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Info:
Résumé : Première rencontre de Yade et d'Anthoyne. Elle est voleuse, lui est Maire de la ville. Elle subtilise, et lui la soupçonne. Yade s'allie avec des brigands de la pire espèce afin d'arriver à ses fins, mais le piège se referme sur elle : ses alliés ne le sont plus. Anthoyne, passant par là - mais pas par hasard puisqu'il la suivait - lui sauve la mise une première fois, et ordonne qu'elle soit bannie de la capitale tourangelle. Alors que deux de ses hommes la ramènent aux portes, ils décident de venger un de leurs collègues que Yade a voulu corrompre et la tabassent presque à mort, la laissant inconsciente. Anthoyne lui sauve la vie une deuxième fois, ramenant son corps chez lui et appelant d'urgence le médecin Constance d'Orsenac pour qu'elle lui vienne en aide...

[RP] Sauve-moi si tu peux.

Yade
Ils lui avaient donné rendez-vous dans une ruelle sombre de Tours, dans un tripot miteux de la vieille ville. Ce soir-là, elle devait leur donner ce qu'ils lui avaient commandé. Eux étaient des brigands notoires ; le terme de criminels serait plus exact. Elle une voleuse. Autant brigande qu'eux, au final, mais pas de la même manière : si elle avait une liste bien remplie de péchés à se reprocher - et elle ne se les reprochait pas elle-même -, ces lascars-là avaient dans leur coeur quelque chose de bien plus noir. Eux, ils avaient du sang sur les mains. Et pas qu'un peu. C'est pour cela que la brune s'en méfiait comme de la peste. Mais, pauvre comme l'était sa maigre bourse et ne pouvant ignorer son estomac criant, elle avait été obligée de mettre son grand talent d'espionne à profit et de louer ses services. Le groupe en question avait été son premier client, impossible à refuser tant il payait et menaçait bien.
Et ce qu'ils lui avaient commandé n'était pas habituel : souvent, on lui demandait la bourse de quelqu'un d'autre, la preuve d'un adultère ou de voler des bijoux précieux. Mais cette fois, ce n'était rien de tout ça. Ce qu'ils désiraient très exactement, c'étaient les plans de la mairie et du Château de Tours. Ce qu'ils voulaient en faire, la voleuse ne l'avait pas demandé, mais si elle se fiait à sa bonne jugeote et à l'annonce du porte-parole ducal, les caisses du castel du Duc étaient plutôt intéressantes à aller visiter.

Ils lui avaient donné un mois pour cette mission, et pas une minute de plus. En un mois, elle avait réussi à se lier d'amitié avec un des gardes de la mairie à coup de chopes offertes et de déjeuners apportés quand il faisait sa ronde. Si elle avait voulu, elle aurait même pu donner un peu de son corps - jeune et belle, impossible pour un homme sensé de la refuser -, mais elle ne mangeait pas de ce pain-là. Au fur et à mesure, il avait accepté de la laisser entrer dans le bâtiment municipal, pour qu'elle puisse "visiter", comme elle l'avait prétendu. Elle avait volé quelques objets de valeur pour son propre compte, et au cas où le salaire promis ne serait pas le salaire donné une fois le méfait accompli. Finalement, après de bons et loyaux services un mois durant auprès du garde en question, elle lui avait demandé de lui dessiner les plans de la mairie, à pur titre informatif, car elle voulait construire une maison exactement comme le bâtiment de la mairie. Et cet idiot-là les lui avait donnés.
Malheureusement pour la voleuse, il n'avait pas connaissance des plans du château ; il n'avait été affecté qu'à la mairie. C'aurait été trop facile, et la brune l'aurait pris comme un défi si le temps n'était pas compté : le mois alloué pour cette commande se terminait le soir-même.
Bon, elle allait leur expliquer qu'elle avait déjà une partie du contrat, et qu'elle poursuivrait sa mission le mois suivant pour avoir le reste de la commande. Tout allait bien se passer.


( Quelques heures plus tard, devant la porte du tripot miteux... )

Elle ne frappa pas à la porte, entra comme une habituée. Elle s'installa sans un mot ni un geste de plus à la table du fond, dans un coin sombre. Ouais, comme dans les pièces de théâtres dramatiques dont elle ne raffolait pas du tout. Elle expliqua sa mission, posa le plan de la mairie sur la table. Et là, ça ne se passa pas comme prévu.

Le chef jeta un œil sur le plan. Puis la regarda avec ce même œil. D'ailleurs, il n'en avait qu'un, l'autre était protégé par un bandeau noir. Ses quatre compères le regardèrent, puis posèrent à leur tour leur regard bovin sur la seule présence féminine de la taverne.


"Allons, Yade... Tu ne vas pas me faire croire que tu n'as que ce plan... Si ?
- Si. Je n'ai réussi à avoir que celui-là, j'aurai l'autre dans quelques jours, mais le délai était trop court pour les deux.
- Et es-tu sûre que celui que tu nous as apporté est vrai ?
- Certaine. Mon informateur me l'a affirmé."


Ce qui était faux. Elle n'avait jamais vérifié l'information, elle avait considéré que le garde était assez bête pour lui accorder confiance, donc il était assez bête pour tout le reste. Enfin, c'est ce qu'elle avait cru. Le borgne lui mit le doute. Et ce fameux borgne se pencha un peu plus vers elle avec une voix mielleuse pleine de faux-semblants.

"Yade... Tu comprends que nous ne pouvons accepter une mission à demi-terminée... Je suis un homme généreux, et je t'aurais bien donné un peu de temps en plus pour terminer ce que l'on t'a demandé... Mais mes camarades ici présents jugent que le seul pauvre plan que tu nous as apporté est faux, et je me range à leur avis. Aussi, tu comprendras qu'on ne te paiera pas..."

Ça, elle l'avait prévu. Elle repensa aux petits trésors volés à la mairie et bien cachés dans son antre, une vieille cabane sur une route forestière, impossible à trouver tant elle était bien cachée. Il fallait suivre une route bien précise pour la retrouver, chemin qu'elle connaissait par coeur. Tourner à droite après le premier et le deuxième rocher, puis faire cent pas en direction de l'Ouest, descendre le chemin de gauche, passer sous le tronc du chêne renversé et compter à nouveau cent pas vers le Nord.

"Nous avons donc décidé de prendre toutes tes possessions dans ta maison afin de nous rembourser le temps attendu..."

Ah ben non, en fait.

"Et de te trancher la gorge afin que tu n'ailles pas répéter tout ce que tu as pu apprendre sur notre organisation et nos projets lors de cette mission. Je permettrai bien sûr à chacun de mes hommes de te faire comprendre toute leur colère légitime face à ton échec. Tu comprends, Yade ?"

Le temps de réaliser et de bien comprendre les mots que le chef des brigands avait prononcés que les quatre assassins étaient déjà en train de se jeter sur elle, lui arrachant sa petite dague et attrapant son corsage pour la retenir de s'en aller. Elle parvint cependant à s'échapper de leurs gros bras et à s'élancer vers la sortie en balançant après elle des tables et des chaises, mais combien de temps leur échappera-t-elle ?

(edit pour fautes d'orthographe.)
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Anthoyne
A peine remis de ses quelques jours de faiblesse, Anthoyne travaille durement à sa tâche de maire. L’avantage est que rien n’a changé. Les conseillers sont restés les mêmes et les gardes également. Une seule tête inconnue pointe le bout de son nez le temps de quelques minutes, à l’improviste. Ce passage surprise ressemblant fortement à une visite des lieux intrigue le bourgmestre. Il laisse le garde-guide faire la cour le temps qu’il faut. Une fois certain que la femme ait quitté la mairie, Anthoyne convoque le Don Juan, si on peut l’appeler ainsi. Après une longue réprimande, Maillé lui annonce qu’il le relève de ses fonctions durant une semaine. En d’autres termes, cela signifie une perte de salaire de sept jours, chose insupportable pour un père de famille. De plus, pour ajouter un peu de pression sur les épaules du coureur, il sera raconté à l’épouse la raison de perte de revenus. Un rictus se dessine alors sur les lèvres d’Anthoyne. Il est maître de la situation et il adore ça. Il songe à ce qu’il va dire alors que le coupable tente de se défendre comme il peut. Une fois ses mots trouvés et bien pesés, il interrompt sa victime :

« Je comprends votre situation, cher ami. Mais comprenez la mienne ! Je suis garant de la sécurité et du bien-être des habitants de cette ville. C’est-à-dire de vos enfants aussi ! Si jamais, la mairie venait à être prise, j’aurais failli à ma tâche. Comprenez donc que je ne peux accepter aucune dérive. »

Il laisse un silence s’installer, le temps que le garde cogite dans son coin. Jugeant qu’il a disposé de suffisamment de temps, il reprend :

« Toutefois… ! Ceci est votre premier écart et j’espère le dernier. C’est pour cette raison que je vais être clément avec vous. Aucune sanction ne sera prise en l’échange de quelques services. »

Nouveau silence.

« Continuez votre cour auprès de cette femme et trouvez ce qu’elle veut ! On ne visite pas une mairie sans raison ! Et dès qu’elle vous demande une information sur la mairie, vous venez me rapporter aussitôt. D’accord ? »

Il attend l’acquiescement du garde avant de glisser une petite menace, histoire de sceller l’accord.

« Si un problème devait arriver, vous en serez déclaré entièrement responsable. Est-ce clair ? »

A priori, l’idée est bien rentrée dans la tête.

Il ne faut que quelques jours d’attente avant d’avoir quelque chose de concret. Elle veut un plan de la mairie, rien que ça. Anthoyne ordonne au garde de lui en dessiner un faux. Mais subtilement pour ne pas qu’elle puisse remarquer les différences après sa visite du bâtiment. Le Don Juan agit avec brio et lui remet le faux. Bête mais fidèle à son maître. Avec ce document en sa possession, le maire émet l’hypothèse qu’elle agira vite. Il décide donc de la suivre en compagnie de son fidèle imbécile. Le garde la suit toute la journée. Une fois le soir arrivé, Anthoyne le rejoint. Ils la filent de loin, utilisant la noirceur de la nuit pour rester invisible. Ils la voient pénétrer dans un établissement dont la réputation n’est pas des meilleures. Anthoyne précise au garde qu’ils vont patienter quelques instants, le temps que les choses se mettent en place. Il suppose qu’elle rencontre sûrement une personne à qui elle va vendre le plan. Il ajoute qu’ils seront sûrement faciles à appréhender. D’un avis totalement subjectif, à un moment donné, il décide qu’ils ont assez attendus et qu’il est temps d’y aller. Ils s’avancent tous les deux vers le bâtiment d’un pas naturel. Sa main se pose sur la poignée de la porte qu’il ouvre doucement. La scène qui s’offre devant lui n’était pas du tout celle qu’il avait imaginé. Surtout lorsqu’un membre de cette scène, la voleuse, lancée dans sa fuite lui rentre dedans. Et il en faut peu pour que la brute qui court après les embroche tous les deux. Les réflexes d’Anthoyne ont été à cet instant, des gestes salvateurs. Une choppe, une main, un visage. Il ne lui faut que ça pour fracasser le nez de l’agresseur. Un coup de pied talon en avant sur le genou en finit avec celui-ci. Maillé lève la tête. Encore quatre. Le bruit du genou qui craque a glacé de nombreuses personnes. Celui qui semble être le chef de la bande brise le silence :


« Tiens, tiens. Voilà le bourgmestre ! Quelle belle surprise ! Nous ne vous attendions pas.
- Je vois que vous me connaissez. Je ne peux dire la même chose à propos de vous. Qui êtes-vous ?
- Oh, je ne suis qu’un humble personne menant ses joyeux gai-lurons. Nous sommes une troupe de trouvères. On m’appelle le borgne, enchanté.
- Vous les borgnes, vous manquez vraiment d’originalité. De plus, vous puez la félonie.
- Oh ! C’est un délit de faciès ! Je suis outré. J’ose espérer que votre avis ne vise pas feu notre Roi.
- Comme les autres. Il n’a eu que ce qu’il mérite. Soit… Vous vous dites trouvères. Où sont vos instruments ?
- Dans l’auberge où on réside. Nous jouions à un jeu. « Au loup » exactement. Cinq loups face à cette pauvre agnelle que nous comptons dévorer toute crue. Je le reconnais, c’est déséquilibré mais la vie est injuste. Vous devez savoir ce qu’est ce jeu du loup. D’ailleurs, on vous appelle comment ? « Le Loup aux coquillages » ou le « Loup à la rose » ? Entre nous, « le Loup à la rose » sonne mieux. »


Le visage d’Anthoyne s’assombrit. Autant de connaissances sur lui le mettent mal à l’aise. Où a-t-il eu toutes ces informations ? Tandis que Maillé avait gardé une expression faciale fermée et menaçante, que les autres loups semblaient perdus dans cette discussion ou la douleur pour un d’entre eux, le loup Alpha avait joué la comédie, affichant continuellement un sourire provocateur.
Maillé reprend :


«Trèves de plaisanteries. Pendant que nous discutons, les renforts ont avancé, ils ne devraient pas tarder.
- Oh que vous mentez mal ! Nous savons tous les deux que ce n’est pas vrai… Je vous aime bien messire le bourgmestre, ne me décevez pas avec de piètres mensonges. Malgré ma sympathie envers vous, je vais devoir me débarrasser de vous. Vous comprenez j’espère. Même punition que notre chère Yade. Vous en savez trop, nous ne pouvons pas vous laisser repartir. »


Louveterie jette un regard au garde. A deux contre quatre, cela sera déjà bien difficile pour se permettre que l’énergumène ne soit pas attentif mais ce dernier comprend le message et sort une dague. Quant à Maillé, il saisit un tabouret ce qui a pour effet de déclencher l’hilarité dans le clan adverse.

« C’est avec ça que tu veux te battre ? Ahah ! On va te saigner.
- Méfiez-vous, réplique le borgne. »


Les trois hommes se jettent simultanément sur Anthoyne et son compagnon, laissant la Yade désarmée de son côté. Deux sur le garde et un sur le maire, pas pris au sérieux. Le borgne quant à lui se dirige plus doucement vers Anthoyne, histoire de finir le travail. L’inconvénient de la dague est sa portée trop courte. Planté l’autre ne sert à rien si vous vous faites planter en retour. Le tabouret, arme rarement mortel, il faut l’avouer, a l’avantage d’avoir une meilleure portée. Suffisante pour être hors d’atteinte de la lame alors que son propre bras s’abat sur celui de son adversaire. Le but premier de casser les os du membre supérieur n’est pas atteint mais cela est suffisant pour que l’assaillant soit désarmé. Le second coup asséné à la tête est plus efficace. La mâchoire est brisée, l’homme assommé. Cependant, pas le temps de se reposer car Alpha se lance sur le Loup à la rose. Plus malin que les autres, il se concentre sur le tabouret et réussit à en désarmer Anthoyne. Dans cette attaque, ce dernier est déséquilibré et rapidement plaqué contre une table. Ecrasé par le poids du borgne, une lame se rapproche de sa gorge. Il utilise son dernier recours grâce à ce geste qu’il qualifie de magique : un bon coup de genou dans les parties intimes. Radical. Il écarte violemment le quasi-eunuque, se relève. Il ne laisse pas de répit au bandit, lui saisit une mèche de cheveux et entraine violemment son visage contre la table. Le craquement ne ment pas, le nez est fracturé.

Ce qui semble avoir pris une éternité comme dans les films qui séviront au XXIème siècle avec des héros super-puissants tel que John McLane, ne s’est déroulé qu’en à peine vingt secondes et Anthoyne est épuisé. Cinq secondes de plus et sa carotide aurait été tranchée. De son côté, le garde a vaincu ses adversaires grâce à un génie hors-pair ou un coup de chance incroyable. Maillé prend quelques instants de répit pour récupérer son souffle. Il relève ensuite le borgne avant qu’il ne retrouve ses esprits, le pose sur la table puis enserre sa gorge avec sa main gauche pour immobiliser sa tête. Il aime bien le travail propre. Sa lame s’approche du seul œil valide. Il murmure avant de le transpercer :


« Retiens-bien mon visage car c’est le dernier que tu vois. »

Une fois son méfait accompli, il se tourne vers son tout nouveau frère d’armes et lui ordonne d’aller chercher des renforts. En attendant, il a un autre problème à régler. Il se tourne vers la brune, la contemplent. Son regard est rempli de haine. Il a failli y passer par sa faute. Lui, qui déteste se battre, le « Pacifiste » comme l’a appelé Aemilia, a failli y laisser sa vie pour cette femme, qui est fautive de cette situation. Il s’approche d’elle d’un pas lent.

« Vous n’êtes qu’une … »

Un bruit. Il se retourne à temps pour éviter la dague mais pas les deux coups de poing qui s’abattent dans son estomac puis sur son visage. Sonné, il est à la merci de l'homme à la choppe.
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Yade
Alors qu'elle s'enfuit des griffes des quatre mercenaires et de leur chef, qu'elle enjambe les tabourets et fait tomber les chaises sur son passage pour les ralentir, elle se retrouve nez-à-nez avec deux hommes qui rentrent dans l'établissement au moment où elle veut en sortir. Le choc est obligatoire. En fait, elle leur fonce carrément dedans tellement elle court pour sauver sa peau. Elle ne reconnaît même pas le pigeon - le garde municipal, quoi - tant la panique la guide. Ses jambes voudraient continuer de courir pour qu'elle puisse s'enfuir loin, mais elle tombe derrière eux, les renversant en même temps. Elle entend un nez craquer et se retourne. Un genou en plus pour la route. Elle grimace un instant, le temps d'un craquement de rotule.
Le temps lui semble s'arrêter tandis que l'inconnu sur lequel elle est tombée et son garde parlent avec le borgne. Apparemment, le premier est le maire ; d'un nouveau coup d'oeil, elle reconnaît l'autre bêta et serre les dent en devinant qu'il l'a dupée. Le borgne mentionne le nom de la voleuse, mais celle-ci n'y prête guère attention ; elle profite de l'instant pour masser sa cheville gauche qui l'élance de douleur.

Voilà que les trois qui restent se jettent sur le bourmestre et son acolyte. Ce dernier, garde de métier quand même, en envoie paître deux des trois, l'un par une gorge lacérée à moitié, envoyé mourant sous une table, l'autre par un ou deux membres fracturés en plus de l'arcade sourcilière, et qui va se planquer en se tenant le front. Pendant ce temps-là, le notable désarme et brise la mâchoire de son adversaire. A un contre un, son combat est moins difficile que celui du garde qui vient de s'en taper deux. Mais le premier n'est pas vainqueur pour autant, car voilà que le chef de la bande s'avance. Il est malin, mais se laisse surprendre par le maire qui finit par lui enlever ce qui lui restait : ses attributs virils et son œil.
Yade attend une issue pour pouvoir s'enfuir et disparaître sans qu'aucun des membres des deux groupes ne la retrouve, mais au moment où l'instant opportun se présente, le bourgmestre a fini son combat et se tourne vers elle. Ses yeux lancent des éclairs à son encontre, alors qu'elle ne l'a point agressé. Ce qu'il est gonflé celui-là ! Sans lui et sans l'autre menteur dans ses pattes, elle aurait réussi sa fuite sans encombres. Souple et plutôt maline en général - même si elle n'avait pas brillé dans cette affaire de plans -, elle aurait escaladé le mur qui séparait cette ruelle d'une autre, aurait atteint les toits et se serait évanouie dans la nature sans que la rattrape cette bande de gros costauds mais balourds qui étaient bien meilleurs dans le combat à mains nues que dans l'escalade. Hé, chacun sa spécialité !
Mais le destin en avait décidé autrement.


"Vous n'êtes qu'une..."

Elle s'apprêtait à lui décocher une réplique cinglante quand elle vit l'homme à l'arcade sourcilière cassée s'approcher discrètement après avoir patiemment attendu son tour. Chose étrange, ce n'était pas du garde qui l'avait mutilé dont il semblait vouloir se venger ; ce dernier, épuisé, n'eut d'ailleurs pas le temps de réagir lorsque le mercenaire attaqua son supérieur. Il suivit l'ordre d'aller chercher du renfort et disparut, laissant son maître. Dague évitée pour Anthoyne, mais pas les poings abîmés.

Il s'affaisse sous les coups de l'homme qui s'apprête à l'achever d'un coup de chope trouvée par terre.
Yade prend les deux secondes qui restent avant l'impact pour se décider. Soit elle abandonne le maire à son sort - après tout, il n'avait qu'à se mêler de ses affaires -, et elle clopine tant bien que mal au dehors pour tenter de s'échapper avec sa cheville abîmée. D'un côté, le dernier mercenaire pourrait la rattraper facilement et l'étrangler pour venger ses copains une bonne fois pur toutes. De l'autre, si l'homme à la chope reste à s'acharner sur le bourgmestre, mais que des renforts arrivent... Elle sera prise et mise au cachot sans même avoir le temps de dire "fuite".
Soit elle reste, elle attrape la petite dague tombée à un mètre d'elle, elle ouvre le mercenaire en deux par le bas, Anthoyne la remercie en lui jetant un parterre de fleurs - oui, c'est une expression - et elle se barre après s'être fabriquée une attelle efficace avec un pied de tabouret.

Cette version lui correspondant mieux, elle saisit la dague d'un geste rapide et donna un coup dans la cuisse du gars pour détourner son attention du maire. Chose faite, sauf que maintenant il avance vers elle, la dague plantée dans sa cuisse mais ne semblant pas le gêner pour autant. Il vire la courte lame d'un coup de poignet et l'envoie valdinguer au fond de la taverne. Pour se défendre, Yade lorgne sur un tabouret, mais celui-ci est hors de portée pour elle...

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Anthoyne
Déboussolé après le coup porté au visage, Anthoyne tente de s’écarter pour échapper à l’emprise de son agresseur le temps qu’il recouvre ses esprits. Cependant ses gestes sont approximatifs et il est trop lent. Il sait qu’à tout moment, le couperet peut lui tomber dessus mais le temps passe et rien ne se passe. Quand il retrouve assez d’esprit, il se retourne. Le brigand a jeté son dévolu sur une nouvelle proie, la dénommée Yade. Maillé ne cherche pas à comprendre comment la situation a évolué, il agit. Il se met à genou, récupère sa dague à une cinquantaine de centimètres de lui puis se relève difficilement à l’aide de ce qu’il trouve autour de lui. Dans un dernier effort, il s’approche de brigand et, avant que ce dernier n’abatte son bras sur Yade, Anthoyne lui assène plusieurs coups de couteau entre les cotes, perforant sûrement à plusieurs endroits le poumon de son adversaire. Ce dernier s’effondre au bout de quelques secondes. La mort ne le saisit pas tout de suite le laissant ensuite à une longue agonie, toutefois la menace est exterminée. Le maire porte son attention sur la voleuse. Pour la première fois, il détaille son visage mais la priorité n’est pas au matage, la réflexion fuse rapidement :

« Deux fois que je vous sauve la vie aujourd’hui. Deux fois ! Je ne sais pas pourquoi je me suis fatigué pour vous. Après tout, c’est de votre faute si on en est là. Franchement, pensiez-vous obtenir quoique ce soit de cette bande de malotrus ? Tsss… Vous êtes bien naïve. Enfin soit... Vous avez de la chance. Vous m’avez trop fatigué. Je ne vous poursuivrai pas. »

Il entend des cris puis des bruits de pas indiquant que des hommes arrivent au pas de course. Anthoyne distingue une voix : celle de l’imbécile. Ce sont ces gardes, tout va bien.

« La garde municipale arrive. Deux hommes vont vous accompagner jusqu’aux portes de la ville. Retournez d’où vous venez. Faites ce que vous savez faire de mieux. Et ne vous lancez pus dans de sombres histoires, seule ainsi. Une femme comme vous devrait retourner dans les champs ou faire je ne sais quelles activités artisanales honnêtes. Vous n’avez pas les épaules pour vous lancer dans des histoires de vols, brigandages ou de mercenariat. Aujourd’hui, vous en avez eu la preuve. Sans moi, vous auriez été déshonorée, torturée avant d’être égorgée et jeter aux porcs. Pas une belle fin en somme. »

Ses yeux sombres la fixent.

« Damoiselle, je vous salue tout de même. »

Dans une situation similaire, il se serait retourné sans mot. Pourquoi la salue-t-il ? Son regard ne réussit pas à la quitter. Une drôle de sensation l’a harcelée alors durant tout son discours. Une sorte de regret, d’oublier quelque chose. Il a repensé au moment où il était à terre. Comment cela se fait-il qu’il soit toujours en vie ? Qu’a-t-elle fait pour que l’autre énergumène se détourne d’Anthoyne et porte son attention sur la brune ? Ses yeux ne l’ont toujours pas quitté. Que faire ?
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Yade
La situation était de plus en plus critique pour Yade. Malgré qu'elle tendait le bras à son maximum pour l'attraper, le tabouret qu'elle avait envisagé comme arme restait hors de portée ; et l'épée de son agresseur progressait chaque seconde au-dessus de sa tête, telle celle de Damoclès, pour venir lui fracasser le crâne. D'habitude optimiste, elle s'apprêtait cette fois à finir cette existence d'une manière bien peu glorieuse : tranchée en deux par un lâche ! Mais le destin en avait décidé autrement, et avait placé le pion Anthoyne sur la table de jeu.
Le sauveur en question s'approche d'un coup, bien qu'encore un peu sonné, et enfonce plusieurs fois son couteau dans les côtes du colosse qui s'effondre sans un cri. Un bruit sourd accompagne son corps lourd qui tombe à terre, suivi d'un râle court. Il allait mourir en silence, et c'était tant mieux. Yade n'avait plus qu'une envie à présent, c'était de courir pour se barrer de là et oublier cet épisode. mais c'était sans compter ce regard presque inquisiteur qu'Anthoyne posait sur elle. Et arrivent les réflexions. Deux fois qu'il lui sauve la vie. Il s'est fatiguée pour elle. elle est trop naïve. elle av retourner d'où elle vient. Elle va devenir honnête. elle n'a pas les épaules. Sans lui, elle aurait été...


"ASSEZ ! Si vous n'aviez pas été sur mon chemin avec ce dragueur de pacotille, je me serais échappée et je serais en meilleure situation à ce même instant. A cause de vous, et de votre prétendu honneur à défendre la veuve et l'orphelin de la menace que peut être une pauvre fille comme moi, je suis blessée."

Des bruits de pas se font entendre, et la garde municipale arrive, toute rutilante à l'exception de celui qui s'est battu aux côtés du Maire.

"Retourner d'où je viens ? Mais je viens d'ici, mon pauvre ami, je suis née dans les bas-fonds de cette ville, là dans ces ruelles sombres et puantes, celles qu'un nobliot comme vous ne connaît pas. Quant à être une femme honnête, comme vous dites, si je l'étais, je serais morte depuis longtemps. L'honnêteté ne nourrit pas, hélas, mais vous êtes bien loin de tout ça. Et où voulez-vous que j'aille avec cette cheville qui me fait défaut à chaque pas ? Mais soit, je pars, puisque tel est votre désir."

Il la salua, mais ne reçut en réponse qu'un regard noir. Qu'espérait-il de plus ? Elle se sentait bannie de la ville où elle vivait depuis son arrivée en ce monde. Deux gardes s'approchèrent d'elle. Elle s'attendait à ce qu'ils l'aident à marcher, sauf qu'ils la prirent violemment par le bras, la serrant tellement qu'elle eut mal ; mais, fierté bien acquise et ne voulant pas quémander un seul regard de pitié, elle ne dit pas un mot et quitta le tripot en leur compagnie. Deux rues plus tard, alors qu'il s'approchaient des portes de la capitale tourangelle, ils bifurquèrent à l'ombre d'une demeure, entraînant la jeune femme, et la plaquèrent contre le mur de pierre de la maison.

"Toi, la voleuse. Tu as bien failli faire virer notre ami le garde Lancelot, c'est comme ça qu'on l'appelle. Il n'a pas eu l'occasion de se venger, mais il nous a gentiment donné quelques écus pour qu'on s'occupe de ton cas à sa place. C'est pas bien cher payé, mais on aura au moins le plaisir de taper sur du brigand. Et puis tu le mérites bien, même si t'es pas bien grosse : tu as ennuyé notre maire, troublé le calme de la ville et volé des objets. Tu vas prendre ta raclée !"

Yade, les yeux apeurés, les regarde tour à tour. Ils n'avaient pas vraiment l'air de plaisanter. Elle qui trouvait déjà la journée éprouvante n'était pas au bout de ses peines. Et cette fois, ses chances de fuites étaient bien minces face à deux gardes en pleine forme et remontés contre elle, sans compter cette cheville gauche qui la lançait. Elle reçut un premier coup de point dans la pommette, qui la sonna ; il n'y était pas allé de main morte. Après d'autres bien salés un peu partout sur le visage, elle sentait le sang chaud couler de sa joue et de son nez ; arrivé sur ses lèvres, il avait un goût désagréable de défaite. Ils commençaient à attaquer son corps à présent recroquevillé à terre. Les coups de pieds pleuvaient comme une averse bretonne. Allait-elle se laisser faire ? Elle ne se posa pas la question, son esprit était fermé pour moins penser aux coups. Les deux gardes s'arrêtèrent un moment, pour reprendre leur souffle, pensant avoir maîtrisé la jeune femme, la pensant même inconsciente. L'animal blessé qu'elle était à présent, le visage tuméfié, les yeux et les lèvres enflés, le nez cassé, le corps presque désarticulé tellement elle ne le sentait plus, essaye de respirer malgré le sang. Et les coups reprirent, histoire de bien la marquer ou pire, de l'achever, lui laissant entendre le craquement des os de sa propre jambe et la faisant grimacer de douleur. Ses yeux baignés de sang et de larmes n'arrivaient pas à pleurer plus qu'à présent. Cette fois, il n'y aurait personne pour la suivre de loin, personne pour l'aider, personne pour vraiment lui sauver la vie.

A moins que...

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Anthoyne
La réponse est franche et cinglante. Dans un premier temps, il est vexé par les réflexions et ce qu’il considère comme un manque de reconnaissance mais elle vient vite à le faire culpabiliser lorsqu’elle vient évoquer ses origines. Mais Anthoyne ne cède pas et la laisse partir. D’un signe de la main, il désigne deux gardes pour l’escorter.

« Qu’elle récupère des affaires et qu’elle quitte la ville. »

Quant à lui, il reste quelques instants pour diriger les hommes afin que l’ordre soit rétabli, du genre ordonner qu'on questionne le propriétaire et brûle les corps. Cette dernière décision étonne mais il ne veut pas leur faire l’honneur d’une sépulture décente.

Quand les directives sont données, il quitte la maison et s’en retourne vers la mairie suivi de son idiot de garde. Alors qu’ils avancent d’un pas décidé vers le bâtiment administratif, ils entendent des bruits venant d’une ruelle à l’écart. Après une hésitation se demandant si ce n'est pas une scène de ménage dans un vieux couple, Anthoyne décide de s’en approcher. Il reconnait rapidement la femme et ses deux gardes. La scène qu’il a sous les yeux ne lui plaît pas.

Une chose dont il a horreur, c'est qu'on s'en prenne à une femme. Qui plus est, la lâcheté des deux hommes est encore plus grande lorsqu'il s'attaque à une seule femme, ne lui laissant aucune chance. A cela, on peut y ajouter la blessure à la cheville qu'ils ont forcément dû voir. Il s'approche d'eux d'un pas rapide. Ses yeux se posent un instant sur le corps malmené. Ils n'ont pas fait attention à l'arrivée du bourgmestre qui s’écrit :


« Cela suffit ! »

Le ton donné et la surprise de se faire prendre la main dans le sac ou le pied dans le ventre les fait presque sursauter. Ils arrêtent aussitôt leur méfait et tente de se défendre verbalement auprès d'Anthoyne. Ce dernier coupe court à leurs élucubrations.

« La ferme ! Vous n'êtes qu'une bande de lâches ! Deux gardes s'attaquant à une femme blessée ! Vous n'êtes pas digne de votre fonction ! Dégagez avant que je ne vous fasse bouffer vos dents ! »

Les deux persécuteurs restent interdits un instant avant que le maire ne les relance.

« Degagez ! MERDE ! »

Après un salut rapide au maire, sûrement par réflexe plus que par sympathie, les deux gaillards s'éclipsent. Le bourgmestre s'approche du corps immobile et s'agenouille devant elle. Il cherche un signe de vie. Il le trouve vite, elle respire encore. Il se tourne vers le dit Lancelot. Il cherche dans son regard la responsabilité du garde dans cette histoire. Il ne distingue rien. Il se contente juste de prendre la parole.

« Vous allez m'aider. Je vais la porter chez moi, vous allez m'ouvrir les portes, bousculer deux-trois personnes lorsqu'ils me gêneront le passage. Compris ? »

Il se contente d'un hochement de tête comme réponse et reporte son attention sur la brune. Il la regarde attentivement.

« C’est fini, ils sont partis. Je vais vous emmener chez moi. Vous ne craignez plus rien à présent. Je vais faire appel à un médicastre pour vous soigner. Attention, je vais vous porter. »

Il passe ses bras sous sa nuque et sous ses jambes et la soulève délicatement. Ses gestes sont lents afin qu’elle souffre le moins possible. Lorsqu’il se retourne, Lancelot comprend que c’est le signal de départ et il ouvre la marche. Le trajet se fait sans encombre, Anthoyne marche lentement, faisant attention à ne pas être trop brusque. De temps en temps, ses yeux se posent sur le visage tuméfié de la voleuse.

Il leur faut quelques minutes avant d’arriver à l’appartement d’Anthoyne. Une fois sur place, la jeune femme est installée dans une chambre d’amis, sur le lit. S’adressant au garde, sa voix est rude :


« Va me chercher Constance d’Orsenac, vite ! »

Une fois l’homme parti, Anthoyne jette un regard inquiet à la brune. Il ne reste plus qu’à attendre et voir ce qu’il en est.
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Constance..
Assise à son bureau, l'Orsenac travaillait sur des recherches Héraldiques tout en s'appliquant sur le dessin d'un blason à la lueur de chandelles. Concentrée à l'extrême, elle n'entendit pas sa suivante arriver.

Damoiselle Constance, il y a un homme pour vous... un garde plus exactement.

Sursaut de la blonde, se rattrapant de justesse au bois du bureau, envoyant voler ses parchemins, plume pliée sur le bois donc foutue et encrier renversé... Et pour couronner le tout, son dessin est à refaire, et les recherches sont à recopier à nouveau sur un parchemin propre. Se levant en rougnassant pour ramasser ses velins étalés au sol.

Margot ! Frappes la prochaine fois avant d'entrer !... Un garde ? Oh non ! Ils ont osé !

Les joues qui se colorent et deviennent rouges écarlates pendant que l'Orsenac pense que c'est la fin. Ses parents ont osé envoyer des gardes pour la surveiller... Et la jeune femme qui se redresse d'un coup, non ils ne l'empêcheront pas de Le voir.

Margot secoue la tête puis se dirige vers la besace de la jeune femme dans laquelle se trouve son nécessaire de médecine et la lui tend. Regard stoïque de la blonde à la brune Suivante.... Ben oui, c'est qu'elle n'a pas encore l'habitude d'être dérangée le soir, en tous cas pas pour une consultation médicale.


C'est un garde de notre bourgmestre Messire Anthoyne, il l'a envoyé venir vous chercher. Je n'en sais pas plus.

Après avoir parlé rapidement au garde, elle comprit qu'une personne était blessée et que celle-ci se trouvait chez le Maire. Elle rajouta quelques onguents, bandages, sachets d'herbes et lotions diverses pouvant lui être utiles, et se rendit donc chez lui suivant le garde prestement.

Arrivée devant la porte, la blonde se fit annoncer auprès d'Anthoyne.

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Anthoyne
Anthoyne vérifie d'un coup d'oeil par la fenêtre que le garde parte bien dans la bonne direction. Une fois l'homme d'armes perdu de vue, l'attention du seigneur retourne sur la blessée. Il saisit une chaise et la place à côté du lit puis s'y installe. Ses yeux se posent quelques secondes sur le visage tuméfié. Un léger sentiment de compassion l'envahit. Il se penche alors légèrement, poses ses coudes sur ses cuisses et d'un ton peu élevé, coupe le silence :

"Une médecin est en chemin. Elle devrait arriver d'ici peu. Elle s'occupera de vous et vous soignera."

Il lui adresse un faible sourire avant de se lever et commencer à faire les cents pas. L'attente de l'Orsenac lui parait durer une éternité. Il vient même à s dire qu'à forcer de marche ainsi, il va en user ses bottes. Régulièrement, il pose son regard sur Yade, s'approche d'elle, et vient s'assurer que tout va bien. C'est alors qu'il est au chevet de la blessée que Constance fait son apparition. Il s'approche d'elle rapidement, un timide sourire aux lèvres, soulagée de la voir.

"Constance, te voici ! Merci d'être venu."

En désignant l'alitée.

"Deux hommes l'ont tabassée. Si je n'étais pas intervenu, elle aurait quitté ce monde. Dis-moi ce qu'il en est. Penses-tu pouvoir la soigner ?"
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Yade
Yade, si joli brin de fille, au visage fin et mignon des jeunes femmes n'ayant pas tout à fait encore quitté l'innocence. Yade, au corps fin et sportif de celles qui n'ont pas eu assez à manger durant certains épisodes de leur vie, et qui sont obligées de courir pour ne pas se faire prendre à voler.
Yade maintenant, telle une petite fiole ébréchée, les pommettes abîmées, devenues bleues sous les coups ; les yeux gonflés comme une enfant qui pleure toutes les larmes de son corps, accompagnés d'un nez cassé qui n'avait plus vraiment la forme d'un nez. Les cailloux du sol où elle avait été projetée avaient lacéré ses lèvres fines et marqué son cou de coupures salies par la poussière. Le sang coule et apporte son goût infect et ses taches partout où il peut se mettre. Son ventre, pour une fois, crie autre chose que famine, malmené par les violents coups de pieds qu'il prend. Sa jambe craque ; ses os cèdent. Elle pleure de douleur et de colère de ne pas pouvoir se défendre. Était-elle si faible ? Trop fière en cet instant, elle ne se souvenait pas qu'ils étaient deux hommes entraînés contre une seule femme - même si elle n'en déméritait pas non plus - et surtout qu'elle partait avec un handicap : sa cheville foulée. Mais c'était Yade, elle était comme ça, trop fière pour être en colère contre les autres, elle l'était contre elle-même. Son destin l'abandonnait, elle qui s'estimait si chanceuse d'être arrivée jusque là dans cette vie si peu facile.

Mais le destin, cette fois encore, ne l'a pas oubliée. Quelqu'un lui parle, quelqu'un dont la voix lui dit quelque chose... A qui appartient-elle, déjà ? Les mots passent mais elle ne les écoute qu'à peine. Si peu consciente qu'elle est, elle prend juste le ton de la fameuse voix comme quelque chose de rassurant. Il lui semble soudain que la pluie de coups est terminée, les premières prières demandant grâce de sa vie envers un Dieu inconnu avaient-elles été entendues ? Une douleur irradie soudain dans son corps meurtri : on la porte. Peut-être faisait-elle tellement morte qu'on allait l'enterrer ? Mais on la pose dans un environnement qui lui semble douillet. Elle ne sent plus tellement son corps, aussi n'est-elle pas sûre, mais une petite voix sortie de nulle part dans son inconscience lui suggère de reprendre confiance.

Bilan de la journée ? Une Yade bien pétée de partout. Une jambe cassée à de multiples endroits, une cheville foulée à l'autre, un corps plus bleu que blanc, un visage méconnaissable. Sans parler des cheveux et poils collés de sang et de larmes. Il ne restait plus qu'à réparer tout ça, si l'on trouvait le réparateur adéquat. Le troisième personnage de cet épisode ne l'était-il pas ?

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Constance..
"Deux hommes l'ont tabassée. Si je n'étais pas intervenu, elle aurait quitté ce monde. Dis-moi ce qu'il en est. Penses-tu pouvoir la soigner ?"

On va essayer.... Hummm tu la connais bien ? C'est une amie ?

Questions innocentes pour ne pas dire "Tu m'en voudras beaucoup si elle trépasse ?...." Car à en juger rapidement de l'état de la pauvrette, c'est pas gagné en tous cas, surtout pour le prompt rétablissement.

La blonde farfouille dans sa besace, et se nettoie les mains avec la lotion à base de lavande tout en yeutant la brune inconsciente sur le lit.


Bon Anthoyne, il me faut des linges propres et de l'eau tiède pour le moment. je vais déjà l'ausculter afin de voir quelles sont ses blessures.


Une fois sa demande satisfaite, la jeune Orsenac s'assoit sur le bord de la couche et entreprend de nettoyer le visage avec le linge humidifié dans l'eau chaude pour enlever les traces de sang séché. Puis la blonde de regarder le visage tuméfié avec étonnement.

Son visage ne m'est pas inconnu... Je l'ai vue il n'y a pas très longtemps il me semble... Elle est bien amochée... Je ne pourrais rien pour son nez... Il est cassé, elle n'aura plus celui qu'elle avait avant.

Des mèches furent placées dans chaque narine afin de stopper les saignements, et la blonde continua son examen du corps meurtri de la jeune fille, de nombreuses ecchymoses étaient présentes, un peu partout, une cheville foulée, une jambe brisée... Il y avait de la réparation à faire, c'était un fait. Tout en auscultant la blessée, la blonde écrivait quelques mots sur un parchemin posé à même le sol, beaucoup plus pratique.
Puis elle se tourna vers Anthoyne et lui tendit le velin en lui demandant que quelqu'un aille chercher les divers onguents, herbes et produits chez l'apothicaire, ainsi que les atèles en bois à son cabinet.

Ayant toujours du miel dans sa besace, un parfait cicatrisant le miel, elle en appliqua sur les plaies les plus propres, après avoir enveloppé la cheville foulées dans un linge mouillé d'eau très froide.


Anthoyne, il te faudra m'aider à tenir sa jambe droite et qu'elle soit elle-même maintenue le temps que sa jambe soit stabilisée avec l'atèle... Elle risque de se réveiller sous la douleur. Que lui est-il arrivé ?


En attendant que sa commande arrive, la blonde laissa le brun lui conter l'histoire rapidement.
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Anthoyne
Anthoyne observait Constance. La voir agir ainsi le surprenait. Non pas qu’il doutait d’elle mais il avait une toute autre vision d’elle qui était déjà bien ancrée dans son esprit. La plupart du temps, il la croisait en taverne et même s’il connaissait d’elle un côté plus sérieux, il ne l’avait jamais regardée agir ainsi, faire preuve d’un tel sérieux et d’un professionnalisme certain. Sa confiance en elle était assurée, sinon il ne l’aurait jamais fait appeler, mais l’observer s’occuper ainsi de la blessée le rassura.

Drôle de sentiment d’ailleurs. Pourquoi être aussi inquiet pour une femme dont il y a environ une heure il exilait de sa ville natale et il y a encore deux heures, aidait des brigands dans le but de piller la mairie de Tours ? Pourquoi cette inquiétude alors que l’apitoiement n’est pas un trait de caractère très développé chez Anthoyne ? Etait-ce à cause des combats dans la taverne, du moment où il était étourdi et par il ne savait quel miracle, un des malfrats s’était reporté sur la brune ? Maillé était encore incapable de se souvenir de ce qui c’était passé à cet instant. Etait-ce elle qui l’avait sauvé ?

Ses divagations s’arrêtèrent quand Constance vint lui demander de l’aide. Un hochement de tête après et il était déjà de l’autre côté du lit, face à la médecin. Il comprit que seul, il aurait du mal à accomplir correctement ce que la blonde lui demandait. D’un claquement de doigt et d’un ton sec, il ordonna au garde de venir l’aider à son tour. Ce dernier empêchera la blessée de bouger pendant qu’Anthoyne maintiendrait la jambe.

Les deux hommes effectuaient scrupuleusement les tâches qui leur avaient été confiées, dans un silence perturbé que par les respirations des présents. Observant avec attention les faits et gestes de Constance, Anthoyne lui sourit lorsqu’elle vint lui demander les circonstances. Il comprit qu’elle voulait tous les détails alors il commença à raconter l’histoire depuis le début, du garde qui s’était fait amadouer jusqu’au passage à tabac, en passant par l’idée du faux plan, la filature, le combat et même le coup qu’il reçut sur la tête et la supposée action de la brune qui lui avait sauvé la vie. Dans l’enchainement de son monologue, il évoqua l’idée d’une sorte de lien inconscient lors de la bagarre. Par la suite, il ricana et réfuta l’idée en amenant comme excuse le coup sur sa tête qui lui faisait dire n’importe quoi.


« Après, tu connais la suite. »

Il lui sourit légèrement. Il l’avait regardé faire durant tout son déballage mais il était bien curieux de connaître la suite des évènements.

« Que vas-tu faire maintenant ? »
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Constance..
Pendant qu'Anthoyne lui contait l'histoire, la blonde continuait ses premiers soins à la jeune fille. Bon le coup au nez le lui arrangerait peut-être avec un peu de chance. Car pour l'avoir croisée avant, elle n'avait pas vraiment un nez... des plus parfait.
Ce qu'elle avait demandé lui fût apporté et la blonde ne pût s'empêcher de regarder le brun sous un autre jour après avoir écouté le déroulement des évènements. Ainsi donc il se soucierait d'une jeune fille inconnue, certainement gueuse ... Anthoyne, toujours bien mis, toujours posé, aurait lui aussi un tempérament caché comme Maximilian ? Serait-il donc altruiste également ? Est-ce que tous les cousins d'Ellesya étaient ainsi ?... Chassant ses pensées pour se concentrer sur la brune, elle entreprit d'étaler un baume à base d'arnica sur les hématomes. Bien sûr la blessée fut dévêtue et couverte d'un drap avant le début des soins afin de cacher la nudité de la jeune fille.


Bon Anthoyne, je vais enserrer la jambe dans des attelles de bois, afin que celle-ci soit maintenue droite le temps que l'os se ressoude. Il va falloir qu'elle reste allitée pendant de nombreuses semaines. Tu es prêt à la maintenir ? Elle risque de se réveiller ou du moins de bouger, je dois vérifier que l'os ne s'est pas déplacé en se brisant.


Après avoir eu l’assentiment du brun bourgmestre, la jeune Orsenac palpa la jambe par tâtonnement afin de vérifier l'importance de la blessure, l'os n'était pas déplacé, ce fût un soulagement pour la blonde. Aucune blessure autre sur la jambe, la médecin étala alors un cataplasme à base de consoude sur la partie brisée, plaça les attelles et les maintint en place à l'aide de bandes de tissus, et tout cela sans que la blessée ne se réveille sur le coup. Ce ne fût qu'après avoir terminé la pose de l'attelle que la jeune brune commença à sortir de son inconscience, gémissant de douleur.

La blonde prépara alors une tisane à base de plantes contre la douleur, puis elle laissa Anthoyne expliquer à la jeune fille où elle se trouvait, pendant qu'elle terminait les soins.

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Yade
Ses traits se durcirent sous la douleur. Doucement, Yade ouvrit les yeux. Elle découvrit une pièce qu'elle ne connaissait pas ; ses pupilles encore endormies, au regard encore flou, parcouraient doucement les premiers éléments de décor qui s'offraient à elles. Elle avait mal, certes, mais ce mal était accompagné d'une vague impression que la douleur n'était plus due à des coups, elle ne servait plus à la faire souffrir mais plutôt à la guérir. En premier, elle reconnut la femme qui était en train de la soigner ; elle l'avait croisée en taverne quelques jours plus tôt. Puis, ses yeux noirs pas encore totalement ouverts se posèrent sur l'autre personne présente là : Anthoyne lui maintenait la jambe le temps de la fin des soins. Soudain, elle prit conscience de sa nudité, ses joues rosissant de gêne. heureusement, le drap cachait son corps abîmé aux yeux de tous, sauf de Constance qui maintenant lui préparait une tisane à l'odeur amère.

Dès que le breuvage fut prêt, Yade le but avec une grimace mais, persuadée qu'il ne pourrait lui faire que du bien, ne fit pas l'erreur de s'en plaindre. Qu'allait-il se passer, à présent ? Si Constance n'avait fait que son travail de femme médecin, Anthoyne, lui, lui avait carrément sauvé la vie, et ce par deux fois. Si une des deux fois était rattrapée par le fait que Yade elle-même avait sauvé la vie du Louveterie, la deuxième fois restait encore à rembourser. Elle posa ses yeux noirs enfin ouverts à peu près complètement dans le regard d'Anthoyne. Qu'allait-il lui dire ? De partir encore, cette fois accompagnée de gens de confiance et pas de gens qui allaient la tabasser ? De rester quelques jours histoire de se remettre, parce qu'il était un peu humain quand même, mais de partir ensuite pour en jamais revenir à Tours ? De toute façon, que pouvait-il lui dire d'autre que de partir ?
Qu'y avait-il à espérer à présent. Elle n'était qu'une sale voleuse, sérieusement amochée certes, mais quand même. Une entreprenante manipulatrice. Une idiote sous-estimée qui s'était fait avoir par d'autres mécréants plus intelligents qu'elle. Une pauvre tache dans la société, une qui de toute façon serait morte sous peu si elle n'avait pas eu cette bonne étoile pour toujours lui sauver la mise. Une bonne étoile qui avait pris le nom d'Anthoyne ces derniers temps. Mais elle, à quoi allait-elle servir à présent, si elle ne pouvait plus voler ce dont elle avait besoin pour vivre ? Car si elle restait à Tours, elle serait constamment surveillée par les sbires du Maire. Et si elle partait... Elle avait toujours vécu ici. Elle ne pouvait se décider sur son destin. Alors elle consulta des yeux le seul homme qui, aujourd'hui, avait le droit de décider pour elle, car il avait sauvé sa vie.


"Et maintenant ?"
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Anthoyne
L’air dans la pièce était chaud et humide. Anthoyne était en nage. A vrai dire, toute cette tension n’aidait pas. Malgré ses airs calmes, en son for intérieur il était très agité. Cette sudation était d’ailleurs la seule traitresse à son agitation. Les pensées fusaient dans son esprit et ce n’est qu’à moitié qu’il écouta Constance. Il ne retint comme information seulement le fait que la brune devrait rester alitée durant des semaines et que présentement, lui devait se tenir prêt au cas où la blessée revenait à elle durant la pose de l’atèle. Quelques instants après que Constance ait fini sa phrase sentant un regard sur lui, il hocha la tête pour lui faire comprendre qu’il était prêt. A présent sorti de ses pensées, il regardait attentivement les faits et gestes de la blonde. Tout était fait avec précision. Anthoyne admirait cet ordre, cette minutie. Une fois tout fini, il se redressa et essuya son front avec son bras. Son rythme cardiaque commença à ralentir, il se calmait tout doucement.

C’est à ce moment-là que la brune semblait sortir de son état comateux. Les yeux du seigneur se posèrent sur l’alitée. Peut-être était-elle consciente depuis un moment ? Il n’avait pas fait attention à vrai dire, petite entorse aux règles de Constance.

C’est à ce moment que Yade choisit de briser le silence. La question qu’elle posa le surprit. Il ne s’attendait pas à qu’elle parle de si tôt. De plus, les mots utilisés semblaient demander à quelle sauce elle allait être dévorée. Amusé par l’interrogation, il eut du mal à réprimer un sourire pourtant il voulait toujours paraître froid et distant, ce qui au fond n’est pas totalement faux non plus. Il la regarda attentivement, lui fit face, droit dans ses bottes et prit la parole avec un ton sévère :


« Maintenant ? Constance … Le médecin a dit que vous deviez rester alitée durant plusieurs semaines. Je trouve cela exagéré mais c’est elle l’experte. Je veux bien vous héberger durant ce temps. Toutefois, cela n’est pas gratuit. En échange, lorsque vous serez remise, je vous demanderai quelques services. Des travaux honnêtes bien évidemment. Comme travailler dans mes champs. Ou peut-être en tant que domestique. Même si j’avoue ne pas vous voir à ces tâches, il faudrait réfléchir à cela. Un jour d’hébergement devra être remboursé par un jour de travail à mon service. Cette dette payée, vous serez libre. Quant à votre départ de Tours, nous en reparlerons à l’issue de cette période. Même si mes mots peuvent paraître autoritaires et comme un fait déjà défini, cela reste une proposition. Vous avez le choix de partir. Dans ce cas, vous serez mise à la porte et vous vous débrouillerez seule. Entre nous, ce choix ne me semble pas raisonnable. »

Il fit une pause d’à peine une seconde, ne voulant pas la laisser réagir pour le moment.

« Et si vous acceptez mon offre, il faudrait voir ce que vous savez faire. A part voler, charmer ou comploter. Je vous écoute. Qu’êtes-vous capable de faire qui pourrait me servir ? »

Avait-elle réellement le choix ? Il avait déjà décidé qu’elle resterait ici. De toute façon, il avait du mal à imaginer qu’elle puisse faire autrement.
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Yade
Les yeux noirs de Yade étaient toujours posés dans le regard d'Anthoyne. Elle avait l'air calme et l'écoutait parler, attentive. L'attitude de l'homme, plutôt raide, changea lorsqu'elle posa sa courte question. Comme s'il s'en délectait, ou s'en amusait, plus qu'autre chose. Elle ne savait pas comment l'interpréter, car dans son attitude réservée il restait complètement stoïque, et elle ne savait pas comment le prendre non plus. Puis, sa voix sévère revint, comme un tic qui rapplique malgré la cure, ou comme le naturel qui revient au galop lorsqu'on le chasse.
Il lui annonça son futur proche. Elle allait rester alitée, et ce pendant une certaine période qui lui paraissait déjà trop longue rien que d'en parler. Ensuite, chose qui la surprit beaucoup, le Louveterie lui fit savoir qu'elle serait hébergée pendant son repos et pas dans n'importe quel endroit : ce ne serait pas dans un dispensaire crasseux, dans un boui-boui mal famé ou dans une auberge à rats, mais chez lui, dans cette même demeure où ils se trouvaient, en plein coeur des beaux meubles et des grandes tapisseries qu'elle s'imaginait déjà. Dans son cas, c'était plutôt une chance que cette proposition, car qui aurait voulu loger une fille comme elle, voleuse de son état, alors qu'il connaissait bien ses frasques ? Et en échange, ce qui était bien normal, il lui demandait compensation. Par chance - elle remercia son habituelle bonne étoile -, elle n'était pas tombée sur un pervers qui aurait demandé une compensation en nature et qui aurait abusé d'elle et de ses charmes. Il voulait un travail honnête. Travailler dans les champs ? Si habile était-elle, elle manquait de force pour manier les lourds outils agricoles. Il proposa ensuite un éventuel poste de domestique. Et il avoua tout de suite ne pas la voir à cette place, ce qui soulagea la jeune femme. On verrait cette modalité plus tard, car il annonçait déjà la somme à rembourser : un jour de travail pour un jour de repos. C'était correct aux yeux de la brune.
Tout cela restait une proposition, mais son honneur voyait ça comme une chose normale, encore une fois ; les deux personnages étaient une nouvelle fois sur la même longueur d'onde. Et puis, redevenir seule au dehors était impensable, pas une nouvelle fois et pas dans son état. Elle n'avait plus rien puisque les bandits avaient pillé sa maison, et surtout elle n'avait personne pour la soigner et l'aider à s'occuper d'elle. Une dernière question : qu'était-elle capable de faire ?


"J'accepte votre offre. Pour ce qui est de mes talents..."

Elle ne savait pas compter. Elle savait à peine lire, et ne parlons pas d'écrire. Elle savait voler, mais il ne voulait pas d'une voleuse. Elle savait charmer, mais il ne voulait pas d'une charmeuse. Et même chose pour ce qui était de comploter. Faire le ménage et le service ne lui plaisait guère - pas assez cérébral à son goût. Elle n'était pas assez forte pour les champs. Alors, que lui restait-il ?

"Je peux..."

Elle était à la fois agile et maline, tel un chat traquant ses proies rongeuses ou insectes sans se faire traquer elle-même, dans la plupart des cas. Mais si elle avait manqué d'écouter sa conscience cette fois et s'était faite surprendre par les brigands et par les gardes, cela ne se reproduirait plus. Elle savait retenir une leçon, aussi amère et douloureuse soit-elle.
L'observation. L'intelligence. La vivacité d'esprit. C'était ce qu'elle avait pour elle. Elle était souple aussi, elle n'était pas forte d'une force de travail, elle l'était d'une force de combat. Et elle avait une certaine fierté, un certain honneur, une dignité qui faisaient d'elle une femme de valeurs.
Une femme de valeur.


"Je peux vous protéger. Vous avez sauvé ma vie, si pauvre soit-elle. Laissez-moi faire de la vôtre ma priorité. Je vous servirai de garde, d'escuyère, de tout ce que vous voudrez tant que je peux rester auprès de vous pour vous protéger. Je serai votre ombre."

Dans son état, tout ça n'était pas très crédible, et elle n'avait en plus pas beaucoup mangé ces dernières semaines. Anthoyne ne l'avait jamais encore vue au top de sa forme. Mais une fois ses forces retrouvées et un régime moins pauvre adopté, elle serait exactement ce qu'elle prétendait être maintenant.
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