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[RP] Secrets d'alcôve

Oane
[Ostel de Surgères, Paris]

Penchée sur sa table de travail, la De Surgères rédige une missive. La plume crisse sur le vélin. Elle relève la tête, se relit, souffle sur l'encre puis appose son scel.

Je n'ai que trop tardé.

Dit-elle en se relevant. Elle fait tinter une clochette, Gandrélina passe le bout de son nez par la porte.

Va porter toi mesme cette missive et surtout donne-la lui en main propre.

Si ! C'est como si c'était fait coumtessa.

Et la servante espagnole de disparaître avec le pli.

Citation:
D’Oane de Surgères,
A Quentin Locke.

En ce jour d’hui, le dix du mois de mars de l’an mille quatre cent soixante et un,

Cher Quentin Locke,

Une amie à moi, mestresse troubadour en qui j’ai toute confiance, m’a dit le plus grand bien de vostre personne et m’a assuré de vostre doigté inégalé en l’objet qui me soucie. Je souhaite adonc faire appel à vos services et vous demande la plus grande discrétion. Je vous expliquerai plus en détail la nature toute particulière de la mission que je souhaite vous confier, de vive voix.
Je vous saurai gré de venir me dispenser vostre savoir en mon ostel parisien où je séjournerai pour quelques semaines. Ne sachant quels sont les usages en vigueur en vostre profession, je vous propose de vous assurer le gîte et le couvert le temps de vostre séjour en ma maisonnée et vous prie de bien vouloir m’indiquer le montant de vos émoluments. Ainsi que je l’ai faict par le passé pour mes autres mestres.
Faictes-moi savoir vostre réponse séant par le messager.
Si contrat est passé, je vous enverrai chercher séant en carrosse.

Que le Très haut vous garde, Quentin Locke,








Oane crit à sa bocèle avant que la porte ne se referme.

Et pas de tour en taverne cette fois !

Les lourds vantaux se referment sur le silence à peine tourmenté par le crépitement d'un feu dans une cheminée. Oane seule se retrouve face à ses angoisses. Ce qu'elle attend de cette missive : un petit pas pour Locke, un grand pas pour la femme.
_________________
Etienne_de_ligny
Paris – Avant l’incident.

Encore une nuit agitée comme à son habitude, les traits de l’anglais sont tirés, sa gueule enfarinée et à ses côtés, lovée dans les draps la coupable sommeille. La chute de ses reins est à moitié cachée par cette étoffe suave qui porte encore l’odeur de leurs ébats et sa chevelure rousse en bataille semble ne point vouloir quitter la chaleur de son torse. Et pourtant, l’anglais n’est pas un homme à partager quelques banalités dès l’aurore et à attendre que la douce se réveille pour lui offrir un baiser énamouré, au contraire. Quentin en habitué, décale délicatement les courbes et le visage de son amante et c’est avec silence et les pas feutrés qu’il se rhabille, empoche ses écus et qu’il quitte la chambre de la flamboyante. A son adresse, il ne laissera que quelques mots écrits à plat sur un vélin. Un message de convenance emplie de délicatesse et de respect pour une femme qui n’aura été qu’une cliente, qu’une esseulée en manque d’attention.

Le contrat finement conclu, le courtisan regagne les ruelles et se redonne une apparence convenable pendant sa marche qui le conduira en un temps record jusqu’à sa propre chambre d’auberge. Toutefois au lieu d’être accueilli par ce silence coutumier, il croisa les courbes bien rondes d’une donzelle. L’anglais hausse un sourcil et voyant le courrier qui lui ait tendu en mains propres, il l’accepte tout en écoutant avec attention les indications fournies par la servante. Rares sont ces femmes qui prenaient soin de le rencontrer ou d’échanger avec lui par missive mais en général ce procédé rare, discret et distingué était signe de richesse tant et si bien que Quentin ne pouvait refuser de se prêter à ce petit jeu.


Attendez donc, un peu le temps que je rédige la réponse je vous prie.

L’anglais laisse bien évidemment la servante derrière la porte alors qu’il prend le temps de s’installer et de rédiger. Il va de soi qu’après une telle soirée et si peu de sommeil, Quentin devait se faire violence pour répondre de manière correcte et précise à cette jeune noble.

Citation:

De Quentin Locke
A Oane de Surgères.

En ce jour d’hui, le dix du mois de mars de l’an mille quatre cent soixante et un,

Cher Oane de Surgères,

Me voilà flatté par vos mots et par l’intérêt que vous portez à ma personne et à ma profession. Je serai bien évidemment ravi d’échanger avec vous afin d’en savoir plus sur la véritable nature de votre requête.

Je me tiens à votre disposition pour rejoindre votre hôtel et vous rencontrer ainsi en chair et en os. Quant à mes tarifs, il va de soi qu’ils varient selon votre demande.
Ainsi, nos échanges devront être précis et concis. De ce fait, malgré votre rang et l’attitude que vous devez respecter, j’attendrai de votre personne, franchise et spontanéité.
Je vous laisserai bien évidemment être Maîtresse de vos attentes et de vos conditions et je m’y soumettrai volontiers si le prix vient à s'y prêter.

Avec perversité et respect.

Votre courtisan.


La lettre rédigée, signée Quentin regagne la donzelle afin de la soulager de cette attente.

Voilà pour vous. Si jamais pour la prochaine lettre, je ne suis point dans ma chambre je vous prierai de la rendre en main propre à la tavernière qui est digne de confiance. Bonne route à vous.



_________________
Oane
La De Surgères, les joues rosies par l'air frais, rentra bientôt d'une promenade dans la capitale qu'elle s'échinait, curieuse de tout, á découvrir malgré la boue malodorante des ruelles en cette saison. Elle dégrafait son mantel de fourrure noire avec flegme, les océans plongés dans ses ailleurs, quand la Belissima débarqua et lui ôta avec force gestes énergiques et précipitation cette seconde peau -piquée á son légitime propriétaire lors d'une chasse á courre mémorable- tout en babillant de son fort accent espagnol.

Lé transmití su carta en propia mano como...

Ah ! Mais cesse adonc Gandrélina : tu vas finir par m'arracher un bras ! Et combien de foy devrais je te le dire, parle françois palsembleu !
MMMhh je suppose que si vous estes aussi empressée, c'est qu'il a répondu.


Si. Si !

L'espagnole lui remit alors le pli du courtisan et resta là, les bras ballants, le regard brillant. Oane fit un signe de la main indiquant par lá á la bocèle qu'elle voulait qu'elle dispose. Celle-ci bien au fait des habitudes de la comtesse s'éloigna à reculons. Au moment oú la servante allait passer le pallier, la De Surgères ajouta :

Ah ! Et trouve-moi un artisan de talent en cette ville pour réparer ma plate, le rembourrage des gambisons doit être changé, le lacet qui lie la spalière est sur le point de rompre sans compter ..

La servante affichait déjà un air affligé et dit de sa voix de crécelle

Yé souis ouna bocèle, pas votre mestre d’arma coumtessa, z'avio qu’à...

Oane haussa ses blanches épaules.

Si faict. Renseigne-toi et trouve-moi les noms et adresses de ce qu'on dit les meilleurs parmi les forgerons et les damasquineurs, j'irai les visiter moi mesme.

Oane, la missive dans la main, regarda l'encombrante espagnole partir. Nul doute que la perspective d'une après midi á déambuler dans la capitale en interrogeant des tas de mâles musclés réjouissait suffisamment la servante pour lui faire oublier sa curiosité inextinguible pour la vie personnelle de sa maîtresse. La bocèle avait un don certain pour les relations humaines surtout avec les hommes charpentés comme des ours... Oane hocha la tête, elle allait pouvoir lire la missive en paix. Elle remonta ses jupes et jupons de sa main libre et se rendit dans son cabinet, une petite pièce richement meublée tendue de tapisseries et habillée de velours bleu aux lys d’or. Elle s'assit dans son fauteuil, face á la table de travail et lu la réponse de Locke. Elle tressauta sur la fin de sa lecture et fit une moue cerise. Elle s'exclama :

Diantre, il se permet déjà d'être irrévérencieux, le mufle.

Elle resta lá devant la missive sans mot dire, ses océans devenus vagabonds. Hésitait-elle ? On eut pu le croire. Rêvait-elle ? Soliloquait-elle ?

Dans la panse de la comtesse, cela s’agitait comme à son habitude.

D'abord, un petit démon á queue rouge et face de grand mére Surgéres –coté paternel- faisait des bonds en crachotant des flammes

Sacrilège !! Ma fillote tu n'vas tout d'même pas vendre ta virginité à cette catin en braie ! Enfin s’il en porte ! Et que fais-tu de l'HOSNEUR de not' illustre lignée !? Pourquoi n’pas attendre d’trouver un bon parti, un mari digne de ton rang ?

Puis, un ange au visage de Lady, la doulce mère de’Oane, ses ailes battant lentement

Un mari digne de son rang ? Un peu comme vostre fils , mon époux, vous voulez dire ?
Ce gougeat qui me trompa mille fois et essaima par tout le pays des bâtards et n’honora ma couche qu’avec muflerie et ce, durant le cours laps de temps qu’il fallut pour concevoir deux héritiers ?
Non, ma fille, je te l’ai dit lors que tu avais 16 ans à peine, tu dois profiter de la vie, elle est bien trop courte pour passer à coté des menus plaisirs.
Cela étant, quand je disais profiter de la vie, je pensais à quelqu’un pour qui tu éprouverais de tendres sentiments...

Fichtre et foutre. Tendres sentiments, peuhh ! Comme avec ce maudit barbare, ce rustre sans manière ! Et où cela l’a conduit ou not' fillote ? Peuh ! Dans les bras de ce mirliflor à deux écus, ce ...

Oane coupa court, pensive, elle enroula une mèche de ses cheveux d’un noir de nuit sans lune autour de son doigt blanc taché d’ encre bleue. Elle aussi avait espéré, aimé, follement, en vain. Elle se pencha sur sa table de travail et fit crisser le vélin.

Citation:
Cher Quentin Locke,

Suivez ma bocèle,
Elle vous conduira
En mon ostel.

ODS




Elle descendit avec le pli. Ce qu’ils avaient à se dire attendrait leurs présences respectives, avant minuit ce soir : après, nul doute, le carrosse redevenait citrouille.
_________________
--Annette
Enroulée dans un manteau élimé, une jeune rousse releva les yeux et vérifia que c'était bien la bonne auberge. Elle y pénétra et allât trouver la tavernière au comptoir.

Bonjour mestresse tavernière, Quentin Locke est il là ?

La tenancière devisa la drôlesse de la tête au pied avant de dire dans un sourire plein de sous entendu

C'est pour quoi ?

Je viens lui porter un pli , un pli qu'il attend.

Ah oui je vois

dit la tavernière d'un air qui comprend mieux. J'me disais bien qu'avec un mantel aussi croûté t'avais pas la tune pour t'payer ce genre de service. La rouquine monta à l'étage et frappa à la porte puis dit à travers, sans toutefois trop hausser le ton, de peur d'éveiller la curiosité des clients présents dans la salle commune :

Quentin Locke ? Quentin Locke. Je viens vous porter une missive pour Oane de Surgères.
Oane
[Pendant ce temps là, à l'Ostel parisien, appartements de la Surgères]

Le courtisan se faisait attendre. Oane nerveuse, triturait les plis imaginaires de sa longue robe couleur de Ciel Etoilé. Cette guipure sur sa gorge la rendait soudainement mal à l'aise. faisait les cent pas comme avant une bataille décisive dont elle aurait décidé de la stratégie. Se pourrait-il qu'il ait à faire ailleurs ? D'autres Clientes à Hosnorer. Était-ce calculé ? Elle se remémora en boucle, le discours qu'elle voulait lui tenir essayant d'adopter le style ad hoc.

Quentin Locke, enchantée
Je suis Oane de Surgères, comtesse de Saintonge et D'Oléron, vicomtesse de Frontenay et baronne de ...


Elle souffla

Palsembleu, trop pompeux ! Évitons le protocole; il n'en a cure !
Le pauvre serait endormi avant la fin de l'énoncé de mes titres... et puis ca ne dit rien de l'Essentiel.


Oane fit une moue cerise puis faisant de rechef trois pas en avant tendit la main pour un baise main imaginaire

Mestre Locke enchantée de vous enconstrer,
Je suis "La Pucelle" et je veux changer de Surnom. D'où vostre venue ...


Oane vira au coquelicot devant l'énormité de ce qu'elle venait d'énoncer à haute et intelligible voix.
La voix nasillarde d'un petit dragon rouge crachota sous son crâne :
Fichtre et Foutre ! Pourquoi pas l'attendre nue sur tin couche tant qu' t'y es ma fillotte ?


Parbleu, ça aurait au moins le mérite d’être direct et sans fioriture !
Mais ce n'est poinct ce que je cherche...


Oane serra ses lèvres couleur cerise et tenta d'ignorer les commentaires de Mère Grand sans succès, l'image de corps nues enlacés comme elle en avait surpris plus d'une fois dans un bosquet ou une tente militaire l'obsédait soudainement. Tout son corps était tendu et elle était incapable de se concentrer. Elle connaissait le remède à ce mal et sonna la cloche.

Tout compte faict, c'était plus simple de tenter d'empêcher les royalistes anti-ponantais et les ponantais indépendantistes de mettre le Royaume à feu et à sang... Rien de tel qu'un peu d'exercice pour me remettre les idées en place avant cette entrevue pour le moins ... inhabituelle.
_________________
Oane
[Trois cloches plus tard, cour de l'Ostel]

La De Surgères en complète, taille, plie, frappe d'estoc et dévie au dernier moment car non c'était une feinte, se retourne dans un mouvement gracieux et frappe de nouveau puis, elle se retrouve un moment comme suspendue, et son adversaire lui assène un coup sur l'épaule, qui immobilise son bras avant de taper du plat de son épée sa main envoyant valdinguer Rage Mordante à six pieds de là. De grosses gouttes de sueur ruisselle le long de sa peau sous le heaume doré. Le mestre d'arme italien recruté lors de son arrivée en la capitale, un certain Luigi Di Carpetta, tente de lui enseigner une nouvelle passe d'arme, une feinte dont seuls, lui a t-il dit, quelques maestro ont le secret. La démonstration a impressionné la comtesse qui l'a aussitôt recruté. La jeune femme se concentre sur les mouvements à exécuter dans l'ordre, se les répète mentalement. Car cela fait huit fois qu'elle essaye; oui, et huit fois qu'elle se rétame. Et pas qu'un peu ! Elle plisse les yeux. Le défaut de cette passe comme de bien d'autres c'est que, si elle n'est pas réalisée à la perfection, elle ouvre une faille qui bénéficie à l'adversaire ainsi, le maestro lui infligé de rudes coups à chaque essais raté. Là présentement, la main soudain vide, elle se sent toute nue. Elle ôte son casque, le met sous son bras et va ramasser son épée. Elle revient vers le mestre d'arme.

Luigi, je rend mon Tablier pour ce jour ! J'ai à faire. Merci de vos conseils.

Yé né souis pas mécontent que cette passe vous résiste malgré votre talente encore quelqués semaines. Ainsi ai-je le plaisir de votre compagnie.

Vous voulez dire le plaisir de me battre comme plâtre ! Je suis sure que j'ai encore hérité de moults bleus en cette séance ; maestro, que vous êtes cruel

Il faut choisir : les armes ou la peau dé lait, comtesse...

Oane rit puis commença à ranger son matériel en déposant son bouclier sur le mannequin prévu à cet effet tandis que le mestre d'arme faisait de même avec son équipement. Soudain, Annette fit irruption dans son champs de vision. Oane releva le menton et se demanda tout à coup ce qui menait la bocèle. L'idée la frappa alors en pleine tête manquant l'assommer à demi pis qu'un Uppercut. Elle dit :

Locke...

Est arrivé; je vous l'amène comtesse ?

Oane jeta un oeil derrière la servante sur la porte songeant qu'il devait être juste Là à attendre. Elle essuya de sa main libre son front ruisselant collant davantage encore de mèche de cheveux d'un noir de jais à sa peau. Impossible de se présenter à lui ainsi, il fallait gagner du temps. Elle dit sur un ton un rien agacé alors que sa nervosité remontait en flèche :

Et bien installez-le et dites lui... dites-lui que nous dînerons ensemble ce soir.


_________________
--Briand


Quentin Locke... Il ne lui avait pas encore pardonné lorsque ce jour-là il était entré dans ses appartements à Paris. Il lui avait promis richesse et plaisir. Il n'avait eu ni l'un...ni l'autre. L'homme s'était joué de lui. Il lui avait octroyé que des contrats de second zone. De vieilles nobles délaissées par leur époux et en manque de plaisir charnel. Qui plus est, elles ne payait pas. La plupart du temps, leur riche époux ne leur laissait pas l'accès aux richesses familiales. Elles devaient gratter à droite et à gauche pour avoir leur dose de plaisir de temps à autre. Quentin Locke...Un nom associé irrémédiablement à ...Abus!

Ce soir-là, il était venu le voir pour une nouvelle fois négocier de meilleurs émoluments pour ses prestations. Malgré la piètre qualité de la clientèle, il faisait du bon travail. La preuve? Elles le redemandaient. Et ce soir-là, comme tous les autres soirs, il n'avait pas daigné l'écouter. Il lui avait lancé ses miettes de pain en grand seigneur qu'il était et il était retourné à ses occupations. Il avait rendez-vous parait-il. Et lui alors Briand? Il n'avait qu'à se trouver d'autres contrats! Ça, il le lui avait assez souvent reproché... Ne pas avoir voulu lui octroyer l'exclusivité de ses services.

Ce soir-là, elle, elle avait su avoir ce qu'elle désirait. Elle l'avait apostrophé avant son départ. Elle s'était collé à lui, avait couvert son corps de ses caresses, de ses désirs de femme, de ses besoins vitaux. Elle s'était donné à lui...ou était-ce lui qui s'était offert à elle? C'était donnant donnant. Elle disposait de ses services et lui en contrepartie, il avait accès au bureau de Quentin. Comme quoi, il ne faut jamais sous-estimer l'utilité d'une soubrette. Quand on sait par où la prendre, on obtient toujours ce qu'on désire. Toujours. Ce soir-là, alors qu'elle s'était endormie d'un sommeil totalement satisfaisant, il s'était levé. Il lui avait emprunté la clé qui ouvrait le bureau de son maître et il s'y était introduit, histoire de voir si le courtisan n'avait pas laissé trainer ici ou là quelques bourses sonnantes et trébuchantes. Et ce soir-là, il était tombé sur quelque chose de bien plus intéressant qu'une bourse de pièces de d'or...


Citation:
D’Oane de Surgères,
A Quentin Locke.

En ce jour d’hui, le dix du mois de mars de l’an mille quatre cent soixante et un,

Cher Quentin Locke,

Une amie à moi, mestresse troubadour en qui j’ai toute confiance, m’a dit le plus grand bien de vostre personne et m’a assuré de vostre doigté inégalé en l’objet qui me soucie. Je souhaite adonc faire appel à vos services et vous demande la plus grande discrétion. Je vous expliquerai plus en détail la nature toute particulière de la mission que je souhaite vous confier, de vive voix.
Je vous saurai gré de venir me dispenser vostre savoir en mon ostel parisien où je séjournerai pour quelques semaines. Ne sachant quels sont les usages en vigueur en vostre profession, je vous propose de vous assurer le gîte et le couvert le temps de vostre séjour en ma maisonnée et vous prie de bien vouloir m’indiquer le montant de vos émoluments. Ainsi que je l’ai faict par le passé pour mes autres mestres.
Faictes-moi savoir vostre réponse séant par le messager.
Si contrat est passé, je vous enverrai chercher séant en carrosse.

Que le Très haut vous garde, Quentin Locke,








Et aussi...

Citation:
Cher Quentin Locke,

Suivez ma bocèle,
Elle vous conduira
En mon ostel.

ODS




Oane de Surgères... Voilà un nom qu'il ne connaissait pas. Quentin ne lui en avait jamais parlé. Et si Quentin avait gardé le silence, c'est que l'affaire était tentante. Il ne restait plus qu'à se substituer au patron. Comment? Facile comme bonjour... Le lendemain, Briand utilisa le pouvoir qu'il avait sur sa soubrette pour que celle-ci lui rédige une lettre... une jolie lettre sur laquelle figurait le sceau qu'il avait obtenu sur les lettres originales de la dite Oane, délicatement récupéré grâce à un couteau à papier et habilement refondu sur un faux.

Citation:
D’Oane de Surgères,
A Quentin Locke.

En ce jour d’hui, le vingt-trois du mois de mars de l’an mille quatre cent soixante et un,

Cher Quentin Locke,

Vous allez me trouver aussi changeante qu'une girouette perchée sur le clocher d'une église. J'ai réfléchi. L'idée de faire appel à vos services est tentante, très tentante...Mais je ne puis définitivement m'y résoudre. La folie qui s'est emparée de mon esprit lorsque j'ai osé vous écrire a cédé sous les assauts de la raison. Je regrette de vous avoir déranger pour rien. Je vous remercie d'avoir pris la peine de me répondre et de comprendre les raisons qui peuvent finalement m'amener à se passer de vos services.

Que le Très haut vous garde, Quentin Locke,








Maintenant, il ne lui restait plus qu'à fixer le rendez-vous avec Oane un soir où Quentin serait "de garde". Quand à lui, il ne lui resterait plus qu'à suivre cette fameuse "bocèle". C'est ainsi qu'un soir, il se retrouva dans un castel plutôt cossu, à patienter, seul devant une porte close, en attendant qu'on veuille bien l'introduire auprès de cette Oane de Surgères.

Et comme à chaque soir où il offrait ses services à une nouvelle cliente, les mêmes questions lui taraudait l'esprit ; payait-elle bien? A quoi ressemblait-elle? Le travail serait plaisant ou rébarbatif? Après tout, à défaut d'une maitresse intéressante, cette bocèle qu'il avait suivi jusqu'ici pourrait peut-être être une cliente satisfaisante?
--Annette


Après avoir reçu ses instructions de la part de sa maitresse, Anette s'en revint sur ses pas et retrouva Quentin Locke là ou elle l'avait laissé. Elle ne put réprimer un frisson le long de sa colonne vertébrale. Le regard que l'homme lui jeta alors était celui d'un loup qui se lèche les babines avant de croquer sa proie. Elle ne connaissait que trop bien ce regard et hâta le pas en passant devant le courtisan. La jeune fille aimait bien la comtesse Oane qui lui avait donné un travail bien plus agréable que de servir des lourdaux saouls dans l'auberge de son père au fond d'un trou perdu au milieu de nul part. Mais cette fois, elle se demandait quelle mouche avait bien pu piquer la comtesse pour qu'elle invite un tel fumier en sa demeure. Tout en la rouquine signalait un danger. Elle n'avait qu'une envie : se terrer. Tout en marchant, elle haussa les épaules pour faire fuir des images de mains sales et pleins de graillons cherchant à trousser ses jupons et, se retournant vers le brun, elle dit d'une voix un peu tremblotante :

La comtesse vous attend pour dîner. En attendant, je vous conduis sur son ordre à vos appartements.

Elle grimpa quatre à quatre les marches de l'escalier mettant le plus de distance possible entre ce Quentin et elle. Elle ne s'arrêta que devant la porte qu'elle poussa et lors qu'il la rattrapait lui dit :


Je viendrai vous chercher dans deux cloches... pour le repas.

Elle aurait dû entrer dans la chambre et s'assurer qu'il avait tout ce qu'il fallait et si il manquait quelque chose le lui apporter mais tous ses instincts lui disait de fuir. Elle se dandinant un instant balançant d'un pied sur l'autre se demandant s'il allait vouloir quelque chose puis n'y tenant plus, elle finit par partir presque en courant.
Oane
[Deux cloches plus tard, salle de banquet de l'ostel parisien]

Oane pénétra dans la salle de banquet et vérifia que tout avait bien été agencé selon ses désirs. La longue table de bois s'offrait à la vue avec des mets variés et colorés disposés ci et là, tous plus succulents les uns que les autres, tant et si bien qu'on aurait pu nourrir deux équipes de soule. sauf qu'il n'y avait que deux coupes en argent finement ciselées. Corbeilles de fruits de saison rivalisaient avec de la charcuterie et un mitonné en sauce. Le pichet était là. Les torches régulièrement disposées le long des murs entre les tapisseries et l’âtre ou se tortillait des flammes orangées donnait à la pièce suffisamment de clarté.

Bien bien bien...

La De Surgères passa une main sur un pli imaginaire de sa robe pour tenter de dissiper la tension qui s'emparait d'elle. Elle avait fait serrer son corset jusqu'à l’étouffement, non pas pour relever sa poitrine trop peu volumineuse pour les standards de l'époque, car de la beauté elle n'en avait cure, mais parce qu'elle se sentait mieux ainsi, aussi engoncée qu'elle pouvait l’être dans son armure. Elle aurait aimé ne pas avoir à faire ce qu'elle s'apprêtait à faire et pourtant... elle le savait indispensable. C'était l'issue à son problème. Et ce problème se posait entre elle et ses objectifs. Et il ne fallait jamais se trouver entre ODS et ses visées. Elle s'assit dans un majestueux fauteuil ) dossier haut sis en bout de table et sonna la cloche. Le temps que la bocèle montre le bout de son nez, deux mèches rebelles de sa chevelure avait refait surface, elle entortilla une boucles autour de son doigts bleu taché d'encre.
Anette arriva et ouvrit de grands yeux.


Comtesse Oane : vostre coiffure !

La jeune fille se précipita au chevet de la mourante en soupirant et essaya de lui administrer quelque soin savant

Décidément, vous ne garderez jamais un chignon en place.
je n'y arrive pas. il me faudrait ...


Il suffit. Laisse cela. Qu'il contemple l'étendu du désastre n'est peut être pas si mal. Après tout, je lui cache déjà le pire. Or, le mestre a besoin de savoir ou en est l'éleve pour lui enseigner.

Un mestre ce ... * léger rictus de dégoût de la jouvencelle * Quentin Locke ?

Répondit intriguée la rouquine.

Oui : s'il accepte. Va le chercher séant.
Parbleu, voyons ce qu'il a dans les ...
*légère teinte coquelicot*
Enfin heu... s'il accepte cette délicate mission.



Comme vous voudrez ma dame.

La rousse prit dans sa main tous les éléments désormais inutiles qui composaient la coiffure d'Oane et partit chercher ce mestre au regard concupiscent. Oane resta là et attendit nerveuse l'arrivée de ce mestre en son art que lui avait conseillé son amie troubadour. Elle se demandait si il serait assez beau pour éveiller son désir car sans cela, la chose deviendrait impossible... déjà que. Elle plissa les yeux et se força à inspirer lentement afin de pouvoir garder son calme et afficher son habituel visage de marbre. Aussitôt elle, regretta d'avoir fait serrer son corset. Parler affaire nécessitait pourtant toute sa sagacité. Et celle là méritait encore davantage de doigté que tout autre qu'elle avait négocié jadis. Son coeur se mit à battre un peu trop fort à son gout, elle se servit un verre de vin pour se donner une contenance.
Bientôt, il fut là. Elle le contempla, de haut en bas et de bas en haut, silencieuse, tout en jouant avec une gorgée de vin dans sa bouche.
Il était tout à fait l'extrême opposé de ses goûts en matière d'homme qu'elle aimait grand et blond. Un visage sorti du fond de sa mémoire s'imposa à elle. Elle chassa le barbare importun d'un geste de la main et dit de sa voix haute et claire :


Mestre Locke, bienvenu en ma demeure parisienne.
Je suis la comtesse Oane De Surgères et nous avons à parler affaire.
Prenez place : les affaires se discutent toujours mieux autour d'un repas bien arrosé n'est-il poinct ?


Oane n'était pas un premier prix de beauté et elle savait. Les hommes la jugaeint sans doute par trop grande - elle dépassait allègrement les 1.70 - regardant beaucoup d'hommes de haut, et, du fait de ses activités guerrières, était tout en longueur ; sa musculature fine ne laissait que peu de place aux formes féminines habituellement recherchées par la gente masculine. Le tout associé au fait qu'elle était une femme de pouvoir ... Ca avait jusqu'à présent refroidit les ardeurs ou anesthésié l'esprit de tout homme s'approchant à moins de deux mètres. Sauf les coupes-jarrets de Sarlace. Boule dans la gorge, Léger tremblement de la main. Elle craignait autant qu'elle attendait de lire le verdict dans les yeux du courtisan.


_________________
--Briand


Le courtisan dévisagea la servant de pied en cap. Petite, rousse, quelconque. Rien à voir avec celle qui venait de l'accompagner. Mais dans sa profession, les servantes s'avéraient souvent être d'une aide considérable. Elles connaissaient tout de leur maitresse. Elles étaient souvent dans la confidence…quand cette maitresse recevait son amant à l'insu de son époux. Ce travail nécessitait du charisme, de la prestance, de la discrétion parfois et surtout du doigté. Ceux qui croient qu'il suffit d'avoir un visage avenant font rarement fortune. Mais une servante doit rester une servante. Briand le savait. Lui montrer trop d'intérêt pourrait froisser sa maitresse. La mettre à dos pourrait apporte moultes ennuis. Briand salua la damoiselle d'un sourire aimable lorsqu'elle le laissa seule dans sa chambre en attendant le repas.

Ici, tout respirait le luxe sans suinter l'opulence. Des tissus de qualité s'étalaient sur le lit. Les murs étaient ornés de tapisseries aux teintes de bleu, de vert et d'ocre. Les meubles étaient faits d'essence rares, travaillés par des artisans compétents et doués. Briand se débarrassa de son mantel et vint s'observer devant le miroir. Profil gauche ?… Hum… Oui, rien à redire. Profil droit? Le courtisan lissa les poils de sa barbe sur l'arête de sa mâchoire et remit une mèche rebelle en place. Ce soir, il serait parfait! Il gagnerait la confiance d'Oane et avec un peu de chance, il pourrait par la suite voler de ses propres ailes. Adieu Quentin! Il ne se fera plus jamais exploiter.

L'attente lui avait parue interminable Lui, il était prêt. Il n'avait qu'une envie : agir. Faire son travail et voir comment cette Oane de Surgères le jugerait. Allongé sur le lit, les pieds croisés, les bottes caressant sensuellement le pied forgé du lit, mimant les gestes d'un amant avec sa maitresse, il se demandait à quoi pouvait bien ressembler Oane et quel était le motif de cette invitation. Il avait cherché à se renseigner sur elle. Tout ce qu'il savait c'est qu'elle n'était pas mariée. Cherchait-elle juste le plaisir charnel? une nuit de débauche tout simplement? Voulait-elle qu'il lui présente des hommes? Cherchait-elle un époux? Etait-ce pour elle ou pour une de ses connaissances? Contrairement à ce que l'on pouvait penser, le travail d'un courtisan était…varié!

enfin la servante revint le chercher pour l'introduire auprès de la comtesse. Briand qualifia le premier contact d'agréable. Elle était trop grande, manquait de formes en général et de poitrine ne particulier. Elle aurait pu paraître bien plus jolie encore… si elle avait su mettre ses atouts féminins en valeur: appuyer un peu plus sur le fard, travailler un peu plus sa coiffure, mettre en valeur son décolleté par un joli collier de pierres précieuses, porter une bague de plus, rehausser ses lèvres un baume à base de garance et de bois de brésil. Visiblement, Oane de Surgères n'avait pas l'habitude de séduire. Ça, c'était la moindre des choses que l'on pouvait observer chez elle.

Un sourire affable au coin des lèvres, Briand s'approcha de la comtesse. Il se fendit d'une belle courbette, lui prit la main et asséna un baise-main des plus charmant.


- Comtesse, c'est un réel plaisir et un grand honneur que vous me faites en cette occasion.

Le regard du courtisan détaillait sa cliente sous toutes les coutures: la silhouette, le visage, le buste, la taille, les jambes, les mains. Il finit par venir fixer ses mirettes avec insistance dans celles de la Surgères. Il savait les faire briller. Tout courtisan sait que le regard est le premier atout de séduction. Il permet d'établir un bon contact. Il permet de faire passer autant de frissons que le plus envoutant des discours amoureux. D'ailleurs, lui faire des compliments à ce stade de leurs relations aurait pu passer pour de la mauvaise flatterie. Mieux valait donc s'abstenir.

- Affaires comtesse? Je dois vous arrêter tout de suite. Si vous espérez pouvoir m'emprunter quelques milliers d'écus à un bon taux, je risque fort de vous décevoir.

Elle était mal à l'aise. Briand le voyait. Ou alors, elle l'avait invité contrainte et forcée. Par qui? Pour quoi? Il ne sut le dire. Une chose est sûre, elle ne l'avait pas invité pour simplement satisfaire ses humeurs charnelles. Le courtisan vint prendre place à l'autre bout de la table, une situation guère propice au rapprochement. Il leva son verre dans les airs en attendant que la servante vienne le remplir.

- A votre santé Comtesse. A votre avenir, qu'il vous apporte tout ce que vous…désirez!

les mets déposés sur la table semblaient tous plus succulents les uns que les autres. Briand s'empara d'une cuisse de faisan qu'il commença à dévorer du bout des doigts.

- Succulent! Vraiment! Mes compliments à votre cuisinière! J'ai rarement mangé un met aussi raffiné.

Il fallait briser la glace. Le repas pouvait s'éterniser sans qu'aucune parole d'intérêt n'eut été échangée. L'alcool faisait s'évaporer les réticences, brisait les chaînes de la timidité aussi surement qu'un bélier bien mené pouvait défoncer les portes des castels les plus fortifiés. Et ce château que j'avais en face de moi me semblait extrêmement bien fortifié, trop bien fortifié. Il lui faudrait faire preuve de tout son talent pour prendre cette citadelle…Et il n'avait pas l'intention de tenir là un long siège! Entre le plat de poisson et le rôt, le moment était bien choisi

- et si vous me disiez comtesse, ce que vous attendez de moi?
Oane
- Comtesse, c'est un réel plaisir et un grand honneur que vous me faites en cette occasion.

Oane apprécia le timbre grave de la voix de Quentin Locke. Elle voulut l’observer mais eut bien vite l’impression d’être toute déshabillée alors qu’elle sentait les prunelles sombres la jauger de haut en bas et de bas en haut. Le regard sombre de Quentin lui semblant s’accrocher à elle comme une liane, là où aucun homme dotées de bonnes manières n’auraient osé ne serait-ce que porter l’ombre d’un regard. Et de propriétaire voulant inspecter son futur étalon, elle devint vite, trop vite, la jument dont on s’assure de la bonne dentition. Elle fit tourner dans sa coupe en argent finement ciselée le vin sentant une sourde colère monter devant tant d’insolence. Pourquoi fallait-il que les hommes, même ceux qu'on paye, veuillent toujours posséder les femmes ? Un éclat métallique traversa fugace le ciel de ses yeux. En même temps, les hommes bien achalandés en matière de manières ne couraient pas les ruelles non plus, que ce soit à Paris ou en Province ; si faict que la De Surgères comme toutes les femmes du monde avait l’habitude de ces regards évaluateurs, voire inquisiteurs ou pis : libidineux. Et ce regard là n’était pas menaçant. Il n’y avait pas même en dedans, de convoitise. Un regard habité d’un intérêt désintéressé, tout professionnel. Il manquait indubitablement quelque chose... Oui, Il manquait. Elle l’avait pourtant là sur la langue, juste au bout, et tout son corps à elle en débordait par vague. Juste quand son regard croisait le Sien, elle le sentait aussi, là bas dans ses prunelles à Lui, prêt à bondir. Le courtisan finit par planter ses deux billes noires dans ses océans. Elle secoua ses lourdes boucles d’un noir de jais pour échapper à cet Autre, courtisé, convoité, et soutint le regard du courtisan de cet air de statut impassible que toute une vie de comtesse avait contribué à façonner :

- Affaires comtesse? Je dois vous arrêter tout de suite. Si vous espérez pouvoir m'emprunter quelques milliers d'écus à un bon taux, je risque fort de vous décevoir.

Oane sourit de ce trait d’esprit. S’il y a bien une chose que la De Surgères apprécie chez un homme, c’est l’esprit. Notez que c’est sans doute cela qui l’a conduite à être pucelle à 24 ans ! Elle sourit en jetant un nouveau regard sur le brun. Elle lui répondit de sa voix haute et claire :

Rassurez-vous, je n’emprunte poinct, je pourvoie. Vous ferez si vous l’acceptez une bonne affaire, sans doute pas quelques milliers d’écus mais des centaines, je gage.

Elle trempa ses lèvres dans le breuvage fruité suivant du regard les gestes et mimiques affichés par cet homme qui devait marquer un tournant de sa vie.

- A votre santé Comtesse. A votre avenir, qu'il vous apporte tout ce que vous…désirez!

Et la comtesse de lever encore sa coupe en argent. Elle avait volontairement bu plus qu’à l’accoutumée, sachant que cette option lui échaufferait quelque peu les sangs et lui faciliterait sans doute la tâche. L’homme, habitué sans doute aux clientes empruntes de timidité, se prêtait au jeu lui laissant le temps d’en venir au faict.

- Succulent! Vraiment! Mes compliments à votre cuisinière! J'ai rarement mangé un met aussi raffiné.

Oane sentit l'air se faire sensiblement plus lourds à mesure que le repas avançait, et soudain, les yeux de Locke s’était étrécis, accentuant encore l’arc de ses amandes noires qui la dardaient de nouveau, elle comprit avant qu'il ne dise : il voulait savoir. Aller droit au but. C'était adonc un impatient qui se donnait des airs. Elle baissa la tête.

- et si vous me disiez comtesse, ce que vous attendez de moi?


Oane laissa quelques silences flotter avant de boire encore quelques lampées de ce vin qu’elle avait faire venir de Guyenne.

Mestre Quentin Locke, ma demande est fort simple : comme je vous l'ai écris, je veux que vous vous deveniez mon mestre.

Elle marqua une pause puis releva ses oceans et les posa sur son hôte.

veux que vous m'enseigniez vostre art. Du moins les bases ...

Et la De Surgères de sourire en songeant á par elle : "y'a du boulot ma grande" avant d'ajouter plus grave :

Voyez-vous, de part ma condition m'incombent différentes missions depuis que j'ai 16 ans.
La toute premiére est de défendre mes terres et protéger les peuples qui y vivent. Mon épée est á leur service. Pour que mon épée soit efficace, dès que j'ai été capable de soulever une épée, je me suis entrainée au maniement des celles-ci et j'ai pris des cours des meilleurs mestres d'armes du Royaume. Puis, plus tard mon père m'enseigna la stratégie militaire et les tactiques. Quelques guerres tard, me voilà un soldat aguerri.

Par ailleurs, je règne et veille au devenir de centaines d'ames, pour cela, aussi je fus formée par les meilleurs ; ce qui me permis de mener carrière au service de la cité, d'en éprouver les joies et les déceptions, et d'éprouver mainte sensations, de vivre des moments ... palpitants. *sourire cerise et hochement de tete *

J'accompli, je le crois, chaque jour mon devoir avec hosneur et courage. Et pourtant voyez-vous ... j'ai échoué.
J'ai échoué dans la plus basique de ces missions qui incombent á une dame, a ou la plupart réussissent avec naturel voir pour certaines, un talent certain.

Je n'ai pas su á ce jour trouver Digne époux et engendrer l'héritier qui me succédera.

Pis ! J'ai longtemps cru être victime d'une malédiction tant les hommes qui avaient l'heur de me plaire et de s'intéresser á moi, mourraient ou partaient ventre á terre s'enfermer dans un monastère.


La jeune femme baisse le regard et joue du bout du doigt avec le bord de sa coupe en argent.

Ce n'est que récemment qu'un fou arrogant a brisé cette malédiction en défiant la mort. J'ai compris alors que si malédiction il y avait, elle était en moi.

Voyez-vous ... je crains de ... rebuter les hommes.
Enfin bon .. j'ai tout de mesme fait de GROS progrès parbleu !


L'opale de porcelaine se fend d'un immense sourire cerise emprunt d'une sincère fierté
Par exemple : je n'assomme plus ceux qui osent m'embrasser : j'ai mesme laisser le prince me toucher les ....


* Oane rougit comme un coquelicot*

Mais voyez -vous, ca ne lui a guère réussi non plus : il n'a plus jamais pu articuler une seule phrase intelligente ensuite. Il a totalement perdu l'esprit !

* Elle secoue ses lourdes boucles d'un noir de jais*


J'essaye de ne plus .... réprimer l'expression de tendres sentiments de la part autrui,
je ne défie plus ceux qui me plaisent et comptent fleurette á une autre en duel afin de leur montrer qui c'est la plus forte...
Et j'ai même arrêté de jouer á qui crache le noyau le plus loin, c'est pour dire !
Bref, je m'améliore chaque jour toutefoy,
je crains que cela ne suffise poinct.
Il faudrait sans doute que ...
Que je soy ...
Une "vraie femme".
Voyez ?


Les océans se portent plein d'espérance et de crainte mêlées sur le visage du courtisan.
_________________
--Briand


Elle était timorée, mal à l'aise. Elle ne savait comment aborder le sujet qui le préoccupe. Briand l'avait remarqué dès les premiers instants. Même si certaines de ses clientes rougissaient parfois à l'évocation de ses propos, elles étaient plus entreprenantes, plus directes. Ses doigts la trahissaient. Ils marquaient une anxiété évidente. Les courtisans comme lui étaient passés maîtres dans l'art de comprendre le non-dit. Les gestes, les postures, le regard parlaient souvent bien plus que les affirmations orales. Il était plus facile de travestir la vérité par des paroles que par ses gestes.

Elle était habile. Elle savait appâter. Son allusion quand aux écus qu'elle pourvoyait était significatif à cet effet. C'était une façon de lui dire : "Mon ami, je devine vous goût immodéré pour l'or. Si c'est ça que vous êtes venu chercher, vous en aurez. ". Elle venait aussi de faire une première mise en garde : milliers…centaines… "Je vous paierai en fonction de vos talents. Ne me décevez pas. Mais n'exagérez pas non plus votre écot. Je ne suis point prête à payer un prix irrespectueux". Il n'y avait pas à dire, la soirée s'annonçait des plus intéressante. Briand n'avait pas l'habitude de ce genre de dame: une combattante plus qu'une dame de la cour, peu habituée aux ronds de jambe, et peu habituée à les lever pour compenser les faiblesses d'un amant bien trop précoce et ne pensant qu'à ses propres satisfactions. Il lui faudrait s'adapter. Son "approche" habituel ne fonctionnerait pas avec elle.

L'homme la laissa parler, sans l'interrompre. il sourit à l'anecdote concernant un prince un peut trop aventureux. Que lui avait-elle laissé toucher? ses paumettes? Ses mains? Ses épaules? Le verre de cristal précieux tourna dans sa main. laissant la robe du vin dévoiler impudiquement toute sa splendeur. Le rubis était parfait, et le gout des plus fins. Rien que pour cela, la soirée était digne d'intérêt. Mais elle promettait encore plus! Pourquoi quitter la table à l'heure de l'entrée alors qu'on vous sert le rôt sur un plateau d'argent?


- Comtesse, j'avoue que vos paroles me surprennent. Je pensais qu'une comtesse se marierait plus par intérêt que par réel amour. Ceci dit, même par amour, je m'étonne que vous n'ayez pas trouvé l'homme qui vous sied.

Il n'était pas encore temps pour le courtisan de quitter sa place, de se rapprocher. Il lui allait encore garder sa place comme les distances : elle nimbée de sa noblesse, et lui auréolé de l'aspect sulfureux de ma profession.

- Devenir votre mestre, je le puis comtesse. Vous apprendre l'art de séduire est dans mes cordes. Mais…

Briand posa mon verre à table et me redressa vers l'avant. Le silence qui précèda est éloquent sur la portée de mes paroles.

- …Je ne sais pas si c'est ce qui vous permettra de trouver un mari et d'avoir descendance. Je puis être franc avec vous comtesse?

Il lui fallait se lever, se diriger vers la cheminée, plonger son regard dans les flammes qui dansaient voluptueusement autour des quelques buches qui se consumaient rapidement.

- J'espère que je ne vous vexerai pas par mes propos, tel n'est pas mon objectif. Ni mon intérêt, vous devez bien vous en douter. Vous êtes jolie. Je dirais même belle sans être une beauté fatale. Mais vous devez plaire à moultes hommes à n'en point douter. Votre tempérament guerrier doit en rebuter quelques uns il est vrai. Mais maintenant, des femmes qui se battent aux côtés des hommes, il y en a de plus en plus. Alors j'en conclus donc que si vous n'êtes pas mariée bien que vous le désiriez, c'est que…

Un regard perçant, presque accusateur se posa sur elle. Il voulait savoir.

- …Vous êtes trop difficile quand à votre idéal masculin! Est-ce que je me trompe?

Remuant les braises de quelques coups de tisonnier, il attisa le feu comme il cherchait à attiser son intérêt.

- Quand à faire de vous une vraie femme, je n'y vois pas d'inconvénient pour peu que vous y payez le prix. Mais…Ne croyez-vous pas que toutes les femmes sont de vraies femmes? Est-ce vous humeurs qui vous travaillent ou l'impression qu'il vous faut passer par cette étape pour séduire un homme? Avez-vous peur de vous retrouver seule dans l'ombre avec l'homme que vous aurez choisi et ne pas savoir comment le satisfaire? Ou est-ce une raison que je n'ai pas encore énuméré qui vous motive?

Franc? Direct? Parfois, ça sert pour arriver à son objectif!
Oane
"En séance avec mon psy..."

Les paroles du courtisan résonnaient encore dans sa tete, elle ne dit mot et fit rouler le breuvage du bout de ses doigts dans la coupe. Une première émotion gronda en elle. Elle dit d'une voix froide :

Je ne savais pas que les courtisans accouchaient les ames.


Un sourcil d'un noir de jais se dressait comme une virgule réprobatrice: Elle reposa sa coupe et rivant ses océans aux prunelles de celui qu'elle pensait être Quentin Locke. Son visage se radoucit, elle plissa les yeux.

En meme temps, si vous étiez vendeurs de chevaux, vous voudriez savoir si je veux une monture pour la guerre ou pour atteler á mon carrosse. Je suppose que pour vous, les dessous de la vie d'Oane sont un outil de travail comme un autre.... C'est pourquoi, je vais tenter de vous répondre avec sincérité.

Elle garda le silence un moment, ses océans perdus dans ses ailleurs, signe de sa réflexion. Elle finit par dire d'une voix de basse qui tranchait avec ses habitudes.


Oui, je suis difficile. Mais pourquoi donc devrais-je me contenter du premier venu ?
Et je n'attend pas non plus l'impossible ! Preuve en est que je fus et je suis amoureuse.


Oane sourit.

Non, le problème n'est pas qu'un homme puisse me plaire.
Je crois ....


Elle suivit les mouvements du tisonnier dans l'atre, les braises rougeoyantes et les flammèches se mettant á nouveau á lécher les buches, ragaillardies dans leur gourmandises.

Je suis une incurable romantique.
Disons que je rêve, malgré mes dénégations, de pouvoir donner ma main, mon coeur et mon corps au meme homme ; lá ou généralement, les gens de ma condition s'accordent á séparer ces octrois ; cette triple exigence étant bien souvent impossible á remplir et qui plus est, difficile á maintenir dans le temps.

Ainsi, oui, ma route a croisé celle d'hommes á qui je fus prete á offrir la totale :
Mon premier est mort assassiné,
Mon second est resté figé pour l'éternité et,
Mon troisième était d'ors et déjà engagée auprès d'une autre.
Et non mon tout n'est pas une charade !
Juste une malédiction... un vilain tour du Destin.


Elle se resservit et fit tourner le nectar dans la coupe en argent entre ses doigts blanc tachés d'encre.

Je tente depuis longtemps de me raisonner et de me dire que pour avoir un héritier, et la joy d'être mère, épouse, il me faudra bien accorder ma main et mon corps sans que mon coeur ne soit de l'accord. Mais en moi .... ca résiste, je n'y parviens pas. Alors, je reste celibataire malgré des propositions de mariage ou de ... "relation sans avenir".
Condition dont par ailleurs, je m'arrangeais tant bien que mal jusqu'à il y a peu.

Dés lors, la question se pose : Qu'est qui dans ma vie a changé et rendu cette solitude insupportable ?

Je vous l'avoue, mestre Locke, avant j'étais célibataire mais pas seule : j'avais un meilleur ami très présent, gravement malade á présent, des amies désormais parties loin, et avant cela encore, ma doulce mère, Elra, mon premier, et Nolann, un enfant que j'ai élevé avec Lui.


Le visage d'Oane s'éclaire á l'évocation de tous ces êtres qui lui sont chers puis ses océans charrient d'autres vagues, plus sombres. Son regard se perd á nouveau puis elle se leve et pose la coupe. Elle fait quelques pas vers l'atre elle aussi et prend le tison des mains du courtisan. Penchée vers ce feu, elle ajoute :

Quant á ma condition de Pucelle, elle me parait insupportable depuis que j'ai failli me faire violer dans une ruelle sombre de Sarlat. Endurer ce corps qui réclame sa dose comme un pochtron sa portion de bibine est une gageure que je m'imposai jusque pour respecter les us.

Imaginer que j'eus pu apres tant d'années efforts finir ainsi déflorée puis tuée ou pis vendue comme un vulgaire morceau de barback au plus offrant....
Je me suis dit que la Vie est un cadeau extraordinaire dont je ne profite poinct comme il faudrait.

Je veux vivre.


La jeune femme se releva, sa main tenant toujours le tisonnier et dit :

Et l'un dans l'autre ...
Puisque mon coeur appartient á un homme pris,
si je donne mon corps á un autre,
outre le fait que je connaitrais enfin le plaisir,
et bien ma foy, m'étant assise definitivement sur mes rêves de petite idiote idéaliste,
sans doute ainsi, pourrais-je me résigner dans cette séparation des corps Etats dame et accepter un mariage de Raison.


Elle reposa le tisonnier sur son socle et se dressant debout près de l'homme, elle tourna son opale de porcelaine et planta ses océans dans les prunelles noires du courtisan, se demandant si son ame de diacre dans une autre vie serait satisfaite d'avoir ainsi fouaillé dans les entrailles béantes de son passé, petit sourire taquin avant d'ajouter vibrante

Finalement, la plus grande folie est-elle de vouloir épouser un homme par amour ?
Ou de vouloir donner son corps á celui qui m'offrira á coup sur le plaisir de par sa profession et de ne pas attendre un mari pour cela ?

N'est-il pas plus grande folie que de vouloir être sage dans un monde de fou ?


Oane laisse le temps s'écouler. Puis, en secouant la masse de ses lourdes boucles couleur de nuit sans lune, elle ajoute d'un ton qui ne laisse entrevoir de faille :

Et, non, je n'ai pas peur de me retrouver dans le noir avec un homme.

En revanche.... oui j'ai peur, trés peur mesme, mestre Locke.


La de Surgères s'approche encore de Lui, leur corps se touchent presque et elle se penche vers lui puis murmure á son oreille :

J'ai peur de cette folie suicidaire qui me pousse á donner mon corps précisément á celui qui me fait vibrer
-et qui, tout en me tournant autour : je ne lui suis pas indifferente-
fait lui, le choix de s'engager avec une autre devant tous. J'ai peur de céder á ce que réclame mon corps lá où mon coeur aspire, lors meme qu'il n'y a lá d'emblée, O cruelle lucidité, qu'un chemin jalonné de désillusion et de souffrance, sans aucun avenir pour un coeur....


Elle ne trouve pas le mot pour définir la stupidité sans nom de cet organe battant la chamade en son sein, vibrant de vie, et tout aussi fragile que puissant.
_________________
--Briand


[Le tisonnier de l'âme ou les charbonniers de l'enfer*?]

Pour prendre toute la mesure d'un corps, il faut d'abord toucher l'âme. C'est ainsi que j'arrive à mener mes…

Il allait dire cliente puis se ravisa. Mieux valait avec elle avoir une approche différente car oui, elle n'était comme celle qui fréquentait d'habitude.

… partenaires au sommet de leur plaisir. L'un ne va pas sans l'autre comtesse. Vous ne pouvez faire vibrer un corps si vous n'êtes pas capable de stimuler l'imaginaire de son esprit. Quelles que soient vos aptitudes aux jeux de l'amour et de la séduction, la règle d'or est d'éveillé l'esprit avant de toucher le corps. Moi, je ne vous connais pas. Ou très peu par les lettres que nous avons échangé. Il faut que je vous découvre. Vous, vos envies, vos motivations, vos objectifs…La femme que vous êtes et celle que vous aspirez à devenir.

Amoureuse elle? Cette phrase éclaire sous une nouvelle perspective ce qu'elle attend de moi. Elle désire que je lui montre ce qu'elle doit faire pour séduire l'homme auquel elle aspire. Intéressant. Très intéressant. Former une dame aux jeux de l'amour, voilà un défi que je n'ai jamais eu l'occasion de relever jusqu'à présent.

Trois amoureux? Juste trois amoureux? Dîtes-moi Comtesse, êtes-vous trop pudique pour m'annoncer le chiffre exact de ceux qui vous ont fait battre le coeur. Car quand bien… un assassiné, une statue de sel, un engagé. Voilà bien peu de personnes pour lesquelles soupirer pour une personne de votre statut social vous ne trouvez pas? Quand à vos octrois, chacun a ses propres valeurs. Mettez-le tous dans le même panier d'osier, et lorsqu'il se déchirera vous perdrez tout! Ou… séparez-les et prenez le meilleur de chaque. C'est peut-être un jeu plus dangereux, mais c'est aussi ce qui en fait sa saveur, son goût relevé. Ceci dit, je ne suis point là pour vous faire un cours de morale, mais pour vous apprendre à séduire n'est-ce pas?La solitude est insupportable pour tout le monde comtesse. L'homme est un être social. Le Très-Haut ne l'a pas conçu pour qu'il vive seul.

Le regard du courtisan se posa sur les longs doigts qui entourèrent ce verre de vin blanc. Il remonta lentement le long de ses bras à moitié dénudé pour venir enfin scruter les traits de son visage. En cet instant, Briand se demandait si elle resterait toujours une énigme pour lui.

"Résister à une relation sans avenir"? Pourtant l'attrait des sens vous pousse à céder n'est-ce pas? Ma présence ici en est la preuve irréfutable. Votre condition de pucelle vous pèse. Vous avez envie de vous donner à un homme, connaître cette sensation dont d'autres dames doivent vous parler. Et qui à choisir un homme auquel vous n'offrez que votre corps, autant que celui-ci soit aisé dans l'art des échanges charnels, n'est-ce pas? Mais il me faut vous mettre en garde, vous rappeler que l'hymen perdu ne se retrouve jamais. Il vous faut être sur de votre geste pour ne point le regretter. Il arrive qu'une fois le corps rassasié, l'âme est enseveli sous les vagues de l'amertume d'avoir agi sous l'effet d'un sentiment éphémère. Il est aussi possible qu'il en redemande, encore et encore, et que l'on voit effectivement la vie différemment. Alors, puisque votre coeur est pris, êtes-vous sur que votre corps se laissera prendre?

La distance entre les deux s'était rétrécie. La glace avait été brisé. Elle jouait avec le tisonnier. Elle remuait les braises. C'était le signe que j'attendais. Elle ne se rendait peut-être pas compte mais elle venait implicitement de m'autoriser, par ce geste, à attiser son désir. Il n'y avait plus de table entre nous, à peine quelques épaisseurs d'étoffes. Son souffle féminin venait de se perdre dans la chevelure du courtisan. Son corps était proche, ses lèvres si proches de son oreille. Briand adapta à son tour le ton de sa voix pour le mettre au diapason de celui de la comtesse. Dans un souffle à peine audible, il lui murmura:

Un mariage de raison ne comble jamais une femme. Elles ont toutes besoin de ces trois octrois, sans aucune exception. Enfin…au moins le coeur et le corps. Si vous ne pouvez vous résoudre à trouver l'homme parfait selon vos critères, celui qui ferait un bon époux, que vous aimerez et qui vous aimera en retour, et qui saura combler vos envies charnelles de femme, alors de toute évidence, vous devez effectivement prendre amant et amoureux séparé. Mais que voulez-vous, on ne peut avoir toutes le qualités. L'homme parfait n'existe pas.

Oubliez celui qui vous fait vibrer…ou séduisez-le! Les jeux de l'amour sont des jeux parfois cruels. Seuls les plus fort s'en sortent. Les romantiques y laissent toujours leurs plumes comtesse. Seules celles qui en veulent vraiment, se battent et obtiennent gain de cause!


L'homme commença enfin à s'aventurer vers elle, passant nonchalamment sa main autour de sa taille, approchant lentement son visage de celle de la comtesse.

La folie est une idée purement subjectif. Est fol l'autre que l'on voit différent de soi. De part le choix que j'ai fait de ma profession, je ne puis vous considérer comme folle. Oubliez ce fol qui ne sait lire en vous et laissez-vous aller à la leçon numéro 2 de Briand.

Ses yeux se fermèrent lentement, ses lèvres s'entr'ouvrèrent et elles vinrent s'emparer avec une grande délicatesse de celles de la comtesse.

* Les charbonniers de l'enfer, groupe de musique traditionnelle
Oane
[I want to break free]

La leçon numéro 2 de Briand ? A peine Oane eut-elle le temps de se demander ce qu’était la première que ses lèvres furent captives des lippes du mestre. Passé l’instant de surprise, la comtesse eut instinctivement l’envie de reculer, de le repousser, ce mâle qu’elle ne connaissait ni d’Aristote ni d’Oane et qui se permettait une telle familiarité. En même temps : ne le payait elle poinct pour cela justement ? C’était ses tripes qui parlaient : Briand n‘était pas Lui, il n’avait ni son odeur acidulée ni son goût cuivré, chaud. Non, cet Autre était rond et chaud, sur de lui à sa manière et timide en même temps. Ce petit baiser affable n’avait décidément rien à voir avec ce jour, où dans un corps à corps fiévreux contre le mur de ce bureau, ils s’étaient retrouvés plaqués, intissées l’un dans l’autre, membres emmêlés, empêtrés dans leurs désirs. Rien qu’à l’évocation de cette image, la De Surgères fut traversée du bout des pieds à la racine de ses longues boucles d’un noir de jais par un frisson, lent et voluptueux. Elle se cambra. Et malgré elle, c’est tout son corps qui répondit à cet appel. Un corps délaissé trop longtemps, un corps affamé qui réclamait son du. Sans même comprendre ce qu’elle faisait, elle entrouvrit ses lèvres et posa sa main sur la joue de Quentin, la jeune femme frémit à leurs corps qui se frôlaient
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