, les plantes répandues au sol, les ouvrages précieux retournés et les pages écornées, mais qu’importe. Allongée sur le bois ancien, l’antre s’offre aux caprices du Castillon. Entre ses doigts, la souffrance ne peut exister, d’ailleurs, ils s’affairent tout comme cette langue et les sens de la courtisane s’enlisent dans les soupirs. Le bassin oscille, les ongles écorchent les veines boisées, la nuque penche à se rompre, l’antre frémit et s’embrase. Consumée, suppliante, la lèvre inférieure est mordue alors qu’elle subit les assauts féroces de cette jouissance qui telle des rouleaux vas et vient, tempête incessante qui finalement s’échoue et paralyse ses tempes dans un fracas mystique. Brûlée, les cuisses tremblent encore sous la violence de ce choc qui l’accule alors que les mots Castillon pénètrent son esprit embrumé.
    Encore…

L’envie insatiable porte son odeur et sa douceur.
Doucement, le corps se redresse et troublée, droguée, elle redevient serpent. Sa jambe s’enroule à son bassin, plaquant son vit à l’orée du brasier tandis que le souffle encore chaotique se perd, exsangue, à ses lèvres. Je n'ai pas la prétention de me nourrir d'orgueil….
La pulpe de ses doigts longe le ventre mate pour conduire la roideur entre ses cuisses. Le bassin se plaque, supplique animale, et les iris sombres brillent d’une lueur autre que la sorcellerie. Le plaisir est là, soulageant son ventre d’une présence qu’elle avait désirée et suppliée sans honte. Le Mentor et l’Elève ne font qu’un et alors qu’avide, elle aurait déjà entamée quelques ondulations, elle se retient avec peine. La torture et le plaisir réside dans cette attente, cette union salvatrice qui la rassure et enchaîne l’érudit à son Maître. Dépendante de sa tendresse, de ses flagrances, Camille réclame l’équité. Je veux détenir une part de vous…Je veux que l’on soit quitte. La deuxième jambe se plaque à nouveau contre le flanc Castillon et l’étreinte se resserre. Les entraves se fixent à travers ses cuisses encore moites et tremblantes et le bassin, enfin, soulage l’attente. Les lippes se perdent pour quérir celles du mentor pour y abandonner le simple écho d’une plainte bien trop humiliante à avouer. Avide de lui, c’est un ..Oui..qui s’abat à ses tempes en guise de réponse. Qu’importe ce qu'il adviendra, c’est résolue et corrompue, qu’elle aspire à détenir une parcelle de Lui.
    Je me nourris de toi...
    Gémis à mon oreille, brûle toi...
    Répare l'outrage de mes reins...
    Laisse-moi devenir ton poison...

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Adryan
Avis de tempête. Nuages de fumée et orages de gémissements. Bourrasque dévastatrice entre les tempes castillonnes. Si l’Elève voulait le Maitre débridé, affamé, fou d’elle, c’était ainsi qu’elle l’avait. Sorcière aux maléfices diaboliques. Esclave de son gout, de sa chair, de son parfum délicat, le rapace en voulait encore, irrémédiablement éperonné. En aurait-il été autrement sans la drogue sournoise? Peut-être aurait-il pu lutter contre ses pulsions irraisonnées exigeant tout d’elle, de ses pensées clandestines jusqu’à chaque frisson de ce corps le narguant avec une effronterie affolante. Alors qu’Elle le laissait se languir de ses chaleurs les plus fauves, les mots les plus improbables martelaient la tête du brun jusqu’à bruler sa bouche de les répandre aux oreilles disciples. Même ceux qu’il n’avait jamais dits, ni même jamais penser. L’aimait-il ou la haïssait-il de toute son âme pour tourmenter tant ses sens que sa sacrosainte froideur ? Pour déchirer avec une telle maestria cette carapace si scrupuleusement chevillée au corps, interdisant à quiconque la moindre faille où s’immiscer pour lorgner ses sentiments les plus obscures ? Chacun des baisers vénéneux arrachait une écaille, et rien pourtant n’était douloureux dans cette orgie de désir et d’épanchements pourtant plus tranchants que la lame d’un cimeterre.

Mais à cet imbroglio de questions, l’esprit embrumé du Castillon était incapable de répondre, quand bien même la Vipère lui aurait octroyé le droit d’un peu de raison. Mais rien, elle ne lui laissait rien que la sauvagerie de l’avidité et l’égarement d’un élan trop ravageur.

Massacrées la superbe nobiliaire et l’arrogance à plier les femmes à la supplication pour daigner les satisfaire. Terrassés, le dédain et l’indifférence de n’offrir que pour mieux reprendre. Piétiné le pragmatisme et l’ordre quand le ventre ambré l’avala. Mise à mort éclatante, signée d’un râle rauque, offert sur un plateau d’argent comme le renoncement le plus plein à résister davantage à l’émoi ravageant son sang. La verrait-elle, Elle, Camille, l’offrande, la vérité, dans cette simple expiration ? Rien n’était moins sûr. Et pourtant, malade de se briser de trop de fierté et de certitudes, il ne pouvait lui exhiber plus sincère aveu quand elle lui permettait tout, d’un simple « oui », raisonnant avec fracas dans les chaos de ses pensées chamboulées.

Filtre maléfique, la Sorcière pourrait détenir les secrets les plus occultes des plantes qu’aucun ne serait aussi puissant que cet antre brulant et ce regard chatoyant le lacérant quand elle se faisait offrande pour qu’il donne. Sacrifiée volontaire pour une parcelle de lui. Cette simple aspiration, même ouatée dans les méandres brumeux du crane castillon était abyssale de vertige. Qui lui avait demandé autant ? Personne. Qui lui avait donné autant ? Personne.


Gorge-toi d’orgueil, Camille. Aucune femme n’a jamais su m’ébranler comme toi.

Propriétaires, les bras se refermèrent sur elle, la serrant tout contre lui comme s’il voulait l’absorber, et il l’embrassa, fou furieux, lui refusant l’obole d’une respiration. Figé en elle, le bassin doucement ondulant sans qu’il ne puisse rien contrôler, il la souleva, la portant comme il aurait porté les plus précieux des trésors. Une part de moi… le gris de son regard se mêla inextricablement au noir ardant alors qu’il la reposait au sol. Soupirant de désarroi de devoir s’arracher à son antre quand la folie le ravageait d’en outrager un autre, il la retourna, se calant aussi vite à ce dos que sa peau réclamait à cor et cri. La dextre nobiliaire, dégagea la chevelure brune d’une caresse pour se repaitre du lobe de l’oreille… Vous n’êtes effectivement pas orgueilleuse, mais naïve.

Oui, comme naïve tu l’es quand les mots les plus insensés labourent mes tempes à chacune de tes apparitions, et que toi, tu ne demandes qu’un bout de mes secrets quand d’autres sont bien plus aliénés. Prends tout ou rien Camille…

Les baisers fusèrent, affolants et désordonnés à la nuque gracile, brisant l’Elève aux caprices primaires du poids de l'envie délictueuse du rapace. Déjà, l’arc implacable se glissait aux confins des rondeurs délicates. Un instant les anthracites s’égarèrent au creux de ces reins où la petite tâche de naissance dansait pour mieux le perdre dans les volutes de son esprit toxicomane. Dévorant la nuque d’ambre de baisers voraces, couvrant son dos et ses flancs de caresses rassurantes, Adryan fit sien ce plaisir interdit par la morale, haletant à l’oreille de sa captive l’appétit le plus déchirant.

Voila ce que je suis Camille. Veux-tu encore m’empoisonner de toi jusqu’à la déraison quand ton venin brule déjà mes veines?
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Camillle_
Lorsque les jambes enserrent les flancs du mentor et que la roideur se fait intrusive, le soupir Castillon se perd, drogué et insolent, aux tempes de Camille. Néanmoins, cette part d’abandon et de Lui qui justement se niche, imprudente, à travers cet aveu est négligée. Elle ignore la portée de cette première offrande, de ce soupir rauque et libérateur qui ne s’échappe volontaire et insoumis, aux maux masculins. Envieuse et naïve, le serpent se sent happée par les mains de son mentor, le corps glisse sur le bois pour finalement l’étreindre. Délicatement reposée au sol, le palpitant s’affole alors que l’appréhension l’envahie. Retournée, la nuque dégagée, le murmure apaise aussitôt les sens de la courtisane qui marquée par l’agression de ses reins reste soumise à ces lambeaux capricieux. Elle déglutit et perdue et irraisonnée cherche son contact pour se rassurer mais les baisers enfin s’apposent sur l’ambre de sa peau calmant peu à peu cette crainte qui se répand, contagieuse, entre ses veines. L’Autre s’était fait outrageant, violent et la pureté de ses reins fut bafouée dans le carmin et les larmes mais cette appréhension naturelle résonne néanmoins comme un affront face à la tendresse du mentor. Les caresses se perdent, nombreuses et volages sur la peau frémissante de la courtisane qui devenue proie, attend que l’appétit d’Adryan la saisisse. La poitrine se soulève, les tempes s’échauffent et alors que la roideur se présente, le corps s’abandonne.

Tu n’es pas cet Autre…
Tes doigts qui se perdent sur ma peau pour me rassurer….
Tes baisers envieux qui embrasent ma nuque…
Tu m’échauffes et me fais tienne…
La douleur et l’angoisse se dissipent et mes reins s’offrent pour toi…
Je sais qui de l’Homme ou de la Femme t’embrase…
Je ne suis qu’une exception…
Mais j’en suis fière…
Prends-moi.


La douleur se dissipe et le plaisir s’installe sous les ondulations. L’échine se penche et le buste s’offre au bois de la table, les reins se creusent, naturels et insolents pour mieux s’abandonner. La putain est l’objet maudit de ces désirs décadents et sodomites. Mais dans ces gestes, dans cette douceur, il n’existe plus rien de dégradant et d’insultant. Les soupirs s’enchaînent, libres et entiers à son oreille et l’esprit embrumé s’enlise dans une marée défendue. La douleur passée est apaisée, les reins brisés sont embrassés avec douceur, les maux de Lucian font place à la tendresse d’Adryan.
Les sens drogués s’enlisent, savourant les coups de bassin, imprimant de son plein grès des ondulations qui viennent réclamer son hôte. Pourquoi ressentait-elle ce besoin de faire partie de son Histoire, de se nourrir de ces brides, de ces parcelles qu’il pouvait bien lui céder ? Pourquoi s’il ne vibrait que pour des reins masculins frémissait-il aussi pour elle ? Pourquoi Ses soupirs, Ses gémissements glissés dans le creux de son oreille la consumaient-elle ainsi ? Qu’importe que son goût se porte sur les reins et les hommes car c'est par les siens, que son plaisir était prit.

Les flancs offerts aux serres du rapace, les vas et vient se font plus pressants et avides jusqu’à ce que la jouissance se perde en son sein. Essoufflée, l’esprit troublé par cette page qui se tourne, balayant violences et douleurs par ce simple contact, Camille inspire doucement et peine à retrouver son souffle.

La pièce porte les stigmates de leurs ébats et de leurs affronts. L’odeur de plantes, les bocaux brisés, les plantes réparties à même le sol, le chat quant à lui dort paisiblement sur la chemise de Camille. Sur son échine, elle sent encore sa présence, mais la chaleur se dissipe et la fraîcheur s’installe sur l’ambre de sa peau. Le regard fixé sur le bois, le corps de la courtisane se relève doucement alors que ses sens se remettent doucement de ces sensations. Figée, elle craint le moment où le mentor lui assènera la réplique de trop. Il avait pour lui cette réserve, ces paroles distantes et froides qui par leurs simples formulent s’apparentaient à une bourse posée là…insipide et dénigrante qu’un de ces clients était à même de laisser sur le bord de la table. Il avait avoué une part de lui, il n’avait plus rien à lui devoir...

Qu’est ce qui est le mieux pour Nous désormais ? Que tu partes comme si de rien était en m’affublant d’une remarque froide et coutumière ? Que je te soulage de cette peine en te congédiant pour que tu n’aies pas à culpabiliser de ce rejet que tu m’infliges ?

La vipère se retourne et les lippes du Castillon sont happées avec douceur. Tendre, délicat, le Baiser ne s’offre qu’à ceux qui le méritent. Mais l’arrière-goût est amer, il porte sur ses papilles et ses tempes, le poids du silence. Camille ne peut supporter un autre rejet de sa part, toutefois, elle peut le comprendre. Dans quelques instants, il remettra ce masque et récupèrera ses affaires, elle le sait…Elle le sent. Partez…Je ne vous en voudrai pas. ....Merci pour...Le regard se porte sur l'animal...Un nom, c'est ce qui lui manque.

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Adryan
Les pensées castillonnes peinaient à retrouver un sens, encore trop accaparées par les fumées toxiques. Encore plus déroutées par la jouissance que l’Élève, son Elève, lui avait offerte, balayant les souffrances et les souvenirs douloureux d’un revers de la main bien plus puissant que celui, mâle, qui avait fauché les bocaux et autres vélins. Fallait-il vraiment qu’elle soit servile à ce point pour accepter ? Non, Camille sous ses airs de muse innocente n’avait rien de servile, et fulgurante mais aussi brève qu’un éclair, l’idée la plus folle s’éveilla encore à ses tempes agitées. Un gouffre abyssal et inconnu s’ouvrait sous les pieds du Castillon, avec une telle force qu’il tituba doucement. Par chance, la drogue louvoyant encore à son sang et la puissance de la jouissance avaient ce don de masquer les failles les plus béantes.

Dans un flou qui n’avait plus rien de drogué, mais bel et bien clairvoyant comme peut-être jamais il n’avait pu l’être, il ferma les yeux sous le baiser, s’y laissant flotter un instant. Partir. Il n’en avait aucune envie. Il ne voulait que la serrer contre lui, embrasser ses tempes, caresser son dos, lui glisser à l’oreille combien elle était folle, combien elle l’envoutait, avec ou sans drogue. Et, merci, aussi peut-être de lui donner tant quand lui était si avare. Mais il le savait, rester, et il ne pourrait plus partir. Plus jamais. Et le plus grand danger, pour lui, pour Elle, était peut-être là finalement. Alors, bien que se sachant odieux, et bien que de s’en sentir laminé au profond de lui, il renoua ses braies, affreusement appliqué, trouvant dans la méticulosité à lacer un dérisoire cordon une échappatoire inique à tous ces élans trop vifs lui tenaillant le ventre, l’esprit et… le cœur. Refusant de la regarder quand ses yeux le piquait de la contempler, la chemise fut enfilée avec la même lenteur équivoque. Il allait partir, oui, et curieusement trainait, trouvant des excuses bancales à allonger chaque minute avec Elle. Idiot, buté, quand il ne lui parlait même plus.

Mais se rhabiller n’avait qu’un temps, et déjà, ses pas s’allongeaient vers la porte. La dextre se posa sur la poignée, trop longuement quand il aurait dû actionner le pêne et sortir sur un mot anodin. Trop longtemps pour ne finalement pas se retourner et enfin la regarder, là, nue, au milieu du chaos de leur étreinte, quand le gout de sa peau d’ambre palpitait encore à ses lèvres. Et il s’en trouva éperdu. Echouant lamentablement dans ses belles résolutions d’indifférence feinte, il fendit la pièce de quelques pas volontaires et brusques pour l’étreindre et déposer un baiser brulant à la tempe serpentine.
Aswad. Vous pourriez l’appeler ainsi. Ca veut dire noir en arabe. Et à peine eut-il fini sa phrase que déjà la porte claquait sur ses bottes.

Ses pas raisonnèrent longtemps dans le couloir, volontaires et presque batailleurs, avant de s’échouer, dos contre un mur confident. Ses mains se plaquèrent à son visage, étouffant un soupir dépité. Du rendez vous avec le promis poussiéreux de sa sœur, de la livraison de vin, plus la moindre trace dans ses pensées. Et là, à l’abri de tout, il ne put que souffler.
Camille… Que me fais tu donc, Sorcière ? Camille. Camille...

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Camillle_
Les gestes sont lents, étranges et l’attention de la courtisane est aiguisée. Le trouble s’installe dans son esprit alors que les habitudes du mentor semblent revêtir un tout autre intérêt. Les braies sont enfilées, la chemise également et les liens sont serrés avec précaution. Puis il se dirige vers la porte, comme elle l’avait prédit et imaginé. Une main se glisse dans sa propre chevelure et malgré tout, usée, elle commence à remettre ses propres braies jusqu’à qu’une étreinte fige ses gestes. Abasourdie, soulagée, le parfum du mentor se glisse à nouveau contre l’ambre de sa peau. Le baiser se pose, discret sur sa tempe et les paroles sont savourées. C’est la deuxième fois que cette langue lui parvient, mélodieuse et orientale à ses oreilles. L’intonation néanmoins diffère, les insultes et l’agressivité font place à la douceur et au partage. Elle n’est plus en danger, elle est là, sereine, lovée contre lui, encore incrédule. Et finalement la chaleur se dissipe et la porte est claquée.

Merci...

La poitrine se soulève face à ce silence qui s’impose, morbide et cruel. Dans l’air, le plaisir de la chair et de l’ivresse traînent, volage et entêtant alors qu’elle déloge le chaton pour enfiler sa chemise. Un soupir est lâché et les ouvrages sont rangés, les bouts de verre ramassés et les bocaux intacts reposés sur l’étagère. Désormais se sont ses propres gestes qui semblent être lassés et troublés par les mots et la tendresse du Castillon. Sur sa peau git son odeur, entre ses tempes résonne ses soupirs et sa jouissance mais le malaise se niche en son sein. Elle a déjà connu ce sentiment irraisonné qui décuple les plaisirs et enfuit la logique dans un abysse chaotique. Et si les regards et les gestes des clients de la Fosse avaient eu raison de son premier amant, qu’en serait-il de ses cuisses et de ses jouissances offertes pour des écus ? Impensable. Destructeur.

Tu délires ma pauvre….

Pourtant elle y croit. Cette étreinte, ce baiser…Cette marche arrière juste pour la retrouver. Doucement, sa main s’empare de l’animal qu’elle caresse avec attention. Les iris sombres se ferment et la pièce désormais rangée, c’est ivre de Lui et détruite par ce silence qu’elle mord l’intérieur de sa joue. Elle se perd, espère et désespère. Le Désir est malsain.
Il n’aime que les hommes…. Et quand bien même…qui accepterait de s’enticher d’une putain que tous les hommes peuvent culbuter et étreindre. Que pourrai-je lui offrir qu’eux n’auront pas ?...Mes soupirs, ils les ont. Mes cuisses, ma bouche, mes reins, ils l’achètent. Mon esprit ? Tsss qui est-ce que cela peut intéresser.

Pourquoi a-t-il fallu que tu sois Toi…

Le chat est porté et la Droguerie abandonnée. Dans les couloirs, Adryan n’est plus là et la solitude l’accompagne jusqu’à sa propre chambre. Un bain, de nouveau habit, une nouvelle apparence et tout s’enchaîne à nouveau…Seule fausse note, cet animal qui rompt le silence par ses ronronnements et ses miaulements. .."Aswad"

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