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[RP]L'amour est une guerre d'endurance

Marzina
Elle avait commencé à planifier ça depuis plusieurs jours maintenant, depuis leurs récentes discussions en taverne. Sa grossesse avait changé leur relation, et la période d'abstinence qui s'était ensuivi avait mis une certaine distance entre eux qu'ils n'arrivaient pas à effacer malgré leurs efforts. Lorsque l'un faisait un pas en avant, l'autre entamait un pas en arrière. Avec une certaine anxiété, la blonde s'était demandé comment faire un pas si grand qu'un petit pas en arrière de Finn ne suffirait pas à l'annuler. Elle y avait réfléchi tant et si bien qu'elle avait négligé ses tâches de suzeraine ce jour, et n'avait pas prêté l'attention qu'elle prêtait habituellement à son fils, déléguant à la nourrice qu'elle lui avait trouvé temporairement.
Sa décision était prise, elle partait.
Elle avait fait préparer son sac, et déposé une bise sur le front de son fils. Elle avait enfilé sa robe d'été immaculée, jeté sa cape sur ses épaules, et dénoué ses longues boucles blondes en cascade sur ses épaules. Puis elle avait passé les portes du château d'un air décidé.

Là, elle avait cherché son mari, s'attendant à le trouver dehors à filer un coup de polish à son trébuchet, ou à forger un truc le front en sueur. Après avoir écuimé ces deux lieux plus la caserne sans oublier sa taverne, elle rentra en grognant chez elle. Passant rapidement devant le salon, elle crut voir une silhouette qui ne lui était pas étrangère, et fit quelques pas en arrière pour vérifier.
C'était bien lui. Affalé dans un fauteuil, le canard du coin à la main. Comme un petit vieux. A s'habituer au confort. Pourri gâté le mari. Et ayant résolument pris un coup de vieux.
Elle réprima un frisson d'effroi, et fut d'autant plus convaincue que son plan était plus que nécessaire, il se devait d'être salutaire. Elle rentra dans le salon d'un pas botté conquérant, le regard noir revêche, et se dirigea droit vers l'Irlandais, lui arrachant la gazette des mains.


"Debout. Tout de suite. Rendez-vous dans cinq minutes dans la cour avec votre paquetage. Pas de discussion. Et au trot."

Elle tourna les talons comme elle était venue, mais s'arrêta à la porte en ajoutant avant de partir:

"Et n'oubliez pas de faire son pok* à Nolan avant de sortir."

Nan mais!


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*pok = bisou
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Finn
Le repos du guerrier, elle connaît ?

Après avoir couru par monts et par vaux durant près de quatre mois, officié sur un champ de bataille provençal sans bataille – mais avec le lot d’emmerdes habituelles –, tout en occupant un poste de conseiller ducal épistolaire, sans compter un détour en Bourgogne, à Genève, une arnaque à l’huile d’olive, le vol d’un bateau, le rapt d’une Pair de France, un contrat commercial en Touraine et enfin après avoir traîné toute la petite troupe comme un fardeau sur la Loire, l’Irlandais mérite bien un peu de quiétude. La paix, que diable.

Glandouiller en peignoir – pas de soie mais de grosse laine terne, ne surtout pas oublier d’où l’on vient – toute la journée dans les salons du château, sans autre préoccupation que celle de toujours avoir un verre plein du meilleur whiskey de la côte, constitue depuis leur retour sa seule entorse à la sieste. Pouvoir siroter un bon malt dans son fauteuil tout en se grattant les couilles devant la page des sports, voilà toute l’étendue de son ambition pour les jours à venir.

Serait-ce trop demander ? De toute évidence.


- « Non mais ça va pas mieux, hein… Faut vous faire soigner ! », s’écrie-t-il après qu’on l’ait dépossédé des palpitantes minutes de la finale du championnat de hurling – LE match de la saison.

Dans son élan furibond, le Gaélique s’est dressé sur ses cannes et évalue à présent sa tenue.


- « J’suis même pas fringué ! »

Un peignoir et des bottes. Il n’avait pas prévu de mettre le museau dehors aujourd’hui. Un froc et une chemise mal lacée viennent compléter la panoplie, une fois dans la chambre. Dans sa fonte, rien que le nécessaire pour survivre quelques heures en extérieur : principalement de quoi picoler et tuer.

- « Ta mère et ses idées à la con. » Le paternel se penche sur le berceau et dépose un baiser sur le front du nourrisson. « Elle a pas intérêt à déjà en couver un autre. »

Manquerait plus que ça, tiens. Ce serait pourtant probable, vu l’humeur, si l’abstinence n’était pas de rigueur depuis la naissance de celui-là. Sous un soleil à s’en fracturer la rétine, Ó Mórdha quitte tant bien que mal sa tanière et déboule dans la cour, les yeux plissés, comme sortant tout juste d’une taverne au petit matin. S’habituant peu à peu à l’agressive luminosité qui règne ici-bas, l’Insulaire adresse un regard noir à l’épouse.

- « J'espère qu'il s’agit pas d’une énième cérémonie débile, parce que je vous préviens : j’ai pris de quoi commettre un génocide. »
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Marzina
Elle était sortie en trombe au dehors pour attendre Finn, profitant avec un sourire de la chaude lumière du soleil...avant d'enfoncer son tricorne sur ses boucles blondes. Attrapant d'une main les rênes de son cheval, elle enfonça le bout d'une botte dans un étrier avant d'enfourcher son destrier comme si les six mois sans équitation n'avaient jamais été. Se retrouver à nouveau en selle lui fit retrouver sourire et bonne humeur. C'est donc avec une mine radieuse qu'elle accueillit la mauvaise humeur de son mari.

"Une cérémonie? Vous ai-je donc demandé de vous habiller correctement?"

Un fin sourire en coin se dessine tandis qu'elle lui lance un regard mutin.

"J'espère bien que vous avez préparé votre paquetage comme demandé oui, pas question de faire demi-tour parce que papy Ó Mórdha a oublié sa petite laine..."

Lui tirant la langue, elle lui tendit alors la main.

"Nous aurons assez d'un cheval pour deux, montez donc."
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Finn
Il est là, négligemment vêtu, ses fontes jetées sur l’épaule, soumis aux lubies d’une épouse à l’humeur versatile. La sienne s’est un rien améliorée lorsqu’il ne fut plus question d’aller se curer le museau à un énième banquet en l’honneur de tel ou tel membre insignifiant de la noblesse bretonne, quoiqu’il hésite encore entre soulagement et déception ; ça aurait été l’occasion de faire un beau carnage.

À se demander à quelle sauce il serait mangé, enfin. L’Altesse fait durer le suspense, préférant manifestement le traiter de vieillard mal fagoté plutôt que lui révéler le sort que lui réserve cette escapade improvisée. De là, l’Irlandais envisage la cavalière qui, perchée sur sa monture fauve, l’oblige à braver les rayons du soleil en levant les yeux vers elle. D’un œil plissé lui creusant de fines ridules, il reconnaît la robe légère qui l’avait rendu fou l’été dernier. Au point de le convaincre de tout plaquer pour suivre une Princesse écervelée jusqu’en Bretagne. Ce qui semblait si loin semble maintenant si proche, à portée de main, tel est le pouvoir sournois des souvenirs. Des bottes, une robe et un tricorne, il ne lui a jamais trouvé de charme aussi naturel qu’ainsi vêtue ; telle qu’il l’a rencontrée.

Las, la réalité le rattrape et l’invitation, loin de ravir, est déclinée tout net.


- « Ohé je monte pas sur un canasson de bonne femme. »

L’a-t-elle bien regardé ? Ó Mórdha a ses principes, bon sang. Si vous lui refusez les rênes, attendez-vous alors à ce qu’il cabre. Plutôt courir pieds nus dans un champ de ronces que de se laisser conduire, qui plus est par le sexe opposé.

Sa patience mise à mal, le Grisonnant soupire en décochant un regard autour de lui.


- « Vous allez me dire pourquoi je suis là à cuire au soleil ? »
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Marzina
Elle observe ses yeux où semblent défiler toutes sortes de pensées, lui donnant un regard tantôt mélancolique tantôt hésitant. N'était-ce pas dans la caboche bretonne que passaient trop de pensées par le passé dès lors qu'il fallait faire un pas? Voilà les rôles inversés, et la blonde doit lui forcer la main. Elle sait que prendre le château irlandais ne se fera pas si facilement, néanmoins elle est envahisseur né, ce ne serait donc pas la première fois qu'elle annexe un peu de son territoire pour son seul plaisir.
Elle attend la main tendue, commençant à plisser les yeux devant le temps de réaction qu'elle juge trop long. La réponse lui arrache un grognement et le sourire disparait pour laisser la place à une tronche boudeuse et renfrognée qui marmonne:


"Je vous aurais laissé les rênes m'enfin..."

Première tentative de rapprochement: loupée.
Sa patience à elle, elle aussi mise à mal, elle se redresse de toute sa hauteur, levant un nez hautain avant de poser ses yeux noirs sur lui et de lui répondre d'un ton définitif:


"Vous m'avez dit l'autre soir que vous saviez qu'un jour je pourrais vous suivre à l'autre bout du monde, peu importe la raison, sans me soucier des conséquences, parce que vous me seriez devenu plus important que le reste. N'y-a-t-il donc aucune réciprocité?"

La blonde veut bien faire des efforts pour ressouder leur couple, mais certainement pas au prix de son orgueil: il est hors de question qu'elle l'annonce en ces termes.

"Partagez mon cheval, ou prenez le vôtre. Suivez-moi, ou ne me suivez pas. Ce sont vos choix, je n'ai ni le désir ni les moyens de vous obliger à quoi que ce soit. Quoique vous choisissiez, vous aurez à assumer les conséquences. Si vous me suivez, j'attends que vous me fassiez confiance, et que vous acceptiez de ne pas avoir de réponse immédiate à vos questions. Si vous ne me suivez pas...eh bien, vous ne vous plaindrez pas des conséquences, comme je vous l'ai dit. Et je saurais vous rappeler ce choix en temps et en heure, soyez en certain."

L'équidé souffle bruyamment et agite brusquement la tête, trahissant l'impatience de sa cavalière qui finit par bougonner:

"On va rester longtemps à cuire au soleil?!"
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Finn
La blonde Altesse marque un point. Elle a depuis longtemps gagné le droit à cette réciprocité, à son exclusivité même. Bien sûr, il ne l’avouera pas non plus, par orgueil ou parce qu’ils ont depuis le temps appris à se passer de mots. En lieu et place de vaines palabres, un regard qui, ancré dans le sien, croit y lire une mise au défi.

- « Mon cheval. », lance-t-il au palefrenier, affrontant sans ciller les yeux noirs.

L’Irlandais se décide alors qu’il entrevoit enfin le véritable enjeu de cette mise en scène. Il ne rechignerait pas plus longtemps à lui prouver ce dont il n’aurait jamais dû lui permettre de douter. L’envie de renouer les liens est bien présente et, curieusement, celle d’inverser les rôles aussi. Se laisser porter, pour une fois, et voir…

Sa monture apprêtée, Le Frisé balance ses fontes sur le dos de l’animal et se hisse sur sa selle tout en provoquant cet esprit de rivalité qui les avait rapprochés la première fois.


- « Je vous aurais rattrapée, de toute façon. J’imagine que vous devez être rouillée. »
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Marzina
Un sourire est réprimé quand elle voit l'indécision et la méfiance se dissiper. Les choses enfin se mettent en marche, ou plutôt, le couple se met en branle. Enfin la blonde marque son premier point. Elle en est certaine, c'était sûrement le plus difficile à obtenir. Les autres seront plus faciles, elle veut s'en persuader. Elle détourne la tête du mari sans le quitter de son regard noir.

"Pfeuh, vous me savez pourtant bien meilleure cavalière que vous!"

Le tout avant de faire partir le cheval Fauve au grand galop pour quitter la presqu'île. Les voici partis pour quelques jours de chevauchée. La blonde a une idée bien particulière de l'endroit où elle veut emmener l'Irlandais. Elle n'y a plus mis les pieds depuis des années, l'occasion s'était présentée d'y retourner, elle avait juste profité de l'opportunité de faire le voyage avec Finn, entre quatre yeux. Pendant un temps elle avait laissé son cheval au galop à travers champs, le temps de savourer ce petit air de liberté retrouvée, avant de revenir au pas pour ménager la monture et retrouver un peu de souffle. Elle en profita pour glisser un regard en coin vers l'Irlandais, cherchant à amorcer la conversation. Prenant le sujet qui s'imposait, elle lui annonça:

"On est partis pour deux ou trois jours de voyage, selon l'allure."

Voilà voilà...
Maintenant que c'est dit, elle ne sait pas trop quoi ajouter d'autre. Finalement, ça s'annonce plus compliqué que prévu.


"Je pensais continuer d'éviter les routes. Pour éviter les mendiants, les gens qui connaissent pas leur route, les missions commerciales des officiels, les gens qui ont trop peur de voyager seul. Enfin les cons en général quoi."

Critiquer les gens qui savent pas se repérer alors qu'elle même se perdait constamment, c'était un petit plaisir qu'elle s'accordait de temps à autre. Ca dédramatise.
Et comme elle n'a rien à ajouter d'autre, elle se contente de filer un bon coup de pied botté sur l'arrière-train de la monture irlandaise pour la faire partir au galop précipité.
Rien de tel que de déclencher un conflit pour briser la glace.

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Finn
Placidement, le Gaélique réplique :

- « Sur un bœuf, peut-être. »

Mais alors qu’il est affairé à régler les sangles de ses fontes pour s’assurer de ne pas les paumer en route, la voilà qui démarre sans crier gare, quittant l’enceinte du château en le laissant sur le carreau ; quelle frimeuse…

Grommelant, l’Irlandais talonne son équidé pour dévaler la lande quiberonnaise à la poursuite du fauve. Couchée sur sa selle, la trogne battue par le vent qui souffle sa poussière d’eau sur ses frisons, il se contente de suivre la folle cavalcade initiée par l’épouse. La direction prise lui fait supposer que le plan consiste à laisser la presqu’île derrière eux, ce que confirme la fin de l’échappée. Un simple hochement du bonnet répond à l’annonce tandis que les deux montures se rejoignent, haletantes, et que leurs cavaliers s’envisagent du coin de l’œil. De retour à une allure de croisière, ils auraient probablement beaucoup de choses à se dire mais au lieu de ça, un silence pesant s’installe, tout juste entrecoupé de quelques remarques superficielles.


- « Vous vouliez qu’on soit seuls, quoi. », tranche le Gaélique.

Inutile de tourner autour du pot. Et depuis quand le font-ils ? Depuis quand ne peuvent-ils plus se parler clairement, face à face ? L’agacement résonne dans le ton. Il ne saurait pourtant lui reprocher la tension latente qui règne entre eux depuis la naissance de l’héritier. Ils sont sans doute aussi fautifs l’un que l’autre.

Heureusement, l’Altesse est là pour le tirer de ses pensées maussades. Le destrier à la robe pommelée bondit en avant, manquant de peu d’envoyer son cavalier dans le décor. S’accrochant tant bien que mal, l’Insulaire reprend le contrôle de sa monture et se retourne, furibond, sur la Bretonne farceuse.


- « Vous êtes pas bien ?! », braille-t-il en tirant sur ses rênes pour revenir lui hurler dessus. « Vous savez le prix que ça coûte une bête de cette qualité ?! Il vient de Naples ! »

Pour une fois, le vieux grigou n’exagère pas : le Napolitain lui a coûté une petite fortune ; une véritable monture de Prince. Pour autant la colère est celle qu'il couve depuis des semaines.

- « À l’avenir, j’vous prierais d’éviter d’essuyer vos semelles sur le cul de mon cheval ! Non, en fait vous en approchez plus du tout ! »
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Marzina
La blonde goûte peu aux synthèses de Monsieur Ó Mórdha: si elle dit qu'elle voulait juste éviter les cons, c'est qu'elle voulait juste éviter les cons. Alors bien sûr, comme les cons c'est tous les autres, on peut éventuellement, en extrapolant grandement, si on aime faire des raccourcis hasardeux, en déduire qu'elle voulait qu'ils soient juste tous les deux. Mais l'Altesse est hypocrite, même avec elle-même parfois, alors elle préfère accueillir le commentaire d'une moue boudeuse signifiant sa non-acceptation de la traduction faite de ses paroles. Une diplomate choisit toujours ses mots avec beaucoup de soin, les voir ensuite déformer est rarement à son goût.
Heureusement le cheval réagit comme elle l'avait espéré, partant au grand galop comme si mouche l'avait piqué, ce qui dessine un sourire en coin machiavélique sur les lèvres délicatement ouvragées de l'Altesse qui se délecte du spectacle qui a lieu sous ses yeux. Peu de choses lui sont aussi jouissives que de faire un croc-en-jambe à l'Irlandais qui se la pète. Elle savoure chaque réaction qui se peint tour à tour, de la surprise à la panique, avant qu'apparaisse la fureur qu'elle ponctue d'un petit rire moqueur.


"Allons il n'y a pas perte d'écus, n'en faites pas tout un drame!" commente-t-elle d'une voix railleuse.

La suite ajoute à son hilarité. D'une voix boudeuse elle proteste:

"A vous entendre je briserais tout ce que je touche!"

L'interdiction surtout la contrarie, dans ses oreilles, ca résonne comme un défi. La bretonne ne sait pas résister aux défis, d'autant plus ceux qui titillent son esprit de contradiction. Elle attend quelques minutes pour endormir la méfiance de l'animal, rapproche petit à petit son cheval du sien...Quand soudain...

"DES ECUS!" s'écrie-t-elle, pointant du doigt un trésor imaginaire à son opposé.

Espérant que sa diversion fera suffisamment effet elle s'accroupit sur la selle de son cheval avant de se glisser sur celle de son voisin d'un petit bond leste. A califourchon sur la selle, elle lui lance un regard ingénu avant de protester:

"C'est pas ma faute, c'est LUI qui s'est approché!"

Méchant le cheval, très méchant.
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Finn
Et ça la fait rire… Nom d’un chien. C’est qu’elle est fière de sa farce, en plus. L’œil mort, l’Irlandais la regarde se gondoler d’un air blasé. À croire qu’il a laissé son humour sur ce bateau qui les ramena en Bretagne, quelque part entre leur vie d’avant et celle qu’est venu bouleverser un petit bout de chairs et de sangs mêlés. Oui, probablement dans cette cabine où l’enfant naquit en dévastant son terrain de jeu préféré : le ventre de sa femme. Il ne fait pas bon marcher sur ses plates bandes et l’abstinence en vigueur depuis l’accouchement atteint son moral. Il fallait bien que ça pète à un moment.

Faisant pivoter sa monture, l’Insulaire préfère encore se détourner, et s’éloigne avant que le diable à ressort ne jaillisse à nouveau de sa boîte. Il reprend ainsi sa route sans plus se préoccuper des agissements de la frêle Tornade blonde, se croyant sans doute à l’abri des bourrasques. C’est oublier le pouvoir d’attraction du phénomène et son légendaire entêtement lorsqu’il s’agit de nuire à autrui. À l’appel de l’or, le vieux rapiat se redresse et passe aussitôt la campagne au peigne fin. Malheur, elle connaît son talon d’Achille… Bien sûr, nul trésor alentour. Juste un curieux poids à l’arrière de sa selle.


- « Dites tout de suite que j’chevauche pas droit. », peste Ó Mórdha en jetant un coup d’œil acéré par-dessus son épaule. « Votre monture a pris l’eau ? Descendez de là. Chacun sa selle. »

Mais soyons réaliste, elle ne bougera pas plus qu’elle n’a obéi lorsqu’il voulut la débarquer de ses genoux à leur premier flirt. Et elle n’a sûrement pas non plus changé d’avis concernant son fantasme de faire l’amour à cheval. Fichue Princesse qui ne vit que pour l’emmerder.

- « Ah vous voulez jouer… »

Dans un claquement de langue, le cavalier resserre ses cuisses et lance brusquement sa monture au galop. Pourvu qu’elle se vautre. Le coursier grisâtre s’époumone à zigzaguer avant d’accélérer encore son allure, orientant enfin sa course folle pour couper à travers bois, dans l’espoir que la passagère clandestine se prenne les branchages.

- « Ce cheval n’est pas assez grand pour nous deux ! », grogne-t-il tout en subissant les cahots intermittents de sa selle.
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Marzina
Il n'a pas l'air de goûter la première plaisanterie. Ni même la seconde d'ailleurs. Une petite moue dubitative se dessine sur les lèvres de l'Altesse qui s'affale tranquillement sur l'arrière de l'animal. Qu'il est contrariant! D'ailleurs, elle l'est, contrariée, et marmonne à l'oreille du mari:

"Vieux rabat-joie."

Elle l'ignore quand il lui demande de descendre. Si elle a décidé de squatter son cheval, ce n'est pas pour retourner sur le sien quelques minutes plus tard! Avec une petite moue rebelle la bretonne prend ses aises, balance ses jambes négligemment dans le vide, par pure provocation.
Brusquement l'Irlandais lui déclare la guerre. Sur ses gardes, la blonde se cramponne à l'arrière de la selle au moment où le cheval part comme une balle. Elle poussa un grognement et se pencha vers l'oreille irlandaise:


"Là vous vous inquiétez pas pour votre cheval hein..."

Nan mais!

"S'il n'est pas assez grand pour deux, alors nous devons économiser de la place..."

Elle glissa alors une botte le long du flanc de l'époux, puis deux, les refermant ensuite sur lui et entourant ses épaules de ses bras. Elle aguicha l'oreille d'un coup de langue en lui susurrant:

"C'est moi que vous cherchez à fuir? Rien ne sert de galoper, vous êtes déjà piégé."
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Finn
Il n’y a décidément rien à faire. Alors qu’il pensait s’en débarrasser, la voici qui s’accroche, refermant l’étau de ses jambes autour de son bassin, et s’offre même le luxe d’agacer son oreille du bout de la langue. Impossible de s’en dépêtrer. Il retrouve cette fois-ci véritablement la créature adorablement bornée des premiers jours. Cette Princesse conquérante que rien n’arrête, sinon son bon vouloir.

Le cheval ralentit, trottinant, pour finir par revenir au pas. Les mains tenant les rênes retombent sur ses cuisses, comme capitulant, et l’Irlandais fulmine intérieurement.


- « Je crois vous avoir dit de ne plus m’approcher… », marmonne-t-il en reprenant son souffle, tandis que l’équidé s’immobilise sous un aulne.

Jusqu’où sont-ils allés ? Vannetais ? Ils pourraient tout aussi bien se trouver en Perse, il n’en a plus la moindre idée, ayant cessé de réfléchir au moment où la fine poitrine est venu s’écraser contre son dos.


- « Vous n’avez plus de cheval, et vous êtes seule dans les bois avec moi. » - sous-entendu la pire enflure que cette Terre ait jamais portée. « Qui de nous deux est le plus en danger, vous pensez ? »

Ó Mórdha se prendrait-il au jeu ?
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Marzina
L'Irlandais semble déposer les armes face à l'assaut breton, le cheval ralentit. Elle ricane alors qu'il lui rappelle qu'il ne voulait plus qu'elle l'approche, et lui susurre:

"Vous ne pouvez pas vous débarrasser de moi, nous sommes liés pour l'éternité, selon votre propre volonté."

Ou comment lui rappeler qu'elle voulait que le contrat s'arrête à la mort, et qu'il avait voulu abolir toute notion de fin. Elle sourit à la menace à peine voilée de l'époux, et vient poser délicatement la lame de sa dague sur sa gorge tout en continuant de coller son corps contre le sien.

"Qui a peur du grand méchant Robert? Pas moi en tout cas. Vous n'êtes pas en position de menacer."

Et d'élargir son sourire en coin sadique avant de mordiller la peau de son cou en guise d'avertissement.

"Maintenant reprenez les rênes et l'allure, nous avons encore du chemin devant nous."

Flirter oui, mais qui a dit que ca devait être facile?
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Finn
La peau de sa gorge se recouvre d’une fine chair de poule, moins du fait de la caresse du métal froid que de celle du souffle féminin sur sa nuque. Un frisson lui parcourt l’échine alors que son buste l’épouse un peu mieux.

- « Patrick. Il s’appelle Patrick, comme le Saint. »

Son service trois pièces, Doué et ses deux prophètes.

- « Combien de fois devrai-je vous rappeler l’ardeur de ma foi ? »

Sa menace est tombée à plat mais là n’est pas une raison pour s’écraser. Néanmoins, la femme a parlé. Et aussi pot de colle que sa cavalière, le cheval fauve les rejoint tandis que le Gaélique reprend les rênes de sa propre monture.

Les heures suivantes s’écoulent sans protestation de sa part, si bien que l’on pourrait croire que la monte à deux ne lui déplaît plus tant. Les landes de Lanvaux s’étendent à présent de part et d’autre de leur route improvisée, et le jour décline sur la crête boisée. Ó Mórdha baille.


- « Oh mais c’est l’heure de la soupe. »

Papy est réglé comme une clepsydre depuis qu’il a retrouvé le confort d’une demeure bien stable, sans roulis ni marins bruyants. Un doigt se lève pour désigner à la passagère une nappe de verdure chevelue où s’entremêlent bruyères et genêts, et plus particulièrement le dolmen qui s’y érige en refuge pour la nuit. Posant pied à terre, l’Irlandais lui tend le bras pour l’aider à descendre.

- « Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? »
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Marzina
L'épouse est toujours aussi incapable de se souvenir du surnom affublé au service trois-pièces en question. De toute façon, elle y met peu d'effort, nommer les parties du corps n'est pas de son goût. Tout comme celle de l'Irlandais, la mémoire de la Bretonne est sélective, elle ne retient que ce qu'elle juge important. Les promesses notamment.
Mais le mari accède à sa demande, la dague lentement se retire et vient rejoindre la botte d'où elle a été extraite. La chevauchée lui est plaisante, retrouver le contact de son corps contre le sien, ce rapprochement tant de leurs corps que de leurs êtres...plus il se fait étroit, et plus elle se fait consciente de combien cela lui manquait.

A l'annonce du repas, son ventre émet un gémissement. La Bretonne était et restera une goinfre, peu importe qu'elle ne mange plus pour deux à présent. Elle s'appuie sur le bras gracieusement offert, descend de la monture. L'endroit a un certain charme. La main s'attarde un instant sur le bras secourable, le caresse légèrement du pouce. Avant que le regard noir légèrement penaud revienne vers l'Irlandais pour lui répondre:


"Eh bien...on mangera ce que vous aurez réussi à prendre!"

Et de sortir de sa besace un piège à loup qu'elle brandit avec un grand sourire.

"J'ai apporté du matos ! Avec ça, je puis vous assurer qu'on peut réussir à prendre même les bêtes les plus féroces!"

Et le sourire se fait carnassier. Les dents du piège sont légèrement tordues et encore rougies du sang du dernier animal qui s'y est fait prendre.
Peut-être même est-il dans ce campement à ce moment même.

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