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[RP]Panique (bébé) à bord

Marzina
Elle avait passé la veille à nettoyer (ou plutôt tenter de nettoyer) le bateau de fond en comble. Elle avait inondé le plancher un peu partout en balançant de grands seaux d'eau de mer et avait fait chuter la moitié de l'équipage en balançant un savon sur le pont du bout du pied pour que ce soit nickel chrome. Oh, elle n'avait jamais eu la passion du ménage, jamais, elle aurait toujours trouvé quelqu'un pour le faire, quitte à harceler ou faire du chantage si elle n'avait pas eu assez d'argent pour payer le service, mais pour la première fois de sa vie, elle avait ressenti le besoin de faire le nettoyage. Une envie viscérale qui montait d'on ne sait où, qui imposait que tout soit propre, et vite. Maintenant tout était surtout inondé et piégeur, mais elle se sentait un peu plus détendue.

A ceci près qu'elle s'était disputée avec Finn.
En sortant de la taverne, elle était bien décidée à mettre ses menaces à exécution: s'enfermer dans la cabine avec son fric à lui. Elle était tellement énervée qu'elle en avait mal au ventre. A bien y repenser, elle avait eu mal au ventre tout l'après midi, et ca n'allait pas pour s'arranger. Encore un coup de l'héritier brutal et misogyne à coup sûr! Se défouler sur le ventre de sa mère à coups de pied semblait être devenu un sport où il excellait. Depuis quelques jours cependant, il l'avait laissée tranquille et elle avait goûté à un peu de sérénité. Elle se sentait si furieuse contre Finn que lorsqu'elle entra dans la cabine, elle ferma la porte à clé, clé qu'elle avala ensuite. Ca lui ferait les pieds tiens! Il pourrait la supplier, elle ne sera pas tentée de céder et de lui ouvrir la porte!
Une nouvelle douleur lui fit refermer les bras autour de son ventre, la pliant en deux. Ca commençait quand même à faire vachement mal, pour quelques coups de pied...C'était les contrariétés ça, après l'enfant le mari, oser dire qu'elle ne dormirait pas dans un lit, elle qui avait désormais mal partout et passait le plus clair de son temps allongée pour éviter le mal de dos et les douleurs aux jambes!
Elle s'appuya dos contre la porte, attendant que la douleur dans son bas ventre passe. Et elle partit effectivement. Puis revint quelques minutes plus tard, toute aussi forte. Une deuxième, puis une troisième fois...Elle grimaça et commença à s'inquiéter un peu, la panique se mettait à la gagner un peu plus à chaque contraction. Fermant les yeux et respirant lentement, elle tenta de se calmer un peu afin d'arrêter ce cycle infernal.

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Finn
Certaines briquent le navire, d’autres tentent de le maintenir à flot. La Bretonne ayant décidé d’employer son énergie à l’inonder, au risque de tous les faire couler, la traversée se mue en véritable chemin de croix. À la barre, Ó Mórdha claironne ses consignes de manœuvre aux membres d’équipage ; autant pisser dans un violon depuis que le pont est devenu une patinoire où chacun risque son coccyx. Encore une idée brillante de Penthièvre que Penthièvre elle-même ne sait expliquer lorsque ses petits camarades s’interrogent sur le bien-fondé de naviguer les pieds dans la flotte, leur passant plutôt l’envie d’élucider le mystère de sa récente lubie en menaçant de jeter les sagouins par-dessus bord.

Certains n’ont ainsi pas manqué de relever l’humeur de dogue de leur capitaine qui, en plus de se voir compliquer la tâche sur le pont, se voit également contraint de participer à l’atelier ménage jusque dans la cabine conjugale. Là où d’ordinaire les cris de débauche font rage, l’on manie à présent le manche. Et non le sien, celui du balai. Jusqu’à ce que le sommeil cueille la jeune épouse et le délivre de sa tyrannie sanitaire. L’abstinence n’ayant jamais été leur point fort, fatalement, les natures contrariées se heurtent. Le couple se déchire.

Un soir, la table du mess essuie les retombées d’une nouvelle discorde. Dommage collatéral, dira-t-on. L’Altesse y plante sa dague, à deux doigts de la main de son cher époux.


- « Qui est GROSSE ?! »

Certainement pas elle, encore moins l’arme au poing.
Pourtant l’Irlandais récidive, allant jusqu’à lui interdire le lit pour la nuit. SON lit.


- « Allez pieuter avec ceux qui s’entassent dans la cale ! Vous verrez, y a pléthore d’immondices à déblayer là-bas. »

L’envoyer s’éclater à ratisser entre les couches des passagers et surtout se garantir d’avoir la paix jusqu’au lendemain. Ou jusqu’à ce qu’elle retrouve la raison, si tant est qu’elle en ait reçu un exemplaire à la naissance…

Sur cette ultime bravade, Prinsez Mono-toquée claque la porte du mess, laissant l’infâme passer ses nerfs sur la seule à lui résister encore. Si Alix débarrassera le plancher sans demander son reste, repartant aussi vite qu’elle venue après s’être fait vertement refouler, Luzerne résistera. Bien que houleux, l’entretien tire en longueur. De reproches divers en recadrage cinglant, l’échange finit par s’apaiser ; la pression retombe. On retrouve la franche camaraderie d’antan, et même son optimisme.


- « Z’allez réussir à regagner votre chambre ? »
- « Bien sûr. »

C’est d'ailleurs l’heure de prendre congé. Ó Mórdha traverse les entrailles grinçantes du navire jusqu’à la cabine isolée en poupe. Sans lanterne pour l’éclairer, il heurte dans un bruit mat la porte qu’il pensait trouver ouverte.

- « Bordel ! »

Martyrisant la poignée, l’Insulaire grogne.
Et tambourine bientôt contre le panneau de bois le séparant de son pieu.


- « Marzina ! » Une première fois. « Mar-zi-na !! » Une deuxième. Là, t’écoutes ? « Feriez bien d’ouvrir fissa ! »

Mais à quoi bon s’emmerder quand on a la clé ? Soudain, le tapage cesse.
Sourire triomphant aux lèvres, l’Irlandais plonge la main dans sa poche.


- « L’idiote… »

Enfin, quand on a la clé… Car il a beau secouer, et se passer à la fouille, c’est peine perdue. La trogne se décompose alors que lui vient la terrible impression de s’être fait détrousser. Lui, et par une tire-laine de boudoir. Une amatrice.

- « …Marzina ? »
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Marzina
Elle est complètement paumée l'Altesse, avec ses envies de propreté et ses contractions qui débarquent sans arrêt sans crier gare. Elle en a même perdu l'envie de faire des folies du corps de l'Irlandais, trop concentrée sur toutes ces sensations bizarres qui ont envahi son corps et notamment son ventre. Elle se sent souffrante. Incomprise. Martyre même. Loin est partie l'impression d'être Dieu sur le point de créer la vie, elle a plutôt l'impression d'être Eve qui découvre la souffrance d'une vie terrestre. Et passer du statut de toute puissance à toute impuissance, ça fait extrêmement mal. Aussi mal que cette nouvelle contraction là, qui vient la titiller à nouveau. Aussi mal que de sentir son aimé s'éloigner alors qu'elle se sent aussi démunie et faible. Alors elle le déteste, lui comme les autres, en fait, elle les déteste tous. Ne reste qu'elle avec cette engeance douloureuse qui lui donne l'impression effrayante qu'elle ne passera pas la nuit. Toute à sa douleur, elle se fait surprendre par un coup dans la porte qui la fait sursauter et faire un bond en arrière pour s'éloigner.

- « Bordel ! »

Haha, l'enfoiré qui revient. C'est qu'il va avoir une drôle de surprise tiens, tel est pris qui croyait prendre!

- « Marzina ! »

*Crève.*

« Mar-zi-na !! »

*Tu peux toujours courir, je ne répondrais pas.*

« Feriez bien d’ouvrir fissa ! »

*Sinon quoi? Tu es coincé dehors! Nyanyanya!*

Le silence se fait à nouveau, entrecoupé par les faibles gémissements de douleur étouffés derrière les dents serrés de la Bretonne. Commençant finalement à se rendre compte qu'elle risquait d'accoucher bientôt, ce dont elle n'a pas du tout envie là maintenant dans tout ce bordel, elle joue sa dernière carte: les croyances idiotes de Finn et Valyria. Et elle serre les cuisses, se mordant la lèvre en levant les yeux au ciel, priant silencieusement pour que tout s'arrête là tout de suite, collant son oreille à la porte pour tenter de percevoir le départ de l'infâme, probablement ponctué de quelques insultes bien senties à son encontre. Mais le bruit de pas ne vient pas, et une nouvelle douleur se voit ponctuée d'un très léger "plop" tandis qu'un déversement de liquide chaud et transparent vient ruisseler le long de ses cuisses serrées, venant former une légère flaque qui va gaiement filer sous la porte pour tenter de rejoindre la mer à la faveur d'un tangage.


- « …Marzina ? »

Et de lâcher un gémissement désespéré en prenant pleinement la mesure de ce qui se passe, combiné au fait qu'elle s'est enfermée elle-même seule dans la cabine. Et de pleurnicher:

"Je vous jure que j'ai serré les cuisses pourtant...Je sais pas comment j'ai pu perdre les eaux!"
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Finn
- « Les eaux ? Les… quelles eaux ?! »

La rétorque tourne un bon moment en boucle dans sa tête. Chez Ó Mórdha, on a la comprenette difficile lorsqu’il s’agit de tracas féminins. Le filet de liquide amniotique s’échappant de la cabine devrait pourtant lui offrir un aperçu de ce qui s’y trame : l’hériter est en train d’évacuer l’eau du bain. Mais, fait notable, l’Irlandais n’a jamais assisté aux naissances de ses précédents rejetons. Ignare en la matière, le barbu se penche sur la flaque. Ni colorée, ni particulièrement odorante, il lui faut abandonner l’hypothèse que Penthièvre se soit pissé dessus sous la menace.

Ça ne l’empêche pas d’en échafauder une autre, cependant.


- « Raaah mais vous en foutez encore partout ! Lâchez cette serpillière, bon sang ! »

Le Gaélique envoie son pied dans la porte. Il y va franco dans un grognement colérique.

- « Et ouvrez-moi au lieu d’chialer ! On nettoiera demain, c’est pas si grave ! »
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Marzina
Alors qu'elle s'accroche avec force à la poignée au moment d'une autre contraction, au point qu'elle craint de la péter en deux par la violence de sa poigne à ce moment précis, elle entend mortifiée que l'Irlandais n'a rien compris du tout. C'est qu'elle n'y connaissait pas grand chose en accouchements et éducation des mômes, mais elle a une excuse elle: elle n'en a jamais eu! A la faveur d'une nouvelle contraction, la voilà qui pousse un feulement de rage plutôt que de larmoyer.

"Je ne fais pas le ménage, J'ACCOUCHE!"

Fait notable s'il en est, l'Irlandais lui reprochant assez régulièrement de tergiverser avant d'en venir au fait -déformation professionnelle de diplomate. Elle s'éloigne alors de la porte, par mesure de précaution, avant d'ajouter d'une voix boudeuse:

"J'peux pas vous ouvrir, j'ai avalé la clé..."

Et de compléter avec son ton dictatorial habituel:

"Et cessez de taper dans cette porte mallozh doué*, vous me filez mal au crâne!"

Mais c'est que ça cogite sous les boucles blondes, et plus elle y réfléchit, et plus elle se dit qu'elle est dans la merde, et qu'elle va y passer ce soir à ce train là. Alors elle change un peu de ton, se radoucit, se fait plus pédagogue. C'est donc d'une voix suave qu'elle résume:

"Mon Canard au Whisky, j'ai eu beau serrer les cuisses, l'héritier Ó Mórdha, avec son caractère de famille, a décidé de venir au monde cette nuit. Mais comme nous nous sommes échangé des mots doux ce soir, je me suis enfermée dans cette chambre avec vos écus en avalant la clé. Vous savez bien, mon esprit revanchard, tout ca...Alors si vous pouviez trouver un moyen d'ouvrir cette porte, et aussi faire transporter à bord une accoucheuse...ce serait pas du luxe en fait."

Mais comme elle a un doute sur le fait que ca soit suffisant, elle rajoute un petit:

"Et ça urge un peu...Mar plij*."

Si avec la formule de politesse il ne comprend pas que la situation est désespérée...plus rien ne pourra lui faire comprendre!

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*juron "malédiction de Dieu"
*s'il vous plaît

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Finn
Devant l’annonce sans ambages, l’envie d’entrer le quitte subitement. L’Irlandais lâche la poignée et s’écarte aussitôt de la porte. Quelqu’un s’apprête à commettre un accouchement dans cette cabine.

- « Mmh je suis pas sûr de vouloir être mêlé à ça… »

Sans doute le fruit d’une communication brutale alliée à une pédagogie infantilisante, un terrible sentiment jusqu’ici pratiquement inconnu du Gaélique s’empare de lui : la trouille.

- « Vous pouvez pas faire sans ? », demande-t-il à tout hasard. « Tenez, je vous laisse la cabine pour cette nuit, vous faites vos petites affaires tranquillement et je reviens vous chercher demain matin. Ça vous va ? »
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Marzina
Et il n'est pas tout seul à avoir la trouille: la Bretonne a toujours eu la peur de passer l'arme à gauche pendant son accouchement. Il faut dire que les précédentes grossesses s'étaient toutes soldées par des fausses couches, et qu'il était bien connu que la Nature n'était pas tendre avec les petites choses chétives comme elle qui tentaient témérairement de donner la vie. Mais elle avait tenté l'aventure parce qu'il lui avait promis d'être là, et qu'ainsi tout se passerait forcément bien.

- « Mmh je suis pas sûr de vouloir être mêlé à ça… »

D'un coup d'un seul, ses jambes semblent se dérober sous elle. Allait-il vraiment le faire? Juste tourner les talons et fermer les yeux sur le fait qu'elle était en train de tenter de donner naissance à leur enfant? Elle l'avait toujours craint, qu'il finisse par changer d'avis, qu'il se casse un jour ou l'autre parce qu'il en avait marre de "jouer à la famille". Ça faisait partie de ce lot de peurs diverses qu'elle avait porté sur ses épaules tout au long de ces neuf mois passés qui, avec les sensations étranges et douleurs diverses et variées, avaient fortement impacté son humeur.

- « Vous pouvez pas faire sans ? Tenez, je vous laisse la cabine pour cette nuit, vous faites vos petites affaires tranquillement et je reviens vous chercher demain matin. Ça vous va ? »

Si...il l'envisageait vraiment...Et là dans cette cabine plongée dans la pénombre parce qu'elle n'avait pas même eu le temps d'allumer une bougie, à genoux sur le sol avec son futur enfant qui s'agitait en son ventre, avec l'imminence d'une tâche si grande qu'elle ne s'imaginait même pas avoir à l'accomplir un jour, elle se mit à craindre l'Ankou avec plus d'ardeur que jamais. La voix brisée par les tremblements de son corps elle murmura plus qu'elle ne répondit:

"Finn? Finn, vous n'allez pas me laisser toute seule hein?...Vous m'avez promis de m'aider...Je...je sais pas le faire moi..."

Les larmes ruisselaient sur ses joues tandis qu'un monstrueux désespoir semblait s'abattre sur elle, et elle ressentit soudain la rage et l'amertume de celle qui découvrait au pire moment avoir placé ses espoirs en la mauvaise personne. Au milieu des sanglots elle se mit alors à hurler:

"Vous allez me laisser crever avec votre progéniture?! Vous irez pourrir en Enfer, parjure!"
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Finn
S’apprêtant à déserter les lieux, la voix chargée d’émotion le retient pourtant devant la porte. La tête enfoncée entre les deux épaules, le Gaélique fait demi-tour alors que l’épouse en gésine lui rappelle sa promesse. Cette maudite promesse, sans doute prononcée sous l’influence d’un excès de sentimentalisme, et qui maintenant réclame d’être honorée. Elle le mérite. Les sanglots achèvent de l’en convaincre, lui faisant craindre, au moins autant qu’à elle, une issue tragique. Car alors il serait veuf, inconsolable, sa Prinsez ne serait plus et ses coffres d’écus enfermés dans la cabine resteraient à jamais entachés par la terrible disparition. Peut-être en perdrait-il le goût de les toucher, de les compter… Un frisson d’horreur lui parcourt l’échine.

- « Je parie que vous l’avez fait exprès ! », rugit-il brusquement, en se souvenant qu’elle l’avait justement menacé d’accoucher dans la cabine. « Je vous avais pourtant interdit de mettre bas ici ! »

Dans un grognement rageur, l’Irlandais s’adosse contre la porte et glisse le long jusqu’à sentir ses fesses gagner le plancher.

- « Ça fait mal ?... Non parce que j’ai du whiskey dans mes malles, si vous voulez. »
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Marzina
Un rire nerveux répond à l'engueulade assénée. C'est qu'elle en sautillerait presque de soulagement si elle pouvait, en entendant que l'Irlandais s'est pas sauvé. Elle s'attendait bien à se le voir reprocher, qu'importe où et quand elle aurait accouché, il le lui aurait reproché. Au point où elle en était, elle aurait bien pu avouer tous les crimes du monde si tant est qu'il consentait en échange à rester près d'elle. Parce que depuis qu'elle l'avait entendu retourner contre la porte, elle avait l'impression que ses chances de survie venaient de monter en flèche. Même s'il ne serait pas très utile là, derrière la porte, qu'il soit là l'aidait à avoir moins peur. Elle ravala ses larmes, essuyant ses joues du revers de la main, et alla chercher à quatre pattes et à tâtons la dite bouteille de whiskey avant d'aller à son tour s'adosser à la porte, en descendant une bonne rasée. Elle lui répondit d'une voix un peu plus assurée:

"Ca fait mal oui."

Mais maintenant alors qu'elle se calme, la douleur ne semble plus si terrible. Et elle sent à nouveau cet enfant qui bouge, celui qu'elle s'inquiétait de ne plus sentir depuis quelques jours. Elle but une gorgée supplémentaire.

"Je le sens bouger vous savez. Je crois qu'il a envie de nous rejoindre, mais j'ai l'impression qu'il a peur aussi. Il ne bouge plus pareil, comme s'il paniquait..."

Etait-il vraiment en train de paniquer, sentant son monde douillet s'échapper avec le liquide amniotique? Ou était-elle simplement en train de transposer ses sentiments sur ceux de l'enfant à naître? Elle n'était plus en état de faire ce genre de distinction. Dans un moment de silence assez long, elle descendit encore un peu plus la bouteille, pour se donner du courage. Serrant la bouteille contre elle, elle lui dit à travers la porte:

"J'ai peur, un peu."

Beaucoup même. Elle a peur comme jamais encore elle n'a eu peur. Pas même quand elle avait perdu son premier enfant. Pas même quand le polak avait tenté de l'étouffer et de lui faire un enfant contre sa volonté. Cette peur-là était plus forte, parce que la nature était bien plus redoutable que n'importe quel polak excédé. Elle but encore un peu, avec la ferme intention de finir tellement ivre qu'elle ne serait plus en mesure d'avoir mal ou peur, et reposa une main contre son ventre dans une tentative inconsciente d'apaiser l'être qui s'agitait à l'intérieur. Puis elle bafouilla maladroitement.

"Trugarez*."

Un peu gênée, elle se sentit obligée de préciser.

"Je veux dire...pour être resté. Pour la bouteille aussi. J'ai cru que vous alliez partir...J'ai eu peur d'avoir épousé un lâche."

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*merci
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Finn
Elle a la trouille, il a la trouille, l’enfant a la trouille : on l’aura compris, tout le monde est flippé. La tension semble néanmoins s’être apaisée, l’Altesse parvient même à délier sa langue, avouant comme elle le fait rarement, son appréhension devant la montagne à gravir. Malgré tout, sa dernière remarque esquinte un peu le tableau. S’il ressentit pendant un instant l’envie profonde de la serrer dans ses bras, l’Irlandais serait, à présent, plutôt tenté de lui asséner un de ces regards noirs qu’elle affectionne tant lui rendre. Imaginer qu’il soit capable de manquer de courage n’est en soi pas une idée complètement absurde, il n’en aurait pas tenu rigueur à d’autres. Mais qu’elle, l’être unique, puisse s’imaginer avoir été trompée sur la marchandise lui laisse un petit goût amer.

- « Comme si j’allais vous l’laisser. », se défend le futur père. « Pauvre enfant, regardez-le, il est déjà paniqué rien qu’à l’idée de vous rencontrer. »

Les lèvres s’étirent en un sourire railleur. Ça n’est peut-être pas le genre de soutien qu’elle attendait, mais la Bretonne saurait sans doute reconnaître la part de tendresse que cachent les vacheries de son époux.

- « Je le comprends, en même temps. Vous êtes cette malédiction dont on ne se défait jamais. Il n’y arrivera pas plus que moi. Quant à Dieu, vous pouvez toujours courir pour qu’Il vous rappelle là-haut. Votre caractère de merde a encore de beaux jours devant lui. »
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Marzina
Elle sourit à ses railleries, malgré la peur qui lui retourne l'estomac. C'est devenu un repère sur lequel elle pouvait s'appuyer, à l'entendre débiter ses vacheries, si elle fermait les yeux, elle pourrait presque se croire à Quiberon bien loin de cette nuit effrayante. Alors elle le fait, elle ferme les yeux, et l'ivresse aide un peu à oublier le contexte.

"Vous dites ca, mais j'ai bien accepté moi de vous en laisser la moitié de cet enfant! Comment savez-vous qu'il n'a pas plutôt peur que vous le frappiez? Peut-être même qu'il craint déjà de voir votre tronche tirer la gueule!"

S'ensuit un petit rire moqueur légèrement enivré tandis qu'elle appuie l'arrière de son crâne contre la porte. Pendant un moment, le silence n'est troublé que par le bruit de sa respiration saccadée par les contractions. Et puis elle rompt finalement le calme.

"Je regrette d'avoir avalé la clé. J'aurais aimé vous sentir à mes côtés..Enfin j'veux dire...physiquement."

Elle laissa retomber mollement sa tête sur son épaule.

"J'aurais pas eu le courage vous savez, réessayer d'avoir un enfant, si vous aviez pas été là. C'est...l'idée de faire une grande aventure avec vous, un truc vraiment grand. Qu'on ferait tous les deux. Juste nous. C'était une idée plaisante."

Les idées commençaient à s'embrouiller un peu. Sa vision aussi. Elle jeta un oeil à la bouteille qui avait pris cher et poussa un soupir, posant son crâne dans une main.

"Finn...je vais avoir besoin d'aide. Je...enfin je m'y connais pas trop, mais il faut quelqu'un d'autre qui aide l'enfant à sortir...quelqu'un qui sache à peu près s'en sortir...pas comme nous."

Elle poussa un grognement.

"Je crois que j'ai trop bu..."
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Finn
Au fil de la conversation, le Gaélique se laisse séduire par les propos sucrés, la perspective d’une grande aventure, celle du contact physique. Il aimerait que cette porte ne soit qu’un simple rideau qu’il suffirait de tirer pour retrouver l’épouse et concrétiser leurs projets. D’autant qu’elle est complètement saoule, et donc vulnérable…

- « Je regrette aussi que vous ayez avalé la clé… », soupire-t-il en lui faisant passer un de ses fameux trèfles décatis sous la porte ; à trois feuilles, celui-ci. « Vous croyez qu’elle va sortir avec le gniard ? »

Soudain, l’inquiétude reprend ses droits. On cause, on cause, mais l’enfant menace toujours de débouler à tout instant. L’Irlandais se redresse maladroitement, manquant de se viander sur la flaque piégeuse.

- « On va vous sortir de là, Marzina ! », braille-t-il, héroïque. « Tenez bon, je m’en vais réveiller la bigote ! »

Ó Mórdha démarre sur les chapeaux de roues mais revient vite sur ses pas.

- « Ah et installez-vous sur le pot, en attendant. Poussez fort, on récupèrera peut-être la clé… »

Cette fois-ci, le Grisonnant s’engage sur le pont inférieur et se rue jusqu’à la porte de la cale, qu’il ouvre en trombe.

- « DEBOUT ! » Le capitaine hurle et s’aventure dans le noir, n'hésitant pas à marcher sur les couches des passagers en tentant de trouver la bonne. « Bordel… Ma Sœur ! » Il l’appelle, écartant du pied tout bras ou jambe de sa route. « Le petit pain est sur l’point de sortir du four, on a besoin d’vous ! Ça urge ! » En désespoir de cause, l’Irlandais rebrousse chemin après avoir réveillé tout le bateau. « Bon, rendez-vous devant ma cabine avec votre épingle à cheveux ! »

Sans plus d’explication, le futur père retourne à son poste, prêt à en découdre avec cette maudite serrure.
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Valyria
Elle était là, sorte de Reine. Elle se voyait habillée, si bien habillée, belle comme tout et maitre de tous. Sa robe rouge éclatante ramenait toute l’attention sur elle au cas ou ses bijoux en or clinquant ne faisaient pas bien leur travail. Elle était dans une jolie pièce aux murs ocre et assise sur un tas de coussin pourpre. D’un air distingué elle buvait de l’alcool – certainement du vin hors de prix – et jugeait ce qu’on lui présentait. Là, juste là, devant elle, on lui présentait des hommes. Oui oui oui, des mâles. Ils étaient une bonne trentaine, alignés. Tous des éphèbes même si elle jugeait que celui-ci avait trop de muscles, l’autre pas assez, qu’un autre encore avait la peau bien trop pâle et que celui tout à gauche devait aussi aimer les hommes. Mais par contre ce petit brun là… Tout comme il faut, juste ce qu’il faut. Elle se lève, Reine de Saba et de tous les Vices, dans sa robe rouge de dingue, tend le doigt vers heureux élu et…

DEBOUT ! Bordel… Ma Sœur !»

La sœur en question ouvre un œil.
Si il y avait bien UNE personne sur terre pour la réveiller en plein rêve coquin, ça devait être Finn.


« Le petit pain est sur l’point de sortir du four, on a besoin d’vous ! Ça urge ! Bon, rendez-vous devant ma cabine avec votre épingle à cheveux !»

Elle ouvre l’autre oeil. Se redresse. Dégluti, la bouche sèche.
Sérieusement ? Elle se frotte les yeux et s’extirpe de son lit nul qui n’en est pas un, enjambe les choses - les gens ? – sur son chemin, cogne un mur et se demande quand ce foutu rafiot aura fini de tanguer. L’épingle à cheveux ? Elle en a une, la Chapelaine n’est pas du genre à dormir les cheveux en cascade d’amour. Une fois à la cabine, elle s’arrête, regarde Finn s’agiter devant la porte. Elle comprend pas. C’est qu’elle était très très bien dans son sommeil.


- Et bien ? Ou est Marzina ?

Marzina est derrière la porte close… Dans un bain de sang et d’entrailles? Pourquoi elle n’entend pas crier ? C’est pas la condition de base d’un accouchement, hurler de douleur? Elle enlève une épingle de sa natte un peu désordonnée -du fait de son rêve agité- et la tend à Finn.

- Si vous comptez accoucher votre épouse avec une épingle à cheveux, je vous souhaite bien du courage.
Alix_ann
C'était le même rêve que beaucoup de nuit. Elle se tenait au milieu d'une pièce de gueules aux couleurs sanguines, ce qui revenait au même, mais le sanguin s'appliquait tout particulièrement aux gerbes de sang qui tapissait le château de Cucé. Elle se tenait au milieu, conquérante, elle était grande avec une jolie armure, des cheveux aussi beau que ceux de la Danoise, et la dague que lui avait offert Tynop alors qu'elle était enfant était planté dans le corps sans vie et gisant du vicomte de Cesson.

Debout ! Larguer les amarres, bouchez la fuite dans l'fond de la cale, accrochez solidement les futs, souquez les artemuses, le pain est à sortir du four ! Alix se débat dans son hamac, lève les yeux. C'est quoi ce bordel? Les contours de son rêve flottent et très vite il s'échappe, retour à la case départ, celle de cette sale gamine spoilée et coincée sur ce bateau au milieu des fous, des fous qui se permettaient de la réveiller n'importe quand. Y'en a pas assez de l'embêter toute la journée? Il faut venir la réveiller de toute urgence?
Elle se frotte les yeux, ne comprenant qu'à moitié. Ça urge, ça urge. Épingle à cheveux.
Avouez que comme message c'était passablement clair.
Mais pour que l'Irlandais bouge son séant jusqu'au fin fond de l'embarcation pour venir les déloger de leur simili de lit ça devait être quelque chose d'assez important. Au début elle se demande si le bateau était entrain de couler et qu'elle allait mourir sur cette embarcation même pas encore rentrée en Bretagne, avant de se souvenir que Marzina avait un bébé dans le ventre, et que le petit pain pouvait être la métaphore du dit bébé.

C'est finalement le bruit de la Chapelaine s'acoquinant du mur qui la décide à lever le sien, de séant. Vous entendez ça? Marzina qui va l'avoir, cet enfant. Elle l'avait attendu à sa manière, peut-être avec un peu moins d'impatience, avec beaucoup d'appréhension, de la jalousie un peu, aussi. Alors elle se demandait à quoi ressemblait celui qui l'avait tant importuner tout ce temps.
Alix revêt une couverture, la relevant pour ne pas se prendre les pieds dedans et ne pas rencontrer le même sort que la Chapelaine. Elle agite un bras et se met à brailler.


-« Et moiii ! Et moiiii ! Attendez-moi !! »

Vous pouvez être sûre que si quelqu'un arrivait encore à trouver le sommeil dans le fond de ce bateau ce n'était certainement pas grâce à elle. La petite Buze accourt, se mettant au niveau de l'Irlandais et de la Chapelaine, elle pousse même l'Irlandais du bras, pas trop, considérant la différence d'ossature, puis regarde la porte.

-« Mais... »

Son nez se fronce, ses sourcils se plissent. C'était une nouvelle de ses blagues à la con, peut-être. Elle comprend pas, mais en tout cas ce n'est pas ce qu'elle attendait, comme si elle recevait une pauvre poupée en bois comme cadeau au lieu du henin incrusté d'émeraude dont elle rêvait.
Puis elle comprend, un peu mieux du moins, plutôt mal quand même. Il l'avait enfermé? Sérieusement? Ça l'étonnerait à peine. Et comme l'heure n'était pas au énième reproche puéril qu'elle pourrait adresser à Finn, elle trouva autre chose à brailler.
Tapotant sur la porte :


-« Marzinnaaaa? Marzinaaa?! »
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Sakurah
La couche tard, fin plongée dans ses songes, presque confortablement blottit dans les bras du Morphée, oui presque puisque sa couche n'était qu'un amassis de drap posé au sol, car on s'entend que dormir à même le plancher, c'est crade ! Enfin bref, la blondine rêvait qu'elle se promenait en fôret, cueillant quelques petits fruits et champignons sauvages, panier coincé à son bras, tout allait bien, surtout lorsque sa tête se releva et que ses prunelles venait à contempler un beau brummel, bien baraqué et torse nu, en sueur à force de marteler un majestueux de sa hache, la vision était alléchante ! Puis, soudainement, une forte douleur au mollet, suivit d'un autre au séant vint la distraire, même, la sortait de moitié de son rêve. Le ténébreux la regardait aussi, s'avança vers elle sans presse, oh ça allait devenir intéressant, voir délectable même ce songe ! C'est alors que le bûcheron ouvrit la bouche pour entamer une conversation ?

« - Le petit pain est sur l’point de sortir du four, on a besoin d’vous ! Ça urge ! Bon, rendez-vous devant ma cabine avec votre épingle à cheveux !»

L'irlandaise se réveilla en sursaut par la grosse voix de Finn qui semblait pas du tout zen. Puis par le fait même, elle se rendit compte que sa douleur devenue minime était causé par Finn qui s'excitait le poil des jambes, c'est que la Marzina allait donné la vie, enfin ! Ou pas .. Déjà qu'elle devait endurer les sautes d'humeurs de la princesse, elle devra mettre les bouchées doubles avec le bébé qui s'emmenait. Un chouille énervée, elle se redressa doucement et vit que tout le monde au dortoir étaient éveillés.

Mildiou ! Ça pouvait pas attendre à demain ?! Rahhh ....

Sa remarque resta sans réponse puisque le baron quittait la pièce, suivit de la chapelaine et Alix-Ann. Devait-elle se joindre à eux ? Bien sûr puisque de tout manière, son sommeil l'avait quitté, c'est donc qu'elle se leva en s'étirant de tout son long et se rendit où les deux oiseaux se trouvaient, observant ce qui se passait, la princesse était de l'autre côté de la cabine, barricadée, chouette. Joviale puisque la situation l'amusait, elle s'adressa à Finn.

Z'avez pas une hache ? C'est un peu drastique comme façon de faire mais efficace nah ? Si ?

C'était sa solution.
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