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[RP] Cinquante nuances de gris, de bleu, de rouge.

Vasco.
Un pied posé sur l'appui de la fenêtre, l'autre solidement ancré au sol, le regard du Visconti se perdait quelque part dans les ruelles de Chambéry. L'été était arrivé brusquement. Le soleil caressait la ville savoyarde de sa chaleur bienfaisante. Il faisait chaud ce jour-là. Chaud et lourd. C'était une journée d'orages quand bien même il était encore tôt en saison pour cela. Devant lui, certains membres de la Spiritu Sanguis lézardaient à l'abri du soleil. Avachis : tel aurait été l'adjectif que le Visconti aurait utilisé pour les décrire. Avachis comme en taverne entre deux opérations. Ce contraste avait saisi le sicilien la première fois qu'il en prit conscience. Au repos, la Spiritu Sanguis ressemblait plus à une bande de sales mouflets profitant de leur petite taille pour passer entre les grandes personnes et couper les cordons de leurs bourses. S'Insulter, se lancer des gestes obscènes, boire, manger, se prélasser par manque d'activité...De vrais enfants en transition vers l'âge adulte. Et pourtant ils avaient déjà tous menti, tué, volé, pillé et pour certains d'entre eux même violé sans doute. Chambéry...Il n'y avait rien à faire dans cette ville morte laissée à l'abandon par sa population et par ses politiciens en manque d'imagination...ou de volonté.

Le regard du Visconti se tourna vers l'assemblée, vers Ina Corleone. Ses prunelles se fixèrent sur l'extrémité de sa botte remontant lentement les courbes de sa jambe comme si la pulpe de ses doigts laissait sur sa peau hérissée une volée de désir. Elles s'attardèrent ensuite à la lisière du bas, esquissant une spirale enivrante pour venir s'enrouler autour de son genou et poursuivre en lézardant le long de sa cuisse. Le bruit d'un forgeron tapant contre son enclume ramena le Visconti à la réalité, rompant ainsi brutalement le contact de ses prunelles sur le corps de son amante. Cette torpeur ne lui convenait, elle laissait dériver son esprit vers des mondes oniriques qui ne s’accordaient guère avec l'instant présent. Trop de monde. Pas assez d'intimité. Le divertir. Penser à autre chose. Lancer la conversation. Éviter de trop penser...ou alors l'emmener ailleurs et laisser libre court à ses envies.


- Hier, j'ai rêvé que j'avais le monde à mes pieds. Alors, je l'ai écrasé. D'un coup de talon. D'un seul...

Joindre le geste à la parole avait l'avantage de rehausser un peu le goût de cette journée, de sortir l'assemblée de l'ambiance de torpeur dans laquelle elle était plongée...et de chasser de l'esprit de Visconti les dernières vapeurs de sensualité qui l'embrumaient.

- Après, je me suis retrouvé dans un long couloir sombre, éclairé seulement par quelques torchères qui projetaient sur les murs une aura de domination absolue. Les flammes dansaient sur les portraits de Velasco Visconti qui y étaient accrochés. En dessous de la toile, il y avait mon nom, mon année de naissance et de mort. Sur la gauche, des haillons de phrases que certains auraient dit sur moi. Et sur la droite, une épitaphe... Velasco Visconti, amant maudit d'Agnesina Temperance Corleone, père Ad Cautelam de Livie Visconti, mort à...

Livie Visconti. Elle avait déboulé dans la vie du sicilien sans crier gare ni même "Papaaaa!", un jour de Mai 1462. Pour Vasco, elle était issue de la génération spontanée, un peu comme ces miasmes sortis dont on ne sait où et qui vous empoisonnent la vie vous donnant suée, fièvres, courbatures et vomissements. D'ailleurs, miasmes et mômes n'avaient-ils pas la même racine latine? Une histoire floue, des questions laissées sans réponse... et une acceptation de paternité fondée sur du vent. Remarquez que pour un marin, ça n'était pas si mal que cela! Mais elle l'avait convaincu. Elle, c'était celle qui se trouvait au-dessus des jambes que son regard détaillait auparavant.

- Enfin... je n'ai jamais pu lire la date et le lieu de ma mort. Dommage. Ça aurait pu être amusant de tenter le Sans-Nom. Mais tout ça m'a donné une idée: Dans nos quartiers à Paris, on devrait avoir un long couloir avec le portrait et les méfaits de chaque membre renommé de la Spiritu Sanguis! Ça contribuerait à notre légende. Tous ceux qui viendraient nous voir tomberaient sur notre histoire, nos faits d'armes au travers de cette galerie de personnes. Le lieu pourrait même devenir mythique, source des légendes les plus folles! On ferait courir le bruit que ceux qui poserait le regard sur le portrait de Rodrielle Corleone seraient la cible d'un brigandage au moins une fois par cycle lunaire, que ceux qui croiserait le regard de feu d'Arsène Corleone sur son tableau périraient brulés dans l'année dans un brasier infernal...

Sur l'horizon, dans la vallée, les premières rougeurs du soleil couchant commençaient à poindre. Le jour déclinait au contraire de la chaleur qui elle persistait. Le flot de paroles du Visconti se tarit un instant, laissant à l'esprit le temps de rattraper l'avance prise par la langue. L'été était à leur porte. Pour le sicilien, c'était la plus belle des saisons, celle où il revivait. La Méditerranée était encore loin certes, mais il n'avait pas abandonné l'idée d'y plonger Ina Corleone par la journée la plus torride, offrant son corps aux caprices des vagues azuréennes. Un bateau qui grince sous l'effet de la houle, un soleil dardant ses rayons sur le pont, écrasant les brigands d'une chaleur langoureuse prompte à faire perler des gouttelettes de sueur le long de leurs corps. Un ciel bleu avec au loin quelques nuages floconneux, une brise légère amenant un doux contraste chaud-froid sur leurs peaux et...Ina Corleone! En cet instant précis, l'esprit du Visconti était loin de la guerre avec la Franche-Comté, de Sarani, de Serguei Novgorod, des meurtres, des vols et des pillages.

- J'ai croisé une artiste une fois. Elle s'appelait Niceaux. Elle avait un talent fou! Elle a peint devant moi. On aurait dit que ses pinceaux dansaient sur sa toile comme nos lames dansent sur le corps de nos ennemis... On a parlé une fois de trouver un ménestrel pour chanter nos exploits. On devrait aussi trouver un artiste pour immortaliser nos faces avant que le temps n'y laisse ses marques et on exposerait ses toiles dans le temple de la renommée de la Spiritu Sanguis! Ina? Ma prochaine paie, je ne la veux pas en écus... Je veux une toile à ma gloire!
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Agnesina_temperance
Vélasco Visconti était un homme particulier et imprévisible, charmant et horripilant. Depuis qu'elle lui avait mis le grappin dessus, Ina Corleone avait l'impression qu'elle le découvrait chaque jour comme s'il était un étranger et parfois, sa réflexion sur son futur mari se perdait. Tout ce qu'elle s'était rendue compte, c'est qu'il avait de drôles d'idée. Quand d'autres ne cherchaient que de noblesse, titre ou pouvoir, Vélasco se faisait défenseur du peuple. Corleone avait du mal à comprendre cet état d'esprit, parce qu'elle partait du principe que le peuple était imbécile, car il ne faisait absolument pour arranger sa situation. Il n'était qu'un troupeau de mouton qui attendait de se faire tondre par les maires et les brigands étaient là pour réclamer leur dû aux maires, en leur offrant une leçon de défense par la même occasion. Si Ina avait du mépris envers le peuple paysan et artisan, bien qu'elle ait vécu parmi eux, c'est parce qu'elle savait qu'ils n'hésiteraient pas à lui balancer des œufs alors qu'elle sera amenée à la potence. Vélasco n'y échappera pas non plus, car même s'il se place en défenseur pour la cause du peuple, il gagnera peut-être du soutien mais le jour où il se fera attraper, ceux-là même qui l'aura peut-être soutenu, n'hésiteront pas à lui passer la corde au coup.

Affalée, Ina regardait dehors en se soumettant à ses songes. Elle pensait à beaucoup de monde, surtout ceux qui faisaient partis de la Spiritu Sanguis. Avec Arsène, elles étaient devenus le nouveau visage du Gardien des Enfers. Et parfois, très souvent, la présence d'Enjoy lui manquait. Elle avait été leur exemple, leur mentor, celle qui leur avait tout appris et surtout, qui leur avait fait confiance. Maintenant, c'était à elles que revenait la charge de s'occuper du Clan Spiritu Sanguis et Corleone. Et à cet instant, lorsque Vélasco prit la parole, elle savait qu'il allait lui donner du travail, ne serait-ce que pour lui faire remarquer qu'il parlait trop et que quelqu'un de la Spiritu allait finir par lui donner la mort pour ne plus l'entendre. Détournant son regard de la fenêtre pour le poser sur l'homme, Ina se fait attentive et patiente pour écouter son rêve. Le monde à ses pieds... Corleone se demandait comment quelqu'un pouvait supporter d'avoir des gens prêts à satisfaire leurs envies. Les serfs et les esclaves, elle les trouvait tous pitoyables les uns que les autres. Ecraser le monde, elle ne le ferait pas, parce qu'une fois, écrasés le monde n'aurait plus d'utilité. Elle avait beaucoup trop besoin du monde, pour le manipuler, pour lui arracher des plaintes et des larmes, pour qu'il travaille à la sueur de leur front et qu'elle leur vole ce qui leur est dû.

Se redressant pour sortir de ses songes, pour mieux écouter les paroles de son amant, car elle espérait qu'il n'avait pas pris la parole devant tout le monde pour raconter uniquement un rêve bénin et elle ne tarda pas à avoir la réponse à ses interrogations. Il proposerait d'avoir, dans le quartier, un long couloir avec le portrait et les méfaits de chaque membre de la Spiritu Sanguis. Le visage impassible, le regard rivé vers le sol, Ina réfléchissait. Certes le Clan n'avait pas besoin de portrait pour écrire leur légende, bien qu'Ina souhaitait vraiment embauché un barde pour chanter leur louange et les détendre de ses chansons quand ils sont au repos, mais l'idée était quand même tentante. Pour que les générations futures se souviennent et découvre leurs ancêtres. Pour laisser une trace solide de leur visage dans l'Histoire. Se passant la langue sur ses lèvres, Ina pensait que l'idée pouvait joindre l'agréable à l'utile. Parce que bien qu'elle trouvait du chichi d'avoir un artiste pour immortaliser les faces, elle avait une autre idée qui état venu se loger dans sa tête. Cette idée, elle la bichonnait, la faisait grandir jusqu'à son aboutissements


« - Hors de question que les écus de la Spiritu servent à une... Artiste. Elle croisa les bras sur sa poitrine. « - A moins qu'elle mette la main à la pâte et qu'elle nous aide pour les pillages.

Ce qu'Ina douta fortement. Un artiste pouvait gagner gros dans les grosses galeries de Paris. Alors pourquoi rejoindrait-il la Spiritu ? C'est à cet instant qu'Ina décida d'exposer son idée, parce qu'en tant que Cheffe, elle était soucieuse de trouver une occupation pour tout le monde, sinon les conflits naissent et c'est ce qu'elle veut éviter. D'autant, qu'elle aimerait voir comment ils arriveraient à se débrouiller en leur donnant une petite mission, même si celle-ci pouvait apparaître bégnine.

« - Si tu veux une toile à ta gloire, soit tu payes, soit tu forces l'artiste en question à la faire, disons... Gratuitement. Tu peux, par exemple, la séquestrer jusqu'à ce qu'elle achève son travail. Par contre, il est hors de question que tu y ailles seul. Gabriele et Daé ont besoin de se changer les idées, donc tu les amèneras avec toi. Ainsi que la petite Lili qui a encore des choses à apprendre. Est-ce que ça te convient ?
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Vasco.
[Rodez, Comté du Rouergue, quelque part dans une ruelle couverte de déchets]

Ina avait parlé. Le sicilien s'était exécuté. Pas de paiement. Pas d'action en solitaire. Ce que la Zia disait faisait presque force de loi pour le Visconti. Enfin...Sauf quand elle dépassait les bornes, qu'il était dans un mauvais jour ou simplement parce qu'ils étaient en manque car cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas disputés. Après la campagne franc-comtoise, la petite troupe déléguée par Agnesina s'était donc rendue dans le Rouergue. Objectif: Enlever Niceaux afin qu'elle satisfasse à la folie des grandeurs viscontienne. Arrivés aux alentours de Rodez, le groupe s'était dispersé. Daeneryss et Gabriele étaient entrés par la porte Nord, le sicilien avait emprunté furtivement la porte sud le lendemain. Mieux valait que les maréchaux du coin ne s'affolent pas trop: lors de la préparation de l'opération, Vasco s'était aperçu avec surprise que la future victime avait été prévôt dans le passé et que son époux avait occupé les fonction de capitaine des armées rouergates. Rien n'arrêtait jamais un Spiritu Sanguis parce qu'il savait faire preuve de prudence quand il le fallait. Enfin ça, c'était un adage du sicilien!

Il faisait chaud à Rodez. Et beau. Le bain de soleil que Vasco prenait lui faisait un bien fou. L'hiver froid est enneigé qu'il avait vécu en Champagne et en Bourgogne l'avait salement atteint au moral. le lézard avait besoin de retrouver son environnement naturel. Les premières journées furent consacrées à l'observation: relever les allées et venues, qu'elles soient régulières ou pas. Depuis leur entrée dans la ville, il n'avait pas repris contact avec Daeneryss et Gabriele. Se faire oublier, ne pas éveiller l'attention. Le plan du Visconti s'était affiné. Il ne dérogerait pas à ce qui avait été prévu. Rodez était une ville tranquille. La chance était avec eux : Aucune bande de brigands n'était visiblement venue s'égailler par ici. Aussi, le jour J, l'heure H, à l'angle d'une ruelle couverte de déchets, le Visconti, accroupi, conversait avec une gamine du coin. Lili Corleone? Non. Vasco ne savait pas où elle était. Nulle nouvelle. Au dernier moment, il avait improvisé et s'était rabattu sur la faune locale.


- Alors voilà Lili, dans ce panier tu as quelques galettes et un petit pot de beurre. Ton objectif est simple: Tu frappes à cette maison là-bas, celle que nous avons surveillé ces derniers jours. Tu peux prétexter que tu viens vendre quelques galettes pour les orphelins de Rodez. Tu t'arranges pour que la propriétaire te laisse entrer. Tu fais une petite inspection. Je voudrais savoir le nombre de personnes qui viennent là, s'il y a des particularités à connaître, bref, inutile d'insister, tu sais ce qu'il faut faire? tu as ça dans le sang n'est-ce pas?

Eh oui. Comble d'ironie: celle qu'il avait trouvé pour remplacer la Corleone s'appelait aussi Lili! Fallait-il qu'il en rajoute? La fille était certes jeune, mais elle avait déjà réussi à lui voler sa bourse un soir qu'ils devisaient ensemble dans une taverne de Rodez.

- Si jamais quelque chose ne tourne pas comme tu veux, tu sors. Et rappelle-toi que Gabrielle, Daeneryss et moi ne seront jamais très loin. Si tout se passe comme prévu, les amoureux s'occuperont de nous ramener Niceaux pendant que nous, nous préparerons notre départ de la ville. Ça te dit de jouer aux marchands ambulants?

Niceaux...Pourquoi elle? Simplement parce que le Visconti avait fait sa connaissance aux doigts d'or avant qu'il ne rejoigne la Spiritu sanguis. Le sicilien avait aimé le coup de pinceaux de l'artiste et apprécié qu'elle peigne devant lui plutôt que de se renfermer dans son atelier. Nul doute qu'à cette époque-là, il ne se doutait pas un seul instant qu'il intègrerait la Spiritu Sanguis. Nul doute qu'en peignant cette toile, Niceaux n'imaginait pas jusqu'où cela allait la mener. La vie nous fait parfois de drôles de clins d'oeil. Plus qu'une toile, Velasco espérait qu'Ina accepte son idée du temple de la renommée de la Spiritu Sanguis et si c'était le cas, il s'était mis en tête que ce serait SON artiste qui ferait toutes les toiles! Y compris celle de Lili Corleone!
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Niceaux
Niceaux profitais de cette douce journée de repos bien méritée . Enfin , c'était plutôt elle qui avait décidé de ne rien faire aujourd'hui . Il fait savoir parfondre soin de soi tout seul dans la vie . Elle l'avait compris depuis que son mari l'avait quitté , lui préférant la compagnie des moines .

Elle était assise dans son jardin offrant son visage au rayon de soleil et à la caresse chaude du vent. Elle suivait des yeux une abeille qui passait de fleurs en fleurs cherchant le précieux nectar , source de leur vie . Les couleurs éclatantes de la fleur laissaient aucunes chance à ce minuscule insecte .
Elle se senti inspirée .

Elle allait rejoindre son atelier quand un léger coup brisa le silence .
On frappait à sa porte. Qui pouvais bien venir la voir ?
Elle ouvrit la porte .

Une petite fille attendait devant la porte , elle portait un pannier trop lourd pour elle.


Bonjour . Je peu t'aider ?

Elle voulait lui vendre des gâteaux . Est ce que Niceaux avait une tête à manger des gâteaux . Non . Elle refusa poliment et referma la porte .

Elle détestais les enfants , en plus cette petite fille lui avait coupé l'inspiration .
Elle retourna s'allonger

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Vasco.
Les barrures ne lui avaient donné aucun mal. Comme à chaque fois. Velasco avait développé une habileté particulière pour faire preuve d'une imagination débordante quand il voulait entrer quelque part sans y être invité. Qu'il s'agisse de  serrure, de barre de bois, de d'objets lourds et encombrants, de pont-levis, de chaînes fermant un port, son passé de contrebandier lui avait appris à être toujours un pas devant les autres en cette matière. A l'intérieur de la maison, les ténèbres régnaient en maître. La nuit sans lune plongeait toute la ville de Rodez dans l'obscurité. Il lui faudrait progresser à tâtons... ou faire preuve un nouvelle fois d'imagination. Depuis le début de cette opération à l'origine si simple, tout tournait de travers. Il n'avait plus de nouvelles de Lili. L'opération de collecte d'informations avait échoué et le sicilien avait perdu le contact avec Daeneryss et Gabriele. Où étaient-ils passés? Avaient-ils été repéré par la maréchaussée de Rodez? Se terraient-ils dans un coin attendant que les choses se tassent? Ou...s'abandonnaient-ils tout simplement aux plaisirs de la chair quelque part dans un coin sombre de la ville? Esquissant le premier sourire de la soirée, le Visconti espérait pour Gabriele et lui que cette dernière supposition s'avérerait vraie. Ainsi il avait encore une petite chance de les voir au travail ce soir...à condition qu'ils sautent allègrement au dessus des préliminaires! De fil en aiguille, du coq à l'âne, ses pensées dérivèrent alors vers la fin de l'après-midi. Après l'échec de l'opération Lili, le Visconti avait trainé ses guêtres dans les différentes tavernes de la ville, histoire de voir s'il pouvait en apprendre un peu plus.

    "- Niceaux? L'ancienne prévôte? Pour sûr que j'la connaissions mon bon m'sieur! Mais j'peux point vous en dire plus. Elle n'sort presque plus d'chez elle!"

    "- Parait qu'elle s'ennuie d'puis qu'son mari a disparu d'la circulation"

    "-S'ennuyer? Non! J'pense point qu'une dame comme elle s'ennuie! Elle a des amants à foison! On voit des hommes entrer dans sa maison. On n'les voit pas toujours en r'sortir! D'ailleurs m'étonnerait pas qu'elle se soit débarrassé d'son mari ainsi. Y'en a qui disent qu'il n'pouvait plus la satisfaire...et qu'en la matière, elles est vorace!"

    "-Elle a fait un pacte avec l'Sans-Nom! Pour qu'ses toiles aient plus l'air vivantes. Certains disent même qu'elles le sont! C'lui qui s'trouve peint sur ses toiles disparait peu après. Elle l'emprisonne dedans! En vrai j'veux dire!"

    "-La dernière fois, j'ai vu une mioche entrer chez elle. L'lendemain, elle sortait avec un drôle d'sac en mains. J'l'ai suivi jusque dans la forest. Elle y a creusé un trou et y a enterré l'sac. J'avions jamais eu l'courage d'le déterrer pour savoir c'qu'y avait d'dans!"

    "-Sa maison donne directement sur la lune! Par une porte d'la cave! Et quand elle oublie d'la r'fermer, il en sort d'drôles de choses..."

    "-Les voisins disent qu'y a des cris d'toutes les sortes qui viennent d'sa demeure.."

Billevesées de paysans superstitieux que tout ça. Le Visconti n'y avait guère prêter attention dans les détails. Lorsqu'une personne se referment sur elle-même, les hommes lui prêtent souvent tous les maux de la terre et étalent, parfois même inconsciemment, toutes leurs peurs et leurs frustrations. De cette logorrhée verbale, le sicilien avait conclut qu'elle était solitaire, que son mari ne donnait plus signe de vie, qu'elle s'était peu à peu refermée sur elle-même. Pas grand chose de bien utile somme toute même si parfois un petit détail pouvait faire toute la différence.

Son plan maintenant? Improvisation totale. Se fier à son intuition et au besoin à son sens de la répartie. Comme il l'avait toujours fait. Initialement, il aurait souhaité que Gabriele et Daeneryss s'occupassent de cet enlèvement. Eux auraient joué les méchants, laissant libre court à leur fantaisie pour obtenir de Niceaux ce qu'ils voulaient par la crainte et la contrainte. Lui, le Visconti, devait incarner un confident, l'homme qui représentait son espoir de salut, une chance de s'en sortir, une possibilité d'éviter les tourments. Et pour cela, Il avait même envisagé de prétendre être le prisonnier de Gabriele et Daeneryss au besoin. Ça, il savait bien faire: se faire passer pour autrui, c'était l'un de ses petits jeux favoris. L'arnaque, la duperie étaient ses éléments autant que la Méditerranée ou le pont d'un bateau.

La nuit, tous les chats sont gris. Les ombres peuvent révéler bien des surprises, les bruits prennent une ampleur démesurée. Tout est trompeur. Dans cette maison qu'il ne connaissait guère, le Visconti préférait être à l'écoute du moindre bruit suspect. Il ne servait à rien de se précipiter. La localiser. L'assommer. La baillonner avec ses draps et la faire sortir de la ville. Finalement, un plan assez simple quoi. Le loup était désormais dans la bergerie. La meute suivrait-elle? Ou ce festin serait-il pour lui seul?

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Niceaux
Un pressentiment.
Une intuition.
Son sixième sens .
Ou juste de l'ennuis.
Peut importe comment ça s'appel , mais depuis la visite de cette petite fille , Nice se sentait mal à l'aise . Quelque chose se prépare . Elle en était sur . Mais quoi ?

Elle connaissait bien se sentiment . Elle l'avait rencontrer plein de fois par le passé . Il ne l'avait jamais tromper .

Elle se tourna et retourna dans son lit tellement de fois que son drap fini par emprisonner ses jambes . Cela l'énerva .D'un geste sec elle l'envoya balader à l'autre bout de la pièce offrant ainsi ses jambes dénudées à la fraîcheur de la nuit .

C'était une nuit sans Lune . C'est une nuit solitaire .

Un bruit infime attira son attention .
Quelqu'un était entré dans sa maison ?

QUELQU'UN ÉTAIT ENTRE DANS SA MAISON ?

Son sang ne fit qu'un tour . Elle ressenti un sentiment étrange .
Comment le définir ?
De l'angoisse ? Non .
De la peur ? Encore moins .
De la fureur , oui c'était ça , de la fureur .
Qui osait entrer chez elle comme un voleur . Pour y faire quoi ?
Elle allait lui casser la figure à cet inconscient .
Entrer chez Niceaux pour la voler, mais ou ce croit il se parasite .

Elle se leva très très lentement pour me pas faire de bruit .
Elle sorti de sa chambre .

Ou est tu petit malin , pensa-t-elle ?
Viens me voir que je te fasse ta fête .
Un sourire étira ses lèvres .
Elle l'avait trouvé.

Elle se glissa dans l'embrasure d'une porte . Ainsi dissimulée , elle le regarda entrer dans sa chambre .

Cet silhouette ne lui était pas inconnu .
Sa rage était si forte qu'elle ne pris aucune précaution et pénétra a sa suite dans la chambre.


Qu'est ce que tu veux ?
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Vasco.
Monter les escaliers marche après marche. Souple comme un chat. Surtout ne pas appuyer trop fort, le bois sec a tendance à grincer ou à craquer. Chiabrena! En cet instant précis, le Visconti aurait apprécié avoir un peu de renfort: lorsque l'on se déplace à tâtons, dans l'obscurité, en territoire ennemi, tout peut arriver...y compris le miaulement d'un chat qui court après une souris. Sale matou! Crois-tu que ce soit une heure pour conter fleurette? Des combles, un hululement brisa alors le silence retrouvé. Chaque bruit de la nuit résonnait comme le claquement d'un fouet dans son esprit: subi, sec, violent, déchirant. Et comme l'eau qui s'insinuait partout et qui reprenait toujours la place qu'on lui concédait, le silence nocturne revenait prendre possession des lieux. Le plancher gémit, un rictus déforma le visage du Visconti. Devant lui, une porte. Celle de la chambre de Niceaux? Une pression de la paume plus tard, le sicilien entra dans la pièce. Il n'y voyait pas grand chose. Les rayons blafards de la lune découpaient les contours d'un lit, d'une table de chevet. Une chambre à coucher. Les couvertures étaient défaites. Quelqu'un y était assoupi. Portant sa main sur le manche de son poignard, il s'apprêta à le sortir du fourreau lorsque des paroles se firent entendre dans son dos. Vasco sursauta, se retournant instantanément vers l'origine des sons. Il distinguait une silhouette. A peine. Se fiant à la voix, il estima qu'il avait affaire à une femme. Niceaux? Une garde du corps? Une domestique? Ce qu'il voulait? Étrange comme question. Le sicilien s'attendait plus à quelque chose : "Halte-là!" ou "Qui est-tu?". L'obscurité était-il une alliée? Et si oui pour qui?

- Ce que je veux? Oh! Non! C'est un peu court jeune damoiselle...

Ça, Ina Corleone aurait détesté. Elle aurait regardé le Visconti droit dans les yeux et lui aurait dit: "t'as fini de jouer à la danseuse? Tu prends ton poignard, tu l'appuies sur sa gorge et tu lui demandes gentiment d'obéir. Si elle n'obtempère pas, tu mets tes menaces à exécution! C'est clair?" Seulement voilà, s'ils avaient bien des points communs, Velasco Visconti n'était pas Agnesina Corleone et ses méthodes de travail étaient plus enrobées, moins directes. Certes, on pouvait arguer qu'elles prenaient plus de temps, qu'elles demandaient plus d'efforts mais au final l'efficacité devait sensiblement être identiques...et le coût des vêtements à nettoyer par la suite moindre.

- On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...En variant le ton, —par exemple, tenez :

Agressif : « Ce n'est point ici que vous allez trouver les catins habituels qui doivent orner votre couche!»

Amical : « Besoin d'aide peut-être? Vous êtes perdu? Un verre de vin avec ça peut-être?»

Descriptif : « Alors la sortie...Retournez-vous, descendez les escaliers. Première porte à droite. Et faites attention à ne pas vous faire écraser par une charriote! »

Curieux : « Cherchez-vous une jolie princesse à sauver?»

Gracieux : « Sur la pointe des pieds toujours vous déplacer. Ne pas faire craquer le plancher sous peine d'entendre vos os en faire de même. »

Truculent : « Vous appelez ça un brigand vous? Quelqu'un qui n'est même pas capable de surprendre une jeune femme dans son lit?»

Prévenant : « Faites attention! A vouloir entrer dans le lit d'une ex-prévôte sans y être invitée, on finit souvent dans un cul de basse-fosse! »

Tendre : « Mais comme c'est mignon de venir m'apporter mon petit-déjeuner au lit!»

Pédant : « cogitationis poenam nemo patitur... Au moins vous, visiblement, vous ne risquez rien!»

Cavalier : « quoi, l'ami, juste ça? Vous me decevez! Je vous aurai pensé bien plus original dans votre...entrée en matière! »

Emphatique : « Ô Déos, Il n'est de plus habile pendards sur terre, que ceux qui osent ceux qui les autres ne pensent même pas! »

Dramatique : « Aaaah! Vous avez failli me faire peur! »

Admiratif : « Quelle prestance! Quelle élégance! Vous allez à un bal? »

Lyrique : « Aaaaaaaah! je ris de vous voir si biau dans ces collants!»

Naïf : « Avez-vous payé votre droit d'entrée? »

Respectueux : « Vous avez toute mon admiration, monsignor, pour ne pas avoir confondu latrines et chambre à coucher!»

Campagnard : « Hé! Ho! Kek' tu veux l'gueux? »

Militaire : « Est-ce votre épée que je vois là, raclant le plancher ou tout autre objet que la morale réprouve? »

Pratique : « Maintenant que vous êtes arrivé jusqu'ici, que diriez-vous de passer la nuit avec moi? »


Les mots s'accompagnaient de grands renforts de gestes et de déplacements que Niceaux ne devait qu'entr'apercevoir dans la pénombre. L'important n'était pas là. Par ses ronds de jambes, ses mouvements amples du bras, ses courbettes et ses virevoltes, Velasco ne cherchait qu'une chose : distraire l'esprit, l'égayer et lui faire perdre l'initiative qu'il venait de lui redonner il ne savait comment. Au fur et à mesure des tirades, il ne rapprochait ostensiblement de sa victime pour qu'à la fin de l'envoi, il puisse faire mouche. Penché vers l'avant dans une révérence magistrale, artiste saluant son public après une scène mémorable, n'attendant plus que des montagnes d'applaudissements, le Visconti sortit alors prestement la lame de son fourreau. Se relevant à la vitesse de l'éclair, ne donnant pas le temps à sa victime de réagir, il se rua sur elle pour pointer sa lame sur sa gorge. En somme, la technique Ina Corleone après avoir usé de quelques détours qui devaient lui permettre un plus fort taux de réussite. Avait-il eu raison? Obtiendrait-il gain de cause?



Post largement inspiré de la tirade des nez - Cyrano de Bergerac - Edmond Rostand.

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Niceaux
Nice fut vite lasser de se pseudo voleur . On lui avais jamais dit que le méchant perd toujours parcequ'il parle trop .
Et la pour parler , il parlait .
En plus ses phrases n'avait aucun sens . Il voulait quoi ?


Excuse-moi . Tu peu te taire un peu . Parce que là ça en devient ridicule . Tu rentre chez moi , dans ma chambre pour me faire un cours de politesse .


Elle n'avait pas vu qu'il s'était rapproché . Elle se retrouva d'un coup avec une lame sous la gorge . Elle senti le contact froid et dur de la lame presser sa peau .
Un frisson parcourra son dos . Elle décida de le provoquer et de ne pas lui faciliter la tâche .
Ou peut être que si . Il ne devait pas être seule , elle découvrirais peut être un nid de vipère .


Voila qui est mieux , un vrai méchant .

Nice se radoucit un peu . Elle devait passer pour une femme fragile et facilement apeurée .
Elle tenta de voir son visage .


Ne me tue pas , je ferais tout ce que tu veux .
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Vasco.
- De forme littéraire! Pas de polit...

Tout fut ensuite vite expédié. La lame de son poignard émit un reflet scintillant et en moins de temps qu'il n'en fallait pour déclamer les milles et une forme de "Qu'est ce que tu veux ? ", le VIsconti passa derrière elle, plaquant son dos contre le sien, immobilisant ses bras le long de son corps, les bloquant d'une ceinture naturelle formée de son bras gauche. Le métal froid fit sentir sa présence contre son cou. Une pression suffisante pour qu'elle ne se débatte pas, et juste ce qu'il fallait pour que la chambre ne devienne pas un lieu d'abattage des cochons.  

- Tout ce que je veux? Vraiment? Voilà qui est sage...

Le ton était péremptoire. Il avait l'avantage sur elle et il en profitait. Le Visconti accentua encore la pression contre son corps. Pas question de lui donner la moindre chance de renverser la situation. 

- Ne fais pas la sottarde! Si ce poignard s'enfonce dans les chairs tendres de ton petit cou, personne n'arrivera à stopper la fontaine sanguine qui en surgira! Tu sais, le baiser de la mort est certes un moment de jouissance ultime, mais il est bref...et unique!

Le cou...Avec la nuque, c'était le lieu de prédilection du Visconti pour venir déposer une ribambelle de baisers soufflés à celles qu'il courtisait, pour ensemencer les graines de désir qu'il récolterait un peu plus tard dans la soirée. Et cette nuit, il lui servait à assurer sa position de force. La suavité d'un baiser, le feu de la lame...mais toujours dans le cou.

- Te rappelles-tu de moi Niceaux? Je suis venu un jour dans ton atelier. Tu as peint pour moi. Ce jour-là, je n'étais pas encore un Spiritu Sanguis, j'avais la sottise de payer au lieu de prendre. Ce soir, je viens te passer une nouvelle commande... Mais cette fois, non seulement tu vas m'en faire cadeau mais tu vas aussi y mettre tout ton talent. La meilleure oeuvre que tu n'aies jamais peinte.

La première partie du message était passé. Raffermissant sa prise sur elle, toujours plus près, toujours plus fort, il l'entraina dans le couloir. Fini de jouer.  Maintenant, il devait sortir d'ici, sortir de la ville et retrouver ses complices.
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Niceaux
Velasco

Nice murmura le nom plus qu'elle ne le dit.

Elle savait que c’était lui , elle avait reconnu sa silhouette et sa façon de parler . Elle le senti se rapprocher d'elle et asseoir la pression de son poignard sur sa gorge . Elle n'avais pas peur ni de lui ni de la mort .


Tu fait tous ça pour une peinture ? Pour ne pas payer ? pourquoi ne pas demander tout simplement ?


Nice allongea son coup pour l'offrir un peu plus au poignard.
Elle savait qu'il ne la tuerais pas tout de suite .
Il avait besoin d'elle .


J'ai déjà rencontrer la mort plusieurs fois .
Ne te gène pas pour faire couler mon sang , mais comment aura tu ta fresque si je meurt.
Ça serais pas malin , mais bon aucun brigand ne l'ai.



Elle laissa sortir un rire leger de sa gorge
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